d'eau douce accroîtrait les différences de salinité de l'eau entre l'équateur et la mer de Norvège. Le lieu de
plongée des eaux froides et salées se retrouverait au niveau des Açores ; et le Gulf Stream se replierait sur lui-
même n'allant plus au-delà des Açores. La simulation informatique de Ganopolski montre qu'il suffit d'un
changement relativement faible du bilan eau douce-eaux salées (pluies, débit des fleuves, évaporation,
formation de glace) pour obtenir cette bascule. Si l'on ne compte que sur les fleuves arctiques une variation de
30 % de leur débit déclenche le phénomène. Cette modification des courants océaniques pourrait se produire
très rapidemment.
Le Canada a enregistré cette année l'hiver le plus chaud de tout son histoire, « Avec 3,9°C au dessus de la
normale et d'après les données préliminaires, l'hiver de 2005/2006 est l'hiver le plus chaud que le Canada ait
connu depuis le début, en 1948, des relevés nationaux », indique un bulletin d'Environnement Canada.
Nous savons que le Groenland est bordé par le Gulf Stream, celui ci connaît déjà un affaiblissement de 20%. Ce
bouleversement climatique serait très rapide : en moins de 10 ans, la température de toute l'Europe occidentale
(du Portugal à la Finlande) baisserait de 5°C. Quand on sait que les températures moyennes baissent d'un degré
Celsius tous les 500 km de latitude, on retrouverait le climat d'Oslo à Madrid. Mais ce refroidissement serait
beaucoup plus marqué l'hiver que l'été, car le courant océanique de jet amènerait directement sur l'Europe, le
climat du Canada. Bordeaux, qui est à la même latitude que Montréal, pourrait avoir régulièrement des
températures de -25°C au cœur de l'hiver. Ce bouleversement climatique serait si rapide qu'on l'appelle
« surprise climatique ». Cela serait l'arrivée brutale d'une glaciation sur l'Europe occidentale, avec extension
des glaciers. Mais en réalité, cela n'en serait pas une, puisque sur tout le reste du globe, l'effet de serre
continuerait à faire monter les températures, fondre les glaciers, et monter la mer. Le Groenland est un
indicateur précieux de ce que nous
prépare l'Atlantique Nord et il nous
montre des signes indiscutables d'une
recrudescence de grands froids qui va
nous atteindre d'ici quelques petites
années. Les hivers exceptionnels aussi
bien au Québec, que dans la Baltique
démontrent sans aucun doute qu'un
phénomène invisible est en train de
se réveiller, peut être que l’hiver long
et froid de 2005/06 en Europe et en
Russie en sont les prémices. Une
Europe au climat sibérien, une
Amérique transformée en désert, le
Bangladesh inondé, des migrants par
millions, des guerres, l'effondrement
de l'économie mondiale... Telles
pourraient être les conséquences du
changement climatique.
Par contre, il apparaît que depuis une dizaine d'années, l'activité cyclonique sur le bassin de l'Atlantique et les
mers adjacentes (Golfe du Mexique et Mer des Caraïbes) est en augmentation sensible. Les scientifiques
identifient comme cause probable de cette évolution la modification de la circulation thermo-haline sur l'océan
Atlantique (dont l'une des composantes est le Gulf Stream).
Dans la zone Atlantique, mer des Caraïbes et Golfe du Mexique, on observe en moyenne (des 50 dernières
années), 10 phénomènes cycloniques baptisés par saison, et parmi eux 6 ouragans, dont seulement 2 de
catégorie 3 ou plus. Depuis 1995, on constate une nette augmentation de ces chiffres, puisque la moyenne sur
10 ans est passée de 9 ou 10 en 1994 à près de 14 en 2004 !
Mais en 2005, cette moyenne de 14 est pulvérisée, puisque 27 phénomènes cycloniques ont été répertoriés, dont
14 ouragans. Quant au nombre de cyclones intenses, il augmente aussi très sensiblement : 3 ouragans de
catégorie 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson, et 7 de catégorie 3 ou plus, au lieu de 2 à 3 habituellement. En terme
d'activité cyclonique (englobant l'intensité et la durée de vie de chaque cyclone), nous avons observé une
activité 2,6 fois supérieure à la moyenne.
Schoenel - 14/03/2006 - – http://lettrealepouse.free.fr