Pour la création du Parc National Marin d’Iroise Vocation et fonctionnement du futur parc marin Ce document est édité par l’association « Pour la création du Parc National Marin d’Iroise », association loi 1901, regroupant des particuliers, indépendants et soucieux de l’avenir de la pointe Finistère. 6, rue Joseph Taniou, 29217 Le Conquet. 02 98 89 19 77. [email protected] septembre 2003 Un parc national marin, pourquoi ? Premier projet de parc national à dominante maritime, le Parc National de Mer d’Iroise a deux objectifs essentiels et indissociables : protéger et développer durablement un espace naturel où l’homme reste au cœur des préoccupations. Sa responsabilité et ses pouvoirs réglementaires s’appliquent à une zone exclusivement maritime, allant de Porspoder au nord à Plouhinec au sud. Trois îles sont concernées : Molène, Ouessant et Sein. Mais, il est très important de rappeler que ces îles, au même titre que les communes littorales sont et resteront sous la responsabilité de leur Maire. En l’état actuel des choses, notre espace maritime est géré par trois préfets : Préfet maritime de l’Atlantique en ce qui concerne la navigation, Préfet de Région pour la pêche, et Préfet du Finistère en matière d’occupation du domaine public. Ces trois instances agissent sans concertation particulière. Or pour la première fois, l’Etat lui-même propose une gestion concertée de cet espace maritime, permettant l’échange entre services de l’Etat, élus et usagers. Ces trois groupes d’acteurs locaux seront pour la première fois réunis en trois collèges au sein du Conseil d’Administration du parc, chaque collège disposant du même nombre de voix délibératives. On constate une réelle volonté d’équilibre entre les différentes catégories d’acteurs locaux, chacun ayant des enjeux particuliers. Ainsi, en l’état actuel du projet, au sein du collège des usagers, représentants d’activités professionnelles et représentants d’activités associatives sont à égalité. De même, l’équilibre sera respecté entre organismes orientés vers la conservation et organismes orientés vers le développement. C’est pour toutes les personnes se sentant directement concernées par la vie de notre pointe Finistère une chance incontournable de faire entendre sa voix dans des domaines aussi essentiels que la protection de notre environnement ou notre développement économique. A noter que le projet de parc marin n’implique pas de nouvelle réglementation et n’exclut pas les activités déjà existantes –dans la mesure où la législation en vigueur est respectée. Protéger Le caractère marin du parc implique essentiellement des objectifs de qualité de l’eau. Lutter contre les pollutions pétrolières et les navires poubelle en général, grâce à l’impact indéniable au niveau international du label Parc National. Mesure concrète déjà constatée : dans l’optique du parc marin, le rail d’Ouessant a été reculé de 10 miles nautiques. Mais aussi lutter contre les pollutions terrestres, qu’elles soient urbaines ou agricoles, grâce à un travail en partenariat avec les collectivités locales. Mettre en valeur et préserver pour l’avenir un patrimoine dont la richesse est reconnue par tous : le plus grand champ d’algues d’Europe, 126 espèces de poissons, les plus grandes populations de mammifères marins des côtes françaises, la quasi-totalité des oiseaux marins des côtes bretonnes… Conserver les habitats d’intérêt majeur, les espèces d’intérêt patrimonial ainsi que les espèces d’intérêt halieutique. Suivi permanent de la zone à travers un observatoire du patrimoine de la mer d’Iroise, largement accessible à tous et permettant l’évaluation des programmes d’action. Un parc n’est pas directement un organisme de recherche, mais peut faciliter et harmoniser le travail des chercheurs partenaires. Mise en place d’actions éducatives et pédagogiques afin de développer des comportements plus respectueux vis-à-vis de la mer et du littoral. Sensibilisation des jeunes locaux dans le cadre des cursus scolaires. « Classes de découverte » pour les jeunes venant de l’extérieur. Reconnaissance internationale de la mer d’Iroise comme zone pilote pour la gestion durable des ressources halieutiques et des métiers de la pêche côtière. Développer durablement Protection et développement durable sont indissociables. Si les îles et communes littorales n’auront pas à subir de nouvelles réglementations, il leur sera en revanche proposé une charte à laquelle les communes pourront choisir d’adhérer ou non. Cette charte comprendra notamment un programme de développement socio-économique et culturel devant rendre efficace la protection de la nature dans le parc. Le projet prévoie en effet des programmes de recherche, de formation, d’accueil, d’animation et d’aide technique, porteurs d’emploi. Par ailleurs, le label « Parc national » est reconnu à travers le monde entier et contribue indéniablement à un développement économique des zones périphériques, notamment en terme de pôle scientifique et industriel. Ce projet permet donc à notre région de se développer sans pour autant s’exposer aux risques du « tout touristique ». Les îles Un des objectifs premiers du projet est de revitaliser les îles. Il s’agit donc non seulement de créations d’emplois moins précaires, puisque moins dépendants d’activités très saisonnières. Mais il s’agit aussi d’un dispositif et de moyens aidant les communes à acquérir et gérer des logements pour faciliter l’installation des jeunes trouvant un emploi sur l’île. Le parc pourra en règle générale apporter un concours matériel, administratif et financier aux collectivités qui en feront la demande. Que ce soit pour améliorer la qualité de l’environnement (eau, espaces naturels…), ou pour mettre en place une gestion mieux appropriée des flux touristiques et favoriser un tourisme « nature » qui respecte et valorise le patrimoine naturel et culturel local. La pêche Pour la pêche côtière, des produits labellisés, à partir de chartes de qualité, ainsi que l’expérimentation de techniques adaptées, permettront une activité mieux valorisée. Développement durable : développement économiquement viable, écologiquement soutenable et socialement équitable. En matière de réglementation… Monsieur Dominique Buhot, chef de la mission pour le parc, a rappelé : « Il ne paraît nécessaire à personne de rajouter une couche de mille feuille aux textes réglementaires existants. En revanche, le Président du Comité régional des pêches comme le Président de la Fédération des pêcheurs plaisanciers et sportifs de France revendiquent des contrôles, considérant qu’ils conditionnent la crédibilité de leur démarche de gestionnaires responsables ». Monsieur André Legroux, ancien Directeur départemental des Affaires Maritimes précise quant à lui : « Si presque tous les domaines d’activité sont réglementés et disposent de leurs propres systèmes de gestion, aucune institution n’assure aujourd’hui la mise en œuvre cohérente de l’ensemble. Tel pourrait être le rôle d’une instance de concertation représentative des intérêts en présence ». On a entendu dire… On (les plaisanciers) ne pourra plus pêcher. Faux. Les activités existantes ne sont pas remises en cause dans la mesure où ceux qui les pratiquent respectent la législation actuelle. Chacun reconnaît que ces activités correspondent à une forte demande de l’ensemble des usagers, et qu’elles sont déjà soumises à une réglementation suffisante, encore une fois sous réserve que cette dernière soit appliquée. Il semble indispensable de rappeler que le projet de parc ne prévoit aucune nouvelle réglementation en matière de pêche plaisancière. Un parc national ne servira à rien. Contrairement aux informations arbitraires de certaines personnes qui n’ont pas intérêt à ce que la législation en vigueur (en matière de pêche plaisancière) soit appliquée plus soigneusement, notre milieu naturel est menacé. Riche, mais menacé (les interdictions de plus en plus fréquentes de ramassage des coquillages en sont une illustration). Par ailleurs, notre activité économique n’est pas à ce point florissante pour qu’on puisse se dispenser d’une structure moteur. Enfin, la gestion participative (Conseil d’Administration composé d’autant d’élus, que d’usagers et de représentants de l’Etat) est une perspective qui ne nous avait encore jamais été offerte. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’argument des opposants consistant à parler de confiscation de notre domaine maritime est absolument mensonger. On veut nous parquer dans une réserve d’Indiens ! Nous enfermer dans un sanctuaire… Le projet de Parc National de Mer d’Iroise est le premier dans son genre, à dominante maritime. Aucune comparaison avec une structure déjà existante n’est donc pertinente. Ici, l’homme est au cœur du projet, notamment par le biais de sa responsabilisation. Par ailleurs, il ne s’agit pas de figer, mais de développer durablement. On sait pertinemment qu’il n’est plus possible de se développer sans tenir compte de notre environnement. Or la préoccupation économique est décisive, et parler de sanctuaire c’est faire l’impasse sur l’essentiel du projet ! Une poignée de technocrates et de scientifiques va prendre le pouvoir. Est-il encore nécessaire de revenir sur la composition du Conseil d’Administration ? On a déjà détaillé la représentativité à la fois des usagers et des élus locaux, mais aussi l’équilibre entre protecteurs de l’environnement et acteurs du développement économique. Les îliens ne pourront plus avoir de chiens et de chats. Sans commentaires. Le parc privera les maires de leurs prérogatives. Faux. Le projet prévoit que la responsabilité du Parc s’applique exclusivement à la zone maritime (ainsi qu’aux îlots), mais en aucun cas aux zones terrestres (communes littorales et insulaires). Les communes concernées pourront ou non adhérer au parc, s’engageant ainsi sur une charte aux engagements réciproques. Mais le parc n’aura aucun pouvoir réglementaire sur leur territoire. Par contre, les maires, en tant que représentants parmi le collège des élus au Conseil d’Administration, gagneront des pouvoirs sur l’espace maritime, jusqu’alors sous l’unique responsabilité de l’Etat. Sous prétexte de protéger, on va tout interdire. La protection passe d’avantage par la sensibilisation et l’éducation que par l’interdiction. Encore une fois, aucune nouvelle réglementation n’est envisagée. Les gardes (non armés !) prévus par le projet auront d’ailleurs bien plus vocation à animer et conseiller qu’à sanctionner. Ceci dit, nul n’est au-dessus des lois, et les gardes seront aussi là pour faire appliquer la réglementation (déjà en vigueur) si des contrevenants persistaient… Des propriétaires vont se voir privés de leur bien et les communes privées de ressources fiscales. Rappelons une nouvelle fois que le parc est marin, il concerne la zone maritime appartenant à l’Etat et aucune confiscation n’est donc nécessaire. Nous voulons pouvoir continuer à transmettre nos traditions à nos enfants. Qui a parlé de tuer les traditions ? Au contraire, le projet met en avant la notion de patrimoine culturel au même titre que le patrimoine naturel. Il s’agit là d’une vraie reconnaissance, sous le label internationalement reconnu de Parc National. Nous sommes très heureux comme ça, tout va bien, merci et au revoir. Nous vivons tous ensemble et les intérêts particuliers ne doivent pas occulter l’intérêt collectif.