mise en propos ou de mise en prédicat c’est…que déplacé à gauche du sujet, dans la position du thème et
ainsi mis en vedette. Ce tour s’appelle phrase clivée ou focalisation (de l’anglais focus, prédicat). Que n’est
alors ni connecteur, ni conjonctif : c’est un extracteur. Dans l’exemple, le présentatif de mise en propos
est inanalysable, ce qui n’est pas toujours le cas. Dans c’est volontairement que j’ai fait cela, le que est vide de
sens également.
Avec les présentatifs simples voici que, voilà que, il y a que, que est sémantiquement vide : voici qu’il pleut. [qu’il
pleut] est à analyser comme régime du présentatif.
4 – que
dans une indépendante à modalité impérative
Que est utilisé dans une indépendante, devant des verbes employés à la P1, P3 et P6, personnes qui font
défaut à l’impératif. Pour suppléer à ces personnes manquantes, on recourt au subjonctif précédé de la
béquille que : est alors exprimée la modalité jussive.
Viens, que je te parle ! est l’exemple d’un que séparateur de deux modes, l’impératif et le subjonctif à valeur
exhortative.
II – MORPHEME CONJONCTIF « UNIVERSEL »
1 –
que
conjonction pure
Que fonctionne alors comme un substantif : placé devant une proposition, il la nominalise
(nominalisation externe), ce que prouve l’essai d’interchangeabilité :
-il dit une bêtise
-il dit que c’est vrai
Que est une conjonction qui pose quelque chose, asseoit les choses dans le réel et transforme la
proposition qui lui est conjointe en substantif.
Analyse du posé-supposé de Gustave Guillaume :
Il dit que cela
est
vrai : indicatif, car le verbe recteur est déclaratif et régit l’usage de l’indicatif pour
exprimer la modalité assertive. En revanche, on dira : que cela
soit
vrai, il le dit. On utilise ici le subjonctif
pour ne rien poser avant de connaître la modalité donnée par le verbe recteur, qui ne se trouve qu’en fin
de phrase. Le subjonctif est en somme une précaution dans l’attente dela révélation modale.
Si tu
viens
et qu’il
fasse
beau, nous irons nous promener :
-si est un subordonnant qui introduit les hypothétiques. Il suppose donc déjà en lui-même. Aussi
l’indicatif le suit-il. Le subjonctif ne serait que redondant dans cet usage.
-par contre, le morphème que pose trop le procès dans le réel. C’est pourquoi il est suivi du subjonctif qui
opère une correction, en situant l’énoncé quelquepart entre le supposé absolu et le posé terrestre.
L’emploi du subjonctif a un effet psychologique de virtualisation, de recul par rapport à une avancée trop
farouche.
Je suis content que tu sois venu : le morphème que est neutre ; dans cet emploi, il transmet cependant la
modalité regardante du verbe recteur au verbe de la subordonnée. Il se fait le véhicule de l’indice de
subjectivité, répercuté dans l’usage du subjonctif.
a)
Que + indicatif
b)
Que + subjonctif
2 –
que
conjonction composée
Que forme avec un adverbe ou une préposition une locution conjonctive (la décrire). Celle-ci est plus
chargée sémantiquement que la conjonction pure qui n’a aucune charge sémantique. Il y a plusieurs
modèles de locutions conjonctives :
-préposition + nom + que : à condition que, de sorte que, au lieu que