Avec Le Glaive et la Croix, actuellement épuisé, une autre facette du mythe républicain est
abordée, d’une brûlante actualité. Face au péril que fait peser sur l’Europe chrétienne la
montée de l’islamisme, nos hommes politiques n’ont plus qu’un mot à la bouche : laïcité.
Considérée, hier, comme une notion archaïque, héritée des polémiques antireligieuses d’un
autre âge, la laïcité est désormais célébrée, de la droite à la gauche, comme un rempart contre
l’intolérance et la pure expression du génie français. Ces actes de l’Université 1994 montrent
que la civilisation occidentale est née de l’alliance du trône et de l’autel (« L’Eglise et les
deux glaives » de Jacques Heers) ou que la distinction entre temporel et spirituel établie par le
Christ lui-même dessine une ligne de crête entre confusion et séparation (spécialement « Le
temporel et le spirituel chez saint Thomas d’Aquin », d’Arnaud Jayr). De Constantin aux
Inventaires, de la réforme grégorienne à la disparition des Etats pontificaux (Ivan Gobry), de
la Constitution civile du clergé aux lois Debré (Germain Sicard), les intervenants retracent
l’histoire et les doctrines des relations du Glaive et de la Croix pour souligner l’actualité du
combat en faveur de la restauration du règne social de Jésus-Christ.
1095-1995 : neuf siècles ont passé depuis la prédication de la première croisade, à Clermont,
par Urbain II, pape français. A l’occasion de ce neuvième centenaire, les orateurs réunis par
Renaissance catholique brossent à grands traits dans La Croix et le Croissant le tableau de
cette épopée avant de s’interroger sur l’attitude que l’Occident doit adopter face à la poussée
du fondamentalisme musulman, à l’heure où celui-ci frappe à nouveau aux portes de la
chrétienté. Christian Marquant, Jean Richard, Vladimir Volkoff, Christophe Peter, Jean
Dumont balayent la légende noire brodée par les romantiques autour de l’aventure des croisés
et contestent le parallèle que dressent les modernes entre la croisade chrétienne et le djihad
musulman. Philippe Conrad, Bernard Lugan, Alain Chevalérias, Jacques Trémolet de Villers,
les Pères Avril et Mazzucchelli dénoncent les malentendus sur lesquels repose le dialogue
islamo-chrétien et montrent que les progrès de l’islam sont d’abord le reflet de la démission
spirituelle de l’Occident chrétien.
476-1996 : le quinzième centenaire du baptême de Clovis a déclenché un véritable
psychodrame national ! Célébré par un voyage de Jean-Paul II à Reims, il a dressé contre lui
tout ce que la cause laïque compte de militants dont rend compte Michel de Jaeghere avec
Qui a peur du baptême de Clovis ? Jean Barbey (« La monarchie sacrée en France »),
Jacques Dupâquier, de l’Institut (« Naissance d’un peuple : histoire démographique de la
France) ou Hilaire de Crémiers (« Naissance d’une nation : Clovis et les principes fondateurs
de l’identité française ») retracent ici les circonstances du baptême de la France pour mieux
s’interroger sur la pérennité de son identité chrétienne et sur les motifs qui animent ceux que
la méditation de nos origines a fait entrer en fureur (lire, notamment, de Serge de Beketch,
« Les combats de l’anti-France »).
1917-1997 : quatre-vingts ans après la Révolution d’Octobre, le communisme a laissé une
trace sanglante dans l’histoire du XXe siècle, Le siècle de Moloch. Ses victimes se comptent
par dizaines de millions. Il a pourtant toujours bonne presse, et son procès se fait attendre. De
Claude Polin à Pierre Lorrain, en passant par Vladimir Volkoff, Pierre Darnac, l’abbé Lorans
ou Pascal Bernardin, les orateurs réunis par Renaissance Catholique, pour cette VIe
Université d’été, dressent l’effroyable bilan du communisme, en lui opposant la ferme
condamnation de l’Eglise. Mais ils montrent aussi que le totalitarisme n’est pas mort avec
l’union soviétique : il rôde encore parmi nous sous la forme du mondialisme et de la pensée
unique.