Chapitre 12

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Chapitre 12
Autoévaluation
Questions à court développement
1.
La figure ci-dessous résume le cycle vital de la douve du foie Clonorchis sinensis.
a) Nommez l'hôte intermédiaire (ou les hôtes s'il y en a plus d'un).
b) Nommez l'hôte définitif (ou les hôtes s'il y en a plus d'un).
c) À quel embranchement et à quelle classe cette douve appartient-elle ?
d) Pourquoi les Canadiens et les Canadiennes ne risquent-ils pas de contracter cette
douve du foie ?
a) L’escargot et le poisson
b) L’humain
c) À l’embranchement des Plathelminthes et à la classe des Trématodes.
d) La douve du foie, Clonorchis sinensis, est d'origine asiatique ; on la diagnostique chez les
immigrants aux États-Unis et au Canada mais elle n'y est pas transmissible parce que les
escargots aquatiques qui servent d’hôtes intermédiaires n’existent pas dans ces pays. Dans
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le cas de Paragonimus westermani, la douve pulmonaire, les hôtes intermédiaires de ce
parasite se rencontrent partout dans le monde, y compris aux États-Unis et au Canada ;
elle est donc transmissible.
2.
La taille de la cellule est limitée par le rapport entre sa surface et son volume ; en
d’autres termes, si le volume devient trop grand, la chaleur interne ne se dissipe pas, et
les nutriments et les déchets ne peuvent pas être transportés efficacement. Comment les
protistes fongiformes plasmodiaux parviennent-ils à contourner cette difficulté ?
Le problème est réglé grâce à un mécanisme de transport interne appelé cyclose qui permet au
cytoplasme de circuler à l’intérieur de la cellule et de changer à la fois la direction et la vitesse
du mouvement cytoplasmique. Bien que le plasmode des protistes fongiformes présente un
grand volume, la chaleur interne peut se dissiper et les nutriments et les déchets peuvent être
transportés efficacement grâce au mécanisme de la cyclose.
3.
Trypanosoma brucei gambiense (figure a) est le germe causal de la maladie du
sommeil ; il sévit en Afrique.
a) À quel groupe de flagellé appartient-il ? Comment sa morphologie est-elle adaptée à
son environnement ?
b) La figure b résume le cycle vital de T. b. gambiense. Nommez l'hôte et le vecteur de
ce parasite.
c) Comment le parasite se transmet-il ?
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a) Trypanosoma brucei gambiense est un protozoaire de l’embranchement des Euglenozoa ;
c’est un hémoflagellé. Pour survivre dans le sang, un liquide visqueux, les hémoflagellés sont
dotés d'un corps long et mince, et d'une membrane ondulante (qui est une membrane bordée
d'un flagelle).
b) L’humain est l’hôte ; le vecteur est la mouche tsé-tsé.
c) Après s'être introduit dans l'insecte, le trypanosome se multiplie rapidement par scissiparité.
S'il arrive que l'insecte défèque pendant qu'il pique un humain, les trypanosomes libérés
peuvent contaminer la piqûre.
4.
De jeunes amis à vous préparent un voyage en Afrique. Ils sont d’ores et déjà invités à
un méchoui. Quelle recommandation leur feriez-vous ?
Un méchoui est un repas où un animal tel qu’un mouton est mis à rôtir sur de la braise. La
viande à l’intérieur est parfois insuffisamment cuite et peut contenir des cysticerques de ténias
qui survivent. Il faut s’assurer de manger de la viande très bien cuite, ou s’en abstenir.
Applications cliniques
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1.
Émilie, 4 ans, va à la garderie. Depuis quelques jours, elle est irritable, fatiguée et a
perdu l’appétit. La nuit dernière, Émilie s’est réveillée en pleurant ; son anus la
démange et elle se gratte sans soulagement. Sa mère découvre des petits vers blancs à
peine plus gros qu’un cil. À la clinique, on donne à la mère un tube de prélèvement dans
lequel elle trouve une languette munie d’un papier gommé. Durant la nuit, elle applique
la languette gommée sur l’anus de la petite fille. Au laboratoire, l’examen révèle la
présence d’œufs. On prescrit à Émilie un médicament antiparasitaire, le pamoate de
pyrantel (Combantrin MD) ; tous les membres de sa famille doivent en prendre
également.
Quel est l’agent pathogène le plus probable ? Expliquez pourquoi le prélèvement
doit être effectué la nuit, en appuyant votre argumentation sur le cycle vital de cet agent
pathogène. Comment la contamination d’Émilie s’est-elle produite ? celle des membres
de sa famille ?
L’agent pathogène est probablement Enterobius vermicularis. En effet, ce petit ver de la
grosseur d’un cil se manifeste la nuit sur l’anus d’un enfant, et on soigne l’infection à l’aide
d’un antiparasitaire tel que le pamoate de pyrantel.
Les vers femelles et mâles résident dans le côlon à la hauteur du cæcum. La nuit,
lorsque la température corporelle est plus basse, les vers femelles se déplacent dans le côlon et
vont pondre leurs œufs dans la région de l’anus, ce qui cause la démangeaison. Il faut donc
effectuer le prélèvement au moment où l’activité de ponte des vers femelles est optimale, soit
durant la nuit.
Émilie s’est contaminée à la garderie, probablement en touchant des objets contaminés
par d’autres enfants et en portant ensuite les doigts à sa bouche. Les œufs ingérés se sont
développés dans son système digestif et, en bout de ligne, les vers femelles ont pondu leurs
œufs près de son anus. L’activité des vers a entraîné la démangeaison. Lors du grattage, les
œufs se sont logés sous les ongles de l’enfant, d’où l’autoinfestation.
Émilie a certainement touché les mains des membres de sa famille ou des objets d’usage
familial tels que des ustensiles, des jouets, de la literie, etc. ; les œufs déposés sur les objets de
la maison sont entrés en contact avec les mains des membres de la famille, d’où la
contamination de l’ensemble de la famille.
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2.
Un homme travaille dans un ranch dans une région semi-désertique de la Californie. Il
présente les signes et symptômes suivants : température subfébrile, douleur thoracique,
toux et perte de poids. La radiographie montre une infiltration pulmonaire. Un examen
microscopique des expectorations du patient révèle la présence de sphérules, petites
structures contenant des spores. La culture des expectorations fait apparaître des
mycéliums et des arthroconidies. (Indice : voir le chapitre 24.)
Quel organisme est la cause probable de ces symptômes ? Énumérez les éléments
qui vous ont mis sur la piste de l’agent pathogène. Comment cette maladie est-elle
transmise ? Quelle précaution doit prendre le personnel de laboratoire lors de la
manipulation des prélèvements ?
L’agent pathogène est un mycète appelé Coccidioides immitis.
C’est la présence de mycéliums dans la culture qui permet de déterminer que l’agent
pathogène est un mycète. La douleur thoracique et l’infiltration pulmonaire indiquent qu’il
s’agit d’une mycose respiratoire. C’est aussi un mycète qui produit des arthroconidies dans
une culture et des sphérules dans les tissus ; le fait que le patient travaille sur un ranch dans
une région semi-désertique de la Californie laisse penser que la contamination s’est produite
par inhalation des arthroconidies présentes dans la poussière. On sait que la poussière du sol
dans cette région est contaminée par le mycète Coccidioides immitis. Les symptômes
correspondent à ceux causés par cet agent pathogène (température subfébrile, myalgie et
toux).
La transmission se fait par inhalation des conidies.
Le personnel de laboratoire doit veiller à ne pas inhaler d'aérosols infectieux provenant
des prélèvements.
3.
Un homme d’affaires a séjourné une semaine en Afrique rurale subsaharienne. Il se
plaint de fièvre rémittente qui survient à des intervalles de 2 jours, de frissons et de
maux de tête. Un frottis épais de sang révèle des parasites en forme d’anneaux dans ses
érythrocytes. Il est traité, avec succès, à la primaquine et à la chloroquine. (Indice : voir
le chapitre 23.)
Quel type de parasite est en cause ici ? De quelle maladie s'agit-il ? Expliquez en
quoi sa maladie est liée à son voyage.
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La présence de parasites en forme d’anneaux dans les érythrocytes associée à une fièvre qui
revient à des intervalles qui se comptent en multiples de 24 heures, un traitement à la
primaquine et à la chloroquine sont des éléments qui mettent sur la piste d’un protozoaire
appelé Plasmodium, responsable du paludisme.
Le paludisme est transmis par un moustique, l’anophèle, dont l’aire de distribution
s’étend dans l’Afrique subsaharienne ; lors de son voyage dans cette région, l’homme a dû
être piqué par un anophèle lui-même infecté par le parasite.
4.
Dans dix hôpitaux, 17 patients présentant des plaies ont une mycose causée par
Rhizopus. Dans les 17 cas, on utilise des tampons de gaze stérile retenus par des
bandages Elastoplast pour recouvrir les plaies. Quatorze de ces patients ont des plaies
chirurgicales, deux des piqûres de perfusion intraveineuse et un a été mordu. Les lésions
observées quand on retire les bandages vont des éruptions vésiculopustuleuses aux
ulcérations et à la nécrose de la peau nécessitant l'excision des débris de la plaie.
Comment les plaies se sont-elles le plus probablement contaminées ? Comment vérifier
l’hypothèse de cette contamination ? Pourquoi le contaminant dans ce cas est-il plus
probablement un mycète qu'une bactérie ? Rhizopus est souvent mis en cause dans des
infections opportunistes. Est-ce le cas ici ?
Le point commun entre ces 17 cas d’infection causée par Rhizopus est l’application des
bandages Elastoplast sur les différentes plaies. Ces bandages étaient probablement contaminés
par le mycète avant leur application.
Pour savoir si les bandages sont contaminés, il faut les mettre en culture ; s’il y a
croissance de Rhizopus, l’hypothèse est vérifiée.
Les spores de mycètes sont plus résistantes à des conditions de sécheresse et, par
conséquent, elles peuvent survivre sur des bandages secs.
Oui, il s’agit d’une infection opportuniste parce que Rhizopus cause une mycose
lorsque les conditions de la peau ne sont plus normales : dans ce cas-ci, la peau des patients
présentait au départ une altération due à une chirurgie, à une morsure ou à une piqûre, qui sont
autant de portes d’entrée du mycète.
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5.
À la mi-décembre, une femme qui prenait de la prednisone et qui souffre de diabète
insulinodépendant tombe et s'écorche le dos de la main droite. On lui donne de la
pénicilline. L’ulcère tarde à guérir et on continue la médication. À la fin de janvier,
l'ulcère n'a toujours pas guéri et la patiente est envoyée à un chirurgien plasticien. Le 30
janvier, un prélèvement de la plaie est mis en culture à 35 °C sur une gélose au sang. Le
même jour, on effectue un prélèvement pour une coloration de Gram. Cette dernière
révèle la présence d'éléments fongiques. Des colonies brunâtres et cireuses ont poussé
sur la gélose au sang. Des cultures sur lame ensemencées le 1er février et incubées à 25
°C révèlent des hyphes segmentés et des conidies simples. On identifie le mycète
Blastomyces dermatitidis. (Indice : voir le chapitre 24.) Selon vous, que faut-il faire
maintenant sur le plan de la médication ? Quel est le mode habituel de contamination de
B. dermatitidis ? Comment expliquer son isolement dans ce cas-ci ?
Au départ, on a donné à la patiente de la pénicilline parce qu’on pensait qu’il s’agissait d’une
infection bactérienne. Maintenant que l’on sait qu’il s’agit d’un mycète et non d’une bactérie,
il faut arrêter la médication et donner à la patiente un antibiotique fongicide ou fongistatique.
Le mode habituel de contamination est l’inhalation des spores.
La blastomycose cutanée est rare mais possible à la suite d’une contamination
traumatique, comme c’est le cas ici. De plus, la patiente présente deux facteurs favorisant
l’infection, soit la prise de prednisone, un anti-inflammatoire, et le fait d’être atteinte de
diabète insulinodépendant, maladie qui affaiblit habituellement les mécanismes de défense
immunitaires.
6.
Dans la région de Montréal, durant l’hiver 2002, trois hôpitaux sont aux prises avec la
présence du mycète Stachybotrys dans leurs murs.
Quel est le problème à la base de la prolifération de ce mycète dans les murs des
hôpitaux ? Quel est le danger à craindre lorsqu’on procédera à la réparation des murs ?
Ce mycète peut-il être mis en cause dans des infections opportunistes graves ? Justifiez
votre réponse.
La croissance du mycète Stachybotrys est favorisée par un taux élevé d’humidité. Des murs
endommagés par l’eau sont probablement à l’origine de la prolifération du mycète.
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La reproduction des mycètes se fait par des spores, qui sont volatiles. Lorsque les murs
seront défaits, les spores risquent de se propager dans l’air et les ouvriers risquent d’inhaler
des aérosols contaminés.
Oui. Les spores toxiques de Stachybotrys peuvent provoquer des hémorragies
pulmonaires fatales chez les nourrissons.
7.
Une jeune fille de 22 ans souffre d’attaques convulsives généralisées. On suspecte un
trouble neurologique et on procède à des tests. La scanographie révèle une lésion
cérébrale unique qui pourrait être une tumeur. Par la suite, la biopsie de la lésion révèle
la présence d’un cysticerque. Le porc est l’hôte habituel de ce parasite. Quel type de
parasite est à l'origine de l’affection de la jeune fille ? Précisez l’espèce. Quels sont les
indices qui vous ont permis de déterminer le nom du parasite ? Sachant que, au Canada,
la viande de porc est soigneusement inspectée et, par conséquent, ne présente pas de
risques pour les consommateurs, et que la patiente n'a jamais quitté sa région d’origine - le sud du Québec --, comment cette maladie a t-elle été transmise à la jeune fille ?
Quelles sont les mesures de prévention à prendre ?
Le type de parasite est un trématode, soit Tænia solium, le ténia du porc.
Un cysticerque est le kyste formé par la larve des ténias. Comme l’énoncé précise qu’il
s’agit d’un parasite du porc, on en déduit qu’il s’agit du ténia du porc. De plus, le cysticerque
de T. solium peut s’installer dans le cerveau, comme c’est le cas ici.
La transmission ne s’est pas produite par ingestion de viande de porc ; par conséquent,
il s’agit de transmission interhumaine. Il est possible que la jeune fille ait été atteinte parce
qu’elle vit avec des personnes nées ailleurs ou ayant voyagé à l'étranger.
Dans ce cas, la meilleure prévention réside dans un lavage des mains efficace par
toutes les personnes concernées afin d’empêcher la transmission orofécale des œufs.
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