APRAS ASSOCIATION POUR LA RECHERCHE EN ANTHROPOLOGIE SOCIALE —> PAGES 11 & 12 <— LE 25 MAI : journée « REVUES » LE 3 JUIN : 13e conférence Robert Hertz DAN SPERBER LETTRE D’INFORMATION n°38 PRINTEMPS - ÉTE 2005 RÉFORME : LA ROUE TOURNE AU CNRS L’avenir des SHS et la place de l’anthropologie Un entretien avec Laurence Caillet Irène Bellier : Quelle est la situation aujourd’hui au CNRS ? Laurence Caillet : Le département des Sciences Humaines et Sociales (SHS) est confronté au grave problème que pose l’absence de force de proposition du côté des chercheurs, notamment de la section 38. Cela s’illustre avec les demandes de Groupe de Recherche (GDR), à propos desquels court une rumeur infondée sur le désintérêt du CNRS. Hormis le GDR « Nouvelle Calédonie », aucune création n’a été réalisée en 2004 pour la section 38. Cela se vérifie du côté des demandes de financement de colloques, pour lesquelles nous sollicitons nettement moins que les autres départements. Enfin, du côté de l’interdisciplinarité, mis à part l’intrication sociologie-anthropologie, nous sommes très peu impliqués. Cela donne le sentiment d’une discipline qui s’assoupit, à moins que n’y souffle un vent de défaitisme. Le CNRS met en ligne, sur son site intranet, tout ce qui concerne le projet de réforme élaboré par la direction : textes, discussions, calendrier, etc. Le site comporte une « Foire aux questions ». Le Monde (23 avril 2004) a publié un bon résumé sur la réforme et l’état des négociations entre la direction et le conseil d’administration. Celui-ci se prononcera le 19 mai prochain sur un texte sensiblement remanié à sa demande. Préoccupée par les restructurations en cours au CNRS et à l’Université, L’Apras entend suivre les mouvements et amorcer dans sa Lettre un débat entre les chercheurs, les enseignants chercheurs et les ITA (Ingénieurs, Techniciens, Administratifs) concernés. Il s’agit de porter à la connaissance du plus grand nombre des éléments sur le contenu des réformes en cours, la manière dont elles sont mises en oeuvre, l’association des équipes aux projets concernant leur devenir. Nous souhaitons alimenter une réflexion sur la nature scientifique ou budgétaire des arbitrages qui seront rendus, sur l’intérêt pratique des réformes qui s’engagent aujourd’hui, sur la capacité que nous aurons de poursuivre une recherche scientifique de qualité. Pour cela vos contributions, vos réflexions, vos états d’âme sont absolument nécessaires. Nous publions l’entretien accordé le 1e avril 2005, au site Michel-Ange du CNRS, par Laurence Caillet, directrice scientifique adjointe (DSA) en charge de la section 38, à la présidente de l’Apras, Irène Bellier. Qu’en est-il des réformes engagées par M. Larrouturou, concernant notamment les restructurations de laboratoires ? Cette réforme était amorcée avant même que ne se développe le mouvement SLR (Sauvons la Recherche). La réforme s’est imposée sur la base des reproches formulés par la Cour des Comptes, critiquant l’incapacité du CNRS à piloter la recherche scientifique et sa propension à se vivre comme une agence de moyens. Face à ces critiques, un seul choix : se doter d’une politique scientifique ou bien laisser pourrir. L’enquête de Shanghai, sur le rang des universités et centres de recherches dans le monde, a révélé que la 1 France n’apparaît pas dans les classements mondiaux. Il devenait donc urgent de constituer le CNRS comme un opérateur de la recherche, et pas comme une agence de moyens. Deux axes de réforme sont proposés : la déconcentration régionale et le regroupement des laboratoires. Concernant la déconcentration, dans la perspective de la mise en place de cinq Directions Inter régions (DIR), deux expérimentations ont été lancées, dans deux régions, le Sud Est (J.-M. Hombert) et le Sud Ouest (A. Petit). L’objectif est de développer les collaborations entre la recherche, les collectivités locales et les entreprises. Si la région SE, par exemple, finance déjà assez solidement la recherche, le Conseil de la région Ile de France commence à peine à y venir (notamment pour les SHS), ce qui explique le choix de la province pour les expérimentations. Il y est aussi plus facile de procéder au regroupement des laboratoires car on n’y observe pas la même intrication des universités partenaires qu’à Paris. Concernant les SHS, le problème est de gérer 430 unités qui ne comptent parfois aucun ou un seul chercheur CNRS, ce qui limite toute capacité de pilotage. Le CNRS ne peut pas offrir un label de qualité à des laboratoires qui ne dépendent pas de lui. Il faut savoir qu’il existe des laboratoires d’accueil excellents, sans pilotage CNRS. multipliée par le nombre de chercheurs et d’enseignants chercheurs actifs. Chercheurs actifs ? Concernant le problème des chercheurs inactifs (il en existe), il est évident que le Comité National devrait avoir une fonction d’alerte lorsqu’il examine les dossiers individuels des chercheurs pour prévoir d’orienter le chercheur si nécessaire. Lorsque des licenciements pour insuffisance professionnelle sont envisagés par le Comité national, comme ce fut le cas cette année – dans d’autres sections que la 38 - les dossiers sont ensuite examinés en Commission paritaire, puis le directeur général prend la décision. Il est dramatique d’en arriver jusque là, et pour éviter la mise en route de telles procédures, il est absolument nécessaire que les instances d’évaluation dialoguent davantage avec les chercheurs. En ethnologie, se pose aussi le problème des chercheurs expatriés durablement, parfois pendant plusieurs décennies, avec salaire indexé. Leur retour, trop tardif, est souvent perçu comme une injustice. Tout cela introduit la question d’une meilleure gestion des personnels. Celle-ci devrait être facilitée par la séparation de l’opérationnel, qui revient aux DIR et à leurs conseillers, et du stratégique, qui relève de la Direction de la stratégie scientifique à laquelle sont liés les départements scientifiques. La coordination entre les Conseillers des Directeurs Inter-Régions (CDIR) et les DSA devra sans doute être bien réfléchie. Mais cela ne changera rien pour les laboratoires. Précisément, en anthropologie ? En ethnologie, on compte 22 ou 23 unités auxquelles s’ajoutent les unités de services. L’idée est de vraiment diminuer ce nombre sans qu’aucun objectif numérique n’ait été fixé, pour arriver à constituer de gros laboratoires avec une visibilité européenne et internationale. Dans ce dispositif, certains laboratoires déjà « visibles » pourront naturellement servir de « locomotives ». Parlons budget ! La dotation de moyens est versée au directeur du laboratoire qui s’appellera dorénavant un « manager ». Il faudra sans doute définir la compétence du « manager scientifique ». S’il est enseignant, il gardera sa fonction mais sa charge sera allégée. Différents profils possibles de « managers » de la recherche sont à prendre considération, du directeur charismatique au directeur qui s’appuie fortement sur le conseil scientifique du laboratoire. Le manager devra gérer (1) le budget du laboratoire avec les clés de répartition entre les équipes ; le CNRS ajoute 20% pour les équipes qui se regroupent. ; (2) le projet scientifique du laboratoire : il devra savoir susciter de nouveaux projets et clôturer les projets qui doivent l’être, en s’appuyant sur les évaluations des équipes par le comité national ; (3) les transitions entre les différentes temporalités de la recherche. Quels rapports entre les laboratoires et les équipes ? Les gros laboratoires, appelés Laboratoires Communs dans la nouvelle nomenclature, se composent d’équipes différenciées, clairement identifiées et évaluées séparément. La dotation de base est versée au laboratoire commun, une clé de répartition assurant le partage entre les équipes. La dotation est calculée selon deux types de critères, « besoins » (instruments, documentation, terrains) et « qualité » (niveau des publications, vie du laboratoire, relations internationales. Une « note » globale est attribuée, 2 Des primes peuvent être attribuées à des directeurs de grosses unités (ISFIC), mais leur nombre est limité, et la répartition plus historique que rationnelle. C’est le budget qui fait le pilotage ? Le pilotage scientifique sera plus serré grâce à deux dispositifs : la mise en place de partenariats rénovés par les contrats quadriennaux et les contrats de laboratoires. La négociation des contrats quadriennaux était jusqu’à présent assurée par le Direction des Relations avec l’Enseignement Supérieur (DRES). Elle sera désormais assurée par les DIR et les départements. Prenons le cas du partenariat rénové avec l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales : un cas complexe et intéressant. Sont concernés par le partenariat rénové tous les laboratoires qui ont l’EHESS pour rattachement principal. Ainsi par exemple, le Laboratoire d’Anthropologie Sociale qui est principalement rattaché au Collège de France n’est pas concerné. Le partenariat associe un nombre limité de partenaires : le CNRS et un Etablissement Public Scientifique et Technique (EPST), au maximum deux, avec dérogations. Au-delà de deux, le partenariat avec les autres établissements fera l’objet de conventions. Cette diminution du nombre des partenaires a pour objectif de faciliter un véritable pilotage scientifique. concrètes ; les contrats de laboratoires – que l’on est en train d’inventer. La perspective est de développer la négociation entre le CNRS et le laboratoire, pour un contrat à 4 ans, fixant des objectifs, et les moyens de les réaliser. Ces contrats CNRS / directeur de labo seront actualisés annuellement, sur la base d’un entretien. Ceci devrait notamment permettre d’éviter la sédimentation historique des projets, car il s’avère presque aussi difficile de fermer un projet que de fermer un laboratoire. Pourtant, il faut penser en termes d’objectifs scientifiques. Mais chacun sait qu’un projet scientifique n’obéit pas à une logique quadriennale, il peut être plus court ou bien nécessiter des prolongations ! On peut prévoir ces changements, en interne au quadriennal, mais aussi chaque année, et une justification ex-post est parfaitement admise. Comment se répartissent les financements ? Le CNRS met l’essentiel des moyens sur les dotations de base. Des demandes, émanant de la base, peuvent être aussi entendues de diverses façons. Citons en deux : les GDR et l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) qui réserve un paquet d’appels d’offre pour les projets blancs, dont les 3/4 sont ouverts aux SHS sans ciblage thématique. Ainsi, pour 2005, l’ANR a prévu une allocation de 25 millions d’euros pour les SHS qui seront distribués sur appel d’offres avant décembre. Il est difficile d’être aujourd’hui plus précis car les règles ne sont pas encore parfaitement définies. Mais l’argent est prévu ! Et les équipes SHS doivent penser à présenter des projets d’équipe. Alors comment se négocie ce partenariat ? Un représentant du département (moi-même en l’occurrence) rencontre régulièrement le bureau de l’École et la présidente, Danièle Hervieu Léger, pour avancer sur les priorités scientifiques et les moyens de leur mise en œuvre. Ces réunions concernent le pilotage scientifique, les regroupements de laboratoires à proposer aussi bien que le ciblage en personnel, chercheurs et ITA. Si, en raison de son statut, l’EHESS ne peut s’engager sur des recrutements, des déclarations d’intention communes sont néanmoins effectuées par les deux partenaires, en fonction des priorités décidées d’un commun accord. En ce qui concerne les recrutements ITA – IATOS (Ingénieurs, Administratifs, Techniciens et Ouvriers Spécialisés), des objectifs cibles sont définis. Est ainsi prévue, par exemple, la mise en commun les informations sur les dates de départ à la retraite, perspective à 4 ans, afin de fixer des actions prioritaires communes. Le partenariat s’appuie sur deux pieds : le quadriennal – qui présente des enjeux intellectuels, auxquels s’associe une négociation serrée de décisions Revenons sur les regroupements de laboratoires et la façon de procéder ! Nous agissons de manière transparente, contrairement à ce que pensent les chercheurs qui disent que nous agissons de façon autoritaire et bureaucratique. Nous ne voulons pas mettre ensemble des chercheurs qui ne veulent pas travailler ensemble, mais nous savons aussi que sans incitation, rien ne bouge. Dans le cadre de l’EHESS par exemple, des contacts ont été pris avec la présidence de l’école. Puis les directeurs des laboratoires concernés ont été réunis et nous leur avons ensemble exposé les objectifs du CNRS, étant bien entendu que nous sommes totalement disposés prendre en compte d’autres propositions de regroupement. Bref, le jeu est parfaitement ouvert. 3 Peut-on, dans un esprit de transparence, évoquer les regroupements en cours ? Il y a un projet en cours avec Daniel Fabre (LAHIC – Laboratoire d’Anthropologie et d’Histoire de l’Institution de la Culture), Alban Bensa (GTMS – Groupe d’Etude des Transformations des Mondes Sociaux), Claude Fischer et Georges Vigarello (CETSAH - Centre d'Études Transdisciplinaires. Sociologie, Anthropologie, Histoire). Marc Abélès et le LAIOS (Laboratoire d’Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales) ont marqué leur réticence. Cela bouge tous les jours, la réflexion est mouvante. Nous ne sommes pas dans une logique de fusion obligatoire, mais dans un processus qui a pour objet de rapprocher des équipes qui peuvent entretenir un dialogue scientifique. Un autre projet, projet de regroupement du CARE (Centre d’Anthropologie Religieuse Européenne) et du CEIFR (Centre d’Etude Interdisciplinaire des Faits Religieux) a achoppé alors même que les équipes partageront bientôt les mêmes locaux, la même bibliothèque et qu’elles travaillent ensemble. Mais le CARE ne souhaite pas quitter le CRH (Centre de Recherches Historiques), l’un des plus importants laboratoires de l’EHESS. Les équipes de P. Weil qui compte un seul chercheur CNRS (en 38) et de Serge Gruzinski pensent se constituer en un laboratoire « Amériques », avec la volonté de nouer des collaborations avec d’autres équipes travaillant sur les autres rives de l’Atlantique. Le Centre anthropologique de Toulouse regroupe trois équipes en biologie, archéologie et ethnologie. Il est scientifiquement atypique, mais la recherche y est de qualité dans chacune des trois équipes même si le dialogue interdisciplinaire est difficile. Il faudra réfléchir soit à un redécoupage local, soit à renforcement. Le SHADYC (Sociologie, Histoire, Anthropologie des Dynamiques Culturelles), à Marseille, qui est principalement rattaché à la section 38 mais compte plus de chercheurs et enseignants-chercheurs de la section 36, entend garder ses liens avec le GREQAM (Groupement de Recherche en Economie Quantitative) avec qui il partage un Centre de ressources. Les deux unités vont quitter les bâtiments malcommodes de la Vieille Charité pour l’Ilôt du bois. Mais le SHADYC travaille aussi avec le CREDO (Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie), qui lui-même travaille avec l’IRSEA (Institut de Recherche sur le Sud Est Asiatique) dans le cadre de la Maison Asie Pacifique (UMS – Unité Mixte de Service). Nous réfléchissons à une éventuelle structuration plus forte d’une partie de ce réseau. Le CEIAS (Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud), gros laboratoire dirigé par D. Matringe, dialogue avec l’équipe Tibet Himalaya, située à Villejuif. Mais le regroupement semble difficile à penser en raison des multiples partenaires universitaires pour lesquels l’équipe Tibet Himalaya sert de laboratoire d’accueil. Va-t-on vers un regroupement des laboratoires pour un pôle Asie ? Il y a en effet à l’EHESS le CEIAS, Archipel et LASEMA (Laboratoire Asie du Sud Est et Monde Austronésien) pour l’Asie du Sud Est, et le laboratoire Chine-Corée-Japon qui pourraient se regrouper à terme dans un grand institut Asie. L’anthropologie, l’histoire et la géographie seraient concernées par ce pôle. L’unité de linguistique quant à elle devrait servir de cheville ouvrière à un redéploiement de cette discipline à l’EHESS Le laboratoire de J.P Willaime fait partie de la vague dite D, mais il n’est pas concerné par l’expérimentation de partenariat rénové. L’EREA (Equipe de Recherche en Ethnologie sur l’Amazonie), dirigée par J.-P. Chaumeil, s’apprête à rejoindre Nanterre. C’est l’aboutissement de discussions initiées il y a près de dix ans. Un aboutissement assez logique puisque cette unité est depuis longtemps laboratoire d’accueil pour la formation doctorale de Nanterre. L’unité restera à Villejuif, mais le dialogue sera renforcé, notamment entre américanistes. Le regroupement comptera environ 30 chercheurs CNRS. Le CEAf (Centre d’Etudes Africaines) de M. Agier, deviendra un laboratoire « lié », ce qui signifie que le CNRS en laisse le pilotage à son partenaire, en l’occurrence l’EHESS. Les chercheurs et ITA CNRS peuvent y être affectés en mobilité et le CNRS finance les programmes qui s’intègrent le mieux dans ses priorités scientifiques et non la totalité du laboratoire. La décision a été prise en raison des difficultés de pilotage scientifique rencontrées dans une unité où l’IRD est très présent. Il revient à l’EHESS de signer avec l’IRD une convention spécifique si elle le souhaite. Le regroupement « Afrique » se passe bien. Il regroupera autour du MALD (Mutations Africaines 4 dans la Longue Durée, Paris 1), le SPAN (Système de Pensée en Afrique Noire- EPHE), et l’IEA (Institut d’Etudes Africaines, Aix-Marseille), qui demande instamment à travailler avec les deux unités parisiennes. Des responsables des équipes SPAN et IEA participeront à la direction du nouveau laboratoire, ce qui permettra à l’IEA de conserver son implantation à la MMSH (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme). L’Université de Provence conservera également ses liens avec l’IEA dont les enseignantschercheurs sont fortement impliqués dans l’Ecole doctorale. SPAN souhaiterait disposer de locaux légèrement élargis afin de pouvoir accueillir des chercheurs du MALD et des chercheurs de passage de l’IEA, de façon à faciliter les synergies scientifiques. publié ci-dessus, avec Laurence Caillet, directrice scientifique adjointe au département SHS, chargée notamment de la section 38 du Comité —, sur les modalités de ces opérations et sur leurs possibles conséquences. Nous avons pu recenser jusqu'à présent douze regroupements réalisés ou en projet. Ils touchent une vingtaine de laboratoires, soit la quasi-totalité des unités où se fait de l'anthropologie. Nous publierons des informations précises sur ces regroupements et les laboratoires concernés dans une prochaine Lettre d'information. D'ores et déjà, plusieurs observations peuvent être dégagées : 1° Les modalités — mesures incitatives (augmentation de 20 % des crédits des unités acceptant de fusionner), consultation des personnels, etc. — varient largement d'un cas à un autre, indiquant un manque certain de transparence. 2° La plupart des regroupements envisagés ou programmés contribuent à la dilution de l'anthropologie dans diverses bouillies pluridisciplinaires, entraînant une perte de visibilité qui risque de peser lourd sur l'avenir de notre discipline. Là encore, face à un constat d'évidence — une interdisciplinarité trop timorée —, la direction du CNRS, oubliant le principe "pas d'interdisciplinarité sans disciplines fortes", réagit une nouvelle fois par des mariages forcés. Rappelons qu'il y a quinze ans, le "redécoupage", sans concertation, des sections du Comité national avait suscité une réaction et une action vigoureuses de l'APRAS. Dans la Lettre d'information n° 3, Michel Izard critiquait notamment une mise de l'anthropologie "au rang des bas morceaux" (pp. 1-5) et Gérard Lenclud défendait le contre-projet élaboré par l'association (pp. 5-6). 3° A voir le caractère hétéroclite de certains des assemblages réalisés ou prévus, force est de constater que la logique de ces regroupements apparaît beaucoup plus administrative et financière (mise en commun de moyens, etc.) que véritablement scientifique. Au constat (justifié ou non) fait par la Cour des Comptes d'une absence de politique scientifique au CNRS, celuici répond par des mesures bureaucratiques : regroupements de laboratoires et mise en place des Directions inter-régionales (DIR) qui ne feront probablement qu'ajouter encore à la lourdeur tant reprochée au CNRS ! Comment l’EHESS envisage-t-elle d’associer les directeurs des centres CNRS à la conduite de sa politique scientifique ? Dans le cadre de la négociation sur le partenariat, Denis Matringe a été chargé d’une réflexion sur l’intégration des chercheurs CNRS à l’Ecole, sachant que l’on compte aujourd’hui environ 300 CNRS, 100 EHESS et 300 « divers ». Par ailleurs, Danièle Hervieu Léger a mis en place une Assemblée des Directeurs de Centres, CNRS et EHESS, afin de mieux associer les membres CNRS à la vie de l’Ecole. Les SHS sont-elles toujours menacées au CNRS comme on l’entend régulièrement ? Il est certain que les SHS rest ent au CNRS, et qu’elles y conservent « leur » département. Si cette configuration est sans aucun doute rassurante, il n’est pas absolument certain qu’elle ne contribue pas à un certain isolement de nos disciplines dans un contexte où l’interdisciplinarité sciences dures/sciences sociales semble indispensable. L’anthropologie conserve également sa section, mais cela ne doit pas aller à l’encontre d’une nécessaire ouverture aux autres disciplines et de la construction d’un dialogue avec elles. *** Des regroupements de laboratoires, pour quoi faire ? L'APRAS a entrepris une enquête sur les regroupements en cours de laboratoires d'anthropologie, ou incluant des anthropologues, dont la direction du CNRS a pris l'initiative — on se reportera à l'entretien, 5 Si la direction du CNRS voulait apporter de l'eau au moulin de ses censeurs, elle ne s'y prendrait pas autrement… prend la décision d’admission à l’unanimité des membres présents. » La formulation proposée est la suivante : « Les membres fondateurs de l’Association sont Jean-Pierre Digard et Claude Macherel L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2005 réputés en être membres de droit. Les demandes d’adhésion à l’Association sont soumises à l’agrément du Conseil d’administration qui les examine lors de Compte-rendu de l’assemblée L’assemblée générale ordinaire de l’APRAS s’est tenue le mardi 8 février 2005 à partir de 14h30, dans la salle 214 de la Maison des Sciences de l’Homme, 54 bd Raspail, à Paris. Conformément aux statuts, le bureau sortant fait fonction de bureau de l’Assemblée et la secrétaire générale, Michèle Fiéloux, préside la séance. On procède au décompte des présents (22) et à la vérification des procurations qu’ils détiennent (21). A l’ouverture de la séance, 56 des 64 membres de l’association sont à jour de leur cotisation. Le quorum, égal aux deux tiers des membres de l’association, est donc de 35. Avec 43 membres présents ou représentés, l’Assemblée est constituée. La secrétaire générale donne la parole à Michèle Coquet, présidente sortante, pour la présentation du rapport moral (publié cidessus). Mis aux voix, le rapport est approuvé à l’unanimité. La parole est ensuite donnée à Irène Bellier, trésorière, pour la présentation du rapport financier qui est mis en discussion, voté et approuvé à l’unanimité. La présentation des « Assises des Etats généraux de la recherche », faite par Michèle Coquet dans la Lettre 37, est évoquée avec éloges. Claude Macherel donne des précisions sur l’élaboration du site Apras qui devrait être mis en place avant l’été.Une discussion générale est ensuite proposée concernant l’orientation de l’association. La secrétaire générale donne la parole à Dimitri Karadimas, qui présente une proposition de modification de l’article 6 des statuts de l’association débattue en conseil d’admnistration. La formulation actuelle de l’article 6 des statuts de l’Apras est la suivante : « Les membres fondateurs de l’Association sont réputés en être membres de droit. Les demandes d’adhésion à l’Association sont soumises à l’agrément du Conseil d’administration qui les examine lors de chacune de ses réunions ordinaires ; chaque demande est parrainée par deux membres de l’Association, dont au moins un membre du Conseil d’administration, qui chacune de ses réunions ordinaires et prend la décision d’admission à la majorité des 2/3. » Une discussion s’engage sur les raisons de ce changement . Le Conseil d’Administration souligne la nécessité d’ouvrir l’Apras pour impulser une nouvelle dynamique à l’association. Les avis des présents sont partagés sur la nécessité de supprimer ou non le parrainage, de remplacer l’unanimité par la majorité des deux tiers, et d’ouvrir ou non l’Apras aux doctorants. Certains font valoir qu’il serait utile de s’interroger préalablement sur les fonctions actuelles de l’association. Est-elle toujours un lieu d’échanges concernant les problèmes de la profession et dans ce cas ne faut-il pas déjà être du métier pour adhérer à l’Apras ? D’autres remarquent que les journées sont désormais consacrées à une réflexion sur les questions professionnelles et regrettent qu’elles ne soient plus le lieu de débats scientifiques. Le Conseil d’Administration rappelle les activités menées en 2005, recensées dans le rapport moral. La proposition de modification de l’article 6 est mise au vote à bulletins secrets. La modification des statuts doit être validée par les 4/5e des présents et représentés, soit 35 personnes. Le scrutin donne le résultat suivant : 40 oui, 2 nuls, 1 abstention. Puis Irène Bellier propose de réfléchir au projet d’organisation d’un forum national selon la proposition de Maria Couroucli déjà discutée au Conseil d’Administration (voir les comptes-rendus, Lettre 37 et 38). Il est souligné qu’un tel projet, assez lourd à gérer, demanderait la participation d’autres associations. Il est alors proposé d’organiser un colloque plus restreint avec la seule participation de l’Apras et de réfléchir tout d’abord à la possibilité de greffer une action de l’Apras sur le prochain colloque de l’EASA (European Association of Social Anthropologists), qui se tiendra en 2006 à Lille. Cette proposition reçoit l’assentiment de l’assemblée, et des contacts seront pris dans ce sens 6 On en vient au renouvellement d’un tiers du Conseil d’administration. Les membres sortants sont : Michèle Coquet (Présidente, 9 ans, non rééligible), Dimitri Karadimas (6 ans, rééligible), Charles MacDonald (3 ans, rééligible), Michel Naepels (6 ans, rééligible, ne souhaite pas se représenter). Trois membres ont démissionné : Dominique Michelet en 2003, (doit être remplacée en 2005), O. Vincent en 2005 (sera remplacée en 2007) et Martine VanVoerkens, qui doit être remplacée en 2005). Six membres doivent être élus. 41 votants prennent part au scrutin. Sont élus : Sophie Blanchy (39), JeanPierre Digard (39), Sophie Houdard (40), Dimitri Karadimas (36), Emmanuelle Lallement (38) et Charles MacDonald (35). Le nouveau conseil est ainsi constitué : Irène Bellier, Sophie Blanchy, Stefania Capone, Catherine Choron-Baix, Jean-Pierre Digard, Michèle Fiéloux, Sophie Houdard, Dimitri Karadimas, Emmanuelle Lallement, Charles MacDonald, Claude Macherel, Caterina Pasqualino, Anne-Marie Peatrik, Anne de Sales. La séance est suspendue pour permettre au Conseil de constituer son bureau. Elle reprend avec la présentation de celui-ci. Présidente : I. Bellier — secrétaire générale : M. Fiéloux — secrétaire générale adjointe : S. Capone — trésorière : C. Pasqualino. Ch. MacDonald et Cl. Macherel réaliseront de la Lettre d’information, dont l’éditeur reste le conseil lui-même. L’assemblée générale est levée à 18h. marquées jusqu'à l'été par la question de la participation de l'APRAS au mouvement "Sauvons la recherche" et des modalités de sa mise en oeuvre, parmi lesquelles la rédaction des propositions de l'Association pour les Etats généraux de la recherche. Ces propositions, publiées dans la Lettre d'été, ont été auparavant débattues lors d'une rencontre des membres de l'APRAS en mai dernier et soumises à la discussion par courrier électronique. Le texte final a ensuite été envoyé au Comité local parisien d'organisation des Etats généraux de la recherche et au Comité national d'initiative et de proposition pour la recherche scientifique (CIP), et mis en ligne sur leurs sites. Lors de ces réunions, d'autres sujets ont été évoqués ayant pour point commun de s'interroger sur la manière d'ouvrir l'APRAS à un plus grand nombre. Dans cette optique, il a été décidé que tous les membres recevraient une version informatisée de la Lettre, après envoi postal de l'exemplaire imprimé, afin de la diffuser aux personnes de leur choix. Par ailleurs, la réflexion sur la réalisation d'un site web de l'association a pris forme et différentes versions de son contenu ont été étudiées par les membres du conseil d'administration. Participe également de cette volonté la proposition de modification des procédures d'adhésion à l'association. Enfin, un projet d'organisation d'un forum national annuel ouvert à tous les anthropologues, professionnels et doctorants, avec le concours éventuel de l'Association française des anthropologues (AFA), a également fait le sujet de discussions et vous sera présenté au cours de cet après-midi. Le nombre des manifestations de l'association en 2004 reste identique à celui de 2003. Une journée d'étude a été organisée, intitulée "L'ethnologie hors les murs", dont le thème a attiré un public nombreux constitué, et ce n'est sans doute pas un hasard, d'un grand nombre d'étudiants et de post-doctorants. Plusieurs chercheurs (statutaires et doctorant) sont venus témoigner de leurs expériences professionnelles dans le cadre d'institutions publiques et privées et de leur collaboration avec d'autres professionnels dans le monde de la santé, en entreprise, en milieu scolaire ou immigré, au sein des tribunaux. Un compte-rendu de cette Journée a été publié dans la Lettre de printemps. Une prochaine Journée est prévue le 25 mai qui sera consacrée aux revues d'ethnologie. Michèle Fiéloux Rapport moral 2004 A la précédente assemblée, tenue le mardi 3 février 2004, l'APRAS comptait 53 membres. Elle en compte maintenant 53 à jour de leur cotisation. Nous regrettons la démission de Véronique Campion-Vincent. Quatre collègues ont rejoint l'association cette année, Daniel Fabre, Sophie Blanchy, Tiphaine Bartélémy et Isabelle Rivoal. Depuis la dernière assemblée générale, le conseil d'administration s'est réuni 10 fois, soit une fois par mois avec une interruption de juillet à septembre. Les comptes -rendus de ses séances ont paru dans la Lettre, sauf ceux des trois dernières qui seront édités dans le prochain numéro de notre bulletin. Les réunions ont été La douzième conférence Robert Hertz s'est tenue le 30 juin dans l'amphithéâtre de l'EHESS. Notre invité 7 était John Scheid, qui nous a entretenu de la religiosité des Romains sous l'Empire, essentiellement fondée sur un strict ritualisme réglementant les relations avec les dieux et entre les hommes. John Scheid nous a communiqué un résumé de sa conférence publiée dans la Lettre d'été. La prochaine conférence Robert Hertz sera donnée le 3 juin par Dan Sperber. Trois numéros de la Lettre ont paru depuis la dernière assemblée générale, le plus récent étant le numéro 37 de l'hiver 2004, toujours entièrement conçu par les membres du conseil d'administration. Ces numéros ont été essentiellement consacrés aux débats concernant les propositions de réforme du système de recherche et d'enseignement supérieur. Ils ont présenté la chronologie des événements concernant le mouvement conduit par le collectif "Sauvons la recherche" et une synthèse des éléments essentiels extraits des propositions élaborées non seulement par le collectif mais aussi par la direction du CNRS et d'autres instances. Les positions de l'APRAS y ont été confrontées à d'autres ayant émergé des ateliers de réflexion qui ont fleuri sur le territoire national pour la préparation des Etats généraux. A cette occasion, les membres de l'association ont été vivement sollicités pour s'associer aux débats sans que leur concours n'atteigne un taux de participation réellement satisfaisant. Il est vrai que le temps qui nous était imparti pour, à la fois prendre contact avec les comités locaux de réflexion et concevoir un texte de propositions relativement consensuel au sein de l'association, a été extrêmement court, soit environ deux mois. Dans la Lettre d'hiver, ont été publiés les points essentiels du rapport remis aux ministres François Fillon et François d'Aubert qui comprenait l'ensemble des propositions de réforme retenues à la suite des Assises des Etats généraux de la recherche qui se sont déroulées en octobre 2004. Face aux enjeux humains et scientifiques d'une réforme du système de recherche et d'enseignement supérieur, nous avons fait le choix, comme cela avait été le cas lors des débats ayant entouré la naissance du musée du quai Branly, de tenir informés les membres de l'association et de les convier à s'exprimer. Les réactions n'ont pas toujours été à la hauteur des attentes des membres du conseil d'administration. De nouveaux adhérents nous rejoignent chaque année et nos effectifs, d'un pas, certes, très mesuré, augmentent. En manière de conclusion, définitive pour ma part puisque je quitte aujourd'hui ma fonction de présidente de l'association, j'invite ses membres, en particulier peut-être ceux qui sont entrés dernièrement et qui jouiraient de cette fraîcheur qu'on attribue toujours, à tort ou à raison, aux "nouveaux", à collaborer au regain d'une association dont les actions, aussi modestes soient-elles, méritent d'être soutenues. Michèle Coquet Rapport financier 2004 En 2004, nos recettes sont issues exclusivement des cotisations des membres de l’Association ; nous n’avons bénéficié d’aucune subvention extérieure que nous n’avons par ailleurs pas sollicitée. La cotisation est restée au montant fixé en 2002 de 40 €.. Depuis la dernière assemblée générale, durant laquelle les membres se sont acquittés de leur dette (35 chèques déposés par la précédente trésorière avant de me passer la main), les recettes ont consisté en 52 cotisations nouvelles, auxquelles s’ajoutent les 17 datées de ce jour. Vous noterez une nette progression dans le paiement des cotisations avant l’AG, par rapport à 2003, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. S’il reste 9 membres qui n’ont pas cotisé à ce jour, en 2004, un seul n’a pas cotisé depuis 2003 mais 16 ont déjà cotisé pour 2005. Bravo ! Il reste nécessaire de rappeler encore et toujours les membres pour qu’ils s’acquittent de leur cotisation. Disons que c’est une occasion de faire le lien entre nous… On pourrait en imaginer d’autres, plus agréables ou plus motivantes, pour dynamiser notre association. Nous avons enregistré une démission et devons déplorer les décès de Manga Bekombo et Michelle de la Pradelle. Le total des cotisations 2004, y compris celles versées en régularisation de 2003 se montent à 3000 €, auxquelles s’ajoutent les chèques pour 2005. Le compte sur livret affiche au 15 janvier 2005, un solde créditeur de 3569,91 €. Nous avons contribué par une aide directe à une manifestation d’envergure qui concerne la recherche, sous la forme d’un versement de 500 € à l’Association Sauvons la Recherche. Un petit geste pour marquer notre adhésion à ce mouvement dont l’utilité est encore aujourd’hui évidente. Nous pourrons en discuter. Trois numéros de la lettre d’information ont été publiés (n°35, 36, 37). 8 Les dépenses 2004 s’élèvent à 2324,43 € avec la ventilation suivante Soutien à SLR Frais de réception : Pot AG février 2004 : Pot journée 2 mars : Cocktail Conférence Robert Hertz : Lettre d’information Frais postaux : Abonnement boîte postale : Total : Pour 2005, nous avons prévu de réaliser une journée d’étude, la conférence Hertz, le site web et comme d’habitude trois livraisons de la Lettre, que nous vous convions à inonder de vos réflexions sagaces pour les rendre encore plus attractives. Les fonds sont suffisants pour envisager une action, organiser une rencontre d’envergure, et le Conseil d’administration prendra acte du résultat de la discussion qui s’ouvrira sur l’organisation d’un Forum des Anthropologues. 500,00 € 1157,40 € 53,78 € 466,40 € 637,22 € 487,55 € 70,00 € 54,69 € Les dépenses 2004 sont supérieures à celles de 2003, enrayant une dynamique de réduction entamée en 2001, mais cela tient au versement extraordinaire du soutien à SLR. Exceptant cette contribution nous avons été économes. Ce qui nous permet de prévoir le maintien des frais de réception qui représentent tout de même un peu plus de la moitié de nos dépenses, de poursuivre le soutien ponctuel à un certain nombre de manifestations et surtout de nous lancer dans la conception d’un site web qui nous paraît nécessaire au développement des activités de l’APRAS et à la visibilité de l’association. Ont d’ores et déjà été prévus les frais suivants : Pot AG : Conception d’un site WEB Irène Bellier L’AGENDA POUR 2005 Poursuivre notre action Le 8 février 2005, les membres de l’APRAS ont, comme chaque année, renouvelé une partie du Conseil d’Administration et élu un nouveau bureau. C’est ainsi que j’ai été propulsée Présidente de l’association dont je suis membre depuis le début. Une charge m’est ainsi donnée que je souhaite assumer au mieux de mes possibilités, dans le projet de défendre et de promouvoir la discipline qui nous est chère, en poursuivant l’action de mes prédécesseurs — voilà un mot pour lequel il nous faudra inventer un féminin. Comme les autres scientifiques, les anthropologues sont confrontés aux défis d’une restructuration de l’appareil de recherche dans des conditions que nous n’avons cessé de critiquer, ce qui a conduit l’APRAS à joindre sa voix à celle du Collectif Sauvons la Recherche. Sous la Présidence de Michèle Coquet, l’association a rejoint les Etats Généraux de la Recherche et adhéré à SLR. Nous avons réclamé d’être associé au débat sur les réformes à venir, exposé notre conception des rapports à développer entre le CNRS et l’Université, précisé ce que « évaluation » veut dire, fait valoir notre inquiétude sur les possibilités d’ouvrir de nouveaux terrains ou de participer aux grands débats scientifiques du monde lorsque se tarissent les perspectives de recrutement de nouveaux chercheurs. Mais si nous avons toute notre place dans les SHS et si les SHS sont toutes concernées par les changements qui se préparent, notre voix ne porte pas suffisamment. La 266,70 € 1000, 00 € En résumé, le mouvement de l’exercice 2004 s’établit en positif avec + 675,57 € La balance générale du compte s’établit comme suit : Actif 2004 Solde du CC au 15/01/2004 Dépenses Recettes 3000,00 € 1826,03 € 2324,43 € Le solde au 8 février 2005 est de 2501,6 €. Si bien que, au 8 février 2005, les ressources de l’Association s’établissent ainsi : Compte courant (dépenses et recettes en cours incluses, non relevées SG): 2501,60 € Compte sur livret : 6071,51 € 3569,91 € 9 communauté des anthropologues, qui se retrouve en partie seulement à l’APRAS, est par trop silencieuse. Pour que l’APRAS poursuive son action dans ce champ de la réflexion qui concerne l’avenir de la profession, il importe que ses membres se mobilisent, que la parole circule entre nous, qu’il y ait débat, critique, et surtout force de proposition ! N’avons-nous rien à dire sur la construction de l’Espace Européen de la Recherche, sur la définition des priorités scientifiques, sur la mise en place des pôles d’excellence, sur le regroupement des laboratoires, sur les affichages budgétaires, la distribution des crédits, le fléchage des postes, le tarissement des recrutements ? Les anthropologues français doivent se mobiliser pour que leur place dans la recherche et dans l’enseignement continue de faire sens, en France, en Europe et dans le monde. Nous sommes trop peu à participer aux travaux de l’Association Européenne des Anthropologues Sociaux alors que l’EASA a retenu le français comme l’une de ses trois langues de communication et de publication. Voici un autre chantier qu’il nous faudra ouvrir tant pour comprendre les réticences des anthropologues français à participer aux rendez-vous scientifiques européens que pour envisager les moyens d’une plus grande ouverture car, et c’est là un point très positif, les jeunes chercheurs européens sont demandeurs d’un accueil dans les laboratoires français. Au fil des Lettres, des journées d’étude et des divers rendez-vous de l’APRAS, y compris festifs, l’équipe du Conseil d’Administration vous informera de ce qui se passe sur les fronts scientifiques et professionnels. Nous suivrons les différents chantiers et nous efforcerons de poser notre pierre là où elle sera utile. Mais rappelez-vous, l’APRAS est avant tout faite de ses membres, spécialistes tous terrains, qui sont au courant de ce qui se passe dans leur environnement, de laboratoire ou d’université. A vous de nous envoyer des informations sur les évènements scientifiques et sur les processus de réforme, des contributions sur les thèmes qu’il vous plairait d’illustrer ! Irène Bellier donné lieu à un document de 500 pages, remis le 9 novembre aux ministres François Fillon et François d’Aubert. Il présente l’ensemble des propositions en prévision de la loi de programmation et d’orientation de la recherche (voir la Lettre 37). A ce jour, cette loi n’a toujours pas été votée mais un document de travail préparatoire, une sorte de « brouillon de brouillon » (SLR, 23 mars 2005) a été rendu public le 15 janvier dernier par le SNCS. Le mouvement Sauvons La Recherche a tout de suite réagi en faisant savoir que « si ce document fait appel à la terminologie des Etats Généraux de la Recherche, il n’en reprend ni l’esprit ni les propositions concrètes » (SLR, 19 janvier 2005). Un an après l’appel à la démission des directeurs de laboratoire, une journée d’actions locales a eu lieu le 9 mars dernier sous le slogan « Nous ne démissionnerons pas ». Les manifestations organisées à Paris et en province ont remporté un certain succès, la participation et les retombées médiatiques témoignant, selon Alain Trautman, de la vitalité du mouvement et de la créativité des différents comités locaux (SLR, 11 mars 2005). SLR a également rédigé un texte intitulé « Sauvons la recherche : ce que nous voulons », dans lequel sont rappelées en 14 points les réformes de structures, la programmation des moyens et les perspectives d’emploi et de carrières nécessaires (23 mars 2005). Depuis, le mouvement SLR craint que « le gouvernement ne soit tenté par un report, voire un abandon des moyens législatifs, en faisant passer certains de ses projets par voie réglementaire (ANR, pôles de compétitivité), et en renonçant à tout plan pluriannuel pour les emplois et le budget » (SLR 31 mars 2005). Le mouvement a donc décidé d’une part de participer à l’envoi d’une lettre au Premier Ministre (21 mars) et d’en adresser une au Président de la République (29 mars). Dans la première, l’ensemble des organisations syndicales et SLR rappellent à M. Jean-Pierre Raffarin les engagements solennels pris par le Président de la République et le gouvernement et reformulent les demandes faites : doubler en cinq ans les crédits de base des établissements de recherche et rapprocher le rôle, le budget et le mode de fonctionnement de l’Agence Nationale de la Recherche des propositions faites lors des Etats Généraux ; mettre en œuvre le plan pluriannuel de l’emploi scientifique et technique ; prendre les mesures nécessaires à la résorption de la précarité et à la plus grande attractivité des carrières. « Sauvons La Recherche » Où en est-on ? Les Assises des Etats Généraux de la Recherche, qui se sont tenues en octobre 2004 à Grenoble, ont 10 Dans la seconde, Alain Trautman demande au Président de la République de s’engager sur le calendrier définitif des principales propositions, en ce qui concerne le plan pluriannuel pour l’emploi, le financement des organismes de recherche et des universités et les réformes de structures majeures, afin d’ouvrir au plus vite des négociations. Le 6 avril une délégation du comité de suivi des Etats Généraux a été reçue par le Premier Ministre accompagné de François Fillon et François d’Aubert. SLR a rendu compte de cette entrevue dans un communiqué de presse : « La seule bonne nouvelle concerne l’annonce de 3000 nouveaux postes en 2006. Pour le reste, sur l’ensemble des points en suspens depuis plusieurs mois, aucune réponse satisfaisante n’a été apportée ». La demande de plan pluriannuel pour l’emploi a été rejetée, l’annonce d’une enveloppe globale progressant de 1 milliard d’euros par an ne semble pas garantir des mesures en faveur de l’emploi scientifique, et aucune décision n’a été prise pour la programmation du financement sur cinq ans. SLR en conclut que le gouvernement n’est pas prêt à la véritable relance de la recherche nationale et que l’annonce des 3000 postes apparaît comme une solution temporaire pour désamorçer un conflit en période pré électorale. Il demande à nouveau qu’un texte de loi cohérent avec les propositions des Etats Généraux soit présenté début mai au Conseil Economique et Social et au Conseil d’Etat pour être exposé au conseil des ministres en juin et discuté au Parlement le plus rapidement possible. Si aucun texte n’est proposé d’ici là, SLR appelle à une journée d’action nationale dans la deuxième quinzaine de mai, sans doute le 20 mai. Par ailleurs le 2 avril, l’Association « Sauvons la Recherche » à laquelle l’APRAS a souscrit l’an dernier a tenu sa première assemblée générale aux fins d’élire un nouveau Conseil d’Administration. L’élection se déroule par voie électronique jusqu’au 29 avril. Le CA entrant aura pour mission ainsi qu’il en a été discuté par l’AG de réfléchir aux relations entre l’Association, le Collectif du même nom et le mouvement social, ainsi qu’à la stratégie et aux actions à conduire dans l’avenir. L'Association Pour la Recherche en Anthropologie Sociale vous invite cordialement à sa journée d'études Revues Le mercredi 25 mai 2005 à la Maison des Sciences de l'Homme 54, boulevard Raspail 75006 Paris, salle 214 Au cours de cette journée d'études, nous souhaitons débattre d'un aspect de la reconfiguration en cours du dispositif français de recherche en sciences humaines et sociales, notamment pour ce qu'elle implique quant à la production scientifique des anthropologues. À côté de l'évolution des structures d'enseignement (mise en ¦uvre de la réforme LMD) et de recherche (regroupement de laboratoires), à côté de la crise de l'édition en sciences humaines, les transformations institutionnelles et techniques du paysage de la production d'articles scientifiques constituent un élément non négligeable de l'évolution des pratiques de production des chercheurs. Plusieurs composantes de cette évolution seront abordées au cours cette journée : • En quoi la mise en ligne des revues papier (par exemple sur le portail du CNRS biblioshs.inist.fr, ou sur les sites revues.org, persee.fr, jstor.org, etc.), et l'apparition de revues électroniques (ethnographiques.org, Ethnologies comparées, etc.) transforment-elles les pratiques de recherche ? • La publication dans des revues peut-elle constituer un bon instrument d'évaluation de la recherche ? • Comment s'effectue alors l'évaluation des revues (cf. la Lettre du départment SHS du CNRS, n° 69, Les revues en sciences humaines et sociales) ? • Les revues constituent-elles des lieux d'initiative scientifique ? ou d'enfermement disciplinaire ? Le matin : 9h à 12h30 Introduction : Michel Naepels, CNRS Revues et nouvelles technologies de l'information • Présentation d’une revue électronique d’anthropologie Thierry Wendling, Université de Neuchâtel, Rédacteur en chef de ethnographiques.org. • Les enjeux du passage en ligne Laurent Barry, EHESS, Division de l'informatique, des systèmes d'information et de la communication, membre du comité de rédaction de L'Homme. Emmanuelle Lallement ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES DE L’APRAS 11 • Sophie Assal, CNRS, ou Dominique Michelet, CNRS, Journal de la Société des Américanistes *** Anthropologie à Suger 16-18 rue Suger, Paris 6e, de 17h 30 à 19h 30 L’après-midi : 14h à 17h Jeudi 26 mai 2005 Danièle Dehouve et Lucien Scubla présenteront le volume, Logique de l'extériorité. Figures anthropologiques du conflit et du pouvoir, numéro d'Ateliers (la revue du LESC) Discutants : Dominique Casajus et Camille Tarot Produire, diffuser, évaluer, formater : la revue, dispositif de contrainte ou lieu ? • Evaluation… De quelle valeur est-il question ? Eric Brian, EHESS, Directeur de la Revue de Synthèse • Françoise Zonabend, Directrice scientifique de Gradhiva • Isabelle Backouche, EHESS, ancienne Directrice de la rédaction de Genèses Jeudi 9 juin 2005 Fanny Colonna présentera son ouvrage, Récits de la province égyptienne. Une ethnographie Sud/Sud, Actes Sud-Sindbad, La Bibliothèque arabe Essais, documents mai 2003. Discutants : Jean-Charles Depaule et Maurizio Gribaudi La journée se terminera par un cocktail à la cafétéria *** La 13e conférence Robert Hertz *** Elle sera donnée le vendredi 3 juin 2005 à 17 heures, dans l’amphitéâtre de l’EHESS 105, Bd. Raspail, Paris 6e, par TABLE RONDE organisée par Passerelles [email protected] et Traverses 92 www.traverses92.ac-versailles.fr Dan Sperber « L’ethnologie dans la ville ? Une expérience d’ateliers d’ethnographie en milieu scolaire » Directeur de recherche au CNRS Les Chaînes Causales de la Culture Mercredi 25 mai, 14h-17h, Université Paris X, Nanterre, MAE, Salle du Conseil. Un débat suivra Construire un savoir sur la ville à travers une expérimentation scientifique du quotidien ; donner un sens sociologique et critique à des pratiques jusque-là non questionnées. C’est autour de ces objectifs qu’a été construit le projet expérimental Passerelles « L’ethnologie dans la ville. Ateliers d’ethnographie sur la ville de Nanterre » à destination des classes de l’enseignement primaire et secondaire. Les outils propres à la discipline ethnologique ont été forgés dans la confrontation à des sociétés autres : l’enquête de terrain, fondée sur l’observation participante, et la construction d’un regard distancié se sont ainsi constituées face à l’altérité, lieu de passage incontournable pour une formation à la méthode ethnographique. Peut-on construire et faire l’apprentissage de ces outils en faisant l’économie d’une telle démarche ? C’est à ce défi qu’ont tenté de répondre les ateliers d’ethnographie mis en œuvre dans le cadre du projet : conçus comme un lieu où faire partager aux élèves les objets et la méthode spécifique Pour clore, l’Apras donnera un cocktail à la cafétéria et dans les jardins de la MSH 54, Bd Raspail. RÉUNIONS SCIENTIFIQUES, SÉMINAIRES, ETC. Le Laboratoire d'anthropologie urbaine, la cellule audio-visuelle du CETSAH organisent une projection de : L'homme des Joraï. Vidéo-portrait de Jacques Dournes Réalisation : Catherine Choron-Baix Le 15 juin 2005, à 15 heures, à l’amphithéâtre de l’EHESS, 105, Bd. Raspail, Paris 6e 12 à l’ethnologie, ils ont visé à favoriser la constitution, fondée sur la propre expérience des élèves, de connaissances critiques sur le proche. A l’heure du bilan, il s’agira, à partir de la présentation du projet expérimental Passerelles et des travaux réalisés par les élèves, de réfléchir à l’apport des ateliers sous leurs aspects pédagogiques, institutionnels et scientifiques : comment élaborer une approche pédagogique spécifique de la méthode ethnographique en direction des élèves ? Comment concilier l’exigence scientifique propre à la recherche et l’adaptation à un jeune public ? Comment constituer des espaces pluri-institutionnels de production des savoirs ? Comment, enfin, inscrire l’ethnologie et sa démarche dans le champ de l’enseignement scolaire ? C’est à ces questionnements et aux débats qu’ils suscitent que sera consacrée cette Table ronde. Au Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, MAE / Université de Paris X-Nanterre Salle 308 - 3e étage Stephan Palmié Prof à l’Université de Chicago donnera deux conférences • Le mercredi 18 mai 2005, de 15h00 à 17h00 : « Ekpé/Abakuá in Middle Passage: Time, Space and Units of Analysis in African American Historical Anthropology » • et le vendredi 20 mai 2005, de 15h00 à 17h00 : « Anthropology in Creolization: Is there a Model in the Muddle? » *** Le Bistrot des ethnologues Café de l'Esplanade, Esplanade Charles De Gaulle - 21, Bd Sarrail., Montpellier Intervenants : Benoît Ducasse, instituteur, école élémentaire Jean de La Fontaine ; Christine Jungen, ethnologue; Jérôme Pirrera, professeur d’histoiregéographie, Lycée Paul Langevin ; Sélim Rebiai, professeur d’histoire-géographie, collège Victor Hugo (sous réserve) ; Stéphane Rennesson, ethnologue,; Alexandre Soucaille, ethnologue. Jean-Pierre DOZON anthropologue, directeur d'études a l'EHESS : Le monde franco-africain en perspective. le vendredi 20 mai 2005 *** *** PARUTION RÉCENTE EN LIBRAIRIE LE 17 MAI : Les Cultures à l’œuvre. Rencontres en art, sous la direction de Michèle Coquet, Brigitte Derlon et Monique Jeudy-Ballini, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme et Biro éditeur, 414 p., 50 illustrations, bibliogr., index analytique. 32 €. Issu du colloque international tenu en novembre 2002 au CNRS, ce volume rassemble dix-neuf contributions en français et en anglais. Sept des onze contributions française s sont signées par des membres de l’Apras : Claude-François Baudez , Michèle Coquet (2), Brigitte Derlon (2), Claude 13 Macherel et Marie Mauzé. européenne avec l’invitation de collègues européens. Ch. MacDonald souligne la nécessité de structurer les ateliers pour que ces rencontres entre professionnels et étudiants aient effectivement lieu. Il propose que l’on diffuse des appels d’offres avec une thématique précise — les candidats étant ensuite sélectionnés par un comité ad hoc — ou bien qu’on laisse le responsable de l’atelier choisir lui-même les participants. I. Bellier suggère que des éditeurs de revues scientifiques soient associés, afin de mieux faire connaître les possibilités de publication. L’AG sera sollicitée sur les différents aspects de l’organisation d’un tel forum. Deuxième point : M. Naepels propose que l’on consacre la journée d’étude du printemps à faire un état de l’édition des revues d’anthropologie. Proposition acceptée à l’unanimité. CONSEIL D’ADMINISTRATION Réunion du 13 décembre 2004 Présents : Irène Bellier, Stefania Capone, Catherine Choron-Baix, Michèle Coquet, Michèle Fiéloux, Dimitri Karadimas, Claude Macherel, Michel Naepels, Caterina Pasqualino. • Bouclage de la Lettre 37. • Préparation de l’Assemblée Générale de février 2005. Une discussion s’engage à propos des nouvelles procédures d’adhésion et de la modification éventuelle de l’article 6 des statuts de l’Association. Faut-il supprimer le parrainage ? L’admission doit-elle se faire à l’unanimité des membres présents du bureau ou par vote majoritaire ? Toutes questions qui seront soumises au vote lors de la prochaine AG. En vue du renouvellement du CA, on procède au décompte des membres sortants, rééligibles ou non et des nouvelles candidatures. • Le dernier point porte sur la réalisation du site Apras. Réunion du 14 Mars 2005 Présents : Irène Bellier, Stefania Capone, Catherine Choron-Baix, Jean-Pierre Digard, Michèle Fiéloux, Dimitri Karadimas, Emmanuelle Lallement, Claude Macherel, Caterina Pasqualino. Réunion du 10 janvier 2005 • Préparation de la Lettre 38. Le conseil se proposé de réaliser un état des processus « d’umérisation » en cours dans différents laboratoires, et de mise en réseaux des UMR. Les membres du conseil se répartissent les lieux d’enquête (Ivry, Nanterre, EHESS, Shadyc…) ; ils établissent un canevas commun, permettant de recueillir le point de vue des responsables de Labo et de ses membres sur les opérations de fusionnement, sur les logiques scientifiques, sur la question de la localisation… Il est rappelé que la mutualisation – qui est par exemple la mise en commun de postes d’ITA pour des unités différentes – est une étape intermédiaire avant la fusion. J. P. Digard propose d’organiser un débat public sur ces réformes. Dans un premier temps, le CA choisit de réunir l’information. • Deuxième point, le projet de forum. Finalement, le rapprochement avec l’AFA n’est plus à l’ordre du jour ; par contre, il est toujours question d’associer l’APRAS au colloque généraliste de l’EASA qui se tiendra en 2006. Dans ce cadre, l’APRAS pourrait proposer de comparer les pratiques de l’anthropologie dans divers pays. Peut-on parler d’une ethnographie française, anglaise, etc ? Si l’on formule les choses ainsi, sur quoi Présents : Irène Bellier, Stefania Capone, Catherine Choron-Baix, Michèle Coquet, Michèle Fiéloux, Dimitri Karadimas, Claude Macherel, Michel Naepels, Caterina Pasqualino. Suite à la proposition faite par M. Couroucli, il est à nouveau question de l’organisation d’un forum national — ou européen ?. Comme convenu, M. Coquet a pris contact avec M. Selim, membre du bureau de l’AFA pour discuter d’une éventuelle organisation conjointe. Il est rappelé qu’un tel forum est essentiellement destiné aux étudiants et qu’il doit favoriser les rencontres avec des professionnels. I. Bellier propose que le CA définisse de manière concrète ce que l’on peut attendre d’un tel forum ; à titre d’exemple, elle présente le fonctionnement d’un colloque type organisé par l’AAA (American Anthropological Association). Il est rappelé que peu d’étudiants participent aux activités de l’EASA compte tenu des problèmes de langue et de coût et que, d’autre part, il n’existe pas de relations suivies entre l’APRAS et l’EASA. Puis, le CA se demande s’il ne serait pas préférable d’organiser ce colloque en France en lui donnant une dimension 2 14 repose cette spécificité (méthode, objet…) ? Compte tenu de l’évolution des pratiques dans les trente dernières années, il serait judicieux de repérer les traditions nationales et les perspectives d’homogénéisation. I. Bellier rappelle que l’on sera tous confrontés à l’espace européen et qu’il faut être plus réactif à l’Europe et savoir notamment quels sont les objets de recherche retenus dans les financements européens. Par ailleurs, dans la perspective d’un rapprochement EASA / APRAS, qu’adviendrait-il du but du forum défini au départ par M. Couroucli, au cas où le colloque ne se passerait pas en France ? La discussion s’engage alors sur la dégradation de la situation de l’anthropologie et sur l’avenir très incertain des étudiants (de l’ordre de 3 à 4 postes par an, CNRS et Universités compris). On se propose notamment de s’informer sur les modalités de renouvellement de postes des nombreux chercheurs qui vont partir à la retraite dans les dix prochaines années. I.Bellier propose de relancer la question d’une plus grande visibilité des anthropologues dans les médias. On rappelle l’existence d’un service de communication du CNRS, qui assure les contacts entre journalistes et chercheurs selon leur domaine de compétence. Par ailleurs, J.-P. Digard évoque la nécessité pour l’Apras de s’afficher clairement lors des candidatures au Comité National et de proposer une plateforme institutionnelle et des politiques scientifiques cohérentes. Affaire à suivre. • Deuxième point, le site web. Cl. Macherel rappelle que le Lahic est toujours en déménagement et que le scanner n’est donc pas disponible. Finalement, pour faciliter le travail, il est proposé de donner une vacation à un étudiant (de l’ordre de 200 à 300 Euros) pour réaliser le scannage des lettres d’information dès que possible. Puis Cl. Macherel fera la conception du site. Réunion du 12 Avril 2005 Présents : Irène Bellier, Sophie Blanchy, Jean-Pierre Digard, Michèle Fiéloux, Sophie Houdard, Dimitri Karadimas, Claude Macherel. Il est question de la Lettre 38, de la réalisation en cours du site web et des contacts établis par I. Bellier avec l’EASA, notamment avec Benoît de l’Estoile pour discuter d’une rencontre entre l’Apras et l’EASA autour de l’état des lieux de la recherche dans l’espace européen. I. Bellier précise que le colloque EASA ne se tiendra pas à Lille comme prévu. L’EASA recherche une autre université d’accueil. Une discussion s’engage autour des définitions de l’interdisciplinarité et notamment entre SHS / Sciences dures telles qu’elles ressortent de la journée organisée par J.-M. Hombert, reprenant la question récurrente de l’utilité des sciences sociales et humaines. Par ailleurs, la discussion a porté sur l’avenir de l’anthropologie et le rôle que jouent les recherches cognitivistes dans ce cadre. Enfin I. Bellier invite le CA à consulter, en vue d’une prochaine discussion la charte européenne du recrutement des chercheurs : http://www.europa.eu.int/eracareers/pdf/Recommen dation_code_charter_FR_final.pdf Michèle Fiéloux 2 15 LETTRE D’INFORMATION ASSOCIATION POUR LA RECHERCHE EN ANTHROPOLGIE SOCIALE La Lettre d’information est ouverte à tous les membres de l’association. Elle publie libres opinions,papiers d’humeur, lettres de terrain, compte rendus d’ouvrages ou informations (manifestations scientifiques, séminaires, publications, etc.), amorces de débats. La rubrique « Parutions récentes signale les ouvrages publiés pas les membres de l’association, ou sous leur direction. Pour la Lettre 39, adresser les textes, le plus possible brefs, rédigés sous forme définitive, par courriel à Charles Macdonald : [email protected]. Fondée en 1989 et régie par la loi de 1901, l’APRAS est ouverte à tous les anthropologues, statutaires ou non. Les demandes d’adhésion doivent être adressées à l’APRAS, BP 202, 75264 Paris, cedex 6. Elles sont désormais dispensées de parrainage et présentées en Conseil d’administration, qui prend la décision d’admission à la majorité des deux tiers. Ce 38e numéro de la Lettre d’information a été préparé par le conseil d’administration de l’APRAS (rédaction) et Claude Macherel (composition) 2