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Des primes peuvent être attribuées à des directeurs
de grosses unités (ISFIC), mais leur nombre est limité,
et la répartition plus historique que rationnelle.
C’est le budget qui fait le pilotage ?
Le pilotage scientifique sera plus serré grâce à deux
dispositifs : la mise en place de partenariats rénovés par
les contrats quadriennaux et les contrats de
laboratoires. La négociation des contrats quadriennaux
était jusqu’à présent assurée par le Direction des
Relations avec l’Enseignement Supérieur (DRES). Elle
sera désormais assurée par les DIR et les départements.
Prenons le cas du partenariat rénové avec l’Ecole
des Hautes Etudes en Sciences Sociales : un cas
complexe et intéressant. Sont concernés par le
partenariat rénové tous les laboratoires qui ont
l’EHESS pour rattachement principal. Ainsi par
exemple, le Laboratoire d’Anthropologie Sociale qui
est principalement rattaché au Collège de France n’est
pas concerné.
Le partenariat associe un nombre limité de
partenaires : le CNRS et un Etablissement Public
Scientifique et Technique (EPST), au maximum deux,
avec dérogations. Au-delà de deux, le partenariat avec
les autres établissements fera l’objet de conventions.
Cette diminution du nombre des partenaires a pour
objectif de faciliter un véritable pilotage scientifique.
Alors comment se négocie ce partenariat ?
Un représentant du département (moi-même en
l’occurrence) rencontre régulièrement le bureau de
l’École et la présidente, Danièle Hervieu Léger, pour
avancer sur les priorités scientifiques et les moyens de
leur mise en œuvre. Ces réunions concernent le pilotage
scientifique, les regroupements de laboratoires à
proposer aussi bien que le ciblage en personnel,
chercheurs et ITA.
Si, en raison de son statut, l’EHESS ne peut
s’engager sur des recrutements, des déclarations
d’intention communes sont néanmoins effectuées par
les deux partenaires, en fonction des priorités décidées
d’un commun accord. En ce qui concerne les
recrutements ITA – IATOS (Ingénieurs, Administratifs,
Techniciens et Ouvriers Spécialisés), des objectifs
cibles sont définis. Est ainsi prévue, par exemple, la
mise en commun les informations sur les dates de
départ à la retraite, perspective à 4 ans, afin de fixer des
actions prioritaires communes.
Le partenariat s’appuie sur deux pieds : le
quadriennal – qui présente des enjeux intellectuels,
auxquels s’associe une négociation serrée de décisions
concrètes ; les contrats de laboratoires – que l’on est en
train d’inventer.
La perspective est de développer la négociation
entre le CNRS et le laboratoire, pour un contrat à 4 ans,
fixant des objectifs, et les moyens de les réaliser. Ces
contrats CNRS / directeur de labo seront actualisés
annuellement, sur la base d’un entretien. Ceci devrait
notamment permettre d’éviter la sédimentation
historique des projets, car il s’avère presque aussi
difficile de fermer un projet que de fermer un
laboratoire. Pourtant, il faut penser en termes
d’objectifs scientifiques.
Mais chacun sait qu’un projet scientifique n’obéit
pas à une logique quadriennale, il peut être plus
court ou bien nécessiter des prolongations !
On peut prévoir ces changements, en interne au
quadriennal, mais aussi chaque année, et une
justification ex-post est parfaitement admise.
Comment se répartissent les financements ?
Le CNRS met l’essentiel des moyens sur les dotations
de base. Des demandes, émanant de la base, peuvent
être aussi entendues de diverses façons. Citons en
deux : les GDR et l’Agence Nationale de la Recherche
(ANR) qui réserve un paquet d’appels d’offre pour les
projets blancs, dont les 3/4 sont ouverts aux SHS sans
ciblage thématique. Ainsi, pour 2005, l’ANR a prévu
une allocation de 25 millions d’euros pour les SHS qui
seront distribués sur appel d’offres avant décembre. Il
est difficile d’être aujourd’hui plus précis car les règles
ne sont pas encore parfaitement définies. Mais l’argent
est prévu ! Et les équipes SHS doivent penser à
présenter des projets d’équipe.
Revenons sur les regroupements de laboratoires et
la façon de procéder !
Nous agissons de manière transparente, contrairement à
ce que pensent les chercheurs qui disent que nous
agissons de façon autoritaire et bureaucratique. Nous
ne voulons pas mettre ensemble des chercheurs qui ne
veulent pas travailler ensemble, mais nous savons aussi
que sans incitation, rien ne bouge. Dans le cadre de
l’EHESS par exemple, des contacts ont été pris avec la
présidence de l’école. Puis les directeurs des
laboratoires concernés ont été réunis et nous leur avons
ensemble exposé les objectifs du CNRS, étant bien
entendu que nous sommes totalement disposés prendre
en compte d’autres propositions de regroupement. Bref,
le jeu est parfaitement ouvert.