- CHERDON C. et SAROLEA S., « Ma première grammaire
française. », De Boeck, Bruxelles, 2001
ANALYSE MATIERE :
Emploi général : Le CONDITIONNEL exprime un fait qu’on présente comme imaginaire et dont
l’accomplissement dépend d’une condition énoncée ou non. Il peut marquer :
1. Un fait futur dont l’accomplissement dépend d’une condition présentée comme possible
(sens potentiel) :
Si mes enfants avaient des difficultés (cela sera peut-être, je n’en sais rien), je
les aiderais.
2. Un fait présent ou passé soumis à une condition non réalisée (sens irréel) :
Si j’étais riche (mais cela n’est pas), je ferais des heureux.
Emplois particuliers : Le conditionnel n’exprime pas toujours un fait soumis à une condition. Il
s’emploie encore :
1. Pour exprimer une affirmation atténuée :
Un accident aurait eu lieu à l’usine ; il y aurait dix morts.
2. Pour exprimer une exclamation traduisant l’indignation, l’étonnement :
J’ouvrirais pour si peu le bec ! Aux dieux ne plaise ! (La Fontaine)
Comment, vous manqueriez à votre parole !
3. Pour indiquer un fait simplement imaginaire :
Jouons au cheval : tu serais le cheval...
4. Pour marquer un désir atténué, une volonté adoucie :
Je désirerais vous parler.
Voudriez-vous avancer ?
5. Pour marquer la supposition, la concession, l’opposition :
Rien ne te sert d’être farine ;
Car, quand tu serais sac, je n’approcherais pas. (La Fontaine)
Le tombeau jetterait dehors les trépassés.
Je ne fléchirai pas ! (Hugo)
Remarque : Les formes du futur du passé et du futur antérieur du passé se confondent
respectivement avec celles du conditionnel présent et du conditionnel passé. Mais, quant au sens,
le futur du passé et le futur antérieur du passé n’ont rien du mode conditionnel : Elle a déclaré
qu’elle viendrait n’est que la transcription du passé de Elle déclare qu’elle viendra.