reconnaît comme analogues bien qu’il ne sache pas donner sa valeur exacte dans
chaque mot.
- valeur que l’on peut rendre ici par « qui tire de soi une force dirigée vers
l’extérieur »
fort /force est la base, qui apparaît sous ces deux formes, l’une correspondant à l’adjectif,
l’autre au nom qui désigne la qualité en général décrite par l’adjectif :
- on retrouve cette base dans toute la série des mots en fort : forcer, renforts, renforcer,
efforts, force, fort, fortiche, etc.
-er correspond au fait que le mot soit un verbe. Mais il est difficile de savoir dans quel ordre
la dérivation se fait :
de fort ou force on dérive forcer d’où l’on dérive efforcer
de fort ou force on dérive effort d’où l’on dérive efforcer
de fort ou force on dérive directement efforcer en ajoutant à la fois le
préfixe ef-/é-/ex- et le suffixe –er qui permet d’en faire un verbe.
On voit qu’il est difficile là encore d’analyser dans le détail le mot efforcer, mais que l’on
reconnaît néanmoins trois composants ef/forc/er, qu’il faut pouvoir identifier.
On les identifie sans pouvoir préciser de manière stable et explicite leur valeur (valeur de ef-),
leur statut grammatical (fort/forc- est-il un nom, un adjectif, un verbe ?), et la façon dont ils se
composent entre eux.
écouterions
-ons est là très facile à analyser. C’est un morphème :
- on le trouve dans la série chantons, mangerons, allons, lisons, concluons, etc.
- ce morphème sert à marquer la 1ère personne du pluriel sur le verbe.
-ri- mérite que l’on s’y arrête plus. On peut considérer que c’est un morphème :
- on le trouve dans la série où écouterions voisine avec chanteriez, liriez, lirions, etc.
- il sert à marquer dans toutes ces formes le conditionnel présent : on vérifie que ce
sont tous des conditionnels présents, et que le conditionnel présent se marque ainsi au
moins à la première et la deuxième forme du pluriel.
le conditionnel présent se marque autrement aux autres personnes :
écouterais, écouterais, écouterait, écouterions, écouteriez, écouteraient
On a donc parfois –rai- parfois –ri-.
C’est simplement un cas d’allomorphie : -rai- prend la forme -ri- à la première
et la deuxième personne du pluriel.
-rai- et –ri- sont des allomorphes.
On peut considérer cependant que –ri- est décomposable à son tour en deux morphèmes : -r-
que l’on retrouve dans toutes les formes de futur, et –i- qui marque l’imparfait à la première et
la deuxième personne du pluriel :
écouterai, écouteras, écoutera, écouterons, écouterez, écouteront.
écoutions, chantiez, dansions, lisions, marchiez, écriviez, etc.
Effectivement, vous vous souvenez surement qu’il vous a été dit parfois que le conditionnel
est en fait un « futur du passé » : on le trouve en particulier dans des exemples de concordance
des temps, lorsqu’il s’agit de faire concorder un futur avec une principale à un temps du
passé :