LE CENTRE DE READAPTATION
FONCTIONNELLE DE
CHARLEVILLE-MEZIERES L
C'est en 1957 que germe l'idée de la création d'un Centre de réadaptation Fonctionnelle à Mézières,
dans les Ardennes.
Soutenu par le Professeur Pierquin, directeur de l'Institut Régional de Réadaptation du Nord Est et
originaire des Ardennes, ce projet se concrétise réellement en 1965 grâce à un financement par les fonds
d'action sanitaire et sociale de La Caisse Primaire de Sécurité Sociale des Ardennes .
Construit pour accueillir 108 patients en internat, 50 en demi pension et 50 en externat,
l'établissement se donne pour vocation de traiter toute la pathologie de l'appareil locomoteur d'origine
traumatique, infectieuse ou dégénérative lorsque les lésions sont stabilisées ou correctement
appareillées, les insuffisances respiratoires et musculaires avec ou sans déformation du rachis, les
séquelles de paraplégie pottique ou traumatique, et séquelles de poliomyélite chez les adultes.
L'orientation thérapeutique est basée sur la rééducation et la réadaptation des 1021 accidentés du
travail graves, ayant entraînés une incapacité partielle permanente, et dénombrés dans les Ardennes
en 1960 ;
Le Docteur WAGNER, médecin chef responsable de l'organisation des soins précise que "la
réadaptation a pour but de permettre aux handicapés de reprendre leur travail ou de vaquer à leur
occupations habituelles" (l'Ardennais 05/01/1960)
En 1978, le Centre modernise ses conditions de confort et renforce sa curité : suppression des
chambres à 6 lits par la construction d'une aile nouvelle afin de conserver la même capacité d'accueil
(108 lits) mais dans des chambres à 1, 2 et 4 lits.
Dans les mêmes temps, est crée une antenne "adaptation à domicile" émanant du Service
d'Ergothérapie du centre, et destinée à réaliser chez les patients les travaux leur permettant un retour
dans les meilleures conditions, c'est une des concrétisations de la mission de réinsertion, dans son
axe social et familial ;
En 1985 puis 1988 les travaux dans le Service de kinésithérapie permettent à celui-ci de mieux répondre à
l'exigence de personnalisation des soins et à une recherche optimale d'autonomie chez les patients parfois
lourdement handicapés.
En 1991, les CRF devient CRFA par la création de la FAECAM (Fédération Ardennaise des Etablissements de
Caisse d'Assurance Maladie), fédération regroupant le Centre de Réadaptation Fonctionnelle pour Adultes
(CRFA), le Centre de Rééducation Fonctionnelle et Motrice pour Enfants de Warnécourt (CRFME) et la
Maison de Repos et de Convalescence St Julien, située sur le même site que le CRFA.
En Janvier 1991, le Centre de Pré-Orientation (CPO) est créé avec pour mission de travailler à l'émergence
d'un projet professionnel pour des stagiaires envoyés par la COTOREP (ils concernent donc des travailleurs
handicapés en recherche d'une réorientation professionnelle) Le CPO travaille dans 3 axes, évaluation des
capacités physiques, intellectuelles et gestuelles, travail à l'émergence d'un projet, évaluation de la faisabilité
du projet par la mise en situation en entreprise. II fonctionne pour 10 stagiaires en 3 cessions de 12 semaines
par an.
En 1994, l'écriture du projet d'établissement du CRFA modifie le choix des pathologies accueillies ; le nombre
croissant des accidentés de la route réanimés oriente nos choix vers l'accueil des patients traumatisés
crâniens dès la sortie de réanimation.
Cette orientation nouvelle redynamise les équipes autour des projets thérapeutiques liés à cette prise en
charge spécifique.
En Septembre 1997, s'ouvre l'Unité d'Evaluation, de Réentrainement, d'Orientation Socio Professionnelle
(UEROS), unité réservée aux patients traumatisés crâniens ; 5 stagiaires envoyés par les COTOREP
bénéficient de 12 à 18 semaines de stage ; le travail concerne l'autonomie, les aptitudes à la Vie quotidienne,
et les aptitudes intellectuelles. II donne lieu à une évaluation en fonction d'objectifs sociaux, familiaux,
comportementaux, c'est surtout un travail de socialisation et d'orientation professionnelle.
En Mars 1999, l'ESVAD, Equipe de Suivi et de Vie à Domicile, vient compléter le processus de prise en
charge des patients
cérébro lésés. Intervenants à domicile auprès de 30 patients, cette équipe a pour but de recenser les
partenaires du réseau de soins à domicile et de coordonner leurs actions ; référante pour les familles, cette
équipe l'est aussi pour les professionnels de secteur en regard de sa compétence pour la prise en charge de
la spécificité de ces patients.
Ainsi depuis sa création, le Centre de Réadaptation Fonctionnelle a tenté de répondre aux évolutions sociales
et médicales du monde environnant. Si le public traité en 1965 était surtout un monde d'accidentés du travail,
petit à petit le vieillissement de la population, le progrès médical et chirurgical, les évolutions même de la
réadaptation ont changé le public accueilli, tant au niveau des âges qu'au niveau des pathologies.
Aujourd'hui, la mise à jour du projet d'établissement nous amène une nouvelle fois à nous interroger sur notre
mission de soins et sur les réponses que nous pouvons apporter aux personnes handicapées.
Et les Infirmières en 35 ans... Elles ont quitté la "salle de piqûre" de l'ouverture du Centre, pour passer par
"l'infirmerie" et "les hébergements" elles étaient plus prestataires de service (pour l'injection, le pansement,
la TA...) qu'actrices de santé, et se constituent peu à peu, avec les aides soignantes, en Service Infirmier,
partenaires et collaboratrices, membres à part entière de l'équipe thérapeutique, mettant leur connaissance du
patient au service des autres membres de l'équipe, dans un constant souci de regard global sur la personne
handicapée.
Dans Alter ego n ° 1, Charles MANISE vous invitait à nous communiquer tout ce qui pouvait alimenter une
banque de données en soins infirmiers de réadaptation ; régulièrement, nous publierons des extraits ou la
totalité de vos écrits.
Voici la première partie d'un article sur la S.L.A., écrit par Catherine SALEUN La seconde partie intitulée "du
soignant au soigné" paraîtra dans le n ° 3 d Alter ego. N'hésitez pas à nous faire parvenir vos écrits, vos
travaux afin d enrichir notre banque de données et départager votre expérience.
LA SCLEROSE LATERALE
AMYOTROPHIQUE (S.L.A.)
LE VECU DU PATIENT, DU DIAGNOSTIC A
UNE PRISE EN CHARGE EN CENTRE DE
REEDUCATION
Catherine SALEUN - I.D.E.
Service de Traumatologie et Affections Neuromusculaires
C.R.F. DE KERPAPE - B.P. 78 - 56270 PLOEMEUR
METHODOLOGIE
Enquête postale portant sur 20 personnes
- Réponses exploitables : 15. (10 hommes - 5 femmes)
- Moyenne d'âge : 60,2 ans
- Situation familiale : 1 veuve, 1 célibataire, 13 mariés
- Recul par rapport au diagnostic
- 1 à 6 mois - 1 à 1an
- 4 à 2 ans - 4 à 3ans
- 1 à 4ans - 2 à 5ans
- 1 à 8 ans -1 à 10ans
- Formes de S.L.A. : 5 réponses
* 2 formes pseudo-polynévritiques
* 3 formes périphériques.
INTRODUCTION
Le seuil entre la santé et la maladie est étroit. II existe l'avant et l'après. Cette ligne, si fine soit elle, peut être
franchie au détour d'une phrase et à la suite d'investigations rarement assimilées. Ainsi, nous pouvons tous
passer du rôle d'acteur au rôle de spectateur : NOUS DEVENONS UN PATIENT.
Le diagnostic de S.L.A. (Maladie de Charcot) est rarement verbalisé aussi brutalement car son évolution reste
péjorative du fait de l'insuffisance des traitements actuels.
1ère PARTIE
RAPPEL ANATOMIQUE
Définition
La S.L.A. est une maladie neurologique dégénérative d'étiologie inconnue. Son incidence est de 1,5 pour 100
000, soit 800 nouveaux cas paraissant chaque année. Elle se caractérise par l'atteinte des motoneurones
périphériques situés dans la corne antérieure de la moelle ainsi que des motoneurones centraux situés dans le
cortex moteur.
Anatomo-pathologie
Elle se définit par une dépopulation progressive des neurones moteurs périphériques au niveau des cornes
antérieures de la moelle, ainsi que des noyaux bulbaires IX - X - XI - X11). Cette affection n'épargne pas la
grande voie motrice centrale représentée par le faisceau pyramidal.
Ces diverses atteintes sont constantes mais d'intensité et de répartition hétérogène.
Epidémiologie
Le taux de S.L.A. dans les pays industrialisés tend à la hausse, mais sans explication objective. En outre, il
est recensé des foyers endémiques dans des îles du Pacifique Ouest (île de Guam, presqu'île de Kii au JAPON).
Dans cette région du globe, ces formes à prévalence familiale relèvent du complexe Parkinson / démence de
type Alzheimer. Les sujets alors concernés ont un âge moyen de début moins élevé que les cas sporadiques.
Plus classiquement, la S.L.A. touche des personnes entre 45 et 75 ans.
ASPECT CLINIQUE
Signes d'appel
• Déficit moteur : 50
• Membre supérieur (50 %)
• Membre inférieur (40 %)
• Les deux (10 %)
• Proximal (33 %)
• Distal (66 %) : steppage, gestes fins de la main
• Atteinte bulbaire : 30
• Modification de la voix, dysarthrie
• Troubles de la déglutition * Crampes : 9
Récentes, diffuses, au repos, à la contraction, ou l'étirement
* Amyotrophie : 5 %, Main surtout
e Fasciculations : 4
* Raideur, spasticité : 1
* Dyspnée d'effort : 1
DEUX TYPES
DE SYNDROME
Le syndrome moteur périphérique
Se caractérise par une amyotrophie, des fasciculations et un déficit moteur. II peut s'accompagner de crampes
douloureuses qui disparaîtront au fur et à mesure de l'extension de la paralysie. Si l'atteinte est bulbaire, la
paralysie se développe aux dépens des nerfs crâniens responsables des troubles de la phonation (la voix est
nasonnée et apparaît une dysarthrie) ainsi que des troubles de la déglutition provoquant des fausses routes
aux liquides et aux solides.
Le syndrome moteur central
Concerne la voie pyramidale. La paralysie est de topographie variable. II existe une exagération des réflexes
ostéo-tendineux débordant le territoire atrophique. De façon inconstante, le signe de Babinski (inversion du
réflexe cutané plantaire) est présent. De plus, l'atrophie musculaire, notamment des muscles d'innervation
bulbaire (exagération du réflexe massétérien et du réflexe naso-palpébral) s'étend progressivement.
FORMES CLINIQUES
Nous distinguons quatre formes cliniques
La forme commune
par une amyotrophie à début brachial unilatéral, se bilatéralisant ensuite. L'atteinte gagnera graduellement la
racine du membre pour s'étendre ensuite aux membres inférieurs. Les muscles du tronc ne sont pas épargnés
par cette évolution. Le syndrome pyramidal est dans ce cas discret.
La forme bulbaire
Elle débute par l'atteinte de la sphère O.R.L. (paralysie labio-glosso-pharyngée) témoignant de l'atteinte
nucléaire des dernières paires crâniennes. Le tableau se complète par des rires et des pleurs spasmodiques.
Une paralysie totale du corps intervient rapidement.
La forme pseudo-polynévritique
Elle s'annonce par des engourdissements, des fourmillements de la zone distale d'un membre inférieur. Les
symptômes sont asymétriques dans un premier temps. Dans cette forme, bien qu'il existe des fasciculations et
une hypertonie spastique, le syndrome pyramidal est absent. L'évolution est ici très lente.
Les formes inhabituelles
Ces formes peuvent être soit purement périphériques, soit centrales.
L'association de troubles moteurs à des troubles neuropsychologiques (atteinte corticale prédominance
frontale) ne doit
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