Infectiologie
Leptospirose ............................................................................................................................................ 2
La leucose féline ...................................................................................................................................... 4
Infection par le FIV .................................................................................................................................. 7
Syndrome coryza félin ............................................................................................................................. 9
Péritonite infectieuse féline .................................................................................................................. 11
Protocoles de vaccination ..................................................................................................................... 14
Leptospirose
Etiologie
La leptospirose est une zoonose due à un spirochète : Leptospira interrogans, qui possède plusieurs
sérovars (Leptospira icterohaemorragia, Leptospira canicola, Leptospira grippotyphosa).
Epidémiologie
Parmi les animaux de compagnie, c’est un parasite du chien essentiellement : le chat peut être
porteur, mais les signes cliniques sont rares. L’espèce réservoir est le rat.
Le mode de contamination principal est le contact avec des urines infectées. La maladie peut aussi
se transmettre, plus rarement, par morsure, ingestion de viande infectée, ou par voie
transplacentaire. Les leptospires pénètrent le plus souvent par des plaies cutanées, ou par les
muqueuses.
La phase bactériémique dure 4 à 12 jours, et conduit à des lésions de vascularite intéressant les reins
et le foie essentiellement, et à des troubles de la coagulation. Les signes cliniques sont donc ceux de
l’insuffisance rénale et hépatique aigues, et s’accompagnent éventuellement d’une uvéite, de
méningite, et d’avortements.
Clinique
La forme suraigüe de la maladie se traduit par une mort rapide associée à un choc par coagulation
intra-vasculaire disséminée (CIVD).
Dans la forme aiguë, les signes précoces sont peu spécifiques : fièvre, anorexie, abattement. Puis se
met en place la phase d’état, avec un ictère flamboyant, un syndrome de polyuro-polydipsie, des
vomissements, des diarrhées, un jetage nasal, des douleurs abdominales et des myalgies diffuses. Le
passage à la chronicité se fait vers l’amaigrissement progressif.
Diagnostic
Le diagnostic de certitude est obtenu par sérologie par technique d’agglutination (faux-négatifs en
début de maladie, titres faiblement positifs lors de contact avec l’agent pathogène ou pendant
quelques mois après la vaccination), ou par la technique ELISA (IgM élevées dans les 2 semaines
après infection, IgG élevées dans les semaines 2 et 3). La PCR peut également être réalisée à partir
des urines, de sang, d’humeur aqueuse et de liquide cérébro-spinal.
La recherche de leptospires dans les urines par la technique de microscopie sur fond noir est
sensible, mais assez peu spécifique (autres spirochètes) et difficile à réaliser.
De même, l’isolement des leptospires n’est pas recommandé, parce qu’il est difficile et ne peut pas
être réalisé si l’animal a reçu une antibiothérapie.
D’autres examens complémentaires peuvent être mis en œuvre :
- Biochimie : Urée, Créat, TGP, PAL, SGOT, LDH, bilirubine : augmentés ; K+ : augmenté ou
diminué ; Na+, Phosphates : diminués.
- Hématologie : leucocytose, monocytose, thrombopénie, lymphopénie.
- Temps de coagulation primaire et secondaire : très augmentés.
- Analyse d’urine : sédiment, isosthénurie, protéinurie, glycosurie.
- Radiographie du thorax : densification pulmonaire micronodulaire diffuse de tout ou partie
des lobes (en probable lien avec des hémorragies pulmonaires).
- Echographie abdominale : hyperéchogénicité corticale rénale, néphromégalie, pyélectasie. La
ligne médullaire hyperéchogène est pathognomonique de la leptospirose, et présente dans
30% des cas.
Traitement
On met en place le traitement général de l’insuffisance rénale aigue et de la coagulation intra-
vasculaire disséminée.
Par ailleurs, le traitement spécifique de la leptospirose est basé sur la pénicilline procaïne (20 000
UI/kg par voie IM ou SC, 2 fois par jour pendant 2 semaines ou jusqu’à disparition de l’urémie) puis
après disparition de l’urémie : dihydrosteptomycine (10-15 mg/kg IM 2 fois par jour pendant 14
jours), remplacée lorsque l’animal peut s’alimenter par de la doxycycline (5 mg/kg PO 2 fois par jour).
Prophylaxie
Un vaccin existe, dont l’efficacité n’est pas 100% (selon le sérovar notamment). Pour obtenir une
immunisation satisfaisante, il est nécessaire d’effectuer 3 à 4 injections de primovaccination à 3
semaines d’intervalle. Dans les régions à risque, il est conseillé d’effectuer un rappel semestriel.
La leucose féline
Histoire naturelle de l’infection
Les matières virulentes sont la salive et les autres sécrétions des sujets virémiques et
antigénémiques, et leur sang.
En fonction de sa réponse immunitaire, un animal sera réfractaire à l’infection, subira une virémie
transitoire (< 3 mois) ou sera sujet à une virémie permanente (30% des cas). La virémie sera obtenue
après au maximum 2 mois d’incubation.
Les sujets virémiques permanents déclarent les signes cliniques quelques mois à années après
l’infection.
Comment rechercher une infection par le FelV ?
Les kits de routine utilisent la technique ELISA ou l’immunofluorescence. Ils détectent la protéine
virale p27 dans le sérum ou le plasma.
La PCR détecte l’ADN pro-viral dans le sang total sur EDTA.
La technique de référence reste l’immunofluorescence et la culture virale.
Quand rechercher une infection par le FelV ?
L’idéal est de connaître à chaque instant le statut FelV de tous les chats de la population. Dans la
pratique, on suspecte une origine rétrovirale lorsqu’on est en face d’une affeection.
Connaître le statut dun animal asymptomatique
C’est indiqué lors d’une adoption, d’une vaccination, et de l’introduction dans un effectif. Le principal
écueil est alors le délai d’apparition de la virémie.
Si le test est négatif, on risque d’être en période d’incubation : il convient de aliser un second test
après 2 mois, en maintenant l’animal en isolement pour éviter les contacts infectants dans
l’intervalle.
Si le test est positif, on risque d’être en période de virémie transitoire : il faut recommencer le test
après 3 mois, en isolant l’animal, qui est potentiellement contagieux.
Si le second test est positif, il est recommandé de confirmer le résultat par une autre technique
(PCR). S’il est négatif, on considère que l’animal n’est plus contagieux ni virémique : le pronostic est
favorable.
Connaître le statut dun animal malade
Attention à ne pas relier le FelV à toutes les affections. Voici une liste des affections généralement
associées à l’infection par le FelV :
- Immunodéficience : guérison lente ou absente des lésions cutanées, maigreur, coryza
chronique, infestations récurrentes et anormalement sévères…
- Cytopénie sanguine
- Entérite spécifique à leucopénie
- Hémopathies malignes (lymphomes)
- Anecdotiquement, troubles de la reproduction
Dans la sous-population des chats atteints de ces signes, l’incidence de l’infection (animaux
virémiques permanents) est élevée, donc la valeur prédictive positive (VPP) du test est bonne. Une
valeur positive du test sera donc fiable : on peut considérer qu’un animal positif est atteint du virus.
Par contre, la valeur prédictive négative (VPN) est faible : un test négatif ne permet pas d’écarter le
FelV.
C’est pourquoi, pour un animal présentant ces signes cliniques, le pronostic est toujours sombre,
même s’il faut le pondérer (médiane de survie de 3 ans en collectivité pour un chat atteint du FelV).
Comment traiter l’infection par le FelV ?
Le traitement est d’abord hygiénique : il consiste à limiter le stress, la promiscuité, à distribuer une
alimentation de bonne qualité, et à traiter et prévenir les infestations parasitaires.
Ensuite, un traitement médical peut être mis en place :
- l’interféron ω améliore la qualité et le confort de vie des chats traités, ainsi que leur durée de
survie : 106 U/kg/j SC par cures de 5 jours pendant la phase symptomatique.
- la corticothérapie peut être indiquée dans les états dysimmunitaires
- la transfusion homologue est indiquée dans le cas d’anémies sévères
- la chimiothérapie cancéreuse peut être indiquée, mais on ne peut pas prévoir la réponse du
sujet
Il peut s’avérer indispensable d’hospitaliser les animaux, en zone non-contagieuse mais en veillant à
la propreté du matériel.
Les animaux virémiques persistants doivent être isolés, voire stérilisés. La vaccination contre le FelV
n’est pas utile, mais les autres vaccinations sont conseillées, d’autant plus si l’isolement n’est pas
strict.
Prophylaxie
Il faut veiller à ne pas introduire de chat virémique dans une collectivité, et à vacciner les animaux
susceptibles d’entrer en contact avec d’autres chats.
Tous les vaccins sont également efficaces contre la maladie, et dans une certaine mesure, contre
l’infection. C’est pourquoi, on réserve la vaccination aux individus à risque n’ayant jamais été en
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