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une fonction inculqué au chien par l'homme). L'homme à l'âge de pierre devient, en se déplaçant vers
le Nord, plus sédentaire. Il construit des cités lacustres (sur des lacs). Ainsi, le chien a pu évoluer vers
des notions de propriétés et de "maître" par rattachement à un endroit fixe. On a retrouvé des fossiles
de chiens des tourbières enterrés avec des hommes dans les cités lacustres. Ainsi, la domestication
s'est faite avant et/ou pendant la vie en cité.
D'autres hypothèses sont faites sur les premières fonctions du chien. Lautard (1909), imminent
spécialiste des animaux domestiques, écrit : "Quand Dieu eut crée la femme, il se dit, la femme sera
changeante, coquette, perfide et rendra l'homme malheureux. Alors il créa le chien pour consoler
l'homme. ".
Plus sérieusement, Lorenz (1987), partant du principe que les premiers chiens étaient commensaux
pense que si le chien suit l'homme, il le suit à la chasse. Il associe alors cette activité à l'homme et par
voie de conséquences à son propre nourrissage (l'inverse est envisageable, c'est à dire que l'homme
a très bien pu profiter de l'activité de chasse des chiens pour son propre nourrissage). La récompense
lors de la chasse est un bon moyen de créer des liens.
En Scandinavie, il existe des gravures rupestres (de Multane) datées de l'age de bronze, représentant
l'utilisation d'un chien pour la chasse au cerf ("la grande chasse au cerf" de Massleberg).
Clutton-Brock J. (1976) pense que le développement d'instrument de chasse à distance tel que arc et
flèches est directement lié à l'utilisation du chien comme auxiliaire de chasse.
Des fossiles montrent que les Canidés et les hommes au Pléistocène sont régulièrement en contact,
car ce sont deux espèces sociales ayant un grand nombre d'espèces-proies en commun.
Dechambres (1952), après études des différentes caractéristiques de traîneaux, montre que le mode
d'attelage est d'abord adapté aux chiens et que celui des rennes est repris sur le précèdent.
En fait, tous ces exemples montrent que le chien a rapidement été utilisé pour de très diverses
fonctions : chasse, garde, trait, nourriture et religion. Le chien est apte à beaucoup d'usages de par sa
morphologie et son comportement. Et c'est peut-être cette grande capacité qui a fait du chien un
animal domestique répandu partout dans le monde.
Les fonctions premières du chien, les plus pertinentes, restent la chasse et la garde. Le chien est
utilisé comme une extension, comme l'expression de notre bestialité suite à l'abandon de notre état de
prédateurs (Poplin,1986).
Quel prédateur, quel canidé sauvage, est l'ancêtre du chien ? Nous allons ainsi chercher avec quelle
espèce actuelle le chien a son ancêtre commun le plus proche.
III) Origine(s) du chien
Comme nous l'avons vu, l'espèce Canis familiaris et plus généralement l'ensemble des espèces de la
famille des Canidés sont des notions difficiles à définir. "Il n'y a aucune preuve qu'un croisement entre
des Canidés d'espèces différentes soit resté infécond" (Huxley).
Malgré cela, selon les philologues, toutes les peuplades font la distinction entre chien, loup, renard et
chacal. L'intérêt de chercher des caractères pertinents pour faire les différences (en cherchant à
définir spécifiquement le chien) entre ces divers Canidés, est de trouver en fin de compte, à l’aide de
ces données, de qui descend le chien.
L'origine du chien est l'objet de nombreuses interrogations depuis longtemps. Jusqu'au 18ème siècle,
les créationnistes acceptent l'unité de l’origine des races de chien (le chien a été créé pour l'homme).
Puis viens l’époque des grandes explorations et de la découverte du chacal. Cette nouvelle pièce dans
le puzzle est source de nombreuses contestations. En ressort alors plusieurs hypothèses sur
"l'espèce-souche" du chien :
- la forme sauvage souche a disparu.
- la forme souche est soit le loup, soit le chacal, soit les deux.
- chaque race de chien descend d'un prototype sauvage.
Longtemps en faveur de la pluralité des origines, fût fait le constat que les chiens domestiques et les
Canidés sauvages se ressemblaient dans les mêmes régions. On sait maintenant que des espèces
différentes soumises aux mêmes contraintes environnementales, et ayant les mêmes niches
écologiques, peuvent tendre à avoir des ressemblances morphologiques. Mais ce ne sont en aucun
cas des signes de liens de parenté.
A cette époque, il existe de nombreuses difficultés dans la nomenclature des Canidés. Par exemple, le
Caberu simensis est classé par Brehms parmi les chiens, par Trouessart parmi les loups, et par
Hilzheimer parmi les chacals. Ceci met en évidence le manque de caractères distinctifs des Canidés.
En règle plus générale, la classification des Carnivores n'est pas très bien discriminée, car les divers
ancêtres ont des rapports étroits(c'est à dire que la distinction entre les différents taxons, groupes,
n'est pas toujours évidentes).
Regardons d'un peu plus près la phylogénie des Carnivores (voir dendrogramme,ce n'est pas une
phylogénie mais cela appuie les hypothèses phylogénétiques fig. 9) jusqu'au genre Canis.