Multi-sondes pour un spectromètre RMN à champ faible
T. Bourgeau, diplômé du Master 2 Capteur Mesure et Instrumentation, auteur de cette étude.
Résumé : La Résonance Magnétique Nucléaire (R.M.N) est une science récente (1946) basée sur l’absorption et l’émission
d’énergie des spins des protons. Lors d’une précédente étude, réalisée au Laboratoire d’Electricité Générale (E.S.P.C.I),
nous avons démontré que le phénomène de R.M.N pouvait être observé en utilisant des champs magnétiques faibles de
l’ordre de 0,1 Tesla. Pour arriver à ce résultat il a fallu tout d’abord concevoir et réaliser l’émetteur d’ondes
radiofréquences ainsi que le récepteur en utilisant le phénomène d’induction. Le signal de résonance magnétique étant faible
il fallait également optimiser le capteur réalisé afin d’améliorer au mieux le rapport signal sur bruit (SNR) lors de la
réception. Les résultats nous ont permis d’observer un signal d’induction libre (F.I.D) ou écho de spin mais le récepteur crée
n’était pas suffisamment sensible et nous avons donc étudié des solutions alternatives pour optimiser la forme et la structure
du récepteur radio fréquence afin d’améliorer le signal reçu. Notre sonde est constituée d’une superposition de spires striées
afin de diminuer les courants de Foucault qui viennent perturber le signal. Les différentes spires conductrices, d’épaisseur
supérieure à l’épaisseur de peau, sont séparées par des couches de diélectrique permettant d’éviter tout court circuit entre
les spires. Ce système permet d’augmenter le signal reçu grâce au couplage existant entre les différentes spires et permet
aussi d’améliorer théoriquement le rapport signal sur bruit (SNR). Cette étude se base sur des aspects théoriques et reste un
préalable à une éventuelle évolution de l’instrumentation à R.M.N. Pour une application ultérieure nous avons étudié le
phénomène de R.M.N sur un échantillon d’eau de 2cm3. Ainsi pour un champ magnétique permanent de 0,1 Tesla, produit
par un électroaimant, les spins des protons 1H, constituant l’échantillon d’eau précessent à une fréquence de 4,2 Mhz.
1. Le champ magnétique permanent
Placé dans un champ magnétique permanent
extérieur B0, le moment magnétique d’un atome
peut tourner (précesser) autour de la direction du
champ permanent. La fréquence de précession et
l’amplitude du champ magnétique sont reliées par
une constante appelée rapport gyromagnétique
(
) et qui traduit le fait que plus le champ
permanent extérieur est fort plus le spin nucléaire
tourne vite autour de la direction du champ imposé.
Cette constante est intrinsèque au noyau et agit
comme un filtre, en ce sens que, pour un champ B0
donné, si on ajuste adéquatement la fréquence de
précession, le phénomène de RMN n’agira que sur
un noyau particulier. Le noyau d’un atome
d’hydrogène se compose d’un seul proton
possédant un moment cinétique de spin égal à :
(1)
Le moment magnétique qui en résulte est égal à :
(2)
Avec
et
pour
le proton de l’hydrogène. Lorsque le champ statique
extérieur B0 vient perturber le système à l’équilibre,
il apparaît une différence d’état d’énergie des spins
due à l’interaction entre le moment magnétique du
proton
et le champ magnétique B0. De plus il y a
aimantation de l’échantillon et création d’une
aimantation macroscopique M0 longitudinale. Cette
aimantation, alignée suivant B0, est la résultante
vectorielle de la myriade de spins protoniques
occupant les deux orientations quantiques appelées
«Up» et «Down», la différence d’énergie entre ces
deux niveaux est égale à :
(3)
Alors l’état d’énergie de l’atome n’est plus
minimale. La pulsation de l’onde absorbée est
appelée pulsation de Larmor et son expression est
donnée par :
(4)
L’ensemble des spins de l’échantillon se
répartissent entre les niveaux d’énergie
(spin
up) et
(spin down). La statistique de Boltzmann
relie ces niveaux d’énergie par l’équation suivante,
où k est la constante de Boltzmann et T est la
température en Kelvin :
(5)
La différence d’occupation entre les niveaux de
spins peut être définie par :
(6)
Soit un échantillon d’eau, de volume V=1m3
contenant
atomes par m3, et soumis à
un champ B0 de 0,1 Tesla à une température de 300
Kelvin. Cet échantillon subit une différence de
population entre le niveau haut et le niveau bas
d’état d’énergie, égale à :
, ce qui