vers les baraquements du camp où ils travaillaient quelques mois, avant, le plus souvent, de
périr de faim, de privations, de maladies, de mauvais traitements. A Auschwitz-Birkenau, la
1e utilisation de chambre à gaz pour tuer des Juifs est attestée en mars 1943 : 1492 femmes,
enfants, vieillards tués à partir d'un convoi de 2000 Juifs venus du ghetto de Varsovie et gazés
dans la nuit du 13 au 14 mars 1943.
- Les camps sont organisés de manière très rationnelle. (cf. organisation de l'espace :
DOCUMENT DISTRIBUE) On calcule même au mark près ce que rapporte un déporté
Exemple à Auschwitz, d'après Rudolf Höss : location quotidienne : 6 ReichMarks; moins : 0,6
RM de nourriture et 0,1 RM de vêtements. Durée de vie moyenne : 9 mois = 5,3 RM x 270 =
1431 RM. Gain d'une exploitation rationnelle du cadavre : or dentaire, vêtements laissés,
objets de valeur, argent, moins coût de la combustion (2 RM)/ Profit net moyen : 200 RM.
Profit total après 9 mois : 1631 RM.
Dans les crématoires, les équipes de "coiffeurs" et de "dentistes" récupèrent sur les cadavres
les cheveux qui serviront à l'industrie textile et les dents en or et bijoux.
Noter que peu de textes nazis parlent ouvertement de l'extermination des Juifs. Ils parlent
de "mission spéciale" (Sonderauftrag) ou de traitement spécial (Sonderbehandlung).
Il y a volonté manifeste de masquer la réalité des choses : dans les échanges officiels, on
relève des expressions stéréotypées : les Juifs sont «évacués», pour être «mis au travail» «à
l’Est», cela dans le cadre de la «solution finale de la question juive».
Le souci de dissimulation va jusqu'à la volonté de supprimer toute trace du crime : en juin
1942, Himmler confia à l’un de ses subordonnés la mission de retrouver les fosses communes
laissées par les Einsatzgruppen pour en déterrer les cadavres et les brûler; la tâche ne fut
qu’imparfaitement accomplie avant l’arrivée des troupes soviétiques.
De plus pour préserver le secret, une censure et une répression féroce étaient établies.
Par ailleurs, les nazis comptent sur l'énormité de l'extermination pour assurer le scepticisme
de ceux qui auraient des doutes : cf.
dans préface de l'ouvrage de Primo LEVI, Les naufragés et les rescapés, 1986, citation de
Simon Wiesenthal, rapportant les propos de S.S : "De quelque façon que cette guerre finisse,
nous l'avons déjà gagnée contre vous. Aucun d'entre vous ne restera pour en porter
témoignage (…) et si quelqu'un devait survivre, les gens diront que les faits que vous racontez
sont trop monstrueux pour être crus…"
* Camps de concentration, camps d'extermination (cf. carte distribuée)
- Avec la guerre, de nouveaux camps regroupent des homosexuels, des opposants
politiques, des Résistants de toute l'Europe, mais aussi de nombreux Polonais appartenant
aux élites intellectuelles, dont les nazis ont programmé l'extermination pour transformer
l'Allemagne en terre de colonisation germanique (et parce que les Polonais sont tout juste
considérés comme des animaux, et en tout cas pas comme des hommes, plutôt comme des
esclaves corvéables à merci)
- L'administration des camps est confiée aux SS qui font appliquer les règles par les chefs
de blocs, les KAPOS, choisis parmi les détenus de droit commun les plus brutaux.
- Pour ceux qui survivent au transport dans des wagons à bestiaux, la vie au camp = froid,
faim, épidémies de typhus, brutalités des SS et des kapos. Plus expériences
pseudomédicales des médecins chirurgiens S.S.