JOURNAL DES CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES VILLE DE GEVE
DÉPARTEMENT DE LA CULTURE – N° 40 – DÉCEMBRE 2009
FEUILLE
VERTE
la
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Brève
Prix RUDOLF MAAG
epuis 1973, la Fondation Lotte und Willy Günthart-Maag de
Regensberg (ZH) cerne chaque année le prix Rudolf Maag
à une personnalité qui sest particulièrement distinguée dans le domaine
de la production ou de la protection végétale.
Le 10 juin dernier, ce prix a été décerné à Catherine Lambelet-Haueter,
ingénieur agronome de formation et docteur ès sciences, notamment pour
son travail de pionnier dans la protection et la sauvegarde des plantes
menacées, la création d’une banque de semences despèces rares, pour
ses travaux de sensibilisation sur les plantes envahissantes, pour ses
différentes études en malherbologie et son importante contribution dans
la mise en place des surfaces de compensation écologique, ceci en
collaboration avec lAgroscope Changins-Wädenswil ACW.
Le Prix Rudolf Maag a été attribué en 2009
à Madame Catherine Lambelet,
conservatrice aux CJB
impressum
Rédacteurs responsables
D. Roguet; P. Perret
Rédacteurs D. Aeschimann; O. Bakke;
A. Breda; G. Cespedes; D. Gautier; L. Gautier;
D. Grandjean; C. Lambelet-Haueter;
P.-A. Loizeau; P. Mugny; M. Perret; P. Perret;
A. Pin; D. Roguet; P. Steinmann;
M. Stitelmann; A. Traoré; C. Truong;
C. Vaz; G. Visinand; N. Wyler
Photographies D. Aeschimann;
J.-C. Mermillod; B. Renaud; D. Roguet
Conception graphique M. Berthod
Impression SROKundig, Genève
Le journal des Conservatoire et Jardin botaniques
de la Ville de Genève paraît une fois l’an.
© 2009 Conservatoire et Jardin botaniques,
Geve. Toute reproduction intégrale ou
partielle des textes ou des illustrations de cette
édition est strictement interdite sans l’accord
préalable des CJB.
Vous pouvez télécharger la Feuille Verte au
format PDF sur notre site internet :
www.ville-ge.ch/cjb
sommaire - sommaire - sommaire
Bves 2 & 31
editoriaux 3-4
enement 5
Jardin 6-8
ColleCtion 9-10
reCherChe 11-13
Conservation 14-16
eduCation 17-18
Programmes 18-19
rétrosPeCtive 20-23
CooPération 24-28
Partenaires 28-30
Jardins Botaniques
dans les pays du sud
des miCroProJets exemPlaires de CooPération
La protection de l’environnement
et de la biodiversité est une priorité
pour les pays du Sud
a délégation au Développement de
la Ville de Genève collabore acti-
vement avec certaines municipa-
lités, en Amérique Latine et en Afrique, dans
le but de contribuer à renforcer leur capacité
d’action dans ces domaines. Car l’utilisation
raisone de la biodiversité est un élément-
clef du développement durable.
Dans ce contexte, les Conservatoire et Jardin
botaniques (CJB) développent des projets
exemplaires au Paraguay, au Sénégal et au
Brésil. Le savoir traditionnel ethnobotanique
concernant l’utilisation des plantes à des fins
médicinales, alimentaires ou artisanales est
en effet une ressource essentielle qu’il s’agit
de valoriser auprès des populations. D’
la mise en place d’une politique basée sur
l’éducation environnementale. Ainsi, un projet
d’utilisation de la diversité des plantes médi-
cinales afin d’améliorer les conditions d’exis-
tence de la population est mené depuis 1996
à Asunción (Paraguay) par une équipe mixte
paraguayo-genevoise. Ce programme sap-
puie principalement sur le Jardin botanique
d’Asunción dans lequel la Ville de Genève et la
Condération helvétique ont créé un Centre
d’Education à l’Environnement et mis en place
une collection de plantes médicinales inéga-
lée en Amérique du Sud.
La Ville de Genève et les CJB ont également
apporté leur aide à la ville de Hann-Dakar,
au Sénégal, pour la restauration d’un Jardin
botanique et la création d’un Centre d’édu-
cation à lenvironnement (CEEH ) qui a été
inauguen octobre 2003. Cette réalisation a
permis la mise en place d’un programme de
sensibilisation sur le modèle de ce qui a été
réalisé avec succès au Paraguay.
En 2006, une exrience pilote a mar
à Patos, dans létat du Paraïba, au Brésil.
Ce projet vise à valoriser les connaissances
traditionnelles autour des plantes utiles
pour soigner le bétail et les animaux. Après
la cation d’un jardin ethnobotanique, d’un
herbier de rence et d’une bibliotque,
l’objectif est aujourd’hui de mettre en place
un programme d’éducation environnemen-
tale desti aux paysans locaux.
Ces projets sont reconnus au niveau fédéral
et international comme des microprojets
modèles devant servir d’exemple. Tous repo-
sent sur un même principe de base : mettre en
place les conditions qui permettent d’assurer
à la fois le transfert des connaissances et la
valorisation des savoirs traditionnels en vue
d’aliorer la qualité de vie des habitants et
leur estime de soi. De telles expériences peu-
vent aiment être adaptées à d’autres jardins
botaniques ou espaces verts du Sud. Une forte
demande existe d’ailleurs de la part de pays
en voie de veloppement. Il est intéressant
de relever que ces espaces, qui sont souvent
d’origine coloniale et sont fort fréquentés,
deviennent ainsi des zones priviléges d’édu-
cation citoyenne à l’environnement.
Patrice Mugny
Conseiller administratif en charge
du département de la culture de la Ville de Geve
Editorial
LA FEUILLE VERTE – JOURNAL DES CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES N° 40 – DÉCEMBRE 09 – PAGE 3
Le savoir traditionnel
ethnobotanique
est une ressource essentielle
qu’il s’agit de valoriser
es Jardins botaniques sont issus
généralement de Jardins d’acclima-
tation, dans lesquels les jardiniers
tentaient d’adapter des végétaux à nos latitudes
ou nos altitudes à des fins économiques ou
de découverte de la diversité des plantes exo-
tiques. Lexotisme se mesurait autant en mil-
liers de kilomètres qu’en centaines de mètres
d’altitude. La rareté était représentée par les
plantes utiles économiquement intéressantes
et acclimatables. En ces temps la Nature navait
pas de limites et regorgeaient de richesses dans
lesquelles il suffisait de puiser.
Cette fonction économique des Jardins botani-
ques a ensuite été complétée ou remplacée par
une mission déducation et de connaissance du
monde végétal. Les Jardins botaniques présen-
taient des collections destinées à étudier, com-
prendre et contempler la diversité et la richesse
des formes et des couleurs de plantes générale-
ment exotiques. La rareté était alors représen-
tée par lexhaustivité des collections, ou par des
plantes extraordinaires venant dailleurs. On
commence à percevoir le monde environnant
dune manière plus globale, sans toutefois ima-
giner que l’Homme puisse lui porter atteinte.
Or la période actuelle, inquiétante sur le plan
environnemental, cristallise sur les Jardins
botaniques de nouvelles missions qui évoluent
vers des considérations plus locales et en lien
direct avec une Nature menacée. Ainsi le le des
Jardins botaniques soriente de nos jours vers la
recherche, léducation et la conservation.
Les Jardins botaniques présentent des mas-
sifs de plantes menacées localement, afin de
nommer les êtres qui pourraient disparaître
définitivement, sans quon sache réellement
avec quelles conséquences. Les Jardins botani-
ques apportent leur expertise en méthodes de
culture afin de renforcer des stations menacées
au vu du petit nombre d’individus qui les peu-
plent, en cultivant et en réintroduisant ceux-ci
en grand nombre. Les Jardins botaniques éta-
blissent des banques de graines, dans un but de
préservation de ce qui devient rare, très rare,
ou menacé localement, afin de pouvoir dans
des temps meilleurs retrouver la richesse géné-
tique de milieux disparus. Mais ces réintroduc-
tions doivent se faire relativement rapidement,
car même si les graines sont conservées dans
des conditions qui permettent leur survie pen-
dant quelques dizaines dannées, elles mour-
ront bien une fois.
On pare au plus pressé en établissant ces ban-
ques de graines, mais il est encore plus urgent de
conserver les milieux originaux. Les CJB espè-
rent dici fin 2010 avoir récolet stoc 60 %
des plantes menacées pour le canton de Genève,
soit environ 400 espèces, conformément aux
directives de la Convention sur la Diversité Bio-
logique signée par la Confédération. Mais les CJB
sont pionniers dans ce domaine en Suisse. Nous
avons les forces pour le faire sur le canton, mais
comment la Confédération compte-t-elle respec-
ter cette directive pour le reste du territoire ?
Car on atteint ici les limites de la répartition
actuelle des tâches entre la Confédération
et les Cantons. La Confédération signe des
Conventions internationales, mais les cantons
nont parfois pas les moyens ou la volonté de
les appliquer, encore moins les municipalités.
Les CJB auraient eu la possibilité de partici-
per à l’effort international de recensement du
vivant, lancé dans le cadre de la Convention
sur la Diversité Biologique par la Stratégie Glo-
bale pour la Conservation des Plantes (Global
Strategy for Plant Conservation, GSPC). Mais
avec quels moyens ? Est-ce le rôle de la Ville de
Genève dassumer financièrement cet effort ?
Avons-nous un devoir moral de le faire ?
Finalement, sans avoir contribué directe-
ment à l’établissement de la liste des espèces
connues (objectif 1 du GSPC ), nous partici-
pons à l’effort général à travers nos travaux
fondamentaux, par le biais des listes rouges
que nous dressons, des ouvrages botani-
ques de rence que nous publions, de la
banque de graines d’espèces menaes que
nous constituons. Mais la perte de biodiver-
si est une réalité inqutante qui mériterait
des cisions politiques de grande enver-
gure. Il devient urgent et nécessaire que la
Condération établisse enfin une stratégie
pour la Biodiversité au niveau national, non
seulement en édictant des principes fonda-
mentaux, mais aussi en distribuant rôles et
moyens aux institutions compétentes. Les
Jardins botaniques ont un le à jouer dans
ce contexte.
2010 Année de la Biodiversité
aussi pour les
Jardins Botaniques?
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Des banques de graines se créent,
mais il est plus urgent de
conserver les milieux originaux
Pierre-André Loizeau
Directeur
Les missions des Jardins botaniques évoluent
avec la société dans laquelle ils s’insèrent
Le rôle des Jardins botaniques
s’oriente vers la recherche,
l’éducation et la conservation
LA FEUILLE VERTE – JOURNAL DES CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES – N° 40 – DÉCEMBRE 09 – PAGE 5
es travaux de construction du
nouvel herbier (BotV) des CJB et
du Centre d’accueil des publics
vont très largement perturber le confort
de visite des CJB en 2010, en particulier en
semaine.
Nous avons donc renoncé à l’organisation
d’une exposition-jardin de grande enver-
gure, comme nous le faisons depuis plu-
sieurs années (Ambiguë; Diversités; Jardin
de maths; Réagir; Emotions de collections,
collections d’émotions).
EX SITU
Au part du Jardin botanique (IN SITU),
de son nouveau Pavillon d’accueil, nous
proposerons trois excursions botaniques
à la découverte de la biodiversité végétale
locale et de sa conservation active. Ces bala-
des, parfois un peu sportives, feront appel
à la mobilité douce et seront en lien avec
l’Année mondiale de la biodiversité. Elles
mettront l’accent sur la gestion de la phyto-
diversité régionale à travers des excursions
scientifiques vulgarisées et inattendues, au
départ du Jardin botanique et de ses col-
lections. Des rencontres avec des experts
et des scialistes sont prévues le long des
parcours. Le partenaire privigde IN-EX
SITU sera Pro Natura Genève.
IN SITU
Afin danimer le Jardin botanique et ses col-
lections pour lAnnée mondiale de la biodi-
versité, nous accueillerons la magnifique
exposition de photographies montée par Pro
Natura Genève pour son centenaire. Elle sera
agrémentée pour l’occasion des plus belles
photographies botaniques de la flore régio-
nale des collaborateurs des CJB. C’est l’Allée
des platanes, notre «cathédrale végétale»,
qui accueillera IN SITU, de mai à octobre
2010, cet accrochage somptueux de grands
formats photographiques en plein air.
Evènement
Promenades botaniques, exposition, conservation
et mobilité douce, au départ du Jardin botanique
situ
in
ex
quand? 3 dimanches, de 9h30 à 12h30, au printemps et sur inscription
qui? Excursions guies, rencontres avec les scialistes des CJB
et/ou des invités, en collaboration avec Pro Natura Geve
pour qui? Publics familiaux et un peu sportif (marche, vélo, bateau)
renseignements ? s le printemps aux CJB (www.ville-ge.ch/cjb/)
ou en léphonant au 022 418 51 00
Didier Roguet
Commissaire
3 exCursions
Botaniques
grand PuBliC
(gratuites et sur inscription)
1. Le Jardin botanique
et son «arrière-pays»
En vélo à la couverte des richesses de
la campagne genevoise et des moyens
pour les conserver: talus, gestion dif-
rence, bandes-abris, jachère verte,
gestion forestière, verger haute-tige et
productions diversifiées ( huiles, etc.)
seront au programme dans la région de
Versoix et de Collex-Bossy
2. Le « Jardin des musées»
et sa nature citadine
Au départ du Jardin botanique, à pied,
pour un tour très diversifié du Jardin
des musées : découverte de la flore des
murs, phanérogamique et cryptogami-
que ; gestion différence des espaces
verts, flore rudérale et 4e voie CFF,
diversité florale sur porcelaine ( Parc de
l’ONU et de l’Ariana), arbres vénéra-
bles, etc. au programme, dans la région
des organisation internationales
3. Du Jardin botanique au lac
et d’une rive à l’autre
Au départ du Jardin botanique, à pied le
long des rives du Petit Lac (1,5 km), puis
en bateau pour une croisre naturaliste
à la découverte des richesses biologi-
ques du lac Léman jusqu’à la Réserve
naturelle de la Point à la Bise ( plantes
envahissantes des rives, macrophytes
et planctons du lac, avifaune, gestion
et peuplement d’une réserve naturelle,
lecture de paysage, limnologie, etc.)
ex situ
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