feuille - Ville de Genève

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la
FEUILLE
VERTE
JOURNAL DES CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES – ville de genève
Département de la culture – n° 40 – décembre 2009
impressum
Brève
Rédacteurs responsables
D. Roguet; P. Perret
Prix Rudolf Maag
Rédacteurs D. Aeschimann; O. Bakke;
A. Breda; G. Cespedes; D. Gautier; L. Gautier;
D. Grandjean; C. Lambelet-Haueter;
P.-A. Loizeau; P. Mugny; M. Perret; P. Perret;
A. Pin; D. Roguet; P. Steinmann;
M. Stitelmann; A. Traoré; C. Truong;
C. Vaz; G. Visinand; N. Wyler
Le Prix Rudolf Maag a été attribué en 2009
à Madame Catherine Lambelet,
conservatrice aux CJB
epuis 1973, la Fondation Lotte und Willy Günthart-Maag de
Regensberg (ZH) décerne chaque année le prix Rudolf Maag
à une personnalité qui s’est particulièrement distinguée dans le domaine
de la production ou de la protection végétale.
Photographies D. Aeschimann;
J.-C. Mermillod; B. Renaud; D. Roguet
Conception graphique M. Berthod
Impression SRO–Kundig, Genève
Le 10 juin dernier, ce prix a été décerné à Catherine Lambelet-Haueter,
ingénieur agronome de formation et docteur ès sciences, notamment pour
son travail de pionnier dans la protection et la sauvegarde des plantes
menacées, la création d’une banque de semences d’espèces rares, pour
ses travaux de sensibilisation sur les plantes envahissantes, pour ses
différentes études en malherbologie et son importante contribution dans
la mise en place des surfaces de compensation écologique, ceci en
collaboration avec l’Agroscope Changins-Wädenswil ACW.
Le journal des Conservatoire et Jardin botaniques
de la Ville de Genève paraît une fois l’an.
© 2009 Conservatoire et Jardin botaniques,
Genève. Toute reproduction intégrale ou
partielle des textes ou des illustrations de cette
édition est strictement interdite sans l’accord
préalable des CJB.
Vous pouvez télécharger la Feuille Verte au
format PDF sur notre site internet :
www.ville-ge.ch/cjb
sommaire - sommaire - sommaire
Brèves
2 & 31
Collection
9-10
Editoriaux
3-4
Recherche
Evènement
5
Jardin
6-8
Programmes
18-19
11-13
Rétrospective
20-23
Conservation
14-16
Coopération
24-28
Education
17-18
Partenaires
28-30
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Des microprojets exemplaires de coopération
La protection de l’environnement
et de la biodiversité est une priorité
pour les pays du Sud
a délégation au Développement de
la Ville de Genève collabore activement avec certaines municipalités, en Amérique Latine et en Afrique, dans
le but de contribuer à renforcer leur capacité
d’action dans ces domaines. Car l’utilisation
raisonnée de la biodiversité est un élémentclef du développement durable.
Dans ce contexte, les Conservatoire et Jardin
botaniques ( CJB ) développent des projets
exemplaires au Paraguay, au Sénégal et au
Brésil. Le savoir traditionnel ethnobotanique
concernant l’utilisation des plantes à des fins
médicinales, alimentaires ou artisanales est
en effet une ressource essentielle qu’il s’agit
de valoriser auprès des populations. D’où
la mise en place d’une politique basée sur
l’éducation environnementale. Ainsi, un projet
d’utilisation de la diversité des plantes médicinales afin d’améliorer les conditions d’existence de la population est mené depuis 1996
à Asunción (Paraguay) par une équipe mixte
paraguayo-genevoise. Ce programme s’appuie principalement sur le Jardin botanique
Patrice Mugny
Editorial
Jardins botaniques
dans les pays du sud
Conseiller administratif en charge
du département de la culture de la Ville de Genève
botanique et la création d’un Centre d’éducation à l’environnement ( CEEH) qui a été
inauguré en octobre 2003. Cette réalisation a
permis la mise en place d’un programme de
sensibilisation sur le modèle de ce qui a été
réalisé avec succès au Paraguay.
En 2006, une expérience pilote a démarré
à Patos, dans l’état du Paraïba, au Brésil.
Ce projet vise à valoriser les connaissances
traditionnelles autour des plantes utiles
pour soigner le bétail et les animaux. Après
la création d’un jardin ethnobotanique, d’un
herbier de référence et d’une bibliothèque,
l’objectif est aujourd’hui de mettre en place
un programme d’éducation environnementale destiné aux paysans locaux.
Ces projets sont reconnus au niveau fédéral
et international comme des microprojets
modèles devant servir d’exemple. Tous reposent sur un même principe de base : mettre en
place les conditions qui permettent d’assurer
à la fois le transfert des connaissances et la
valorisation des savoirs traditionnels en vue
d’améliorer la qualité de vie des habitants et
leur estime de soi. De telles expériences peuvent aisément être adaptées à d’autres jardins
botaniques ou espaces verts du Sud. Une forte
demande existe d’ailleurs de la part de pays
en voie de développement. Il est intéressant
de relever que ces espaces, qui sont souvent
d’origine coloniale et sont fort fréquentés,
deviennent ainsi des zones privilégiées d’éducation citoyenne à l’environnement.
Le savoir traditionnel
ethnobotanique
est une ressource essentielle
qu’il s’agit de valoriser
d’Asunción dans lequel la Ville de Genève et la
Confédération helvétique ont créé un Centre
d’Education à l’Environnement et mis en place
une collection de plantes médicinales inégalée en Amérique du Sud.
La Ville de Genève et les CJB ont également
apporté leur aide à la ville de Hann-Dakar,
au Sénégal, pour la restauration d’un Jardin
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2010 Année de la Biodiversité
aussi pour les
Jardins botaniques ?
Les missions des Jardins botaniques évoluent
avec la société dans laquelle ils s’insèrent
Pierre-André Loizeau
Directeur
es Jardins botaniques sont issus
généralement de Jardins d’acclimatation, dans lesquels les jardiniers
tentaient d’adapter des végétaux à nos latitudes
ou nos altitudes à des fins économiques ou
de découverte de la diversité des plantes exotiques. L’exotisme se mesurait autant en milliers de kilomètres qu’en centaines de mètres
d’altitude. La rareté était représentée par les
plantes utiles économiquement intéressantes
et acclimatables. En ces temps la Nature n’avait
pas de limites et regorgeaient de richesses dans
lesquelles il suffisait de puiser.
Cette fonction économique des Jardins botaniques a ensuite été complétée ou remplacée par
une mission d’éducation et de connaissance du
monde végétal. Les Jardins botaniques présentaient des collections destinées à étudier, comprendre et contempler la diversité et la richesse
Le rôle des Jardins botaniques
s’oriente vers la recherche,
l’éducation et la conservation
des formes et des couleurs de plantes généralement exotiques. La rareté était alors représentée par l’exhaustivité des collections, ou par des
plantes extraordinaires venant d’ailleurs. On
commence à percevoir le monde environnant
d’une manière plus globale, sans toutefois imaginer que l’Homme puisse lui porter atteinte.
Or la période actuelle, inquiétante sur le plan
environnemental, cristallise sur les Jardins
botaniques de nouvelles missions qui évoluent
vers des considérations plus locales et en lien
direct avec une Nature menacée. Ainsi le rôle des
Jardins botaniques s’oriente de nos jours vers la
recherche, l’éducation et la conservation.
Les Jardins botaniques présentent des massifs de plantes menacées localement, afin de
nommer les êtres qui pourraient disparaître
définitivement, sans qu’on sache réellement
avec quelles conséquences. Les Jardins botaniques apportent leur expertise en méthodes de
culture afin de renforcer des stations menacées
au vu du petit nombre d’individus qui les peuplent, en cultivant et en réintroduisant ceux-ci
en grand nombre. Les Jardins botaniques établissent des banques de graines, dans un but de
préservation de ce qui devient rare, très rare,
ou menacé localement, afin de pouvoir dans
des temps meilleurs retrouver la richesse génétique de milieux disparus. Mais ces réintroductions doivent se faire relativement rapidement,
car même si les graines sont conservées dans
des conditions qui permettent leur survie pendant quelques dizaines d’années, elles mourront bien une fois.
On pare au plus pressé en établissant ces banques de graines, mais il est encore plus urgent de
conserver les milieux originaux. Les CJB espèrent d’ici fin 2010 avoir récolté et stocké 60 %
des plantes menacées pour le canton de Genève,
soit environ 400 espèces, conformément aux
directives de la Convention sur la Diversité Biologique signée par la Confédération. Mais les CJB
sont pionniers dans ce domaine en Suisse. Nous
avons les forces pour le faire sur le canton, mais
comment la Confédération compte-t-elle respecter cette directive pour le reste du territoire ?
Car on atteint ici les limites de la répartition
actuelle des tâches entre la Confédération
et les Cantons. La Confédération signe des
Conventions internationales, mais les cantons
n’ont parfois pas les moyens ou la volonté de
les appliquer, encore moins les municipalités.
Les CJB auraient eu la possibilité de participer à l’effort international de recensement du
vivant, lancé dans le cadre de la Convention
sur la Diversité Biologique par la Stratégie Globale pour la Conservation des Plantes (Global
Strategy for Plant Conservation, GSPC ). Mais
avec quels moyens ? Est-ce le rôle de la Ville de
Genève d’assumer financièrement cet effort ?
Avons-nous un devoir moral de le faire ?
Finalement, sans avoir contribué directement à l’établissement de la liste des espèces
connues (objectif 1 du GSPC ), nous participons à l’effort général à travers nos travaux
fondamentaux, par le biais des listes rouges
que nous dressons, des ouvrages botaniques de référence que nous publions, de la
banque de graines d’espèces menacées que
nous constituons. Mais la perte de biodiver-
Des banques de graines se créent,
mais il est plus urgent de
conserver les milieux originaux
sité est une réalité inquiétante qui mériterait
des décisions politiques de grande envergure. Il devient urgent et nécessaire que la
Confédération établisse enfin une stratégie
pour la Biodiversité au niveau national, non
seulement en édictant des principes fondamentaux, mais aussi en distribuant rôles et
moyens aux institutions compétentes. Les
Jardins botaniques ont un rôle à jouer dans
ce contexte.
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Evènement
in
ex
SITU
Didier Roguet
Commissaire
Promenades botaniques, exposition, conservation
et mobilité douce, au départ du Jardin botanique
es travaux de construction du
nouvel herbier (BotV) des CJB et
du Centre d’accueil des publics
vont très largement perturber le confort
de visite des CJB en 2010, en particulier en
semaine.
Nous avons donc renoncé à l’organisation
d’une exposition-jardin de grande envergure, comme nous le faisons depuis plusieurs années (Ambiguë; Diversités; Jardin
de maths; Réagir; Emotions de collections,
collections d’émotions).
EX SITU
Au départ du Jardin botanique (In situ),
de son nouveau Pavillon d’accueil, nous
proposerons trois excursions botaniques
à la découverte de la biodiversité végétale
locale et de sa conservation active. Ces balades, parfois un peu sportives, feront appel
à la mobilité douce et seront en lien avec
l’Année mondiale de la biodiversité. Elles
quand ? qui ? pour qui ? renseignements ?
mettront l’accent sur la gestion de la phytodiversité régionale à travers des excursions
scientifiques vulgarisées et inattendues, au
départ du Jardin botanique et de ses collections. Des rencontres avec des experts
et des spécialistes sont prévues le long des
parcours. Le partenaire privilégié de IN-EX
SITU sera Pro Natura Genève.
IN SITU
Afin d’animer le Jardin botanique et ses collections pour l’Année mondiale de la biodiversité, nous accueillerons la magnifique
exposition de photographies montée par Pro
Natura Genève pour son centenaire. Elle sera
agrémentée pour l’occasion des plus belles
photographies botaniques de la flore régionale des collaborateurs des CJB. C’est l’Allée
des platanes, notre «cathédrale végétale »,
qui accueillera IN SITU, de mai à octobre
2010, cet accrochage somptueux de grands
formats photographiques en plein air.
3 dimanches, de 9h30 à 12h30, au printemps et sur inscription
Excursions guidées, rencontres avec les spécialistes des CJB
et/ou des invités, en collaboration avec Pro Natura Genève
Publics familiaux et un peu sportif (marche, vélo, bateau)
Dès le printemps aux CJB (www.ville-ge.ch/cjb/)
ou en téléphonant au 022 418 51 00
EX SITU
3 excursions
botaniques
grand public
(gratuites et sur inscription)
1. Le Jardin botanique
et son « arrière-pays »
En vélo à la découverte des richesses de
la campagne genevoise et des moyens
pour les conserver : talus, gestion différenciée, bandes-abris, jachère verte,
gestion forestière, verger haute-tige et
productions diversifiées ( huiles, etc. )
seront au programme dans la région de
Versoix et de Collex-Bossy
2. Le « Jardin des musées »
et sa nature citadine
Au départ du Jardin botanique, à pied,
pour un tour très diversifié du Jardin
des musées : découverte de la flore des
murs, phanérogamique et cryptogamique ; gestion différenciée des espaces
verts, flore rudérale et 4e voie CFF,
diversité florale sur porcelaine ( Parc de
l’ONU et de l’Ariana ), arbres vénérables, etc. au programme, dans la région
des organisation internationales
3. Du Jardin botanique au lac
et d’une rive à l’autre
Au départ du Jardin botanique, à pied le
long des rives du Petit Lac (1,5 km ), puis
en bateau pour une croisière naturaliste
à la découverte des richesses biologiques du lac Léman jusqu’à la Réserve
naturelle de la Point à la Bise ( plantes
envahissantes des rives, macrophytes
et planctons du lac, avifaune, gestion
et peuplement d’une réserve naturelle,
lecture de paysage, limnologie, etc. )
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Entrée de l’avenue de la Paix :
réaménagement et redéfinition des espaces
Dans le cadre des projets d’amélioration de l’accueil du public aux
Conservatoire et Jardin botaniques, l’entrée de l’avenue de la Paix
a fait l’objet d’un projet paysager afin de redéfinir ses usages et accès
maginée et conçue par
le bureau Martin Paysage S.A., la nouvelle
entrée a comme principal objectif
de structurer les espaces. La situation antérieure présentait une mixité
d’usage entre les véhicules de service
et les visiteurs, qui se côtoyaient sur
une même voie de cheminement sans
trottoir. Cet état de fait ne pouvait perdurer, pour des raisons de sécurité et
d’esthétisme. Le réaménagement prévoit donc la séparation des différents
utilisateurs.
transpondeur, ainsi qu’aux entreprises et visiteurs autorisés, par l’intermédiaire cette fois d’un digicode.
Une vaste place aménagée de pavés
de basalte garantit, quant à elle, un
accès piétonnier de qualité pour le
public. Cette nouvelle entrée «publi-
Alexandre Breda
Florian Gay que» est agrémentée de plantations
de graminées et de haies basses symbolisant les nervures d’une feuille.
Un portail métallique artisanal,
réalisé par l’entreprise Ferronnerie
d’Art, reprend sur ses grilles le thème
des graminées pour renforcer l’unité
Jardinier-chef
Collaborateur technique
de l’ensemble. Grâce à ce projet, le
public est ainsi naturellement dirigé
au cœur du Jardin.
Ce nouvel espace, qui améliore la sécurité et embellit notre parc, fut inauguré
en présence des représentants du Service des Bâtiments le 24 septembre.
L’accès de service, aménagé en
bitume noir, est fermé par un portail automatique qui ne permet l’accès qu’aux employés munis de leur
Les butineuses du Jardin
botanique de Genève en or
afin de promouvoir ces produits remarquables
et ainsi faire honneur aux apiculteurs suisses,
bien souvent dépourvus face à la concurrence
étrangère.
L’analyse sensorielle
ans le monde, tous les apiculteurs
sont égaux face aux problèmes
apicoles (maladie, ravageurs...).
Ils le sont moins face à l’utilisation des produits chimiques dans leur environnement et
face aux résidus retrouvés dans leurs miels.
La qualité est souvent négligée au profit de la
quantité et du prix de vente. Les apiculteurs
suisses mettent sur le marché des miels de
très haute qualité, mais ils sont souvent les
seuls à le savoir. La Confrérie du Grand Apier
de Suisse organise chaque année un concours
Ce sont 88 miels, qui ont été dégustés par 27
jurés spécialisés. Toute une série de critères,
notamment gustatifs, olfactifs et techniques,
permettent de définir une note finale. Ce
concours permet aussi de donner les informations utiles aux candidats concernant
leurs miels. Ils peuvent ainsi optimiser leur
production et le conditionnement de leur
miel pour les récoltes à venir.
Pour notre première participation, le savoirfaire du Jardin botanique, et plus particulièrement celui de notre apiculteur, Frédéric
Bieri, a été largement reconnu, puisque le
14 septembre 2009 à Bulle, le miel du Jardin
a remporté la Médaille d’or du concours en
question. La large diversité de plantes cultivées
avec soin, dans le respect des principes de la
lutte biologique, a certainement concouru
à cette réussite. En effet, toutes les abeilles
n’ont pas la chance de pouvoir butiner 10 000
espèces de plantes à fleurs, provenant des 5
continents !
Concours de présentation
En parallèle, un jury, formé d’un coordinateur «apiculteur », d’un graphiste, d’un journaliste spécialisé et d’une consommatrice,
décerne des médailles pour les producteurs
qui font un effort de présentation pour la
promotion de leur produit. L’étiquette dessinée par Aleu Franch, jardinier aux CJB, a,
quant à elle, frôlé le podium.
Commercialisation de ce miel
extraordinaire
Ce miel est produit en petite quantité (6 ruches aux CJB ). Il n’est pas commercialisé.
Il sera en vente, pour les amateurs éclairés,
dès la prochaine récolte (printemps 2010 ),
en petits pots de dégustation exclusifs dans
notre boutique du Jardin botanique (Villa
le Chêne). ABR
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plantes carnivores,
promenade dans le jardin
La mise en place de notre exposition annuelle
«Emotions de collections – Collections d’émotions»
a conduit à la réalisation de nouveaux concepts
Pascale Steinmann Adjointe au jardinier-chef
our accentuer le côté
mystérieux et favoriser
un phénomène d’appel
du public, l’entrée de l’Avenue Albert
Thomas est tendue de bâches qui,
tout en faisant la promotion de l’exposition, occultent la vue sur le parc.
L’idée de l’entrée dans un musée
«vivant » est induite par ce concept.
Seules dépassent, à 5 m de hauteur,
deux rangées de bambous, bambous
qui progressivement au cours de la
saison se sont couverts de végétation.
Passé le seuil du portail, le visiteur
pénètre sous une pergola dont chaque pilier est planté de différents
Alocasia, Acalypha, Solenostemon,
Salvia, Tradescantia et Ipomoea
qui grimpent pour les habiller. Parcourant cette pergola dont chaque
angle est flanqué d’une énorme jarre
en terre cuite, elle aussi végétalisée,
le visiteur débouche sur un pavillon
ment certain du public, un treillis
métallique sur mesure a été confectionné. Cependant la curiosité est une
émotion si forte qu’il ne se passe pas
un jour sans que nos jeunes visiteurs
ne projettent quelques petites pierres
pour tester la réactivité ( seismonastie ) des Dionaea, créant ainsi une
tâche d’entretien supplémentaire, celle
de ramasseur de gravier...
d’accueil qui lui donne l’opportunité
de s’informer sur les CJB et sur l’exposition. Accueillante et ombragée,
cette entrée nouvellement aménagée
par l’équipe des jardiniers des serres
permet également de suspendre les
premiers panneaux explicatifs de
l’exposition et les dessins du concours
de l’exposition.
Un massif de plantes carnivores,
créé pour la première fois avec cette
ampleur et en extérieur, illustre diverses émotions dont bien entendu la
peur. Avant d’être plantée, la couche
servant de socle à ce massif a dû être
entièrement vidée à la main et tout
son substrat remplacé pour être adapté
à la physiologie de ses nouvelles pensionnaires. Un décor a ensuite été mis
en scène à la plantation. Pour protéger
ces diverses Sarracenia, Utricularia,
Drosera et Pinguicula de l’engoue-
Devant la serre Exposition, un
ombrarium rassemble des palmiers,
dont un grand exemplaire d’Howea
forsteriana, des Musa, Ficus, beaucoup de fougères arborescentes Cibotium, Dicksonia, Cyathea. Le
passage à travers ces collections, avec
déjà perceptibles au loin des bruits
d’oiseaux et d’animaux, prépare le
visiteur à la jungle qu’il va découvrir
dans la serre, avec sa moiteur et ses
dangers potentiels.
Jardin
Pergolas &
Pour savourer des émotions de paix et
de bien-être, le promeneur peut faire
halte sous les pergolas jumelles de
l’esplanade du jardin d’hiver, qui à
l’instar de celle de l’entrée sont richement agrémentées de végétaux et de
grimpantes. Assis sous leur ombre
rafraîchissante, bercé par le murmure
de la fontaine proche, il peut se laisser
aller à la rêverie. De nombreux bacs de
palmiers enjolivent également le lieu.
Sur l’esplanade de la maison des jardiniers, autour du bassin dans lequel
se prélassent les carpes koï, une nouvelle fois l’originalité est au rendezvous avec la luxuriance des massifs de
laquelle se détachent des sculptures de
poterie, intrigantes et structurantes.
Le visiteur bien souvent conquis par
la beauté des lieux, partage aussi la
passion qui transparaît à travers les
réalisations de nos jardiniers.
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Au revoir Flore-Alpe,
bonjour La Linnaea
En mai 2009 a paru au registre du commerce du Canton du Valais la nouvelle
composition de la Fondation Jean-Marcel Aubert, validant ainsi la nouvelle
organisation qui permet au Valais de reprendre le financement et la gestion de cette
fondation, soutenue pendant plus de 40 ans par la Ville de Genève et l’Etat de Neuchâtel,
rejoints dans les années nonante par la commune d’Orsières et l’Etat du Valais
Pierre-André Loizeau
Directeur
Alexandre Breda Jardinier-chef
a Fondation Aubert est
l’organe de contrôle du
Jardin alpin Flore-Alpe
de Champex. On trouvera un historique de ce Jardin alpin dans la Feuille
Verte n°38, article qui se terminait
par la perspective réjouissante de
reprise de celui-ci par les autorités
valaisannes dans le cadre d’un partenariat entre la commune d’Orsières et
l’Etat du Valais. La page est maintenant tournée pour la Ville de Genève
et les Conservatoire et Jardin botaniques, heureux de pouvoir transmettre un outils performant, honoré en
2007 du Prix Schulthess des Jardins
de Patrimoine Suisse.
Ce n’est pas pour autant que les
Conservatoire et Jardin botaniques
( CJB ) se désintéressent des alpes
valaisannes. Tout d’abord les contacts
sont maintenus entre Jardins botaniques et des collaborations institutionnelles pourront à l’avenir être mises
en place entre Champex et Genève.
Ensuite les CJB vont intensifier leur
activité à La Linnaea, à Bourg-StPierre, sur la route du Grand-SaintBernard dans le Val d’Entremont. En
effet, dans le cadre d’un partenariat
étudiants en biologie, médecine et
pharmacie, mais aussi en hiver aux
activités universitaires sportives.
avec la Société Académique de Genève,
qui possède ce Jardin alpin, les CJB
entretiennent depuis quelques années
les rocailles de ce bijou d’altitude.
La Linnaea est le plus ancien Jardin
alpin encore en activité, situé à une
altitude de 1689 m et fondé en 1889
par le célèbre horticulteur de ChêneBourg Henry Correvon, spécialiste de
la flore de montagne. L’idée de Correvon en créant ce Jardin était d’établir
La Linnaea est le plus
ancien Jardin alpin
encore en activité
en altitude une station lui permettant
d’y suivre des plantes de montagne en
culture. En effet, le biologiste d’Oxford George J. Romanes, grand partisan de Charles Darwin, avait sollicité
Correvon pour étudier la persistance
de certains caractères sur des espèces
taxonomiquement proches provenant
de régions différentes. Correvon achète
une première parcelle, puis est aidé
financièrement par l’Association pour
la protection des plantes, qui fonde une
société pour administrer le Jardin.
Le nom du Jardin La Linnaea fait
référence à Linné, le célèbre botaniste suédois père de la botanique
moderne. Romanes avait été président de la Société linnéenne de
Londres. Par ailleurs, la Linnaea
borealis, une Caprifoliacée relativement rare, avait été trouvée
quelques années auparavant pour
la première fois en Valais dans une
vallée voisine.
Le Jardin est rattaché en 1915 à la
Société Académique de Genève, institution chargée d’administrer des
fonds destinés au développement de
l’enseignement et à la recherche universitaires. Robert Chodat en est le
directeur. Il est aussi le Professeur de
botanique à l’Université de Genève.
Immédiatement un laboratoire est
monté, puis en 1918, un chalet vient
compléter l’aménagement. Il utilise cette «station d’acclimatation»
pour des cours d’été et des travaux de
recherche.
Les CJB et la Société Académique de
Genève trouvent dans ce partenariat
des intérêts complémentaires. Pour
la Société Académique, c’est bien évidemment la possibilité d’entretenir et
d’offrir aux visiteurs un Jardin botanique agréable et didactique. Pour les
CJB, ce partenariat met à disposition
en altitude un terrain permettant de
cultiver des collections qui peuvent
ensuite être importée à Genève, assurant ainsi à des espèces délicates des
conditions optimales de culture en
appui aux rocailles de plaine. De plus,
le chalet sis sur le terrain est utilisé
comme point de départ pour les récoltes de graines, souvent par les mêmes
équipes montées à Bourg-Saint-Pierre
pour un entretien. Enfin c’est un lieu
de formation continue, tant pour les
horticulteurs que pour les stagiaires
ou les apprentis.
Dès 1948, La Linnaea sert non seulement de camp de base pour des
excursions botaniques destinées aux
Ainsi si vous passez par Bourg-SaintPierre, n’oubliez pas d’aller faire une visite
au Jardin botanique de La Linnaea !
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Le projet lauréat d’extension des herbiers s’est développé à travers
une étroite interaction entre les architectes du bureau Bassi Carella,
le Service d’Architecture de la Ville de Genève et les futurs utilisateurs
Laurent GautierConservateur
Plan du niveau -1 du nouveau bâtiment
(Illustration: Bassi Carella architectes)
Collections
Un nouvel écrin
pour nos herbiers (suite)
e projet d’extension des
herbiers a été présenté
dans l’édition 2008 de
la Feuille Verte. Pour mémoire, un
bâtiment destiné à abriter 18 km
linéaires de rangements a été mis
au concours par le Service d’Architecture, afin de décompacter les
collections existantes et d’envisager
sereinement leur accroissement
naturel pour les trente prochaines
années.
Le nouveau bâtiment de l’herbier
sera réalisé entièrement en soussol, en communication avec l’herbier existant, comme l’exigeait le
concours. L’importance de l’espace
de rangement demandé a rapidement orienté les architectes vers
une solution à trois niveaux, creusés
dans la molasse. Malgré les fortes
contraintes extérieures, il a été possible de s’en tenir à une enveloppe
simple, de forme parallèlipipédique.
Les collections seront rangées dans
vingt-quatre unités constituées
chacune de cinq vastes rayonnages
mobiles. Les unités seront disposées
à raison de huit par niveau: quatre
de chaque côté d’une large allée
centrale permettant la circulation,
mais aussi la conduite des petits
L’aspect le plus
novateur du bâtiment
est sans doute la manière
dont a été résolue
la question de l’éclairage
chantiers quotidiens de l’herbier qui
nécessitent une proximité à la collection.
L’espace de consultation
(Illustration: Bassi Carella architectes)
L’aspect le plus novateur du bâtiment est sans doute la manière
dont a été résolue la question de
l’éclairage naturel des espaces de
consultation. Ceux-ci prennent
place dans un volume additionnel
situé du côté de la jonction avec
l’herbier existant, aux niveaux -1
et -2 (au niveau -3, cet espace est
occupé par un local technique).
Le sommet de ce volume affleure à
peine et son plafond est vitré, laissant pénétrer la lumière zénithale.
Celle-ci éclaire généreusement le
niveau -1, en mezzanine, et atteint
aussi l’ensemble du niveau -2, permettant le travail sur les collections
en lumière naturelle.
Cette réalisation remarquable permettra au public d’avoir depuis la
surface un aperçu du travail mené
en sous-sol et de se faire une idée
de l’étendue et de l’importance de
l’herbier, qui est resté jusqu’à lors en
déficit de visibilité.
l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – p a g e 9
Les CJB éditent
la
Flore du Monde …
Depuis le Species Plantarum de Linné, véritable flore du monde publiée
en 1753, la communauté botanique cherche à définir l’ouvrage
synthétisant nos connaissances sur la biodiversité végétale mondiale
Patrick Perret Conservateur
es Flores représentent
l’un des aboutissements
du travail du botaniste.
Ce sont des ouvrages fournissant la
synthèse des connaissances botaniques pour une région donnée (ville,
canton, pays, continent, etc.) avec
la liste des espèces, une description
de chacune d’elles, des clés de détermination pour les nommer, leur
répartition dans le territoire considéré, leur écologie, ainsi que toutes
autres informations jugées utiles.
Des milliers de références ont ainsi
été publiées jusqu’à nos jours dans
la plus grande diversité de formats,
langues et contenus.
cadre d’édition strict, dans un format concis où chaque donnée est
standardisée. Le résultat prend la
forme de monographies de familles
à l’échelle mondiale synthétisant
toutes les données actuellement disponibles mais dispersées.
Les Flores locales ou nationales sont
des outils très prisés des professionnels
et du grand public. Le nombre de titres
proposés en librairie et les chiffres de
leur tirage sont la preuve de leur utilité. Les ouvrages de plus large échelle
(«Flora Europaea », «Flora of North
America », par exemple) représentent
un effort de longue haleine s’étirant
parfois sur des dizaines d’années et
mobilisant de nombreux acteurs.
Selon l’état des connaissances de certaines régions du monde, les difficultés sont presque insurmontables. Un
seul exemple: le traitement des 160
espèces de la famille des Sapindacées
de la «Flora Malesiana » (Indonésie, Malaisie, Singapour, Philippines,
Papouasie-Nouvelle Guinée, Timor
oriental, Brunei) a mobilisé 20 spécialistes pendant près de 20 ans (160 espèces sur un total estimé de 42 000 !).
Dans ces conditions et pour faire face
aux menaces pesant sur la biodiversité, est-il judicieux d’imaginer une
Flore du monde ? Comment répéter
la tentative d’Augustin-Pyramus et
Alphonse de Candolle d’énumérer
l’ensemble des végétaux, ce qu’ils
ont fait dans leur «Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis»
dont la publication s’est étagée sur
50 ans ? Y-a-t-il suffisamment de
spécialistes pour mener à bien un
tel projet ? Que peuvent apporter les
nouveaux moyens de traitement de
l’information ?
Species Plantarum – Flora
of the World
C’est dans ce contexte que le Species Plantarum Project est né à
l’initiative d’un groupe international de taxonomistes et ayant pour
but la publication d’une Flore des
plantes vasculaires du monde. Les
promoteurs du projet ont défini un
En 2007, le projet SPP, dont notre
directeur, le Dr Pierre-André Loizeau,
est membre du Conseil exécutif, a
choisi les CJB pour assurer l’édition
de ses publications. Onze traitements
sont parus depuis 1999 et trois fin
2008 sous notre responsabilité, 12 Opiliaceae de P. Hiepko, 13 - Paracryphiaceae par J. Jérémie et 14 - Amborellaceae par J. Jérémie & al.
Dans cette collaboration internationale, les CJB apportent une contribution majeure.
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couleur
Recherche
La
Mathieu Perret
Conservateur
Fleur de Vanhouttea ( Gesneriaceae)
pollinisée par un colibri
dans la forêt atlantique du Brésil
florale
(Photo : I. SanMartin-Gajardo)
A la découverte
des molécules et des gènes
qui colorent les fleurs
Fleurs de Gesneriaceae
( genres Nematanthus et Sinningia )
et leurs pigments floraux
( anthocyanes )
leues, blanches, jaunes, écarlates...
les fleurs sont les organes les plus
diversement colorés du monde
végétal. C’est principalement cette particularité
qui les rend si attractives à nos yeux.
Pourtant, les fleurs ne sont pas pigmentées
pour satisfaire nos sens. L’aspect chatoyant des
pétales est destiné à attirer les animaux pollinisateurs qui repèrent ainsi plus facilement les
fleurs – source de leur nourriture – au milieu
de la végétation verdoyante. La couleur florale
est donc au cœur de la relation entre plantes et
pollinisateurs.
Toutes les couleurs ne sont cependant pas
perçues de la même façon par les différents
groupes d’animaux. Par exemple, le système
visuel de l’abeille lui permet de bien distinguer le jaune et le bleu mais moins bien
le rouge. En régions tropicales, la couleur
rouge est, par contre, bien perçue par les
oiseaux nectarivores et caractérise la plupart des fleurs pollinisées par ces animaux.
La couleur affichée par une fleur peut donc
avoir une influence capitale sur le type d’animaux qui la visitera.
Mais comment les plantes colorient-elles leurs
fleurs? Comment expliquer les changements
de couleurs au cours de l’évolution? Ces questions ont été au centre d’une étude menée par
Céline Caseys dans le cadre de son travail de
Master aux Conservatoire et Jardin botaniques
de Genève. Ses analyses chimiques ont permis
d’identifier les pigments contenus dans les
pétales d’une trentaine d’espèces de couleur
différentes, appartenant toutes à la famille des
Gesneriaceae – un groupe de plantes particulièrement bien étudié aux CJB.
Cette étude a révélé des résultats inattendus. Le
premier est la découverte d’une grande diversité
d’anthocyanes – des pigments responsables de la
couleur des fleurs étudiées. Au total 15 molécules différentes ont été identifiées, dont certaines
Toutes les couleurs ne sont pas
perçues de la même façon par les
différents groupes d’animaux
très rares dans le monde végétal. Cette diversité
chimique n’explique cependant que partiellement la diversité des coloris floraux observée.
Nous avons trouvé que différentes molécules
pouvaient conférer à la fleur une même couleur.
Par exemple, la couleur rouge des espèces de
Gesneriaceae pollinisées par les colibris peut
être obtenu via la biosynthèse de trois types d’anthocyanines différents.
La nature a ainsi conservé plusieurs solutions
pour arriver à un même résultat.
Un deuxième aspect est la mise en évidence
d’une certaine contrainte dans l’évolution des
pigments. En effet, les résultats montrent que
les similitudes dans la composition en anthocyanines de fleurs sont généralement plus
marquées entre espèces évolutivement proches
qu’entre espèces non apparentées.
Finalement, des analyses génétiques nous ont
permis d’identifier les gènes biosynthétiques
et de décrypter les mécanismes moléculaires responsables de certains changements de
composition en anthocyanes. L’ensemble de ces
résultats permet de mieux comprendre le mode
d’évolution de la couleur florale et de la fleur
en général.
l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – p a g e 1 1
Des arbres dans le cadastre
du sous-sol cantonal!
Le projet «Système d’Information du Patrimoine Vert (SIPV) – Inventaire
Cantonal des Arbres Isolés (ICA) » a pour objectif principal le relevé des
arbres isolés hors forêt du canton
Nicolas Wyler Assistant conservateur
près une première étape de synthèse des inventaires existants,
des mises à jour sont en cours. La
figure 1 présente l’état d’avancement du projet : le pourcentage indiqué est calculé sur les
arbres visités depuis l’année 2000 par rapport
au nombre total des arbres inventoriés.
En effet, afin de disposer d’une cartographie complète des éléments du sous-sol du
domaine public, l’Etat et les communes ont
œuvré durant ces vingt dernières années à
créer un cadastre souterrain, par superposition d’informations provenant des différentes
entités responsables.
C’est sur la base de l’inventaire « SIPV-ICA»
que l’encombrement théorique des racines
des arbres a récemment été intégré à cette
cartographie du sous-sol.
Au delà du strict aspect de gestion patrimoniale,
les informations fournies par le projet SIPV-ICA
peuvent avoir un intérêt dans des domaines bien
plus inattendus comme, par exemple, la « Gestion
du cadastre du sous-sol» du canton assurée par
le Service de la Mensuration Officielle (figure 2).
Ainsi, sont aujourd’hui disponibles différents éléments tels que les bâtiments du
sous-sol, les plans schématiques eau, gaz
et électricité des SIG, le cadastre du réseau
d’assainissement, les câbles 600 V souterrains des TPG, etc.
Seuls les arbres inventoriés depuis l’année 2000
y sont représentés, sous la forme d’une surface
calculée à partir du rayon de la couronne de
l’arbre, plus un mètre. Aucun arbre ne pourra être
abattu ou élagué, ni aucune haie vive ou aucun
boqueteau coupé ou défriché dans ce périmètre
sans autorisation de la Direction Générale de la
Nature et du Paysage. Le périmètre du domaine
vital des arbres est ainsi protégé.
1 Avancement du projet SIPV-ICA
2 Extrait du cadastre du sous-sol (en vert
l’emprise du domaine vital des arbres isolés)
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une diversité méconnue
en Suisse
Un inventaire de la réserve naturelle du Creux-du-Van (NE)
met en évidence plus de 150 espèces
Camille Truong Adjointe scientifique
Recherche
Les lichens :
corce des arbres, vielles souches, rochers ou à même le sol,
les lichens sont partout ! Ces petits organismes sont le résultat de l’association d’un champignon et d’une algue. Discrets, ils recèlent néanmoins une étonnante diversité, avec plus de mille
sept-cent espèces recensées en Suisse.
Dans le cadre du projet Flore numérique des lichens de Suisse, une prospection a été effectuée dans la réserve naturelle du Creux-du-Van ( NE ),
lieu bien connu des promeneurs et des botanistes, notamment A. von Haller
(1708-1777), auteur de la première Flore de Suisse des plantes à fleurs.
Plus de cent-cinquante espèces de lichens ont été rencontrées, dont plus
d’un tiers possèdent un statut de menace en Suisse. Douze espèces sont
nouvelles pour l’Arc Jurassien et nonante pour le canton de Neuchâtel.
Cette diversité s’explique d’une part par le peu de connaissances sur
les lichens de Suisse à ce jour. D’autre part, le Creux-du-Van possède
un dénivelé important, une forêt mature et riche en essences ( Hêtre,
Erable, Epicéa, Pin, Sapin), ainsi qu’une grande diversité de microhabitats ( éboulis, crête exposée, sol calcaire ou humus acide ). Autant de
paramètres qui permettent le développement et le maintient d’une flore
lichénique très riche et souvent toute particulière pour le Jura.
Le Creux-du-Van et son impressionnant
cirque de calcaire
Lobaria pulmonaria, sur le tronc d’un Erable dans les éboulis du fond
du Creux-du-Van: une espèce menacée en Suisse et dans le Jura
Caloplaca flavescens, sur les rochers exposés de l’arête nord: une
espèce nouvelle pour le canton de Neuchâtel (photo: J.-C. Mermillod)
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La petite massette :
un exemple des activités de
conservation des CJB
Comment se déroulent les activités conservatoires dans une institution comme la
nôtre? Dans la perspective de 2010, année de la biodiversité, nous présentons les
actions entreprises pour sauvegarder une espèce parmi beaucoup d’autres:
la petite massette. L’histoire de cette plante aux CJB permet de retracer toutes les
étapes et les facettes de la sauvegarde d’espèces menacées
Catherine Lambelet-Haueter
Conservatrice
David Aeschimann Conservateur
1 Le Giffre près de Taninges, dont les crues façonnent aujourd’hui encore un paysage favorable à la petite massette
a petite massette (Typha
minima Hoppe) est une
espèce pionnière habitant
les rives des cours d’eau des contreforts
alpins (Fig. 2). Elle couvrait autrefois
de grands espaces, se déplaçant au
gré des crues qui modèlent sans cesse
le paysage (Fig. 3). Son déclin a commencé avec l’endiguement des cours
d’eau, puis le colmatage et le drainage des plaines alluviales au début
du 19e siècle. Il s’est poursuivi ensuite
sans discontinuer et s’accentue encore
aujourd’hui. L’espèce est emblématique
des espaces alluviaux, milieux très
menacés qui ont fait l’objet d’un inventaire fédéral en Suisse.
Première étape
Pour sauvegarder une espèce, il faut la
connaître! La Bibliothèque et l’Herbier
des CJB constituent de précieux outils
à cet égard. On y découvre que la petite
massette a été décrite pour la première
fois en 1570 par Pena et Lobel, à partir d’exemplaires récoltés justement à
Genève (Fig. 4). Dans l’Herbier, on peut
étudier les échantillons permettant de
reconstituer la distribution ancienne.
Grâce à un gros travail de recherche
et la collaboration de botanistes et
praticiens d’Allemagne, de France,
d’Autriche et d’Italie, la distribution de
la petite massette dans tout l’Arc alpin
a pu être cartographiée. Nous savons
maintenant que ses populations ont
reculé globalement de 90 % au moins.
est encore présente en France, dans
le bassin versant, le long de l’Arve et
du Giffre. Plusieurs populations sont
encore en bon état et constituent l’un
des derniers réservoirs importants de
populations à l’échelon régional et
européen.
A Genève, la plante a disparu dans
les années 80. Ceci a été documenté
lors des travaux des CJB sur la Liste
Rouge de Genève. Elle a également
disparu sur le cours aval du Rhône
(autour de Lyon p. ex.). Mais elle
Les recherches bibliographiques ne
suffisent souvent pas, car les connaissances sur la biologie de nombreuses
espèces menacées sont lacunaires.
Dans ce cadre, un travail de diplôme
a été entrepris en 2006, en collabo-
La petite massette peut
être considérée en danger
critique d’extinction dans
tout l’arc alpin, les populations du sud-est de la
France étant les dernières
d’importance en Europe
ration avec la filière Gestion de la
nature de l’HEPIA à Lullier. On a
tenté de définir des sites potentiels
de réintroduction à Genève, de préciser les conditions pédologiques et
hydrologiques nécessaires, de mieux
définir la communauté végétale dans
laquelle elle croît. Les résultats ont
permis de préciser sa position dans le
système hydrologique du cours d’eau:
elle s’établit dans les queues des chenaux secondaires des zones de tressage ou sur la partie aval de l’intrado
des méandres, sur des sables silteux
ou limoneux basiques issus de roches
carbonatées. La communauté à petite
massette de notre région est une
communauté pionnière composite
(avec des éléments alluviaux, prairiaux et rudéraux) qui évolue vers la
saulaie blanche ou l’aulnaie blanche
selon l’altitude. Ce travail confirme
p a g e 1 4 – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues
3« L’homme a cimenté la rive, figée à jamais ou du moins pour longtemps ». Robert Hainard : œuvre sur les Iles du Rhône avant la construction du barrage de Verbois, méandres où croissait la petite massette en abondance.
(Tiré de « Quand le Rhône coulait libre », 1989)
4 La première mention de Typha minima par Pena et Lobel (sous le nom de Typha minor), à la Jonction
de l’Arve et du Rhône à Genève (Stirpium adversaria nova..., 1570 [impr. 1571]). Cette localité est ensuite mentionnée régulièrement dans les Flores jusqu’en
1889, mais plus revue après 1900 en raison
des travaux d’endiguement débutés dès 1874
4
3
aussi que la petite massette est un
bioindicateur très sensible de la santé
des cours d’eau et que ses exigences
hydrologiques sont très importantes.
Deuxième étape
Mettre en pratique les connaissances
acquises pour agir. Les cours d’eau
ne connaissant pas les frontières, une
collaboration a donc été développée
avec la Haute-Savoie pour élaborer
un plan d’action commun sur tout
le bassin versant. Celui-ci a pu voir le
jour dans le cadre d’un projet InterregIII, qui portait sur la conservation
et la gestion des espèces menacées de
part et d’autre de la frontière (informations détaillées sous www.asters.
asso.fr). Un plan d’action recense
les connaissances sur l’espèce, décrit
les localités restantes, établit la liste
des menaces et des mesures à entre-
Conservation
2La petite massette colonise les bancs sablo limoneux sur les rives des cours d’eau
des contreforts alpins (ici le Giffre)
2
prendre. Il constitue la base de toute
action ultérieure et les premières mesures sur le terrain ont pu être prises
dans la foulée, comme la lutte contre
les plantes envahissantes (solidages,
impatientes) qui menacent de plus en
plus les stations haut-savoyardes.
La petite massette étant très menacée,
les mesures conservatoires combinent protection in situ et ex situ. Les
programmes in situ consistent en un
suivi des populations concernées et en
mesures diverses, notamment de gestion des sites. Si nécessaire, elles sont
complétées par des renforcements de
populations ou des réintroductions.
Sur le canton, ces actions sont toujours menées en collaboration avec
la Direction générale de la nature et
du paysage (DGNP, Etat de Genève).
Plusieurs chantiers sur le Rhône ont
donné l’occasion d’essais de réintroduction, qui connaissent de grosses
difficultés car le régime hydrique
artificiel ne semble pas répondre aux
exigences de la petite massette. Le
plus prometteur est situé le long de
l’étang central des Teppes de Verbois,
où dans le cadre du plan de gestion
de la réserve un espace adapté a été
aménagé. Ce genre de projet nous
en apprend beaucoup sur les possibilités de renaturation des cours d’eau
et leurs potentialités en termes de
flore. Un nouveau travail de diplôme,
débuté cette année, devrait pouvoir
préciser ces possibilités et sélectionner une ou deux localités.
Au Jardin botanique, la petite massette
fait aussi l’objet d’une conservation ex
situ. De telles cultures requièrent des
soins particuliers : il faut s’assurer par
exemple de cultiver les populations
géographiquement les plus proches
des sites de réintroduction prévus,
vérifier les collections en place pour
s’assurer de leur origine, éradiquer les
souches d’origine inconnue, éloigner
les autres pour éviter les hybridations.
Un premier travail effectué à l’Université de Zürich en 2002 a permis
d’étudier l’origine des petites massettes
cultivées dans les jardins botaniques
de Suisse. Tenant compte de ces résultats, nous avons débarrassé le Jardin
des souches anciennes, trop lointaines,
pour cultiver uniquement la souche du
Moulin-de-Vert, dernière population
vivante connue du canton, qui nous
a été donnée par le Jardin botanique
de Lausanne. Cette souche a ensuite
été utilisée dans le cadre de différentes
tentatives de réintroduction le long du
Rhône (Fig. 6).
l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – p a g e 1 5
5 Petites massettes au bord du Giffre
Lorsqu’on cultive une espèce à rhizomes à partir de mottes comme dans
ce cas, on produit des clones, ce qui
veut dire que la population obtenue
a en théorie une faible base génétique. L’étude citée a montré que
c’était le cas pour les Typha minima
cultivés dans les jardins botaniques.
On réintroduit donc des
populations ayant subi
une dérive génétique, qui
peuvent être moins résistantes et mal adaptées
à leur environnement.
Pour pallier cet écueil, il
faudrait pouvoir procéder à des réintroductions
issues de semences. Or, la
petite massette est difficile à cultiver de semis. Sa
graine est minuscule (0,7
à 0,8 mm), elle ne survit
qu’environ un mois après
la maturité et les plantules sont très fragiles. Des
essais ont été tentés avec
succès en Autriche, en ressemant immédiatement
sur des plages après les
crues estivales des graines ramassées à quelques
kilomètres. Dans le cadre
des activités de notre banque de semences (voir la
Feuille Verte n° 39, 2008,
p. 10), il serait intéressant de développer une
technique permettant de
conserver à long terme des
lots de semences de toutes
Un colloque a permis de
réunir plus de 80
chercheurs et praticiens
des quatre pays principaux
où est présente l’espèce,
et pas moins de
18 conférenciers
les populations résiduelles, de les
multiplier et d’en obtenir des plants
pour la réintroduction. L’an passé,
nous avons testé la conservation des
semences dans la chambre sèche, à
une humidité relative de 15 à 18%.
Tous les lots ont germé à plus de
90% après un an à un an et demi de
6Population de petite massette (cultivée aux CJB et originaire du Moulin-
de-Vert), réintroduite dans la réserve des Teppes de Verbois. Autrefois, du temps où l’espèce était très répandue, la « ouate » constituée par les
semences était utilisée pour fourrer duvets et coussins
stockage. C’est un début prometteur
et nous allons poursuivre les essais
en congelant les semences.
Plusieurs autres institutions se préoccupent de la petite massette dans
l’arc alpin. Elle constitue une véritable espèce «porte-drapeau», dont
la sauvegarde bénéficie
à tout son milieu. Mais
la communication n’est
pas aisée, c’est pourquoi
les acteurs locaux ont
organisé le 5 février 2009
un colloque international
intitulé «Quelles perspectives pour la conservation
de la petite massette dans
les Alpes occidentales ? »,
à l’aula de l’HEPIA à Lullier et en collaboration
avec les CJB.
Les échanges entre les
participants ont été très
fructueux et permettent
de se rendre compte à quel
point la transmission des
connaissances dans le
domaine de la conservation est capitale. Elle rend
possible des économies de
moyens et d’énergie dans
un domaine multidisciplinaire qui nécessite des
efforts soutenus sur le long
terme. Les résultats seront
publiés dans une série
d’articles scientifiques à
paraître en 2010.
p a g e 1 6 – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues
Magali Stitelmann Médiatrice scientifique
«Je voudrais avoir 10 ans, je rêve des roses d’Ispahan ! » nous confie M. DuboisDit-Bonclaude, responsable du secteur «les arts et l’enfant», à la lecture
de la fiche du stage intitulé «Mon amie la rose...»
e stage est très particulier : les
élèves sont emportés à travers un
parcours initiatique botanique et
artistique; ils sont éveillés par des exercices
qui concrétisent la richesse d’une médiation
délivrée par plusieurs regards croisés. La ligne
directrice transdisciplinaire claire est garante
de la cohérence et du succès auprès des élèves.
La parole aux intervenants
Je veux susciter chez l’enfant un regard attentif et sensible au monde végétal. Avec quelles
techniques artistiques peut-on saisir les fleurs
ou les détails d’une plante ? Tout d’abord par
le dessin, le travail en bas-relief selon des
ébauches, puis par des travaux pratiques sur
terre et en peinture aux émaux sur un carreau
préfabriqué blanc ( Catherine Fell).
En présence d’une planche de Redouté, les
enfants comprennent qu’il ne s’agit pas d’un
dessin banal, imprimé à des milliers d’exemplaires, comme ils en voient tous les jours en
kiosque ou dans leur bibliothèque. Ils découvrent pas à pas le désir de représentation de
la réalité de la plante, l’apport esthétique de
l’artiste et la technique mise en œuvre pour
ne trahir ni la plante ni l’artiste. Le regard des
enfants se pose alors sur une gravure de près
de deux siècles, rare et précieuse, admirée en
silence (Patrick Perret).
La descente aux herbiers par les escaliers métalliques en colimaçon, les salles d’abris anti-atomiques, mais surtout les couloirs imprégnés d’une
odeur pénétrante de plantes séchées, et, du sol
au plafond, ces piles de plantes séchées entre
des journaux. Nous croisons une étudiante passionnée de gentianes bleues puis entrons dans
la salle des Rosacées. Il y en a environ 5 ran-
Education
Mon amie la rose ...
Un stage très particulier
gées du sol au plafond! «Et si une
plante est volée?» demande un
élève, bien conscient de la grande
valeur de ces collections. Difficile
d’y répondre ! Pour sûr, les élèves
ne ressortent pas indifférents d’une
telle visite (Magali Stitelmann).
Aller observer des roses au mois de
mars! Bien sûr! Il y a toujours quelque chose à découvrir: aiguiser l’attention sur des détails, guider l’oeil
là où il faut, comprendre la diversité
de forme et restituer par le dessin.
C’est comprendre qu’une plante sans
fleur et sans feuille est prometteuse, et
que chaque individu n’est à aucun autre
semblable... si l’on se donne la peine d’y
regarder de plus près (Cédric Fawer).
Ils arrivent l’après-midi, déjà préparés
pour la découverte de l’architecture
du musée de l’Ariana, avec son décor
floral peint ou sculpté ainsi que de
ses collections d’objets. Je peux alors
poser cette question aux élèves : « Comment les céramistes et les peintres
sur céramique d’époques et de pays
divers se sont-ils exprimés sur divers
objets ? ». La réflexion les guidera
ensuite vers leur propre réalisation d’un
carré de céramique ( Sabine Lorenz).
Le programme «les arts et l’enfant » est
téléchargeable: www.edu.ge.ch/ep/art/
Conservatoire et Jardin botaniques de
la Ville de Genève (CJB), Musées d’art
et d’histoire (MAH), Département de
l’Instruction publique (DIP)
l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – p a g e 1 7
Quand les élèves
deviennent enseignants…
es élèves du Collège Voltaire en
option spécifique biologie 2e année,
encadrés par un doyen passionné
et son équipe, ont investi notre exposition
annuelle pour une aventure didactique pleine
d’émotions. Au cours d’une première journée,
ils ont été accueillis par des spécialistes qui
y travaillent et découvert les collections et les
missions de notre musée vivant.
pour leur course d’école de fin d’année. « C’est
à refaire, mais avec plus de temps pour approfondir » conclut M. Roelant, doyen au Collège
Voltaire.
Magali Stitelmann
Médiatrice scientifique
Ces jeunes ont alors entrepris de transmettre
leur intérêt pour la biologie de façon ludique et didactique à des plus jeunes. Notre
médiatrice scientifique et leurs enseignants
les ont initiés et guidés au fil du processus de
conception et création d’une séquence, puis
nous avons organisé des dates d’accueil pour
petites classes. Nous avons aussi compté avec
la complicité des enseignants du primaire qui
ont accepté de jouer le jeu avec leurs classes
Agendas -Programmes 2010
ATELIERS VERTS
03.03 Succulentes ou cactus?
05.05 Merci Maman !
10.03 Laboratoire sous les
palmiers
12.05 Je réalise un cadeau
pour la Fête des Mères
17.03 Viens bricoler pour les
oiseaux !
19.05 Un jardin pour les insectes
24.03 Cultivons des plantes
qui sentent bon
14.04 Mon herbier des champs
(1) récolte et séchage
IN-EX SITU
26.05 1 + 1 = 1, une addition qui
est juste... chez les lichens
IN-EX SITU
02.06 Des plantes miniatures:
les mousses sous la loupe
IN-EX SITU
21.04 A la découverte de
l’étonnant micromonde
09.06 Attention danger!
Tout n’est pas bon
à cueillir et à manger!
28.04 Mon herbier des champs
(2) réalisation d’un herbier
16.06 Les Envahisseurs aux portes
du Jardin botanique!
Toujours plus
de succès !
es CJB ont accueilli encore plus d’enfants au
cours de la saison 2008-2009 des Ateliers verts
du Jardin botanique. Les différentes actions entreprises, comme la présence en semaine et le week-end de
médiateurs au Pavillon d’accueil, une collaboration plus
soutenue avec nos partenaires, une diffusion plus large
du programme, sans oublier le soutien des médias, ont
permis de toucher un public toujours plus nombreux.
IN-EX SITU
Espérons que la rentrée 2010 saura rivaliser avec la
précédente.
IN-EX SITU
Inscriptions au 022 379 70 68 (UNI3) mardi et vendredi de 9h30 à 11h30
programme et bulletin d’inscription:www.ville-ge.ch/cjb
Gisèle Visinand
Coordinatrice
p a g e 1 8 – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues
La Nuit de la science 2010 aura lieu autour de la Villa Bartholoni
( actuel Musée d’Histoire des sciences ) les 10 et 11 juillet 2010.
Le thème prometteur choisi pour cette 10e édition est «Extrêmes limites»
in
ex
SITU
Didier Roguet Conservateur
es CJB y participeront comme d’habitude avec des propositions,
actives et interactives, autour de la biodiversité, son comptage
et sa conservation. Cette Nuit sera un des volets des activités que les CJB
dérouleront en 2010 pour leurs publics sous le vocable de IN-EX SITU et
dans le cadre de l’Année internationale de la Biodiversité.
Trois excursions magistrales en mai, juin et septembre, une exposition de photos géantes (4 mai au 17 octobre) et de nombreuses visites
guidées thématiques gratuites, le mardi à l’heure du sandwich ou le
dimanche en fin d’après-midi permettront aux publics genevois de se
faire une meilleure idée des diversités naturelles genevoises, qu’elles
soient sauvages ou domestiquées...
IN-EX SITU est organisé en partenariat avec Pro Natura Genève.
Programme complet de IN-EX SITU, dès le mois de février sur notre
site : www.ville-ge.ch/cjb/
Le public scolaires ne sera pas oublié avec nos Ateliers verts, les Ateliers d’été et un accueil thématique pour les enseignants autour de la
Biodiversité.
A découvrir sur : www.ville-ge.ch/cjb/accueil_educ_env.php
Programme
Nuit de la science
Visites guidées - variations botaniques
nvie de mieux connaître le monde
végétal ? Le travail des botanistes et
des horticulteurs vous intéresse ? Les CJB vous
convient à participer à des visites guidées thématiques les mardi durant la pause de midi.
Ces visites sont organisées par des spécialistes, jardiniers et scientifiques qui vous
feront part de leur passion et vous guideront
à travers les différentes collections et trésors
que renferme notre institution.
13.04 Floraison printanière
08.06 Biodiversité en Corse
20.04 L’herbier de Genève: une
encyclopédie de la biodiversité
15.06 Biodiversité domestique
Les visites ont lieu le mardi de 12h30 à 13h30.
Rendez-vous devant la Villa Le Chêne (ch. de l’Impératrice 1, entrée nord-est du Jardin botanique)
Visites gratuites, sur inscription préalable par
téléphone : 022 418 51 00 ou par email :
[email protected]
28.09 Botanistes et bulldozers
en Afrique tropicale
05.10 Les épiphytes: des plantes entre ciel et terre
27.04 Les serres du Jardin botanique
22.06 Plantes officinales
et utilitaires
04.05 Le rucher du Jardin botanique
29.06 Les Palmiers
12.10 Banque de semences
et culture in vitro
11.05 Jardiner en respectant
l’environnement
31.08 Les arbres de notre
musée vivant
19.10 Explorations & Botanistes
au 19e siècle
18.05 Sauvegarder les plantes rares
de notre région
07.09 Les lichens : le mariage
d’une algue et
d’un champignon
02.11 Herbiers de Genève: une
encyclopédie de la biodiversité
25.05 Fleurs, pollinisation
& biodiversité
01.06 Jardin alpin
14.09 Les mousses
21.09 Les livres de la biodiversité
16.11 La diversité lue dans les gènes
30.11 Du cacao aux épices,
un Noël équitable?
Programme complet disponible sur: www.ville-ge.ch/cjb/visites_guidees_programme.php / Visites du 11 mai au 12 octobre dans le cadre de l’exposition IN-EX SITU
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Fidèle à sa tradition, la Feuille Verte
vous présente une rétrospective
photographique des évènements
marquants de l’année écoulée
Rétrospective
1 L’art et les enfants aux CJB
2 Colloque international sur les perspectives de conservation de la petite massette, organisé à Lullier par les CJB et l’HEPIA: ici Martin Camenisch expose les possibilités de réintroductions aux Grisons (5 fév.)
3 Nouvelle signalétique testée dans le cadre de l’accueil
des publics de l’exposition «Collections d’émotions, émotions de collections»
4 Le nouveau portail des CJB donnant sur l’Avenue de la Paix et la Gare de Sécheron
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5 Marche de l’espoir, affluence et intérêt des marcheurs ! (5 oct.)
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6 Visite institutionnelle de nos collègues du Jardin botanique de Lyon (22 sept).
7 Pâturage de nos moutons sur les talus bordant les voies CFF
du côté du Conservatoire botanique, une première !
8 Vive la mobilité douce! Les vélos doivent néanmoins rester à
l’entrée du Jardin botanique, qui bénéficie d’une interdiction générale de circuler pour le bien-être de ses visiteurs
9 Fréquentation automnale record autour de l’Etang des cygnes, devant la Maison des jardiniers
10La visite nocturne, une ambiance particulière, exclusive
et très prisée de nos publics
annuelle
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émotions de collections
collections d’émotions
1 Un moment de pur bonheur !
7 L’Allée des platanes, écrin ombragé aux illustrations de l’Herbier et de la
Bibliothèque botanique
2 Une nouveauté : le Pavillon d’accueil,
très apprécié du public!
3 Grande fréquentation lors des journées animées par l’Université de Genève
4 Lichens : un pôle plus intimiste
5 Emotions corses dans les Rocailles !
9 Masques africains à l’entrée du pôle consacré à l’exploration botanique
de ce continent
10Artiste au champ : Pierre Baumgart,
au milieu de son installation sur la
gestion différenciée
6 Diatomée « nocturne » sortie des eaux
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8 Une entrée de musée vivant !
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Notre exposition annuelle a obtenu un grand succès
auprès de nos publics. Conçue sous forme de modules,
elle avait l’avantage d’être visitée, consultée ou représentée dans son ensemble ou par partie et a bénéficié
d’une médiation permanente dans un pavillon d’accueil
à l’entrée Place Albert Thomas, soutenue en semaine
par des civilistes et le week-end par des étudiants. Nos
publics ont apprécié cette expérience novatrice.
Une entrée différente, le pavillon d’accueil, une pergola fleurie et évolutive spectaculaire lui ont en outre
conféré un attrait particulier et surtout, nous l’espérons, la perception pédagogique, pour nos publics,
d’entrer dans un musée vivant. Cette transformation de
notre entrée principale devrait induire une vision différente des CJB: musée vivant à visiter, à explorer, mais
aussi et surtout à respecter.
Jaillissement des émotions d’une part, interprétation et
respect de la collection d’autre part. Cette exposition,
montée en collaboration avec l’Université de Genève,
dans le cadre de son 450e anniversaire et avec son Centre national de compétences et de recherches en sciences affectives, a accueilli de nombreux visiteurs lors
de ses 5 mois d’existence jalonnés de nombreux événements que retrace cette rétrospective photographique.
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Projet « flore de la caatinga -paraiba » :
Le renforcement d’un partenariat
Inventaire de la flore et des connaissances ethnobotaniques
Renforcement des programmes d’éducation environnementale et ethnobotaniques
Les collections scientifiques de plantes jouent un rôle fondamental
dans l’inventaire de la biodiversité. Elles fournissent le matériel pour
des études taxonomiques, pour le suivi de l’histoire de la science
botanique, l’évolution de la flore et l’histoire des chercheurs
impliqués dans la taxonomie des plantes
l existe trois herbiers à
Paraiba : deux d’entre
eux sont gérés par l’Université Fédérale de Paraiba (l’herbier
du Prof. Lauro Pires Xavier à João
Pessoa-PB avec une collection de
plus de 17000 spécimens, principalement du biôme de la forêt atlantique
et l’herbier du Prof. Jayme Coelho
à Areia-PB dans la micro-région
humide de «Brejo de Altitude» avec
une collection de plantes concentrée
sur les espèces de la «Mata de Brejo
de Altitude» locale - c’est-à-dire de
forêt tropicale d’altitude humide ). Un
troisième herbier est géré par l’Université Fédérale de Campina Grande
( UFCG ); c’est l’herbier du milieu
semi-aride de Paraiba. Ce dernier
herbier créé récemment et localisé à
Patos-PB, compte avec une collection
de 700 exsiccata, principalement de
la forêt tropicale sèche, connue localement comme Caatinga, un type de
végétation exclusif à la région semiaride du nord-est du Brésil. La plupart des arbustes et arbres de la forêt
Caatinga perdent leurs feuilles au
début de la saison sèche ( entre 6 et 8
mois sans précipitations) et composent une mosaïque de végétation très
riche. Cet herbier est partiellement
numérisée (400 exsiccata) et sera
mise à disposition sur internet ; toutefois des difficultés techniques et de
gestion ont ralenti ce processus.
Cet herbier devrait être amélioré.
Des projets en partenariat entre des
institutions nationales et interna-
Prof. Olaf Bakke
Université de Patos (N-E. brésilien)
Coordinateur du projet de coopération
Traduction
Didier Roguet
Magali Stitelmann
tionales pourraient contribuer à cet
objectif, en associant la proximité
à la flore locale, d’une part, avec
la connaissance et la tradition de
constitution de collections botaniques, d’autre part.
L’Université Fédérale de Campina
Grande ( UFCG ) et les Conservatoire
et Jardin botaniques de la Ville de
Genève ( CJB ) sont tous deux intéressés par la flore de la Caatinga.
Une collection de 700
exsiccata de la Caatinga
Pour cette raison, ces institutions
ont signé un accord de coopération
en 2006, et travaillent ensemble
depuis juillet 2006 autour d’un projet d’une valeur approximative de Fr.
30 000.–, financée par l’UFCG ( Fr.
15000.– ) et les CJB ( Fr. 24 000.– ).
De ce projet est issu un Jardin ethnobotanique à Patos-PB, un programme d’éducation environnementale développé pour les élèves
des écoles élémentaires de Patos et
des environs, un livre sur les plantes
médicinales qui doit être publié prochainement et l’herbier déjà mentionné ci-dessus (herbier du milieu
semi-aride du Paraïba).
Le Jardin ethnobotanique offre une
infrastructure ( barrières et irrigation) pour les plantes médicinales,
vétérinaires et utilitaires cultivées.
Des plantes herbacées et des pérennes vétérinaires utilisées par la
Une planche du nouvel herbier de la
Caatinga (Croton campestris St. Hil.)
population locale y sont déjà présentes. Ce Jardin devrait compter sur un
jardinier à plein temps pour améliorer la qualité et la quantité des espèces de cette collection vivante et afin
d’offrir une information de qualité
sur le sujet des plantes médicinales
et vétérinaires à ses visiteurs. Bien
sûr, le Jardin ethnobotanique est le
lieu privilégié pour les activités de
plein air du programme d’éducation
environnementale.
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Implication des étudiants dans la gestion quotidienne de l’herbier
Solanum paniculatum (Jurubeba) un fébrifuge et digestif local
Le programme d’éducation environnementale comprend des conférences
sur la forêt Caatinga et les plantes vétérinaires, la distribution de plantons,
et des visites pour les élèves et pour le
grand public. La mise en place d’un
sentier d’interprétation de la Caatinga,
dans le fragment de forêt qui jouxte le
Jardin ethnobotanique, aiderait grandement le programme d’éducation. Ce
fragment de forêt sera enrichi avec des
plantes indigènes clairement identifiées. Le sentier comprendrait deux
lieux de repos ( bancs et eau potable )
et d’interprétation par des guides.
Le livre sur les plantes vétérinaires
présente les principes de base de l’utilisation des plantes médicinales pour
le contrôle de maladie des animaux
domestiques, et la description de quelques plantes médicinales, la préparation de médicaments, et des données
expérimentales montrant l’efficacité
de ces produits pour le contrôle d’endoet d’ecto-parasites et des maladies des
animaux domestiques.
Après deux ans de coopération UFCG/
CJB autour de ce projet, l’objectif de
la phase actuelle sera d’agrandir la
collection de l’herbier du milieu et
semi-aride du Paraiba, de terminer
la numérisation et sa mise à disposition sur Internet et de produire du
matériel éducatif spécifique pour le
mettre à la disposition des communautés paysannes.
Le succès de cette nouvelle phase
serait favorisé par l’engagement
d’un jardinier à plein temps pour
l’entretien du Jardin ethnobotanique et du sentier d’interprétation
Le Jardin ethnobotanique
offre une infrastructure
pour les plantes
médicinales, vétérinaires
et utilitaires
de la Caatinga; par l’implication de
jeunes étudiants à collaborer aux
activités quotidiennes de l’herbier,
aux expéditions de récolte et aux
activités du programme d’éducation
(cours, conférences, accueil des visiteurs, visites guidées, etc.). Concrè-
tement, pour cette phase, l’UFCG
s’engagerait à acquérir de l’équipement, à engager un jardinier et six
jeunes étudiants pour deux ans;
les CJB contribueraient à financer
le programme d’éducation, la mise
en place du sentier d’interprétation
de la Caatinga, et des actions de
récolte et de maintenance de matériel d’herbier.
Concernant ce dernier point, les
CJB pourraient contribuer avec des
missions techniques à Patos, afin
de discuter et évaluer les méthodes
d’herborisation, de stockages des
échantillons, de valorisation et de
diffusion populaires du savoir ethnovétérinaire.
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Un livre clé pour le Paraguay :
«Plantes médicinales du Jardin
botanique dA
’ sunción »
Ce livre très attendu (vendeurs, cultivateurs, récolteurs,
utilisateurs, etc.) est enfin sorti de presse le 5 mars 2009.
Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet
EPY – Etnobotanica paraguaya, parrainé
par les Municipalités d’Asunción et de Genève
Ana Pin & Gloria Cespedes
Association EPY – Asunción
Traduction Didier Roguet
e livre présente quelque
309 espèces (209 autochtones et 100 exotiques)
qui forment une bonne partie de la
collection de plantes médicinales
conservée dans le Jardin botanique de
la Ville d’Asunción ( Paraguay). Elles y
sont cultivées et multipliées avec l’aide
des Conservatoire et Jardin botaniques
de la Ville de Genève ( CJB ). Les plantes
médicinales sont très utilisées par la
population paraguayenne, en toutes
saisons, en particulier en les incorporant dans la boisson traditionnelle et
nationale: le maté (infusion chaude )
ou le téréré (macération froide ), à
base de «yerba maté» ( Ilex paraguariensis). On les utilise aussi, seules, en
infusion froide ou chaude et dans de
nombreux produits fabriqués par les
tradipraticiens et la pharmacie traditionnelle ( pommades, sirops, savons,
huiles, etc.). Le livre comporte 444
pages en quadrichromie. Chaque espèce
décrite est illustrée par un dessin original
et une photographie. Il est mentionné sa
distribution locale, son habitat, son origine, le degré de menace qui pèse sur elle
et ses usages populaires. La composition
chimique, les principes actifs intéressants
et les propriétés pharmacologiques ont
été compilés par le Laboratoire de pharmacognosie de la Faculté de pharmacie
de l’Université de Genève.
La cérémonie de lancement de
l’ouvrage, dans l’Institut de Santé nationale à Asunción, a été réalisée conjointement par la Municipalité d’Asunción,
l’Association Etnobotanica paraguaya
(AEPY ) et l’Ambassade de Suisse au
somme d’informations ethnobotaniques
figurant dans cet ouvrage. Actuellement, le livre est disponible au Paraguay dans les principales librairies, les
bibliothèques publiques, municipales
et nationales. Il peut être acheté sur le
site : www.librerio.com.py et au Botanic-Shop des CJB, où quelque exemplaires ont été déposés.
Paraguay. Plus de 100 personnes ont
assisté à l’événement qui a été suivi
d’un apéritif offert par l’Ambassadeur
de Suisse, Emmanuel Jenni. Dans son
discours, ce dernier mentionna que la
sortie de ce livre était un événement
Les plantes médicinales
sont utilisées par la
population paraguayenne,
en particulier dans le maté
majeur dans le cadre de la coopération
suisso-paraguayenne et personnellement depuis sa nomination au poste
d’Ambassadeur résident au Paraguay.
Le coordinateur scientifique du projet, Didier Roguet ( CJB ), assista à la
cérémonie et pris la parole, représentant la direction des CJB. Le directeur
du Jardin botanique d’Asunción, M.
Nelson Scappinien fis de même pour
la Municipalité d’Asunción. La présidente d’AEPY ( Grisela Marin) et Ana
Pin ( directrice exécutive de AEPY )
présentèrent le travail réalisé et son
importance au niveau national.
Les auteurs de l’ouvrage sont: Ana Pin,
German Gonzalez, Giselda Marin, Gloria Cespedes, Sylvain Creton, Philippe
Christen et Didier Roguet. Les dessins
sont l’œuvre d’Enrique Ortiz Oliver.
Le livre a obtenu le soutien financier
de la Croix Rouge Suisse et de son programme en Amérique du Sud, ainsi
que de l’Organisation panaméricaine
de santé ( OPS ). Il a été considéré
comme «un apport scientifique de
valeur...» selon la résolution No.79/09
du Ministère de la Santé paraguayen et
décrété d’intérêt touristique national
par le Secrétariat national du tourisme
(résolution : 369/109 ).
Le livre a été distribué largement au Paraguay aux communautés des marchés
(vendeurs) et paysannes ( cultivateurs
ou récolteurs) qui ont largement contribué par leur savoir à la constitution de la
Une assistance nombreuse lors du lancement du livre en
mars 2009 à Asunción
La couverture de l’ouvrage en vente
dans notre boutique au prix de Fr. 50.–
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Soutenu depuis 10 ans par les Conservatoire et Jardin botaniques
de la Ville de Genève, le Centre d’Education Environnementale du
Parc de Hann à Dakar est un exemple concret et fonctionnel de
centre d’éducation ciblé sur l’environnement.
Visite officielle de janvier 2009
e personnel du Centre d’Education
Environnementale du Parc de Hann
à Dakar, payé par le gouvernement
sénégalais, travaille avec toutes les composantes
du système scolaire allant de la maternelle à l’université, en formant une trentaine d’enseignants et
environ mille cinq cent élèves chaque année.
Cette année, avec l’appui des CJB, le CEEH a
produit un Guide pédagogique imprimé en
trois cent exemplaires, compilant l’ensemble
des activités pour les enseignants proposées
par le CEEH. Il s’adresse aussi aux animateurs et les moniteurs intervenant dans le
domaine de l’éducation environnementale
en Afrique subsaharienne. Ils y trouvent des
fiches pédagogiques sur les différents thèmes
abordés et pouvant être photocopiées pour
les élèves lors des activités. Le CEEH a éga-
Coopération
Altine Traoré
Coordinatrice du CEEH
Parc de Hann - Dakar
Le programme
des CJB pour l’éducation
environnementale
au sénégal se développe
Lancement en musique du Guide pédagogique environnemental
lement produit en 2009 une bande dessinée
environnementale pour la petite enfance en
collaboration avec le gouvernement sénégalais et les CJB.
Pour la remise des documents pédagogiques
aux autorités sénégalaises (Ministères de l’Environnement et de l’Education Nationale), une
invitation a été envoyée aux CJB par le Ministère de l’Environnement. Les CJB y ont répondu
favorablement et, fin janvier 2009, une délégation genevoise composée de M. Boris Drausak,
Co-Directeur du Département de la Culture, M.
Pierre-André Loizeau, Directeur des CJB, et M.
Didier Roguet, Conservateur aux CJB et responsable scientifique du projet, s’est rendue à Dakar
durant une semaine. Une cérémonie a été organisée à cet effet. Le guide pédagogique a été distribué aux enseignants des classes de CE2 et CM1
des écoles encadrées par le CEEH, mais aussi aux
partenaires proposant des activités d’éducation
environnementale comme la Direction des Parcs
Nationaux (Parc des Iles de la Madeleine, Parc
des Oiseaux de Djoudj) et/ou intervenant dans
le domaine de l’environnement (le COSAPERE,
la DDC au Burkina, la GTZ, les Ambassades de
Suisse et de France, etc.). Pour ce qui est de la
bande dessinée, les deux mille cinq cent exemplaires ont été remis à l’Agence Nationale de la
« Case des Tout Petits», un programme présidentiel décentralisé pour l’environnement, chargée
de les redistribuer dans tout le pays.
Après Dakar, un Centre d’Education
Environnementale pour Saint Louis ?
L’exemple de Hann a poussé les autorités municipales de Saint Louis à solliciter le CEEH et les CJB
pour, d’une part, réhabiliter une partie du Jardin
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le CEEH a produit un guide
pédagogique compilant l’ensemble
des activités pour les enseignants
d’essai historique pour abriter un jardin ethnobotanique (voir photo) et d’autre part promouvoir une culture scientifique et environnementale
chez les élèves et étudiants par la mise en place
d’un centre d’éducation à l’environnement.
Après avoir rencontré les responsables de l’Agence
de Développement Communal de Saint Louis,
puis ceux de l’Institut Sénégalais de Recherche
Agricole (ISRA, rattaché au ministère de l’agri-
culture), la délégation a visité le Jardin d’essai. Ce
jardin est l’un des plus anciens jardins du Sénégal. Il a été créé en 1878 essentiellement pour
l’acclimatation des espèces fruitières comme
les orangers, les pamplemoussiers, les mandariniers. Une cocoteraie qui existe toujours, avait
aussi été installée. Comme cela a été bien souligné par le Directeur de Cabinet du Ministre de
l’Environnement, en recevant la délégation suisse,
la conservation de la biodiversité sous toutes ses
formes, est devenue actuellement une nécessité
vu les différentes menaces qui pèsent sur nos ressources naturelles. Il a aussi relevé l’importance
des jardins ethnobotaniques comme vecteur
informatif et éducatif. J’ajouterai qu’un autre cen-
tre d’éducation environnementale dans une autre
capitale régionale du pays, aiderait le Ministère
de l’environnement à atteindre un des objectifs
de sa politique environnementale qui est la «Promotion des comportements citoyens en faveur de
l’environnement». Un objectif cher à l’autorité qui
appuie ses partenaires suisses et européens, afin
de multiplier l’exemple de Hann à travers toutes
les capitales régionales du Pays.
Pour la pérennité des activités menées avec les
CJB, un partenariat multipartite a été mis en
place avec la prise en charge des salaires du
personnel et l’appui en matériel par le Ministère
de l’Environnement et la Ville de Saint Louis.
Publications
dans le cadre des projets des CJB de coopération au Sud
«Especies utiles de la flora
paraguaya : frutos comestibles»
«Plantas medicinales
del Jardin botanico de
Asunción»
( brochure A4 / 54 p. / quadrichromie )
( espagnol / 444 p. / quadrichromie )
Cette brochure présente 45 espèces avec de
multiples photographies en couleur. Le choix
de ce premier volume s’est porté sur les espèces
fruitières natives sauvages consommées par les
populations locales. Ce travail original décrit la
plante, son environnement, les utilisations des
fruits et du reste de la plante, s’il existe. Ce petit
guide est une production de AEPY ( Asociacion
Etnobotanica Paraguaya ) avec l’aide des Municipalités d’Asunción et de Genève ( Suisse ).
L’usage de ce guide pratique et technique est
destiné à une large palette de lecteurs potentiels.
Il présente 309 espèces de plantes médicinales,
utilisées au Paraguay, cultivées et conservées au
Jardin botanique d’Asuncion ( capitale du Paraguay). Il présente des informations originales,
botaniques, culturales et ethnobotaniques, avec
un dessin original et une photographie pour
chaque espèce. Il met l’accent sur les plantes
menacées et les usages populaires. Les propriétés
pharmacologiques et la composition chimique
sont mises en évidence afin de les confronter
au savoir populaire. Ce guide, unique pour le
Paraguay, est une production du projet «Etnobotanica paraguaya » conduit par les Municipalités
d’Asunción et de Genève ( Suisse ), avec l’appui
technique de leurs jardins botaniques respectifs.
Il a été élaboré par l’Association AEPY
( Asociacion Etnobotanica Paraguay).
Centre d’éducation environnementale de Hann / Dossier pédagogique
Fonctionnel depuis 2003, le centre d’éducation est basé dans les Parcs Forestier et Zoologique de Hann, Dakar,
géré par la Direction des Eaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols. Situé dans un poumon vert pour
la Ville de Dakar, il est vite devenu une ressource pédagogique pour les écoles dakaroises. Objectifs : diffuser
les connaissances sur la diversité végétale pour contribuer à sa conservation; améliorer les conditions de vie
des habitants par une approche environnementale. Le dossier pédagogique destiné à être largement copié et
reproduit est sorti en janvier 2009.
Plus d’information sur ces publications sur le site des CJB à la page: www.ville-ge.ch/cjb/cjb_cooperation_plant_med.php
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Partenaires
La botanique
les yeux bandés
Christine Vaz Coordinatrice AAJB
ette année, en plus des
traditionnels cours sur
la détermination des
plantes à fleurs et les champignons,
qui réunissent un public varié de
niveau débutant à connaisseur,
vous avez pu participer à une introduction à la botanique pour les
aveugles et mal-voyants, activité
qui était ouverte aux voyants à la
condition de porter un bandeau.
On admet généralement que la botanique est une affaire de voyants : comment, en effet, reconnaître une plante
sans utiliser ses yeux ? Nous oublions
facilement les autres sens que l’on
pourrait pourtant mettre à contribution: tout d’abord le toucher, puis
l’odorat ainsi que le goût.
C’est ainsi que nous avons concocté un
après-midi de botanique différent, où
vous avez appris que certaines familles
de plantes ont une tige carrée, d’autres
ont des nœuds renflés, que les feuilles
peuvent être opposées ou alternes sur
les tiges. Que les fruits ont quelquefois des formes extravagantes, qu’ils
peuvent sonner creux ou qu’ils pèsent
parfois 20 kilos. Que la famille des
Rutacées (famille comportant entre
autres les agrumes) recèle des trésors
de parfums: la délicate fleur d’oranger,
le simple zeste de citron, la bergamote
qui est une référence dans le monde
des arômes. Vous avez pu vous-même
élaborer un arôme de fraise et goûter à
de savantes préparations à base d’huiles essentielles d’agrumes.
En bref, vous avez fait de la botanique, les sens en éveil. Et à vous
entendre rire de plaisir, nous sommes assurés d’avoir bien employé cet
après-midi.
la Fondation auxiliaire du Conservatoire botanique
Les activités des Conservatoire et Jardin botaniques sont soutenues depuis
1928 par la Fondation auxiliaire du Conservatoire botanique
Pierre-André Loizeau Directeur
Patrick Perret Conservateur
es statuts de la Fondation auxiliaire
du Conservatoire botanique stipulent
que «cette fondation a pour objet de
maintenir par des acquisitions les herbiers et la
bibliothèque du Conservatoire au niveau des exigences de la Science et de contribuer aux frais
des publications que le Conservatoire édite ».
Les membres du Conseil de la Fondation auxiliaire voient ainsi leurs compétences s’élargir, puisqu’en plus d’attribuer des fonds à la
bibliothèque pour des acquisitions ou pour
des restaurations d’ouvrages, ils vont attribuer
des bourses pour des travaux scientifiques et
des prospections botaniques des CJB.
La Fondation a été créée en réaction aux difficultés budgétaires que la Ville de Genève
rencontrait dans les années vingt pour assumer le développement des collections, en particulier les acquisitions courantes de livres et
de périodiques. Il fût décidé de la doter d’un
capital de Fr. 200 000.–. L’International Education Board de la Fondation Rockfeller versa les
deux tiers de cette somme. Et des souscripteurs
privés genevois et étrangers, principalement
américains, réunirent le solde, très important
pour l’époque, en neuf mois seulement. Les
intérêts couvraient intégralement les acqui-
sitions courantes de la bibliothèque, soit par
exemple 300 volumes en 1930. Mais le capital
restant inchangé jusqu’à aujourd’hui, ses intérêts n’ont plus assumé qu’une partie de plus en
plus accessoire des besoins de la bibliothèque.
Heureusement les finances de la Ville se sont
suffisamment améliorées depuis cette période
pour que les acquisitions soient assurées, sans
interruption dans les séries. Ainsi en 2005, la
Fondation auxiliaire a pu soutenir les activités
de la bibliothèque à hauteur de Fr. 8 000.–,
pour un budget d’acquisitions annuel Ville de
Fr. 240 000.–.
Dans le courant de cet été, dans le cadre du
transfert de la Fondation J.-M. Aubert au Valais
(voir l’article «Au revoir Flore-Alpe, bonjour La
Linnaea » en page 8), une somme d’un peu plus
de Fr. 100 000.–, destinée aux activités scientifiques des CJB, a été transférée à la Fondation
auxiliaire et est venue s’ajouter au capital initial.
La Fondation auxiliaire n’entend pas en rester
là. Elle a édité une brochure de présentation
afin de réunir des fonds qui puissent assurer
un soutien plus important aux CJB. Nous aimerions ici remercier très sincèrement les membres du Conseil de fondation pour leur soutien
et leur engagement bénévole : Dr Gabriel de
Candolle, président, M. André Hoffmann, trésorier, Me Alfred Necker, membre, M. Patrice
Mugny, conseiller administratif, membre, M.
Alexis Barbey, membre.
l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – p a g e 2 9
Biodiversité
pour tous
par l’utilisation
et sans frontières !
150 anciennes variétés de pommes de terre et de légumes
ProSpecieRara condamnées à disparaître bientôt ?
Denise Gautier Coordinatrice ProSpecieRara-Suisse
a roue tourne, et pas
toujours dans le sens
espéré. L’an dernier,
avec «Sacrée patate» nous vous présentions nos projets de conservation
d’anciennes variétés de pommes de
terre. Cette année, en raison d’une
volonté d’adéquation au modèle
européen qui entraîne une interprétation plus stricte des dispositions
légales, cinq d’entre elles sont interdites de commercialisation.
Cette application met en péril tous nos
efforts de conservation par l’utilisa-
tion et risque d’avoir des conséquences désastreuses sur l’offre variétale et
notre souveraineté alimentaire. Que
reproche-t-on à nos variétés? Elles
ne sont pas assez productives et non
originaires de notre pays. Mais les
variétés ne se sont jamais arrêtées
aux frontières. De tous temps, elles
ont été commercialisées au-delà du
territoire national, faute de quoi nous
ne cultiverions aujourd’hui que des
pois ou des fèveroles et nous devrions
nous passer de légumes devenus
incontournables, à commencer par
la pomme de terre ou la tomate.
Pour en savoir plus nous vous invitons
à consulter le site de notre campagne
«Biodiversité-pour-tous» et, comme
plus de 10 000 personnes, à vous inscrire sur notre liste de solidarité. Je ne
doute pas que vous le fassiez, car nos
produits, vous les appréciez !
Rara. Un acte important, car c’est
la consommation de ces produits
qui permet de dynamiser l’écoulement et par conséquent l’élevage ou
la culture – donc la sauvegarde – de
ces animaux de rente menacés ou
végétaux oubliés.
Vous nous en avez donné la preuve
lors du brunch que nous avons
organisé dans le cadre de la fête du
Solstice d’été des CJB. Vous étiez nombreux, bravant la bise, pour déguster
pas moins de 13 produits issus de
producteurs et éleveurs ProSpecie-
Encore merci pour votre soutien et
votre rôle de «Consomm’Acteur » !
Plus d’informations sur :
www.prospecierara.ch
www.biodiversité-pour-tous.ch
Le logo de notre campagne
« Biodiversité-pour-tous»
Des consomm’acteurs conquis par nos
produits lors du brunch du Solstice d’été
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Brèves - brèves - brèves - Brèves - brèves - brèves - Brèves
Prix pour
Gestion
climatique
automatisée
nos apprenties
Une reconnaissance de notre action
en matière de formation
des serres
n nouveau système informatique, relié à différentes sondes placées dans et sur les serres,
permet désormais un meilleur contrôle automatique
de leur climatique.
Il permet de gérer de manière différenciée les
températures de chauffage, l’ouverture des ouvrants,
la fermeture des ombrages et les brumisations.
Des réglages judicieux devraient permettre des
économies d’énergie.
e 1er octobre 2009 à l’Arena, lors de la cérémonie
présidée par M. Charles Beer, Conseiller d’Etat, un prix
spécial du Conseil d’Etat récompensant les 10 meilleurs
apprentis du canton de Genève, toutes professions confondues,
a été décerné à Myriam Delavy, gardienne d’animaux.
Sarah Rime, qui vient d’obtenir le même CFC, a reçu le prix
du Rotary Club au cours de la même cérémonie. Bravo aux
apprenties et au maître d’apprentissage !
Energie Verte aux CJB
Donnant suite aux propositions des CJB et dans le cadre de sa politique
de développement durable, le Service de l’énergie de la Ville de Genève
a diligenté plusieurs réalisations très intéressantes aux CJB en 2009 :
Z Une chaudière à bois déchiqueté, couplée à une chaudière à gaz
de sécurité, remplacera l’actuel chauffage au mazout ; ce système
bénéficie des dernières technologies et limite au maximum les
émissions de particules ( conforme aux normes 2010 ). Il servira
pour tous les bâtiments (sauf la Console et la Serre tempérée).
Le bois proviendra de notre propre production mais surtout de celle
du SEVE.
Z Une centrale photovoltaïque de 220 m (25 KWh) a été installée
2
Z
sur le toit de la Maison des Jardiniers en fin d’automne ;
elle produira un tiers de notre consommation annuelle
Dès cet automne, les CJB sont raccordés au réseau Genève-LacNations ( production de chaleur et de froid par un réseau de transport
et de distribution de l’eau du lac pour les bâtiments du quartier) afin
de récupérer l’eau retournant au lac pour l’arrosage des serres.
l a feuille verte – J O U R N A L D E S C O N S E R V A T O I R E E T J A R D I N Bot a ni q ues – N ° 4 0 – d é c e m b re 0 9 – p a g e 3 1
Conservatoire & Jardin botaniques – Case postale 60 – Chemin de l’impératrice 1 – CH-1292 Chambésy/Genève – Tél. 022 418 51 00 – Fax 022 418 51 01 – www.ville-ge.ch/cjb/
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