système de droites (géométrie plane) et un système de plans (géométries de l’espace). Les
cinq groupes d’axiomes, listés ci-après, instaurent des relations entre ces différents objets.
1. Axiomes d’association/d’appartenance : traitent des relations entre points, droites et
plans. Postulent par exemple l’existence et l’unicité d’une droite passant par deux points
distincts.
2. Axiomes de distribution : postulent l’existence d’une relation entre points d’une droite
dans la description de laquelle se trouve le mot "entre". Permettent d’établir la notion
de coplanarité, d’alignement . . .
3. Axiomes des parallèles : définissent la notion de parallèle.
4. Axiomes de congruence : postulent l’existence d’une relation dite de "congruence" entre
segments et entre angles. Définissent ainsi la notion de déplacement.
5. Axiomes de continuité : constitué de l’axiome d’Archimède et de l’axiome d’intégrité
linéaire (la géométrie ainsi défini est maximale au sens où elle n’est susceptible d’aucune
extension où tous les axiomes précédents sont vérifiés).
Ce faisant, ils évitent certaines des erreurs logiques qui apparaissent dans les Éléments d’Eu-
clide, notamment l’absence chez ce dernier de la définition d’égalité ou de congruence de
segments et d’angles, de même que le caractère implicite des méthodes de reports d’angles
ou de segments. Ces questions sont notamment réglées dans la section consacrée aux axiomes
de congruence.
2.1.2 Structure logique du système de Hilbert
Le problème logique sous-jacent Un des passages les plus frappants du livre d’Hilbert
est le second chapitre, consacré à la non-contradiction et à l’indépendance des axiomes,
passées sous silence dans l’ouvrage d’Euclide. Ce souci d’asseoir ce projet sur des bases
logiques solides et inébranlables s’inscrit dans un mouvement scientifique et philosophique
commencé pendant la seconde moitié du XIXesiècle : si, pendant des siècles , la géométrie
euclidienne avait été protégé de tout soupçon, les premières tentatives de construction d’une
géométrie non-euclidienne par Lobatchevski interrogent le cinquième axiome d’Euclide : est-il
déductible des quatre autres axiomes ? En d’autres termes, la géométrie des Lobatchevski est-
elle contradictoire ? Se pose alors la question de la structure interne de la mathématique : la
logique d’Euclide était profondément instable ; de nombreux axiomes jamais énoncés étaient
employés de manière récurrente, la plupart des objets n’avaient jamais été définies. . . En
1879, la logicien Gottlob Frege fait de premières tentatives dans le sens d’une formalisation
de la théorie de la démonstration dans son Begriffsschrift et parvient, le premier, à dégager
trois principales propriétés que devrait vérifier toute théorie mathématique :
i) Cohérence : ¬(A∧(¬A))
ii) Complétude : Pour toute proposition Adu système, Aou ¬Aest démontrable. (On parle
d’énoncé décidable.)
iii) Décidabilité : Il existe un algorithme qui pour tout énoncé Adu système, peut vérifier
que Aou¬Aest un théorème du système en un nombre fini d’étapes. On dit que Aest
décidable (on parle d’ensemble décidable).
Au vu des définitions, il est légitime de se demander si la différence entre décidabilité et
complétude est si grande que cela : Considérons le système de calcul des prédicats du pre-
mier ordre (donnée d’un alphabet, de connecteurs logiques,de quantificateurs. . . on l’on ne
quantifie que les variables). Gödel montre en 1929 que ce système est complet mais qu’il
n’est que semi-décidable au sens où aucun algorithme ne permet, pour toute formule F, de
5