Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Aux abords du site d’étude, le Tavignano a creusé très fortement le relief et dessine plusieurs courbes dont le point le plus bas se situe aux alentours de 35 mètres d’altitude. Le fleuve est bordé de part et d’autre par des coteaux extrême- ment abrupts, caractéristique des paysages de gorges. Le Tavignano traverse l’intégralité de la zone d’étude selon un axe principalement nordest sud-ouest. Les reliefs et les cours d’eau convergent tous vers le Tavignano qui évolue à une altitude comprise entre 34 mètres d’altitude et 95 mètres d’altitude. La portion avale du fleuve s’accompagne, ponctuellement, de plateaux presque linéaires et plane à l’instar de celui qui sert de support au site d’étude. L’attitude de ces zones de plateaux varie aux alentours de 70 et 90 mètres d’altitude. Plus au nord et au sud, ce sont des gorges souvent étroites et encaissées qui descendent vers le fleuve. Au nord les reliefs culminent à plus de 550 mètres d’altitude, au sud l’altitude est moins élevée avec des zones qui culminent aux environs de 475 mètres. Le paysage est fortement conditionné par le relief. Cette présence assez rapprochée de zones très élevées limite considérablement les vues lointaines. Le plus souvent le regard bute sur un coteau ou un sommet. Les seules vues lointaines, lorsqu’elles existent, sont orientées dans le sens de la vallée. Nous sommes ainsi confrontés à des reliefs particulièrement marqués et des sommets qui culminent à plus de 542 mètres d’altitude. La particularité de ce paysage réside dans des pentes très marquées avec des vues qui sont stoppées nette par les lignes de crêtes. Photo 4 : Vue depuis le premier plateau du site en direction des paysages situés au nord de la nationale. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 101/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 18 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Carte du relief et des cours d’eau ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 102/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.2.2.3 ORIENTE ENVIRONNEMENT La végétation 4.2.2.3.1 Une végétation variée et omniprésente La végétation investit l’essentielle de la zone d’étude. Elle se décline sous forme de boisements qui ont colonisé toute la partie sud de la zone d’étude, de maquis ou broussailles qui sont présents principalement au nord et à l’ouest de la zone d’étude. Au-delà de cette masse végétale dont les peuplements sont plus ou moins spontanés, certaines portions planes sont en pâturages. Il en est ainsi le long du Tavignano dans sa partie aval. Les grands boisements et les secteurs de broussailles forment des entités particulièrement denses qui donnent à ce paysage au relief déjà très contraignant un caractère de nature presque hostile aux premiers abords. La végétation investit les moindres recoins. En marge de ces peuplements les secteurs de vignes et de vergers contrastent par le caractère très ordonné et maitrisé de ces plantations. Les végétaux sont taillés, entretenus et conduits avec beaucoup de minutie. Cette différence est d’autant plus marquante que les vergers et les vignes sont de couleurs souvent claires quand le maquis arbore des couleurs sombres. Le site se caractérise par une végétation très dense et envahissante qui lui donne un caractère naturel, que les vergers et les vignes viennent quelque peu nuancer. La densité de la végétation associée aux reliefs confère à ce site un caractère de paysage presque sauvage à l’intérieur duquel il semble extrêmement difficile de rentrer. Photo 5 : Au premier plan l’alignement des pieds de vigne contraste avec le caractère naturel et presque sauvage du maquis qui envahit les reliefs. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 103/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 N 0 0,25 500 ORIENTE ENVIRONNEMENT 1 km Figure 19 : Carte de la végétation ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 104/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.2.2.4 ORIENTE ENVIRONNEMENT L’habitat et les routes 4.2.2.4.1 Un habitat éparpillé L’habitat est implanté principalement au sud de la zone d’étude, à proximité de la D 43. À l’inverse, les paysages localisés au nord de la RN 200 ne sont que très partiellement urbanisés. L’habitat se caractérise par des petites unités éparpillées. À proximité du site d’étude, il faut noter la présence, sur le plateau à l’est, de la ferme de Saint Georges ; au nord de la nationale du hameau de Quarcio et d’une maison isolée dont l’accès s’effectue directement par la nationale. 4.2.2.4.2 Un réseau routier contrasté La zone d’étude est traversée d’est en ouest par la nationale 200 qui suit de manière presque systématique le tracé du Tavignano. Cette route relativement large permet un accès aisé malgré des reliefs souvent importants. Au sud, par-delà la ligne de crête et la ligne de partage des eaux, la D 43 permet de desservir les paysages et les territoires situés au sud. Cette route sinueuse s’appuie sur le relief pour desservir l’habitat qui est plus nombreux sur ce secteur. La dernière route évolue à l’est du secteur d’étude. Elle permet de relier la route nationale N200 aux territoires plus au nord. Cette route, à l’image de la D 43, épouse les moindres mouvements du relief pour accéder au sommet et ensuite basculer de l’autre côté de la montagne. Ni les routes ni l’habitat ne sont développés dans ce territoire où le caractère sauvage et naturel prédomine. Photo 6 : Au premier plan l’alignement des pieds de vigne contraste avec le caractère naturel et presque sauvage du maquis qui envahit les reliefs. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 105/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ORIENTE ENVIRONNEMENT 106/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.2.2.5 ORIENTE ENVIRONNEMENT Synthèse : les grandes structures du paysage 4.2.2.5.1 Un paysage dense, au relief marqué et au caractère naturel et sauvage affirmé Le site d’étude s’inscrit dans un environnement marqué par des sommets abrupts, une végétation omniprésente, et un fleuve qui a entaillé profondément le sol pour évoluer au sein de gorges pro- fondes au fond relativement plat. Les regards sont très vite stoppés nets par la ligne de crête en dentelle des sommets et seules quelques échappées visuelles dans le sens de la vallée permettent d’appréhender des paysages très éloignés. Ainsi, en de rares endroits, il est possible de distinguer les sommets souvent enneigés qui sont situés plus à l’ouest. La description faite par Flaubert lors de son voyage dans les années 1848 de ce paysage ne semble pas vraiment différente de ce qui existe aujourd’hui : « Tout le pays est couvert de montagnes et les chemins montent et descendent, de sorte qu’on est enfoui dans des gorges et des maquis ; tout à coup, le paysage change comme un tableau à vue et un autre horizon apparaît. » Gustave Flaubert, Voyage dans les Pyrénées et en Corse, 1848. Photo 7 : Les vues lointaines lorsqu’elles existent sont cadrées et orientées dans le sens de la vallée. Cette vue illustre la qualité des paysages, et son caractère naturel, presque sauvage où les habitations se font très rares. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 107/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 20 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Carte de synthèse des territoires ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 108/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.2.3 Le paysage à l’échelle du site 4.2.3.1 Détermination du périmètre d’étude 4.2.3.1.1 À l’échelle du site : objectifs L’enjeu premier du présent chapitre est de décrypter et comprendre le site et ses abords proches afin d’être à même de réaliser un projet d’aménagement en cohérence avec la structure paysagère en présence. L’analyse paysagère à cette échelle doit donc faire ressortir un certain nombre d’informations : • les éléments « géographiques » constitutifs du paysage [ topographie / hydrologie ] • les éléments « naturels » constitutifs du paysage [ boisements, trame bocagère ] • les éléments « construits » constitutifs du paysage [ urbanisation / réseaux viaires ] • Synthèse de l’analyse paysagère à l’échelle du site [ éléments structurants du paysage ] Le périmètre d’étude correspond aux limites du site Figure 21 : Carte de localisation du site ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 109/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.2.3.1.2 Les caractéristiques géographiques et naturelles du site Le site d’étude s’inscrit dans la vallée du Tavignano. À cet endroit précis, le fleuve dessine une large boucle qui a donné lieu à une série de plateaux dont la linéarité contraste fortement avec les reliefs habituellement observés. Les limites sud, est et ouest sont marquées par les gorges du Tavignano dont le lit s’inscrit plusieurs dizaines de mètres en dessous. Ici, les limites sont brutales avec des pentes très marquées. Au nord, au contraire la limite du site est gérée par la Nationale qui évolue le long du fleuve, en pied de coteau. Le premier plateau évolue à une altitude moyenne de 130 mètres et le second plateau qui se situe plus au sud au niveau de la boucle du fleuve évolue à une altitude plus basse d’une dizaine de mètres aux alentours de 121 mètres. Le site est moins marqué par des reliefs abrupts que ne peut l’être les territoires situés plus au nord ou au sud. À l’exception du Tavignano, il n’y a pas d’autres cours d’eau pérenne qui longe ou traverse la zone d’étude. La végétation présente sur le site est caractéristique de ce type de milieux et propose un cortège varié d’ambiance. Les zones de plateaux sont pâturées, ainsi que la zone d’accès au site. Les portions les plus élevées, à l’ouest des deux plateaux sont boisées tout comme les limites sud et est du site, côté gorge du Tavignano. Cette densité végétale limite considérablement les vues en direction du site, en particulier pour les secteurs localisés en partie sud. plateau 2 plateau 1 accès nord RN 200 Figure 22 : Vue depuis le chemin d’accès au ranch de chevaux, au nord du site. On distingue parfaitement la topographie du site avec le plateau 1 qui domine largement le plateau 2, et le caractère relativement homogène de ces deux tables presque linéaire et qui contraste avec les paysages de part et d’autre de la boucle du Tavignano. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 110/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 23 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Carte des caractéristiques du site 4.2.3.1.3 Les caractéristiques anthropiques du site Le site d’étude est longé en sa partie nord par la route nationale N 200. Cette route relativement large et passante offre une bonne visibilité des paysages qu’elle traverse. Le site en lui-même n’est ni habité ni construit à l’exception d’une ancienne bergerie qui est située au niveau de l’entrée. De cette construction il ne reste que les murs. Il n’y a pas non plus de route qui traverse le site d’étude. Il existe simplement deux chemins qui permettent l’accès au Tavignano en traversant les deux plateaux. La zone d’étude est à l’image de l’ensemble du paysage dans lequel elle s’inscrit, à dominante naturelle avec de très rares constructions et des chemins limités. Depuis la zone d’étude, le caractère peu construit domine également avec comme seule présence une maison isolée en bordure de route, le ranch et la ferme St Georges. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 111/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 24 : maison isolée Figure 25 : ORIENTE ENVIRONNEMENT le chemin qui traverse le site et qui permet l’accès au Tavignano ranch RN 200 Vue depuis le chemin qui traverse le site, au niveau de l’entrée nord. La visibilité est bonne, même si le regard est arrêté brutalement par la ligne de crête. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 112/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 26 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Carte des secteurs anthropisés du site 4.2.3.1.4 Synthèse des caractéristiques paysagères du site d’étude Un site qui s’inscrit dans un paysage naturel et d’une grande diversité végétale. Un site marqué par deux plateaux très linéaires par opposition à la crête située au nordouest du site d’étude. Ces deux éléments géographiques donnent une échelle au site que le futur projet devra respecter que ce soit en ce qui concerne l’étendue des dômes que leurs hauteurs. Un site conditionné également par la présence des gorges du Tavignano ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 113/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 27 : ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ORIENTE ENVIRONNEMENT Carte des paysages 114/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.2.4 Perceptions visuelles du site 4.2.4.1 Détermination du périmètre d’étude L’analyse paysagère a montré la densité de ce paysage de maquis et de montagne, et mis en exergue l’absence de vues très éloignées et l’impossibilité de voir une ligne d’horizon sans végétation. Ce foisonnement végétal, et l’omniprésence d’un relief très changeant et extrêmes escarpé, créé un paysage avec très peu de vues éloignées et une absence totale de perception du site d’étude au-delà de 2 km. Par conséquent nous n’avons retenu qu’une échelle d’analyse des vues La recherche des points de vue a été réalisée au moyen d’une campagne de prospection au cours de laquelle nous avons sillonné l’ensemble du territoire susceptible d’être impacté par le projet. Ceci afin de retranscrire une vision fidèle des perceptions possibles. L’analyse qui suit se décompose en deux types de vues: celles qui sont ouvertes sur le paysage et qui sont ouvertes sur notre territoire d’étude et celles qui sont fermées et donc sans aucune relation possible avec notre site. L’objectif recherché étant de reconstituer le plus fidèlement possible la façon dont le site peut être perçu Figure 28 : 4.2.4.2 Cartographie indiquant le secteur qui a fait l’objet des prises de vues Analyse des points de vue Les vues analysées sont au nombre de 8 et correspondent au seul secteur en réel contact visuel avec le site. Au sud et à l’ouest, la densité des boisements en place limite considérablement les possibilités de percevoir le site. Les points de vue sont organisés selon deux thématiques principales : les lieux de vie et les axes de circulation ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 115/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 0 8 0 7 0 2 0 6 0 5 0 3 0 4 0 1 N 0 0,25 500 1 km Figure 29 : Carte de localisation des points de vue ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 116/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.2.4.3 ORIENTE ENVIRONNEMENT Analyse des points de vue depuis les lieux de vie 4.2.4.3.1 La ferme Saint George La ferme Saint-Georges qui est implantée à l’est du site sur la rive opposée du Tavignano. Depuis cette habitation les vues sur le site sont importantes. Toute la partie nord du site, et le premier plateau sont visibles. Par contre le deuxième plateau n’est que partiellement visible depuis ce lieu d’autant que l’organisation de la ferme tend à orienter les visibilités vers la nationale et la portion nord et centrale du site. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 117/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 30 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Vue depuis le chemin d’accès à la ferme Saint-Georges Le point de vue est pris à la sortie du bois qui permet l’accès à la ferme. Depuis ce point de vue le site est visible en partie. La végétation qui borde la propriété limite considérablement les vues. Seules les extrémités de la zone d’étude sont visibles. Par contre, à proximité des bâtiments le regard est plutôt orienté en direction du nord-ouest. La végétation située sur cette rive du Tavignano rend difficilement perceptible le site. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 118/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.2.4.3.2 Le Ranch Ce secteur est situé sur les pentes qui dominent la nationale au nord du site. La position en point haut des constructions leur donne une bonne visibilité sur le paysage environnant et notamment le site d’étude. Les deux plateaux sont visibles depuis ce site. Si la visibilité est très bonne, la présence de nombreux arbres fruitiers aux abords des bâtiments et dans les herbages limite les vues très dégagées. Les vues vraiment dégagées et lointaines le sont depuis la route d’accès aux constructions. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 119/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 31 : ORIENTE ENVIRONNEMENT vue depuis le chemin d’accès au ranch Le point de vue est pris à l’endroit où la route effectue un coude. C’est depuis cet emplacement que la vue est la plus globale sur le site. La zone d’accès, les deux plateaux et le boisement situé sur une zone en relief sont tous visibles. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 120/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.2.4.3.3 La maison isolée en bordure de la route nationale N200 Cette habitation est orientée en direction de la ferme Saint-Georges et bénéficie de vues très dégagées sur tous les paysages situés plus au sud. Cependant, la présence d’un alignement d’arbres fruitiers le long de la nationale, au niveau de la maison limite quelque peu les vues, ou tout du moins les rend plus fractionnées. Depuis cette habitation, le premier plateau ainsi que la zone d’accès actuelle sont très largement visibles. Par contre, le second plateau l’est moins dans la mesure où la végétation en place composée d’arbres de haut jet créait un écran qui limite la perception de ce second plateau. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 121/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 32 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Vue depuis la maison isolée en bordure de la route nationale N200 Le point de vue est pris au niveau de la maison isolée. Depuis ce point vue, le site est visible partiellement. La présence des fruitiers en premiers plan, ainsi que la végétation à l’arrière-plan donne une vue fragmentée du site. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 122/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.2.4.4 ORIENTE ENVIRONNEMENT Analyse des points de vue depuis les axes de circulation 4.2.4.4.1 La RN 200 La configuration du relief et le caractère encore très naturel et presque sauvage du site, la rareté des lieux de vie à proximité expliquent que le réseau routier soit très peu développé à proximité du site d’étude. En effet, à l’exception de la RN 200 qui longe le site en sa partie nord et qui est un axe de premier plan même si le trafic y est très peu développé, il n’y a pas d’autres routes structurantes ou de liaisons à proximité. Les seules voies sont des chemins qui permettent l’accès aux propriétés comme le ranch de chevaux ou la ferme Saint-Georges. La RN 200 est partiellement concernée par le projet. Les fenêtres de perception du site sont très ponctuelles, et ne permettent pas d’appréhender le site dans sa globalité ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 123/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 33 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Vue depuis la route nationale N200 Depuis ce point de vue le site n’est pas visible. Figure 34 : Vue depuis la route nationale N200 Depuis ce point de vue le site n’est pas visible. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 124/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 35 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Vue depuis la route nationale N200 La photographie ci-avant a été prise depuis le délaissé de l’ancienne route. Depuis ce secteur, presque la totalité du site d’étude est visible. 4.2.4.4.2 Les chemins d’accès aux propriétés Il s’agit du chemin de la ferme Saint-Georges qui permet de voir le site avec le plateau 1, le plateau 2 étant masqué par la végétation. Depuis ce chemin on distingue également la zone d’entrée nord. Le chemin d’accès au ranch permet de voir une grande partie du site, avec les plateaux 1&2 et toute la zone de l’entrée nord. Seule l’entrée ouest n’est pas visible. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 125/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.2.4.5 ORIENTE ENVIRONNEMENT Le patrimoine et les sites touristiques Il n’y a pas de site classé ou inscrit au titre des paysages ou des monuments historiques à proximité du site. Il n’y a pas de GR qui soit répertorié à proximité du site. S’il existe des chemins qui traversent les massifs boisés, aucun n’est classé comme GR ou chemin de randonnée. Aucun de ces chemins ne figure sur les itinéraires touristiques. Cette absence de classement au titre des monuments historiques, des sites inscrits ou classés et des itinéraires de randonnée est un réel atout pour ce site. 4.2.4.6 Analyse des vues en direction du site : synthèse 4.2.4.6.1 Les lieux de vie • Les lieux de vie en contact visuel avec le site sont seulement au nombre de 3. • Les vues sont très importantes sur le plateau 1, par contre elles sont très peu nombreuses sur le plateau 2. • La proximité relative des lieux de vie peut, très largement, être compensée par un ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 126/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT aménagement de qua- lité. Cela implique également un éloignement maximum des activités du site par rapport aux lieux de vie. 4.2.4.6.2 Les axes de circulation • Les axes de circulation sont peu nombreux, la seule voie importante est la RN 200. Les vues depuis cet axe sont localisées et ponctuelles. • Le seul chemin qui permet d’appréhender toute la partie est du site est la voie d’accès au ranch. Pour le reste les vues sont limitées. • Les visibilités sur le site sont très localisées et peuvent être compensées par un aménagement de qualité des abords. 4.2.4.6.3 Le patrimoine et les lieux touristiques En l’absence de patrimoine bâti ou naturel reconnu au titre des monuments historiques ou des sites, et de circuit de randonnée balisé ou reconnu, il n’y aura aucune incidence du projet. Seul le Tavignano sert aux canoës. Cependant, le caractère très encaissé du fleuve et les nombreux boisements le long des berges empêche tous points de vues du site. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 127/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3 MILIEU NATUREL 4.3.1 Patrimoine naturel 4.3.1.1 Politique forestière 4.3.1.1.1 Schéma Régional de Gestion Sylvicole des forêts privées (S.R.G.S.), Le Schéma Régional de Gestion Sylvicole des forêts privées (S.R.G.S.), document d’aménagement et de gestion durable au niveau régional, indique des objectifs de gestion de production durable, ainsi que les méthodes de gestion préconisée concernant les forêts privées. Approuvé par le ministre chargé des forêts, le S.R.G.S. de la région Corse a été arrêté le 6 juillet 2006. D’après ce document, la commune de Giuncaggio se situe dans la région forestière « Plaine et piémont orientaux ». 4.3.1.1.2 Forêt de protection Les forêts de protection sont des forêts publiques ou privées, restaurées ou protégées pour se prémunir et prémunir les générations à venir et les écosystèmes contre les catastrophes naturelles, les risques naturels, afin de préserver la sécurité, la santé et la qualité de vie des habitants des zones très urbanisées, les ressources en eau et le patrimoine « sol ». En France, la « forêt de protection » désigne un statut défini dans le code forestier, aux articles L. 411-1 et R. 411-1 et suivants. Il s'agit de la protection foncière la plus stricte applicable aux forêts en France, avec un classement à l'échelle de la parcelle cadastrale validé par le Conseil d'État. D’après les renseignements du ministère chargé de l’agriculture, il n’y a pas de massif forestier classé en forêt de protection en Corse. Par conséquent, le site du projet est en dehors de forêt de protection. 4.3.1.2 Inventaires Z.N.I.E.F.F. Les Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.) sont répertoriées suivant une méthodologie nationale, en fonction de leur richesse ou de leur valeur en tant que refuge d'espèces rares ou relictuelles pour la région (circulaire du 14 mai 1991 du ministère chargé de l’environnement). On distingue deux types de zones : • Les Z.N.I.E.F.F. de type I : ce sont des sites fragiles qui concentrent un nombre élevé d'espèces animales ou végétales originales, rares ou menacées, ou caractéristiques du patrimoine naturel régional ou national ; • Les Z.N.I.E.F.F. de type II : ce sont généralement de grands ensembles naturels diversifiés, sensibles et peu modifiés, qui correspondent à une unité géomorphologique ou à une formation végétale homogène de grande taille. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 128/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT En tant que telles, les Z.N.I.E.F.F. n'ont pas de valeur juridique directe et ne constituent pas de documents opposables au tiers. Toutefois, les Z.N.I.E.F.F. de type 1 doivent faire l’objet d’une attention toute particulière lors de l’élaboration de tout projet d’aménagement ou de gestion. Les Z.N.I.E.F.F. de type 2 doivent être prises en compte systématiquement dans les programmes de développement afin de respecter la dynamique d’ensemble des milieux. L’inventaire Z.N.I.E.F.F. vise les objectifs suivants : • Le recensement et l’inventaire aussi exhaustifs que possible des espaces naturels dont l’intérêt repose soit sur l’équilibre et la richesse de l’écosystème, soit sur la présence d’espèces de plantes ou d’animaux rares ou menacés ; • La constitution d’une base de connaissance accessible à tous et consultable avant tout projet, afin d’améliorer la prise en compte de l’espace naturel et d’éviter autant que possible que certains enjeux environnementaux ne soient trop tardivement révélés. 4.3.1.2.1 ZNIEFF de type 1 D’après les données de la DREAL de Corse, une seule Z.N.I.E.F.F. de type 1 est recensé dans un rayon de 5 km autour du site du projet et il n’y a aucune Z.N.I.E.F.F. de type 2. La Z.N.I.E.F.F. recensée est présentée dans le tableau et la figure ci-après. La fiche relative à cette zone est présentée en Erreur ! Source du renvoi introuvable.. Tableau 27 : Code 940030033 N° régional 00000236 Nom Basse vallée du Tavignano Surface 1 043 ha Inventaire des ZNIEFF de type 1 Distance et direction par rapport au site Intérêts 0 m au Sud, à l’Est et à l’Ouest du site du projet La ZNIEFF s’étale le long du fleuve, depuis Aléria jusqu’au pont de Noceta. La basse vallée du Tavignano est le seul endroit de Corse où l’Alose feinte se reproduit actuellement ; le fleuve abrite en outre la blennie fluviatile et de nombreux invertébrés macrobenthiques déterminants. On trouve également le long de la vallée une des plus grosses colonies de Corse de Murins à Oreilles échancrées et plusieurs colonies importantes de Petit Rhinolophe. La présence de ces chauves-souris a par ailleurs justifié la mise en place d’un site Natura 2000 sur la zone. L’habitat prioritaire « sources pétrifiantes » est également présent ce qui confère au site un intérêt majeur. Tout le long du cours d’eau se trouve une ripisylve à Saule blanc et Peuplier blanc qui constitue l’habitat « Forêts-galeries à Salix alba et Pupulus alba ». La zone est aussi utilisée par des reptiles et des amphibiens comme la Tortue Cistude et le Discoglosse sarde. La flore du site présente notamment une riche diversité d’orchidées. La création de cette ZNIEFF se justifie par la présence de nombreuses espèces et habitats déterminants, mais aussi pour la richesse écologique et la biodiversité de l’ensemble de la vallée du Tavignano. (Source : INPN) ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 129/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 36 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Localisation des Z.N.I.E.F.F. de type 1 les plus proches du site (D’après DREAL) Il est à noter qu’afin de mieux visualiser le recouvrement de la Z.N.I.E.F.F. avec le site du projet, la carte ci-dessus est réalisée sur un périmètre d’environ 2 km et non sur l’ensemble du périmètre d’étude (5 km). La Z.N.I.E.F.F. de type 1 la plus proche, en dehors du périmètre d’étude est située à plus de 8,5 km du site du projet. 4.3.1.2.2 Z.N.I.E.F.F. de type 2 Aucune Z.N.I.E.F.F. de type 2 n’est recensée dans un rayon de 5 km autour du site du projet. La Z.N.I.E.F.F. de type 2 la plus proche est située à environ 6,3 km au Nord-ouest du site. Il s’agit de la Z.N.I.E.F.F. « Châtaigneraies et bois des versants Sud et Ouest du massif du San Petrone ». 4.3.1.2.3 Conclusion Le site du projet se trouve en bordure immédiate de la zone naturelle d’intérêt écologiques, faunistiques et floristiques (ZNIEFF) de type 1 « Basse vallée du Tavignano ». ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 130/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.1.3 ORIENTE ENVIRONNEMENT Protection réglementaires nationales 4.3.1.3.1 Site inscrit – site classé Les sites et monuments naturels de caractère historique, artistique, scientifique, légendaire ou pittoresque, susceptibles d'être protégés au titre du Code de l’Environnement (ex-loi du 2 mai 1930), sont des espaces ou des formations naturelles, dont la qualité appelle, au nom de l'intérêt général, la conservation en l'état (entretien, restauration, mise en valeur, etc.) et la préservation de toutes atteintes graves (destruction, altération, banalisation, etc.). A compter de la publication du texte (décret ou arrêté) prononçant le classement ou l'inscription d'un site ou d'un monument naturel, tous travaux susceptibles de modifier l'aspect ou l'état d'un site sont soumis au contrôle du ministre chargé des sites ou du préfet du département. En site inscrit, les maîtres d’ouvrage ont l’obligation d’informer l’administration de tous projets de travaux de nature à modifier l’état ou l'aspect du site quatre mois au moins avant le début de ces travaux. L'architecte des bâtiments de France émet un avis simple et qui peut être tacite sur les projets de construction, et un avis conforme sur les projets de démolition. La Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages (C.D.S.P.P.) peut être consultée dans tous les cas, et le ministre chargé des sites peut évoquer les demandes de permis de démolir. En site classé, tous les projets de travaux sont soumis à autorisation spéciale, selon leur ampleur, soit du ministre chargé des sites après avis de la C.D.S.P.P. voire de la Commission supérieure, soit du Préfet du département qui peut saisir la C.D.S.P.P. mais doit recueillir l'avis de l'Architecte des bâtiments de France. L'avis du ministre chargé des sites est également nécessaire avant toute enquête aux fins d'expropriation pour cause d'utilité publique touchant un site classé. Aucun site inscrit ou classé n’est recensé dans un rayon de 5 km autour du site du projet. Les sites protégés les plus proches sont : le site inscrit « Etang de Diane et ses abords » situé à environ 9,8 km à l’Est du projet, le site classé « Etang de Diane » situé à environ 10 km à l’Est du projet. La zone d’étude n’est concernée par aucun site classé ou inscrit. Le site protégé le plus proche est situé à plus de 9,8 km du site du projet. 4.3.1.3.2 Réserves naturelles nationales Les réserves naturelles nationales (RNN) s’appliquent à des parties de territoire dont la faune, la flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux ou de fossiles ou le milieu naturel présentent une importance particulière qu’il convient de soustraire à toute intervention artificielle susceptible de la dégrader. Il n’y a pas de réserves naturelles nationales sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du site du projet. La RNN la plus proche (Etang de Biguglia) se trouve à plus de 56 km au Nord-Est du site du projet. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 131/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.1.4 ORIENTE ENVIRONNEMENT Protections réglementaires régionales et départementales 4.3.1.4.1 Arrêtés préfectoraux de protection de biotope Afin de prévenir la disparition des espèces figurant sur la liste prévue à l’article R 211.1 (espèces protégées), le préfet peut fixer, par arrêté, les mesures tendant à favoriser, sur tout ou partie du territoire d’un département (à l’exclusion du domaine public maritime), la conservation des biotopes tels que mares, marécages, marais, haies, bosquets, landes, dunes, pelouses ou toutes autres formations naturelles, peu exploitées par l’homme, dans la mesure où ces biotopes ou ces formations sont nécessaires à l’alimentation, la reproduction, le repos ou la survie des espèces (art. 4 du décret n°77-1295 du 25 novembre 1977). Il n’y a pas d’arrêté de protection de biotope sur les communes du rayon d’affichage et dans un périmètre de 8 km autour du site du projet de Pôle Environnemental de Giuncaggio. L’arrêté préfectoral de protection de biotope le plus proche du site d’étude est localisé à environ 10 km au Nord-ouest (Flore terrestre de Punta Alta sur les communes de Focicchia et de Sant’Andréadi-Boziu). 4.3.1.4.2 Réserves naturelles régionales Afin de protéger la faune et la flore, les propriétaires peuvent demander que leurs propriétés, soient agréées comme réserves naturelles régionales par l’autorité administrative après consultation des collectivités territoriales intéressées. Le classement en réserve naturelle régionale peut aussi être demandé par des personnes publiques (collectivités territoriales, État) pour protéger des espaces naturels sur leur domaine privé. Un décret en Conseil d'État précise la durée de l'agrément, ses modalités, les mesures conservatoires dont bénéficient ces territoires ainsi que les obligations du propriétaire, notamment en matière de gardiennage et de responsabilité civile à l'égard des tiers. Il n’y a pas de réserves naturelles régionales sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du Pôle. 4.3.1.4.3 Espaces Naturels Sensibles (ENS) D’après les renseignements du Conseil Général de Corse, il n’existe pas Espace Naturel Sensible (E.N.S.) sur Giuncaggio et les communes du rayon d’affichage. 4.3.1.5 Parcs naturels 4.3.1.5.1 Parcs nationaux Un parc national est un territoire reconnu comme exceptionnel de par la richesse de sa biodiversité, la qualité de ses paysages et de son patrimoine culturel. Sur ce territoire, l’Etat met en œuvre des moyens spécifiques de protection. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 132/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Il n’y a pas de parc national en Corse. Par conséquent, il n’y a pas de parc national sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du site d’étude. 4.3.1.5.2 Parcs naturels régionaux Les Parcs Naturels Régionaux (P.N.R.) ont été créés par décret du 1er mars 1967 pour donner des outils spécifiques d'aménagement et de développement à des territoires, à l'équilibre fragile et au patrimoine naturel et culturel riche et menacé, faisant l'objet d'un projet de développement fondé sur la préservation et la valorisation du patrimoine. Un décret du 1er septembre 1994 leur a donné une assise réglementaire et leur attribue les objectifs suivants : protéger le patrimoine, contribuer à l'aménagement du territoire, au développement économique, social et culturel et à la qualité de la vie, assurer l'accueil, l'éducation et l'information du public, réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans ces domaines et contribuer à des programmes de recherche. Le Parc est régi par une charte élaborée avec l'ensemble des partenaires territoriaux. Un parc naturel régional est présent à environ 9 km au Sud du site du projet : le PNR de Corse. D’une superficie de 371 468 ha, il n’est situé sur aucune des communes du rayon d’affichage. La commune de Giuncaggio et les communes du rayon d’affichage n’appartiennent pas à un parc naturel régional. 4.3.1.6 Engagements internationaux 4.3.1.6.1 Natura 2000 Le décret n°95-631 du 5 mai 1995 relatif à la conservation des habitats naturels et des habitats d’espèces sauvages d’intérêt communautaire définit le cadre de mise en œuvre de la directive CEE 92-43 du 21 mai 1992 dite « Directive Habitats » qui impose la délimitation de zones de conservation des habitats naturels représentatifs d’écosystèmes spécifiques à chaque région biogéographique (Zones Spéciales de Conservation – Z.S.C. ou Sites d’Importance Communautaire – S.I.C.), et de la directive du 2 avril 1979 dite « Directive Oiseaux » qui impose la délimitation de zones destinées à la nidification d’oiseaux sauvages menacés d’extinction (Zones de Protection Spéciales – Z.P.S.). Les directives Oiseaux et Habitats ont été transposées dans le droit national par l’ordonnance n°2001-321 du 11 avril 2001, les décrets n°2001-1031 du 8 novembre 2001 (procédure de désignation des sites Natura 2000) et n°2001-1216 du 20 décembre 2001 (gestion des sites), ainsi que l’arrêté du 16 novembre 2001 (listes des habitats et espèces d’intérêt communautaire). ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 133/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT La procédure établit une liste nationale des sites susceptibles d’être reconnus d’importance communautaire et d’être désignés ultérieurement par la France comme Zone Spéciale de Conservation en application des articles 3 et 4 de la directive 92-43 et appelés, à ce titre, à faire partie du réseau européen « NATURA 2000 ». Sites d’Importance Communautaire (SIC) / Zones Spéciales de Conservation (ZSC) Les Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C.) sont des sites d'importance communautaire désignés par les États membres, par un acte réglementaire, administratif et/ou contractuel, où sont appliquées les mesures de conservation nécessaires au maintien ou au rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et/ou des populations des espèces pour lesquels le site est désigné (Directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages). Une seule Zone Spéciale de Conservation est recensée dans un rayon d’environ 5 km autour du site du projet : il s’agit de la ZSC « Basse vallée du Tavignano » qui couvre une superficie de 770 ha. Le site du projet est en partie inclus dans ce site Natura 2000. Le tableau ci-après décrit ce site Natura 2000 : Tableau 28 : Code FR9400602 Nom Basse vallée du Tavignano Site NATURA 2000 dans un rayon de 5 km autour du site du projet Surface 770 ha Type ZSC Directive Habitats Distance et direction par rapport au site 0 m au Sud, à l’Est et à l’Ouest du site du projet Intérêts La basse vallée du Tavignano est le seul endroit de Corse où l’Alose feinte se reproduit actuellement. On trouve également le long de la vallée la plus grosse colonie de Corse de Murins à Oreilles échancrées (annexe II) et plusieurs colonies importantes de Petits Rhinolophes. L’habitat prioritaire sources pétrifiantes est également présent ce qui confère au site un intérêt d’ensemble majeur. Le site est vulnérable aux pollutions (essentiellement d’origine domestique pour le moment) ainsi qu’aux problèmes liés au débit, une partie des eaux du fleuve étant détournés vers un autre bassin versant dans le cours supérieur. Il existe également une micro-centrale électrique qui constitue un obstacle aux migrations de l’Alose feinte. (Source : INPN) La fiche descriptive de ce site est présentée en annexe EI11 du dossier des annexes de l’étude d’impact. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 134/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 37 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Cartographie des sites NATURA 2000 les plus proches du site (D’après DREAL) Il est à noter qu’afin de mieux visualiser le recouvrement de la zone NATURA 2000 avec le site du projet, la carte ci-dessus est réalisée sur un périmètre d’environ 2 km et non sur l’ensemble du périmètre d’étude (5 km). Avant d’intégrer le réseau Natura 2000 en 2002, la vallée du Tavignano a été désignée comme ZSC en mars 2008. Le Tavignano est l’un des plus importants fleuves de Corse. Il prend sa source dans le lac de Nino, à près de 1750m, pour se jeter dans la méditerranée à Aléria après avoir parcouru près de 58 km. Le site Natura 2000 ne concerne que la partie basse de la Vallée du Tavignano, de sa confluence avec le Vecchio (à 202m d’altitude), sur la commune de Venaco, jusqu’à son embouchure à Aléria, en traversant au total 9 communes de Haute-Corse. Le site est délimité par le fleuve et ses terrasses fluviatiles. Le site est principalement constitué du cours d’eau (30%), de maquis et pelouses sèches (30%) et de forêts (non résineuses : 25%). ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 135/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Il a été a été plus particulièrement proposé à la Commission européenne en avril 2002 pour la conservation de l'Alose feinte (Alosa fallax), poisson migrateur qui vient y frayer au printemps (seul fleuve de Corse où ce poisson se reproduit). On trouve également le long de la vallée la plus grosse colonie de Corse de Murins à Oreilles échancrées (annexe II) et plusieurs colonies importantes de Petits Rhinolophes. Pour ces deux espèces, comme pour les chauves-souris en général, le site représente une grande importance à l’échelle nationale et régionale. L'habitat prioritaire sources pétrifiantes est également présent ce qui confère au site un intérêt d'ensemble majeur. Ce secteur du Tavignano héberge aussi d'autres espèces animales protégées et menacées comme la Blennie fluviatile (Blennius fluviatilis), le Discoglosse sarde (Discoglossus sardus) ou encore que la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Le document d’Objectifs du site (DocOb) considère que le site est dans un état moyen de conservation pour les habitats comme les espèces. Pour les habitats : • pas de pression destructrice véritable, mais une activité pratiquée sur le milieu forestier sans gestion réelle ; • une pratique pastorale trop ne permettant pas de conserver les milieux ouverts • Diverses pollutions du Tavignano, bactériologique, par turbidité, par intrants liés à l’utilisation de produits phytosanitaires • Risque de dégradation de la zone humide autour de l’embouchure du Tavignano par comblement des canaux de drainage. • Dégradation de la ripisylve par des pratiques agricoles trop intensives, des plantes invasives introduites (Ailanthus altissima, Robinia pseudo-acacia) et les pratiques des gravières. Du point de vue des espèces : C’est par détérioration de leur habitat que le risque se porte aussi et principalement sur les espèces : • Tortue cistude et dégradation des milieux humides. • Chiroptères et abandon ou changement d’affectation des paillers originaux liés à l’activité agro-pastorale. • Orchidées, Tortue d’Hermann et fermeture des milieux ouverts. • Poissons en général, par prélèvement d’eau, introduction récente du Vairon en amont de Cardiccia et risque d'introduction de pathogène pour les autres espèces locales. • Alose et réduction de ses frayères en raison du dysfonctionnement de la passe à poissons de la micro-centrale. Le DocOb fixe également des orientations pour améliorer la situation du site et son état de conservation. Celles-ci s’oriente essentiellement vers : • L’amélioration des connaissances des habitats et espèces ; • La conservation des habitats d’espèces, et notamment ceux des chiroptères et des ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 136/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 • • ORIENTE ENVIRONNEMENT reptiles ; La conservation et la restauration des habitats forestiers et notamment rivulaires ; Communiquer et sensibiliser sur les enjeux du site. Le site du projet est partiellement inclus au sein de la Zone Spéciale de Conservation « Basse Vallée du Tavignano ». Zone de Protection Spéciale Les Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.) sont des sites maritimes et terrestres particulièrement appropriés à la survie et à la reproduction d'espèces d'oiseaux sauvages figurant sur une liste arrêtée par le ministre chargé de l'environnement ou qui servent d'aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones de relais à des espèces d'oiseaux migrateurs. Il n’y a pas de Zone de Protection Spéciale sur les communes du rayon d’affichage et plus largement dans un rayon de 8 km autour du site du projet. La ZPS la plus proche est la ZPS « Etang d’Urbino » (n° FR9410098) situé à plus de 12 km au sud-est du site du projet. Aucune Zone de Protection Spéciale n’est référencé dans un rayon de 8 km autour du site du projet et donc de facto sur les communes du rayon d’affichage. 4.3.1.6.2 Z.I.C.O. Les Z.I.C.O. (Zones d'Importance Communautaire pour les Oiseaux) constituent le premier inventaire des sites de valeur européenne pour l’avifaune, établi en phase préalable de la mise en œuvre de la Directive Oiseaux n° 79/409/CEE du 2 avril 1979 du Conseil des Communautés européennes concernant la conservation des oiseaux sauvages. En France, les inventaires des Z.I.C.O. ont été établis en 1980 par le Muséum National d'Histoire Naturelle et complétés jusqu'en 1992 par la ligue de protection des oiseaux (L.P.O.) sur la base d'une connaissance plus fine et de nouveaux critères ornithologiques européens. Il s'agit d'un outil de connaissance appelé à être modifié ; il n’a donc pas, en lui-même, de valeur juridique directe. La directive européenne concernant les oiseaux a pour objectifs : la protection des habitats permettant d’assurer la survie et la reproduction des oiseaux sauvages rares ou menacés, la protection des aires de reproduction, de mue, d’hivernage et des zones de relais des migrations pour l’ensemble des espèces migratrices. Il n’y a pas de Zone d’Importance Communautaire pour les Oiseaux (ZICO) sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du site du projet. La ZICO la plus proche du site est localisée à environ 11 km au Sud-ouest du site. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 137/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.1.6.3 Convention de Ramsar La convention de Ramsar, relative à la conservation des zones humides d’importance internationale a été signée le 2 février 1971 à Ramsar en Iran et ratifiée par la France en octobre 1986. Elle vise à favoriser la conservation des zones humides de valeur internationale du point de vue écologique, botanique, géologique, limnologique ou hydrographique et en premier lieu les zones humides ayant une importance internationale pour les oiseaux d’eau en toute saison. Il n’y a pas de zone d’application de la convention Ramsar sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du Pôle. La zone d’application de la convention de Ramsar la plus proche est l’Etagn d’Urbino situé à plus de 13 km au sud-est du site du projet. 4.3.1.6.4 Réserves de Biosphère Le programme "Man and Biosphere" (MAB) a été lancé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) au début des années 70 pour constituer un réseau mondial de réserves de la biosphère combinant la conservation de l'espace et l'utilisation durable des ressources par l'espèce humaine. La mission principale de la liste du patrimoine mondial est de faire connaitre et de protéger les sites que l'organisation considère comme exceptionnels. La liste du patrimoine mondial est établie par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO. La Corse compte une Réserve de Biosphère : la vallée du Fango qui couvre une superficie de 26 825 ha à l’ouest de l’île. Le site d’étude se trouve à plus de 55 km au sud-est de cette Réserve de Biosphère. Il n’y a pas de Réserve de Biosphère sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du site du projet. 4.3.1.7 Conclusion de l’intérêt patrimonial L’analyse du patrimoine naturel a permis de recenser une Z.N.I.E.F.F. de type 1, et un site NATURA 2000 dans un périmètre d’étude de 8 km de rayon autour du site du projet de Pôle environnemental de Giuncaggio. Il est à noter que le futur Pôle Environnemental est partiellement inclus au sein de la Z.N.I.E.F.F. de type 1 « Basse vallée du Tavignano » et dans la Zone de Protection Spéciale « Basse vallée du Tavignano ». 4.3.2 Connaissances préalables – prédiagnostic 4.3.2.1 Objectifs et moyens Préalablement aux investigations de terrain, une étude a été menée en 2014, bibliographique et de terrain, et a été réalisée par Biotope sur une zone d’étude comprenant la zone d’étude du projet. L’objectif de cette mission était de cibler les enjeux du site d’étude et ainsi de déterminer les contraintes potentielles pour la réalisation de l’aménagement. Elle s’est décomposée en 3 étapes principales. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 138/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Le pré-diagnostic a pour objet de déterminer les risques et les opportunités liés à la biodiversité pour un projet d’aménagement sur le site d’étude, et a consisté en : un bilan de la bibliographie et des données publiques disponibles sur le site d’étude ; un bilan des zonages du patrimoine naturel concernant le site d’étude ; un repérage pluridisciplinaire des milieux et de leurs potentialités d’accueil pour la flore et les différents groupes de faune. Les différents milieux, naturels ou non, du site d’étude ont été parcourus dans un objectif d’optimisation des observations opportunistes d’espèces pouvant constituer un enjeu de conservation et/ou une contrainte réglementaire pour un projet d’aménagement. L’attention s’est notamment portée sur les supports locaux de diversification des espèces : zones humides et cours d’eau, arbres âgés, boisements et leurs lisières, éléments minéraux naturels, ruines et autres éléments de bâti … 4.3.2.2 Synthèse des éléments recueillis 4.3.2.2.1 Milieux et habitats naturels Le site d’étude se situe en rive droite du fleuve le Tavignano. Il s’insère au sein d’un vallon dominé par des milieux semi-ouverts. Le cœur du site étudié, correspond à un secteur de milieux semi-ouverts sillonné de pistes: maquis, pelouses nitrophiles, fourrés d’épineux (Ronce, Eglantier…) et zones rudérales. Ces habitats, banals, ne présentent pas d’intérêt patrimonial particulier intrinsèque. Une suberaie (intérêt communautaire et enjeu modéré) en mélange avec du Chêne vert est également présente au centre du site. Cet habitat en assez bon état de conservation quoique ponctué de patch de maquis et présente de très beaux individus de Chêne liège. Le long du Tavignano se trouve une ripisylve à Aulne et Peuplier en mélange avec de la Chênaie verte, ce milieu, d’intérêt communautaire, présente un fort enjeu de conservation. Il a par ailleurs été dégradé (forte érosion, déracinement d’arbres…) suite à l’ouverture de pistes en bordure du fleuve sur des secteurs à forte pente. A l’est un affluent temporaire du Tavigano présente aussi un intérêt écologique (fonctionnalité hydrique…). A l’ouest, en bordure du fleuve, des zones rocheuses ont été identifiées sur le site et ne semblent pas présenter d’intérêt intrinsèque, bien qu’elles soient un remarquable habitat d’espèces (cf. paragraphes Reptiles). Ce secteur est en cours de remaniement (pistes, blocs rocheux déplacés, découpés…). Il faut également noter, au nord-ouest du site, la présence d’une zone humide (ornières et ruisseau très temporaire) en eau lors de notre passage sans intérêt intrinsèque, bien qu’elles soient un habitat d’espèces (cf. paragraphes Amphibiens). En résumé, sur le site d’étude, les enjeux forts pour les habitats naturels se concentrent sur les ripisylves des bords du Tavignano et son affluent, la suberaie. La partie centrale du site n’a qu’un enjeu modéré. La partie plane (2 plateaux) ne présente pas d’enjeu car déjà remaniée et dégradée. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 139/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.2.2.2 Flore Sur le site d’étude, les secteurs de maquis et zones rudérales, plus dénaturés constituent un enjeu floristique faible à nul. En revanche, les pelouses nitrophiles au nord, en mosaïque avec un maquis bas sont favorables à différentes espèces patrimoniales (notamment les Sérapias cités cidessus pour les zones ouvertes). Ces secteurs présentent un enjeu floristique moyen. En bordure du Tavignano, différentes zones sont favorables à des espèces protégées qu’il s’agisse des rives rocheuses ou sableuses. La préservation de ce secteur est donc indispensable. Par ailleurs, de nombreux pieds d’Ailanthe (Ailanthus altissima) sont présents sur le site : cette espèce non indigène revêt un caractère envahissant. 4.3.2.2.3 Faune Les rives du Tavignano, les zones rocheuses, les zones de Chênaie verte préservée sont les secteurs les plus marquants pour les insectes. Le site est situé dans un méandre du Tavignano ; ainsi tout impact lié à un écoulement, ruissèlement ou érosion affectera potentiellement le cours d’eau et les espèces aquatiques. En termes de fonctionnalité écologique, la zone d’étude présente quelques zones humides temporaires assez dégradées permettant la reproduction du Discoglosse sarde (observation avérée). Mais l’enjeu le plus élevé pour ce groupe est concentré sur les rives du Tavignano, susceptibles d’accueillir également du Discoglosse sarde et d’autres espèces d’amphibiens dont la Rainette sarde. En ce qui concerne la Tortue d’Hermann, le site d’étude se situe en enjeu faible (CENC, 2011). Des individus erratiques peuvent toutefois être présents. La presque totalité des zones rocheuses du site est favorable au Phyllodactyle d’Europe, espèce à forte patrimonialité, dont la présence est avérée sur le site. Les lézards présents sur le site présentent un enjeu écologique moindre. Les enjeux pour les oiseaux sont concentrés sur les zones boisées (potentiel site de nidification pour le Milan royal) et les secteurs semi-ouverts pour le cortège des fauvettes et les Pie-grièche. Le fait que les chauves-souris utilisent le site d’étude illustre la richesse de la vallée du Tavignano pour ce groupe qui est à l’origine de la création de cette zone Natura 2000. De plus, la presque totalité des espèces de chauves-souris existant en Corse fréquentent la commune de Giuncaggio. Plusieurs gîtes majeurs sont présents sur cette commune, dont un dans l’aire d’étude éloignée (reproduction de petit Rhinolophe) et un en limite du site étudié (reproduction de Petit Rhinolophe et présence d’autres espèces patrimoniales dont le Murin à oreilles échancrées). ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 140/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.2.3 ORIENTE ENVIRONNEMENT Synthèse / conclusion La zone d’étude s’inscrit au cœur de la basse vallée du Tavignano, site Natura 2000 et ZNIEFF. Le site paraît dégradé sur certains secteurs remaniés (pistes, blocs rocheux déplacés, espèces végétales invasives…). Malgré cela, des milieux naturels à intérêt écologique fort demeurent présents, notamment sur le pourtour du site tout le long du fleuve. En effet, ce secteur concentre la majorité des enjeux (habitats naturels, flore, amphibiens, reptiles, chiroptères, insectes). La préservation de des abords du Tavignano est donc indispensable et une étude d’incidence vis-à-vis du site Natura 2000 est nécessaire. Le centre du site présente des enjeux plus ponctuels (flore, amphibiens, reptiles), mais l’ensemble de cette mosaïque de milieux ouverts et semi-ouverts est favorable à de nombreux chiroptères présents dans le secteur, dont certains à forte patrimonialité. Malgré les enjeux potentiels (et avérés), il est possible de concilier certains projets sur certaines parcelles à enjeux plus faibles avec la faune et la flore en appliquant des mesures d’évitement, de réduction, voire de compensation (tout en conservant une zone tampon suffisante afin de ne pas perturber les milieux à enjeu annexes). ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 141/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 38 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Enjeux identifiés dans le prédiagnostic (Source : BIOTOPE) ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 142/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.3 Habitats naturels 4.3.3.1 Les milieux naturels du site L’expertise des végétations a été réalisée sur l’emprise directe du projet et ses abords immédiats. Plusieurs grands ensembles de végétations y sont recensés (cf. Figure ci-après). Le tableau suivant précise, pour chaque type de végétation identifié : • • • • Le grand type de végétations auquel il appartient ; L’intitulé retenu dans le cadre de cette étude, correspondant à celui mentionné sur la cartographie des végétations et sur les illustrations ; Les correspondances typologiques avec les principaux référentiels utiles sur l’aire d’étude (codes CORINE Biotopes, code Natura 2000 potentiel) ; La surface occupée sur l’aire d’étude rapprochée. Les habitats présentant un enjeu de conservation, en gras sont détaillés dans le paragraphe suivant. Tableau 29 : Types de végétation présente Libellé de la végétation et correspondances typologiques Végétations aquatiques et humides Cours d’eau intermittent Typologie CORINE biotopes : 24.16 Source encroûtante* Typologie CORINE biotopes : 54.12 Typologie Natura 2000 : 7220 - Sources pétrifiantes avec formation de tuf (Cratoneurion) Ripisylve à Aulne et Peuplier Typologie CORINE biotopes : 24.16 Boisements Chênaie verte Typologie CORINE biotopes : 45.315 Typologie Natura 2000 : 9340 – Forêts à Quercus ilex et Quercus rotundifolia Subéraie (= Boisement à Chêne liège) Typologie CORINE biotopes : 45.212 Typologie Natura 2000 : 9330 – Forêts à Quercus suber Fruticée et matorral Fourrés d’épineux (Pruno-Rubion) Typologie CORINE biotopes : 31.81 Maquis Typologie CORINE biotopes : 32.3 Végétations herbacées sèches Prairies méditerranéennes sub-nitrophiles Typologie CORINE biotopes : 34.8 Formations rocheuses Zones rocheuses (Blocs et falaises) Typologie CORINE biotopes : 62.3 Paysages artificiels Zone rudérale nue Typologie CORINE biotopes : 87.2 ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT Superficie sur le site étudié % de la surface du site étudié <0,1 ha Non significatif <0,1 ha Non significatif 9 ha 15 % 9 ha 15 % 6 ha 10 % 2 ha en mosaïque 3 % en mosaïque 3 ha + 31 ha en mosaïque 5% + 51 % en mosaïque 5 ha + 4 ha en mosaïque 8 % + 7 % en mosaïque < 1 ha Non représentative 11 ha+ 19 ha en mosaïque 17 %+ 31 % en mosaïque 143/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Photo 8 : Cours d’eau intermittent ORIENTE ENVIRONNEMENT Photo 9 : Zones rocheuses Photo 10 : Fourrés d’épineux Photo 11 : Maquis Photo 12 : Prairies méditerranéennes subnitrophile Photo 13 : Zone rudérale nue ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 144/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 39 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Habitats naturels et flore patrimoniale identifiés sur le site étudié ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 145/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.3.2 Végétations représentant un enjeu de conservation Ce chapitre présente les végétations constituant un enjeu de conservation sur l’aire d’étude rapprochée. Chacune d’entre elle fait l’objet d’un cartouche de description précisant : L'intitulé retenu dans le cadre de cette étude, correspondant à celui mentionné sur la cartographie des végétations (cf. Figure 39 :) et sur les illustrations ; Les correspondances typologiques avec les principaux référentiels utiles sur l'aire d'étude (codes CORINE Biotopes, NATURA 2000, PRODROME 2004) ; La surface occupée sur l'aire d'étude rapprochée ; Les espèces typiques, diagnostiques de la végétation sur l’aire d’étude rapprochée, ainsi que toute autre espèce remarquable (cf. légende associée ci-dessous) ; L’état de conservation de la végétation ; Son niveau d’enjeu de conservation sur l’aire d’étude rapprochée. Légende des abréviations dans les tableaux pour les espèces remarquables : PN : espèce protégée en France PR : espèce protégée dans l’une des régions concernées par l’aire d’étude rapprochée ! : espèce indigène rare/menacée sur l’aire d’étude rapprochée INV : espèce exotique envahissante (= invasive) Une description détaillée de la richesse floristique de l’emprise directe du projet est disponible au paragraphe suivant. 4.3.3.2.1 Les végétations aquatiques et humides 2 habitats humides constituent un enjeu de conservation sur l’aire d’étude du projet. Tableau 30 : Ripisylve à Aulne Phytosociologie : Hyperico hircini-Alnenion glutinosae Typologie CORINE biotopes : 44.6 Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire d’étude : Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire : 92A0 Forêts-galeries à Salix alba et Populus alba Aulne glutineux Alnus glutinosa Peuplier noir Populus nigra Frêne à fleurs Fraxinus ornus Polystic à soies Polystichum setiferum Surface couverte et localisation : Etat de conservation : Moyen Ripisylve touchée par des travaux anciens de création de piste sur la rive Ripisylve à Aulne et Peuplier situé le long du cours d’eau gauche du Tavignano et par la présence du Tavignano où elle s’entremêle sur les secteurs d’espèces envahissantes (l’Ailanthe escarpés avec la chênaie. glanduleux, Laque d’Amérique). 9 ha soit 15 % du site Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Fort ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 146/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Photo 14 : Ripisylve à aulne Tableau 31 : Sources encroûtantes Phytosociologie : Cratoneurion Typologie CORINE biotopes : 54.12 Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire Prioritaire : 7220 - Sources pétrifiantes avec formation de tuf (Cratoneurion) Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire d’étude : Brophytes Surface couverte et localisation : <1 ha (non représentatif en terme de surface) Etat de conservation : Bon Une petite source encroûtante est située le long de l’affluent temporaire du Tavignano au nord-est du site Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Fort Photo 15 : Source encroûtante ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 147/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.3.2.2 Boisements 2 habitats forestiers constituent un enjeu de conservation sur l’emprise directe du projet. Ils y sont globalement présents en mosaïque. Tableau 32 : Suberaie Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire d’étude : Phytosociologie : Erico arboreae-Arbutetum unedo ; Quercetosum suberis Typologie CORINE biotopes : 45.212 Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire : 9330 – Forêts à Quercus suber Chêne liège Quercus suber Frêne à fleurs Fraxinus ornus Cytise villeux Cytisus villosus Bruyère arborescente Erica arborea Fragon Ruscus aculeatus Asperge à feuilles aiguës Asparagus acutifolius Tamier Tamus communis Garance voyageuse Rubia peregrina Salsepareille Smilax aspera Asplenium fougères des ânes Asplenium onopteris Surface couverte et localisation : 6 ha en mosaïque soit 10 % de l’emprise directe du Etat de conservation : Moyen projet L’ouverture de pistes récentes a morcelé cet Habitat situé au centre du site étudié en mélange habitat avec du maquis et ponctuellement avec de la Chênaie verte. Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Moyen Photo 16 : Suberaie morcelée ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 148/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Tableau 33 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Chênaie verte Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire d’étude : Chêne vert Quercus ilex Frêne à fleurs Fraxinus ornus Bruyère arborescente Erica arborea Filaire à larges feuilles Phillyrea latifolia Arbousier Arbutus unedo Ciste de Crête Cistus creticus Cyclamen étalé Cyclamen repandum Phytosociologie : Typologie CORINE biotopes : 45.315 Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire : 9340 – Forêts à Quercus ilex et Q. rotundifolia Surface couverte et localisation : 9 ha en mosaïque soit 15% de l’emprise directe du projet Etat de conservation : Moyen habitat touché par des travaux anciens de Habitat situé essentiellement le long du création de piste sur la rive gauche du Tavignano Tavignano et de son affluent en mélange avec de la Ripisylve Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Moyen Photo 17 : Chênaie verte 4.3.3.3 Synthèse / conclusion Les végétations naturelles du site présentent 4 Habitats d’Intérêt Communautaire, couvrant environ 16 ha (soit 25 % du site étudié), dont 2 à enjeux forts avec notamment l’habitat de Source encroûtante au statut prioritaire. Ce sont principalement les habitats rivulaires, en bordure du site, près du Tavignano, et les habitats de suberaie, au cœur du site. Ces habitats doivent au maximum être évités dans le cadre du projet, et surtout les habitats de ripisylve. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 149/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.4 Flore L’expertise de la flore a été réalisée en 2 passages axés sur la flore précoce et celle de pleine saison. Sur la zone d’étude, 175 espèces végétales ont été recensées sur l’aire d’étude du projet, ce qui représente une bonne diversité végétale pour ce site présentant assez peu de milieux différents. Par ailleurs, malgré un état moyen de conservation global des milieux, on note la présence de plusieurs taxons protégées et/ou rares sur le territoire insulaire. Ce document contient des données issues du CBN de Corse. 2 espèces végétales protégées ont été identifiées sur l’aire d’étude du projet, dont 1 est d’intérêt communautaire et 2 sur l’aire d’étude éloignée du projet, 16 taxons « peu fréquent » en Corse ont été observés sur l’emprise directe du projet, 2 espèces « localisée ». 4.3.4.1 Flore indigène réglementée Les espèces réglementées identifiées sur l’aire du projet sont présentées dans le tableau cidessous et localisées sur la carte des habitats naturels. Au vu des sessions de terrain, les stations d’espèces protégées observées, si elles relatent la diversité du site dans sa globalité, ne peuvent pas être considérées comme exhaustives. Les fiches espèces ci-après présentent en détail ces taxons. Nota. : les espèces réglementées au titre de leur cueillette ne sont pas intégrées à cette synthèse. Tableau 34 : Nom français Espèces indigènes réglementées recensées sur l’aire d’étude Etat des populations et enjeu de conservation sur l’aire d’étude Statuts réglementaires Espèce observée sur l’aire d’étude du projet Sérapias à petites 4 stations sur l’emprise directe du projet (au total fleurs 6 pieds observés) Serapias ENJEU MODERE parviflora Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 20 janvier 1982, modifié, Article 1) Nom scientifique Spirante d’été Spiranthes aestivalis 3 stations très proches identifiées en bord du Tavignano avec au total 5 pieds ENJEU FORT ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 20 janvier 1982, modifié, Article 1), Espèce de la Directive Habitats Natura 2000 (Annexe 2) 150/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Droit européen L’annexe II de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation au sein du réseau européen NATURA 2000. L’annexe IV de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen qui nécessitent une protection stricte sur le territoire des états membres de l’Union européenne. Droit français, niveau national Pour les espèces végétales dont la liste est fixée à l’annexe I de l’arrêté ministériel du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire national, modifié, sont interdits (article 1er) : « Afin de prévenir la disparition d'espèces végétales menacées et de permettre la conservation des biotopes correspondants, […], en tout temps et sur tout le territoire métropolitain, la destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente ou l'achat de tout ou partie des spécimens sauvages [de ces] espèces […]. Toutefois, les interdictions de destruction, de coupe, de mutilation et d'arrachage, ne sont pas applicables aux opérations d'exploitation courante des fonds ruraux sur les parcelles habituellement cultivées. » Pour les espèces végétales dont la liste est fixée à l’annexe II de l’arrêté ministériel du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire national, modifié, il est interdit (article 2) : « [Afin de prévenir la disparition d’espèces végétales menacées et de permettre la conservation des biotopes correspondants], […] de détruire tout ou partie des spécimens sauvages présents sur le territoire national, à l’exception des parcelles habituellement cultivées, [de ces] espèces […] ». ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 151/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Sérapias à petites fleurs Sérapias à petites fleurs Serapias parviflora Famille : Orchidaceae Statuts de conservation Déterminante Z.N.I.E.F.F. Corse Peu fréquente en Corse (Flora Corsica) Statuts réglementaires France : Protégée national Répartition nationale et régionale Serapias parviflora (F. DELAY, © Biotope, 2014) Description, biologie et écologie Description : orchidée de 10 à 30 cm à inflorescence composée de petites fleurs rose. Répartition de Serapias Type biologique : géophyte parviflora en France Période de floraison : avril à juin (Telabotanica, 2013) Ecologie : affectionne particulièrement les pelouses et clairières de maquis surtout à proximité du littoral. D’après Danton P. & Baffray M. (1995), ce taxon se rencontre toujours en populations réduites ce qui rend sa survie relativement aléatoire et fragilise l’espèce. Données sur l’aire d’étude rapprochée Ce Sérapias, réparti sur le littoral méditerranéen et atlantique, noté peu fréquent en Corse y est sans doute plus répandu que présumé. Sur le site 6 individus ont été observés répartis en 4 stations situées sur l’emprise directe du projet au nord-est du site d’étude dans une zone de lisière de maquis. Enjeu de conservation sur le fuseau du tracé initial de niveau Modéré. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 152/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Spiranthe d’été Spirante d’été Spiranthes aestivalis Famille : Orchidaceae Statuts de conservation Déterminante ZNIEFF Corse Peu fréquente en Corse (Flora Corsica) Statuts réglementaires France : Protégée national Europe : Annexe II de la Directive Habitat Répartition nationale et régionale Spiranthes aestivalis sur site (F. DELAY, © Biotope) Description, biologie et écologie Description : orchidée de 20 à 30 cm à feuilles étroites et inflorescence composée de petites fleurs blanches. Répartition de Spiranthes aestivalis en France (Telabotanica, 2013) Cette orchidée est présente dans presque toute la France et en Corse, mais reste peu fréquente à très rare en fonction des localités. Type biologique : géophyte Période de floraison : juin à août Ecologie : affectionne particulièrement les pelouses humides, les bords de torrent et les tourbières. Se rencontre en Corse du Cap corse à Zonza. Données sur l’aire d’étude rapprochée 3 stations très proches ont été identifiées en bord du Tavignano avec au total 5 pieds situés sur une zone rocheuse au bord de l’eau. Enjeu de conservation sur l’aire d’étude rapprochée de niveau Fort ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 153/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.4.2 Flore indigène rare/menacée Deux espèces considérées comme patrimoniales (rare à très rare) sont citées en bibliographie (données CBNC) dans l’aire d’étude éloignée du projet. Les 2 espèces très rares n’ont pas été observées sur le site du projet. Cependant, elles en sont connues proches et restent potentielles sur le site du projet. Le tableau ci-après présente ces 2 dernières ; aucune n’a été observée sur le site d’étude. Toutefois, 16 espèces considérées comme « Peu fréquente » en Corse ont été notées sur l’emprise directe des travaux (cf. Liste floristique en annexe de l’étude faune flore). Ceci s’explique par la géologie particulière de cette micro-région très schisteuse permettant le développement d’une flore plus rare dans le reste de l’île. Tableau 35 : Espèces indigènes rares et/ou menacées identifiées sur l’aire d’étude Nom français Nom scientifique Statut(s) de rareté/menace Etat des populations et enjeu de conservation sur le site du projet Aire d’étude éloignée Ophrys d’Eléonore Ophrys eleonorae Espèce Très Rare en Corse, et Espèce non déterminante ZNIEFF en Corse Espèce de dalles rocheuses ; Donnée présente sur Castellare di Mercurio et la vallée du Tavignano Non observée sur le site du projet, 2 données bibliographiques (CBNC, 2009) au nord-est du site dans l’aire d’étude éloignée à 400 et 600m de distance. ENJEU FAIBLE Muscari négligé Muscari neglectum Espèce Très Rare en Corse mais commune sur le continent et Espèce non déterminante ZNIEFF en Corse Espèce de pelouses, friches, cultures ; Donnée présente sur Corte, Caporalino, Ajaccio et la vallée du Tavignano Non observée sur le site du projet, 1 donnée bibliographique (CBNC, 2010) au nord-est du site dans l’aire d’étude éloignée à 600m de distance. ENJEU FAIBLE 4.3.4.3 Flore envahissante Plusieurs espèces végétales d’origine exotique ont été recensées sur l’aire d’étude (cf. Liste floristique en annexe de l’étude faune flore). Certaines d’entre elles peuvent présenter un caractère envahissant et se substituer à la végétation originelle de la Corse ; elles sont alors qualifiées d’envahissantes (ou invasives). Nous ne retiendrons dans ce rapport que les plus problématiques d’entre elles (extraites de la liste des espèces envahissantes et potentiellement envahissantes proposées par le CBNC : SPINOSI P. et al., 2010). ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 154/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Tableau 36 : Nom français Nom scientifique ORIENTE ENVIRONNEMENT Espèces envahissantes observées sur l’aire d’étude rapprochée Eléments d’écologie et présence sur l’aire d’étude rapprochée Ailante glanduleux Espèce originaire d’Asie, signalée pour la 1ère fois en 1931. Introduction Ailanthus altissima anthropique volontaire : Utilitaire (Mill.) Swingle. Phanérogame qui affectionne les bords de routes, ripisylves, lisière de maquis Modes de propagation : animaux De nombreux pieds sont observés sur l’aire d’étude, notamment le long du Tavignano. Plante originaire d’Amérique du Nord, signalée pour la 1ère fois en 1834. Introduction anthropique volontaire : Utilitaire Raisin d’Amérique Phytolacca americana Cette géophyte de 1 à 3 m de haut se développe au sein de groupements rudéraux et de ripisylves. Mode de propagation : les baies attirent les oiseaux qui les disséminent Cette espèce apparait essentiellement au sud du site sur les rives du Tavignano Plante originaire d’Amérique, signalée pour la 1ère fois en 1834. Introduction anthropique volontaire : Médicinale Stramoine commune Datura stramonium Cette thérophyte de 0,5 à 1,5 m de haut se développe au sein de groupements rudéraux et des friches. Mode de propagation : Cette espèce apparait ponctuellement au sud du site et sur les rives du Tavignano 4.3.4.4 Synthèse / conclusion Deux espèces protégées qualifiée de « peu fréquente » ont été observées sur le site étudié du projet dont 1 à forte patrimonialité et d’intérêt communautaire, en bordure du Tavignano. De plus, 2 espèces très rares en Corse sont données présentes en bibliographie (source : CBNC) sur l’aire d’étude éloignée du projet, mais n’ont pas été observées sur le site du projet. Aucune espèce rare n’a été observée sur l’emprise directe du projet. Les enjeux pour la flore sont donc faibles, mais la présence d’espèces protégées engendre des enjeux réglementaires forts. L’impact sur ces espèces doit être évité. Il faut également noter la présence de 3 espèces envahissantes. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 155/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.5 Oiseaux 4.3.5.1 Diversité des cortèges, habitats d’espèce et fonctionnalité du site Une liste de 26 espèces d’oiseaux a pu être dressée à partir des inventaires de terrain. Une espèce supplémentaires, la Fauvette sarde a été intégrée dans cette étude en raison de sa présence potentielle sur ou à proximité directe de la zone d’expertise. Cette espèce potentielle présente une valeur patrimoniale ou une particularité justifiant son intégration dans l’analyse. Dans la présentation qui suit, les espèces ont été regroupées en fonction de leur utilisation de l’aire d’étude. Cette approche permet d’appréhender la fonctionnalité des habitats présents sur le site et de comprendre leur importance par rapport au cycle biologique de chaque espèce contactée. Seront ainsi distinguées les : espèces nicheuses sur l’aire d’étude, utilisant le site pour leur nidification et généralement pour leur alimentation ; espèces non nicheuses sur l’aire d’étude mais utilisatrices de ses milieux ou de ses ressources, utilisant le site uniquement pour leur alimentation, leur transit ou leur repos ; 4.3.5.2 Les espèces nicheuses sur l’aire d’étude Cette catégorie regroupe les espèces dont un ou plusieurs couples ont installés leur nid sur l’emprise du projet au printemps 2015. Les individus concernés sont donc totalement dépendants des habitats présents sur l’aire d’étude. 22 espèces nicheuses avérées ont été répertoriées sur le site. La diversité spécifique observée est donc moyenne. La diversité observée et les faibles effectifs rencontrés sont sans doute la conséquence des travaux engagés sur le site pour les besoins des études techniques, qui ont réduit les habitats disponibles pour la nidification. Quatre grands cortèges d’espèces peuvent donc être distingués. Certaines espèces, dites ubiquistes, peuvent se retrouver dans plusieurs cortèges. Quatre grands cortèges d’espèces peuvent donc être distingués. Certaines espèces, dites ubiquistes, peuvent se retrouver dans plusieurs cortèges. Les maquis et fourrés épineux : Le cortège observé abrite peu d’espèce. On trouve dans ces milieux plusieurs espèces de fauvettes méditerranéennes, caractéristiques de ces habitats dont la Fauvette sarde. Enfin, l’Engoulevent d’Europe y a été contacté lors des écoutes nocturnes. Les chênaies vertes et suberaies Ces habitats, qui s’apparentent à des forêts, abritent le plus grand nombre d’espèces avec la présence de plusieurs espèces de mésanges (Mésange bleue, Mésange charbonnière, Mésange à longue queue), ainsi que la Fauvette à tête noir et le Pigeon ramier pour les plus communes. Ces ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 156/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT espèces à amplitude écologique relativement large s’accommodent des différents types de boisements présents sur l’aire d’étude dont les ripisylve du Tavignano. La Tourterelle des bois, le Pic épeiche et le Petit Duc scops ont également été contactés dans ces habitats. Photo 18 : Tourterelle des bois © Biotope Les zones ouvertes pâturées (sites aménagés) Plusieurs espèces nichent dans ces milieux. Les plus caractéristiques sont le Tarier pâtre, le Bruant zizi, le Bruant proyer et l’Alouette lulu. Les alouettes et les bruants sont des granivores qui apprécient la strate herbacée pour y trouver leur alimentation et les touffes de buisson pour nicher. L’Alouette lulu est aussi une espèce typique de ces milieux ouverts parsemés de buissons d’où elle émet son chant territorial. Enfin, l’Engoulevent d’Europe y a été contacté lors des écoutes nocturnes. Les ripisylves à aulnes et peupliers du bord de Tavignano La ripisylve et le Tavignano constitue un habitat majeur pour l’avifaune sur le site d’étude, notamment en terme de corridor écologique. Les cortèges observés dans la ripisylve sont constitués d’espèces comme la Bouscarle de Cetti, le Pic épeiche, ainsi que de l’ensemble des espèces déjà mentionné dans les habitats forestiers du site. Les arbres âgés de la ripisylve constituent des sites de nidification pour le Petit Duc scops. Le Tavignano héberge plusieurs espèce directement inféodées à la rivière comme le Cincle plongeur ou encore la Bergeronnette des ruisseaux. Un martin-pêcheur d’Europe a également été contacté en bordure de Tavignano (nicheur possible bien que rare et localisé en Corse). En milieux méditerranéens, les ripisylves jouent un rôle essentiel pour le maintien et la conservation de l’avifaune. Les ripisylves sont utilisées par de nombreuses espèces comme site de reproduction, mais également comme site de dispersion (corridors), d’alimentation et de repos. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 157/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Photo 19 : Le Tavignano et sa ripisylve : habitats d’importance pour l’avifaune © Biotope 4.3.5.3 Les espèces non nicheuses sur l’aire d’étude mais utilisatrices de ses milieux ou de ses ressources Ces espèces fréquentent le site mais ne nichent pas au niveau de l’emprise du projet. Elles ont été contactées lors des inventaires ou bien mises en évidence par la bibliographie. L’aire d’étude constitue pour elles un site d’alimentation, de transit ou de repos plus ou moins important selon la fréquence d’utilisation. Les espèces « utilisatrices » sont globalement moins dépendantes de ces milieux que les espèces « nicheuses », surtout lorsque l’utilisation est faite en complément d’autres milieux situés en dehors de l’aire d’étude. Leur capacité de déplacement et la disponibilité en habitats similaires en périphérie de l’aire étude leur offrent dans tous les cas des possibilités de report, ce qui réduit l’importance de l’aire d’étude vis-à-vis de ces espèces. Plusieurs regroupements peuvent être effectués en fonction du type d'utilisation des milieux de l'aire d'étude. Utilisation comme zone d'alimentation : Plusieurs espèces utilisent la zone uniquement pour y chercher leur nourriture. C’est le cas pour le Martinet noir et M. à ventre blancs ou encore les hirondelles, qui ont été observées en vol audessus de l’aire d’étude, chassant les insectes. C’est aussi le cas de plusieurs espèces de rapaces telles que le Faucon crécerelle, l’Epervier d’Europe mais aussi le Milan royal. Ces espèces nichent en dehors de l’aire d’étude et ont été observées en chasse ou en recherche alimentaire principalement au niveau des zones ouvertes pâturées. L’utilisation des milieux de l’aire d’étude par les espèces de rapaces potentiellement présentes citées précédemment concerne essentiellement la recherche alimentaire, en particulier au niveau des zones ouvertes pâturées où les proies sont les plus accessibles. Compte tenu de l’étendue des territoires de chasse de ces espèces et de la surface concernée par le projet au regard de la surface d’habitats favorables disponibles sur ce territoire, l’aire d’étude ne constitue probablement pas un intérêt majeur pour le maintien de ces espèces. En d’autres termes, l’utilisation de ce site est probablement faite de manière opportuniste et aucun élément particulier n’entraine une quelconque dépendance de ces espèces pour les milieux concernés. Par ailleurs, le massif de garrigue et de taillis de Chêne vert où s’insère le ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 158/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT projet est certainement survolé régulièrement par des individus en transit entre les sites de nidification et d’autres zones d’alimentation, ce qui place l’aire d’étude sur une voie de déplacement potentielle. Utilisation comme zone de halte migratoire : Plusieurs espèces migratrices ont pu être observées lors des inventaires du printemps. Il s’agit essentiellement de passereaux migrateurs (Tarier des prés, Pouillot de Bonelli…) qui profitent de la tranquillité de la zone pour effectuer une halte migratoire. Aux vues de la surface importante d’habitats tout aussi propices disponible à proximité, l’aire d’étude ne joue probablement pas un rôle essentiel dans ce type d’utilisation. A noter que le Tavignano canalisent les oiseaux lors de leurs déplacement locaux et constituent un couloir de migration entre le littoral et les massifs montagneux. L’aire d’étude et notamment la ripisylve du Tavignano constitue des sites de haltes et de transit de prédilection pour de nombreuses espèces. Ainsi, le Martin-Pêcheur d’Europe observé concerne sans doute un individu en déplacement/transit sur le site. Utilisation comme zone d'hivernage : Aucune prospection n’a été réalisée en hiver afin d’étudier l’hivernage. Il est toutefois possible de citer la présence potentielle de quelques espèces communément observées en hiver sur ce secteur et ce type de milieu. L’aire d’étude en elle-même est peu propice à l’hivernage des oiseaux. Le manque de ressources alimentaires en est la principale raison. Les effectifs de grives et de pinsons sont probablement renforcés par l’arrivée d’individus provenant d’Europe du nord et de l’est, poussés à migrer vers nos régions pour profiter d’un climat plus clément. Certaines espèces venues des massifs montagneux périphériques peuvent également être amenées à fréquenter la zone d’étude pendant l’hiver. Quelques espèces exclusivement hivernantes peuvent fréquenter le site en faibles effectifs (Passereaux montagnards, Grive, Pinson…). 4.3.5.4 Espèces patrimoniales Parmi les espèces recensées, certaines présentent un intérêt patrimonial de par leur rareté ou l’état de conservation défavorable de leurs populations à l’échelle nationale ou régionale. Les espèces sont dites « patrimoniales » si elles répondent à l’un des trois critères suivant : être inscrites à l’annexe I de la Directive Européenne « Oiseaux » 79/409 de 1979 dressant la liste des espèces menacées à l’échelon européen ; figurer sur la liste rouge des oiseaux menacés en France de 2011 (statut de population « En danger », « Vulnérable » ou « Rare ») ; En l’absence de liste rouge régionale, présenter un statut de conservation défavorable à l’échelle de la France ou de la Corse (données de Oiseaux menacés et à surveiller en France, 1999, Espèces déterminante Z.N.I.E.F.F. Corse - voir bibliographie). ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 159/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Le tableau suivant présente les statuts de protection et de conservation des espèces patrimoniales concernées par l’aire d’étude en fonction du type d’utilisation. Tableau 37 : Espèce Alouette lulu (Lullula arborea) Protection nationale (arrêté du 29 octobre 2009) Article 3 Statuts et niveau d'intérêt des espèces d'oiseaux patrimonial Annexe I Directive Oiseaux X Liste rouge France 2011 Nicheur LC Déterminante ZNIEFF Corse DC Intérêt patrimonial Commentaire Espèce commune en Corse mais dont l’état de conservation reste précaire au niveau Européen. C’est pour cette raison qu’elle est inscrite à l’annexe I de la Directive « Oiseaux ». Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : 5-10 couples Bruant proyer (Emberiza calandra) Article 3 NT DC Commun en Corse où l’espèce niche dans de nombreux milieux ouverts (cultures, prairies, maquis bas…) Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : <5 couples Cincle plongeur (Cinclus cinclus) Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) Fauvette passerinette (Sylvia cantillans) Article 3 Article 3 LC X DC Espèce bien représenté à l’étage montagnard. Niche hors de la zone d’étude, en bordure de Tavignano Espèce inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux mais restent communs en France et en Corse LC Modéré Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : 3-5 couples Article 3 LC DC ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT Espèces actuellement non menacées, cette espèce nécessite néanmoins une attention particulière. Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : <10 couples 160/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Espèce Fauvette Sarde (Sylvia sarda) Protection nationale (arrêté du 29 octobre 2009) Article 3 Annexe I Directive Oiseaux X Liste rouge France 2011 Nicheur LC ORIENTE ENVIRONNEMENT Déterminante ZNIEFF Corse DC Intérêt patrimonial Commentaire Espèce endémique des îles de la méditerranée occidentale. Pour la France, seule la Corse abrite une population nicheuse. Elle s’observe en Corse du littoral à 1300 m. En l’absence de suivi, la tendance de la population de Corse n’est pas connue. L’espèce ne semble toutefois pas menacée. Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : Non observé – potentiellement quelques couples Gobemouche gris (Muscicapa striata) Article 3 Espèce commune en Corse classé Vulnérable sur la liste rouge France du fait du déclin observé chez les populations de France métropolitaine VU Faible Effectif nicheur sur l’aire d’étude : 1 couple Martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) Milan royal (Milvus milvus) Petit-duc scops (Otus scops) Article 3 Article 3 Article 3 X X X LC VU DC DC DC Présent sur le Tavignano, sans doute en transit sur le site. Considéré comme nicheur rare en Corse. Nicheur possible en bordure de Tavignano Menacée en France métropolitaine, l’espèce se porte bien en Corse. Non reproducteur sur le site d’étude Bien représentée sur toute la Corse, plus rare en région de montagne (où elle se cantonne aux vallées des cours d’eau). La Corse abrite une part importante de la population française. Modéré Modéré Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : <5 couples ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 161/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Espèce Tourterelle des bois (Streptopelia turtur) Protection nationale (arrêté du 29 octobre 2009) Annexe I Directive Oiseaux Liste rouge France 2011 Nicheur ORIENTE ENVIRONNEMENT Déterminante ZNIEFF Corse Article 3 DC Intérêt patrimonial Commentaire Bien représentée sur le littoral, elle connaît un déclin généralisé en Europe, déclin particulièrement marqué dans des pays aussi différents que la France, la Roumanie et la Grande-Bretagne. La Tourterelle des bois connaît une moindre baisse des effectifs en région PACA et en Corse. Modéré Effectif nicheur sur l’aire d’étude : <10 couples Légende - Liste rouge France : NT =quasi menacée VU= vulnérable ; LC=préoccupation mineure -DC : Espèce déterminante ZNIEFF Corse 4.3.5.5 Protection des espèces et des habitats Rappel : l’article 3 de l’Arrêté du 29 octobre 2009 fixe la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Pour ces espèces, en plus de la destruction des œufs, nids et individus sont interdits « la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux, pour autant qu'elles remettent en cause le bon accomplissement des cycles biologiques ». Parmi les 27 espèces recensées, 25 sont inscrites à l’article 3 de l’Arrêté du 29 octobre 2009. Parmi ces espèces protégées, 22 nichent sur l’aire d’étude. Les autres espèces utilisent le site comme zone d’alimentation ou aire de repos. (cf. « Liste exhaustive des espèces nicheuses inventoriées » disponible en annexe de l’étude faune flore). L’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude constituent des milieux de nidification utilisés par une ou plusieurs espèces protégées. Par ailleurs, l’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude est susceptible d’être utilisé par une ou plusieurs espèces protégées comme aire de repos. Cette utilisation concerne les espèces hivernantes ou en halte migratoire sur l’aire d’étude. 4.3.5.6 Evaluation des enjeux Le tableau suivant présente les enjeux liés aux oiseaux, hiérarchisés en fonction des habitats concernés et du type d’utilisation. Cette évaluation concerne les espèces nicheuses sur l’aire d’étude et les espèces utilisatrices de ses milieux ou de ses ressources. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 162/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Tableau 38 : Habitats concernés et localisation Les ripisylves à aulnes et peupliers du bord de Tavignano Les maquis et fourrés épineux Les chênaies vertes et suberaies Les zones ouvertes pâturées ORIENTE ENVIRONNEMENT Evaluation des enjeux en fonction des habitats observés Utilisation par les oiseaux et fonctionnalité Les cortèges observés dans la ripisylve sont constitués d’espèces diversifiés dont plusieurs sont patrimoniales. Les arbres âgés de la ripisylve constituent des sites de nidification plusieurs d’entre elles dont le Petit Duc scops. La rivière abrite plusieurs espèces caractéristiques comme le Cincle plongeur, la Bergeronnette des ruisseaux ou le Marin Pécheur d’Europe Le complexe (ripisylve et rivière) présentent un rôle fonctionnel majeur pour de nombreuses espèces (corridor de déplacement, site de haltes/transit…) Milieu de nidification du cortège des maquis avec plusieurs espèces de fauvettes méditerranéennes espèces d’intérêt patrimonial modéré (Fauvettes sarde, Engoulevent d’Europe). Zone de chasse et d’alimentation occasionnelle des grands rapaces patrimoniaux (Milan royal, Petit Duc scops…) Milieu de nidification du cortège des boisements utilisé notamment par trois espèces d’intérêt patrimonial modéré dont Petit Duc scops, Fauvette passerinette Zone de chasse très occasionnelle des grands rapaces patrimoniaux (Milan royal) Milieu de nidification des passereaux des zones ouvertes dont Tarier pâtre, Bruant zizi, le Bruant proyer et l’Alouette lulu. Zone de chasse des rapaces (faucon crécerelle, Petit Duc scops…) Le nombre d’espèces observé sur ces habitats est faible du fait des aménagements engagés sur le site ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT Enjeu écologique Enjeu réglementaire Fort Oui Modéré Oui Modéré Oui Faible Oui 163/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.5.7 ORIENTE ENVIRONNEMENT Synthèse / conclusion Sur le site, 26 espèces ont été identifiées, dont 22 nicheuses. La diversité est donc assez faible et les effectifs observés également. Pour les espèces nicheuses, le site est nécessaire à leur cycle biologique. Ces espèces sont toutefois pour la plupart communes en Corse et présentent un enjeu faible à modéré pour 8 d’entre elles. Les espèces non nicheuses utilisent le site en transit ou alimentation. Ces espèces sont globalement communes et présentent un enjeu faible à modéré pour 3 d’entre elles. L’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude constituent des milieux de nidification utilisés par une ou plusieurs espèces protégées. Par ailleurs, l’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude est susceptible d’être utilisé par une ou plusieurs espèces protégées comme aire de repos. Cette utilisation concerne les espèces hivernantes ou en halte migratoire sur l’aire d’étude. Cependant, seule la rivière et la ripisylve présentent un enjeu écologique important pour ce groupe. En effet, pour les autres habitats, au vu des capacités de déplacement des oiseaux et la disponibilité en habitats similaires en périphérie de l’aire étude, les milieux hors du site leur offrent dans tous les cas des possibilités de report, ce qui réduit l’importance de l’aire d’étude vis-à-vis de ces espèces. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 164/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 40 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Enjeux liés à l’avifaune ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 165/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.6 Amphibiens 4.3.6.1 Espèces recensées sur l’aire d’étude L’expertise de terrain des amphibiens a été menée sur le site étudié lors d’un passage groupé. Les investigations ont été ciblées sur le plus grand nombre d’espèces protégées susceptibles d’exploiter le site du projet envisagé, en lien avec les milieux naturels présents. La synthèse proposée ici s’appuie sur les observations réalisées dans le cadre du présent travail, une analyse des potentialités d’accueil des milieux naturels de l’aire d’étude et sur la bibliographie récente disponible. Plusieurs espèces d’amphibiens ont été recensées sur l’aire d’étude qui présente des milieux variés favorables à ce groupe. Ainsi, sur le site d’étude, 5 espèces ont été identifiées, toutes protégées en France. Droit européen L’annexe II de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation au sein du réseau européen NATURA 2000. L’annexe IV de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen qui nécessitent une protection stricte sur le territoire des états membres de l’Union européenne. L’annexe V de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion. Droit français Pour les espèces de reptiles dont la liste est fixée à l’article 2 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 (NOR : DEVN0766175A) : « […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. II. − Sont interdites sur les parpes du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques. […] » Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 3 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 (NOR : DEVN0766175A) : « […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destrucpon ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. […] » Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 4 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 (NOR : DEVN0766175A) : « […] I. − Est interdite, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la muplapon des animaux. […] » ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 166/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT La Grenouille de Berger (Pelophylax bergeri) C’est la seule grenouille verte présente en Corse, où il est probable qu’elle ait été introduite. Cette espèce pour laquelle seuls les individus sont protégés, couvre de façon quasi continue le pourtour de l’île avec de fortes concentrations dans les étangs de la plaine orientale et dans les embouchures des fleuves. Grenouille verte de Berger Répartition de la Grenouille de Berger (Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003) Sur la zone d’étude cette espèce a été identifiée en bordure du Tavignano : 2 males chanteurs entendus à l’ouest et 1 individu vu au nord-ouest. Photo 20 : Habitat sur le site à Grenouille de Berger Cette espèce introduite, commune en Corse surtout à basse altitude, présente donc un enjeu écologique faible, mais aussi une contrainte règlementaire. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 167/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT La Rainette sarde (Hyla sarda) Espèce endémique de Corse et de Sardaigne, la Rainette sarde (protégée au niveau national, déterminante Z.N.I.E.F.F. en assemblage et en Annexe IV de la Directive Habitats) se rencontre surtout à basse altitude le long du littoral corse, mais est susceptible de se reproduire dans à peu près tous les types de zones humides présentes sur l’île. Elle a tendance à rester à faible distance de l’eau, où elle se rencontre souvent dans la végétation basse. Répartition de la rainette sarde Rainette sarde (Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003) Sur la zone d’étude cette espèce a été identifiée : 5 adultes reproducteurs (mâles chanteurs) entendus dans le cours d’eau temporaire au nord-est du site et 1 individu ont été observés sur les rives du Tavignano au nord-ouest. Cette espèce endémique, protégée au niveau national, commune en Corse, surtout à basse altitude présente donc une contrainte règlementaire et un enjeu écologique modéré. Les Discoglosses sarde et corse (Discoglossus sardus & Discoglossus montalentii) Le Discoglosse sarde, endémique de Corse et de Sardaigne, et le Discoglosse corse, endémique stricte de Corse, sont tous deux protégés au niveau national, déterminants Z.N.I.E.F.F. lors de leur présence simultanée et en Annexes II et IV de la Directive Habitats. Ce sont des espèces discrètes, dont le chant est très peu audible. Le Discoglosse sarde est peu exigeant dans le choix de ses sites de reproduction, occupe des biotopes très variés (source, marais côtier, canaux,…) et possède une amplitude altitudinale étendue. Il exploite tout particulièrement des collections d’eau temporaire dont l’alimentation en région littorale est aléatoire. Le Discoglosse corse présente une moins large répartition altitudinale puisqu’on le rencontre surtout de 400 m à 2 000 m d’altitude ; il est ponctuellement signalé plus bas, mais toujours en de faibles effectifs. Le Discoglosse corse, bien plus exigent ne pond presque exclusivement qu’au sein de cours d’eau naturels de bonne qualité (ruisseaux, rivières…). Ces 2 espèces, morphologiquement proches, ne sont pas distinguables au stade juvénile ni au stade têtard sans prélèvement et euthanasie de quelques têtards pour une observation sous loupe binoculaire. Cette manipulation nécessite donc une dérogation préfectorale. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 168/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Discoglosse sarde ORIENTE ENVIRONNEMENT Discoglosse corse Répartition du Discoglosse sarde et Discoglosse corse (Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003) Sur la zone d’étude le Discoglosse sarde a été observé sur le site d’étude : 2 adultes vus. Du Discoglosse non déterminable a également été observé sur l’emprise du projet : de nombreux têtards dans les différents ruisseaux temporaires du site ; 2 individus juvéniles sur les rives du Tavignano, (1 au sud et 1 au nord-ouest). Les zones en eau temporairement situées au nord-ouest du site dans lesquelles ont été observés des têtards de Discoglosse (cf. photo ci-après) semblent correspondre à du Discoglosse sarde (milieux vaseux et remanié). Photo 21 : Habitats sur le site à Discoglosse sarde ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 169/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Toutefois, le cours d’eau temporaire situé en limite de site au nord-est et les rives du Tavignano pourraient accueillir du Discoglosse corse (cf. photo ci-après). Ce dernier est donc potentiel sur le site d’étude et ne peut être exclu sans investigations plus poussées. Photo 22 : Habitats potentiel sur le site à Discoglosse corse Les 2 Discoglosses présentent donc des contraintes règlementaires. Le Discoglosse sarde, protégé au niveau national, mais commun en Corse, possède une assez grande plasticité écologique et possède donc un enjeu écologique modéré. Le Discoglosse corse, endémique stricte, protégé au niveau national et inféodé à un habitat restreint, présente un enjeu écologique très fort (de par sa rareté à basse altitude) si sa présence est confirmée sur ce site. Le Crapaud vert (Bufo viridis) Le Crapaud vert est protégé au niveau national, déterminant Z.N.I.E.F.F. en assemblage, en Annexe IV de la Directive Habitats et fait l’objet d’un Plan de Restauration National. Espèce crépusculaire et nocturne se nourrissant de vers, d’arthropodes et d’arachnides, cet amphibien, actif principalement la nuit, fréquente les plans d'eau uniquement au printemps pour se reproduire. En Corse, il est à la fois bien répandu le long du littoral et réputé pour occuper les estuaires, dunes et abords des marais. Il est aussi possible de le trouver dans des zones sèches (lisière, maquis, friches,…) hors des périodes de reproduction. Crapaud vert Remarque. : La systématique du Crapaud vert est aujourd’hui discutée. Pour certains systématiciens français, on peut distinguer des sous-espèces de Crapaud vert au sein de son aire de répartition européenne. Alors que d’autres (Stöck & al., 2008) optent plutôt pour une distinction au niveau de l’espèce au sein d’un complexe Crapaud vert. un sous-groupe « Bufo viridis » (présent dans l’est de la France) d’une part ; et Bufo balearicus, Crapaud des Baléares (présent en Corse) d’autre part. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 170/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Commun à assez commun Assez rare à rare Très rare à exceptionnel Disparu Non mentionné Répartition du Crapaud vert (Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003) Ces espèces ont été observées dans des zones rudérales temporairement en eau (ornière). Cette observation est notable car, le Crapaud vert est une espèce à reproduction précoce qui pond généralement entre février et mars. Ces pontes très tardives peuvent être liées à la météo particulière de cette saison 2015. Plus classiquement, 2 individus ont également été observés en fin du mois de juin sur la zone d’étude. Le Crapaud vert occupe donc l’ensemble du site d’étude (puisqu’il fréquente les milieux de maquis hors période de reproduction). Une donnée bibliographique est d’ailleurs mentionnée dans l’aire d’étude éloignée. S'agissant d'une espèce rare en France et faisant l’objet d’un Plan National de Restauration, courante sur le littoral corse, mais plus rare à l’intérieur des terres, cet amphibien présente donc un enjeu écologique fort et une contrainte règlementaire. 4.3.6.2 Espèces protégées, évaluation des enjeux Tableau 39 : Nom commun Nom scientifique Espèces protégées d’amphibiens recensées sur l’aire d’étude Statuts réglementaires Intérêt pat. Sp. Corse Observations du site et enjeu de conservation sur l’aire d’étude Espèces identifiées sur le site du projet Grenouille de Berger Pelophylax bergeri Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 3) Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Espèces introduite en Corse FAIBLE Espèce présente (3 adultes identifiés) sur les rives du Tavignano. ENJEU FAIBLE Liste Rouge France LC ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 171/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Nom commun Nom scientifique Statuts réglementaires ORIENTE ENVIRONNEMENT Intérêt pat. Sp. Corse Observations du site et enjeu de conservation sur l’aire d’étude Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Rainette sarde Hyla sarda Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Favorable Espèces caractéristique des zones humides végétalisées MODERE Espèce présente (6 individus identifiés) sur le cours d’eau temporaire au nord-est du site et sur les rives du Tavignano. ENJEU MODERE Liste Rouge France LC Déterminante ZNIEFF Corse sous conditions Discoglosse sarde Discoglossus sardus Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Espèce caractéristique des zones humides très diverses, capable de s’adapter à des secteurs anthropisés. Espèce inscrite aux annexes II & IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Défavorable inadéquat Observation de 2 adultes et de nombreux têtards sur l’aire d’emprise dans les cours d’eau temporaires du site. MODERE Liste Rouge France LC Déterminante ZNIEFF Corse sous conditions Rq. :Têtards non déterminables sans prélèvement (Discoglosse sarde ou corse), mais les individus vus dans les ornières en eau du site et les cours d’eau de l’ouest du site sont très certainement du Discoglosse sarde au vu de l’habitat (cours d’eau vaseux). ENJEU MODERE Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Crapaud vert Bufo viridis Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Favorable FORT Espèce présente (2 pontes identifiées et 2 individus observés) sur une zone rudérale dans des ornières en eau temporairement au sudouest du site ENJEU FORT Liste Rouge France LC Déterminante ZNIEFF Corse sous conditions Espèces potentielles sur le site du projet Espèces caractéristique des zones humides de qualité, préférant des cours d’eau bien oxygénés sans vase ni algue. Se rencontre dans les cours d’eau d’altitude de Corse mais devient très rare à basse altitude. Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Discoglosse corse Discoglossus montalentii Espèce inscrite aux annexes II & IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Favorable FORT Liste Rouge France NT Déterminante ZNIEFF Corse sous conditions Observation de nombreux têtards sur l’aire d’emprise dans les cours d’eau temporaires du site auquel il faut ajouter l’observation de juvéniles sur les rives du Tavignano. Rq. :Têtards non déterminables sans prélèvement (Discoglosse sarde ou corse) ; le cours d’eau temporaire au NE du site peut potentiellement convenir à du Discoglosse corse. De la même manière, juvénile non déterminable et les rives du Tavignano peuvent potentiellement convenir à du Discoglosse corse. ENJEU FORT Légende Liste rouge : LC= préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible). NT= Quasi menacée (espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises). VU= Vulnérable (populations confrontées à un risque de disparition dans la région) Intérêt pat. Sp. Corse : Intérêt patrimonial général de l’espèce en Corse ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 172/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.6.3 ORIENTE ENVIRONNEMENT Synthèse / conclusion Tous les amphibiens présents sur la zone étudiée sont protégés au niveau national. De plus, les 2 espèces de Discoglosse sont en Annexe II et IV de la Directive Habitats et déterminantes ZNIEFF. Les enjeux de conservation relatifs aux amphibiens sont modérés à très forts (dans le cas de la présence de Discoglosse corse) et les espèces protégées présentes sur le site entrainent en outre des contraintes règlementaires. Les impacts sur ces espèces mais aussi et surtout sur leurs habitats doivent être évités. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 173/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 41 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Reptiles et Amphibiens identifiés sur l’aire d’étude ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 174/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.1 Reptiles 4.3.1.1 Espèces recensées sur l’aire d’étude L’expertise de terrain des reptiles a été menée sur le site d’étude lors d’un passage groupé. Les investigations ont été ciblées sur les espèces protégées susceptibles d’exploiter l’aire d’étude rapprochée, en lien avec les milieux naturels présents. La synthèse proposée ici s’appuie sur les observations réalisées dans le cadre du présent travail, une analyse des potentialités d’accueil des milieux naturels de l’aire d’étude et sur la bibliographie récente disponible. Le site présente une variété de milieux favorables à ce groupe. En effet, plusieurs espèces de reptiles ont été recensées sur l’aire d’étude du projet. Au total, 4 espèces ont été identifiée, et une cinquième (Couleuvre à collier de Corse), bien que non observée, est très probable. Les paragraphes ci-après présentent en détail ces taxons. En ce qui concerne la Tortue d’Hermann, aucun individu n’a été observé lors de nos prospections et le site d’étude se situe en enjeu faible pour la Corse (CENC, 2011). Droit européen L’annexe II de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation au sein du réseau européen NATURA 2000. L’annexe IV de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen qui nécessitent une protection stricte sur le territoire des états membres de l’Union européenne. L’annexe V de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces animales et végétales d'intérêt européen dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion. Droit français Pour les espèces de reptiles dont la liste est fixée à l’article 2 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 (NOR : DEVN0766175A) : « […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. II. − Sont interdites sur les parpes du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques. […] » Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 3 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 (NOR : DEVN0766175A) : « […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destrucpon ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. […] » Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 4 de l’arrêté ministériel du 19 novembre ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 175/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Le Lézard de Sicile (Podarcis siculus) Bien que s'agissant d'une espèce introduite au caractère envahissant (Delaugerre M., Cheylan M., 1992) cette espèce est protégée au niveau national. Le lézard de Sicile est courant en Corse, notamment sur le littoral. Elle est inféodée aux milieux plutôt ouverts, anthropisés et entre en concurrence avec le Lézard tyrrhénien dans les milieux semi-ouverts. Les deux sous-espèces présentes en Corse étendent leur répartition au fil des ans : Podarcis siculus campestris en HauteCorse, dans la région d’Ajaccio et jusque dans le sud de la plaine orientale et Podarcis siculus cettii dans l’extrême sud de l’île remontant vers le nord. Lézard de Sicile : Podarcis siculus campestris Commun à assez commun Assez rare à rare Très rare à exceptionnel Disparu Non mentionné Répartition du Lézard de Sicile (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010) Sur la zone d’étude quelques individus de cette espèce (sous-espèce campestris) ont été observés sur la zone de plateau dans des milieux semi-ouverts. S'agissant d'une espèce envahissante, ce taxon présente donc un enjeu écologique faible mais une contrainte règlementaire. Le Lézard tyrrhénien (Podarcis tiliguerta) Bien qu’endémique cyrno-sarde, cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la Directive Habitats) est commune en Corse, surtout à basse altitude. Le Lézard tyrrhénien peut être rencontré dans une grande variété de milieux naturels (des plages aux éboulis de montagne en passant par le maquis ou les forêts claires, ou anthropisés tels des talus, ruines, murs,...), mais il semble moins commun dans des biotopes uniformisés. Sur la zone d’étude de nombreux individus adultes et juvéniles de cette espèce ont été observés sur l’emprise directe du projet dans les secteurs semi-ouverts et en bordure du Tavignano. L’espèce est également connue dans l’aire d’étude éloignée. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 176/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Lézard tyrrhénien ORIENTE ENVIRONNEMENT Répartition du Lézard Tyrrhénien (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010) S'agissant d'une espèce commune mais protégée et en concurrence avec le lézard de Sicile sur la zone d'étude, ce taxon présente donc une contrainte règlementaire et un enjeu écologique modéré. La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) Cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la Directive Habitats) est commune en Corse, surtout à basse altitude. Elle fréquente des milieux diversifiés, hormis les zones forestières denses, et peut survivre dans des environnements anthropisés. Elle affectionne tout particulièrement les zones de maquis et les milieux semi-ouverts. Son hibernation dure en général d’octobre-novembre à mars. Couleuvre verte et jaune Commun à assez commun Assez rare à rare Très rare à exceptionnel Disparu Non mentionné Répartition de la Couleuvre verte et jaune (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010) Sur la zone d'étude, 2 individus ont été vus sur le site d’étude (dans une zone de talus rocheux au nord du site et en lisière de maquis au sud-ouest). L’espèce utilise vraisemblablement l’ensemble du site d’étude. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 177/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT S'agissant d'une espèce commune mais protégée, ce taxon présente donc une contrainte règlementaire et un enjeu écologique faible à modéré. Le Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea) Les populations de cette espèce patrimoniale (protégée au niveau national, en Annexe II et IV de la Directive Habitats et déterminante Z.N.I.E.F.F. pour les populations micro-insulaires, celles d’altitude ou de chaos rocheux) présentent une distribution tyrrhénienne élargie. Ce gekkonidé est principalement insulaire (Corse, Sardaigne et leurs îlots satellites, archipel toscan et certaines îles ligures et provençales) (VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010). Phyllodactyle d’Europe En Corse, elles sont situées principalement au niveau du littoral, et les peuplements de l’intérieur ne dépassent guère les 700 m (occasionnellement jusqu’à 1 500 m).Cette espèce vit essentiellement dans des milieux ouverts et rocheux : elle exploite les formations rocheuses naturelles où elle trouve des fentes rocheuses étroites, dépourvues de tout humus, qui la protègent au moins partiellement des effets sélectifs du climat. Il a aussi été observé dans des habitats humains peu fréquentés et dans des murs de pierre. Les densités de population sont très variables en fonction de la disponibilité des abris. Les mœurs de cette espèce patrimoniale nocturnes sont très discrètes. Commun à assez commun Assez rare à rare Très rare à exceptionnel Disparu Non mentionné Répartition du Phyllodactyle d’Europe (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010) Cette espèce a été observée sur le site d’étude : 5 individus adultes et de nombreuses traces (crottes) et 1 donnée bibliographique est citée dans l’aire d’étude éloignée du projet. L’espèce est donc présente sur le site sur le piton rocheux bien visible situé au centre-ouest et également dans les blocs rocheux concentrés dans une zone terrassée au sud-ouest du site. S'agissant d'une espèce endémique à l’aire de répartition très limitée et inféodée à un habitat spécifique, ce geckonidé présente un enjeu écologique fort et une contrainte règlementaire. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 178/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Photo 23 : Habitats à Phyllodactyle d’Europe sur le site d’étude (blocs rocheux) Photo 24 : Habitats à Phyllodactyle d’Europe sur le site d’étude (Piton rocheux) La Couleuvre à collier (Natrix natrix corsa) On trouve cette sous-espèce endémique à la Corse dans les zones humides, bords de cours d’eau végétalisés ou non, de 0 à 1 300 m d’altitude. Bien que présentant une répartition assez large sur l’île, ce serpent inoffensif et discret reste totalement inféodé aux milieux aquatiques. Ce taxon (protégé au niveau national, déterminant Z.N.I.E.F.F. en assemblage et en Annexe IV de la Directive Habitats) est d’ailleurs classé pour la Corse comme quasi-vulnérable. Cette espèce est peu observée et assez mal connue sur l’île. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT Répartition de la Couleuvre à collier 179/600 (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010) Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Répartition de la Couleuvre à collier Photo 25 : Couleuvre à collier corse (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010) De par sa discrétion, l’absence d’observation de cette espèce sur le site n’est pas forcement significative. Bien que les cours d'eau de la zone d'étude lui soient favorables, il est possible qu'elle ait échappée à nos prospections. Bien que non observée sur le site, sa présence est probable. S'agissant d'un taxon endémique strict mais assez commun et inféodée à un habitat spécifique, ce serpent présente un enjeu écologique modéré et une contrainte règlementaire. 4.3.1.2 Espèces protégées, évaluation des enjeux Toutes les espèces observées et potentielles sont protégées, cependant, leur statut écologique varie, et les enjeux associés également. Tableau 40 : Nom commun Nom scientifique Espèces protégées de reptiles recensées sur l’aire d’étude Statuts réglementaires Intérêt pat. Sp. Corse Observations du site et enjeu de conservation sur l’aire d’étude Espèces identifiées sur l’emprise directe du projet Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Lézard de Sicile Podarcis siculus campestris Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » FAIBLE Observation sur l’aire d’emprise du projet de plusieurs individus adultes dans des secteurs de pelouses, zone rudérales et maquis. ENJEU FAIBLE Liste Rouge France LC Espèce envahissante ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 180/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Nom commun Nom scientifique Statuts réglementaires ORIENTE ENVIRONNEMENT Intérêt pat. Sp. Corse Observations du site et enjeu de conservation sur l’aire d’étude Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Lézard tyrrhénien Podarcis tiliguerta Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Favorable MODERE Observation sur l’aire d’emprise du projet de nombreux adultes dans les secteurs semiouverts et notamment le long du Tavignano. ENJEU FAIBLE Liste Rouge France LC Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea Espèce inscrite aux annexes II & IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Favorable FORT Observation sur l’aire d’étude du projet de 5 individus (et de nombreuses traces de présences : fèces) dans les secteurs de zones rocheuses. ENJEU FORT, LOCALISE Liste Rouge France NT Déterminante ZNIEFF Corse sous conditions Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Couleuvre verte et jaune Hierophis viridiflavus Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » Etat de Conservation en région méd. : Favorable FAIBLE Observation sur l’aire d’emprise du projet de 2 adultes ENJEU FAIBLE Liste Rouge France LC Espèces potentielles sur l’emprise directe du projet Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 19/11/2007, article 2) Couleuvre à collier de Corse Natrix natrix corsa Espèce inscrite aux annexes IV de la directive européenne 92/43/CEE « Habitats / Faune / Flore » MODERE Liste Rouge France NT Potentialité forte de présence pour cette espèce très discrète, sur l’aire d’emprise du projet. Milieux favorables : les cours d’eau temporaires du site et le Tavignano. ENJEU MODERE Déterminante ZNIEFF Corse sous conditions ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 181/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.1.3 ORIENTE ENVIRONNEMENT Synthèse / conclusion Tous les reptiles présents sur la zone étudiée sont protégés au niveau national. De plus, le Phyllodactyle d’Europe est en Annexe II et IV de la Directive Habitats et déterminant Z.N.I.E.F.F. Les enjeux de conservation relatifs aux reptiles sont donc forts de par la présence de ce gekkonidés. Il est cependant localisé. Les impacts sur cette espèce devront être évités. Les autres espèces protégées présentes sur le site sont globalement assez communes et présentent un enjeu faible. 4.3.2 Mammifères terrestres 4.3.2.1 Espèces recensées L’expertise de terrain des mammifères a été menée sur l’emprise directe du projet lors d’un passage groupé. Les investigations ont été ciblées sur les espèces protégées et patrimoniales susceptibles d’exploiter l’aire d’étude rapprochée, en lien avec les milieux naturels présents. La synthèse proposée ici s’appuie sur les observations réalisées dans le cadre du présent travail, une analyse des potentialités d’accueil des milieux naturels de l’aire d’étude et sur la bibliographie récente disponible. Une espèce de mammifère protégée est potentiellement présente sur le site étudié (cf. tableau ci-après). Tableau 41 : Nom commun Nom scientifique Espèces protégées de reptiles recensées sur l’aire d’étude Statuts réglementaires Eléments d’écologie et population observée sur l’aire d’étude rapprochée Espèces potentielles sur l’aire d’étude Hérisson d’Europe Erinaceus europaeus Espèce protégée en France (arrêté ministériel du 10 octobre 1996, article 1) Potentiellement présente sur le site d’étude dans les zones de milieux semi-ouverts ENJEU FAIBLE Droit français Pour les espèces de mammifères dont la liste est fixée à l’article 1 de l’arrêté ministériel du 10 octobre 1996 : « […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, dans les conditions déterminées par le décret du 25 novembre 1977 susvisé, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation des mammifères d'espèces non domestiques suivantes ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat Plusieurs Sanglier (Sus scrofa) ont pu être observés lors des prospections et le site est fortement marqué par leur présence. Il présente de plus des milieux susceptibles d’être favorables à d’autres espèces de mammifères comme le Renard roux (Vulpes vulpes) et la Belette (Mustela nivalis). Mais toutes ces espèces à faible patrimonialité ne sont pas protégées et n’ont pas été observées, ni leurs traces. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 182/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 4.3.2.2 ORIENTE ENVIRONNEMENT Synthèse / conclusion Les espèces présentes et potentielles sont communes et présentent un enjeu écologique faible. 4.3.3 Invertébrés 4.3.3.1 Espèces contactées et cortèges associés LEPIDOPTERES RHOPALOCERES Sur le site d’étude, 14 espèces de rhopalocères ont été contactées sur la zone d’étude. Il s’agit de 14 espèces communes. Cela représente près de 25 % de la faune rhopalocérique régionale (60 espèces) et 6 % de celle de France métropolitaine (250 espèces) Deux cortèges principaux ont été identifiés sur l’aire d’étude : le cortège des pelouses et zones rudérales ouvertes, qui regroupe la majorité des espèces avec le Collier-de-Corail, l’Hespérie de l’Alcée, le Souci, le Flambé, l’Azuré porte-queue, la Mégère corse, la Piéride de la Moutarde, le Cuivré commun, le Myrtil, la Piéride de la rave ou encore l’Azuré de la Bugrane ; le cortège des lisières de boisement ou de maquis et des haies et ripisylves avec le Nymphale de l’Argousier, le Sylvain azuré ou encore l’Amaryllis. ODONATES Sur le site d’étude, 6 espèces d’odonates ont été contactées sur la zone d’étude. Il s’agit de 4 espèces communes et de 2 espèces relativement patrimoniales (intérêt patrimonial moyen à faible) : le Calopteryx hémorroïdal et le Calopteryx de Capra. Cela représente environ 13 % de la faune odonatologique régionale (47 espèces) et près de 7 % de celle de France métropolitaine (91 espèces). Un seul cortège a été identifié sur la zone d’étude : le cortège des eaux courantes bien oxygénées de basse altitude avec la Caloptéryx hémorrhoïdale, la Caloptéryx de Capra, l’Agrion de Géné et l’Orthétrum bleuissant. Les autres espèces d’odonates observées (Aeschne affine et Sympétrum méridionale) ne se reproduisent probablement pas sur la zone d’étude mais correspondent à des individus en maturation. Le Caloptéryx hémorroïdal (Calopteryx haemorrhoidalis) Le Caloptéryx hémorroïdal est inféodée aux eaux courantes de bonne qualité riches en végétation rivulaire. Elle est toutefois plus commune que le Caloptéryx de Capra. Elle est par ailleurs « complémentaire » dans la liste Z.N.I.E.F.F. de Corse. L’espèce est très abondante sur le Tavignano où sa reproduction ne fait pas de doutes. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 183/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Le Caloptéryx de Capra (Calopteryx splendens caprai) Comme l’espèce précédente, cette libellule est typique des petites rivières torrentueuses de plaine et de bonne qualité. Cette sous-espèce est endémique de Corse où elle relativement peu commune. Elle par ailleurs « déterminante » sur la liste Z.N.I.E.F.F. de Corse. L’espèce semble bien représentée sur le Tavignano, notamment dans les secteurs où la ripisylve est bien développée. ORTHOPTERES Sur le site d’étude, 22 espèces d’orthoptères ont été contactées sur la zone d’étude. Il s’agit de 21 espèces communes et d’une espèce relativement patrimoniale (intérêt patrimonial faible). Cela représente près de 30 % de la faune orthoptérique régionale (75 espèces) et près de 10 % de celle de France métropolitaine (225 espèces). Trois cortèges principaux ont été identifiés : le cortège des friches et pelouses herbacées assez denses avec le Criquet noir ébène, la Decticelle caroyée, la Decticelle côtière, la Decticelle orientale, le Dectique à front blanc, le Phanéroptère liliacé ou encore le Criquet pansu ; le cortège du maquis, des friches buissonnantes et des lisières, représenté par le Criquet égyptien, la Decticelle corse, le Grillon d’Italie ou encore et l’Ephippigère d’Algérie. Le cortège des friches maigres, des zones écorchées ou rudérales dont les représentants sont l’Oedipode gracile, l’Oedipode automnale, le Caloptène ochracé, le Criquet duettiste, le Criquet marocain, le Grillon bordelais, l’Oedipode soufré, l’Oedipode du Monte Cinto ou encore l’Oedipode insulaire. L’Oedipode gracile (Acrotylus patruelis) Ce criquet de taille moyenne est relativement répandu en Corse où il fréquente essentiellement les milieux sablonneux du littoral et des abords des cours d’eau. Il est par ailleurs « complémentaire » dans la liste Z.N.I.E.F.F. de Corse en tant qu’espèce bio-indicatrice. Cette espèce a été contactée en relative abondance sur la zone d’étude au niveau des pelouses écorchées du centre de la zone d’étude, sur les abords sablonneux du Tavignano ainsi que dans les secteurs écorchés de la zone rudérale. GASTEROPODE Une seule espèce de gastéropode a été recherchée spécifiquement en raison de son statut de patrimonialité et de protection et sa forte potentialité de présence. Les recherches ont permis de la mettre en évidence sur la zone d’étude. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 184/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT L’Escargot de Raspail (Tacheocampylaea raspailii) Cet escargot endémique de Corse est localisé dans quelques secteurs de l’île, et notamment dans la basse vallée du Tavignano, où elle fréquente les zones rocheuses. Sa répartition très restreinte en fait une espèce vulnérable aux modifications de l’environnement. Elle est d’ailleurs classée en catégorie « VU » sur la liste rouge française des gastéropodes. Plusieurs coquilles de l’espèce ont été observées dans la partie sud-ouest de la zone d’étude au niveau des escarpements rocheux. 4.3.3.2 Espèces patrimoniales Ce chapitre décrit le statut des espèces patrimoniales et/ou protégées identifiées sur le site ou présentes dans la bibliographie. Protection des espèces et des habitats – Contraintes réglementaires Rappel : les arrêtés du 23 avril 2007 fixent les listes des insectes et mollusques protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Pour les espèces de l’article 3 sont notamment interdits la destruction ou l'enlèvement des œufs, des larves, des nymphes et des individus. Pour les espèces de l’article 2 sont interdits en plus la destruction, l'altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos (pour autant que la destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques). Seul l’Escargot de Raspail est concerné sur le site d’étude. Sont ainsi interdits pour cette espèce la destruction d’œufs, des larves, des nymphes ou d’individus. Statuts et intérêt patrimonial des espèces contactées Etant donné la nature des milieux présents sur et dans les environs de la zone d’étude, la localisation géographique de celle-ci2 et les probabilités de détection, 3 autres espèces patrimoniales et/ou protégées auraient pu éventuellement être présentes (espèces toutefois non contactées lors des prospections réalisées en période favorable). Il s’agit de 2 espèces d’orthoptères et d’une espèce de coléoptère. La Magicienne dentelée (Saga pedo) et le Phanéroptère corse (Acrometopa servillea italica) sont deux sauterelles patrimoniales aux mœurs plutôt nocturnes. La première, protégée, est assez peu commune en Corse et connue uniquement de Corse-du-Sud. La seconde, non protégée est également peu commune mais plus abondante en Haute-Corse. Ces deux espèces ont particulièrement été recherchées sur la zone d’étude, sans succès. Leur présence est donc peu probable, notamment pour la Magicienne dentelée. Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) est un coléoptère saproxylophage protégée dont les larves se développent essentiellement dans les vieux chênes mâtures. L’espèce semble cependant peu apprécier le chêne liège, dominant sur la zone d’étude. Aucun indice de présence (loges de sorties des larves) n’a pu être relevé sur les plus gros arbres du site. L’espèce apparaît donc comme probablement absente. 2 Au regard des répartitions connues des espèces (voir bibliographie) ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 185/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Le tableau suivant présente les statuts de protection et de conservation des espèces les plus remarquables contactées sur la zone d’étude (ou celles qui, bien qu’à faible intérêt patrimonial, disposent d’un statut de conservation ou de protection particulier). La liste complète des espèces observées est présentée en annexe de l’étude faune flore. Tableau 42 : Statut et intérêt patrimonial des espèces contactées les plus remarquables Espèce Nom vernaculaire Nom scientifique Protection nationale (arrêtés du 23/04/07) Directive «Habitats» Liste rouge France Liste rouge Corse ZNIEFF Corse Intérêt patrimonial ODONATES Caloptéryx de Calopteryx Capra splendens caprai - - LC - S MODERE Caloptéryx hémorroïdal - - LC - C FAIBLE 2 4 C FAIBLE VU - S FORT Calopteryx haemorrhoidalis ORTHOPTERES Œdipode gracile Acrotylus patruelis - GASTEROPODES Escargot de Raspail Tacheocampylaea raspailii Article 3 - Légende : Directive « Habitats » : An. II, IV : espèce inscrite à l'annexe II, IV de la Directive Européenne 92/43/CEE Listes rouges : EN = En danger ; VU = Vulnérable ; NT = Quasi menacée ; LC = Préoccupation mineure ; NA = Non applicable ; 1 = proche de l'extinction ou déjà éteinte ; 2 = fortement menacée d'extinction ; 3 = menacée, à surveiller ; 4 = non menacée, en l'état actuel des connaissances ; ? = manque d'informations pour statuer ZNIEFF Corse : S = Espèce déterminante stricte ; C = Espèce complémentaire 4.3.3.3 Analyse / fonctionnalités La zone d’étude, d’une superficie d’environ 65 ha, se situe dans les piémonts des montagnes Corse, sur la façade ouest de l’île, dans la basse vallée du Tavignano. Elle occupe l’intérieur d’un méandre du fleuve à une altitude d’environ 110 m. Bien qu’elle se situe dans les piémonts, le climat est encore largement méditerranéen et peu soumis aux influences montagnardes. La zone d’étude s’insère dans un paysage boisé et peu urbanisé, relativement homogène. La plaine agricole se situe toutefois non loin à l’est où les milieux sont alors plus ouverts. Au sein même de la zone d’étude, on distingue plusieurs types de milieux plus ou moins favorables aux invertébrés : les pelouses nitrophiles plus ou moins envahis par les cistes. Ces milieux ouverts sont assez attractifs pour l’entomofaune commune. L’alternance de milieux semibuissonnants, de milieux herbacés denses et de pelouses écorchées laissant apparaitre de larges plages de substrat nu permettent le développement de plusieurs cortèges d’insectes. On y note notamment une richesse orthoptérique assez importante, composée essentiellement d’espèces communes. On notera la présence de l’Œdipode gracile, espèce relativement patrimoniale, dans les secteurs écorchés et sablonneux. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 186/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Ces milieux, de par leur biomasse élevée en insectes, et donc en proies, jouent un rôle important dans le fonctionnement locale de l’écosystème ; les secteurs rudéraux ouverts, situés à l’ouest de la zone d’étude. Ils disposent d’un peuplement d’espèces assez proche des milieux précédents, mais toutefois appauvri. Le cortège des milieux écorchés y est dominant. Bien que moins diversifiée, la biomasse en proie pour les insectivores y est également importante ; les boisements. Ce type de milieu, fermé, est en général assez pauvre en insectes et notamment en ce qui concerne les trois principaux groupes étudiés. Les secteurs de suberaie les plus matures, présentant de très beaux et vieux sujets sénescents, sont toutefois assez intéressants pour les coléoptères saproxylophages. Toutefois, aucune espèce patrimoniale ou protégée n’a pu y être mis en évidence ; le Tavignano et ses berges. Ce fleuve plus ou moins torrentueux accueille un cortège d’odonates relativement peu diversifié mais composé de deux espèces relativement patrimoniales, indicatrices d’un bon état de conservation. Ce sont les secteurs de ripisylve les plus développés, où les racines plongent directement dans l’eau, qui sont les plus intéressants (milieux de développement larvaire de la plupart des espèces). Les berges sablonneuses ou rocailleuses sont nettement moins favorables aux odonates ; les quelques escarpements et gros blocs rocheux situés dans la partie ouest de la zone d’étude accueillent une espèce endémique protégée d’escargot, l’Escargot de Raspail. Cette espèce fortement patrimoniale est typiquement inféodée à ce type de milieu, par ailleurs peu utilisé par les insectes ; enfin, les zones de maquis denses, assez largement répartis sur la zone. Elles correspondent à d’anciennes pelouses qui ont été petit à petit colonisées et envahis par les cistes. La diversité et la biomasse en insectes y est assez faible. 4.3.3.4 Evaluation des enjeux écologiques Le tableau suivant présente les enjeux écologiques identifiés. Tableau 43 : Elément concerné Enjeux écologiques liés aux invertébrés Justification Ces milieux très localisés abritent une espèce d’escargot à haute valeur patrimoniale. L’enjeu écologique est donc fort. Un cortège d’odonate indicateur de milieux aquatique courant de bonne qualité fréquente ces milieux. Cela Ripisylve du Tavignano amène à définir l’enjeu écologique comme modéré. Ces milieux abritent une importante diversité orthoptérique avec la présence d’une espèce relativement Friches et pelouses patrimoniale. De plus, l’importante biomasse en proies nitrophiles plus ou pour les insectivores dont ils disposent leur permet de moins écorchées ou jouer un rôle important dans le fonctionnement de envahis par les cistes l’écosystème local. Cela amène à définir l’enjeu écologique comme modéré. Escarpement et blocs rocheux ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT Enjeu écologique Fort Modéré Modéré 187/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Elément concerné Justification Enjeu écologique Suberaie mâture Ces secteurs, bien que présentant des sujets de chênes lièges intéressants, ne présentent pas d’espèces patrimoniale ou protégée. La diversité entomologique y est également relativement faible. L’enjeu écologique reste donc faible. Faible Zones rudérales écorchées Ces milieux très remaniés présentent un cortège relativement appauvri en insectes. Cela amène à définir l’enjeu écologique comme faible. Faible Maquis dense Ces secteurs arbustifs très denses sont assez pauvres en insectes, tant en diversité qu’en biomasse. Cela amène là encore à définir l’enjeu écologique comme faible Faible 4.3.3.5 Synthèse / conclusion Seule une espèce protégée patrimoniale présentant un enjeu fort a été identifiée (Escargot de Raspail) sur des escarpements rocheux. La zone d’étude présente donc un intérêt fort à relativement faible selon les secteurs. Les enjeux sont uniquement concentrés sur les zones ouvertes, le Tavignano ainsi que les escarpements rocheux, qui doivent être évités et préservés. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 188/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 P ô l e D o m a D o m Figure 42 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Enjeux invertébrés identifiés sur l’aire d’étude ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 189/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT 4.3.4 Chauves-souris 4.3.4.1 Habitats d’espèce, diversité et fonctionnalité Le territoire et la vallée du Tavignano sont des secteurs riches pour les chauves-souris. Il s’agit d’ailleurs d’un des groupes phares du site et ayant présidé à sa désignation. Sur le secteur, en prenant 3 km de rayon de zone d'influence, il existe ainsi 13 gites inventoriés dont 2 gîtes majeurs (sur les 30 de corse) concernant 9 espèces (sur les 22 de Corse) soit Myotis emarginatus (mem), R. hipposideros, E.serotinus, M. punicus, R. ferrumequinum, T.teniotis, M. daubentoni, M. capaccini et P. austriacus. (Com. Pers. G Beuneux). Ces 2 gîtes majeurs sont : Le pont de Pancone /Fagu hébergeant une importante colonie de M. emarginatus (1200 ind.) et de R. hipposideros (50 ind.). Ce site est conventionné avec la CTC service ouvrage d'art et le groupe chiroptère Corse (GCC) la maison de Scandulaghje hébergeant R. hipposideros (convention avec le CEN Corse) Cependant, aucun gîte n’est actuellement connu sur le site du projet. Enfin concernant les sites de chasse et/ou de transit, 6 sites sont inventoriés (GCC), rassemblant 6 esp : M. daubentoni, P. pistrellus, E. serotinus, M. emarginatus, M. mystacinus et N. leisleri. Globalement, la vallée du Tavignano un site majeur pour les chauves-souris. Le site du projet n’accueille pas de gîte, mais semble servir de zone de transit et/ou d’alimentation pour plusieurs espèces. 4.3.4.2 Espèces et activité Toutes les espèces de chiroptères sont protégées par la loi française. Le secteur est riche en chiroptères puisque les 22 espèces présentes en Corse sont potentiellement présentes dans ce secteur, 14 d’entre elle ont été contactées au cours de notre expertise parmi lesquelles 6 sont d’intérêt communautaire, le Petit Rhinolophe, le Grand Rhinolophe, le Murin à oreilles échancrées, le Murin de Capaccini, la Barbastelle d’Europe et le Minioptère de Schreibers. L’activité de ces espèces sur le site, au vu des observations faites, est donnée ci-après. Tableau 44 : Activité des chiroptères observée lors des enregistrements de mai 2014 Espèce n OccS MoyS Evaluation de l'activité RHINOLOPHES 2 50% 0,75 Moyenne Grand.rhinolophe 1 25% 0,25 Moyenne Petit.rhinolophe 2 50% 0,5 Moyenne Petits.MYOTIS 4 100% 12,25 Moyenne Murin.à.oreille.échancrée 1 25% 0,25 Moyenne Murin.de.capaccini 2 50% 0,75 Forte Murin.de.Daubenton 1 25% 0,5 Moyenne SEROTULES 4 100% 11,5 Forte Sérotine.commune 3 75% 4 Forte ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 190/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT PIPISTRELLES 4 100% 102,75 Moyenne Vespère.de.Savi 1 25% 0,75 Faible Pipistrelle.soprane 4 100% 62,25 Moyenne Pipistrelle.commune 4 100% 32 Moyenne Pipistrelle.de.Kuhl 4 100% 11,75 Faible Minioptère.de.Schreibers 1 25% 0,5 Faible OREILLARDS 1 25% 0,25 Faible Barbastelle.d.Europe 4 100% 3,25 Forte Molosse.de.Cestoni 2 50% 0,75 Moyenne TOUTES.ESPECES 4 100% 135,75 Moyenne n : nombre de nuits ou l’espèce a été contactée OccS : Occurrence observée sur le site d’étude (% des nuits d’enregistrements ou l’espèce a été contactée). MoyS : moyenne d’activité, exprimée en nombre de minute d’activité par nuit Cette évaluation concerne l’activité des espèces sur le site (il ne s’agit pas d’un niveau d’enjeu). Elle s’appuie sur un grand nombre d’enregistrements de référence en zone méditerranéenne (Référentiel ACTICHIRO - HAQUART, 2013). Les niveaux « Faible », « Moyen », « Fort » et « Très fort » sont définis d’après les quantiles à 25%, 75% et 98% des valeurs d’activité de références de chaque espèce. Une activité très forte signifie que l’activité enregistrée à une valeur supérieure à ce qui est enregistré dans 98% des cas pour une espèce donnée. Une activité forte signifie que l’activité enregistrée à une valeur supérieure à ce qui est enregistré dans 75% des cas … Une évaluation de l’activité par point d’enregistrement est présentée en annexe de l’étude faune flore. Nous présentons rapidement ici les espèces d’intérêt communautaires qui ont été contactés sur la zone d’étude. Le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) Répartition : Le Petit rhinolophe est une espèce en déclin partout en Europe (DIETZ et al., 2009). En Provence, l’espèce est localement bien présente, notamment sur les tranches altitudinales de 200 à 1000 m, mais globalement en régression en raison de la disparition progressive des gîtes qu’il occupe préférentiellement. L’espèce recule face à l’urbanisation, elle est impactée par la circulation routière et la pollution lumineuse (ARTHUR & LEMAIRE, 2009). Ecologie : En été l’espèce forme de petites colonies de quelques individus à rarement plus d’une centaine (BIOTOPE, 2008) dans des cavités souterraines chaudes et des bâtiments abandonnés. En hiver dans des petites cavités souterraines parfois même dans des vieux terriers de blaireaux. Espèce caractéristique des milieux en mosaïques, milieux semi-ouvert, forêt de feuillus, pâture. Les gîtes de reproduction sont proches des territoires de chasse, généralement dans un rayon de 2,5 km et rarement plus de 6 km (DIETZ, 2009, COURTOIS et al, 2011). Le Murin à oreille échancrée (Myotis emarginatus) Répartition : En France, le Murin à oreilles échancrées occupe toute l’aire méditerranéenne mais ses populations sont peu abondantes et extrêmement variables selon les lieux. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 191/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT Ecologie : Etablit ses colonies dans des bâtiments, parfois dans des cavités souterraines. Hors période de reproduction il gite isolé dans les fissures des arbres, des falaises et des bâtiments. L’espèce demeure discrète, elle est plutôt inféodée aux zones forestières avec une préférence, en méditerranée, pour les ripisylves. Se nourrit principalement de mouches et d’araignées. Il chasse majoritairement dans un rayon de 5 km autour de son gîte (QUEKENBORN in POITEVIN et al., 2011), parfois jusqu’à 12 km (DIETZ, 2009), semble très mobile et change facilement de gîte. Le Petit Murin (Myotis blythii) et le Grand Murin (Myotis myotis) Le Grand Murin et le Petit Murin sont 2 espèces dites « jumelles » aussi bien du point de vue morphologique qu’acoustique (ARLETTAZ, 1995). Elles fréquentent également les mêmes gîtes ou elles forment des essaims mixtes. Elles se distinguent principalement par leur régime alimentaire, le Petit murin chassant plutôt sur la végétation herbacée ou buissonnante (notamment des sauterelles) et le grand Murin chassant sur sol nu (notamment des Carabes). Répartition : En France, le Petit Murin n’est recensé que dans le tiers sud du pays, le Grand Murin est présent dans tout le pays. En zone méditerranéenne les deux espèces sont présentes mais le Petit Murin est nettement dominant (HAQUART et al., 1997, BIOTOPE, 2008). En Languedoc Roussillon, la population reproductrice connue est évaluée à 3 500 individus (BIOTOPE, 2008). Ecologie : En été, en zone méditerranéenne elles forment des colonies dans de vastes cavités souterraines avec d’autres espèces cavernicoles, en altitude elles utilisent les combles de grands bâtiments (églises, châteaux…). Ces espèces peuvent s’éloigner de plus de 20 km de leur gîte pour chasser mais les déplacements se cantonnent généralement entre 5 et 15 km (DIETZ, 2009, HAQUART in POITEVIN et al, 2010). Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi) Répartition : En France, le Minioptère n’est présent que dans 10 régions du sud de la France. L’évolution des populations est suivie au niveau national par la Société Française d’Etude et de Protection des Mammifères. Au cours de l’été 2002 une épizootie a éradiqué plus de 50% des effectifs nationaux, fragilisant fortement son statut. Ecologie : Le Minioptère est strictement cavernicole. C’est une espèce très mobile qui peut chasser jusqu’à 40 km de son gîte dans de nombreux type de milieux. Il se déplace en longeant les structures du paysage. Il chasse principalement des papillons forestiers qu’il capture notamment au-dessus des lampadaires en limite d’agglomération. 4.3.4.3 Evaluation des enjeux Le tableau ci-après présente, pour les espèces identifiées et les potentielles, les enjeux écologique du site pour chacune d’elles. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 192/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Tableau 45 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Bio évaluation des espèces potentielles et présentes sur la zone d’étude Protection Nationale Directive Habitat LR F Enjeu National Enjeu local Enjeu sur site LC VU Fort Modéré Faible II/IV LC VU Fort Modéré Faible X II/IV LC S Fort Modéré Faible X X X X X X X IV II/IV IV IV IV IV IV LC VU LC LC LC LC LC S S S S S NA Faible Très fort Faible Modéré Faible Faible Faible Faible Fort Faible Faible Faible Faible Faible Faible Modéré Faible Faible Faible Faible Faible X II/IV NT VU Fort Modéré Faible X IV LC S Modéré Faible Faible X II/IV NT VU Fort Modéré Faible R Fort Modéré Faible VU VU VU S S NA I S Très fort Fort Fort Fort Modéré Faible Modéré Faible Fort Modéré Modéré Modéré Faible Faible Modéré Faible Nom vernaculaire Nom scientifique Petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros Rhinolophus ferrumequinum X II/IV X Myotis emarginatus Oreillard gris Minioptère de Schreibers Molosse de Cestoni Myotis daubentonii Myotis capaccinii Eptesicus serotinus Hypsugo savii Pipistrellus pipistrellus Pipistrellus kuhlii Pipistrellus pygmaeus Barbastella barbastellus Plecotus austriacus Miniopterus schreibersii Tadarida teniotis Rhinolophe euryale Petit murin Grand murin Murin de Bechstein Murin de Natterer Noctule de Leisler Grande Noctule Noctule commune Rhinolophus euryale Myotis oxygnatus Myotis myotis Myotis bechsteinii Myotis nattereri Nyctalus leisleri Nyctalus lasiopterus Nyctalus noctula LR M Espèces identifiées sur le site Grand rhinolophe Murin à oreilles échancrées Murin de Daubenton Murin de Capaccini Sérotine commune Vespère de Savi Pipistrelle commune Pipistrelle de Kuhl Pipistrelle soprane Barbastelle d'Europe X IV LC Espèces potentielles sur le site X II/IV NT X II/IV LC X II/IV LC X II/IV NT X IV LC X IV LC X IV NT X IV LC Abréviations : LRM – Liste rouge mondiale (2008) ; ZNIEFF – Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ; NT – Quasi menacé ; LC Préoccupation mineur ; DD données insuffisantes ; R – rare, VU – vulnérable, S – à surveiller, I - statut inconnu, PC – peu commun, C – commun, LR -- faible risque (dc : dépendant de mesures de conservation, nt : quasi menacé). L’aire d’étude est très riche en chiroptères puisque 22 espèces sont présentes ou potentiellement présentes dans ce secteur, 14 d’entre elle ont été contactées au cours de notre expertise parmi lesquelles 6 sont d’intérêt communautaire. Les 6 espèces à enjeux sont le Petit rhinolophe, le Petit Murin, le Murin à oreille échancrée, le Murin de Capaccini, la Barbastelle d’Europe et le Minioptère de Schreiber. Le Petit Murin et le Minioptère sont des espèces qui se contactent assez communément sur ce type de milieux. Le site, et notamment la friche, représente un territoire de chasse pour ces espèces, l’enjeu parait faible étant donnée la forte capacité de déplacement de ces espèces. Le Petit Rhinolophe et le Murin à Oreille échancrée se contactent également régulièrement sur ce type de secteur mais le nombre de gîtes connus est très limité. L’enjeu pour ces espèces est donc modéré. Les Murins à oreille échancrée et les chiroptères en général sont des animaux extrêmement fidèle à leur gîte et à leurs territoire de chasse. Sur l’ile de Porquerolles on a vu une colonie de Murin à oreille échancrée allez s’installer dans la cage d’escalier d’un immeuble suite à la ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 193/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 ORIENTE ENVIRONNEMENT destruction d’un gîte proche. Il est probable que les individus se reportent sur des sites proches. Cependant, bien que le secteur soit riche en terme d’espèces, d’individus et de gîte, plusieurs sites de chasse sont connus à proximité. Les milieux présents sur le site sont largement représentés dans les environs du site, et, au vu des grandes capacités de déplacement de ces espèces, les individus chassant sur le site du projet pourront se reporter sur les zones environnantes. 4.3.4.4 Synthèse / conclusion Aucun gîte n’est connu ou a été identifié sur le site du projet. Le projet se situe toutefois dans un contexte riche pour ce groupe, avec plusieurs sites majeurs connus à proximité, et de nombreuses espèces, dont plusieurs particulièrement patrimoniales, qui le fréquente. Le site sert essentiellement de zone de transit et de zone d’alimentation. Cette fonction concerne l’ensemble du site et de ses habitats. Cependant, ces habitats sont largement présents à proximité, et un report des individus sur ces milieux environnant est tout à fait possible. 4.3.5 Milieux et espèces aquatiques 4.3.5.1 Objectifs et moyens Les investigations ont pour objet de décrire l’état initial écologique et physico-chimique du Tavignano au niveau du projet. L’objectif est de réaliser : une analyse de la qualité physicochimique des eaux, basée sur des prélèvements d’eau dans le Tavignano en amont et en aval du projet, une analyse de la qualité biologique au travers de l’indice IBG, basé sur l’étude des macro-invertébrés benthiques, dans le Tavignano en amont et en aval du projet, une description du peuplement piscicole du Tavignano aval par la réalisation d’un sondage par pêche électrique dans la zone de projet, une cartographie et analyse des habitats aquatiques disponibles et des potentialités en termes de frayères, afin de définir les enjeux écologiques liés au milieu aquatique. Le site d’étude se situe sur le fleuve Tavignano entre les villes de Corte en amont et d’Aléria en aval, à une vingtaine de kilomètres de la mer et à une altitude de 50 m environ. La zone d’étude est composée d’un large méandre, situé en sortie d’une zone de gorge. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 194/600 Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B) Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015 Figure 43 : ORIENTE ENVIRONNEMENT Carte 7 : localisation du site d’étude L’étude de la qualité de l’eau et du peuplement macro-invertébrés a été réalisée en deux stations situées en amont et en aval proche du secteur du projet. L’analyse du peuplement piscicole a été réalisée dans la moitié aval de la zone de projet. Le choix de l’emplacement des trois stations a été réalisé de manière à : Assurer une bonne représentativité du secteur étudié, Permettre la mise en place des différents protocoles (IBG-DCE et pêche d’inventaire), Limiter les variations d’habitats pour faciliter la comparaison des résultats, Tenir compte des contraintes d’accès, pour un suivi futur. La localisation des trois stations est illustrée ci-après. ETUDE D’IMPACT ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT 195/600