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Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B)
Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter / 2015
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Aux abords du site d’étude, le Tavignano a creusé très fortement le relief et dessine plusieurs
courbes dont le point le plus bas se situe aux alentours de 35 mètres d’altitude. Le fleuve est
bordé de part et d’autre par des coteaux extrême- ment abrupts, caractéristique des paysages de
gorges. Le Tavignano traverse l’intégralité de la zone d’étude selon un axe principalement nordest sud-ouest.
Les reliefs et les cours d’eau convergent tous vers le Tavignano qui évolue à une altitude
comprise entre 34 mètres d’altitude et 95 mètres d’altitude. La portion avale du fleuve
s’accompagne, ponctuellement, de plateaux presque linéaires et plane à l’instar de celui qui sert
de support au site d’étude. L’attitude de ces zones de plateaux varie aux alentours de 70 et 90
mètres d’altitude. Plus au nord et au sud, ce sont des gorges souvent étroites et encaissées qui
descendent vers le fleuve. Au nord les reliefs culminent à plus de 550 mètres d’altitude, au sud
l’altitude est moins élevée avec des zones qui culminent aux environs de 475 mètres.
Le paysage est fortement conditionné par le relief. Cette présence assez rapprochée de zones
très élevées limite considérablement les vues lointaines. Le plus souvent le regard bute sur un
coteau ou un sommet.
Les seules vues lointaines, lorsqu’elles existent, sont orientées dans le sens de la vallée.
Nous sommes ainsi confrontés à des reliefs particulièrement marqués et des sommets qui
culminent à plus de 542 mètres d’altitude. La particularité de ce paysage réside dans des pentes
très marquées avec des vues qui sont stoppées nette par les lignes de crêtes.
Photo 4 : Vue depuis le premier plateau du site en direction des paysages situés au nord de la nationale.
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Figure 18 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Carte du relief et des cours d’eau
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4.2.2.3
ORIENTE ENVIRONNEMENT
La végétation
4.2.2.3.1 Une végétation variée et omniprésente
La végétation investit l’essentielle de la zone d’étude. Elle se décline sous forme de boisements
qui ont colonisé toute la partie sud de la zone d’étude, de maquis ou broussailles qui sont
présents principalement au nord et à l’ouest de la zone d’étude. Au-delà de cette masse
végétale dont les peuplements sont plus ou moins spontanés, certaines portions planes sont en
pâturages. Il en est ainsi le long du Tavignano dans sa partie aval.
Les grands boisements et les secteurs de broussailles forment des entités particulièrement
denses qui donnent à ce paysage au relief déjà très contraignant un caractère de nature
presque hostile aux premiers abords. La végétation investit les moindres recoins. En marge de
ces peuplements les secteurs de vignes et de vergers contrastent par le caractère très ordonné et
maitrisé de ces plantations. Les végétaux sont taillés, entretenus et conduits avec beaucoup de
minutie. Cette différence est d’autant plus marquante que les vergers et les vignes sont de
couleurs souvent claires quand le maquis arbore des couleurs sombres.
Le site se caractérise par une végétation très dense et envahissante qui lui donne un caractère
naturel, que les vergers et les vignes viennent quelque peu nuancer. La densité de la végétation
associée aux reliefs confère à ce site un caractère de paysage presque sauvage à l’intérieur
duquel il semble extrêmement difficile de rentrer.
Photo 5 : Au premier plan l’alignement des pieds de vigne contraste avec le caractère naturel et presque
sauvage du maquis qui envahit les reliefs.
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N
0
0,25
500
ORIENTE ENVIRONNEMENT
1
km
Figure 19 :
Carte de la végétation
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4.2.2.4
ORIENTE ENVIRONNEMENT
L’habitat et les routes
4.2.2.4.1 Un habitat éparpillé
L’habitat est implanté principalement au sud de la zone d’étude, à proximité de la D 43. À
l’inverse, les paysages localisés au nord de la RN 200 ne sont que très partiellement urbanisés.
L’habitat se caractérise par des petites unités éparpillées.
À proximité du site d’étude, il faut noter la présence, sur le plateau à l’est, de la ferme de Saint
Georges ; au nord de la nationale du hameau de Quarcio et d’une maison isolée dont l’accès
s’effectue directement par la nationale.
4.2.2.4.2 Un réseau routier contrasté
La zone d’étude est traversée d’est en ouest par la nationale 200 qui suit de manière presque
systématique le tracé du Tavignano. Cette route relativement large permet un accès aisé malgré
des reliefs souvent importants. Au sud, par-delà la ligne de crête et la ligne de partage des eaux,
la D 43 permet de desservir les paysages et les territoires situés au sud.
Cette route sinueuse s’appuie sur le relief pour desservir l’habitat qui est plus nombreux sur ce
secteur. La dernière route évolue à l’est du secteur d’étude. Elle permet de relier la route
nationale N200 aux territoires plus au nord. Cette route, à l’image de la D 43, épouse les
moindres mouvements du relief pour accéder au sommet et ensuite basculer de l’autre côté de la
montagne.
Ni les routes ni l’habitat ne sont développés dans ce territoire où le caractère sauvage et naturel
prédomine.
Photo 6 : Au premier plan l’alignement des pieds de vigne contraste avec le caractère naturel et presque
sauvage du maquis qui envahit les reliefs.
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4.2.2.5
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Synthèse : les grandes structures du paysage
4.2.2.5.1 Un paysage dense, au relief marqué et au caractère naturel et sauvage affirmé
Le site d’étude s’inscrit dans un environnement marqué par des sommets abrupts, une
végétation omniprésente, et un fleuve qui a entaillé profondément le sol pour évoluer au sein de
gorges pro- fondes au fond relativement plat. Les regards sont très vite stoppés nets par la
ligne de crête en dentelle des sommets et seules quelques échappées visuelles dans le sens de la
vallée permettent d’appréhender des paysages très éloignés. Ainsi, en de rares endroits, il est
possible de distinguer les sommets souvent enneigés qui sont situés plus à l’ouest.
La description faite par Flaubert lors de son voyage dans les années 1848 de ce paysage ne
semble pas vraiment différente de ce qui existe aujourd’hui :
« Tout le pays est couvert de montagnes et les chemins montent et descendent,
de sorte qu’on est enfoui dans des gorges et des maquis ; tout à coup, le paysage
change comme un tableau à vue et un autre horizon apparaît. »
Gustave Flaubert, Voyage dans les Pyrénées et en Corse, 1848.
Photo 7 : Les vues lointaines lorsqu’elles existent sont cadrées et orientées dans le sens de la vallée.
Cette vue illustre la qualité des paysages, et son caractère naturel, presque sauvage où les habitations
se font très rares.
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Figure 20 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Carte de synthèse des territoires
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.2.3 Le paysage à l’échelle du site
4.2.3.1
Détermination du périmètre d’étude
4.2.3.1.1 À l’échelle du site : objectifs
L’enjeu premier du présent chapitre est de décrypter et comprendre le site et ses abords proches
afin d’être à même de réaliser un projet d’aménagement en cohérence avec la structure
paysagère en présence.
L’analyse paysagère à cette échelle doit donc faire ressortir un certain nombre d’informations :
•
les éléments « géographiques » constitutifs du paysage
[ topographie / hydrologie ]
•
les éléments « naturels » constitutifs du paysage
[ boisements, trame bocagère ]
•
les éléments « construits » constitutifs du paysage
[ urbanisation / réseaux viaires ]
•
Synthèse de l’analyse paysagère à l’échelle du site
[ éléments structurants du paysage ]
Le périmètre d’étude correspond aux limites du site
Figure 21 :
Carte de localisation du site
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4.2.3.1.2 Les caractéristiques géographiques et naturelles du site
Le site d’étude s’inscrit dans la vallée du Tavignano. À cet endroit précis, le fleuve dessine une
large boucle qui a donné lieu à une série de plateaux dont la linéarité contraste fortement avec
les reliefs habituellement observés.
Les limites sud, est et ouest sont marquées par les gorges du Tavignano dont le lit s’inscrit
plusieurs dizaines de mètres en dessous. Ici, les limites sont brutales avec des pentes très
marquées. Au nord, au contraire la limite du site est gérée par la Nationale qui évolue le long du
fleuve, en pied de coteau.
Le premier plateau évolue à une altitude moyenne de 130 mètres et le second plateau qui se
situe plus au sud au niveau de la boucle du fleuve évolue à une altitude plus basse d’une dizaine
de mètres aux alentours de 121 mètres. Le site est moins marqué par des reliefs abrupts que ne
peut l’être les territoires situés plus au nord ou au sud.
À l’exception du Tavignano, il n’y a pas d’autres cours d’eau pérenne qui longe ou traverse la
zone d’étude.
La végétation présente sur le site est caractéristique de ce type de milieux et propose un cortège
varié d’ambiance. Les zones de plateaux sont pâturées, ainsi que la zone d’accès au site. Les
portions les plus élevées, à l’ouest des deux plateaux sont boisées tout comme les limites sud et
est du site, côté gorge du Tavignano. Cette densité végétale limite considérablement les vues en
direction du site, en particulier pour les secteurs localisés en partie sud.
plateau 2
plateau 1
accès nord
RN 200
Figure 22 :
Vue depuis le chemin d’accès au ranch de chevaux, au nord du site. On distingue
parfaitement la topographie du site avec le plateau 1 qui domine largement le plateau 2, et le
caractère relativement homogène de ces deux tables presque linéaire et qui contraste avec les
paysages de part et d’autre de la boucle du Tavignano.
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Figure 23 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Carte des caractéristiques du site
4.2.3.1.3 Les caractéristiques anthropiques du site
Le site d’étude est longé en sa partie nord par la route nationale N 200. Cette route relativement
large et passante offre une bonne visibilité des paysages qu’elle traverse.
Le site en lui-même n’est ni habité ni construit à l’exception d’une ancienne bergerie qui est
située au niveau de l’entrée. De cette construction il ne reste que les murs. Il n’y a pas non plus
de route qui traverse le site d’étude. Il existe simplement deux chemins qui permettent l’accès au
Tavignano en traversant les deux plateaux.
La zone d’étude est à l’image de l’ensemble du paysage dans lequel elle s’inscrit, à dominante
naturelle avec de très rares constructions et des chemins limités. Depuis la zone d’étude, le
caractère peu construit domine également avec comme seule présence une maison isolée en
bordure de route, le ranch et la ferme St Georges.
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Figure 24 :
maison isolée
Figure 25 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
le chemin qui traverse le site et qui permet l’accès au Tavignano
ranch
RN 200
Vue depuis le chemin qui traverse le site, au niveau de l’entrée nord. La visibilité
est bonne, même si le regard est arrêté brutalement par la ligne de crête.
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Figure 26 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Carte des secteurs anthropisés du site
4.2.3.1.4 Synthèse des caractéristiques paysagères du site d’étude
Un site qui s’inscrit dans un paysage naturel et d’une grande diversité végétale.
Un site marqué par deux plateaux très linéaires par opposition à la crête située au nordouest du site d’étude. Ces deux éléments géographiques donnent une échelle au site
que le futur projet devra respecter que ce soit en ce qui concerne l’étendue des dômes
que leurs hauteurs.
Un site conditionné également par la présence des gorges du Tavignano
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Figure 27 :
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Carte des paysages
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.2.4 Perceptions visuelles du site
4.2.4.1
Détermination du périmètre d’étude
L’analyse paysagère a montré la densité de ce paysage de maquis et de montagne, et mis en
exergue l’absence de vues très éloignées et l’impossibilité de voir une ligne d’horizon sans
végétation. Ce foisonnement végétal, et l’omniprésence d’un relief très changeant et extrêmes
escarpé, créé un paysage avec très peu de vues éloignées et une absence totale de perception du
site d’étude au-delà de 2 km. Par conséquent nous n’avons retenu qu’une échelle d’analyse des
vues
La recherche des points de vue a été
réalisée au moyen d’une campagne
de prospection au cours de laquelle
nous avons sillonné l’ensemble du
territoire susceptible d’être impacté
par le projet. Ceci afin de retranscrire
une vision fidèle des perceptions
possibles. L’analyse qui suit se
décompose en deux types de vues:
celles qui sont ouvertes sur le paysage
et qui sont ouvertes sur notre
territoire d’étude et celles qui sont
fermées et donc sans aucune relation
possible avec notre site. L’objectif
recherché étant de reconstituer le
plus fidèlement possible la façon dont
le site peut être perçu
Figure 28 :
4.2.4.2
Cartographie indiquant le secteur qui
a fait l’objet des prises de vues
Analyse des points de vue
Les vues analysées sont au nombre de 8 et correspondent au seul secteur en réel contact
visuel avec le site. Au sud et à l’ouest, la densité des boisements en place limite
considérablement les possibilités de percevoir le site.
Les points de vue sont organisés selon deux thématiques principales : les lieux de vie et les axes
de circulation
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
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0
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2
0
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5
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3
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4
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1
N
0
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500
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km
Figure 29 :
Carte de localisation des points de vue
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4.2.4.3
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Analyse des points de vue depuis les lieux de vie
4.2.4.3.1 La ferme Saint George
La ferme Saint-Georges qui est implantée à l’est du site sur la rive opposée du Tavignano. Depuis
cette habitation les vues sur le site sont importantes.
Toute la partie nord du site, et le premier plateau sont visibles. Par contre le deuxième plateau
n’est que partiellement visible depuis ce lieu d’autant que l’organisation de la ferme tend à
orienter les visibilités vers la nationale et la portion nord et centrale du site.
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Figure 30 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Vue depuis le chemin d’accès à la ferme Saint-Georges
Le point de vue est pris à la sortie du bois qui permet l’accès à la ferme. Depuis ce point de vue le
site est visible en partie. La végétation qui borde la propriété limite considérablement les vues.
Seules les extrémités de la zone d’étude sont visibles.
Par contre, à proximité des bâtiments le regard est plutôt orienté en direction du nord-ouest. La
végétation située sur cette rive du Tavignano rend difficilement perceptible le site.
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4.2.4.3.2 Le Ranch
Ce secteur est situé sur les pentes qui dominent la nationale au nord du site. La position en
point haut des constructions leur donne une bonne visibilité sur le paysage environnant et
notamment le site d’étude. Les deux plateaux sont visibles depuis ce site.
Si la visibilité est très bonne, la présence de nombreux arbres fruitiers aux abords des bâtiments et
dans les herbages limite les vues très dégagées. Les vues vraiment dégagées et lointaines le sont
depuis la route d’accès aux constructions.
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Figure 31 :
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vue depuis le chemin d’accès au ranch
Le point de vue est pris à l’endroit où la route effectue un coude. C’est depuis cet emplacement
que la vue est la plus globale sur le site. La zone d’accès, les deux plateaux et le boisement situé
sur une zone en relief sont tous visibles.
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4.2.4.3.3 La maison isolée en bordure de la route nationale N200
Cette habitation est orientée en direction de la ferme Saint-Georges et bénéficie de vues très
dégagées sur tous les paysages situés plus au sud. Cependant, la présence d’un alignement
d’arbres fruitiers le long de la nationale, au niveau de la maison limite quelque peu les vues, ou
tout du moins les rend plus fractionnées.
Depuis cette habitation, le premier plateau ainsi que la zone d’accès actuelle sont très largement
visibles. Par contre, le second plateau l’est moins dans la mesure où la végétation en place
composée d’arbres de haut jet créait un écran qui limite la perception de ce second plateau.
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Figure 32 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Vue depuis la maison isolée en bordure de la route nationale N200
Le point de vue est pris au niveau de la maison isolée. Depuis ce point vue, le site est visible
partiellement. La présence des fruitiers en premiers plan, ainsi que la végétation à l’arrière-plan
donne une vue fragmentée du site.
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4.2.4.4
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Analyse des points de vue depuis les axes de circulation
4.2.4.4.1 La RN 200
La configuration du relief et le caractère encore très naturel et presque sauvage du site, la
rareté des lieux de vie à proximité expliquent que le réseau routier soit très peu développé à
proximité du site d’étude. En effet, à l’exception de la RN 200 qui longe le site en sa partie nord
et qui est un axe de premier plan même si le trafic y est très peu développé, il n’y a pas d’autres
routes structurantes ou de liaisons à proximité. Les seules voies sont des chemins qui permettent
l’accès aux propriétés comme le ranch de chevaux ou la ferme Saint-Georges.
La RN 200 est partiellement concernée par le projet. Les fenêtres de perception du site sont très
ponctuelles, et ne permettent pas d’appréhender le site dans sa globalité
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Figure 33 :
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Vue depuis la route nationale N200
Depuis ce point de vue le site n’est pas visible.
Figure 34 :
Vue depuis la route nationale N200
Depuis ce point de vue le site n’est pas visible.
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Figure 35 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Vue depuis la route nationale N200
La photographie ci-avant a été prise depuis le délaissé de l’ancienne route. Depuis ce secteur,
presque la totalité du site d’étude est visible.
4.2.4.4.2 Les chemins d’accès aux propriétés
Il s’agit du chemin de la ferme Saint-Georges qui permet de voir le site avec le plateau 1, le
plateau 2 étant masqué par la végétation. Depuis ce chemin on distingue également la zone
d’entrée nord.
Le chemin d’accès au ranch permet de voir une grande partie du site, avec les plateaux 1&2 et
toute la zone de l’entrée nord. Seule l’entrée ouest n’est pas visible.
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4.2.4.5
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Le patrimoine et les sites touristiques
Il n’y a pas de site classé ou inscrit au titre des paysages ou des monuments historiques à proximité du site.
Il n’y a pas de GR qui soit répertorié à proximité du site. S’il existe des chemins qui traversent les massifs
boisés, aucun n’est classé comme GR ou chemin de randonnée. Aucun de ces chemins ne figure sur les
itinéraires touristiques.
Cette absence de classement au titre des monuments historiques, des sites inscrits ou classés et des
itinéraires de randonnée est un réel atout pour ce site.
4.2.4.6
Analyse des vues en direction du site : synthèse
4.2.4.6.1 Les lieux de vie
•
Les lieux de vie en contact visuel avec le site sont seulement au nombre de 3.
•
Les vues sont très importantes sur le plateau 1, par contre elles sont très peu
nombreuses sur le plateau 2.
•
La proximité relative des lieux de vie peut, très largement, être compensée par un
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aménagement de qua- lité. Cela implique également un éloignement maximum des
activités du site par rapport aux lieux de vie.
4.2.4.6.2 Les axes de circulation
•
Les axes de circulation sont peu nombreux, la seule voie importante est la RN 200.
Les vues depuis cet axe sont localisées et ponctuelles.
•
Le seul chemin qui permet d’appréhender toute la partie est du site est la voie d’accès
au ranch. Pour le reste les vues sont limitées.
•
Les visibilités sur le site sont très localisées et peuvent être compensées par un
aménagement de qualité des abords.
4.2.4.6.3 Le patrimoine et les lieux touristiques
En l’absence de patrimoine bâti ou naturel reconnu au titre des monuments historiques ou des
sites, et de circuit de randonnée balisé ou reconnu, il n’y aura aucune incidence du projet. Seul
le Tavignano sert aux canoës. Cependant, le caractère très encaissé du fleuve et les nombreux
boisements le long des berges empêche tous points de vues du site.
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4.3 MILIEU NATUREL
4.3.1 Patrimoine naturel
4.3.1.1
Politique forestière
4.3.1.1.1 Schéma Régional de Gestion Sylvicole des forêts privées (S.R.G.S.),
Le Schéma Régional de Gestion Sylvicole des forêts privées (S.R.G.S.), document d’aménagement
et de gestion durable au niveau régional, indique des objectifs de gestion de production durable,
ainsi que les méthodes de gestion préconisée concernant les forêts privées.
Approuvé par le ministre chargé des forêts, le S.R.G.S. de la région Corse a été arrêté le 6 juillet
2006. D’après ce document, la commune de Giuncaggio se situe dans la région forestière « Plaine
et piémont orientaux ».
4.3.1.1.2 Forêt de protection
Les forêts de protection sont des forêts publiques ou privées, restaurées ou protégées pour se
prémunir et prémunir les générations à venir et les écosystèmes contre les catastrophes
naturelles, les risques naturels, afin de préserver la sécurité, la santé et la qualité de vie des
habitants des zones très urbanisées, les ressources en eau et le patrimoine « sol ».
En France, la « forêt de protection » désigne un statut défini dans le code forestier, aux articles L.
411-1 et R. 411-1 et suivants. Il s'agit de la protection foncière la plus stricte applicable aux forêts
en France, avec un classement à l'échelle de la parcelle cadastrale validé par le Conseil d'État.
D’après les renseignements du ministère chargé de l’agriculture, il n’y a pas de massif forestier
classé en forêt de protection en Corse. Par conséquent, le site du projet est en dehors de forêt
de protection.
4.3.1.2
Inventaires Z.N.I.E.F.F.
Les Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.) sont
répertoriées suivant une méthodologie nationale, en fonction de leur richesse ou de leur valeur
en tant que refuge d'espèces rares ou relictuelles pour la région (circulaire du 14 mai 1991 du
ministère chargé de l’environnement).
On distingue deux types de zones :
•
Les Z.N.I.E.F.F. de type I : ce sont des sites fragiles qui concentrent un nombre élevé
d'espèces animales ou végétales originales, rares ou menacées, ou caractéristiques
du patrimoine naturel régional ou national ;
•
Les Z.N.I.E.F.F. de type II : ce sont généralement de grands ensembles naturels
diversifiés, sensibles et peu modifiés, qui correspondent à une unité
géomorphologique ou à une formation végétale homogène de grande taille.
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
En tant que telles, les Z.N.I.E.F.F. n'ont pas de valeur juridique directe et ne constituent pas de
documents opposables au tiers. Toutefois, les Z.N.I.E.F.F. de type 1 doivent faire l’objet d’une
attention toute particulière lors de l’élaboration de tout projet d’aménagement ou de gestion.
Les Z.N.I.E.F.F. de type 2 doivent être prises en compte systématiquement dans les programmes
de développement afin de respecter la dynamique d’ensemble des milieux.
L’inventaire Z.N.I.E.F.F. vise les objectifs suivants :
•
Le recensement et l’inventaire aussi exhaustifs que possible des espaces naturels
dont l’intérêt repose soit sur l’équilibre et la richesse de l’écosystème, soit sur la
présence d’espèces de plantes ou d’animaux rares ou menacés ;
•
La constitution d’une base de connaissance accessible à tous et consultable avant
tout projet, afin d’améliorer la prise en compte de l’espace naturel et d’éviter
autant que possible que certains enjeux environnementaux ne soient trop
tardivement révélés.
4.3.1.2.1 ZNIEFF de type 1
D’après les données de la DREAL de Corse, une seule Z.N.I.E.F.F. de type 1 est recensé dans un
rayon de 5 km autour du site du projet et il n’y a aucune Z.N.I.E.F.F. de type 2. La Z.N.I.E.F.F.
recensée est présentée dans le tableau et la figure ci-après. La fiche relative à cette zone est
présentée en Erreur ! Source du renvoi introuvable..
Tableau 27 :
Code
940030033
N°
régional
00000236
Nom
Basse
vallée du
Tavignano
Surface
1 043 ha
Inventaire des ZNIEFF de type 1
Distance et
direction
par rapport
au site
Intérêts
0 m au Sud,
à l’Est et à
l’Ouest du
site du
projet
La ZNIEFF s’étale le long du fleuve, depuis Aléria
jusqu’au pont de Noceta. La basse vallée du Tavignano
est le seul endroit de Corse où l’Alose feinte se
reproduit actuellement ; le fleuve abrite en outre la
blennie fluviatile et de nombreux invertébrés
macrobenthiques déterminants. On trouve également
le long de la vallée une des plus grosses colonies de
Corse de Murins à Oreilles échancrées et plusieurs
colonies importantes de Petit Rhinolophe. La présence
de ces chauves-souris a par ailleurs justifié la mise en
place d’un site Natura 2000 sur la zone. L’habitat
prioritaire « sources pétrifiantes » est également
présent ce qui confère au site un intérêt majeur. Tout
le long du cours d’eau se trouve une ripisylve à Saule
blanc et Peuplier blanc qui constitue l’habitat «
Forêts-galeries à Salix alba et Pupulus alba ». La zone
est aussi utilisée par des reptiles et des amphibiens
comme la Tortue Cistude et le Discoglosse sarde. La
flore du site présente notamment une riche diversité
d’orchidées. La création de cette ZNIEFF se justifie par
la présence de nombreuses espèces et habitats
déterminants, mais aussi pour la richesse écologique
et la biodiversité de l’ensemble de la vallée du
Tavignano.
(Source : INPN)
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Figure 36 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Localisation des Z.N.I.E.F.F. de type 1 les plus proches du site
(D’après DREAL)
Il est à noter qu’afin de mieux visualiser le recouvrement de la Z.N.I.E.F.F. avec le site du projet, la
carte ci-dessus est réalisée sur un périmètre d’environ 2 km et non sur l’ensemble du périmètre
d’étude (5 km).
La Z.N.I.E.F.F. de type 1 la plus proche, en dehors du périmètre d’étude est située à plus de
8,5 km du site du projet.
4.3.1.2.2 Z.N.I.E.F.F. de type 2
Aucune Z.N.I.E.F.F. de type 2 n’est recensée dans un rayon de 5 km autour du site du projet. La
Z.N.I.E.F.F. de type 2 la plus proche est située à environ 6,3 km au Nord-ouest du site. Il s’agit de
la Z.N.I.E.F.F. « Châtaigneraies et bois des versants Sud et Ouest du massif du San Petrone ».
4.3.1.2.3 Conclusion
Le site du projet se trouve en bordure immédiate de la zone naturelle d’intérêt écologiques,
faunistiques et floristiques (ZNIEFF) de type 1 « Basse vallée du Tavignano ».
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4.3.1.3
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Protection réglementaires nationales
4.3.1.3.1 Site inscrit – site classé
Les sites et monuments naturels de caractère historique, artistique, scientifique, légendaire ou
pittoresque, susceptibles d'être protégés au titre du Code de l’Environnement (ex-loi du 2 mai
1930), sont des espaces ou des formations naturelles, dont la qualité appelle, au nom de l'intérêt
général, la conservation en l'état (entretien, restauration, mise en valeur, etc.) et la préservation
de toutes atteintes graves (destruction, altération, banalisation, etc.).
A compter de la publication du texte (décret ou arrêté) prononçant le classement ou l'inscription
d'un site ou d'un monument naturel, tous travaux susceptibles de modifier l'aspect ou l'état d'un
site sont soumis au contrôle du ministre chargé des sites ou du préfet du département.
En site inscrit, les maîtres d’ouvrage ont l’obligation d’informer l’administration de tous
projets de travaux de nature à modifier l’état ou l'aspect du site quatre mois au moins
avant le début de ces travaux. L'architecte des bâtiments de France émet un avis simple et
qui peut être tacite sur les projets de construction, et un avis conforme sur les projets de
démolition. La Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages
(C.D.S.P.P.) peut être consultée dans tous les cas, et le ministre chargé des sites peut
évoquer les demandes de permis de démolir.
En site classé, tous les projets de travaux sont soumis à autorisation spéciale, selon leur
ampleur, soit du ministre chargé des sites après avis de la C.D.S.P.P. voire de la
Commission supérieure, soit du Préfet du département qui peut saisir la C.D.S.P.P. mais
doit recueillir l'avis de l'Architecte des bâtiments de France. L'avis du ministre chargé des
sites est également nécessaire avant toute enquête aux fins d'expropriation pour cause
d'utilité publique touchant un site classé.
Aucun site inscrit ou classé n’est recensé dans un rayon de 5 km autour du site du projet. Les
sites protégés les plus proches sont :
le site inscrit « Etang de Diane et ses abords » situé à environ 9,8 km à l’Est du projet,
le site classé « Etang de Diane » situé à environ 10 km à l’Est du projet.
La zone d’étude n’est concernée par aucun site classé ou inscrit. Le site protégé le plus proche
est situé à plus de 9,8 km du site du projet.
4.3.1.3.2 Réserves naturelles nationales
Les réserves naturelles nationales (RNN) s’appliquent à des parties de territoire dont la faune, la
flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux ou de fossiles ou le milieu naturel présentent
une importance particulière qu’il convient de soustraire à toute intervention artificielle
susceptible de la dégrader.
Il n’y a pas de réserves naturelles nationales sur les communes du rayon d’affichage et dans un
rayon de 8 km autour du site du projet. La RNN la plus proche (Etang de Biguglia) se trouve à
plus de 56 km au Nord-Est du site du projet.
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4.3.1.4
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Protections réglementaires régionales et départementales
4.3.1.4.1 Arrêtés préfectoraux de protection de biotope
Afin de prévenir la disparition des espèces figurant sur la liste prévue à l’article R 211.1 (espèces
protégées), le préfet peut fixer, par arrêté, les mesures tendant à favoriser, sur tout ou partie du
territoire d’un département (à l’exclusion du domaine public maritime), la conservation des
biotopes tels que mares, marécages, marais, haies, bosquets, landes, dunes, pelouses ou toutes
autres formations naturelles, peu exploitées par l’homme, dans la mesure où ces biotopes ou ces
formations sont nécessaires à l’alimentation, la reproduction, le repos ou la survie des espèces
(art. 4 du décret n°77-1295 du 25 novembre 1977).
Il n’y a pas d’arrêté de protection de biotope sur les communes du rayon d’affichage et dans un
périmètre de 8 km autour du site du projet de Pôle Environnemental de Giuncaggio. L’arrêté
préfectoral de protection de biotope le plus proche du site d’étude est localisé à environ 10 km
au Nord-ouest (Flore terrestre de Punta Alta sur les communes de Focicchia et de Sant’Andréadi-Boziu).
4.3.1.4.2 Réserves naturelles régionales
Afin de protéger la faune et la flore, les propriétaires peuvent demander que leurs propriétés,
soient agréées comme réserves naturelles régionales par l’autorité administrative après
consultation des collectivités territoriales intéressées.
Le classement en réserve naturelle régionale peut aussi être demandé par des personnes
publiques (collectivités territoriales, État) pour protéger des espaces naturels sur leur domaine
privé.
Un décret en Conseil d'État précise la durée de l'agrément, ses modalités, les mesures
conservatoires dont bénéficient ces territoires ainsi que les obligations du propriétaire,
notamment en matière de gardiennage et de responsabilité civile à l'égard des tiers.
Il n’y a pas de réserves naturelles régionales sur les communes du rayon d’affichage et dans un
rayon de 8 km autour du Pôle.
4.3.1.4.3 Espaces Naturels Sensibles (ENS)
D’après les renseignements du Conseil Général de Corse, il n’existe pas Espace Naturel Sensible
(E.N.S.) sur Giuncaggio et les communes du rayon d’affichage.
4.3.1.5
Parcs naturels
4.3.1.5.1 Parcs nationaux
Un parc national est un territoire reconnu comme exceptionnel de par la richesse de sa
biodiversité, la qualité de ses paysages et de son patrimoine culturel. Sur ce territoire, l’Etat met
en œuvre des moyens spécifiques de protection.
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Il n’y a pas de parc national en Corse. Par conséquent, il n’y a pas de parc national sur les
communes du rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du site d’étude.
4.3.1.5.2 Parcs naturels régionaux
Les Parcs Naturels Régionaux (P.N.R.) ont été créés par décret du 1er mars 1967 pour donner des
outils spécifiques d'aménagement et de développement à des territoires, à l'équilibre fragile et
au patrimoine naturel et culturel riche et menacé, faisant l'objet d'un projet de développement
fondé sur la préservation et la valorisation du patrimoine.
Un décret du 1er septembre 1994 leur a donné une assise réglementaire et leur attribue les
objectifs suivants :
protéger le patrimoine,
contribuer à l'aménagement du territoire, au développement économique, social et
culturel et à la qualité de la vie,
assurer l'accueil, l'éducation et l'information du public,
réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans ces domaines et contribuer à
des programmes de recherche.
Le Parc est régi par une charte élaborée avec l'ensemble des partenaires territoriaux.
Un parc naturel régional est présent à environ 9 km au Sud du site du projet : le PNR de Corse.
D’une superficie de 371 468 ha, il n’est situé sur aucune des communes du rayon d’affichage.
La commune de Giuncaggio et les communes du rayon d’affichage n’appartiennent pas à un
parc naturel régional.
4.3.1.6
Engagements internationaux
4.3.1.6.1 Natura 2000
Le décret n°95-631 du 5 mai 1995 relatif à la conservation des habitats naturels et des habitats
d’espèces sauvages d’intérêt communautaire définit le cadre de mise en œuvre de la directive
CEE 92-43 du 21 mai 1992 dite « Directive Habitats » qui impose la délimitation de zones de
conservation des habitats naturels représentatifs d’écosystèmes spécifiques à chaque région
biogéographique (Zones Spéciales de Conservation – Z.S.C. ou Sites d’Importance
Communautaire – S.I.C.), et de la directive du 2 avril 1979 dite « Directive Oiseaux » qui impose
la délimitation de zones destinées à la nidification d’oiseaux sauvages menacés d’extinction
(Zones de Protection Spéciales – Z.P.S.).
Les directives Oiseaux et Habitats ont été transposées dans le droit national par l’ordonnance
n°2001-321 du 11 avril 2001, les décrets n°2001-1031 du 8 novembre 2001 (procédure de
désignation des sites Natura 2000) et n°2001-1216 du 20 décembre 2001 (gestion des sites), ainsi
que l’arrêté du 16 novembre 2001 (listes des habitats et espèces d’intérêt communautaire).
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
La procédure établit une liste nationale des sites susceptibles d’être reconnus d’importance
communautaire et d’être désignés ultérieurement par la France comme Zone Spéciale de
Conservation en application des articles 3 et 4 de la directive 92-43 et appelés, à ce titre, à faire
partie du réseau européen « NATURA 2000 ».
Sites d’Importance Communautaire (SIC) / Zones Spéciales de Conservation (ZSC)
Les Zones Spéciales de Conservation (Z.S.C.) sont des sites d'importance communautaire désignés
par les États membres, par un acte réglementaire, administratif et/ou contractuel, où sont
appliquées les mesures de conservation nécessaires au maintien ou au rétablissement, dans un
état de conservation favorable, des habitats naturels et/ou des populations des espèces pour
lesquels le site est désigné (Directive 92/43/CEE du Conseil, du 21 mai 1992, concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages).
Une seule Zone Spéciale de Conservation est recensée dans un rayon d’environ 5 km autour du
site du projet : il s’agit de la ZSC « Basse vallée du Tavignano » qui couvre une superficie de
770 ha. Le site du projet est en partie inclus dans ce site Natura 2000.
Le tableau ci-après décrit ce site Natura 2000 :
Tableau 28 :
Code
FR9400602
Nom
Basse
vallée du
Tavignano
Site NATURA 2000 dans un rayon de 5 km autour du site du projet
Surface
770 ha
Type
ZSC
Directive
Habitats
Distance et
direction
par rapport
au site
0 m au Sud,
à l’Est et à
l’Ouest du
site du
projet
Intérêts
La basse vallée du Tavignano est le seul endroit de
Corse où l’Alose feinte se reproduit actuellement. On
trouve également le long de la vallée la plus grosse
colonie de Corse de Murins à Oreilles échancrées
(annexe II) et plusieurs colonies importantes de
Petits Rhinolophes. L’habitat prioritaire sources
pétrifiantes est également présent ce qui confère au
site un intérêt d’ensemble majeur.
Le site est vulnérable aux pollutions (essentiellement
d’origine domestique pour le moment) ainsi qu’aux
problèmes liés au débit, une partie des eaux du
fleuve étant détournés vers un autre bassin versant
dans le cours supérieur. Il existe également une
micro-centrale électrique qui constitue un obstacle
aux migrations de l’Alose feinte.
(Source : INPN)
La fiche descriptive de ce site est présentée en annexe EI11 du dossier des annexes de l’étude
d’impact.
ETUDE D’IMPACT
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Figure 37 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Cartographie des sites NATURA 2000 les plus proches du site
(D’après DREAL)
Il est à noter qu’afin de mieux visualiser le recouvrement de la zone NATURA 2000 avec le site du
projet, la carte ci-dessus est réalisée sur un périmètre d’environ 2 km et non sur l’ensemble du
périmètre d’étude (5 km).
Avant d’intégrer le réseau Natura 2000 en 2002, la vallée du Tavignano a été désignée comme
ZSC en mars 2008.
Le Tavignano est l’un des plus importants fleuves de Corse. Il prend sa source dans le lac de Nino,
à près de 1750m, pour se jeter dans la méditerranée à Aléria après avoir parcouru près de 58 km.
Le site Natura 2000 ne concerne que la partie basse de la Vallée du Tavignano, de sa confluence
avec le Vecchio (à 202m d’altitude), sur la commune de Venaco, jusqu’à son embouchure à
Aléria, en traversant au total 9 communes de Haute-Corse. Le site est délimité par le fleuve et ses
terrasses fluviatiles.
Le site est principalement constitué du cours d’eau (30%), de maquis et pelouses sèches (30%) et
de forêts (non résineuses : 25%).
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Il a été a été plus particulièrement proposé à la Commission européenne en avril 2002 pour la
conservation de l'Alose feinte (Alosa fallax), poisson migrateur qui vient y frayer au printemps
(seul fleuve de Corse où ce poisson se reproduit). On trouve également le long de la vallée la plus
grosse colonie de Corse de Murins à Oreilles échancrées (annexe II) et plusieurs colonies
importantes de Petits Rhinolophes. Pour ces deux espèces, comme pour les chauves-souris en
général, le site représente une grande importance à l’échelle nationale et régionale. L'habitat
prioritaire sources pétrifiantes est également présent ce qui confère au site un intérêt
d'ensemble majeur.
Ce secteur du Tavignano héberge aussi d'autres espèces animales protégées et menacées comme
la Blennie fluviatile (Blennius fluviatilis), le Discoglosse sarde (Discoglossus sardus) ou encore que
la Cistude d’Europe (Emys orbicularis).
Le document d’Objectifs du site (DocOb) considère que le site est dans un état moyen de
conservation pour les habitats comme les espèces.
Pour les habitats :
• pas de pression destructrice véritable, mais une activité pratiquée sur le milieu
forestier sans gestion réelle ;
• une pratique pastorale trop ne permettant pas de conserver les milieux ouverts
• Diverses pollutions du Tavignano, bactériologique, par turbidité, par intrants liés à
l’utilisation de produits phytosanitaires
• Risque de dégradation de la zone humide autour de l’embouchure du Tavignano par
comblement des canaux de drainage.
• Dégradation de la ripisylve par des pratiques agricoles trop intensives, des plantes
invasives introduites (Ailanthus altissima, Robinia pseudo-acacia) et les pratiques des
gravières.
Du point de vue des espèces :
C’est par détérioration de leur habitat que le risque se porte aussi et principalement sur les
espèces :
• Tortue cistude et dégradation des milieux humides.
• Chiroptères et abandon ou changement d’affectation des paillers originaux liés à
l’activité agro-pastorale.
• Orchidées, Tortue d’Hermann et fermeture des milieux ouverts.
• Poissons en général, par prélèvement d’eau, introduction récente du Vairon en amont
de Cardiccia et risque d'introduction de pathogène pour les autres espèces locales.
• Alose et réduction de ses frayères en raison du dysfonctionnement de la passe à
poissons de la micro-centrale.
Le DocOb fixe également des orientations pour améliorer la situation du site et son état de
conservation. Celles-ci s’oriente essentiellement vers :
• L’amélioration des connaissances des habitats et espèces ;
• La conservation des habitats d’espèces, et notamment ceux des chiroptères et des
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•
•
ORIENTE ENVIRONNEMENT
reptiles ;
La conservation et la restauration des habitats forestiers et notamment rivulaires ;
Communiquer et sensibiliser sur les enjeux du site.
Le site du projet est partiellement inclus au sein de la Zone Spéciale de Conservation « Basse
Vallée du Tavignano ».
Zone de Protection Spéciale
Les Zones de Protection Spéciale (Z.P.S.) sont des sites maritimes et terrestres particulièrement
appropriés à la survie et à la reproduction d'espèces d'oiseaux sauvages figurant sur une liste
arrêtée par le ministre chargé de l'environnement ou qui servent d'aires de reproduction, de
mue, d'hivernage ou de zones de relais à des espèces d'oiseaux migrateurs.
Il n’y a pas de Zone de Protection Spéciale sur les communes du rayon d’affichage et plus
largement dans un rayon de 8 km autour du site du projet. La ZPS la plus proche est la ZPS
« Etang d’Urbino » (n° FR9410098) situé à plus de 12 km au sud-est du site du projet.
Aucune Zone de Protection Spéciale n’est référencé dans un rayon de 8 km autour du site du
projet et donc de facto sur les communes du rayon d’affichage.
4.3.1.6.2 Z.I.C.O.
Les Z.I.C.O. (Zones d'Importance Communautaire pour les Oiseaux) constituent le premier
inventaire des sites de valeur européenne pour l’avifaune, établi en phase préalable de la mise en
œuvre de la Directive Oiseaux n° 79/409/CEE du 2 avril 1979 du Conseil des Communautés
européennes concernant la conservation des oiseaux sauvages.
En France, les inventaires des Z.I.C.O. ont été établis en 1980 par le Muséum National d'Histoire
Naturelle et complétés jusqu'en 1992 par la ligue de protection des oiseaux (L.P.O.) sur la base
d'une connaissance plus fine et de nouveaux critères ornithologiques européens. Il s'agit d'un
outil de connaissance appelé à être modifié ; il n’a donc pas, en lui-même, de valeur juridique
directe.
La directive européenne concernant les oiseaux a pour objectifs :
la protection des habitats permettant d’assurer la survie et la reproduction des oiseaux
sauvages rares ou menacés,
la protection des aires de reproduction, de mue, d’hivernage et des zones de relais des
migrations pour l’ensemble des espèces migratrices.
Il n’y a pas de Zone d’Importance Communautaire pour les Oiseaux (ZICO) sur les communes du
rayon d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du site du projet. La ZICO la plus proche du
site est localisée à environ 11 km au Sud-ouest du site.
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4.3.1.6.3 Convention de Ramsar
La convention de Ramsar, relative à la conservation des zones humides d’importance
internationale a été signée le 2 février 1971 à Ramsar en Iran et ratifiée par la France en octobre
1986. Elle vise à favoriser la conservation des zones humides de valeur internationale du point de
vue écologique, botanique, géologique, limnologique ou hydrographique et en premier lieu les
zones humides ayant une importance internationale pour les oiseaux d’eau en toute saison.
Il n’y a pas de zone d’application de la convention Ramsar sur les communes du rayon
d’affichage et dans un rayon de 8 km autour du Pôle. La zone d’application de la convention de
Ramsar la plus proche est l’Etagn d’Urbino situé à plus de 13 km au sud-est du site du projet.
4.3.1.6.4 Réserves de Biosphère
Le programme "Man and Biosphere" (MAB) a été lancé par l’Organisation des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture (UNESCO) au début des années 70 pour constituer un réseau
mondial de réserves de la biosphère combinant la conservation de l'espace et l'utilisation durable
des ressources par l'espèce humaine. La mission principale de la liste du patrimoine mondial est
de faire connaitre et de protéger les sites que l'organisation considère comme exceptionnels. La
liste du patrimoine mondial est établie par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La Corse compte une Réserve de Biosphère : la vallée du Fango qui couvre une superficie de
26 825 ha à l’ouest de l’île. Le site d’étude se trouve à plus de 55 km au sud-est de cette Réserve
de Biosphère.
Il n’y a pas de Réserve de Biosphère sur les communes du rayon d’affichage et dans un rayon
de 8 km autour du site du projet.
4.3.1.7
Conclusion de l’intérêt patrimonial
L’analyse du patrimoine naturel a permis de recenser une Z.N.I.E.F.F. de type 1, et un site
NATURA 2000 dans un périmètre d’étude de 8 km de rayon autour du site du projet de Pôle
environnemental de Giuncaggio.
Il est à noter que le futur Pôle Environnemental est partiellement inclus au sein de la
Z.N.I.E.F.F. de type 1 « Basse vallée du Tavignano » et dans la Zone de Protection Spéciale
« Basse vallée du Tavignano ».
4.3.2 Connaissances préalables – prédiagnostic
4.3.2.1 Objectifs et moyens
Préalablement aux investigations de terrain, une étude a été menée en 2014, bibliographique et
de terrain, et a été réalisée par Biotope sur une zone d’étude comprenant la zone d’étude du
projet. L’objectif de cette mission était de cibler les enjeux du site d’étude et ainsi de déterminer
les contraintes potentielles pour la réalisation de l’aménagement. Elle s’est décomposée en 3
étapes principales.
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Le pré-diagnostic a pour objet de déterminer les risques et les opportunités liés à la biodiversité
pour un projet d’aménagement sur le site d’étude, et a consisté en :
un bilan de la bibliographie et des données publiques disponibles sur le site d’étude ;
un bilan des zonages du patrimoine naturel concernant le site d’étude ;
un repérage pluridisciplinaire des milieux et de leurs potentialités d’accueil pour la flore
et les différents groupes de faune.
Les différents milieux, naturels ou non, du site d’étude ont été parcourus dans un objectif
d’optimisation des observations opportunistes d’espèces pouvant constituer un enjeu de
conservation et/ou une contrainte réglementaire pour un projet d’aménagement. L’attention
s’est notamment portée sur les supports locaux de diversification des espèces : zones humides et
cours d’eau, arbres âgés, boisements et leurs lisières, éléments minéraux naturels, ruines et
autres éléments de bâti …
4.3.2.2 Synthèse des éléments recueillis
4.3.2.2.1 Milieux et habitats naturels
Le site d’étude se situe en rive droite du fleuve le Tavignano. Il s’insère au sein d’un vallon
dominé par des milieux semi-ouverts. Le cœur du site étudié, correspond à un secteur de milieux
semi-ouverts sillonné de pistes: maquis, pelouses nitrophiles, fourrés d’épineux (Ronce,
Eglantier…) et zones rudérales.
Ces habitats, banals, ne présentent pas d’intérêt patrimonial particulier intrinsèque. Une
suberaie (intérêt communautaire et enjeu modéré) en mélange avec du Chêne vert est
également présente au centre du site. Cet habitat en assez bon état de conservation quoique
ponctué de patch de maquis et présente de très beaux individus de Chêne liège.
Le long du Tavignano se trouve une ripisylve à Aulne et Peuplier en mélange avec de la Chênaie
verte, ce milieu, d’intérêt communautaire, présente un fort enjeu de conservation. Il a par
ailleurs été dégradé (forte érosion, déracinement d’arbres…) suite à l’ouverture de pistes en
bordure du fleuve sur des secteurs à forte pente. A l’est un affluent temporaire du Tavigano
présente aussi un intérêt écologique (fonctionnalité hydrique…).
A l’ouest, en bordure du fleuve, des zones rocheuses ont été identifiées sur le site et ne semblent
pas présenter d’intérêt intrinsèque, bien qu’elles soient un remarquable habitat d’espèces (cf.
paragraphes Reptiles). Ce secteur est en cours de remaniement (pistes, blocs rocheux déplacés,
découpés…). Il faut également noter, au nord-ouest du site, la présence d’une zone humide
(ornières et ruisseau très temporaire) en eau lors de notre passage sans intérêt intrinsèque, bien
qu’elles soient un habitat d’espèces (cf. paragraphes Amphibiens).
En résumé, sur le site d’étude, les enjeux forts pour les habitats naturels se concentrent sur les
ripisylves des bords du Tavignano et son affluent, la suberaie. La partie centrale du site n’a
qu’un enjeu modéré. La partie plane (2 plateaux) ne présente pas d’enjeu car déjà remaniée et
dégradée.
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.3.2.2.2 Flore
Sur le site d’étude, les secteurs de maquis et zones rudérales, plus dénaturés constituent un
enjeu floristique faible à nul. En revanche, les pelouses nitrophiles au nord, en mosaïque avec un
maquis bas sont favorables à différentes espèces patrimoniales (notamment les Sérapias cités cidessus pour les zones ouvertes).
Ces secteurs présentent un enjeu floristique moyen. En bordure du Tavignano, différentes zones
sont favorables à des espèces protégées qu’il s’agisse des rives rocheuses ou sableuses. La
préservation de ce secteur est donc indispensable.
Par ailleurs, de nombreux pieds d’Ailanthe (Ailanthus altissima) sont présents sur le site : cette
espèce non indigène revêt un caractère envahissant.
4.3.2.2.3 Faune
Les rives du Tavignano, les zones rocheuses, les zones de Chênaie verte préservée sont les
secteurs les plus marquants pour les insectes.
Le site est situé dans un méandre du Tavignano ; ainsi tout impact lié à un écoulement,
ruissèlement ou érosion affectera potentiellement le cours d’eau et les espèces aquatiques.
En termes de fonctionnalité écologique, la zone d’étude présente quelques zones humides
temporaires assez dégradées permettant la reproduction du Discoglosse sarde (observation
avérée). Mais l’enjeu le plus élevé pour ce groupe est concentré sur les rives du Tavignano,
susceptibles d’accueillir également du Discoglosse sarde et d’autres espèces d’amphibiens dont
la Rainette sarde.
En ce qui concerne la Tortue d’Hermann, le site d’étude se situe en enjeu faible (CENC, 2011).
Des individus erratiques peuvent toutefois être présents. La presque totalité des zones rocheuses
du site est favorable au Phyllodactyle d’Europe, espèce à forte patrimonialité, dont la présence
est avérée sur le site. Les lézards présents sur le site présentent un enjeu écologique moindre.
Les enjeux pour les oiseaux sont concentrés sur les zones boisées (potentiel site de nidification
pour le Milan royal) et les secteurs semi-ouverts pour le cortège des fauvettes et les Pie-grièche.
Le fait que les chauves-souris utilisent le site d’étude illustre la richesse de la vallée du Tavignano
pour ce groupe qui est à l’origine de la création de cette zone Natura 2000. De plus, la presque
totalité des espèces de chauves-souris existant en Corse fréquentent la commune de Giuncaggio.
Plusieurs gîtes majeurs sont présents sur cette commune, dont un dans l’aire d’étude éloignée
(reproduction de petit Rhinolophe) et un en limite du site étudié (reproduction de Petit
Rhinolophe et présence d’autres espèces patrimoniales dont le Murin à oreilles échancrées).
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
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4.3.2.3
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Synthèse / conclusion
La zone d’étude s’inscrit au cœur de la basse vallée du Tavignano, site Natura 2000 et ZNIEFF.
Le site paraît dégradé sur certains secteurs remaniés (pistes, blocs rocheux déplacés, espèces
végétales invasives…). Malgré cela, des milieux naturels à intérêt écologique fort demeurent
présents, notamment sur le pourtour du site tout le long du fleuve. En effet, ce secteur
concentre la majorité des enjeux (habitats naturels, flore, amphibiens, reptiles, chiroptères,
insectes). La préservation de des abords du Tavignano est donc indispensable et une étude
d’incidence vis-à-vis du site Natura 2000 est nécessaire.
Le centre du site présente des enjeux plus ponctuels (flore, amphibiens, reptiles), mais
l’ensemble de cette mosaïque de milieux ouverts et semi-ouverts est favorable à de nombreux
chiroptères présents dans le secteur, dont certains à forte patrimonialité.
Malgré les enjeux potentiels (et avérés), il est possible de concilier certains projets sur
certaines parcelles à enjeux plus faibles avec la faune et la flore en appliquant des mesures
d’évitement, de réduction, voire de compensation (tout en conservant une zone tampon
suffisante afin de ne pas perturber les milieux à enjeu annexes).
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
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Figure 38 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Enjeux identifiés dans le prédiagnostic
(Source : BIOTOPE)
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.3.3 Habitats naturels
4.3.3.1 Les milieux naturels du site
L’expertise des végétations a été réalisée sur l’emprise directe du projet et ses abords immédiats.
Plusieurs grands ensembles de végétations y sont recensés (cf. Figure ci-après). Le tableau
suivant précise, pour chaque type de végétation identifié :
•
•
•
•
Le grand type de végétations auquel il appartient ;
L’intitulé retenu dans le cadre de cette étude, correspondant à celui mentionné sur la
cartographie des végétations et sur les illustrations ;
Les correspondances typologiques avec les principaux référentiels utiles sur l’aire
d’étude (codes CORINE Biotopes, code Natura 2000 potentiel) ;
La surface occupée sur l’aire d’étude rapprochée.
Les habitats présentant un enjeu de conservation, en gras sont détaillés dans le paragraphe
suivant.
Tableau 29 :
Types de végétation présente
Libellé de la végétation et correspondances typologiques
Végétations aquatiques et humides
Cours d’eau intermittent
Typologie CORINE biotopes : 24.16
Source encroûtante*
Typologie CORINE biotopes : 54.12
Typologie Natura 2000 : 7220 - Sources pétrifiantes avec formation
de tuf (Cratoneurion)
Ripisylve à Aulne et Peuplier
Typologie CORINE biotopes : 24.16
Boisements
Chênaie verte
Typologie CORINE biotopes : 45.315
Typologie Natura 2000 : 9340 – Forêts à Quercus ilex et Quercus
rotundifolia
Subéraie (= Boisement à Chêne liège)
Typologie CORINE biotopes : 45.212
Typologie Natura 2000 : 9330 – Forêts à Quercus suber
Fruticée et matorral
Fourrés d’épineux (Pruno-Rubion)
Typologie CORINE biotopes : 31.81
Maquis
Typologie CORINE biotopes : 32.3
Végétations herbacées sèches
Prairies méditerranéennes sub-nitrophiles
Typologie CORINE biotopes : 34.8
Formations rocheuses
Zones rocheuses (Blocs et falaises)
Typologie CORINE biotopes : 62.3
Paysages artificiels
Zone rudérale nue
Typologie CORINE biotopes : 87.2
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
Superficie
sur le site étudié
% de la surface du
site étudié
<0,1 ha
Non significatif
<0,1 ha
Non significatif
9 ha
15 %
9 ha
15 %
6 ha
10 %
2 ha en mosaïque
3 % en mosaïque
3 ha + 31 ha en
mosaïque
5% + 51 % en mosaïque
5 ha + 4 ha en
mosaïque
8 % + 7 % en mosaïque
< 1 ha
Non représentative
11 ha+ 19 ha en
mosaïque
17 %+ 31 % en
mosaïque
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Photo 8 : Cours d’eau intermittent
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Photo 9 : Zones rocheuses
Photo 10 : Fourrés d’épineux
Photo 11 : Maquis
Photo 12 : Prairies méditerranéennes subnitrophile
Photo 13 : Zone rudérale nue
ETUDE D’IMPACT
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Figure 39 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Habitats naturels et flore patrimoniale identifiés sur le site étudié
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.3.3.2 Végétations représentant un enjeu de conservation
Ce chapitre présente les végétations constituant un enjeu de conservation sur l’aire d’étude
rapprochée. Chacune d’entre elle fait l’objet d’un cartouche de description précisant :
L'intitulé retenu dans le cadre de cette étude, correspondant à celui mentionné sur la
cartographie des végétations (cf. Figure 39 :) et sur les illustrations ;
Les correspondances typologiques avec les principaux référentiels utiles sur l'aire
d'étude (codes CORINE Biotopes, NATURA 2000, PRODROME 2004) ;
La surface occupée sur l'aire d'étude rapprochée ;
Les espèces typiques, diagnostiques de la végétation sur l’aire d’étude rapprochée, ainsi
que toute autre espèce remarquable (cf. légende associée ci-dessous) ;
L’état de conservation de la végétation ;
Son niveau d’enjeu de conservation sur l’aire d’étude rapprochée.
Légende des
abréviations dans les
tableaux pour les
espèces
remarquables :
PN : espèce protégée en France
PR : espèce protégée dans l’une des régions concernées par l’aire d’étude rapprochée
! : espèce indigène rare/menacée sur l’aire d’étude rapprochée
INV : espèce exotique envahissante (= invasive)
Une description détaillée de la richesse floristique de l’emprise directe du projet est disponible
au paragraphe suivant.
4.3.3.2.1 Les végétations aquatiques et humides
2 habitats humides constituent un enjeu de conservation sur l’aire d’étude du projet.
Tableau 30 :
Ripisylve à Aulne
Phytosociologie : Hyperico hircini-Alnenion glutinosae
Typologie CORINE biotopes : 44.6
Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire
d’étude :
Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire : 92A0 Forêts-galeries à Salix alba et Populus alba
Aulne glutineux Alnus glutinosa
Peuplier noir Populus nigra
Frêne à fleurs Fraxinus ornus
Polystic à soies Polystichum setiferum
Surface couverte et localisation :
Etat de conservation : Moyen
Ripisylve touchée par des travaux
anciens de création de piste sur la rive
Ripisylve à Aulne et Peuplier situé le long du cours d’eau gauche du Tavignano et par la présence
du Tavignano où elle s’entremêle sur les secteurs d’espèces
envahissantes
(l’Ailanthe
escarpés avec la chênaie.
glanduleux, Laque d’Amérique).
9 ha soit 15 % du site
Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Fort
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Photo 14 : Ripisylve à aulne
Tableau 31 :
Sources encroûtantes
Phytosociologie : Cratoneurion
Typologie CORINE biotopes : 54.12
Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire Prioritaire : 7220
- Sources pétrifiantes avec formation de tuf (Cratoneurion)
Espèces typiques / diagnostiques
sur l’aire d’étude : Brophytes
Surface couverte et localisation :
<1 ha (non représentatif en terme de surface)
Etat de conservation : Bon
Une petite source encroûtante est située le long de l’affluent
temporaire du Tavignano au nord-est du site
Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Fort
Photo 15 : Source encroûtante
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4.3.3.2.2 Boisements
2 habitats forestiers constituent un enjeu de conservation sur l’emprise directe du projet. Ils y
sont globalement présents en mosaïque.
Tableau 32 :
Suberaie
Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire d’étude :
Phytosociologie : Erico arboreae-Arbutetum unedo ;
Quercetosum suberis
Typologie CORINE biotopes : 45.212
Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire : 9330 –
Forêts à Quercus suber
Chêne liège Quercus suber
Frêne à fleurs Fraxinus ornus
Cytise villeux Cytisus villosus
Bruyère arborescente Erica arborea
Fragon Ruscus aculeatus
Asperge à feuilles aiguës Asparagus acutifolius
Tamier Tamus communis
Garance voyageuse Rubia peregrina
Salsepareille Smilax aspera
Asplenium fougères des ânes Asplenium
onopteris
Surface couverte et localisation :
6 ha en mosaïque soit 10 % de l’emprise directe du Etat de conservation : Moyen
projet
L’ouverture de pistes récentes a morcelé cet
Habitat situé au centre du site étudié en mélange habitat
avec du maquis et ponctuellement avec de la
Chênaie verte.
Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Moyen
Photo 16 : Suberaie morcelée
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Tableau 33 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Chênaie verte
Espèces typiques / diagnostiques sur l’aire d’étude :
Chêne vert Quercus ilex
Frêne à fleurs Fraxinus ornus
Bruyère arborescente Erica arborea
Filaire à larges feuilles Phillyrea latifolia
Arbousier Arbutus unedo
Ciste de Crête Cistus creticus
Cyclamen étalé Cyclamen repandum
Phytosociologie :
Typologie CORINE biotopes : 45.315
Habitat Natura 2000 d’Intérêt Communautaire : 9340
– Forêts à Quercus ilex et Q. rotundifolia
Surface couverte et localisation :
9 ha en mosaïque soit 15% de l’emprise directe
du projet
Etat de conservation : Moyen
habitat touché par des travaux anciens de
Habitat situé essentiellement le long du création de piste sur la rive gauche du Tavignano
Tavignano et de son affluent en mélange avec de
la Ripisylve
Enjeu de conservation sur l’aire d’emprise du projet de niveau Moyen
Photo 17 : Chênaie verte
4.3.3.3
Synthèse / conclusion
Les végétations naturelles du site présentent 4 Habitats d’Intérêt Communautaire, couvrant
environ 16 ha (soit 25 % du site étudié), dont 2 à enjeux forts avec notamment l’habitat de
Source encroûtante au statut prioritaire.
Ce sont principalement les habitats rivulaires, en bordure du site, près du Tavignano, et les
habitats de suberaie, au cœur du site. Ces habitats doivent au maximum être évités dans le
cadre du projet, et surtout les habitats de ripisylve.
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4.3.4 Flore
L’expertise de la flore a été réalisée en 2 passages axés sur la flore précoce et celle de pleine
saison. Sur la zone d’étude, 175 espèces végétales ont été recensées sur l’aire d’étude du projet,
ce qui représente une bonne diversité végétale pour ce site présentant assez peu de milieux
différents. Par ailleurs, malgré un état moyen de conservation global des milieux, on note la
présence de plusieurs taxons protégées et/ou rares sur le territoire insulaire. Ce document
contient des données issues du CBN de Corse.
2 espèces végétales protégées ont été identifiées sur l’aire d’étude du projet, dont 1 est
d’intérêt communautaire et 2 sur l’aire d’étude éloignée du projet,
16 taxons « peu fréquent » en Corse ont été observés sur l’emprise directe du projet,
2 espèces « localisée ».
4.3.4.1 Flore indigène réglementée
Les espèces réglementées identifiées sur l’aire du projet sont présentées dans le tableau cidessous et localisées sur la carte des habitats naturels. Au vu des sessions de terrain, les stations
d’espèces protégées observées, si elles relatent la diversité du site dans sa globalité, ne peuvent
pas être considérées comme exhaustives. Les fiches espèces ci-après présentent en détail ces
taxons.
Nota. : les espèces réglementées au titre de leur cueillette ne sont pas intégrées à cette synthèse.
Tableau 34 :
Nom français
Espèces indigènes réglementées recensées sur l’aire d’étude
Etat des populations et enjeu de conservation
sur l’aire d’étude
Statuts réglementaires
Espèce observée sur l’aire d’étude du projet
Sérapias à petites 4 stations sur l’emprise directe du projet (au total
fleurs
6 pieds observés)
Serapias
ENJEU MODERE
parviflora
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du 20
janvier 1982, modifié,
Article 1)
Nom scientifique
Spirante d’été
Spiranthes
aestivalis
3 stations très proches identifiées en bord du
Tavignano avec au total 5 pieds
ENJEU FORT
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Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du 20
janvier 1982, modifié,
Article 1),
Espèce de la Directive
Habitats Natura 2000
(Annexe 2)
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Droit européen
L’annexe II de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen dont la conservation nécessite la désignation de
zones spéciales de conservation au sein du réseau européen NATURA 2000. L’annexe IV de la
directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les espèces
animales et végétales d'intérêt européen qui nécessitent une protection stricte sur le territoire des
états membres de l’Union européenne.
Droit français, niveau national
Pour les espèces végétales dont la liste est fixée à l’annexe I de l’arrêté ministériel du 20 janvier
1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire national, modifié,
sont interdits (article 1er) :
« Afin de prévenir la disparition d'espèces végétales menacées et de permettre la conservation des
biotopes correspondants, […], en tout temps et sur tout le territoire métropolitain, la destruction, la
coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement, le colportage, l'utilisation, la mise en
vente, la vente ou l'achat de tout ou partie des spécimens sauvages [de ces] espèces […].
Toutefois, les interdictions de destruction, de coupe, de mutilation et d'arrachage, ne sont pas
applicables aux opérations d'exploitation courante des fonds ruraux sur les parcelles habituellement
cultivées. » Pour les espèces végétales dont la liste est fixée à l’annexe II de l’arrêté ministériel du
20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire
national, modifié, il est interdit (article 2) :
« [Afin de prévenir la disparition d’espèces végétales menacées et de permettre la conservation des
biotopes correspondants], […] de détruire tout ou partie des spécimens sauvages présents sur le
territoire national, à l’exception des parcelles habituellement cultivées, [de ces] espèces […] ».
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Sérapias à petites fleurs
Sérapias à petites fleurs
Serapias parviflora
Famille : Orchidaceae
Statuts de conservation
Déterminante Z.N.I.E.F.F. Corse
Peu fréquente en Corse (Flora Corsica)
Statuts réglementaires
France : Protégée national
Répartition nationale et régionale
Serapias parviflora
(F. DELAY, © Biotope, 2014)
Description, biologie et écologie
Description : orchidée de 10 à 30 cm à
inflorescence composée de petites fleurs rose.
Répartition de Serapias
Type biologique : géophyte
parviflora en France
Période de floraison : avril à juin
(Telabotanica, 2013)
Ecologie : affectionne particulièrement les
pelouses et clairières de maquis surtout à
proximité du littoral. D’après Danton P. & Baffray
M. (1995), ce taxon se rencontre toujours en
populations réduites ce qui rend sa survie
relativement aléatoire et fragilise l’espèce.
Données sur l’aire d’étude rapprochée
Ce Sérapias, réparti sur le littoral méditerranéen et
atlantique, noté peu fréquent en Corse y est sans
doute plus répandu que présumé.
Sur le site 6 individus ont été observés répartis en
4 stations situées sur l’emprise directe du projet
au nord-est du site d’étude dans une zone de
lisière de maquis.
Enjeu de conservation sur le fuseau du tracé initial de niveau Modéré.
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Spiranthe d’été
Spirante d’été
Spiranthes aestivalis
Famille : Orchidaceae
Statuts de conservation
Déterminante ZNIEFF Corse
Peu fréquente en Corse (Flora Corsica)
Statuts réglementaires
France : Protégée national
Europe : Annexe II de la Directive Habitat
Répartition nationale et régionale
Spiranthes aestivalis sur site (F. DELAY, © Biotope)
Description, biologie et écologie
Description : orchidée de 20 à 30 cm à feuilles
étroites et inflorescence composée de petites
fleurs blanches.
Répartition de Spiranthes aestivalis en France
(Telabotanica, 2013)
Cette orchidée est présente dans presque toute la
France et en Corse, mais reste peu fréquente à
très rare en fonction des localités.
Type biologique : géophyte
Période de floraison : juin à août
Ecologie : affectionne particulièrement les
pelouses humides, les bords de torrent et les
tourbières. Se rencontre en Corse du Cap corse à
Zonza.
Données sur l’aire d’étude rapprochée
3 stations très proches ont été identifiées en
bord du Tavignano avec au total 5 pieds situés
sur une zone rocheuse au bord de l’eau.
Enjeu de conservation sur l’aire d’étude rapprochée de niveau Fort
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4.3.4.2 Flore indigène rare/menacée
Deux espèces considérées comme patrimoniales (rare à très rare) sont citées en bibliographie
(données CBNC) dans l’aire d’étude éloignée du projet. Les 2 espèces très rares n’ont pas été
observées sur le site du projet. Cependant, elles en sont connues proches et restent potentielles
sur le site du projet.
Le tableau ci-après présente ces 2 dernières ; aucune n’a été observée sur le site d’étude.
Toutefois, 16 espèces considérées comme « Peu fréquente » en Corse ont été notées sur
l’emprise directe des travaux (cf. Liste floristique en annexe de l’étude faune flore). Ceci
s’explique par la géologie particulière de cette micro-région très schisteuse permettant le
développement d’une flore plus rare dans le reste de l’île.
Tableau 35 :
Espèces indigènes rares et/ou menacées identifiées sur l’aire d’étude
Nom français
Nom
scientifique
Statut(s) de rareté/menace
Etat des populations et enjeu de conservation
sur le site du projet
Aire d’étude éloignée
Ophrys
d’Eléonore
Ophrys
eleonorae
Espèce Très Rare en Corse, et
Espèce non déterminante
ZNIEFF en Corse
Espèce de dalles rocheuses ; Donnée
présente sur Castellare di Mercurio et la
vallée du Tavignano
Non observée sur le site du projet, 2
données bibliographiques (CBNC, 2009) au
nord-est du site dans l’aire d’étude
éloignée à 400 et 600m de distance.
ENJEU FAIBLE
Muscari négligé
Muscari
neglectum
Espèce Très Rare en Corse
mais commune sur le
continent et
Espèce non déterminante
ZNIEFF en Corse
Espèce de pelouses, friches, cultures ;
Donnée présente sur Corte, Caporalino,
Ajaccio et la vallée du Tavignano
Non observée sur le site du projet, 1
donnée bibliographique (CBNC, 2010) au
nord-est du site dans l’aire d’étude
éloignée à 600m de distance.
ENJEU FAIBLE
4.3.4.3 Flore envahissante
Plusieurs espèces végétales d’origine exotique ont été recensées sur l’aire d’étude (cf. Liste
floristique en annexe de l’étude faune flore). Certaines d’entre elles peuvent présenter un
caractère envahissant et se substituer à la végétation originelle de la Corse ; elles sont alors
qualifiées d’envahissantes (ou invasives). Nous ne retiendrons dans ce rapport que les plus
problématiques d’entre elles (extraites de la liste des espèces envahissantes et potentiellement
envahissantes proposées par le CBNC : SPINOSI P. et al., 2010).
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Tableau 36 :
Nom français
Nom scientifique
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Espèces envahissantes observées sur l’aire d’étude rapprochée
Eléments d’écologie et présence sur l’aire d’étude rapprochée
Ailante glanduleux Espèce originaire d’Asie, signalée pour la 1ère fois en 1931. Introduction
Ailanthus altissima anthropique volontaire : Utilitaire
(Mill.) Swingle.
Phanérogame qui affectionne les bords de routes, ripisylves, lisière de
maquis
Modes de propagation : animaux
De nombreux pieds sont observés sur l’aire d’étude, notamment le
long du Tavignano.
Plante originaire d’Amérique du Nord, signalée pour la 1ère fois en
1834. Introduction anthropique volontaire : Utilitaire
Raisin d’Amérique
Phytolacca
americana
Cette géophyte de 1 à 3 m de haut se développe au sein de
groupements rudéraux et de ripisylves.
Mode de propagation : les baies attirent les oiseaux qui les
disséminent
Cette espèce apparait essentiellement au sud du site sur les rives du
Tavignano
Plante originaire d’Amérique, signalée pour la 1ère fois en 1834.
Introduction anthropique volontaire : Médicinale
Stramoine
commune
Datura
stramonium
Cette thérophyte de 0,5 à 1,5 m de haut se développe au sein de
groupements rudéraux et des friches.
Mode de propagation : Cette espèce apparait ponctuellement au sud du site et sur les rives du
Tavignano
4.3.4.4
Synthèse / conclusion
Deux espèces protégées qualifiée de « peu fréquente » ont été observées sur le site étudié du
projet dont 1 à forte patrimonialité et d’intérêt communautaire, en bordure du Tavignano.
De plus, 2 espèces très rares en Corse sont données présentes en bibliographie (source : CBNC)
sur l’aire d’étude éloignée du projet, mais n’ont pas été observées sur le site du projet.
Aucune espèce rare n’a été observée sur l’emprise directe du projet. Les enjeux pour la flore
sont donc faibles, mais la présence d’espèces protégées engendre des enjeux réglementaires
forts. L’impact sur ces espèces doit être évité.
Il faut également noter la présence de 3 espèces envahissantes.
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4.3.5 Oiseaux
4.3.5.1 Diversité des cortèges, habitats d’espèce et fonctionnalité du site
Une liste de 26 espèces d’oiseaux a pu être dressée à partir des inventaires de terrain. Une
espèce supplémentaires, la Fauvette sarde a été intégrée dans cette étude en raison de sa
présence potentielle sur ou à proximité directe de la zone d’expertise. Cette espèce potentielle
présente une valeur patrimoniale ou une particularité justifiant son intégration dans l’analyse.
Dans la présentation qui suit, les espèces ont été regroupées en fonction de leur utilisation de
l’aire d’étude. Cette approche permet d’appréhender la fonctionnalité des habitats présents sur
le site et de comprendre leur importance par rapport au cycle biologique de chaque espèce
contactée. Seront ainsi distinguées les :
espèces nicheuses sur l’aire d’étude, utilisant le site pour leur nidification et
généralement pour leur alimentation ;
espèces non nicheuses sur l’aire d’étude mais utilisatrices de ses milieux ou de ses
ressources, utilisant le site uniquement pour leur alimentation, leur transit ou leur
repos ;
4.3.5.2 Les espèces nicheuses sur l’aire d’étude
Cette catégorie regroupe les espèces dont un ou plusieurs couples ont installés leur nid sur
l’emprise du projet au printemps 2015. Les individus concernés sont donc totalement dépendants
des habitats présents sur l’aire d’étude.
22 espèces nicheuses avérées ont été répertoriées sur le site. La diversité spécifique observée est
donc moyenne. La diversité observée et les faibles effectifs rencontrés sont sans doute la
conséquence des travaux engagés sur le site pour les besoins des études techniques, qui ont
réduit les habitats disponibles pour la nidification.
Quatre grands cortèges d’espèces peuvent donc être distingués. Certaines espèces, dites
ubiquistes, peuvent se retrouver dans plusieurs cortèges.
Quatre grands cortèges d’espèces peuvent donc être distingués. Certaines espèces, dites
ubiquistes, peuvent se retrouver dans plusieurs cortèges.
Les maquis et fourrés épineux :
Le cortège observé abrite peu d’espèce. On trouve dans ces milieux plusieurs espèces de
fauvettes méditerranéennes, caractéristiques de ces habitats dont la Fauvette sarde. Enfin,
l’Engoulevent d’Europe y a été contacté lors des écoutes nocturnes.
Les chênaies vertes et suberaies
Ces habitats, qui s’apparentent à des forêts, abritent le plus grand nombre d’espèces avec la
présence de plusieurs espèces de mésanges (Mésange bleue, Mésange charbonnière, Mésange à
longue queue), ainsi que la Fauvette à tête noir et le Pigeon ramier pour les plus communes. Ces
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espèces à amplitude écologique relativement large s’accommodent des différents types de
boisements présents sur l’aire d’étude dont les ripisylve du Tavignano. La Tourterelle des bois, le
Pic épeiche et le Petit Duc scops ont également été contactés dans ces habitats.
Photo 18 : Tourterelle des bois
© Biotope
Les zones ouvertes pâturées (sites aménagés)
Plusieurs espèces nichent dans ces milieux. Les plus caractéristiques sont le Tarier pâtre, le
Bruant zizi, le Bruant proyer et l’Alouette lulu. Les alouettes et les bruants sont des granivores qui
apprécient la strate herbacée pour y trouver leur alimentation et les touffes de buisson pour
nicher. L’Alouette lulu est aussi une espèce typique de ces milieux ouverts parsemés de buissons
d’où elle émet son chant territorial. Enfin, l’Engoulevent d’Europe y a été contacté lors des
écoutes nocturnes.
Les ripisylves à aulnes et peupliers du bord de Tavignano
La ripisylve et le Tavignano constitue un habitat majeur pour l’avifaune sur le site d’étude,
notamment en terme de corridor écologique.
Les cortèges observés dans la ripisylve sont constitués d’espèces comme la Bouscarle de Cetti, le
Pic épeiche, ainsi que de l’ensemble des espèces déjà mentionné dans les habitats forestiers du
site. Les arbres âgés de la ripisylve constituent des sites de nidification pour le Petit Duc scops.
Le Tavignano héberge plusieurs espèce directement inféodées à la rivière comme le Cincle
plongeur ou encore la Bergeronnette des ruisseaux. Un martin-pêcheur d’Europe a également
été contacté en bordure de Tavignano (nicheur possible bien que rare et localisé en Corse).
En milieux méditerranéens, les ripisylves jouent un rôle essentiel pour le maintien et la
conservation de l’avifaune. Les ripisylves sont utilisées par de nombreuses espèces comme site
de reproduction, mais également comme site de dispersion (corridors), d’alimentation et de
repos.
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Photo 19 : Le Tavignano et sa ripisylve : habitats
d’importance pour l’avifaune
© Biotope
4.3.5.3 Les espèces non nicheuses sur l’aire d’étude mais utilisatrices de ses milieux ou de ses
ressources
Ces espèces fréquentent le site mais ne nichent pas au niveau de l’emprise du projet. Elles ont été
contactées lors des inventaires ou bien mises en évidence par la bibliographie. L’aire d’étude
constitue pour elles un site d’alimentation, de transit ou de repos plus ou moins important selon la
fréquence d’utilisation.
Les espèces « utilisatrices » sont globalement moins dépendantes de ces milieux que les espèces «
nicheuses », surtout lorsque l’utilisation est faite en complément d’autres milieux situés en dehors
de l’aire d’étude. Leur capacité de déplacement et la disponibilité en habitats similaires en
périphérie de l’aire étude leur offrent dans tous les cas des possibilités de report, ce qui réduit
l’importance de l’aire d’étude vis-à-vis de ces espèces.
Plusieurs regroupements peuvent être effectués en fonction du type d'utilisation des milieux de
l'aire d'étude.
Utilisation comme zone d'alimentation :
Plusieurs espèces utilisent la zone uniquement pour y chercher leur nourriture. C’est le cas pour
le Martinet noir et M. à ventre blancs ou encore les hirondelles, qui ont été observées en vol audessus de l’aire d’étude, chassant les insectes. C’est aussi le cas de plusieurs espèces de rapaces
telles que le Faucon crécerelle, l’Epervier d’Europe mais aussi le Milan royal. Ces espèces nichent
en dehors de l’aire d’étude et ont été observées en chasse ou en recherche alimentaire
principalement au niveau des zones ouvertes pâturées.
L’utilisation des milieux de l’aire d’étude par les espèces de rapaces potentiellement présentes
citées précédemment concerne essentiellement la recherche alimentaire, en particulier au
niveau des zones ouvertes pâturées où les proies sont les plus accessibles. Compte tenu de
l’étendue des territoires de chasse de ces espèces et de la surface concernée par le projet au
regard de la surface d’habitats favorables disponibles sur ce territoire, l’aire d’étude ne constitue
probablement pas un intérêt majeur pour le maintien de ces espèces.
En d’autres termes, l’utilisation de ce site est probablement faite de manière opportuniste et
aucun élément particulier n’entraine une quelconque dépendance de ces espèces pour les
milieux concernés. Par ailleurs, le massif de garrigue et de taillis de Chêne vert où s’insère le
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projet est certainement survolé régulièrement par des individus en transit entre les sites de
nidification et d’autres zones d’alimentation, ce qui place l’aire d’étude sur une voie de
déplacement potentielle.
Utilisation comme zone de halte migratoire :
Plusieurs espèces migratrices ont pu être observées lors des inventaires du printemps. Il s’agit
essentiellement de passereaux migrateurs (Tarier des prés, Pouillot de Bonelli…) qui profitent de
la tranquillité de la zone pour effectuer une halte migratoire. Aux vues de la surface importante
d’habitats tout aussi propices disponible à proximité, l’aire d’étude ne joue probablement pas un
rôle essentiel dans ce type d’utilisation.
A noter que le Tavignano canalisent les oiseaux lors de leurs déplacement locaux et constituent
un couloir de migration entre le littoral et les massifs montagneux. L’aire d’étude et notamment
la ripisylve du Tavignano constitue des sites de haltes et de transit de prédilection pour de
nombreuses espèces. Ainsi, le Martin-Pêcheur d’Europe observé concerne sans doute un individu
en déplacement/transit sur le site.
Utilisation comme zone d'hivernage :
Aucune prospection n’a été réalisée en hiver afin d’étudier l’hivernage. Il est toutefois possible de
citer la présence potentielle de quelques espèces communément observées en hiver sur ce
secteur et ce type de milieu. L’aire d’étude en elle-même est peu propice à l’hivernage des
oiseaux. Le manque de ressources alimentaires en est la principale raison.
Les effectifs de grives et de pinsons sont probablement renforcés par l’arrivée d’individus
provenant d’Europe du nord et de l’est, poussés à migrer vers nos régions pour profiter d’un
climat plus clément. Certaines espèces venues des massifs montagneux périphériques peuvent
également être amenées à fréquenter la zone d’étude pendant l’hiver. Quelques espèces
exclusivement hivernantes peuvent fréquenter le site en faibles effectifs (Passereaux
montagnards, Grive, Pinson…).
4.3.5.4 Espèces patrimoniales
Parmi les espèces recensées, certaines présentent un intérêt patrimonial de par leur rareté ou
l’état de conservation défavorable de leurs populations à l’échelle nationale ou régionale. Les
espèces sont dites « patrimoniales » si elles répondent à l’un des trois critères suivant :
être inscrites à l’annexe I de la Directive Européenne « Oiseaux » 79/409 de 1979
dressant la liste des espèces menacées à l’échelon européen ;
figurer sur la liste rouge des oiseaux menacés en France de 2011 (statut de population
« En danger », « Vulnérable » ou « Rare ») ;
En l’absence de liste rouge régionale, présenter un statut de conservation défavorable à
l’échelle de la France ou de la Corse (données de Oiseaux menacés et à surveiller en
France, 1999, Espèces déterminante Z.N.I.E.F.F. Corse - voir bibliographie).
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Le tableau suivant présente les statuts de protection et de conservation des espèces
patrimoniales concernées par l’aire d’étude en fonction du type d’utilisation.
Tableau 37 :
Espèce
Alouette lulu
(Lullula arborea)
Protection
nationale
(arrêté du
29 octobre
2009)
Article 3
Statuts et niveau d'intérêt des espèces d'oiseaux patrimonial
Annexe I
Directive
Oiseaux
X
Liste
rouge
France
2011
Nicheur
LC
Déterminante
ZNIEFF Corse
DC
Intérêt
patrimonial
Commentaire
Espèce commune en Corse mais
dont l’état de conservation reste
précaire au niveau Européen. C’est
pour cette raison qu’elle est
inscrite à l’annexe I de la Directive
« Oiseaux ».
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
5-10 couples
Bruant proyer
(Emberiza
calandra)
Article 3
NT
DC
Commun en Corse où l’espèce
niche dans de nombreux milieux
ouverts (cultures, prairies, maquis
bas…)
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
<5 couples
Cincle plongeur
(Cinclus cinclus)
Engoulevent
d'Europe
(Caprimulgus
europaeus)
Fauvette
passerinette
(Sylvia
cantillans)
Article 3
Article 3
LC
X
DC
Espèce bien représenté à l’étage
montagnard. Niche hors de la zone
d’étude, en bordure de Tavignano
Espèce inscrite à l’annexe I de la
Directive Oiseaux mais restent
communs en France et en Corse
LC
Modéré
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
3-5 couples
Article 3
LC
DC
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
Espèces
actuellement
non
menacées, cette espèce nécessite
néanmoins
une
attention
particulière.
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
<10 couples
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Espèce
Fauvette Sarde
(Sylvia sarda)
Protection
nationale
(arrêté du
29 octobre
2009)
Article 3
Annexe I
Directive
Oiseaux
X
Liste
rouge
France
2011
Nicheur
LC
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Déterminante
ZNIEFF Corse
DC
Intérêt
patrimonial
Commentaire
Espèce endémique des îles de la
méditerranée occidentale. Pour la
France, seule la Corse abrite une
population nicheuse. Elle s’observe
en Corse du littoral à 1300 m. En
l’absence de suivi, la tendance de
la population de Corse n’est pas
connue. L’espèce ne semble
toutefois pas menacée.
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
Non observé – potentiellement
quelques couples
Gobemouche
gris (Muscicapa
striata)
Article 3
Espèce commune en Corse classé
Vulnérable sur la liste rouge France
du fait du déclin observé chez les
populations
de
France
métropolitaine
VU
Faible
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
1 couple
Martin-pêcheur
d'Europe (Alcedo
atthis)
Milan royal
(Milvus milvus)
Petit-duc scops
(Otus scops)
Article 3
Article 3
Article 3
X
X
X
LC
VU
DC
DC
DC
Présent sur le Tavignano, sans
doute en transit sur le site.
Considéré comme nicheur rare en
Corse. Nicheur possible en bordure
de Tavignano
Menacée en France métropolitaine,
l’espèce se porte bien en Corse.
Non reproducteur sur le site
d’étude
Bien représentée sur toute la
Corse, plus rare en région de
montagne (où elle se cantonne aux
vallées des cours d’eau). La Corse
abrite une part importante de la
population française.
Modéré
Modéré
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
<5 couples
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Espèce
Tourterelle des
bois
(Streptopelia
turtur)
Protection
nationale
(arrêté du
29 octobre
2009)
Annexe I
Directive
Oiseaux
Liste
rouge
France
2011
Nicheur
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Déterminante
ZNIEFF Corse
Article 3
DC
Intérêt
patrimonial
Commentaire
Bien représentée sur le littoral,
elle connaît un déclin généralisé
en Europe, déclin particulièrement
marqué dans des pays aussi
différents que la France, la
Roumanie et la Grande-Bretagne.
La Tourterelle des bois connaît une
moindre baisse des effectifs en
région PACA et en Corse.
Modéré
Effectif nicheur sur l’aire d’étude :
<10 couples
Légende
- Liste rouge France : NT =quasi menacée VU= vulnérable ; LC=préoccupation mineure
-DC : Espèce déterminante ZNIEFF Corse
4.3.5.5 Protection des espèces et des habitats
Rappel : l’article 3 de l’Arrêté du 29 octobre 2009 fixe la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble
du territoire et les modalités de leur protection. Pour ces espèces, en plus de la destruction des
œufs, nids et individus sont interdits « la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de
reproduction et des aires de repos des animaux, pour autant qu'elles remettent en cause le bon
accomplissement des cycles biologiques ».
Parmi les 27 espèces recensées, 25 sont inscrites à l’article 3 de l’Arrêté du 29 octobre 2009.
Parmi ces espèces protégées, 22 nichent sur l’aire d’étude. Les autres espèces utilisent le site
comme zone d’alimentation ou aire de repos. (cf. « Liste exhaustive des espèces nicheuses
inventoriées » disponible en annexe de l’étude faune flore).
L’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude constituent des milieux de nidification
utilisés par une ou plusieurs espèces protégées.
Par ailleurs, l’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude est susceptible d’être utilisé
par une ou plusieurs espèces protégées comme aire de repos. Cette utilisation concerne les
espèces hivernantes ou en halte migratoire sur l’aire d’étude.
4.3.5.6 Evaluation des enjeux
Le tableau suivant présente les enjeux liés aux oiseaux, hiérarchisés en fonction des habitats
concernés et du type d’utilisation. Cette évaluation concerne les espèces nicheuses sur l’aire
d’étude et les espèces utilisatrices de ses milieux ou de ses ressources.
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
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Tableau 38 :
Habitats
concernés et
localisation
Les ripisylves à
aulnes et
peupliers du
bord de
Tavignano
Les maquis et
fourrés épineux
Les chênaies
vertes et
suberaies
Les zones
ouvertes
pâturées
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Evaluation des enjeux en fonction des habitats observés
Utilisation par les oiseaux et fonctionnalité
Les cortèges observés dans la ripisylve sont constitués
d’espèces diversifiés dont plusieurs sont patrimoniales.
Les arbres âgés de la ripisylve constituent des sites de
nidification plusieurs d’entre elles dont le Petit Duc
scops.
La rivière abrite plusieurs espèces caractéristiques
comme le Cincle plongeur, la Bergeronnette des
ruisseaux ou le Marin Pécheur d’Europe
Le complexe (ripisylve et rivière) présentent un rôle
fonctionnel majeur pour de nombreuses espèces
(corridor de déplacement, site de haltes/transit…)
Milieu de nidification du cortège des maquis avec
plusieurs espèces de fauvettes méditerranéennes espèces d’intérêt patrimonial modéré (Fauvettes sarde,
Engoulevent d’Europe).
Zone de chasse et d’alimentation occasionnelle des
grands rapaces patrimoniaux (Milan royal, Petit Duc
scops…)
Milieu de nidification du cortège des boisements utilisé
notamment par trois espèces d’intérêt patrimonial
modéré dont Petit Duc scops, Fauvette passerinette
Zone de chasse très occasionnelle des grands rapaces
patrimoniaux (Milan royal)
Milieu de nidification des passereaux des zones ouvertes
dont Tarier pâtre, Bruant zizi, le Bruant proyer et
l’Alouette lulu.
Zone de chasse des rapaces (faucon crécerelle, Petit Duc
scops…)
Le nombre d’espèces observé sur ces habitats est faible
du fait des aménagements engagés sur le site
ETUDE D’IMPACT
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Enjeu
écologique
Enjeu réglementaire
Fort
Oui
Modéré
Oui
Modéré
Oui
Faible
Oui
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4.3.5.7
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Synthèse / conclusion
Sur le site, 26 espèces ont été identifiées, dont 22 nicheuses. La diversité est donc assez faible
et les effectifs observés également.
Pour les espèces nicheuses, le site est nécessaire à leur cycle biologique. Ces espèces sont
toutefois pour la plupart communes en Corse et présentent un enjeu faible à modéré pour 8
d’entre elles.
Les espèces non nicheuses utilisent le site en transit ou alimentation. Ces espèces sont
globalement communes et présentent un enjeu faible à modéré pour 3 d’entre elles.
L’ensemble des habitats disponibles sur l’aire d’étude constituent des milieux de nidification
utilisés par une ou plusieurs espèces protégées. Par ailleurs, l’ensemble des habitats
disponibles sur l’aire d’étude est susceptible d’être utilisé par une ou plusieurs espèces
protégées comme aire de repos. Cette utilisation concerne les espèces hivernantes ou en halte
migratoire sur l’aire d’étude.
Cependant, seule la rivière et la ripisylve présentent un enjeu écologique important pour ce
groupe. En effet, pour les autres habitats, au vu des capacités de déplacement des oiseaux et la
disponibilité en habitats similaires en périphérie de l’aire étude, les milieux hors du site leur
offrent dans tous les cas des possibilités de report, ce qui réduit l’importance de l’aire d’étude
vis-à-vis de ces espèces.
ETUDE D’IMPACT
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Figure 40 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Enjeux liés à l’avifaune
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.3.6 Amphibiens
4.3.6.1 Espèces recensées sur l’aire d’étude
L’expertise de terrain des amphibiens a été menée sur le site étudié lors d’un passage groupé. Les
investigations ont été ciblées sur le plus grand nombre d’espèces protégées susceptibles
d’exploiter le site du projet envisagé, en lien avec les milieux naturels présents. La synthèse
proposée ici s’appuie sur les observations réalisées dans le cadre du présent travail, une analyse
des potentialités d’accueil des milieux naturels de l’aire d’étude et sur la bibliographie récente
disponible. Plusieurs espèces d’amphibiens ont été recensées sur l’aire d’étude qui présente des
milieux variés favorables à ce groupe. Ainsi, sur le site d’étude, 5 espèces ont été identifiées,
toutes protégées en France.
Droit européen
L’annexe II de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen dont la conservation nécessite la désignation de zones
spéciales de conservation au sein du réseau européen NATURA 2000.
L’annexe IV de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen qui nécessitent une protection stricte sur le territoire des
états membres de l’Union européenne.
L’annexe V de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont
susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion.
Droit français
Pour les espèces de reptiles dont la liste est fixée à l’article 2 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007
(NOR : DEVN0766175A) :
« […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement
des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation
intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.
II. − Sont interdites sur les parpes du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire
de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation
des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments
physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi
longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou
de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause
le bon accomplissement de ces cycles biologiques. […] »
Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 3 de l’arrêté ministériel du 19 novembre
2007 (NOR : DEVN0766175A) :
« […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destrucpon ou l’enlèvement
des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation
intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. […] »
Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 4 de l’arrêté ministériel du 19 novembre
2007 (NOR : DEVN0766175A) :
« […] I. − Est interdite, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la muplapon des animaux. […] »
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La Grenouille de Berger (Pelophylax bergeri)
C’est la seule grenouille verte présente en Corse, où il est probable qu’elle ait été introduite.
Cette espèce pour laquelle seuls les individus sont protégés, couvre de façon quasi continue le
pourtour de l’île avec de fortes concentrations dans les étangs de la plaine orientale et dans les
embouchures des fleuves.

Grenouille verte de Berger
Répartition de la Grenouille de Berger
(Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003)
Sur la zone d’étude cette espèce a été identifiée en bordure du Tavignano : 2 males chanteurs
entendus à l’ouest et 1 individu vu au nord-ouest.
Photo 20 : Habitat sur le site à Grenouille de Berger
Cette espèce introduite, commune en Corse surtout à basse altitude, présente donc un enjeu
écologique faible, mais aussi une contrainte règlementaire.
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La Rainette sarde (Hyla sarda)
Espèce endémique de Corse et de Sardaigne, la Rainette sarde (protégée au niveau national,
déterminante Z.N.I.E.F.F. en assemblage et en Annexe IV de la Directive Habitats) se rencontre
surtout à basse altitude le long du littoral corse, mais est susceptible de se reproduire dans à peu
près tous les types de zones humides présentes sur l’île. Elle a tendance à rester à faible distance
de l’eau, où elle se rencontre souvent dans la végétation basse.
Répartition de la rainette sarde

Rainette sarde
(Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003)
Sur la zone d’étude cette espèce a été identifiée : 5 adultes reproducteurs (mâles chanteurs)
entendus dans le cours d’eau temporaire au nord-est du site et 1 individu ont été observés sur les
rives du Tavignano au nord-ouest.
Cette espèce endémique, protégée au niveau national, commune en Corse, surtout à basse
altitude présente donc une contrainte règlementaire et un enjeu écologique modéré.
Les Discoglosses sarde et corse (Discoglossus sardus & Discoglossus montalentii)
Le Discoglosse sarde, endémique de Corse et de Sardaigne, et le Discoglosse corse, endémique
stricte de Corse, sont tous deux protégés au niveau national, déterminants Z.N.I.E.F.F. lors de leur
présence simultanée et en Annexes II et IV de la Directive Habitats. Ce sont des espèces discrètes,
dont le chant est très peu audible. Le Discoglosse sarde est peu exigeant dans le choix de ses sites
de reproduction, occupe des biotopes très variés (source, marais côtier, canaux,…) et possède
une amplitude altitudinale étendue. Il exploite tout particulièrement des collections d’eau
temporaire dont l’alimentation en région littorale est aléatoire. Le Discoglosse corse présente
une moins large répartition altitudinale puisqu’on le rencontre surtout de 400 m à 2 000 m
d’altitude ; il est ponctuellement signalé plus bas, mais toujours en de faibles effectifs.
Le Discoglosse corse, bien plus exigent ne pond presque exclusivement qu’au sein de cours d’eau
naturels de bonne qualité (ruisseaux, rivières…). Ces 2 espèces, morphologiquement proches, ne
sont pas distinguables au stade juvénile ni au stade têtard sans prélèvement et euthanasie de
quelques têtards pour une observation sous loupe binoculaire. Cette manipulation nécessite
donc une dérogation préfectorale.
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
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Discoglosse sarde
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Discoglosse corse
Répartition du Discoglosse sarde et Discoglosse corse (Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003)
Sur la zone d’étude le Discoglosse sarde a été observé sur le site d’étude : 2 adultes vus. Du
Discoglosse non déterminable a également été observé sur l’emprise du projet :
de nombreux têtards dans les différents ruisseaux temporaires du site ;
2 individus juvéniles sur les rives du Tavignano, (1 au sud et 1 au nord-ouest).
Les zones en eau temporairement situées au nord-ouest du site dans lesquelles ont été observés
des têtards de Discoglosse (cf. photo ci-après) semblent correspondre à du Discoglosse sarde
(milieux vaseux et remanié).
Photo 21 : Habitats sur le site à Discoglosse sarde
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Toutefois, le cours d’eau temporaire situé en limite de site au nord-est et les rives du Tavignano
pourraient accueillir du Discoglosse corse (cf. photo ci-après). Ce dernier est donc potentiel sur le
site d’étude et ne peut être exclu sans investigations plus poussées.
Photo 22 : Habitats potentiel sur le site à Discoglosse corse
Les 2 Discoglosses présentent donc des contraintes règlementaires. Le Discoglosse sarde,
protégé au niveau national, mais commun en Corse, possède une assez grande plasticité
écologique et possède donc un enjeu écologique modéré. Le Discoglosse corse, endémique
stricte, protégé au niveau national et inféodé à un habitat restreint, présente un enjeu
écologique très fort (de par sa rareté à basse altitude) si sa présence est confirmée sur ce site.
Le Crapaud vert (Bufo viridis)
Le Crapaud vert est protégé au niveau national,
déterminant Z.N.I.E.F.F. en assemblage, en Annexe IV
de la Directive Habitats et fait l’objet d’un Plan de
Restauration National. Espèce crépusculaire et
nocturne se nourrissant de vers, d’arthropodes et
d’arachnides, cet amphibien, actif principalement la
nuit, fréquente les plans d'eau uniquement au
printemps pour se reproduire. En Corse, il est à la fois
bien répandu le long du littoral et réputé pour occuper
les estuaires, dunes et abords des marais. Il est aussi
possible de le trouver dans des zones sèches (lisière,
maquis, friches,…) hors des périodes de reproduction.

Crapaud vert
Remarque. : La systématique du Crapaud vert est aujourd’hui discutée. Pour certains systématiciens
français, on peut distinguer des sous-espèces de Crapaud vert au sein de son aire de répartition
européenne. Alors que d’autres (Stöck & al., 2008) optent plutôt pour une distinction au niveau de
l’espèce au sein d’un complexe Crapaud vert.
un sous-groupe « Bufo viridis » (présent dans l’est de la France) d’une part ;
et Bufo balearicus, Crapaud des Baléares (présent en Corse) d’autre part.
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Commun à assez commun
Assez rare à rare
Très rare à exceptionnel
Disparu
Non mentionné
Répartition du Crapaud vert
(Source : ACEMAV coll., DUGUET R. & MELKI F., 2003)
Ces espèces ont été observées dans des zones rudérales temporairement en eau (ornière). Cette
observation est notable car, le Crapaud vert est une espèce à reproduction précoce qui pond
généralement entre février et mars. Ces pontes très tardives peuvent être liées à la météo
particulière de cette saison 2015. Plus classiquement, 2 individus ont également été observés en
fin du mois de juin sur la zone d’étude. Le Crapaud vert occupe donc l’ensemble du site d’étude
(puisqu’il fréquente les milieux de maquis hors période de reproduction). Une donnée
bibliographique est d’ailleurs mentionnée dans l’aire d’étude éloignée.
S'agissant d'une espèce rare en France et faisant l’objet d’un Plan National de Restauration,
courante sur le littoral corse, mais plus rare à l’intérieur des terres, cet amphibien présente
donc un enjeu écologique fort et une contrainte règlementaire.
4.3.6.2 Espèces protégées, évaluation des enjeux
Tableau 39 :
Nom commun
Nom scientifique
Espèces protégées d’amphibiens recensées sur l’aire d’étude
Statuts réglementaires
Intérêt
pat. Sp.
Corse
Observations du site et enjeu de conservation
sur l’aire d’étude
Espèces identifiées sur le site du projet
Grenouille de
Berger
Pelophylax
bergeri
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 3)
Espèce inscrite aux annexes
IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Espèces introduite en Corse
FAIBLE
Espèce présente (3 adultes identifiés) sur les rives
du Tavignano.
ENJEU FAIBLE
Liste Rouge France LC
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Nom commun
Nom scientifique
Statuts réglementaires
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Intérêt
pat. Sp.
Corse
Observations du site et enjeu de conservation
sur l’aire d’étude
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Rainette sarde
Hyla sarda
Espèce inscrite aux annexes
IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Favorable
Espèces caractéristique des zones humides
végétalisées
MODERE
Espèce présente (6 individus identifiés) sur le
cours d’eau temporaire au nord-est du site et sur
les rives du Tavignano.
ENJEU MODERE
Liste Rouge France LC
Déterminante ZNIEFF Corse
sous conditions
Discoglosse sarde
Discoglossus
sardus
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Espèce caractéristique des zones humides très
diverses, capable de s’adapter à des secteurs
anthropisés.
Espèce inscrite aux annexes II
& IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Défavorable
inadéquat
Observation de 2 adultes et de nombreux têtards
sur l’aire d’emprise dans les cours d’eau
temporaires du site.
MODERE
Liste Rouge France LC
Déterminante ZNIEFF Corse
sous conditions
Rq. :Têtards non
déterminables
sans
prélèvement (Discoglosse sarde ou corse), mais les
individus vus dans les ornières en eau du site et les
cours d’eau de l’ouest du site sont très
certainement du Discoglosse sarde au vu de
l’habitat (cours d’eau vaseux).
ENJEU MODERE
Espèce protégée en France
(arrêté
ministériel
du
19/11/2007, article 2)
Crapaud vert
Bufo viridis
Espèce inscrite aux annexes
IV
de
la
directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Favorable
FORT
Espèce présente (2 pontes identifiées et 2
individus observés) sur une zone rudérale dans
des ornières en eau temporairement au sudouest du site
ENJEU FORT
Liste Rouge France LC
Déterminante ZNIEFF Corse
sous conditions
Espèces potentielles sur le site du projet
Espèces caractéristique des zones humides de
qualité, préférant des cours d’eau bien oxygénés
sans vase ni algue. Se rencontre dans les cours
d’eau d’altitude de Corse mais devient très rare à
basse altitude.
Espèce protégée en France
(arrêté
ministériel
du
19/11/2007, article 2)
Discoglosse corse
Discoglossus
montalentii
Espèce inscrite aux annexes II
& IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Favorable
FORT
Liste Rouge France NT
Déterminante ZNIEFF Corse
sous conditions
Observation de nombreux têtards sur l’aire
d’emprise dans les cours d’eau temporaires du
site auquel il faut ajouter l’observation de
juvéniles sur les rives du Tavignano.
Rq. :Têtards non
déterminables
sans
prélèvement (Discoglosse sarde ou corse) ; le
cours d’eau temporaire au NE du site peut
potentiellement convenir à du Discoglosse corse.
De la même manière, juvénile non déterminable
et les rives du Tavignano peuvent potentiellement
convenir à du Discoglosse corse.
ENJEU FORT
Légende Liste rouge : LC= préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible). NT= Quasi menacée (espèce proche du seuil des
espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises). VU= Vulnérable (populations confrontées à un
risque de disparition dans la région)
Intérêt pat. Sp. Corse : Intérêt patrimonial général de l’espèce en Corse
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4.3.6.3
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Synthèse / conclusion
Tous les amphibiens présents sur la zone étudiée sont protégés au niveau national. De plus, les
2 espèces de Discoglosse sont en Annexe II et IV de la Directive Habitats et déterminantes
ZNIEFF.
Les enjeux de conservation relatifs aux amphibiens sont modérés à très forts (dans le cas de la
présence de Discoglosse corse) et les espèces protégées présentes sur le site entrainent en
outre des contraintes règlementaires.
Les impacts sur ces espèces mais aussi et surtout sur leurs habitats doivent être évités.
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Figure 41 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Reptiles et Amphibiens identifiés sur l’aire d’étude
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.3.1 Reptiles
4.3.1.1 Espèces recensées sur l’aire d’étude
L’expertise de terrain des reptiles a été menée sur le site d’étude lors d’un passage groupé. Les
investigations ont été ciblées sur les espèces protégées susceptibles d’exploiter l’aire d’étude
rapprochée, en lien avec les milieux naturels présents. La synthèse proposée ici s’appuie sur les
observations réalisées dans le cadre du présent travail, une analyse des potentialités d’accueil
des milieux naturels de l’aire d’étude et sur la bibliographie récente disponible.
Le site présente une variété de milieux favorables à ce groupe. En effet, plusieurs espèces de
reptiles ont été recensées sur l’aire d’étude du projet. Au total, 4 espèces ont été identifiée, et
une cinquième (Couleuvre à collier de Corse), bien que non observée, est très probable. Les
paragraphes ci-après présentent en détail ces taxons.
En ce qui concerne la Tortue d’Hermann, aucun individu n’a été observé lors de nos prospections
et le site d’étude se situe en enjeu faible pour la Corse (CENC, 2011).
Droit européen
L’annexe II de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen dont la conservation nécessite la désignation de zones
spéciales de conservation au sein du réseau européen NATURA 2000.
L’annexe IV de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen qui nécessitent une protection stricte sur le territoire des
états membres de l’Union européenne.
L’annexe V de la directive européenne 92/43/CEE, dite directive « Habitats / Faune / Flore », liste les
espèces animales et végétales d'intérêt européen dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont
susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion.
Droit français
Pour les espèces de reptiles dont la liste est fixée à l’article 2 de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007
(NOR : DEVN0766175A) :
« […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement
des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation
intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.
II. − Sont interdites sur les parpes du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire
de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation
des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments
physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi
longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou
de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause
le bon accomplissement de ces cycles biologiques. […] »
Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 3 de l’arrêté ministériel du 19 novembre
2007 (NOR : DEVN0766175A) :
« […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destrucpon ou l’enlèvement
des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation
intentionnelle des animaux dans le milieu naturel. […] »
Pour les espèces d’amphibiens dont la liste est fixée à l’article 4 de l’arrêté ministériel du 19 novembre
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Le Lézard de Sicile (Podarcis siculus)
Bien que s'agissant d'une espèce introduite au
caractère envahissant (Delaugerre M., Cheylan M.,
1992) cette espèce est protégée au niveau
national. Le lézard de Sicile est courant en Corse,
notamment sur le littoral. Elle est inféodée aux
milieux plutôt ouverts, anthropisés et entre en
concurrence avec le Lézard tyrrhénien dans les
milieux semi-ouverts. Les deux sous-espèces
présentes en Corse étendent leur répartition au fil
des ans : Podarcis siculus campestris en HauteCorse, dans la région d’Ajaccio et jusque dans le
sud de la plaine orientale et Podarcis siculus cettii
dans l’extrême sud de l’île remontant vers le nord.
Lézard de Sicile : Podarcis siculus campestris
Commun à assez commun
Assez rare à rare
Très rare à exceptionnel
Disparu
Non mentionné
Répartition du Lézard de Sicile (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010)
Sur la zone d’étude quelques individus de cette espèce (sous-espèce campestris) ont été
observés sur la zone de plateau dans des milieux semi-ouverts.
S'agissant d'une espèce envahissante, ce taxon présente donc un enjeu écologique faible mais
une contrainte règlementaire.
Le Lézard tyrrhénien (Podarcis tiliguerta)
Bien qu’endémique cyrno-sarde, cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la
Directive Habitats) est commune en Corse, surtout à basse altitude. Le Lézard tyrrhénien peut
être rencontré dans une grande variété de milieux naturels (des plages aux éboulis de montagne
en passant par le maquis ou les forêts claires, ou anthropisés tels des talus, ruines, murs,...), mais
il semble moins commun dans des biotopes uniformisés.
Sur la zone d’étude de nombreux individus adultes et juvéniles de cette espèce ont été observés
sur l’emprise directe du projet dans les secteurs semi-ouverts et en bordure du Tavignano.
L’espèce est également connue dans l’aire d’étude éloignée.
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Lézard tyrrhénien
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Répartition du Lézard Tyrrhénien
(Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010)
S'agissant d'une espèce commune mais protégée et en concurrence avec le lézard de Sicile sur
la zone d'étude, ce taxon présente donc une contrainte règlementaire et un enjeu écologique
modéré.
La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus)
Cette espèce (protégée au niveau national et en
Annexe IV de la Directive Habitats) est commune en
Corse, surtout à basse altitude. Elle fréquente des
milieux diversifiés, hormis les zones forestières
denses, et peut survivre dans des environnements
anthropisés. Elle affectionne tout particulièrement
les zones de maquis et les milieux semi-ouverts. Son
hibernation dure en général d’octobre-novembre à
mars.
Couleuvre verte et jaune
Commun à assez commun
Assez rare à rare
Très rare à exceptionnel
Disparu
Non mentionné
Répartition de la Couleuvre verte et jaune (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010)
Sur la zone d'étude, 2 individus ont été vus sur le site d’étude (dans une zone de talus rocheux au
nord du site et en lisière de maquis au sud-ouest). L’espèce utilise vraisemblablement l’ensemble
du site d’étude.
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
S'agissant d'une espèce commune mais protégée, ce taxon présente donc une contrainte
règlementaire et un enjeu écologique faible à modéré.
Le Phyllodactyle d’Europe (Euleptes europaea)
Les populations de cette espèce patrimoniale
(protégée au niveau national, en Annexe II et IV de
la Directive Habitats et déterminante Z.N.I.E.F.F.
pour les populations micro-insulaires, celles
d’altitude ou de chaos rocheux) présentent une
distribution tyrrhénienne élargie. Ce gekkonidé est
principalement insulaire (Corse, Sardaigne et leurs
îlots satellites, archipel toscan et certaines îles
ligures et provençales) (VACHER J.-P. 1 GENIEZ M.,
2010).
Phyllodactyle d’Europe
En Corse, elles sont situées principalement au niveau du littoral, et les peuplements de l’intérieur
ne dépassent guère les 700 m (occasionnellement jusqu’à 1 500 m).Cette espèce vit
essentiellement dans des milieux ouverts et rocheux : elle exploite les formations rocheuses
naturelles où elle trouve des fentes rocheuses étroites, dépourvues de tout humus, qui la
protègent au moins partiellement des effets sélectifs du climat. Il a aussi été observé dans des
habitats humains peu fréquentés et dans des murs de pierre. Les densités de population sont très
variables en fonction de la disponibilité des abris. Les mœurs de cette espèce patrimoniale
nocturnes sont très discrètes.
Commun à assez commun
Assez rare à rare
Très rare à exceptionnel
Disparu
Non mentionné
Répartition du Phyllodactyle d’Europe (Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010)
Cette espèce a été observée sur le site d’étude : 5 individus adultes et de nombreuses traces
(crottes) et 1 donnée bibliographique est citée dans l’aire d’étude éloignée du projet. L’espèce
est donc présente sur le site sur le piton rocheux bien visible situé au centre-ouest et également
dans les blocs rocheux concentrés dans une zone terrassée au sud-ouest du site.
S'agissant d'une espèce endémique à l’aire de répartition très limitée et inféodée à un habitat
spécifique, ce geckonidé présente un enjeu écologique fort et une contrainte règlementaire.
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Photo 23 : Habitats à Phyllodactyle d’Europe sur le site d’étude (blocs rocheux)
Photo 24 : Habitats à Phyllodactyle d’Europe sur le site d’étude (Piton rocheux)
La Couleuvre à collier (Natrix natrix corsa)
On trouve cette sous-espèce endémique à la Corse dans les zones humides, bords de cours d’eau
végétalisés ou non, de 0 à 1 300 m d’altitude. Bien que présentant une répartition assez large sur
l’île, ce serpent inoffensif et discret reste totalement inféodé aux milieux aquatiques. Ce taxon
(protégé au niveau national, déterminant Z.N.I.E.F.F. en assemblage et en Annexe IV de la
Directive Habitats) est d’ailleurs classé pour la Corse comme quasi-vulnérable. Cette espèce est
peu observée et assez mal connue sur l’île.
ETUDE D’IMPACT
ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT
Répartition de la Couleuvre à collier
179/600
(Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010)
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Répartition de la Couleuvre à collier
Photo 25 : Couleuvre à collier corse
(Source : VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010)
De par sa discrétion, l’absence d’observation de cette espèce sur le site n’est pas forcement
significative. Bien que les cours d'eau de la zone d'étude lui soient favorables, il est possible
qu'elle ait échappée à nos prospections.
Bien que non observée sur le site, sa présence est probable. S'agissant d'un taxon endémique
strict mais assez commun et inféodée à un habitat spécifique, ce serpent présente un enjeu
écologique modéré et une contrainte règlementaire.
4.3.1.2 Espèces protégées, évaluation des enjeux
Toutes les espèces observées et potentielles sont protégées, cependant, leur statut écologique
varie, et les enjeux associés également.
Tableau 40 :
Nom commun
Nom scientifique
Espèces protégées de reptiles recensées sur l’aire d’étude
Statuts réglementaires
Intérêt
pat. Sp.
Corse
Observations du site et enjeu de conservation
sur l’aire d’étude
Espèces identifiées sur l’emprise directe du projet
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Lézard de Sicile
Podarcis siculus
campestris
Espèce inscrite aux annexes
IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
FAIBLE
Observation sur l’aire d’emprise du projet de
plusieurs individus adultes dans des secteurs de
pelouses, zone rudérales et maquis.
ENJEU FAIBLE
Liste Rouge France LC
Espèce envahissante
ETUDE D’IMPACT
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180/600
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Nom commun
Nom scientifique
Statuts réglementaires
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Intérêt
pat. Sp.
Corse
Observations du site et enjeu de conservation
sur l’aire d’étude
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Lézard tyrrhénien
Podarcis tiliguerta
Espèce inscrite aux annexes
IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Favorable
MODERE
Observation sur l’aire d’emprise du projet de
nombreux adultes dans les secteurs semiouverts et notamment le long du Tavignano.
ENJEU FAIBLE
Liste Rouge France LC
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Phyllodactyle
d’Europe
Euleptes europaea
Espèce inscrite aux annexes
II & IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Favorable
FORT
Observation sur l’aire d’étude du projet de 5
individus (et de nombreuses traces de
présences : fèces) dans les secteurs de zones
rocheuses.
ENJEU FORT, LOCALISE
Liste Rouge France NT
Déterminante ZNIEFF Corse
sous conditions
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Couleuvre verte et
jaune
Hierophis
viridiflavus
Espèce inscrite aux annexes
IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
Etat de Conservation en
région méd. : Favorable
FAIBLE
Observation sur l’aire d’emprise du projet de 2
adultes
ENJEU FAIBLE
Liste Rouge France LC
Espèces potentielles sur l’emprise directe du projet
Espèce protégée en France
(arrêté ministériel du
19/11/2007, article 2)
Couleuvre à collier
de Corse
Natrix natrix corsa
Espèce inscrite aux annexes
IV de la directive
européenne 92/43/CEE «
Habitats / Faune / Flore »
MODERE
Liste Rouge France NT
Potentialité forte de présence pour cette espèce
très discrète, sur l’aire d’emprise du projet.
Milieux favorables : les cours d’eau temporaires
du site et le Tavignano.
ENJEU MODERE
Déterminante ZNIEFF Corse
sous conditions
ETUDE D’IMPACT
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181/600
Pôle Environnemental de Giuncaggio (2B)
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4.3.1.3
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Synthèse / conclusion
Tous les reptiles présents sur la zone étudiée sont protégés au niveau national.
De plus, le Phyllodactyle d’Europe est en Annexe II et IV de la Directive Habitats et déterminant
Z.N.I.E.F.F. Les enjeux de conservation relatifs aux reptiles sont donc forts de par la présence de
ce gekkonidés. Il est cependant localisé. Les impacts sur cette espèce devront être évités.
Les autres espèces protégées présentes sur le site sont globalement assez communes et
présentent un enjeu faible.
4.3.2 Mammifères terrestres
4.3.2.1
Espèces recensées
L’expertise de terrain des mammifères a été menée sur l’emprise directe du projet lors d’un
passage groupé. Les investigations ont été ciblées sur les espèces protégées et patrimoniales
susceptibles d’exploiter l’aire d’étude rapprochée, en lien avec les milieux naturels présents. La
synthèse proposée ici s’appuie sur les observations réalisées dans le cadre du présent travail, une
analyse des potentialités d’accueil des milieux naturels de l’aire d’étude et sur la bibliographie
récente disponible.
Une espèce de mammifère protégée est potentiellement présente sur le site étudié (cf. tableau
ci-après).
Tableau 41 :
Nom commun
Nom scientifique
Espèces protégées de reptiles recensées sur l’aire d’étude
Statuts réglementaires
Eléments d’écologie et population
observée sur l’aire d’étude rapprochée
Espèces potentielles sur l’aire d’étude
Hérisson d’Europe
Erinaceus europaeus
Espèce protégée en France (arrêté
ministériel du 10 octobre 1996, article 1)
Potentiellement présente sur le site d’étude
dans les zones de milieux semi-ouverts
ENJEU FAIBLE
Droit français
Pour les espèces de mammifères dont la liste est fixée à l’article 1 de l’arrêté ministériel du 10 octobre 1996 :
« […] I. − Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, dans les conditions déterminées par le décret du
25 novembre 1977 susvisé, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation des mammifères
d'espèces non domestiques suivantes ou, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation,
leur mise en vente, leur vente ou leur achat
Plusieurs Sanglier (Sus scrofa) ont pu être observés lors des prospections et le site est fortement
marqué par leur présence. Il présente de plus des milieux susceptibles d’être favorables à
d’autres espèces de mammifères comme le Renard roux (Vulpes vulpes) et la Belette (Mustela
nivalis). Mais toutes ces espèces à faible patrimonialité ne sont pas protégées et n’ont pas été
observées, ni leurs traces.
ETUDE D’IMPACT
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4.3.2.2
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Synthèse / conclusion
Les espèces présentes et potentielles sont communes et présentent un enjeu écologique faible.
4.3.3 Invertébrés
4.3.3.1 Espèces contactées et cortèges associés
LEPIDOPTERES RHOPALOCERES
Sur le site d’étude, 14 espèces de rhopalocères ont été contactées sur la zone d’étude. Il s’agit de
14 espèces communes. Cela représente près de 25 % de la faune rhopalocérique régionale (60
espèces) et 6 % de celle de France métropolitaine (250 espèces)
Deux cortèges principaux ont été identifiés sur l’aire d’étude :
le cortège des pelouses et zones rudérales ouvertes, qui regroupe la majorité des
espèces avec le Collier-de-Corail, l’Hespérie de l’Alcée, le Souci, le Flambé, l’Azuré
porte-queue, la Mégère corse, la Piéride de la Moutarde, le Cuivré commun, le Myrtil, la
Piéride de la rave ou encore l’Azuré de la Bugrane ;
le cortège des lisières de boisement ou de maquis et des haies et ripisylves avec le
Nymphale de l’Argousier, le Sylvain azuré ou encore l’Amaryllis.
ODONATES
Sur le site d’étude, 6 espèces d’odonates ont été contactées sur la zone d’étude. Il s’agit de 4
espèces communes et de 2 espèces relativement patrimoniales (intérêt patrimonial moyen à
faible) : le Calopteryx hémorroïdal et le Calopteryx de Capra. Cela représente environ 13 % de la
faune odonatologique régionale (47 espèces) et près de 7 % de celle de France métropolitaine
(91 espèces). Un seul cortège a été identifié sur la zone d’étude : le cortège des eaux courantes
bien oxygénées de basse altitude avec la Caloptéryx hémorrhoïdale, la Caloptéryx de Capra,
l’Agrion de Géné et l’Orthétrum bleuissant. Les autres espèces d’odonates observées (Aeschne
affine et Sympétrum méridionale) ne se reproduisent probablement pas sur la zone d’étude mais
correspondent à des individus en maturation.
Le Caloptéryx hémorroïdal (Calopteryx haemorrhoidalis)
Le Caloptéryx hémorroïdal est inféodée aux eaux courantes de bonne qualité riches en
végétation rivulaire. Elle est toutefois plus commune que le Caloptéryx de Capra. Elle est par
ailleurs « complémentaire » dans la liste Z.N.I.E.F.F. de Corse. L’espèce est très abondante sur le
Tavignano où sa reproduction ne fait pas de doutes.
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Le Caloptéryx de Capra (Calopteryx splendens caprai)
Comme l’espèce précédente, cette libellule est typique des petites rivières torrentueuses de
plaine et de bonne qualité. Cette sous-espèce est endémique de Corse où elle relativement peu
commune. Elle par ailleurs « déterminante » sur la liste Z.N.I.E.F.F. de Corse.
L’espèce semble bien représentée sur le Tavignano, notamment dans les secteurs où la ripisylve
est bien développée.
ORTHOPTERES
Sur le site d’étude, 22 espèces d’orthoptères ont été contactées sur la zone d’étude. Il s’agit de
21 espèces communes et d’une espèce relativement patrimoniale (intérêt patrimonial faible).
Cela représente près de 30 % de la faune orthoptérique régionale (75 espèces) et près de 10 % de
celle de France métropolitaine (225 espèces). Trois cortèges principaux ont été identifiés :
le cortège des friches et pelouses herbacées assez denses avec le Criquet noir ébène, la
Decticelle caroyée, la Decticelle côtière, la Decticelle orientale, le Dectique à front
blanc, le Phanéroptère liliacé ou encore le Criquet pansu ;
le cortège du maquis, des friches buissonnantes et des lisières, représenté par le
Criquet égyptien, la Decticelle corse, le Grillon d’Italie ou encore et l’Ephippigère
d’Algérie.
Le cortège des friches maigres, des zones écorchées ou rudérales dont les
représentants sont l’Oedipode gracile, l’Oedipode automnale, le Caloptène ochracé, le
Criquet duettiste, le Criquet marocain, le Grillon bordelais, l’Oedipode soufré,
l’Oedipode du Monte Cinto ou encore l’Oedipode insulaire.
L’Oedipode gracile (Acrotylus patruelis)
Ce criquet de taille moyenne est relativement répandu en Corse où il fréquente essentiellement
les milieux sablonneux du littoral et des abords des cours d’eau. Il est par ailleurs
« complémentaire » dans la liste Z.N.I.E.F.F. de Corse en tant qu’espèce bio-indicatrice. Cette
espèce a été contactée en relative abondance sur la zone d’étude au niveau des pelouses
écorchées du centre de la zone d’étude, sur les abords sablonneux du Tavignano ainsi que dans
les secteurs écorchés de la zone rudérale.
GASTEROPODE
Une seule espèce de gastéropode a été recherchée spécifiquement en raison de son statut de
patrimonialité et de protection et sa forte potentialité de présence. Les recherches ont permis de
la mettre en évidence sur la zone d’étude.
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
L’Escargot de Raspail (Tacheocampylaea raspailii)
Cet escargot endémique de Corse est localisé dans quelques secteurs de l’île, et notamment dans
la basse vallée du Tavignano, où elle fréquente les zones rocheuses. Sa répartition très restreinte
en fait une espèce vulnérable aux modifications de l’environnement. Elle est d’ailleurs classée en
catégorie « VU » sur la liste rouge française des gastéropodes. Plusieurs coquilles de l’espèce ont
été observées dans la partie sud-ouest de la zone d’étude au niveau des escarpements rocheux.
4.3.3.2 Espèces patrimoniales
Ce chapitre décrit le statut des espèces patrimoniales et/ou protégées identifiées sur le site ou
présentes dans la bibliographie.
Protection des espèces et des habitats – Contraintes réglementaires
Rappel : les arrêtés du 23 avril 2007 fixent les listes des insectes et mollusques protégés sur
l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
Pour les espèces de l’article 3 sont notamment interdits la destruction ou l'enlèvement des œufs,
des larves, des nymphes et des individus.
Pour les espèces de l’article 2 sont interdits en plus la destruction, l'altération ou la dégradation
des sites de reproduction et des aires de repos (pour autant que la destruction, l'altération ou la
dégradation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques).
Seul l’Escargot de Raspail est concerné sur le site d’étude. Sont ainsi interdits pour cette espèce la
destruction d’œufs, des larves, des nymphes ou d’individus.
Statuts et intérêt patrimonial des espèces contactées
Etant donné la nature des milieux présents sur et dans les environs de la zone d’étude, la
localisation géographique de celle-ci2 et les probabilités de détection, 3 autres espèces
patrimoniales et/ou protégées auraient pu éventuellement être présentes (espèces toutefois non
contactées lors des prospections réalisées en période favorable). Il s’agit de 2 espèces
d’orthoptères et d’une espèce de coléoptère.
La Magicienne dentelée (Saga pedo) et le Phanéroptère corse (Acrometopa servillea italica) sont
deux sauterelles patrimoniales aux mœurs plutôt nocturnes. La première, protégée, est assez peu
commune en Corse et connue uniquement de Corse-du-Sud. La seconde, non protégée est
également peu commune mais plus abondante en Haute-Corse. Ces deux espèces ont
particulièrement été recherchées sur la zone d’étude, sans succès. Leur présence est donc peu
probable, notamment pour la Magicienne dentelée.
Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) est un coléoptère saproxylophage protégée dont les
larves se développent essentiellement dans les vieux chênes mâtures. L’espèce semble
cependant peu apprécier le chêne liège, dominant sur la zone d’étude. Aucun indice de présence
(loges de sorties des larves) n’a pu être relevé sur les plus gros arbres du site. L’espèce apparaît
donc comme probablement absente.
2
Au regard des répartitions connues des espèces (voir bibliographie)
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Le tableau suivant présente les statuts de protection et de conservation des espèces les plus
remarquables contactées sur la zone d’étude (ou celles qui, bien qu’à faible intérêt patrimonial,
disposent d’un statut de conservation ou de protection particulier). La liste complète des espèces
observées est présentée en annexe de l’étude faune flore.
Tableau 42 :
Statut et intérêt patrimonial des espèces contactées les plus remarquables
Espèce
Nom
vernaculaire
Nom scientifique
Protection
nationale
(arrêtés du
23/04/07)
Directive
«Habitats»
Liste
rouge
France
Liste
rouge
Corse
ZNIEFF
Corse
Intérêt
patrimonial
ODONATES
Caloptéryx de Calopteryx
Capra
splendens caprai
-
-
LC
-
S
MODERE
Caloptéryx
hémorroïdal
-
-
LC
-
C
FAIBLE
2
4
C
FAIBLE
VU
-
S
FORT
Calopteryx
haemorrhoidalis
ORTHOPTERES
Œdipode
gracile
Acrotylus patruelis
-
GASTEROPODES
Escargot de
Raspail
Tacheocampylaea
raspailii
Article 3
-
Légende :
Directive « Habitats » : An. II, IV : espèce inscrite à l'annexe II, IV de la Directive Européenne 92/43/CEE
Listes rouges : EN = En danger ; VU = Vulnérable ; NT = Quasi menacée ; LC = Préoccupation mineure ; NA = Non applicable ; 1 = proche de
l'extinction ou déjà éteinte ; 2 = fortement menacée d'extinction ; 3 = menacée, à surveiller ; 4 = non menacée, en l'état actuel des connaissances ; ?
= manque d'informations pour statuer
ZNIEFF Corse : S = Espèce déterminante stricte ; C = Espèce complémentaire
4.3.3.3 Analyse / fonctionnalités
La zone d’étude, d’une superficie d’environ 65 ha, se situe dans les piémonts des montagnes
Corse, sur la façade ouest de l’île, dans la basse vallée du Tavignano. Elle occupe l’intérieur d’un
méandre du fleuve à une altitude d’environ 110 m. Bien qu’elle se situe dans les piémonts, le
climat est encore largement méditerranéen et peu soumis aux influences montagnardes. La zone
d’étude s’insère dans un paysage boisé et peu urbanisé, relativement homogène. La plaine
agricole se situe toutefois non loin à l’est où les milieux sont alors plus ouverts. Au sein même de
la zone d’étude, on distingue plusieurs types de milieux plus ou moins favorables aux
invertébrés :
les pelouses nitrophiles plus ou moins envahis par les cistes. Ces milieux ouverts sont
assez attractifs pour l’entomofaune commune. L’alternance de milieux semibuissonnants, de milieux herbacés denses et de pelouses écorchées laissant apparaitre
de larges plages de substrat nu permettent le développement de plusieurs cortèges
d’insectes. On y note notamment une richesse orthoptérique assez importante,
composée essentiellement d’espèces communes. On notera la présence de l’Œdipode
gracile, espèce relativement patrimoniale, dans les secteurs écorchés et sablonneux.
ETUDE D’IMPACT
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Ces milieux, de par leur biomasse élevée en insectes, et donc en proies, jouent un rôle
important dans le fonctionnement locale de l’écosystème ;
les secteurs rudéraux ouverts, situés à l’ouest de la zone d’étude. Ils disposent d’un
peuplement d’espèces assez proche des milieux précédents, mais toutefois appauvri. Le
cortège des milieux écorchés y est dominant. Bien que moins diversifiée, la biomasse en
proie pour les insectivores y est également importante ;
les boisements. Ce type de milieu, fermé, est en général assez pauvre en insectes et
notamment en ce qui concerne les trois principaux groupes étudiés. Les secteurs de
suberaie les plus matures, présentant de très beaux et vieux sujets sénescents, sont
toutefois assez intéressants pour les coléoptères saproxylophages. Toutefois, aucune
espèce patrimoniale ou protégée n’a pu y être mis en évidence ;
le Tavignano et ses berges. Ce fleuve plus ou moins torrentueux accueille un cortège
d’odonates relativement peu diversifié mais composé de deux espèces relativement
patrimoniales, indicatrices d’un bon état de conservation. Ce sont les secteurs de
ripisylve les plus développés, où les racines plongent directement dans l’eau, qui sont
les plus intéressants (milieux de développement larvaire de la plupart des espèces). Les
berges sablonneuses ou rocailleuses sont nettement moins favorables aux odonates ;
les quelques escarpements et gros blocs rocheux situés dans la partie ouest de la zone
d’étude accueillent une espèce endémique protégée d’escargot, l’Escargot de Raspail.
Cette espèce fortement patrimoniale est typiquement inféodée à ce type de milieu, par
ailleurs peu utilisé par les insectes ;
enfin, les zones de maquis denses, assez largement répartis sur la zone. Elles
correspondent à d’anciennes pelouses qui ont été petit à petit colonisées et envahis par
les cistes. La diversité et la biomasse en insectes y est assez faible.
4.3.3.4 Evaluation des enjeux écologiques
Le tableau suivant présente les enjeux écologiques identifiés.
Tableau 43 :
Elément concerné
Enjeux écologiques liés aux invertébrés
Justification
Ces milieux très localisés abritent une espèce d’escargot à
haute valeur patrimoniale. L’enjeu écologique est donc
fort.
Un cortège d’odonate indicateur de milieux aquatique
courant de bonne qualité fréquente ces milieux. Cela
Ripisylve du Tavignano
amène à définir l’enjeu écologique comme modéré.
Ces milieux abritent une importante diversité
orthoptérique avec la présence d’une espèce relativement
Friches et pelouses
patrimoniale. De plus, l’importante biomasse en proies
nitrophiles plus ou
pour les insectivores dont ils disposent leur permet de
moins écorchées ou
jouer un rôle important dans le fonctionnement de
envahis par les cistes
l’écosystème local. Cela amène à définir l’enjeu écologique
comme modéré.
Escarpement et blocs
rocheux
ETUDE D’IMPACT
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Enjeu
écologique
Fort
Modéré
Modéré
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Elément concerné
Justification
Enjeu
écologique
Suberaie mâture
Ces secteurs, bien que présentant des sujets de chênes
lièges intéressants, ne présentent pas d’espèces
patrimoniale ou protégée. La diversité entomologique y
est également relativement faible. L’enjeu écologique
reste donc faible.
Faible
Zones rudérales
écorchées
Ces milieux très remaniés présentent un cortège
relativement appauvri en insectes. Cela amène à définir
l’enjeu écologique comme faible.
Faible
Maquis dense
Ces secteurs arbustifs très denses sont assez pauvres en
insectes, tant en diversité qu’en biomasse. Cela amène là
encore à définir l’enjeu écologique comme faible
Faible
4.3.3.5
Synthèse / conclusion
Seule une espèce protégée patrimoniale présentant un enjeu fort a été identifiée (Escargot de
Raspail) sur des escarpements rocheux. La zone d’étude présente donc un intérêt fort à
relativement faible selon les secteurs.
Les enjeux sont uniquement concentrés sur les zones ouvertes, le Tavignano ainsi que les
escarpements rocheux, qui doivent être évités et préservés.
ETUDE D’IMPACT
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P
ô
l
e
D
o
m
a
D
o
m
Figure 42 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Enjeux invertébrés identifiés sur l’aire d’étude
ETUDE D’IMPACT
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
4.3.4 Chauves-souris
4.3.4.1 Habitats d’espèce, diversité et fonctionnalité
Le territoire et la vallée du Tavignano sont des secteurs riches pour les chauves-souris. Il s’agit
d’ailleurs d’un des groupes phares du site et ayant présidé à sa désignation. Sur le secteur, en
prenant 3 km de rayon de zone d'influence, il existe ainsi 13 gites inventoriés dont 2 gîtes
majeurs (sur les 30 de corse) concernant 9 espèces (sur les 22 de Corse) soit Myotis emarginatus
(mem), R. hipposideros, E.serotinus, M. punicus, R. ferrumequinum, T.teniotis, M. daubentoni, M.
capaccini et P. austriacus. (Com. Pers. G Beuneux).
Ces 2 gîtes majeurs sont :
Le pont de Pancone /Fagu hébergeant une importante colonie de M. emarginatus (1200
ind.) et de R. hipposideros (50 ind.). Ce site est conventionné avec la CTC service
ouvrage d'art et le groupe chiroptère Corse (GCC)
la maison de Scandulaghje hébergeant R. hipposideros (convention avec le CEN Corse)
Cependant, aucun gîte n’est actuellement connu sur le site du projet.
Enfin concernant les sites de chasse et/ou de transit, 6 sites sont inventoriés (GCC), rassemblant
6 esp : M. daubentoni, P. pistrellus, E. serotinus, M. emarginatus, M. mystacinus et N. leisleri.
Globalement, la vallée du Tavignano un site majeur pour les chauves-souris. Le site du projet
n’accueille pas de gîte, mais semble servir de zone de transit et/ou d’alimentation pour plusieurs
espèces.
4.3.4.2 Espèces et activité
Toutes les espèces de chiroptères sont protégées par la loi française. Le secteur est riche en
chiroptères puisque les 22 espèces présentes en Corse sont potentiellement présentes dans ce
secteur, 14 d’entre elle ont été contactées au cours de notre expertise parmi lesquelles 6 sont
d’intérêt communautaire, le Petit Rhinolophe, le Grand Rhinolophe, le Murin à oreilles
échancrées, le Murin de Capaccini, la Barbastelle d’Europe et le Minioptère de Schreibers.
L’activité de ces espèces sur le site, au vu des observations faites, est donnée ci-après.
Tableau 44 :
Activité des chiroptères observée lors des enregistrements de mai 2014
Espèce
n
OccS
MoyS
Evaluation de l'activité
RHINOLOPHES
2
50%
0,75
Moyenne
Grand.rhinolophe
1
25%
0,25
Moyenne
Petit.rhinolophe
2
50%
0,5
Moyenne
Petits.MYOTIS
4
100%
12,25
Moyenne
Murin.à.oreille.échancrée
1
25%
0,25
Moyenne
Murin.de.capaccini
2
50%
0,75
Forte
Murin.de.Daubenton
1
25%
0,5
Moyenne
SEROTULES
4
100%
11,5
Forte
Sérotine.commune
3
75%
4
Forte
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PIPISTRELLES
4
100%
102,75
Moyenne
Vespère.de.Savi
1
25%
0,75
Faible
Pipistrelle.soprane
4
100%
62,25
Moyenne
Pipistrelle.commune
4
100%
32
Moyenne
Pipistrelle.de.Kuhl
4
100%
11,75
Faible
Minioptère.de.Schreibers
1
25%
0,5
Faible
OREILLARDS
1
25%
0,25
Faible
Barbastelle.d.Europe
4
100%
3,25
Forte
Molosse.de.Cestoni
2
50%
0,75
Moyenne
TOUTES.ESPECES
4
100%
135,75
Moyenne
n : nombre de nuits ou l’espèce a été contactée
OccS : Occurrence observée sur le site d’étude (% des nuits d’enregistrements ou l’espèce a été contactée).
MoyS : moyenne d’activité, exprimée en nombre de minute d’activité par nuit
Cette évaluation concerne l’activité des espèces sur le site (il ne s’agit pas d’un niveau d’enjeu).
Elle s’appuie sur un grand nombre d’enregistrements de référence en zone méditerranéenne
(Référentiel ACTICHIRO - HAQUART, 2013).
Les niveaux « Faible », « Moyen », « Fort » et « Très fort » sont définis d’après les quantiles à
25%, 75% et 98% des valeurs d’activité de références de chaque espèce. Une activité très forte
signifie que l’activité enregistrée à une valeur supérieure à ce qui est enregistré dans 98% des cas
pour une espèce donnée. Une activité forte signifie que l’activité enregistrée à une valeur
supérieure à ce qui est enregistré dans 75% des cas … Une évaluation de l’activité par point
d’enregistrement est présentée en annexe de l’étude faune flore.
Nous présentons rapidement ici les espèces d’intérêt communautaires qui ont été contactés sur
la zone d’étude.
Le Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
Répartition : Le Petit rhinolophe est une espèce en déclin partout en Europe (DIETZ et al., 2009).
En Provence, l’espèce est localement bien présente, notamment sur les tranches altitudinales de
200 à 1000 m, mais globalement en régression en raison de la disparition progressive des gîtes
qu’il occupe préférentiellement. L’espèce recule face à l’urbanisation, elle est impactée par la
circulation routière et la pollution lumineuse (ARTHUR & LEMAIRE, 2009).
Ecologie : En été l’espèce forme de petites colonies de quelques individus à rarement plus d’une
centaine (BIOTOPE, 2008) dans des cavités souterraines chaudes et des bâtiments abandonnés.
En hiver dans des petites cavités souterraines parfois même dans des vieux terriers de blaireaux.
Espèce caractéristique des milieux en mosaïques, milieux semi-ouvert, forêt de feuillus, pâture.
Les gîtes de reproduction sont proches des territoires de chasse, généralement dans un rayon de
2,5 km et rarement plus de 6 km (DIETZ, 2009, COURTOIS et al, 2011).
Le Murin à oreille échancrée (Myotis emarginatus)
Répartition : En France, le Murin à oreilles échancrées occupe toute l’aire méditerranéenne mais
ses populations sont peu abondantes et extrêmement variables selon les lieux.
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
Ecologie : Etablit ses colonies dans des bâtiments, parfois dans des cavités souterraines. Hors
période de reproduction il gite isolé dans les fissures des arbres, des falaises et des bâtiments.
L’espèce demeure discrète, elle est plutôt inféodée aux zones forestières avec une préférence, en
méditerranée, pour les ripisylves. Se nourrit principalement de mouches et d’araignées. Il chasse
majoritairement dans un rayon de 5 km autour de son gîte (QUEKENBORN in POITEVIN et al.,
2011), parfois jusqu’à 12 km (DIETZ, 2009), semble très mobile et change facilement de gîte.
Le Petit Murin (Myotis blythii) et le Grand Murin (Myotis myotis)
Le Grand Murin et le Petit Murin sont 2 espèces dites « jumelles » aussi bien du point de vue
morphologique qu’acoustique (ARLETTAZ, 1995). Elles fréquentent également les mêmes gîtes ou
elles forment des essaims mixtes. Elles se distinguent principalement par leur régime alimentaire,
le Petit murin chassant plutôt sur la végétation herbacée ou buissonnante (notamment des
sauterelles) et le grand Murin chassant sur sol nu (notamment des Carabes).
Répartition : En France, le Petit Murin n’est recensé que dans le tiers sud du pays, le Grand Murin
est présent dans tout le pays. En zone méditerranéenne les deux espèces sont présentes mais le
Petit Murin est nettement dominant (HAQUART et al., 1997, BIOTOPE, 2008). En Languedoc
Roussillon, la population reproductrice connue est évaluée à 3 500 individus (BIOTOPE, 2008).
Ecologie : En été, en zone méditerranéenne elles forment des colonies dans de vastes cavités
souterraines avec d’autres espèces cavernicoles, en altitude elles utilisent les combles de grands
bâtiments (églises, châteaux…). Ces espèces peuvent s’éloigner de plus de 20 km de leur gîte
pour chasser mais les déplacements se cantonnent généralement entre 5 et 15 km (DIETZ, 2009,
HAQUART in POITEVIN et al, 2010).
Le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi)
Répartition : En France, le Minioptère n’est présent que dans 10 régions du sud de la France.
L’évolution des populations est suivie au niveau national par la Société Française d’Etude et de
Protection des Mammifères. Au cours de l’été 2002 une épizootie a éradiqué plus de 50% des
effectifs nationaux, fragilisant fortement son statut.
Ecologie : Le Minioptère est strictement cavernicole. C’est une espèce très mobile qui peut
chasser jusqu’à 40 km de son gîte dans de nombreux type de milieux. Il se déplace en longeant
les structures du paysage. Il chasse principalement des papillons forestiers qu’il capture
notamment au-dessus des lampadaires en limite d’agglomération.
4.3.4.3 Evaluation des enjeux
Le tableau ci-après présente, pour les espèces identifiées et les potentielles, les enjeux
écologique du site pour chacune d’elles.
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Tableau 45 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Bio évaluation des espèces potentielles et présentes sur la zone d’étude
Protection
Nationale
Directive
Habitat
LR
F
Enjeu
National
Enjeu
local
Enjeu sur
site
LC
VU
Fort
Modéré
Faible
II/IV
LC
VU
Fort
Modéré
Faible
X
II/IV
LC
S
Fort
Modéré
Faible
X
X
X
X
X
X
X
IV
II/IV
IV
IV
IV
IV
IV
LC
VU
LC
LC
LC
LC
LC
S
S
S
S
S
NA
Faible
Très fort
Faible
Modéré
Faible
Faible
Faible
Faible
Fort
Faible
Faible
Faible
Faible
Faible
Faible
Modéré
Faible
Faible
Faible
Faible
Faible
X
II/IV
NT
VU
Fort
Modéré
Faible
X
IV
LC
S
Modéré
Faible
Faible
X
II/IV
NT
VU
Fort
Modéré
Faible
R
Fort
Modéré
Faible
VU
VU
VU
S
S
NA
I
S
Très fort
Fort
Fort
Fort
Modéré
Faible
Modéré
Faible
Fort
Modéré
Modéré
Modéré
Faible
Faible
Modéré
Faible
Nom vernaculaire
Nom scientifique
Petit rhinolophe
Rhinolophus
hipposideros
Rhinolophus
ferrumequinum
X
II/IV
X
Myotis emarginatus
Oreillard gris
Minioptère de
Schreibers
Molosse de Cestoni
Myotis daubentonii
Myotis capaccinii
Eptesicus serotinus
Hypsugo savii
Pipistrellus pipistrellus
Pipistrellus kuhlii
Pipistrellus pygmaeus
Barbastella
barbastellus
Plecotus austriacus
Miniopterus
schreibersii
Tadarida teniotis
Rhinolophe euryale
Petit murin
Grand murin
Murin de Bechstein
Murin de Natterer
Noctule de Leisler
Grande Noctule
Noctule commune
Rhinolophus euryale
Myotis oxygnatus
Myotis myotis
Myotis bechsteinii
Myotis nattereri
Nyctalus leisleri
Nyctalus lasiopterus
Nyctalus noctula
LR
M
Espèces identifiées sur le site
Grand rhinolophe
Murin à oreilles
échancrées
Murin de Daubenton
Murin de Capaccini
Sérotine commune
Vespère de Savi
Pipistrelle commune
Pipistrelle de Kuhl
Pipistrelle soprane
Barbastelle d'Europe
X
IV
LC
Espèces potentielles sur le site
X
II/IV
NT
X
II/IV
LC
X
II/IV
LC
X
II/IV
NT
X
IV
LC
X
IV
LC
X
IV
NT
X
IV
LC
Abréviations : LRM – Liste rouge mondiale (2008) ; ZNIEFF – Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique ; NT – Quasi menacé ; LC Préoccupation
mineur ; DD données insuffisantes ; R – rare, VU – vulnérable, S – à surveiller, I - statut inconnu, PC – peu commun, C – commun, LR -- faible risque (dc : dépendant
de mesures de conservation, nt : quasi menacé).
L’aire d’étude est très riche en chiroptères puisque 22 espèces sont présentes ou
potentiellement présentes dans ce secteur, 14 d’entre elle ont été contactées au cours de notre
expertise parmi lesquelles 6 sont d’intérêt communautaire.
Les 6 espèces à enjeux sont le Petit rhinolophe, le Petit Murin, le Murin à oreille échancrée, le
Murin de Capaccini, la Barbastelle d’Europe et le Minioptère de Schreiber.
Le Petit Murin et le Minioptère sont des espèces qui se contactent assez communément sur ce
type de milieux. Le site, et notamment la friche, représente un territoire de chasse pour ces
espèces, l’enjeu parait faible étant donnée la forte capacité de déplacement de ces espèces.
Le Petit Rhinolophe et le Murin à Oreille échancrée se contactent également régulièrement sur
ce type de secteur mais le nombre de gîtes connus est très limité. L’enjeu pour ces espèces est
donc modéré.
Les Murins à oreille échancrée et les chiroptères en général sont des animaux extrêmement
fidèle à leur gîte et à leurs territoire de chasse. Sur l’ile de Porquerolles on a vu une colonie de
Murin à oreille échancrée allez s’installer dans la cage d’escalier d’un immeuble suite à la
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ORIENTE ENVIRONNEMENT
destruction d’un gîte proche. Il est probable que les individus se reportent sur des sites proches.
Cependant, bien que le secteur soit riche en terme d’espèces, d’individus et de gîte, plusieurs
sites de chasse sont connus à proximité. Les milieux présents sur le site sont largement
représentés dans les environs du site, et, au vu des grandes capacités de déplacement de ces
espèces, les individus chassant sur le site du projet pourront se reporter sur les zones
environnantes.
4.3.4.4
Synthèse / conclusion
Aucun gîte n’est connu ou a été identifié sur le site du projet. Le projet se situe toutefois dans
un contexte riche pour ce groupe, avec plusieurs sites majeurs connus à proximité, et de
nombreuses espèces, dont plusieurs particulièrement patrimoniales, qui le fréquente.
Le site sert essentiellement de zone de transit et de zone d’alimentation. Cette fonction
concerne l’ensemble du site et de ses habitats. Cependant, ces habitats sont largement
présents à proximité, et un report des individus sur ces milieux environnant est tout à fait
possible.
4.3.5 Milieux et espèces aquatiques
4.3.5.1 Objectifs et moyens
Les investigations ont pour objet de décrire l’état initial écologique et physico-chimique du
Tavignano au niveau du projet. L’objectif est de réaliser :
une analyse de la qualité physicochimique des eaux, basée sur des prélèvements d’eau
dans le Tavignano en amont et en aval du projet,
une analyse de la qualité biologique au travers de l’indice IBG, basé sur l’étude des
macro-invertébrés benthiques, dans le Tavignano en amont et en aval du projet,
une description du peuplement piscicole du Tavignano aval par la réalisation d’un
sondage par pêche électrique dans la zone de projet,
une cartographie et analyse des habitats aquatiques disponibles et des potentialités en
termes de frayères, afin de définir les enjeux écologiques liés au milieu aquatique.
Le site d’étude se situe sur le fleuve Tavignano entre les villes de Corte en amont et d’Aléria en
aval, à une vingtaine de kilomètres de la mer et à une altitude de 50 m environ. La zone d’étude
est composée d’un large méandre, situé en sortie d’une zone de gorge.
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Figure 43 :
ORIENTE ENVIRONNEMENT
Carte 7 : localisation du site d’étude
L’étude de la qualité de l’eau et du peuplement macro-invertébrés a été réalisée en deux stations
situées en amont et en aval proche du secteur du projet. L’analyse du peuplement piscicole a été
réalisée dans la moitié aval de la zone de projet. Le choix de l’emplacement des trois stations a
été réalisé de manière à :
Assurer une bonne représentativité du secteur étudié,
Permettre la mise en place des différents protocoles (IBG-DCE et pêche d’inventaire),
Limiter les variations d’habitats pour faciliter la comparaison des résultats,
Tenir compte des contraintes d’accès, pour un suivi futur.
La localisation des trois stations est illustrée ci-après.
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