L'analyse a été faite à l'endroit le plus sévère, soit à l'équateur céleste (3 rois). En 1 jour, une étoile à l'équateur
céleste balaie un grand cercle de 360° pour un observateur terrestre, soit 15° chaque heure, ou encore ¼ de degré
chaque minute.
En 5 secondes (parfait dans les 2 analyses), l'étoile parcourt 1/48ème de degré, soit 1870 fois moins que la
longueur de la photo. Par exemple, si celle-ci mesure 1,2 m (dia projetée), le déplacement est 1870 fois plus
petit, soit 0,64 mm. Sur une photo de 36 cm (sur 24 cm), ce déplacement est de 0,2 mm.
Comparaison entre le
cliché de 10 s (à gauche) et
le cliché de 20 s (à droite).
Il s'agit d'une sélection
d'un champ de l'image
donnée par l'objectif de 50
mm pour une analyse plus
fine.
L'image complète couvri-
rait la page de ce bulletin.
Le filé n'est que peu cons-
tatable en 10 s de pause
alors qu'il est clair en 20 s.
Le gain en magnitude sur
le cliché de droite est faible
(de l'ordre de 0,5 mag).
Concernant uniquement le filé d'étoiles, on considère ici (moyenne des 2 analyses) que 5 secondes donnent
d'excellents résultats, 10 secondes de bons résultats et 20 secondes des résultats acceptables. Dans le cas présent
d'une focale de 50 mm, la pause de 10 secondes est le meilleur compromis entre un filé pas trop important et un
nombre d'étoiles suffisant. De plus, le vignettage n'est encore pas trop apparent.
En fait, et c'est une bonne surprise, la magnitude limite en 10 secondes frôle la barre de 10 ! La magnitude
limite est déjà d'ailleurs de 8 au bout de 5 secondes, soit un nombre d'étoiles nettement supérieur par rapport à
une observation visuelle (magnitude limite autour de 6). Un accroissement du temps de pause n'apporte pas
grand chose de plus.
La formule générale du temps de pause optimal t en secondes en fonction
de la distance focale f de l'objectif en mm est :
t (s) = 500
f (mm)
Pour le perfectionniste, ce temps est à diviser par 2. Et on peut le multiplier par 2 si on est plus "tolérant".
Il faut aussi tenir compte que ce temps de pause correspond à la situation la plus défavorable de champs célestes
au voisinage de l'équateur céleste (soit une déclinaison nulle). Pour une déclinaison de 45°, multiplier le temps
par 1,5 et pour une déclinaison de 60°, multiplier le temps par 2.
Cette formule met en évidence qu'il est illusoire de vouloir travailler avec des téléobjectifs d'une part parce que
le temps de pause devient plus court et d'autre part parce qu'ils sont moins lumineux. Comparons un objectif de
50 mm ouvert à f/d = 1,4 et un téléobjectif de 300 mm ouvert à f/d = 5,6. Ce dernier est (5,6/1,4)2 soit 16 fois
moins lumineux que l'objectif de 50 mm et on doit poser 6 fois moins longtemps (300/50) donc on aura environ
100 fois moins de lumière (16 x 6), ce qui correspond à une perte de 5 magnitudes ! Si l'on compare avec la
situation précédente, cela veut dire tout au plus des étoiles de magnitude 5 avec en prime un champ nettement
plus petit, si bien que les étoiles seront très peu nombreuses sur le cliché.