Cycle préparatoire au DAEU – Cned Toulouse - Cours d’Histoire N°18 – page 3/4
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2.2 Le grand tournant : 1929-1933
Dans un contexte de baisse de la quantité de céréales mises sur le marché, Staline impose la
collectivisation forcée de l’agriculture. Cette politique s’explique par la volonté de mettre à la
disposition de l’État de grandes quantités de céréales bon marché et par la volonté idéologique de
supprimer la classe de paysans propriétaires. Tous les paysans doivent entrer dans les kolkhozes•,
coopératives où sont mis en commun les terres, les outils et le bétail et qui doit livrer une partie
de sa production à l’État, le reste étant partagé.
La résistance paysanne, très forte, se manifeste par l’abattage de bétail et l’incendie de récoltes.
Staline dénonce alors un complot contre-révolutionnaire et décide d’éliminer les koulaks,
paysans aisés ou réputés tels, « en tant que classe » : plus de deux millions de paysans sont
déportés, des centaines de milliers meurent en déportation. C’est la Guépéou, police politique, qui
est chargée de la déportation et des camps de travail. En 1932-33, à la suite des réquisitions et des
destructions, la famine fait 6 millions de victimes. La violence exercée contre les paysans
constitue une étape décisive dans le développement de la terreur.
2.3 Le stalinisme, une dictature totalitaire
.
2.3.1 Un nouveau type d’État
La constitution adoptée en 1936 proclame les libertés fondamentales et met en place le suffrage
universel et secret. En réalité, seul le Parti communiste est autorisé et il a seul le droit de
présenter des candidats aux élections. L’État est sous le contrôle du parti unique. Les libertés de
réunion, presse, expression... ne sont pas garanties et les opposants sont traqués, y compris à
l’intérieur du parti. En effet, le parti subit des purges successives qui en fait un instrument
docile dans les mains de Staline. Celui-ci, qui n’a pour fonction officielle que celle de secrétaire
général du Comité central du parti communiste, exerce pourtant une autorité incontestée sur le
parti et sur la police politique. Il est le maître tout puissant de l’État soviétique. Considéré comme
infaillible, il est l’objet d’un véritable culte de la personnalité. Loin de hâter le dépérissement de
l’État, l’État stalinien augmente considérablement ses domaines d’intervention et le nombre de
fonctionnaires. Ce phénomène entraîne la formation d’une couche sociale privilégiée, la
bureaucratie, ferme soutien du régime.
2.3.2 L’économie est entièrement contrôlée par l’État
La propriété privée des moyens de production a été supprimée. L’industrie et l’agriculture sont
collectivisées et planifiées. Un organisme d’État, le Gosplan, programme le développement
économique en fixant des objectifs pour 5 ans. Staline impose des résultats très élevés dans
l’industrie lourde et les transports. Les prisonniers du Goulag et les « colons spéciaux »
travaillent sur des chantiers gigantesques comme le canal Baltique- mer Blanche. Des millions de
paysans sont envoyés dans les nouvelles usines. En 1937, l’URSS est devenue la troisième
puissance économique du monde au prix d’un effort considérable de la population.