andre voisin - Le Nouvel Observateur

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Roland Barthes note, lui, que e ler
astres sont mbraux ; ils acceptent de
se laisser infléchir par la vertu. » Et
Claude Fischler conclut : « Comme
le cinéma hollywoodien d'avant 1960,
qui préservait ses héros sympathiques
de' toutes les catastrophes, l'horoscope rassure et assure contre tous les
risques z l'optimisme horoscopique
rejoint le happy end cinématographi:
que. »
C'est « l'astrologie-providence »,
celle • des pauvres qui attendent de
l'horoscope une fonction d'assistance
sociale, voire un secours imimédiat ou,
à défaut, un réconfort. Cette .astrologie passive est en général liée aux
crises socio-économiques, comme
celle du petit commerce par exemple,
qui conduit les victimes à poser à la
« télé-pythie » d'Europe N° 1 la
question clef de leur avenir :- « Dois-
je ou non vendre mon fonds? »
Moins préoccupé par leur Situation
matérielle, cadres et classe moyenne
envisagent l'astrologie sous un autre
angle. Cette fois, il s'agit moins de
l'avenir que du sujet lui-même. Si
les pauvres subissent l'astrologie, les
riches, mêlant leur introspection aux •
étoiles, s'adonnent à une sorte d'autoastrologisme narcissique. On se reconnaît voluptueusement dans les
caractéristiques du troisième décan
du Taureau. On n'y croit pas mais
il y a tout de même quelque chose
de vrai... L'horoscope devient alors un
miroir, . comme l'Astroflash d'André •arbault, grâce auquel, niôyennant cinquante francs, une date et
un lieu de naissance, on peut découvrir son « profil psychologique ». Le
portrait obtenu est celui d'un « Moi »
sur mesure, d'un « Moi » à la carte
astrologique, objectivé et donc rendu
crédible par l'intermédiaire et la caution d'une machine.
Le miroir (auto-astrologie) et néanmoins complémentaire de la confession (l'astrologie subie). Les enquêtes
de l'I.F.O.P. et d'I:R.E.S.-Marketing,
publiées dans le livre -d'Edgar Morin
et de son groupe, définissent l'astro-
logie moderne comme une astrologie
de ville. A la campagne, en revanche,
la religion et les « lumières », météorologiques notamment, sont écoutées
comme des oracles. La cellule familiale, plus solide, freine l'individualisme transformé par la foule en
solitude. En effet, c'est dans la ville,
donc dans la collectivité, que le sujet,
isolé, devra lui-même trouver ses
correspondants. La fonction de l'astrologie c'est alors de donner des
informations sur soi-même, sur l'autre, et surtout mir l'espace et le
temps où la rencontre avec l'autre
sera bénéfique.
-
Le besoin, de croyances
Dans le néo-village cher Mac
Luhan, l'hebdomadaire féminin et le
poste périphérique remplacent le curé,
le médecin et l'instituteur défaillants,
comme Mme Soleil est conduite, malgré elle, à un exercice supplétif des
professions libérales en s'intéressant
aux problèmes juridiques, médicaux,
sociaux, conjugaux, sentimentaux, pédagogiques, psychologiques, économiques et financiers.
Mais, à la ville comme à la campagne, il resté la métàphysique:
mort des religions n'a pas éteint le
besoin des croyances. Le néo-modernisme hippy, la réapparition des philosophies les plus diverses, le mystère
et le mysticisme diffus, les innombrables superstitions ont pour dénominateur commun le souci « de-ne
-
pas séparer le sujet du coSmos
objet même de l'astrologie. Le
« diagnostic » du « Retour des astrologues s serait alors la définition d'une
.« nouvelle gnose » hostile à la tradition positiviste-scientiste, étrangère an
catholicisme malgré les éclats de voix
de e Jésus-Christ super-star. » et se
réclamant à •la fois de l'infiniment
grand et de l'infiniment petit indissolublement liés. Ainsi l'astrologie, faute
de prédire l'avenir, en est-elle revenue
à modifier les comportements ? •
JEAN-FRANÇOIS JOSSELIN
une
jo.ignée
un
eu
chaude
le romande Claude Breuer
Un document vécu sur ces contrées ou les hommes mangent et se saoulent,
se battent et se réconcilient, en vrais primitifs. Jean Mistler de l'Académie
Française- O L'AURORE • Mi western, mi roman picaresque, peut-être
autobiographique, une histoire à couper le souffle. Maurice Chavardes 0
TEMOIGNAGE CHRETIEN • • Détaché de toutes les_modes et de toutes
les écoles, un auteur, un style, un tempérament, un univers. Philippe Labro
LE JOURNAL DU DIMANCHE • S • il est difficile de ne pas être dérouté
et séduit. Gilles Costaz 0 COMBAT • • • • Donnez un Prix à Claude Breuer.
pu'ça gueule un peu dans la littérature française l Patrice Hovald °L'ALSACE
• • • • • Une prodigieuse parabole.., le désarroi des hommes d'aujourd'hui
(des jeunes, des vieux) insérés paradoxalement dans une nature innocente et
cruelle. Ferny Besson 0 L'ECHO DE LA BOURSE • • • • • • C'est le seul
livre de la rentrée qui m'ait rendue jalouse. Claire Gallois @MARIE-CLAIRE •
,ROBERT MOREL éditeur
QUI EST GRAND BERGER
Et quel est ce livre fou,
• provocateur, frénétique,
e_____.
débordant d'imagination ? C'est
ADIEU GRAND BERGER
ANDRE
VOISIN
le premier
roman de
"Lisez ce conte,
d'une superbe
allure de liberté"
(Maurice Clave!)
, MADAME
n SOLEIL
« Les astres
sont moraux »
ROBERT LAFFONT
Le Nouvel Observateur Page 49
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