CHAPITRE 2.6.5.
SYNDROME DYSGÉNÉSIQUE ET
RESPIRATOIRE DU PORC
RÉSUMÉ
Le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) est caractérisé par des troubles de la
reproduction chez les truies et des problèmes respiratoires chez les porcelets ainsi que les porcs en
croissance. La maladie est causée par le virus SDRP, un virus actuellement classé dans un ordre
nouvellement établi, celui des Nidovirales, dans la famille des Arteriviridae et le genre Arterivirus.
La principale cellule-cible du virus est le macrophage alvéolaire du porc. Il existe 2 principaux types
antigéniques du virus, le type européen et le type nord-américain.
Le SDRP est présent dans la grande majorité des régions productrices de porcs à travers le
monde. Les problèmes reproducteurs sont caractérisés par de l’infertilité, une momification des
foetus en fin de gestation, des avortements, de la mortinatalité et par la mise bas de porcelets
chétifs qui souvent mourront tôt après la naissance suite à des troubles respiratoires et des
infections secondaires. Les porcs en croissance peuvent développer des signes modérés de la
maladie respiratoire, parfois compliquée par des infections secondaires. Aucun autre animal que le
porc ne semble atteint par le SDRP.
Identification de l’agent pathogène : le diagnostic virologique de l’infection par le virus SDRP est
difficile ; le virus peut être isolé de différents tissus ou organes provenant des porcs atteints, tels le
sérum, les liquides d’ascite, les poumons, les amygdales, les noeuds lymphatiques et la rate.
Puisque les macrophages alvéolaires porcins constituent le système de culture le plus sensible
pour l’isolement du virus de l’un ou l’autre type antigénique, l’utilisation de ces cellules pour
l’isolement viral est recommandée. Les cellules MARC-145 (un clone de la lignée MA-104)
conviennent également. Il existe une variabilité entre les lots de macrophages quant à leur
sensibilité au virus SDRP. Il est donc nécessaire d’identifier d’abord un lot de macrophages ayant
une sensibilité élevée et de le conserver dans l’azote liquide jusqu’à l’utilisation. L’identification et la
caractérisation du virus s’effectuent par une coloration immunologique utilisant des antisérums
spécifiques. D’autres techniques ont également été développées pour la confirmation en laboratoire
de l’infection par le virus SDRP, notamment l’immunohistochimie et l’hybridation in situ effectuées
sur des tissus fixés, ainsi que la transcription inverse suivie de l’amplification en chaîne par
polymérase.
Épreuves sérologiques : une grande variété d’épreuves sérologiques est actuellement disponible
pour la détection des anticorps sériques contre le virus SDRP. L’épreuve d’immunopéroxydase sur
monocouche cellulaire est réalisée sur des macrophages alvéolaires, habituellement infectés par le
virus de type européen, et l’épreuve d’immunofluorescence indirecte (IFI) est réalisée sur les
cellules MARC-145, habituellement infectées par le virus de type nord-américain. Ces 2 épreuves
peuvent toutefois être élaborées en utilisant les 2 types de virus SDRP. Des méthodes
immuno-enzymatiques (ELISA), commerciales ou propres aux laboratoires, sont maintenant
souvent utilisées. Il existe un test ELISA commercial qui est spécifique pour les 2 types de virus,
européen et nord-américain. Un ELISA indirect, un ELISA de blocage et un double ELISA
permettant de différencier les réactions sérologiques aux types européen et nord-américain, ont été
décrits.
Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique :
les vaccins peuvent être utiles pour la prévention des formes reproductrice et respiratoire du SDRP.
Les vaccins vivants atténués ne sont pas appropriés pour la vaccination des truies et des cochettes
Manuel terrestre de l’OIE 2005 883
Chapitre 2.6.5. — Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc
gestantes ni pour les verrats. La vaccination peut entraîner l’excrétion du virus vaccinal dans la
semence. Les vaccins de virus vivant atténué peuvent persister chez les animaux vaccinés, et la
transmission aux animaux non vaccinés ainsi que l’apparition subséquente de la maladie causée
par la souche vaccinale ont été rapportées.
A. INTRODUCTION
Le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) est caractérisé par des problèmes reproducteurs chez
les truies et des troubles respiratoires chez les porcelets, ainsi que les porcs en croissance (3, 17, 37) et est une
cause significative de pertes économiques. La maladie est apparue en 1987 aux États-Unis où elle a été
désignée sous le nom de « maladie mystérieuse du porc » à cause de la nature insaisissable de son agent
causal, mais a par la suite été appelée « swine infertility and respiratory syndrome ». Durant l’hiver 1990-1991, la
maladie est apparue en Europe de l’ouest où elle s’est répandue rapidement et a acquis différents autres noms,
incluant Seuchenhafter Spätabort der Schweine, Abortus blauw, blue-eared pig disease, syndrome dysgénésique
et respiratoire du porc, et porcine epidemic abortion and respiratory syndrome (10, 13, 48). L’acronyme PRRS,
d’après le nom anglais « porcine reproductive and respiratory syndrome » est généralement accepté par la
communauté vétérinaire internationale. Dans ce chapitre l’acronyme SDRP, d’après le nom équivalent français
syndrome dysgénésique et respiratoire du porc, sera utilisé.
Le virus SDRP, l’agent causal du SDRP, est actuellement classé dans l’ordre des Nidovirales, famille des
Arteriviridae et genre Arterivirus (7). Il a une prédilection pour se répliquer dans les macrophages alvéolaires de
porcs, in vivo et in vitro. Le virus est un virus enveloppé à ARN simple brin de polarité positive, avec un diamètre
de 50 à 70 nm. La séquence génomique du virus a été déterminée (14, 34), l’ARN viral est constitué d’environ
15 kb et est organisé en 8 cadres de lecture ouverts (ORF, Open Reading Frame). Trois protéines structurales
majeures ont été identifiées : une protéine de la nucléocapside (N ; ORF 7) de 14 à 15 kDa, une protéine de la
membrane (M ; ORF 6) de 18 à 19 kDa, et une glycoprotéine de l’enveloppe (E ; ORF 5) de 24 à 25 kDa. Trois
autres glycoprotéines structurales moins abondantes sont codées par les ORF 4, 3 et 2 (38). Des anticorps
monoclonaux ont été produits contre ces protéines structurales majeures et mineures (15, 19, 32, 35, 43, 46, 50).
Les souches européennes du virus sont étroitement apparentées antigéniquement, mais sont différentes des
souches nord-américaines (4, 47). Les souches nord-américaines sont également étroitement apparentées
antigéniquement. La présence du SDRP a été rapportée dans plusieurs pays d’Asie et quelques pays d’Amérique
du Sud. L’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Suède et la Suisse sont exemptes de l’infection par le virus SDRP.
Certains auteurs ont passé en revue la liste détaillée des signes cliniques et des lésions résultant de l’infection
par le virus SDRP chez les porcs de différents âges (3, 17, 37). Brièvement, les porcelets nouveaux-nés infectés
par le virus SDRP montrent des signes de dyspnée, mais aussi une variété d’autres signes tels une conjonctivite,
de la fièvre, un poil rugueux, de l’anorexie, de la diarrhée, des tremblements, de l’érythème cutané, de l’œdème
péri-oculaire et un taux de mortalité qui peut être élevé. Chez les porcs sevrés et les porcs à l’engrais, de la
fièvre, une pneumonie, un dépérissement et une augmentation de la mortalité due à des infections bactériennes
concomitantes ont été observés. Les infections subcliniques sont plus communes chez les porcs en fin de
croissance, les verrats, les cochettes de remplacement et les truies. Une fièvre transitoire et une perte d’appétit
peuvent être assez fréquentes. Chez les verrats infectés par le virus SDRP et ceux qui ont été vaccinés avec le
vaccin vivant atténué, le virus peut être excrété dans la semence, et des modifications dans la morphologie et la
fonction spermatique ont été décrites. On a aussi rapporté de la mortalité associée à l’infection par le virus SDRP
chez les porcs adultes. Plus récemment une forme virulente du SDRP a été décrite : le syndrome d’avortement et
de mortalité chez la truie (SAMS, sow abortion and mortality syndrome). La forme reproductrice de la maladie est
assez bien comprise. Une relation causale entre l’infection par le virus SDRP et les troubles de la reproduction
dans les troupeaux reproducteurs a été démontrée à maintes reprises par divers groupes de recherche, et la
maladie peut être reproduite expérimentalement. Les infections dans le dernier tiers de la gestation semblent
causer la plupart des problèmes, lesquels se manifestent par des avortements tardifs avec foetus momifiés et par
la naissance de porcelets mort-nés ou de porcelets chétifs qui meurent peu après la naissance (13, 48). Il n’est
pas clair si les infections qui se produisent plus tôt dans la période de gestation peuvent causer des troubles de la
reproduction ou les mêmes problèmes reproducteurs. Il y a peu de preuves disponibles qu’il existe différents
isolats ayant une virulence différente pour les problèmes reproducteurs ; certains pays rapportent l’existence de
souches causant une infection transplacentaire sans effet nuisible sur les foetus. L’importance de l’infection
respiratoire est moins bien comprise. Il a été difficile de reproduire de façon constante une maladie respiratoire
significative avec le virus seul, et l’augmentation de la sensibilité des porcs aux infections bactériennes attribuée à
l’infection par le virus SDRP a également été difficile à reproduire expérimentalement. Certaines études ont
rapporté des différences dans la sévérité des signes cliniques et dans les lésions macroscopiques et
microscopiques suite à l’inoculation expérimentale de porcs avec différents isolats du virus SDRP (22, 23). Une
telle prédisposition du virus SDRP à exacerber d’autres maladies est actuellement le sujet de recherche de
différents groupes, et même s’il semble que le virus puisse effectivement faire que certaines infections
secondaires soient plus sévères, les mécanismes sous-jacents ne sont pas encore entièrement compris.
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Chapitre 2.6.5. — Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc
Les lésions macroscopiques et microscopiques compatibles avec l’infection par le virus SDRP sont
principalement observées chez les porcelets nouveau-nés et les porcelets sous la mère. Chez les porcelets plus
âgés, les lésions peuvent être semblables mais moins sévères. Les lésions macroscopiques associées au virus
SDRP sont variables. Les lésions pulmonaires varient de nulles à une consolidation diffuse, et elles sont souvent
compliquées par des infections bactériennes concomitantes. Les nœuds lymphatiques atteints peuvent être
considérablement hypertrophiés, surtout chez les porcelets. Les lésions microscopiques, plutôt non spécifiques,
se retrouvent généralement dans les poumons et les organes lymphoïdes. Les lésions pulmonaires sont
caractérisées par une pneumonie interstitielle multifocale avec infiltration des cloisons inter-alvéolaires par des
cellules mononuclées, par l’hypertrophie et l’hyperplasie des pneumocytes de type II, et par une accumulation
marquée dans la lumière alvéolaire d’un exsudat de cellules nécrotiques et inflammatoires. Les nœuds
lymphatiques présentent une hyperplasie folliculaire, des foyers de nécrose folliculaire et des débris à l’intérieur
des follicules. Des lésions ont également été décrites dans les vaisseaux sanguins, le coeur et le cerveau. Les
lésions observées de façon sporadique chez les fœtus sont caractérisées par une vasculite, une myocardite et
une encéphalite. Il est important de souligner que l’infection par le virus SDRP est une infection parmi d’autres
ayant été associée à la pneumonie interstitielle chez les porcs. Le syndrome de dépérissement en post-sevrage,
associé à l’infection au circovirus porcin type 2, est maintenant généralement apparenté à une pneumonie
interstitielle et une lymphadénite chez le porc.
Il semble que de façon générale les anticorps aient une valeur protectrice limitée. Les porcs infectés peuvent
demeurer virémiques durant 4 à 6 semaines après l’infection, et ils peuvent transmettre le virus à d’autres porcs.
On ne sait pas si les anticorps maternels protègent contre une infection néonatale, mais la virémie chez les
porcelets nés de truies séropositives peut être détectée à partir de l’âge de 4 semaines. Cependant, il existe un
certain niveau de protection chez les porcelets ayant des anticorps maternels, et une élévation dans le titre
d’anticorps neutralisants correspond souvent à un déclin du titre viral dans le sang. En outre, les truies infectées
une seconde fois ne présentent pas de problèmes reproducteurs récurrents. En résumé, la relation entre le titre
des anticorps et la protection n’est pas très bien comprise. L’immunité à médiation cellulaire n’a pas été largement
étudiée, mais elle aurait un rôle protecteur. L’infection par le virus SDRP semble cependant induire une faible
réponse immunitaire de type cellulaire. Un des aspects intrigants de l’infection par le virus SDRP, en comparaison
avec d’autres infections virales, est la durée prolongée de la virémie et la transmission subséquente du virus à
des animaux contacts. Le virus est éventuellement éliminé de la circulation, mais une infection persistante se
maintient dans les organes lymphoïdes. Cependant, il est généralement admis que la persistance ne dure pas
toute la vie.
B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC
1. Identification de l’agent pathogène
Le diagnostic virologique du SDRP est difficile. Ceci principalement dû au fait que la cellule de choix pour
l’isolement viral est le macrophage alvéolaire porcin, lequel doit être récolté de porcs (préférablement exempts
d’agents pathogènes spécifiques (EAPS) âgés de moins de 6 à 8 semaines (48, 51). Tous les laboratoires n’ont
pas une source disponible de tels porcs, et une lignée cellulaire continue ne remplace pas pleinement les
macrophages alvéolaires, ces lignées cellulaires étant généralement moins sensibles au virus. De plus, la
sensibilité des macrophages au virus varie selon les lots ; on ne connaît pas la raison de cette variation, mais il
est nécessaire de tester différents lots avant de les utiliser.
Certaines lignées cellulaires de rein de singe (ex : MA-104) constituent une bonne alternative aux macrophages
(2, 26), mais ces lignées cellulaires ne supportent pas la réplication de tous les isolats, particulièrement des
souches européennes. Le présent chapitre ne décrit donc que l’isolement viral sur macrophages alvéolaires.
L’immunohistochimie et l’immunofluorescence ont été rapportées pour la détection des antigènes du virus SDRP
dans les tissus. Ces épreuves sont plus rapides que l’isolement viral et ne nécessitent pas l’infrastructure requise
pour l’isolement viral. De plus, l’immunohistochimie (21, 28) réalisée sur tissus fixés au formol permet la
visualisation de l’antigène en même temps que les lésions histologiques de même que l’analyse rétrospective
d’échantillons archivés. L’hybridation in situ permettant de détecter et différencier les génotypes des souches
nord-américaines et européennes du virus SDRP dans les tissus fixés au formol a également été rapportée (29,
41). La technique de la transcription inverse couplée à une amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR) et
une seconde PCR utilisant une paire d’amorces différentes (nested PCR ou PCR nichée) sont des méthodes
hautement sensibles pour la détection de l’ARN viral (12, 27, 30, 33, 45) et sont maintenant largement utilisées
sur différents tissus incluant le sérum. Ces épreuves sont particulièrement utiles quand l’isolement viral est
problématique, par exemple pour tester la semence (12) ou des tissus partiellement dégradés par autolyse ou par
la chaleur durant le transport des échantillons. Une épreuve PCR multiplexe a été élaborée pour différencier les
souches nord-américaines et européennes de virus SDRP (20). L’analyse du polymorphisme des longueurs des
fragments de restriction (RFLP) réalisée sur des produits amplifiés par PCR a été développée pour différencier les
souches vaccinale et sauvage du virus SDRP (49) et récemment, des études moléculaires épidémiologiques de
Manuel terrestre de l’OIE 2005 885
Chapitre 2.6.5. — Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc
souches du virus SDRP ont été réalisées par des analyses phylogénétiques de séquences spécifiques des gènes
structuraux.
a) Récolte des macrophages alvéolaires des poumons
Les poumons devraient de préférence être obtenus de porcs EAPS ou de porcs provenant d’un troupeau
dont on a démontré qu’il était indemne de l’infection par le virus SDRP. De meilleurs résultats sont obtenus
lorsque les porcs sont âgés de moins de 8 semaines. Les macrophages devraient être récoltés des
poumons le jour même où le porc est abattu. Les poumons doivent être lavés 3 à 4 fois avec un volume total
d’environ 200 ml de solution physiologique tamponnée au phosphate (PBS) et stérile. Le liquide de lavage
récolté est ensuite centrifugé 10 min à 1 000 g. Le culot de macrophages ainsi obtenu est suspendu dans du
PBS et centrifugé (lavé) 2 autres fois. Le culot final est dilué dans 50 ml de PBS, et le nombre de
macrophages est compté pour déterminer la concentration cellulaire. On peut utiliser les macrophages frais,
ou ils peuvent être conservés dans l’azote liquide suivant les méthodes standards, à une concentration finale
approximative de 4 × 107 macrophages/1,5 ml. Les différents lots de macrophages ne doivent pas être
mélangés.
b) Analyse d’un lot de macrophages alvéolaires
Avant d’utiliser un lot de macrophages, celui-ci doit être validé. Ceci se fait en titrant une souche de
référence du virus SDRP ayant un titre connu sur les nouveaux macrophages, et en réalisant la réaction
d’immunopéroxydase sur monocouche cellulaire (IPMA) avec des sérums positifs et négatifs connus, sur
des plaques ensemencées avec les nouveaux macrophages. Les macrophages sont adéquats seulement si
la souche de référence se réplique à son titre habituel, (DICT50, Dose de virus infectant 50 % de la culture
tissulaire). Il est recommandé que les macrophages alvéolaires et le sérum fœtal bovin (SFB) utilisé dans le
milieu de culture soient exempts de pestivirus.
c) Isolement viral sur macrophages alvéolaires
Les macrophages alvéolaires sont ensemencés dans les cupules des plaques de microtitrage à fond plat
pour culture cellulaire. Après leur adhésion, les macrophages sont inoculés avec l’échantillon. Ces
échantillons peuvent être des sérums, des liquides d’ascite ou des suspensions à 10 % de broyats
d’organes tels les amygdales, poumons, noeuds lymphatiques et rate. En général, le virus SDRP induit un
effet cytopathogène (ECP) dans les macrophages après 1 à 2 jours de culture, mais il peut y avoir des
isolats qui se répliquent en induisant peu d’ECP ou qui induisent un ECP seulement après des passages
répétés. Un fois l’ECP observé, le virus SDRP est identifié avec un antisérum spécifique que l’on utilise dans
une coloration immunologique.
i) Ensemencement des macrophages dans les plaques de microtitrage
Décongeler une fiole contenant 6 × 107 macrophages/1,5 ml. Laver les cellules une fois avec 50 ml de
PBS et centrifuger la suspension cellulaire 10 min à 300 g (à température de la pièce). Suspendre les
cellules dans 40 ml de milieu RPMI (Rose-Peake Memorial Institute) 1640 contenant 5 % de SFB et
10 % d’un mélange antibiotique (milieu de croissance). Distribuer 100 µl de la suspension cellulaire
dans chaque cupule de la plaque de microtitrage (avec une fiole de cellules, 4 plaques peuvent être
ensemencées à une concentration de 105 cellules dans chaque cupule de la plaque).
ii) Préparation des dilutions d’échantillons (sérum, liquide d’ascite, broyat d’organe 10 %) dans une
plaque non ensemencée
Distribuer 90 µl de milieu de croissance dans chaque cupule d’une plaque de microtitrage. Ajouter 10 µl
d’échantillon dans les cupules des rangées A et E (duplicata de la dilution 1/10). Agiter les plaques et
transférer 10 µl des cupules des rangées A et E aux cupules des rangées B et F (dilution 1/100). Agiter
les plaques et transférer 10 µl des cupules des rangées B et F aux cupules des rangées C et G
(dilution 1/1 000). Agiter les plaques et transférer 10 µl des cupules des rangées C et G aux cupules
des rangées D et H (dilution 1/10 000). Agiter les plaques.
iii) Incubation des échantillons
Transférer 50 µl des dilutions des échantillons de la plaque non ensemencée aux cupules
correspondantes d’une plaque ensemencée avec les macrophages (premier passage). Incuber de 2 à
5 jours et observer quotidiennement pour vérifier la présence d’un ECP. Le second jour, ensemencer
des macrophages dans de nouvelles plaques de microtitrage (voir ci-dessus). Transférer 25 µl des
surnageants des plaques du premier passage aux cupules correspondantes des plaques fraîchement
ensemencées (second passage). Incuber 2 à 5 jours et vérifier l’ECP chaque jour.
886 Manuel terrestre de l’OIE 2005
Chapitre 2.6.5. — Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc
iv) Lecture et interprétation des résultats
Les cupules dans lesquelles on observe un ECP seulement au premier passage sont considérées
comme de fausses positivités dues à la toxicité de l’échantillon. Les cupules dans lesquelles on
observe un ECP dans les 2 passages ou dans le second passage seulement sont considérées comme
d’éventuels positifs. Toutes les cupules contenant des macrophages qui ne présentent aucun ECP
doivent être confirmées quant à leur négativité au virus SDRP par une coloration immunologique avec
un antisérum positif au virus SDRP. Les échantillons démontrant un ECP doivent être confirmés
positifs au virus SDRP soit par la remise en culture sur les macrophages de ces surnageants
d’échantillon, soit par la culture des dilutions originales de l’échantillon, pendant 24 et 48 h, suivie d’une
coloration immunologique avec un antisérum positif au virus SDRP.
v) Coloration immunologique avec un antisérum positif au virus SDRP
Inoculer les macrophages avec 50 µl de surnageant de l’échantillon tel que décrit dans la section
B.2.a., et laisser pousser les cellules infectées 24 et 48 h. Préparer une dilution appropriée du sérum
positif au virus SDRP dans un tampon de dilution, et faire la coloration immunologique sur les
macrophages tel que décrit dans les sections B.2.a. ou B.2.b.
2. Épreuves sérologiques
Différentes épreuves ont été décrites pour la détection des anticorps contre le virus SDRP dans le sérum. Le
diagnostic sérologique est, en général, facile à réaliser, résultant en une bonne spécificité et une bonne
sensibilité, particulièrement lorsqu’il est utilisé à l’échelle du troupeau. Les sérums de porcs, individuellement,
peuvent causer des difficultés dues à des réactions non spécifiques, mais ce problème est résolu en
échantillonnant à nouveau le porc 2 à 3 semaines plus tard. La sérologie est habituellement réalisée par une
épreuve de blocage telle l’IPMA, d’immunofluorescence ou immuno-enzymatique (ELISA) – épreuve pour laquelle
différents protocoles ont été décrits (1, 8, 9, 16, 24, 36, 39, 40, 48, 52). Ces épreuves sont souvent réalisées avec
un antigène viral d’un type antigénique, ce qui signifie que les anticorps dirigés contre l’autre type antigénique,
hétérologue, peuvent être détectés de façon moins sensible. Un ELISA de blocage a été largement utilisé au
Danemark (39) et consiste en un double ELISA utilisant les 2 virus, européen et américain, comme antigènes, et
permet donc de différencier une réaction sérologique au type européen d’une réaction au type américain (40). Il a
été observé que le premier vaccin vivant atténué pour le SDRP, fait à partir d’un virus de type américain, se
transmettait à des animaux non vaccinés (6, 42), et le développement subséquent dans les troupeaux de
problèmes reproducteurs causés par la souche vaccinale a été rapporté au Danemark (6, 31). On peut s’attendre
à une réaction à la souche vaccinale de type américain dans les pays qui utilisent ou ont utilisé ce vaccin ; les
pays européens peuvent donc observer des réactions et isoler les 2 types antigéniques (6, 31). L’identification de
souches de virus SDRP de type européen aux États-Unis et au Canada n’a été rapportée que récemment, mais la
prévalence de l’infection par de telles souches n’est pas bien documentée.
Les anticorps contre le virus peuvent être détectés par des épreuves sérologiques aussi tôt que 7 à 14 jours
après l’infection, et les niveaux d’anticorps atteignent des titres maximaux vers 30 à 50 jours après l’infection.
Certains porcs peuvent redevenir séronégatifs entre 3 et 6 mois, mais d’autres demeurent séropositifs beaucoup
plus longtemps. Les anticorps neutralisants se développent lentement et n’atteignent pas des titres très élevés. Ils
peuvent être détectés à partir de 3 à 4 semaines après l’infection et peuvent persister 1 an ou davantage. Il a été
rapporté que la présence de complément dans le mélange réactionnel rendait le test de séroneutralisation plus
sensible (25). Il n’existe pas de recherche exhaustive quant à la durée des titres en anticorps après l’infection, et,
en outre, les résultats dépendent de l’épreuve utilisée. Les anticorps maternels ont une demi-vie de 12 à 14 jours,
et le titre en anticorps maternels peut, en général, être détecté jusqu’à 4 à 8 semaines après la naissance,
dépendant du titre en anticorps de la mère au moment de la naissance et de l’épreuve utilisée. Dans un
environnement infecté, les porcs nés de mères séropositives peuvent séroconvertir à partir de l’âge de 3 à 6
semaines.
Ce chapitre décrit le test IPMA en détail puisque ce test peut facilement être réalisé dans les laboratoires qui ont
établi les méthodes d’isolement viral sur macrophages, et parce que ce test peut être réalisé avec un virus de l’un
ou l’autre type antigénique. Cette épreuve peut aussi être adaptée à la lignée cellulaire MARC-145 infectée par
les 2 types, européen et américain (39, 40). Une épreuve d’immunofluorescence indirecte (IFI) utilisant les
cellules MARC-145 peut également être réalisée pour la sérologie de l’infection par le virus SDRP et est décrite
dans le présent chapitre. Des tests ELISA commerciaux démontrant une bonne sensibilité et une bonne
spécificité sont disponibles et ont été comparés (18).
a) Détection des anticorps avec l’épreuve d’immunopéroxydase sur monocouche cellulaire
Les macrophages alvéolaires sont ensemencés dans les cupules des plaques de microtitrage. Après leur
adhésion, les macrophages sont inoculés avec le virus SDRP. L’objectif est d’infecter environ 30 à 50 % des
macrophages dans une cupule de façon à pouvoir aisément distinguer les sérums non spécifiques. Après
une période d’incubation, les macrophages sont fixés et utilisés comme substrat cellulaire pour la sérologie.
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