CNRS > cnrs le journal > Halte au bruit / N°204 Janvier 2007/Le bruit > Halte au bruit !
Le bruit nuit gravement à la santé
Le bruit rend sourd… Oui, mais pas seulement. S'il provoque en effet d'importants dégâts sur notre
système auditif, notamment les célèbres acouphènes, nos chercheurs s'intéressent aussi à des
conséquences moins connues, sur les systèmes cardiovasculaire et immunitaire, le sommeil et même
l'acquisition du langage. Le point sur ces pathologies et les recherches menées autour de cette question
de santé publique.
© Photos : H. Raguet/CNRS Photothèque
Le bruit a aussi des conséquences néfastes sur le sommeil. Pour mieux les cerner, des chercheurs étudient les réactions, notamment
cérébrales, de patients dans les bras de Morphée, exposés à des bruits artificiels.
PREMIERE CIBLE : L'AUDITION
Dix pour cent de la population française souffre de problèmes auditifs, soit plus de 6 millions de
personnes. Or, de plus en plus d'entre elles doivent leur malheur au bruit, et plus précisément aux
sources sonores créées par l'homme. À cause d'elles, aujourd'hui, la surdité précoce dès l'âge de vingt
ans augmente, et s'aggrave au cours de la vie sous l'effet d'autres facteurs tels que le vieillissement ou
la génétique.
Alors que se passe-t-il au cœur de l'oreille ? Capté par le pavillon, le bruit est transmis aux liquides de
l'oreille interne. Là, les cellules sensorielles, qui « réceptionnent » le bruit avant de le transmettre au
cerveau, existent en nombre restreint et ne se renouvellent pas. Lorsque la quantité d'énergie transmise
à l'oreille interne est excessive (lors de chocs sonores), des lésions de ces cellules « ciliées » elles
possèdent des cils sensibles aux vibrations sonores apparaissent. « Elles peuvent être fragilisées ou
détruites, c'est la surdité. En outre, lorsqu'elles sont trop stimulées, leur neurotransmetteur, le
glutamate, est alors libéré en excès, ce qui suractive le nerf auditif et peut détruire les neurones liés au
système auditif », explique Patrice Tran Ba Huy, chercheur au Laboratoire de neurobiologie des réseaux
sensorimoteurs1 et chef du service ORL de l'hôpital Lariboisière de Paris. L'oreille a bien un système de
défense, un muscle situé dans l'oreille moyenne, mais celui-ci se contracte par réflexe en 30
millisecondes, trop tard donc pour des bruits impulsionnels. En outre, ce muscle est fatigable et donc
inefficace sur une longue durée. Enfin, il n'entre pas en jeu pour des fréquences aiguës.
Résultat : la liste des conséquences possibles du bruit est longue. Une baisse d'audition d'abord, ou «
hypoacousie », via la perte de la sensibilité à certaines fréquences (les graves et les aigus), irrémédiable car les
prothèses conventionnelles n'interviennent que sur les pertes de cibels (niveau sonore). Des acouphènes
peuvent aussi apparaître brutalement, qui n'ont rien d'hallucinations auditives. Ils concernent 10 à 15 % de la
population. Ces sifflements se font entendre aux fréquences de l'oreille affectées par la perte auditive, souvent
localisées dans les aigus. Selon Sylviane Chéry-Croze, ex-directrice de recherche du CNRS et présidente
d'honneur de l'association France-Acouphènes2, « à la suite d'un choc sonore, la perte auditive périphérique
s'accompagne de l'apparition d'un message nerveux aberrant, qui circule dans les voies auditives jusqu'au
cerveau, donnant lieu à cette perception. Selon les recherches actuelles, il pourrait être généré soit à la
périphérie de l'oreille, soit au niveau du cortex auditif ». En effet, la perte auditive s'accompagne d'une
réorganisation des neurones, qui se partageaient jusqu'ici les fréquences de manière équilibrée. La redistribution
des fréquences pourrait provoquer un déséquilibre qui expliquerait l'apparition du signal.
Ces mêmes changements seraient également responsables de l'hyperacousie, pathologie souvent
présente en même temps que l'acouphène. Ce trouble auditif, de plus en plus fréquent chez les jeunes,
consiste en une intolérance à des bruits normaux ou faibles habituellement bien supportés.
LE BRUIT, UN RISQUE AU TRAVAIL
Quatrième cause de maladie professionnelle en France, le bruit dérange 67 % des actifs français sur leur
lieu de travail… Selon le Dr Alain Londero, ORL à l'hôpital Georges Pompidou de Paris et vacataire en
médecine du travail, « le problème est clair, dans les secteurs de l'industrie ou de la chaudronnerie, mais
aussi pour les employés exposés
huit heures par jour aux fréquences des ventilations, extracteurs ou ordinateurs ». Depuis 1963, le bruit
est reconnu légalement en tant que risque professionnel. Et, selon les nouvelles normes européennes, la
limite admissible de 85 décibels passe à 80 décibels, ce qui impose aux employeurs davantage de
mesures de protection, d'autant que cette évaluation du bruit ambiant ne se fait plus selon une moyenne
des intensités enregistrées sur site, mais en mesurant la puissance sonore délivrée au niveau de l'oreille
de l'employé.
A.O.
CONTACT
Alain Londero, alain.lond[email protected]
© X. Perrot
Une piste contre les acouphènes : la stimulation magnétique. Les sphères servent ici de repères pour cibler la zone du cerveau à traiter.
Diagnostic et thérapies
Comment savoir si un trouble auditif va devenir permanent ? Des recherches sont menées pour créer de
nouvelles méthodes de diagnostic. Dans le cas des acouphènes, Annie Moulin, du laboratoire CNRS «
Neurosciences et systèmes sensoriels » de Lyon3 avec Jean-Bertrand Nottet de l'hôpital militaire
Desgenettes de la même ville, mesurent par exemple les « oto-émissions acoustiques » des oreilles de
militaires souffrant de traumatismes acoustiques accidentels (explosions, tirs d'armes…). Il s'agit de sons
émis par l'oreille, qui reflètent l'état fonctionnel des cellules ciliées. « Nous recueillons la réponse des
oreilles dans les 24 heures qui suivent l'accident. Elle permet des prédictions plus précises que les tests
d'audiométrie classiques et ne requiert pas l'attention du patient perturbé par ses acouphènes », précise
la chercheuse.
Après le diagnostic, place aux traitements. Actuellement, les chercheurs tentent par exemple d'utiliser la
plasticité du cerveau sa capacité à s'adapter aux changements. Depuis deux ans, Arnaud Norena, de
l'unité CNRS « Neurobiologie intégrative et adaptative » de Marseille4, étudie la possibilité de réduire la
perte auditive après un traumatisme sonore.
« La stimulation acoustique des régions lésées diminue la perte auditive jusqu'à 40 dB et empêche la
plasticité des centres auditifs potentiellement à l'origine des acouphènes et de l'hyperacousie. Des
niveaux d'intensité considérés comme trop élevés avant le traitement deviennent confortables après trois
mois de stimulation. » De son côté, au laboratoire « Neurosciences et systèmes sensoriels » de Lyon, le
docteur Xavier Perrot intervient, grâce à un champ magnétique répétitif, sur la zone du cerveau à
l'origine du signal d'acouphènes. Son objectif ? « Modifier le fonctionnement électrique aberrant du
cortex auditif pour limiter la perception de l'acouphène. Cet essai thérapeutique, réalisé chez 70 patients
dans le cadre d'un programme de recherche clinique national avec l'association France-Acouphènes,
devrait se terminer fin 2007. » Citons également une autre approche très intéressante, menée par
l'Inserm à Montpellier, où Jean-Luc Puel, directeur de l'équipe « Oreille interne », développe des modèles
expérimentaux chez l'animal pour tester l'efficacité thérapeutique de médicaments appliqués directement
au contact de l'oreille interne. Deux types de molécules sont à l'étude : les unes contre les signaux
d'acouphènes, les autres pour ralentir la mort cellulaire à l'origine de la surdité.
Une autre piste donc à suivre de près… Car à ce jour, il n'existe aucune solution qui permette réellement
de réparer l'audition perdue. Dans le cas des acouphènes par exemple, un procédé existe, le caisson
hyperbare dans lequel les patients sont soumis à une pression de l'air élevée juste après le choc sonore,
afin d'augmenter le taux d'oxygène dans l'oreille interne. Mais cette technique ne fait pas l'unanimité. Au
final, le seul véritable remède anti-acouphène est « l'habituation ». Explication de Sylviane Chéry-Croze :
« Ce trouble peut être progressivement filtré par les patients qui ne redoutent plus ses conséquences : la
présence répétée ou continue d'un même stimulus qui bombarde le système nerveux s'accompagne
d'une diminution de sa perception puis de son blocage non conscient, pourvu qu'il n'ait pas de
signification particulière pour l'individu. » Quatre-vingts pour cent des acouphéniques y parviennent en
moins d'un an, les autres, soit près de 2 millions de personnes, continuent de souffrir.
DES ECHOS DANS TOUT L'ORGANISME
La nuit, le bruit continue d'agresser l'organisme. Pour évaluer l'influence du bruit nocturne sur le
sommeil, Alain Muzet et son équipe du Centre d'études de physiologie appliquée du CNRS de Strasbourg
ont observé des patients dormir pendant quinze nuits, exposés à des bruits artificiels et contrôlés par les
chercheurs. Résultat : « Dès les deux à cinq premières nuits, les personnes ne mentionnent plus le bruit
comme un fauteur de trouble. Pourtant, leurs réponses cardio-vasculaires à la suite des bruits gardent la
même amplitude pendant les quinze nuits ». Mêmes observations sur le long terme lors d'une étude
menée sur le sommeil à Roissy, près de l'aéroport, pendant cinq ans : modifications de la fréquence
cardiaque, du rythme respiratoire, contraction du volume de certains vaisseaux sanguins, etc.
« La nuit, le bruit modifie la structure de l'endormissement dans les deux premiers stades du sommeil.
Aucun effet n'est observé pendant les stades 3 et 4, lors du sommeil lent profond, sauf parfois des
retours inexpliqués à l'étape antérieure », poursuit Alain Muzet, qui diagnostique cela en plaçant
différentes électrodes sur ses patients endormis, notamment à la périphérie des yeux pour repérer les
mouvements oculaires, car les globes ne bougent que lors du sommeil paradoxal. « Vingt pour cent des
Français ont des troubles du sommeil. Beaucoup d'insomniaques le sont parce que leur environnement
est déstructurant. Pourtant, on leur donne souvent des médicaments hypnotiques sans intervenir sur
cette véritable cause », rappelle Pierre Philip, de l'unité « Physiologie et physiopathologie de la
signalisation cellulaire » de l'hôpital Pellegrin5 à Bordeaux, un des centres du sommeil français. Quant à
l'influence sur le sommeil du bruit entendu pendant la journée, impossible pour les chercheurs de la
quantifier.
© Photos : A. Chézière/CNRS Photothèque
Les chercheurs évaluent la capacité de cette patiente à distinguer différents ensembles de consonnes et de voyelles lorsque le bruit de fond
fluctue dans le casque.
Mais notre organisme est aussi soumis à rude épreuve lors des phases d'éveil. Une des raisons ? « À chaque
bruit, le corps stimule des réflexes de défense, précise Alain Muzet. Les animaux fuient au moindre bruit. Nous
non, mais notre cœur s'emballe toujours, ce qui prépare notre corps à réagir en cas de danger. » Perçu au niveau
du système nerveux central, le bruit est un facteur de stress et de fatigue. Ainsi, l'OMS précise que « le bruit peut
compromettre la qualité du travail et provoquer des changements de comportement social ». À titre d'exemple,
une étude menée à Copenhague : autour de l'aéroport, 25 % de la population consomme des tranquillisants,
contre 17 % dans des zones reculées. Du côté scientifique, peu de questions restent encore en suspens. Le bruit
crée des troubles endocriniens : le taux d'hormones révélatrices de l'état de nervosité s'amplifie. Cette libération
chronique d'adrénaline ou surtout de cortisol et de catécholamines tend finalement à faire baisser les défenses
immunitaires du corps. Quant aux risques cardio-vasculaires, les cas d'infarctus du myocarde augmentent dès
que le bruit des transports autour du logement dépasse 60 dB(A), selon une analyse de 61 études
internationales. Et récemment, une étude suédoise a également montré le lien entre le bruit du trafic routier et
l'hypertension sur plus de 500 personnes : entre 45 et 65 dB(A), le risque d'hypertension augmente de 38 % pour
chaque hausse de 5 dB(A).
LE BRUIT, UN CAS D'ECOLE
Si tout le monde souffre du bruit, le cas des enfants est plus grave encore. En effet, avant même
d'altérer les systèmes auditifs ou cardiaques, le brouhaha dégrade l'apprentissage du langage dès le plus
jeune âge. Johannes Ziegler, chercheur au Laboratoire de psychologie cognitive (LPC) de Marseille6,
s'intéresse à cette problématique depuis plusieurs années :
« Dans une salle de classe, le bruit moyen est de 72 dB(A), soit celui d'un carrefour bruyant. Avec des
enfants de cinq ans, le bruit de fond peut même atteindre les 94 dB(A) selon certaines études. Outre la
fatigue et la perte de concentration, le problème se pose alors de la compréhension du langage.
L'intelligibilité de la parole est abaissée de plus de 50 % avec un tel bruit de fond. »
À partir de dix ans, les enfants ont atteint leur niveau d'intelligibilité adulte, mais avant cet âge, ils sont
en plein développement phonologique, surtout de trois à sept ans, ils acquièrent les subtilités du
vocabulaire. « Si certains enfants réussissent à compenser ce déficit de compréhension en dehors de
l'école, dans leur famille par exemple, ceux en difficulté vont commencer à accumuler les problèmes de
langage d'abord, puis d'écriture et même de lecture », continue le chercheur. Au Groupement de
recherche en audiologie expérimentale et clinique (Graec)7 du CNRS, créé en janvier 2006, Christian
Lorenzi, directeur du Laboratoire « Psychologie de la perception »8, a dévelop une méthode
d'investigation des capacités d'identification de la parole face aux sons parasites. Car jusqu'ici, elles
étaient évaluées essentiellement dans le silence ! Il s'agit d'estimer avec finesse les aptitudes à
démasquer les mots lorsque le bruit de fond fluctue en amplitude, car au moins six mécanismes
sensoriels et cognitifs semblent impliqués. L'un d'entre eux crucial pour le démasquage serait aboli
par des lésions de l'oreille interne invisibles à l'audiogramme. Un projet européen devrait d'ailleurs voir le
jour sur cette problématique.
Grâce à leurs méthodes, les chercheurs ont déjà mis en évidence le rôle du bruit chez les enfants
dyslexiques (c'est-à-dire ceux qui ont un retard de lecture sans présenter de déficits sensoriels ou
intellectuels). En effet, une des manifestations de la dyslexie est la mauvaise perception de la parole : «
Les enfants dyslexiques ont eu des scores de perception de la parole dans le bruit inférieurs de 5 à 10 %
à ceux d'enfants plus jeunes de trois ans », note Johannes Ziegler. Nos chercheurs ont montré que ce
n'était pas le cas dans les épisodes de silence. « Il ne s'agit donc pas d'un manque d'attention de l'enfant
», insiste-t-il.
Pour approfondir ces travaux, il prépare maintenant une étude sur plus de cent enfants de maternelle à
Marseille. Ils seront suivis pendant un an, afin de définir les causes de leurs possibles déficits de
perception de la parole dans le bruit. L'idée ? Réussir à préciser les variables en jeu en maternelle pour
de futurs échecs de lecture. Un outil de prédiction important, donc.
Aude Olivier
> POUR EN SAVOIR PLUS
Internet
> Le programme de la Semaine du son
www.lasemaineduson.org
> Le site du Centre d'information et de documentation sur le bruit
www.cidb.org
> Le site de l'Institut national de recherche et sécurité
www.inrs.fr
> Un dossier du ministère de la Santé
www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/bruit/sommaire.htm
Livres
> Comment entendons-nous ?
de Gérald Fain, éd. Le Pommier, 2005
> À l'écoute de l'environnement : répertoire des effets sonores
de Jean-François Augoyard, Henry Torgues (dir.), éd. Parenthèses, 1995
Film
> LMA 50, réalisé par Gilbert Kelner (1991, 14 min)
Pour voir la notice du film
http://videotheque.cnrs.fr/doc.php?id_doc=178
TROUBLES AUDITIFS : UN JEUNE SUR TROIS TOUCHE
Trente-sept pour cent des quinze/dix-neuf ans souffrent déjà de problèmes auditifs ! Pourtant 99 % des
jeunes sont conscients des méfaits des loisirs bruyants… « On assiste notamment à un rajeunissement
de l'âge moyen d'apparition des acouphènes, auparavant situé autour de soixante ans. Ce trouble est de
plus en plus fréquent chez des jeunes de moins de trente ans, explique Sylviane Chéry-Croze. Tout
comme la peau dispose d'un capital soleil, l'oreille possède un capital bruit limité et garde la mémoire de
toutes les agressions qu'elle subit même si l'individu ne le perçoit pas. » La qualité du son numérique,
sans larsen, invite à écouter la musique plus fort qu'auparavant, et l'autonomie des baladeurs MP3
permet des écoutes de plusieurs heures d'affilée. La réglementation ? Elle impose aux baladeurs de ne
pas dépasser les 100 décibels. Les discothèques et les bars musicaux, eux, doivent respecter le seuil
moyen des 105 décibels. Problème : à partir de 85 décibels, le système auditif est mis à l'épreuve.
Comment ne pas devenir sourd alors ? Le risque croît avec la durée d'exposition au bruit, mieux vaut
donc faire des pauses. « Ne pas mettre à fond le volume du baladeur pendant plus de deux heures. En
discothèque ou en concert, sortir de la salle 10 minutes pour 45 minutes d'exposition et ne pas hésiter à
porter des bouchons de protection », insiste la chercheuse. Lors de concerts en plein air ou au cinéma,
attention, puisque là, aucune loi ne limite la sonorisation : l'excitation provient justement de l'adrénaline
libérée par le corps à la suite des agressions sonores.
A.O.
CONTACT
Sylviane Chéry-Croze, [email protected]
Notes :
1. Laboratoire CNRS / Universités Paris-V et VII.
2. www.france-acouphenes.org
3. Laboratoire CNRS / Université Lyon-I.
4. Laboratoire CNRS / Université Aix-Marseille-I.
5. Laboratoire CNRS / Universités Bordeaux-I et II.
6. Laboratoire CNRS / Université Aix-Marseille-I.
7. Groupement CNRS / Université Paris-V / Assistance publique des hôpitaux de Paris / MXM / Entendre /
Advanced Bionics SARL / CHU de Reims.
8. Laboratoire CNRS / Université Paris-V.
Contact
> Patrice Tran Ba Huy
patrice.tran-ba[email protected]
> Sylviane Chéry-Croze
> Annie Moulin
> Arnaud Norena
> Xavier Perrot
> Jean-Luc Puel
> Alain Muzet
> Pierre Philip
> Johannes Ziegler
> Christian Lorenzi
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