HISTOIRE
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Akhénaton, le pharaon hérétique
L’Égypte des Pharaons
« L’Égypte est un don du Nil », afrme l’historien grec Hérodote. En effet, les
crues annuelles de ce euve, qui serpente dans une région désertique, déposent
des limons qui fertilisent les terres où pousse abondamment le blé. La popula-
tion égyptienne prospère dans ce corridor uvial et une brillante civilisation se
veloppe. À la tête de l’État, le pharaon est un monarque absolu au pouvoir di-
vin qui garantit l’harmonie universelle de son royaume. Il règne sur un territoire
très étendu gce à une administration forte symbolisée par la gure du scribe,
le secrétaire, le lettré char de transcrire les ordres royaux. Si les gouverneurs
des provinces et les prêtres voient leur puissance s’accroître, le pharaon contrôle
quasiment seul la politique inrieure comme la politique exrieure de l’État.
Les paysans, soit 90 % de la population, sont employés sur les grands domaines
agricoles royaux ou sur les chantiers de construction. Une petite communauté
d’artisans se développe gce aux commandes de l’État ou des particuliers.
La religion assure l’équilibre de cette société. Les Égyptiens, très pieux,
honorent régulièrement, par de nombreuses offrandes, un panthéon d’une
vingtaine de dieux à la gure zoomorphe. Le pharaon est alors considéré
comme le ls d’Amon-Rê, le roi des dieux.
La réforme d’Akhénaton : une religion monothéiste
Lorsque Aménophis IV accède au pouvoir, il engage une réforme religieuse
qui impose Aton, le disque solaire, comme dieu unique et créateur universel.
Cette modication vise à rendre plus intelligible la religion à la population
en supprimant le cler. À cet effet, l’ofce est désormais célébré par le roi
ou les membres de sa famille, notamment son épouse Néfertiti. Aménophis
devient Akhénaton, « agréable à Aton » ou « celui qui sert utilement Aton », et
sa femme Néfernéferouaton « Belle est la perfection d’Aton ».
Le pharaon place aussi la capitale de l’Égypte de Thèbes, la ville d’Amon,
vers l’actuelle Tell el-Amarna, alors lieu désertique de moyenne Égypte, il fait
construire la cité d’Aknaton « l’horizon d’Aton ». Cette révolution religieuse
Akhénaton, le pharaon hérétique
Amenhotep IV (Anophis IV en grec ancien) est le neuviéme pharaon de la
XVIIIe dynastie (Nouvel Empire) qui règne de ± 1348 à 1331 av. J-C. Sou-
verain controversé, grand mystique de l’histoire de l’Égypte, il lance une pro-
fonde réforme religieuse en imposant le culte exclusif de Rê, le disque solaire
Aton, au triment du dieu dynastique Amon.
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Akhénaton, le pharaon hérétique
Sous la haute direction de monsieur François Pernot, maître de conférences en histoire moderne
est l’occasion d’une rupture artistique. Dorénavant, le roi est représen d’une
manière réaliste et humaine et non plus idéalisée et divine : la silhouette se p-
cise, les lèvres du visage se font plus charnues et les yeux en amande. Pour la
première fois également, des fresques évoquent la vie quotidienne du couple
royal au milieu de ses serviteurs, d’animaux ou de la gétation. Cette nouvelle
esthétique de tendance baroque et naturaliste est signée « art amarnien ».
Uneriode troublée
Au-delà de ces changements religieux, artistiques et philosophiques, la
réforme voulue par Akhénaton ébranle en profondeur les fondements de
la société égyptienne et menace sa sécurité.
En effet, cette forme religieuse est impopulaire parce qu’elle bouscule
les habitudes du peuple rassuré par la routine magique des anciens rites. La
persécution du clergé désorganise la sociécar, pour prévenir les famines,
les prêtres stockaient dans des greniers les offrandes des dèles et les par-
tissaient lorsque la faim menaçait. La suppression de ces pratiques entraîne
une grave crise économique. En outre, le cler voit une importante source
de revenu lui échapper et complote au sein de la cour en traitant le roi d’héré-
tique. Ce même clergé attise aussi le mécontentement des paysans excédés par
la levée d’impôts nécessaires pour nancer l’édication de la nouvelle cité.
Cependant, cette nouvelle religion égyptienne, qui prêche un esprit pacique
et un idéal de fraternité, détourne le souverain des affaires internationales. En
effet, le pharaon doit veiller sur un riche empire, qui s’étend du Nil à l’Euphrate
et attise bien des convoitises. Ainsi, lorsque les Hittites, un peuple d’Anato-
lie, s’attaquent aux provinces de Tyr et de Byblos, Akhenaton ne réagit pas.
L’Égypte perd ses colonies libanaises et s’expose à la menace d’une invasion.
On ne connaît ni la date ni les circonstances du cès d’Akhénaton, et sa
mort est mystérieuse car ses successeurs se sont effors d’effacer sa mémoire.
Le jeune prince Toutankhamon, qui lui succéda,tablit les cultes traditionnels.
Adjudant-chef Talimi,
Rédacteur au CESA
Bibliographie
- Christiane Desroches-Noblecourt La Femme au temps des pharaons,
éditions Stock, 1986.
- Christian Jacq – Néfertiti et Akhénaton, Perrin.
- Alain Darne – Akhénaton l’hérétique, éditions Anne Carrière, Paris, 1999.
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