Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux

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CARACTÉRISATION, SENSIBILISATION ET MISE EN VALEUR DES MILIEUX
HUMIDES DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE
PAR
Isabelle Turbide
Chargée de projet
Luc Longuépée
Technicien de terrain
RAPPORT PRÉSENTÉ À
PROGRAMME INTERACTIONS COMMUNAUTAIRES
IC-1820
octobre 2008
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Avant propos
Le présent rapport est le résultat d’un travail rigoureux, mené au cours de l’été
2008, afin de répondre aux besoins des divers gestionnaires du territoire
(Municipalités,
Ministères
fédéraux
et
provinciaux)
et
aux
organismes
environnementaux de l’archipel concernant les milieux humides des Îles-de-laMadeleine. Ce projet peut être considéré comme faisant office de deuxième
phase à un autre projet réalisé en 2005 (Miquelon et Déraspe, 2005). Ce dernier
a permis de localiser et de cartographier 177 milieux humides et de réaliser un
herbier comptant 218 espèces différentes. Les objectifs de cette seconde phase
consistaient à bonifier l’inventaire des milieux humides en fonction des secteurs
priorisés par les intervenants, à bonifier la cartographie et rendre l’outil de
gestion de ces milieux que représentera cette cartographie plus adapté à
l’ensemble des intervenants concernés. Afin d’en optimiser l’usage et les
retombées positives pour le milieu, un effort a notamment été émis pour rendre
cet outil facilement accessible et utilisable par tous. Puisque la période allouée
au projet fut relativement restreinte (14 semaines), les milieux humides ayant été
inventoriés et cartographiés ont été choisis à partir de priorités préalablement
identifiées en collaboration avec nos partenaires. Ces priorités ont été ciblées en
fonction de questions relatives à l’aménagement du territoire, à la préservation
de services écologiques et sociaux
fournis par les milieux humides et à un
développement harmonieux et durable par les diverses instances de l’archipel.
Nous croyons avoir atteint les objectifs visés et que l’outil présenté dans ce
rapport facilitera grandement le travail des intervenants désireux d’obtenir un
portrait réel (bien qu’incomplet étant donné qu’il existe encore de nombreuses
lacunes au sujet de l’identification) des milieux humides du territoire. Celui-ci
constitue tout de même un mécanisme d’aide à la décision, visant de conserver
l’intégrité des milieux naturels des Îles et de sensibiliser la population à ce sujet.
Bref, cet outil standardisé et adapté aux besoins du milieu, favorisera une saine
gestion du territoire dans une optique de développement durable.
2
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
S’il devait y avoir des erreurs ou des omissions identifiées par des lecteurs, nous
vous prions de nous en faire part afin que nous puissions apporter les
modifications nécessaires.
Nos coordonnées sont les suivantes:
Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine
209-330 ch. principal, Cap aux meules, (Québec), G4T 1C9
Téléphone : (418) 986-6633
Télécopieur : (418) 986-6633
Courriel : [email protected]
Site électronique : http://www.zipdesiles.org/
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Remerciements
En premier lieu, il faut mentionner que ce projet a été réalisé grâce à l’aide
financière provenant du programme Interactions Communautaires De par
l’objectif initial du projet qui était de réaliser un outil adapté aux besoins identifiés
par les principaux intervenants concernés tels la Municipalité des Îles et le
Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs du
Québec (MDDEP), ces derniers ont ainsi été d’avantage sollicités que les autres
partenaires. Néanmoins,
la contribution, lorsque nécessaire, des
différents
intervenants ciblés par le projet a également facilité grandement l’atteinte des
objectifs fixés par le projet. Ainsi, nous tenons à remercier sincèrement et
chaleureusement :
Messieurs Serge Bourgeois, Benoît Boudreau et David Richard de la Municipalité
des Îles-de-la-Madeleine, pour leur précieuse collaboration et pour leur intérêt
soutenu envers le projet.
Madame Solange Renaud, du Ministère du Développement Durable, de
l’Environnement et des Parcs (MDDEP), pour son grand soutien, son écoute, ses
suggestions, ses contacts, ses références, ses commentaires et son expérience
partagée avec nous. Nous remercions, par le fait même, le Ministère qu’elle
représente.
Madame Séverine Paluel de la Société de Conservation des Îles-de-laMadeleine, pour son intérêt envers le projet, sa présence aux réunions et ses
commentaires pertinents.
Monsieur Alain Richard, d’Attention FragÎles, pour avoir partagé avec nous ses
riches connaissances sur la flore des Îles-de-la-Madeleine.
Madame Selma Pereira, de Pêches et Océans Canada (MPO), pour s’être
rendue disponible à partager ses diverses connaissances.
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
En terminant, bien sûr, nous tenons à remercier toute l’équipe du Comité ZIP des
Îles-de-la-Madeleine : Yves et Hélène, pour toute leur confiance et le grand
soutien qu’ils nous ont accordés tout au long du projet. Leur bonne humeur aura
facilité le maintien de notre motivation. Jocelyne Landry pour sa participation à la
caractérisation de l’Île d’Entrée. Jonas Sahlin pour sa perspicacité à nous
dénicher des références qui nous ont été fortement utiles!
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Résumé
Bien que les milieux humides au Québec soient soumis à une réglementation en
vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), les mesures de
conservation qui les concernent sont souvent mal adaptées au territoire dans
lequel ils évoluent et aux divers défis que représente le développement urbain.
De par les pressions (naturelles et anthropiques) qui sont exercées sur le milieu,
l’archipel madelinot ne fait pas exception à la règle. Les diverses instances
responsables de la gestion du territoire des Îles-de-la-Madeleine doivent
actuellement gérer une forte pression exercée sur le territoire, notamment en
raison de la petitesse de ce dernier. Ces pressions sont liées, entre autres, à
l’augmentation de la demande de permis de construction, aux nombreux usages
auxquels servent ces milieux et à la courte mais intense période touristique. Afin
de maximiser l’harmonie entre la conservation, l’utilisation, l’aménagement et le
développement durable du territoire, il devient nécessaire de développer un outil
de gestion adapté et favorisant la prise en compte des nombreux services
écologiques que fournissent les milieux humides. La première étape menant à
cet objectif consiste à identifier, localiser et caractériser les milieux humides qui
se trouvent sur le territoire. De plus, il n’existe légalement aucune mesure qui
oblige la protection de milieux humides mesurant moins d’un hectare, alors que
la grande majorité de ces milieux sur le territoire madelinot en est constituée. Le
Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune (MNRF) a produit, en 1998,
une cartographie des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine par photointerprétation. Cette cartographie a été améliorée en 2005, lors de la première
phase de la présente étude, par un effort accru de travail sur le terrain ayant
permis la caractérisation de 177 milieux humides (Miquelon et Déraspe, 2005).
La deuxième phase du projet, réalisé en 2008, aura permis de localiser,
d’identifier
et
de
caractériser
végétalement
156
milieux
humides
supplémentaires. La cartographie numérique à par conséquent été nettement
améliorée, notamment à ce qui à trait aux secteurs jugés prioritaires par le milieu.
Il est nécessaire de préciser qu’il reste encore du travail à faire pour localiser et
6
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
connaître tous les milieux humides de l’archipel, plusieurs sites n’ayant pas été
visités, compte tenu de la durée très limitée du présent projet. Ainsi, afin de créer
une cartographie complète, précise et actuelle de l’ensemble de l’archipel, il
faudrait planifier une phase ultime sous forme d’un nouveau projet.
Un indice de qualité, qui sera décrit plus loin, a été intégré au projet afin de doter
les gestionnaires du territoire d’un outil plus complet pouvant contribuer à
l’évaluation et à l’élaboration de projets de développement, ainsi que pour
partager les connaissances territoriales avec les promoteurs et les citoyens
résidents. Ainsi, nous souhaitons que l’émission et l’analyse des demandes de
permis
de
construction,
de
certificats
d’autorisation
ou
autres,
soient
standardisées et facilitées, de manière à ce que les gens qui souhaitent
intervenir dans un milieu humide soient mieux informés de la valeur de celui-ci.
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Table des matières
Avant propos ...................................................................................................... 2
Remerciements................................................................................................... 4
Résumé ............................................................................................................... 6
1.0 Description de la problématique............................................................... 10
2.0 Objectifs...................................................................................................... 11
3.0 Calendrier des activités ............................................................................. 12
4.0 Définition et détermination des milieux humides.................................... 13
5.0 Système hydrographique .......................................................................... 15
6.0 Méthodologie .............................................................................................. 16
6.1 Revue de littérature et communications.................................................... 16
6.2 Élaboration de méthode d’analyse............................................................ 17
6.3 Priorisation des sites................................................................................. 18
6.3.1 Nomenclature des sites des fiches techniques .................................. 19
6.4 Contenu et utilisation des fiches ............................................................... 19
6.5 Sorties de terrain ...................................................................................... 20
6.6 Inventaire floristique et réalisation de l’herbier.......................................... 21
6.7 Détermination d’un indice de qualité......................................................... 22
6.8 Cartographie ............................................................................................. 25
6.9 Autres activités ......................................................................................... 26
9.0 Résultats ..................................................................................................... 29
9.1 Résultats selon le type de milieu .............................................................. 29
9.1 Résultats selon le type de système hydrographique................................. 31
9.2 Résultats selon l’indice de qualité............................................................. 32
9.3 Résultats par secteur................................................................................ 33
9.3.1 Secteur de Havre Aubert (voir carte 1, section 15) ............................ 33
9.3.2 Secteur de Cap aux Meules (voir carte 2, section 15)........................ 35
9.3.3 Secteur de l’Île d’Entrée (voir carte 3, section 15) .............................. 36
9.3.4 Secteur de Havre aux maisons (voir carte 4, section 15)................... 37
9.3.5 Secteur de Pointe aux Loups (voir carte 5, section 15) ...................... 38
9.3.6 Secteur de Grosse-Île- Old Harry (voir carte 6, section 15)............... 38
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
9.3.7 Secteur de Grande Entrée (voir carte 7, section 15) .......................... 39
10.0 Limites et contraintes du projet .............................................................. 39
10.1 Conditions météorologiques ................................................................... 40
10.2 Temps alloué au projet ........................................................................... 40
11.0 Recommandations ................................................................................... 41
11.1 Recommandations pour les projets futurs............................................... 41
11.2 Recommandations pour l’application des indices de qualité................... 42
12.0 Conclusion................................................................................................ 44
13.0 Références bibliographiques .................................................................. 47
14.0 Annexes .................................................................................................... 49
Annexe 1 : Plantes obligées des milieux humides des Îles de la Madeleine .. 49
Annexe 2 : Fiches d’inventaires ...................................................................... 52
Annexe 3 : Liste des espèces fauniques et floristiques à statut particulier des
Îles-de-la-Madeleine ....................................................................................... 55
Annexe 4 : Fiche indice de qualité .................................................................. 56
Annexe 5 : Description des indices................................................................. 58
Annexe 6 : CD milieux humides...................................................................... 59
Annexe 7 : Résumés des rencontres avec les partenaires............................. 60
Annexe 8 : Résumé du Point de presse ......................................................... 62
15.0 Cartes des secteurs ................................................................................. 64
Carte 1. Secteur Havre-Aubert ....................................................................... 64
Carte 2. Secteur Cap- aux-Meules ................................................................. 65
Carte 3. Secteur Île d’Entrée........................................................................... 66
Carte 4. Secteur Havre-aux -Maisons............................................................. 67
Carte 5. Secteur Pointe-aux-Loups................................................................. 68
Carte 6. Secteur Grosse-Île ............................................................................ 69
Carte 7. Secteur Grande-Entrée ..................................................................... 70
Carte 8. Types de milieux humides aux Îles-de-la-Madeleine......................... 71
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
1.0 Description de la problématique
Lorsque l’on parcourt l’ensemble du territoire de l’archipel des Îles-de-laMadeleine, force est de constater qu’une grande partie de sa superficie est
constituée de terres basses, submergées en permanence ou de façon
temporaire. Bien que ces écosystèmes fassent partie intégrante du paysage
madelinot, ils sont encore souvent considérés, à tort, comme des milieux sans
valeur, inutiles ou même nuisibles, par les propriétaires de terrains ou les
utilisateurs. C’est en partie ce qui explique le fait que bon nombre de ces milieux
a été, et est malheureusement encore aujourd’hui, perturbé, détruit ou remblayé
à des fins de constructions résidentielles, de stationnements, de routes ou
utilisés comme site de dépotoirs domestiques. Plusieurs allégories alimentent la
« non-popularité » de ces milieux. On les associe notamment souvent à tort à la
prolifération d’insectes piqueurs aux Îles ou à l’émission de mauvaises odeurs.
La nécessité d’informer les citoyens sur la différence entre un milieu humide en
santé et une accumulation d’eau mal-drainée s’est ainsi révélée primordiale.
Certains milieux humides dans lesquels des activités telles que la chasse à la
sauvagine ou la pêche sportive sont pratiquées (et qui ont donc une valeur
sociale) bénéficient d’un statut de conservation. Ces milieux sont situés, dans la
plupart des cas, dans des zones où le développement résidentiel est absent. Ces
milieux renferment parfois des espèces fauniques ou végétales à statut
particulier, ce qui contribue à leur valeur écologique. Ces milieux à statut de
conservation sont, pour la plupart, cartographiés et documentés afin de
permettre aux divers organismes responsables d’en assurer, en principe, une
meilleure gestion. Cependant, il existe d’autres types de milieux humides qui sont
majoritairement peu ou pas documentés. Dans certains cas, on ignore même
qu’il s’agit de milieux dits humides. Aux Îles-de-la-Madeleine, ces milieux
revêtent une importance toute particulière puisqu’ils sont la seule source
d’alimentation pour la nappe phréatique, de laquelle tous les madelinots
dépendent pour l’obtention de leur eau potable. De plus, ils agissent comme sites
de rétention de particules en suspension, d’élimination de contaminants
10
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
bactériologiques et toxiques et comme habitats à de multiples espèces fauniques
et floristiques (oiseaux, batraciens, poissons, etc.).
Au Québec, depuis quelques années, les milieux humides bénéficient d’une
réglementation renouvelée, visant leur sauvegarde et leur mise en valeur. Le
Ministère du Développement
Durable, de l’Environnement et des Parcs
(MDDEP), fait figure d’autorité principale en ce qui a trait aux diverses
réglementations qui régissent ce type de milieux. Les MRC et les Municipalités
sont également davantage sensibilisés, ce qui a amené plusieurs d’entre eux à
modifier leurs schémas d’aménagement afin de prendre en considération les
risques liés à la pression anthropique exercée sur les milieux humides.
Cependant, l’objectif d’une bonne gestion des milieux humides ne peut être
atteint si ceux-ci ne sont pas, à la base, adéquatement localisés et caractérisés
et que les raisons pour lesquelles il est important de les préserver sont claires
pour les populations concernées. Combinée aux phénomènes naturels, la
hausse marquée pour le secteur de la construction et de l’immobilier que connaît
l’archipel madelinot depuis quelques années, rend nécessaire l’amélioration des
connaissances et des informations disponibles concernant les milieux humides.
La Municipalité des Îles est d’ailleurs en cours de révision de son schéma
d’aménagement, qui après avoir été soumis à une consultation publique à venir,
devrait être entériné au cours des prochains mois avant sa mise en œuvre. Nous
espérons que le présent ouvrage, sera pris en compte par les autorités
responsables et permettra de favoriser une saine gestion du territoire, signifiant
par le fait même la conservation des milieux humides de plus grande valeur.
2.0 Objectifs
Cette deuxième phase du projet de cartographie des milieux humides a donné
lieu à de nouvelles rencontres avec les partenaires concernés par la gestion des
milieux humides. Ceux-ci ont exprimé la nécessité d’insister sur les objectifs à la
base du projet de caractérisation des milieux humides, notamment que la priorité
pour l’archipel, en fonction du développement actuel, devrait être mise sur les
terres privées. Aussi, les milieux humides de petite taille (moins de un hectare)
11
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
qui se trouvent sur les terrains de particuliers devraient être localisés, puisque
dans la plupart des cas, aucune information ne permet de les considérer comme
un facteur d’évaluation dans le cadre d’une demande de permis de construction,
de remblais ou autre. L’établissement d’un dialogue sincère, régulier et
coopérateur avec les partenaires a permis d’établir les objectifs suivants pour
cette phase-ci du projet:
o Localiser, caractériser végétalement,
et cartographier le plus grand
nombre de milieux humides que possible, en fonction des secteurs jugés
prioritaires, du temps alloué, dans les secteurs résidentiels ou en
développement actuellement.
o Créer et intégrer un indice de qualité à la caractérisation des milieux
humides, permettant de légitimer leur protection ou leur altération
éventuelle.
3.0 Calendrier des activités
Le projet de caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux
humides des Îles-de-la-Madeleine s’est déroulé sur une période de quatorze (14)
semaines qui se sont échelonnées du 30 juin au 3 octobre 2008. Le projet a été
réalisé selon les étapes détaillées dans le tableau suivant :
12
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Description des activités
Durée
?? Formation de l’équipe de travail et 1 semaine
revue de littérature sur les milieux (30 juin au 4 juillet 2008)
humides
?? Élaboration de la méthodologie
1 semaine
(7 au 11 juillet 2008)
?? Inventaire des milieux humides
9 semaines
?? Traitement des données
(14 juillet au 5 septembre
?? Compilation des données
2008)
?? Réalisation d’une cartographie
?? Rédaction du rapport final
3 semaines
?? Conférences scolaires
(8 septembre au 3 octobre
?? Diffusion des résultats
2008)
N.B. Initialement, seulement 8 semaines étaient prévues pour le travail de terrain. Grâce à
l’efficacité de la méthode de travail élaboré, une semaine supplémentaire a pu être rajoutée, au
grand bénéfice du projet. Au cours de cette semaine-ci, l’identification de milieux humides sur l’Île
d’Entrée a notamment pu être incluse afin de permettre la cartographie d’être davantage
représentative des Îles habitées de l’archipel madelinot. Ces données constituent d’ailleurs les
premières données officielles spécifiquement liées à l’Île d’Entrée, ce qui rend particulièrement
heureux cet effort supplémentaire de la part de l’équipe de travail (voir p.26 pour plus de détails).
De plus, une conférence supplémentaire a pu être ajoutée dans le cadre d’une activité de
nettoyage qu’a conduit le Comité ZIP en collaboration avec le Centre équestre La « Crinière au
vent » (voir section 6.9 pour plus de détails).
4.0 Définition et détermination des milieux humides
En effectuant une recherche sur les milieux humides, nous avons pu constater
qu’il existe un très grand nombre de définitions de ces derniers. Nous avons
donc voulu simplifier l’usage de cette nomenclature dans le cadre du présent
projet et assurer une cohérence et une continuité dans les applications
auxquelles contribuera la cartographie de ceux-ci dans le milieu. Étant donnée la
13
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
préséance législative du MDDEP sur les milieux humides au Québec, nous
avons retenu la définition générale utilisée par cette instance pour la présente
étude Selon cette dernière, les milieux humides se définissent comme étant :
« L’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période
suffisamment longue pour influencer la nature du sol et la composition de la
végétation. »1
Pour la classification nous avons retenu les cinq (5) définitions qui ont été
utilisées dans le projet de 2005 (Miquelon et Déraspe, 2005), étant donné que
ces définitions sont les mêmes qu’utilise le MDDEP (MDDEP, novembre 2006):
Marais : Milieu inondé périodiquement ou de façon permanente, présentant une
végétation émergée, où les arbres sont absents et où les teneurs en éléments
nutritifs sont habituellement élevées. On peut trouver ce type de milieu humide
sur le bord des routes et dans toute dépression causée par l’homme (ex : fossé).
??Marais salé : Situé à l’intérieur des lagunes et le long des cordons
sablonneux, il subit l’effet des marées.
??Marais saumâtre : Alimenté principalement d’eau douce, mais subit de
temps à autre l’effet des marées.
??Marais d’eau douce : Retrouvé surtout aux abords des étangs, l’eau y est
plus stagnante donc moins oxygénée, et relativement plus profonde que
dans le cas du marais salé.
Marécage : Nappe d’eau stagnante ou à écoulement lent, à teneur élevée en
éléments nutritifs, habituellement occupée par des plantes arborescentes.
Tourbière : Milieux humides où les processus d’accumulation de la matière
organique (tourbe) sont actifs. Il s’agit essentiellement de sites mal drainés
1
MDDEP (2008), site Internet
14
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
dominés par une végétation arbustive ou herbacée continue ou ponctuée de
mares.
??Bog : Tourbière alimentée principalement par l’eau de pluie, avec une
végétation dominée par la sphaigne.
??Fen : Tourbière alimentée par les eaux de pluie et les eaux de surface,
avec un tapis végétal dominant composé d’espèces graminoïdes et de
mousse brune.
Étang: Étendue d’eau bien définie, permanente ou temporaire, occupée par de
l’eau stagnante naturelle ou artificielle et qui n’est envahie par la végétation
aquatique qu’en périphérie (moins de 25 % de l’aire de l’eau de surface).
Pré humide: Étendue plane, légèrement imbibée d’eau, généralement située le
long d’un cours d’eau ou d’un marais. Zone inondée lors des crues printanières
qui souvent s’assèche durant l’été.
5.0 Système hydrographique
Le système hydrographique est un élément structurant d’un milieu humide. On
ne retrouvera pas la même dynamique écologique dans un pré humide isolé que
dans un marais salé soumis aux marées quotidiennes. Ce système sert aussi de
lien ou de connexion entre plusieurs milieux humides, ce qui, lorsque cela est le
cas, augmente la valeur écologique de ceux-ci. C’est d’ailleurs la raison pour
laquelle cet élément a été incorporé à l’indice de qualité attribué à chaque milieu
humide caractérisé à ce jour sur l’archipel2. Les définitions établies pour les
quatre (4) systèmes hydrographiques sont les mêmes qui ont été utilisés en 2005
(Miquelon et Déraspe, 2005, MDDEP, novembre 2006), soit :
Riverain : Milieu qui est relié à, ou qui chevauche, un ruisseau ou un cours d’eau
permanent ou non. Dans le cadre du projet, les milieux riverains ont été
2
Voir l’annexe 5 pour plus de détails au sujet de cet indice.
15
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
déterminés à l’aide d’observations sur le terrain, à de la photo-interprétation et
des informations contenues dans le fichier d’information numérique géoréférencé
produit par le Ministère des Ressources Naturelles du Canada.
Marin : Milieu en contact direct ou indirect avec la mer et soumis régulièrement
ou sporadiquement aux marées. Dans le cadre du projet, les milieux marins ont
été déterminés par des observations sur le terrain (présence de laisse de mer,
ouverture du milieu sur la mer).
Lacustre : Milieu en bordure d’une étendue d’eau douce qui n’est pas soumis
aux marées (lac).
Isolé : Milieu qui n’est pas relié à un cours d’eau, à un autre milieu humide, à un
lac ou à la mer.
6.0 Méthodologie
6.1 Revue de littérature et communications
La première étape du travail a consisté à se mettre à jour en ce concerne les
notions théoriques concernant les milieux humides. Depuis 2005, plusieurs
publications, études et plans d’action ont été produits (Voir sites Internet :
Société de conservation des milieux humides du Québec, Ministère du
Développement Durable et des Parcs, Canards illimités Canada). Afin de
s’assurer d’une certaine constance, tant dans le vocabulaire utilisé que dans
l’établissement de la méthode de travail, les publications provenant du MDDEP
ont été privilégiées. La base de données cartographiques élaborée en 2005 a
servie de base pour ce projet et a été modifiée au fur et à mesure de
l’avancement du projet.
16
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Une rencontre avec différents intervenants madelinots, partenaires du projet et
concernés par la gestion du territoire et des milieux humides3 nous a permis de
mieux orienter le travail de terrain en identifiant des zones à prioriser. Selon leur
avis, une attention particulière devait être accordée aux zones où le
développement domiciliaire se fait, ou risquerait de se faire, de façon intensive
dans un futur envisageable. Nous nous sommes assurés de maintenir une
communication régulière par courrier électronique avec les partenaires, afin de
les informer sur l’état d’avancement du projet et que tout chemine dans la même
direction en ce qui concerne les attentes. Dans le même optique, nous avons
également tenu des rencontres ciblées avec les partenaires afin d’assurer
l’atteinte des résultats anticipés (voir annexe 7).
6.2 Élaboration de méthode d’analyse
Tel qu’il a été décidé au départ avec les intervenants impliqués, seule la couche
superficielle du couvert végétal a été caractérisée et l’analyse approfondie du sol
n’a donc pas été effectuée au cours de l’étude. Une telle analyse aurait nécessité
plus de temps et des connaissances davantage axées sur la structure
géologique de l’archipel. Ainsi, c’est plutôt l’identification de la présence de
plantes spécifiques qui a permis de définir hors de tout doute possible si un
territoire serait classé ou non comme étant un milieu humide. Cette façon de faire
a été jugée adéquate par l’ensemble des partenaires, car il permet de combler
une carence d’information à ce niveau. Nous avons choisi d’utiliser un indice
botanique que nous avons intitulé « Plantes obligées des milieux humides des
Îles-de-la-Madeleine » (voir annexe 1). Cet indice a été créé à partir d’un
document produit par le MDDEP en juillet 2008 qui s’intitule « Politique de
protection des rives, du littoral et des plaines inondables, note explicative sur la
ligne naturelle des hautes eaux : la méthode botanique experte ». Dans ce
document-là, une liste des plantes obligées des milieux humides du Québec
3
Dont Solange Renaud du MDDEP, Serge Bourgeois et Benoît Boudreau de la Municipalité des
Îles-de-la-Madeleine et Séverine Palluel, de la Société de Conservation des Îles-de-la-Madeleine.
17
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
méridional est fournie. Nous avons effectué une recherche rigoureuse afin
d’adapter cette liste aux milieux humides qui se trouvent sur l’archipel madelinot.
Pour cela, nous nous sommes fortement inspirés de l’herbier électronique qui a
été réalisé dans la première phase du projet en 2005 et de diverses références
concernant
la botanique de l’archipel (Miquelon et Déraspe, 2005 (annexe
herbier), Fleurbec, 1977, 1983, 1985, 1987, K. Reid, G., 1967). Nous avons
également contacté d’autres partenaires du projet et instances du milieu,
lesquels nous estimions être familiers avec les milieux humides sur l’archipel4.
Suite à ces étapes, nous avons ainsi créé une liste contenant dix-huit (18)
plantes obligées des milieux humides aux Îles-de-la-Madeleine. La présence de
l’une ou de plusieurs de ces plantes sur un territoire détermine désormais de
façon incontestable que nous sommes en présence d’un milieu humide. Cette
liste facilitera assurément le travail de toute personne impliquée dans la gestion
et dans l’aménagement présent et futur du territoire, puisqu’elle permet d’éliminer
les doutes et les ambiguïtés.
Lorsque la présence d’un milieu humide a été déterminée, nous l’avons ensuite
classifié selon le type de milieu, soit l’un des cinq types existants, décrits cidessus. Dans un dernier temps, nous avons crée et appliqué un index de qualité
à chacun des milieux caractérisés (voir section 11.2 pour plus de détails)
6.3 Priorisation des sites
Les orthophotographies de 2001 à l’échelle 1:40 000, intégrées au logiciel
ArcGIS 9.2 d’ESRI, ont été utilisées comme cartes de référence pour l’ensemble
du travail. Grâce à la collaboration de nos partenaires, nous avons été en
mesure de tracer des itinéraires précis incluant des zones susceptibles de
contenir des milieux humides et de subir, éventuellement, des pressions d’origine
anthropique. Ces sites ont été ciblés en fonction de la localisation des demandes
de permis et des connaissances du terrain des partenaires. Cet effort de
4
Attention FragÎles, MPO, Parcs Canada.
18
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
collaboration, en plus de faciliter la planification du terrain, a aussi permis de
s’assurer que les résultats présentés à la fin de cette étude répondront aux
besoins spécifiques des gestionnaires du territoire.
6.3.1 Nomenclature des sites des fiches techniques
Nous avons conservé la même méthodologie en ce qui concerne la
nomenclature des sites. Nous avons poursuivis là où l’équipe de 2005 était
rendu. Certains milieux caractérisés en 2005 ont été revisités en 2008. Dans ce
cas, ils ont conservé la même nomenclature, mais figureront dans la liste des
milieux humides caractérisés en 2008.
Île
Abréviation
Numéro de sites
Cap-aux-Meules
CAM
74 à 110
Grande-Entrée
GRE
11 à 15
Grosse-Île
GRI
11 à 16
Havre-Aubert
HAB
43 à 83
Havre-aux-
HAM
34 à 71
Maisons
Pointe-aux-Loups PAL
9à9
Île d'Entrée
IDE
1 à 22
Total
156 *
* Comprend les milieux humides caractérisés en 2005, mais revisités en 2008
6.4 Contenu et utilisation des fiches
Afin d’assurer une continuité avec la première phase du projet, réalisée en 2005,
nous avons utilisé les mêmes fiches de terrain, que nous avons légèrement
modifiées pour faciliter notre travail (annexe 2). Ces modifications consistent en
l’intégration de boîtes et de cases pour que l’information soit plus lisible et la
suppression de la section « numéros de photographies aériennes », puisque
nous ne l’avons pas utilisé. Ainsi, les mêmes informations ont été recueillies
19
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
pour tous les milieux humides caractérisés en 2005 et en 2008. Contrairement à
la méthode privilégiée en 2005, nous avons préféré ne pas utiliser de carnet de
terrain. Nous avons plutôt imprimé les fiches d’inventaire et les fiches d’indice
sur du papier ordinaire et quelques copies sur du papier hydrofuge. Nous avons
utilisé un cartable à anneaux pouvant contenir les fiches d’inventaire, les fiches
d’indice, des feuilles vierges (en cas de notes supplémentaires) des annexes
(fiche des plantes à statut particulier, d’aide-mémoire de définitions) et les cartes
d’itinéraires. Ainsi, lorsque nous arrivions sur un site, toutes les informations à
noter se retrouvaient facilement dans un seul et même outil. Aussi, les fiches
étaient ainsi complétées sur le terrain, ce qui a permis de diminuer le temps de
traitement de données au bureau.
6.5 Sorties de terrain
Les sorties de terrain consistaient principalement à valider la présence de milieux
humides en fonction des critères établis précédemment, de les caractériser à
partir des fiches d’inventaire et de leur attribuer un indice de qualité. Toutes les
informations recueillies et présentées dans ce rapport sont le fruit des
observations que nous avons effectuées in situ. Avant de partir sur le terrain,
nous avons produit des cartes en format papier, par secteur, sur lesquelles
étaient localisés les milieux humides déjà délimités par des travaux précédents
(nous avons distingué par un code de couleur les sites non-caractérisés et ceux
caractérisés en 2005), les secteurs prioritaires ciblés par les partenaires et le
système hydrologique. Ces cartes nous ont servis de guides lorsque nous
arrivions sur un site. Dans plusieurs cas, nous avons retracé des milieux
humides qui ne figuraient pas sur les cartes. Dans ce cas, nous avons du tracer
les contours de ceux-ci. Deux (2) méthodes ont alors été utilisées : lorsque
l’accessibilité et la taille du milieu humide le permettaient, nous avons marché le
long du contour de celui-ci en enregistrant le trajet avec un appareil de
localisation géographique systématique
(GPS). Dans le cas où cette méthode
ne pouvait être effectuée, nous avons procédé par photo-interprétation, soit en
20
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
identifiant les limites du milieu humide à partir des orthophotographies
numérisées. Cet exercice nécessite une bonne expérience d’analyse de
photographies aérienne, afin de bien reconnaître les changements de végétation.
Ceux-ci sont reconnaissables par les changements de texture visibles sur les
photos. Des images traitées spécifiquement à des fins de démystifications des
différentes strates végétales auraient facilité le travail mais n’étaient pas
disponibles (infrarouge couleur).
Il est important de noter que les polygones représentant les milieux humides ont
été tracés par photo-interprétation, à partir des orthophotographies datant de
2001. Il est donc possible que les limites illustrées en cartographies présentent
une marge d’erreur. Celle-ci n’a pas été évaluée, mais est attribuable à
l’évolution du territoire depuis 2001 et aux erreurs possibles de photointerprétation. Il est donc important de mentionner que ces limites pourront être
modifiées, au besoin, suite à l’évaluation que les gestionnaires en auront fait.
Cependant, toute modification devra être en mesure d’être justifiée par des
données physiques observables et vérifiables par quiconque désirant le faire.
Lors de certaines sorties de terrain, nous avons eu l’occasion d’échanger avec
quelques propriétaires fonciers sur la nature de l’étude. Ces échanges ont été
très constructifs de part et d’autre et ont spontanément bonifié le volet de
sensibilisation inhérent au projet.
6.6 Inventaire floristique et réalisation de l’herbier
Suite aux discussions avec les partenaires et à l’analyse des commentaires émis
par ceux-ci, nous avons décidé de réviser l’importance accordée à l’aspect
« botanique » du projet. En 2005, un effort considérable a été mis dans
l’inventaire approfondi des plantes se trouvant dans chacun des milieux humides.
Un herbier électronique de 218 espèces a alors été créé. Bien que la méthode
utilisée fut d’identifier aléatoirement la flore que contenaient les milieux humides,
21
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
elle nécessitait toutefois de parcourir à pied le milieu humide, tant en longueur
qu’en largeur, afin que la majorité des espèces végétales du milieu soient
identifiée ou, à tout le moins, recensée. Nous avons choisi de ne pas poursuivre
dans cette voie, le but du travail étant davantage de créer un outil de gestion et
de localisation des milieux humides. Nous avons plutôt choisi d’identifier les
plantes selon leur ratio dans chaque milieu, une dizaine en moyenne par site, en
fonction, surtout, de l’indexe des plantes obligées mentionné précédemment.
Nous avons également vérifié la présence de plantes à statut particulier, puisque
cette information augmente considérablement la valeur écologique d’un site. Afin
d’être en mesure d’identifier les sites étant susceptibles d’abriter des espèces
floristiques ayant un statut particulier (les espèces fauniques à statut particulier
sont également prises en considération) (annexe 3), sans se baser uniquement
sur nos observations in situ, nous avons utilisé des données provenant
d’Attention FragÎles (Bouffard et Poirier, 2002) et du Ministère des Ressources
Naturelles et de la Faune Il s’agit d’une cartographie des espèces à statut
particulier recensé sur l’archipel madelinot, laquelle nous a permis de bonifier la
cartographie réalisée dans le cadre de ce projet-ci et de déterminer l’indice de
qualité des sites visités.
6.7 Détermination d’un indice de qualité
En 2005, le chargé du projet de caractérisation a attribué une cote générale à
chaque milieu humide qu’il a visité. Cette cote correspond à une évaluation
qualitative de l’intégrité du milieu, variant de 1 à 5. La cote 1 étant un site
exceptionnel et 5 étant un milieu dégradé. Cette attribution dépendait de la
diversité floristique observée lors de la visite, de la qualité du milieu entourant le
milieu humide, soit la présence de remblai, de canalisation, le passage de VHR
(VTT ou 4X4) ainsi que la qualité visuelle du site.
En 2008, toujours suite aux discussions avec les partenaires et à l’analyse des
commentaires émis par ceux-ci, nous avons conclu que ce système de cote
22
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
gagnerait à être révisée, afin de répondre plus adéquatement aux besoins de
gestion du territoire et de permettre aux résultats de bénéficier de l’aval officiel
d’instances telles le MDDEP. Après avoir effectué une recherche dans la
littérature concernant la gestion des milieux humides au Québec, nous nous
sommes inspirés d’un projet de la ville de Longueuil (Lacroix, G., 2004), ayant eu
lieu en 2004, intitulé « Inventaire des milieux humides et espèces menacées ou
vulnérable sur le territoire de la municipalité de Longueuil ». La méthode utilisée
par le groupe Alliance Environnement nous a semblé très pertinente par rapport
à nos travaux, principalement l’application d’un indice de qualité des milieux
humides, lequel permettait de catégoriser les milieux humides selon une échelle
d’importance écologique et sociale. L’avantage avec cet indice réside notamment
dans le fait qu’elle permet d’identifier des milieux qui pourront être plus
facilement « sacrifiés » pour favoriser la sauvegarde de ceux de plus grande
importance (superficie, bassin versant, intégrité écologique, etc.) pour le milieu.
Cet indice a été élaboré à partir d’une grille de pondération incluant six (6)
facteurs biophysiques :
o La superficie du milieu humide (en hectares);
o La présence d’eau (temporaire ou permanente);
o L’intégrité du milieu;
o La fragmentation (connectivité avec d’autres milieux humides);
o L’hétérogénéité (Strates et structure de la végétation)
o La présence d’espèces menacées ou vulnérables.
Il nous semblait, de plus, que l’utilisation d’un indice regroupant ces facteurs
représenterait une bonification à la cote d’intégrité utilisée en 2005, puisqu’il
permet de compiler et de communiquer de façon homogène les données sur les
milieux humides, de disposer d’un outil de communication efficace et
d’uniformiser en une seule unité de mesure (l’indice) des résultats indiqués en
différentes unités de mesure (les facteurs).
23
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Avant d’inclure définitivement l’indice à notre étude, nous l’avons présenté à
madame Solange Renaud, du MDDEP. Cette démarche visait l’approbation du
ministère, puisque celui-ci est responsable de la législation concernant les
milieux humides au Québec. L’indice a été approuvé par le MDDEP, qui nous a
mentionné qu’il représenterait un outil de gestion pratique et conforme aux
besoins des gestionnaires. En obtenant cette approbation, nous fournissons aux
utilisateurs de ce rapport et aux gestionnaires du territoire, une justification
d’utilisation des données provenant d’une source officielle et crédible.
Afin de déterminer l’indice de qualité, nous avons utilisé une fiche (annexe 4) que
nous apportions sur le terrain et que nous complétions à partir de nos
observations in situ. Au besoin, nous avons bonifié ces informations par des
orthophotographies, afin de bien identifier le réseau hydrographique et la
connectivité avec d’autres milieux humides.
Pour mieux comprendre l’utilisation que l’on peut faire des indices et être en
mesure de fournir une information vulgarisée aux propriétaires de terrain
comprenant un milieu humide, nous avons créé un outil pratique. Celui-ci
présente un portrait général des milieux humides qui correspondent à chacun
des indices (annexe 5). Les recommandations de gestion qui s’y rattachent sont
décrites dans une autre section du présent rapport (voir section 11 :
Recommandations)
Il est toutefois très important d’être conscient des limites de l’utilisation d’un
indice, car il ne peut nullement remplacer une analyse détaillée des données ni
servir d’instrument unique de gestion des milieux humides. Sa fonction consiste
surtout à présenter une vue d’ensemble de la qualité environnementale de ces
milieux sur l’archipel.
24
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
6.8 Cartographie
Une fois les fiches techniques compilées pour chaque milieu, les informations ont
été intégrées dans la couche d’information géographique MH2008 (annexe 6),
crée pour les besoins du projet actuel. Pour les intégrer, nous avons utilisé le
logiciel ArcGIS 9.2 d’ESRI. Chaque polygone créé a été associé à une table
d’attribut contenant les mêmes champs que celle des milieux caractérisés en
2005, à l’exception de l’ajout du champ « indice de qualité » et la suppression du
champ « cote générale ». La table d’attribut comporte sensiblement les mêmes
informations que celles contenues dans les fiches d’inventaires :
-identifian : nom du site attribué lors des visites terrain (ex : CAM63, PAL01…)
-date_de_vi : date de la visite de terrain (ex : 15 juillet 2008)
-type_de_m : type de milieu établi lors de la visite terrain en fonction de la
définition des milieux donnée en début de projet (marais, marécage, tourbière,
étang, pré humide)
-x_coord_1 : valeur en x, système MTM zone 4
-y_coord_1 : valeur en y, système MTM zone 4
-long_dms : longitude en degrés minutes secondes
-lat_dms : latitude en degrés minutes secondes
-hectares: superficie en hectares
-area: superficie en m2
-val_t: la valeur 1 indique qu’il y a eu une validation terrain
-sys_hydro: système hydrographique auquel appartient le milieu (riverain,
lacustre, marin, isolé).
-terre: appartenance publique ou privée des terres (terrains)
-lien_fiche: lien avec la fiche terrain en format pdf
(voir document
[utilisation_du_lien.doc])
-note: observation terrain en complément de l’indice, espèces à statut
-Indice_qual: cote qualitative sur une échelle de 1 à 4 : 1= faible, 2 = moyen, 3=
élevé, 4 = exceptionnel.
25
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
En utilisant le logiciel DNR Garmin version 5.3.2 du Minnesota Departement of
Natural Resources, nous avons été en mesure d’effectuer le transfert des
données GPS (Garmin 48) au logiciel ArcGIS 9.2 pour ensuite tracer le contour
des milieux humides.
6.9 Autres activités
Un volet important du projet consistait à sensibiliser le public madelinot à
l’importance des milieux humides et aux divers enjeux qui y sont liés. Puisque
notre travail sur le terrain n’impliquait pas nécessairement de rencontres avec les
citoyens, nous avons profité d’autres occasions pour communiquer de
l’information au public. Notre première intervention s’est déroulée dans le cadre
d’une activité de nettoyage de milieux sensibles, initiative du centre équestre
« La Crinière au Vent », suite à la semaine de l’équitation s’étant tenue en juin
2008. À cette occasion, le centre équestre a tenu une activité de douze (12)
heures d’équitation, ayant permis aux jeunes jockeys du centre d’amasser des
commandites dans le but de réaliser ultérieurement une activité à caractère
environnemental. La propriétaire du centre équestre a communiqué avec le
comité ZIP, afin de solliciter sa participation de par son expertise en la matière.
Ensemble, la propriétaire du centre et la direction du Comité ZIP ont élaboré
l’idée de nettoyer un secteur en périphérie du centre équestre, soit un milieu
humide et un boisé, ayant comme retombées un endroit où les jeunes jockeys
pourraient désormais s’aventurer de façon sécuritaire (boisé); une mise en valeur
d’un milieu sensible (humide) et une conscientisation accrue au sujet de ces
derniers parmi la clientèle du centre équestre. Cette activité de nettoyage et de
mise en valeur s’est déroulée le 31 août 2008, et une douzaine de jeunes
fréquentant le centre équestre y ont participé. En début d’activité, nous avons
présenté aux jeunes un petit « topo » sur les milieux humides, puis nous avons
offert au centre équestre une affiche présentant de l’information générale (faune,
flore, qualité de l’eau) en lien avec le type milieu humide adjacent à la ferme. À la
fin de l’activité, nous avons remis cette affiche attrayante, instructive et durable,
26
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
ayant la forme d’un napperon, à tous les participants. Cette intervention aura
permis de sensibiliser les jeunes et les propriétaires du site à l’importance de
conserver et de mettre en valeur le beau milieu humide qu’ils fréquentent
régulièrement. Assurément, suite à cet événement, les participants verront ce
milieu avec de nouveaux yeux.
Une invitation avait également été lancée aux médias de l’archipel (CFIM, RadioCanada, Le Radar) et ceux-ci se sont tous présentés à l’activité. Nous avons
donc profité de leur présence, et de la tribune importante (locale et régionale)
qu’ils représentent, pour communiquer de l’information au public. Nos
interventions ont ainsi été couvertes dans des bulletins régionaux sur la chaîne
de Radio-Canada et une entrevue complète sur notre projet a été diffusée à
plusieurs reprises sur les ondes de la radio communautaire.
La seconde intervention avec le public s’adressait plus spécifiquement aux
étudiants et consistait à présenter des conférences interactives. Tous les
étudiants de première secondaire ont été rencontrés dans le cadre du cours
Sciences et Technologie. Divisés en 6 (six) groupes, les 140 étudiants ont
assisté à une présentation d’une trentaine de minutes, portant sur les milieux
humides madelinots. Cette activité était suivie d’un jeu questionnaire, permettant
de vérifier leurs connaissances générales et d’effectuer un retour sur les notions
importantes abordées dans la présentation. Les présentations, qui s’intégraient
merveilleusement bien dans le cadre du cours se sont déroulées du 17 au 19
septembre 2008, à l’École Polyvalente des Îles. Une activité semblable a
également été présentée à 18 étudiants de niveau collégial, dans le cadre du
cours de biologie, au cégep de la Gaspésie et des Îles, campus des Îles, le 2
octobre 2008. Cette activité aura ainsi permis de rejoindre un nombre important
de jeunes madelinots et de les sensibiliser à l’importance qu’ont les milieux
humides sur l’intégrité du territoire madelinot, sur notre qualité de vie ainsi qu’
aux diverses actions environnementales ayant cours sur l’archipel.
27
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
La troisième intervention consistait à présenter des capsules radiophoniques, à
caractère convivial et informatif sur les milieux humides (voir annexe 6). Deux
scénarios ont été élaborés et mis en œuvre grâce à la collaboration de généreux
volontaires du milieu, petits et grands:
1. Une promenade intergénérationnelle dans un milieu humide, avec le grandpère, le père et le fils. Cette promenade est enrichie par le discours du jeune
enfant, qui communique ses connaissances sur l’importance des milieux
humides aux adultes qui l’accompagne.
2. Un souper, deux couples. L’un est originaire des Îles-de-la-Madeleine, l’autre
est un couple étranger qui désire s’établir aux Îles. Leur discussion porte sur les
différentes mesures que doit prendre une personne désirant construire une
maison sur un site abritant un milieu humide, et les procédures légales qu’elle
doit entamer d’abord.
Ces capsules ont été radiodiffusées quotidiennement sur les ondes de la radio
communautaire des Îles pendant une semaine (22-28 septembre 2008) à raison
de deux fois par jour. Elles ont bénéficié de l’implication de cinq bénévoles qui
ont généreusement prêté leur temps et leurs voix à l’exercice.
Finalement, notre dernière intervention publique a consisté à réaliser un Point de
presse, organisé de concert avec la municipalité des Îles-de-la-Madeleine (voir
annexe 8). Celui-ci avait pour but de rendre publique les résultats du projet. Ce
Point de presse a eu lieu le 25 septembre 2008, dans les anciens locaux d’Ad
Mare, au 195 chemin Boudreau à Cap aux Meules. Une douzaine de personnes
se sont déplacées pour y assister. Bien que les médias locaux n’ont pu assister à
l’événement, ceux ci-ont rapidement sollicité l’organisme afin d’effectuer des
entrevues avec les responsables du projet. Afin d’alimenter les journalistes pour
ces rencontres, la chargée de projet avait préalablement remis un résumé du
point de presse à ces derniers. Quelques jours plus tard, soit le 30 septembre
28
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
2008,
les
médias
locaux,
Diffusion
communautaire
des
Îles-CFIM
et
l’hebdomadaire le Radar, ont alors fait état du projet et des résultats à la
population locale. Ces deux médias étant présents sur la toile mondiale de
l’Internet, ces informations ont également pu être perçues par des milliers
d’internautes. La Municipalité des Îles devrait de plus faire mention des bienfaits
du nouvel outil qui a été réalisés réalisé pour leur travail dans la prochaine
édition du bulletin d’information municipale
9.0 Résultats
En 2008, nous avons été en mesure de caractériser 151 nouveaux milieux
humides. De plus, nous avons revisité cinq (5) milieux humides qui avaient été
caractérisés en 2005, mais qui nous ont semblé nécessiter quelques Mises à jour
(superficie cartographiés, type de milieu, etc.). Les sites qui ont été revisités sont
CAM01, HAB21, HAM15-15B, et HAM28-28B. Au total, c’est donc 156 sites qui
ont été visités. De ces sites, trois (3) seulement sont situés sur des terres
publiques, les autres sont des terres privées. En termes de superficie, nous
avons couvert 550,2 hectares.
Le cumulatif du travail effectué en 2005 et celui effectué en 2008 représente un
portrait fort intéressant de milieux humides que l’on retrouve sur l’archipel
madelinot (principalement, rappelons-le, dans les secteurs situés à l’intérieur des
terres habitées). Au total, la base de données contient l’information concernant
335 milieux humides, pour une superficie totale de 999,6 hectares.
9.1 Résultats selon le type de milieu
La majorité des milieux répertoriés a été de type pré humide. Ce résultat est
semblable à ce que l’on s’attendait, puisque ce sont ces types de milieux qui sont
les plus propices à se trouver dans des zones de développement urbain. En
effet, ils sont souvent d’anciens sites de pâturage, des terrains plats et défrichés.
Ces caractéristiques les rendent attrayants pour la construction de domiciles. De
29
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
plus, les plantes typiques des milieux humides que l’on y trouve sont souvent
moins bien connues du public, ce qui fait que les gens qui les possèdent ou qui
désirent les acheter ignorent en grande partie qu’il s’agit en fait bel et bien d’un
milieu humide. En seconde position, les marais d’eau douce sont ceux qui ont
été les plus recensés. Dans ce cas, aussi, le résultat était celui attendu. Les
marais d’eau douce, lorsqu’ils sont isolés, sont souvent associés à des
interventions anthropiques, tels des fossés le long des routes (MDDEP, 2006), ce
qui expliquerait, en partie, leur présence plus marquée dans les zones que nous
avons visités. La figure suivante illustre, en pourcentage, les résultats obtenus en
fonction de types de milieux humides recensés:
Types de milieux humides, 2008
N= 156
4%
6%
1%
35%
48%
2%
Étang
Marais salés
Marais d'eau douce
Marais saumâtre
Marécage
Pré humide
Tourbière
4%
Types de milieux humides (2005-2008)
N= 335
5%
7%
2%
41%
Étang
Marais salés
Marais d'eau douce
36%
Marais saumâtre
Marécage
Pré humide
Tourbière
3% 6%
30
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Afin de bien visualiser ces résultats, une cartographie contenant la répartition des
divers types de milieux sur l’ensemble de l’archipel a été créée (voir carte 8,
section 15).
9.1 Résultats selon le type de système hydrographique
En ce qui concerne les réseaux hydrographiques, les résultats sont tout aussi
fidèles à nos attentes. Les milieux humides que nous avons caractérisé sont
principalement isolés ou riverains (91 % des sites visités en 2008). Ce résultat
était attendu, puisque nous avons concentré nos efforts sur les milieux situés à
l’intérieur des terres. Les milieux lacustres représentent les étangs et les lacs.
Aux Îles-de-la-Madeleine, c’est connu, ces types de milieux sont rares, ce qui
explique le faible résultat (4%). En ce qui concerne les milieux marins, les
objectifs de l’étude nous éloignant du littoral, représentent seulement 5% de nos
résultats. Par contre, il est important de noter que ce nombre est loin de refléter
la réalité de la totalité du territoire madelinot. L’on sait notamment que les marais
côtiers sont très abondants aux Îles-de-la-Madeleine. Toutefois, étant donné que
les constructions doivent s’effectuer au moins 10 (cent) pieds de la côte ces
secteurs n’ont pas été inclus dans la présente étude. D’ailleurs, en 2005,
davantage de milieux humides situés le long du littoral ont été visités, ce qui
explique qu’au total 22% des milieux humides caractérisés sont marins.
Types de systèmes hydrographies, 2008
N= 156
Isolé
45%
46%
Lacustre
Marin
Riverain
5%
4%
31
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Types de systèmes hydrographies (2005-2008)
N= 335
34%
Isolé
39%
Lacustre
Marin
Riverain
5%
22%
9.2 Résultats selon l’indice de qualité
Plus de la moitié (55% pour 2008, 68% au total) des milieux humides visités en
2008 sont des sites pour lesquels nous recommandons un indice de « 3 » ou
plus, soit un statut de « conservation ». Ce résultat reflète bien la richesse des
milieux humides sur l’archipel et souligne une nécessité de mieux connaître le
territoire pour en assurer une meilleure gestion. De plus, une importante part
(38% en 2008, 28% au total) des sites visités se sont vu attribuer un indice de
« 2 », ce qui signifie que l’on doit accorder une attention particulière à toute
demande visant de les modifier. Finalement, toujours selon l’indice, seulement
7% des milieux humides caractérisés en 2008 sont des sites qui pourraient,
éventuellement, être sacrifiés à des fins de construction. Au total, ce n’est que
4% des milieux humides caractérisés à ce jour qui entrent dans cette catégorie.
32
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Indice de qualité, 2008
N= 156
2% 7%
Indice 1
Indice 2
38%
53%
Indice 3
Indice 4
Indice de qualité (2005-2008)
N= 335
6% 4%
28%
Indice
Indice
Indice
Indice
1
2
3
4
62%
9.3 Résultats par secteur
9.3.1 Secteur de Havre Aubert (voir carte 1, section 15)
Le secteur de Havre Aubert est celui situé le plus à l’Ouest des Îles-de-laMadeleine. Du point de vue géomorphologique, cette île est constituée de zones
littorales basses, à l’Est et au Nord (flèche littorale du Sandy Hook, marais côtier
du Bassin et sillons de la lagune du Havre aux Basques), de falaises rocheuses
33
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
des côté sud et ouest et, au centre, d’un secteur de plus haute altitude,
communément appelé « la Montagne ». Les milieux humides de ce secteur sont
concentrés principalement dans les zones basses, ce qui correspond également
aux secteurs les plus habités. Au total, en 2005 et en 2008, 83 milieux humides
ont été caractérisés sur cette île.
L’île de Havre Aubert est celle où le plus grand nombre de milieux humides a été
classé dans l’indice « 4 ». En effet, l’on retrouve plusieurs espèces à statut
particulier sur cette île (Aster laurentianus, Corema conradii, Gaylussacia
dumosa var. bigeloviana, Hudsonia tomentosa, Triglochin gaspense, Bidens
heterodoxa, Ammodramus nelsoni). La plupart des milieux caractérisés sont des
prés humides riverains, toutefois nous estimons important de mentionner la
présence d’une tourbière tout à fait exceptionnelle en raison de sa grande
diversité écologique (HAB59).
Le secteur de Havre Aubert est très populaire auprès des visiteurs pendant la
saison estivale, ce qui augmente significativement les pressions exercées sur
ses milieux naturels. De plus, il s’agit de l’un des secteurs où le développement
domiciliaire augmente de façon importante depuis quelques années, ce qui
représente un élément qui gagnerait à être d’avantage pris en considération par
les gestionnaires du milieu dans le cadre de la préservation de ce dernier. Avant
d’autoriser une intervention menant à la modification du territoire, une attention
particulière devrait être apportée aux milieux humides, afin de préserver ces
milieux uniques et indispensables à l’équilibre écologique5 des Îles-de-laMadeleine.
5
Apports à la nappe phréatique, source d’alimentation pour plusieurs espèces fauniques (sauvagine,
mammifères, batraciens, chauve-souris, insectes), milieux riches en terme de botanique.
34
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
9.3.2 Secteur de Cap aux Meules (voir carte 2, section 15)
Le secteur de Cap aux Meules est celui que l’on nomme souvent « l’île
centrale ». Il regroupe les anciennes municipalités de Cap aux Meules, l’Étang
du Nord et Fatima. Il s’agit de l’île la plus habitée de l’archipel, avec ses 7289
habitants (site Internet des Îles-de-la-Madeleine, 2008).
Du point de vue géomorphologique, le secteur de Cap-aux-Meules est constitué
principalement de falaises rocheuses (côtés Nord, Ouest et Sud-est) et de zones
basses, adjacentes à la lagune de Havre aux maisons, dans le secteur nord-est
et à la lagune du Havre aux Basques, au sud-ouest de l’île. Le système
hydrographique de l’île est très étendu, ce qui explique la présence de plusieurs
milieux humides. Au total, 115 milieux humides ont été caractérisés, jusqu’à
maintenant, dans ce secteur. On sait que le développement urbain a modifié
considérablement le paysage de l’île, mais il reste encore de très beaux milieux
humides, ayant une valeur écologique très importante. Mentionnons ici toute
l’importance de ces milieux, pour la régénération de la nappe phréatique, laquelle
alimente le système d’aqueduc municipal, duquel la presque totalité des
habitants de cette île puisent leur eau potable.
Les prés humides et les marais d’eau douce dominent comme types de milieux
humides présents dans ce secteur. Plusieurs de ces milieux sont situés à
proximité d’habitations et il serait très intéressant, dans le cadre d’un projet
ultérieur, d’en évaluer la qualité physico-chimique afin de mesurer l’impact des
installations anthropiques sur la qualité des milieux humides adjacents.
On retrouve également quelques milieux humides ayant été classés dans l’indice
« 4 », dans le secteur de Cap-aux-Meules. On retrouve dans ces milieux les
espèces suivantes : Aster laurentianus, Triglochin gaspense, Bidens heterodoxa,
Ammodramus nelsoni, Charadrius melodus, Asio flammeus).
35
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
9.3.3 Secteur de l’Île d’Entrée (voir carte 3, section 15)
L’île d’entrée est la seule île habitée de l’archipel madelinot à ne pas être reliée
aux autres par un système de tombolos. Cette petite île rocheuse abrite une
communauté anglophone de 178 personnes (site Internet des Îles-de-laMadeleine, 2008).
Du point de vue géomorphologique, l’île d’Entrée se distingue par son relief
accidenté, formé de vallées à fond plat et de collines, de hautes falaises de grès
et de roches volcaniques. Son système hydrographique semble plus complexe
que sur les autres secteurs de l’archipel. En effet, selon les observations qui ont
été faites sur le terrain
dans le cadre du présent projet, il y a un nombre
considérable de milieux humides sur l’île d’Entrée et leur alimentation en eau
semble provenir surtout de résurgences des réseaux karstiques et des
précipitations. Il y a peu de cours d’eau permanents qui alimentent les milieux
humides. Selon nous, c’est donc la nappe phréatique qui s’écoule des collines
(résurgences) et qui alimentent ainsi les vallées et les zones basses.
En 2008, deux (2) jours ont été accordés à la caractérisation des milieux
humides de l’Île d’Entrée, ce qui a permis de localiser vingt-deux (22) milieux sur
l’île. Cependant, il aurait fallu un peu plus de temps pour en faire une
caractérisation exhaustive. Dans le cadre d’un projet ultérieur, deux autres
journées devraient être consacrées à ce secteur afin de s’assurer de couvrir le
territoire dans sa totalité. Cet effort, outre constituer un pas naturel étant donné
que l’île fait partie intégrante des îles habitées de l’archipel madelinot,
bénéficierait également la population de l’île d’Entrée dans le cadre de ses
démarches visant l’élaboration d’un centre d’interprétation afin de mieux accueillir
les visiteurs en saison estivale.
Les milieux humides de l’Île d’Entrée sont exclusivement des prés humides ou
des marais d’eau douce. Aucun de ces milieux ne s’est vu attribuer l’indice de
« 4 » puisque aucune espèce à statut particulier n’y a été recensée. Cependant,
36
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
plus de la moitié (59%) de ces milieux ont été classés dans l’indice « 3 », pour
lesquels, tel que mentionné dans la description des indices (voir section 11.2),
nous recommandons la conservation.
9.3.4 Secteur de Havre aux maisons (voir carte 4, section 15)
Le secteur de Havre aux Maisons couvre un îlot rocheux, sur lequel la plupart
des habitations est située, et le secteur des sillons, qui sont d’anciennes plages
soulevées, vestiges de niveaux marins plus élevés. Ces milieux sont
principalement tourbeux et l’on y retrouve une grande variété d’espèces
floristiques et d’habitats fauniques.
L’îlot rocheux de ce secteur se divise en deux zones bien définies. Le secteur
situé plus au Nord jusque vers l’Ouest, est constitué de zones basses,
adjacentes à la lagune de Havre aux Maisons. De l’autre côté, soit de l’Est vers
le Sud, on retrouve des falaises rocheuses. À certains endroits, ces falaises
peuvent atteindre plus de 100 mètres de hauteur (les buttes pelées en sont un
exemple).
Les sillons n’ont pas fait parti de l’étude de caractérisation, puisqu’ils sont situés
dans un secteur bénéficiant déjà d’un statut de conservation.
Au total, 70 milieux humides ont été caractérisés sur l’île de Havre aux Maisons,
principalement dans les secteurs de la Pointe-Basse et de la Petite Baie. Ces
secteurs sont les endroits où l’on retrouve le plus de milieux humides sur l’île de
Havre aux maisons, mais qui sont également les plus sollicités pour les
demandes de construction. On retrouve tous les types de milieux humides dans
ce secteur, et trois (3) d’entre eux se sont fait attribuer un indice de quatre (4).
On y retrouve les espèces suivantes : Halenia deflexa subsp. Brentoniana,
Podiceps auritus, Corema conradii,Asio flammeus.
37
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
9.3.5 Secteur de Pointe aux Loups (voir carte 5, section 15)
Le secteur de Pointe-aux-Loups comprend le petit îlot rocheux sur lequel le
village est fondé, ainsi que le secteur de la lagune de Grande Entrée compris
entre le pont du Détroit et la Mine de sel. Au total, neuf (9) milieux humides y ont
été caractérisés. De ces milieux, huit (8) ont été classés dans l’indice de « 3 » et
le quatrième s’est vu attribuer l’indice de « 2 ». La plupart de ces milieux sont des
sites bien conservés, hormis la présence de passages de VTT. On y retrouve
des prés humides, des marais (saumâtres et d’eau douce) et un étang.
Le secteur de Pointe-aux-Loups est moins soumis aux pressions anthropiques
liées aux activités touristiques et à l’essor domiciliaire. Cependant, il n’en
demeure pas moins important de s’assurer de conserver les richesses
écologiques que l’on y retrouve, dont les milieux humides.
9.3.6 Secteur de Grosse-Île- Old Harry (voir carte 6, section 15)
Le secteur de Grosse-Île s’étend de la mine de sel au secteur de Old Harry. Il est
principalement constitué de zones basses, à l’exception de quelques secteurs où
l’on retrouve des falaises rocheuses (Rocky Mountain). Le secteur de Grosse-Île
est celui où l’on retrouve le plus grand nombre de marais salés et saumâtres sur
l’archipel, adjacents à un réseau impressionnant de lagunes, de baies et de
barachois. Grosse-Île bénéficie d’un statut de conservation pour une très grande
partie de son territoire publics, laquelle fait partie du refuge faunique de la Pointede-l’Est. Étant donné ce statut de conservation déjà existant, nous n’avons pas
caractérisé ces milieux.
Au total, seize (16) milieux humides ont été visités dans ce secteur. La moitié
d’entre eux a été classé dans l’indice « 3 ». Ce sont des marais saumâtres ou
salés, des prés humides, des tourbières et un étang qui bénéficient, pour la
plupart, d’un très bon état de conservation. De plus, ils sont visités par une très
grande variété de sauvagine. Le quart des milieux humides de ce secteur a été
38
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
classé dans l’indice « 4 », puisque l’on y retrouve les espèces à statut particulier
suivantes : Triglochin gaspense, Corema conradii et Podiceps auritus.
9.3.7 Secteur de Grande Entrée (voir carte 7, section 15)
Le secteur de Grande-Entrée est le secteur le plus à l’Est des Îles. Du point de
vue géomorphologique, le secteur est un îlot rocheux, à basses falaises de grès
rouge, sur presque la totalité de sa superficie. Le secteur sud-est se distingue
par la présence du bassin aux Huîtres et la flèche littorale du secteur Bassin-Est.
L’intégrité naturelle est maintenue dans une bonne portion de cette île,
principalement par l’absence de domicile dans une bonne portion de l’île, ce qui
en fait l’un des sites les plus agréables à visiter pour les amants de la nature.
Au total, quinze (15) milieux humides ont été caractérisés dans ce secteur. La
majorité de ces milieux est constituée de marais salés, d’eau douce ou
saumâtres. De ces milieux, 74% ont été classés dans l’indice de « 3 ». Il s’agit
de milieux riches et assez bien conservés. D’ailleurs, deux marais saumâtres
bordant le bassin aux Huîtres ont été classés dans l’indice de « 4 », puisque l’on
y retrouve deux espèces à statut particulier : Aster laurentianus et Bidens
heterodoxa.
10.0 Limites et contraintes du projet
En 2005, les responsables du projet de cartographie des milieux humides
madelinots avaient noté deux principales contraintes à leur travail : l’identification
de certaines plantes et la réticence de quelques propriétaires. Dans notre cas,
comme nous avons choisi de diminuer l’ampleur des efforts attribués à
l’identification des plantes, cet élément s’est révélé très peu contraignant. Quant
aux propriétaires, les quelques-uns que nous avons rencontrés se sont montrés
courtois et ouverts à ce que nous visitions leur terrain. Dans certains cas, ils se
sont même montrés très intéressés par notre projet, comprenant très bien la
nécessité de mieux connaître le milieu madelinot pour mieux le gérer. Suite à
39
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
l’expérience de l’équipe de 2005, nous nous sommes toutefois assurés de
bénéficier de l’appui officiel de la part des autorités municipales, advenant le cas
où un propriétaire nous aurait interdit l’accès à son terrain. À cet effet, nous
avons préalablement conçu, de par avec les autorités municipales un cocarde
explicatif mentionnant l’approbation municipale pour la visite de tout terrain sur
son territoire.
Pour notre part, les deux facteurs limitant à notre étude ont été les conditions
météorologiques et la durée limitée du projet.
10.1 Conditions météorologiques
Comme dans tous les projets nécessitant des interventions sur le terrain, les
conditions météorologiques ont été un facteur contraignant du projet. Le mois de
juillet a été un mois clément en termes de température, toutefois les
précipitations ont été si faibles que la majorité des milieux humides se sont
asséchés pendant cette période. Il a alors fallu redoubler de vigilance dans nos
observations et nos interprétations. Le mois d’août, au contraire, a été très
pluvieux. Des pluies diluviennes se sont abattues occasionnellement sur les Îles,
ce qui a freiné quelque peu notre rythme de travail. Heureusement, nous avons
su profiter des journées de pluie pour favoriser l’avancement de l’aspect
cartographique et de la rentrée de données. Cette avance bureautique a
d’ailleurs contribuée à ce que nous puissions ajouter deux semaines de terrain
supplémentaires à ce qui avait été prévu au calendrier de départ.
10.2 Temps alloué au projet
Le temps alloué au projet (14 semaines), bien que suffisant pour localiser et
caractériser un certain nombre de milieux humides, a toutefois été une limite
avec laquelle nous avons du conjuguer tout au long du projet. En effet, plus nous
avancions vers l’échéance, plus la pertinence de poursuivre le projet sur une plus
longue échelle nous semblait évidente. Les besoins en ce qui concerne la
40
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
localisation, la caractérisation, la sensibilisation et la mise en valeur des milieux
humides des Îles-de-la-Madeleine sont encore très nombreux. Une étude à plus
long terme permettrait de connaître tous les milieux humides de l’archipel. Malgré
tous nos efforts pour maximiser notre rendement et notre cadence sur le terrain,
il reste encore un nombre certain de milieux humides qui ne sont pas officialisés
sur l’archipel. Dans le but d’assurer une saine gestion future du territoire, une
phase supplémentaire du projet permettrait de remédier aux lacunes restantes.
La Municipalité des Îles devrait alors inévitablement être partie prenante afin de
pouvoir concrétiser le tout dans un avenir rapproché. Telle lacune devrait être
rapidement corrigée afin de favoriser une saine gestion du territoire et, par le fait
même, assurer la conservation des milieux humides les plus importants pour le
milieu.
11.0 Recommandations
11.1 Recommandations pour les projets futurs
L’expérience acquise au cours de cette deuxième phase de caractérisation des
milieux humides des Îles-de-la-Madeleine nous permet d’émettre quelques
recommandations, dans l’éventualité où le projet connaîtrait une troisième phase.
Selon nous, il serait très important que le projet puisse bénéficier d’une troisième
et dernière phase, permettant de couvrir la totalité du territoire madelinot.
Toujours dans la même éventualité, nous suggérons fortement de poursuivre le
projet selon la même méthodologie que celle utilisée en 2008. Celle-ci a comme
principaux avantages sa facilité d’utilisation (quiconque ayant une formation en
milieux naturels est en mesure de l’utiliser), sa validation par les autorités
concernées par la gestion du territoire et, de plus, elle répond aux besoins
exprimés par les partenaires.
41
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
11.2 Recommandations pour l’application des indices de qualité
L’indice de qualité qui a été intégré au projet a pour but ultime de faciliter et
d’uniformiser la gestion des sites où l’on retrouve un milieu humide. Il devrait
permettre aux gestionnaires et aux propriétaires d’arriver à certains compromis,
tout en s’assurant de sauvegarder les milieux ayant une valeur plus importante
pour l’archipel madelinot et ses citoyens.
L’application et l’utilisation adéquate de l’indice de qualité dépendent avant tout
de l’interprétation que l’on en fait, puisqu’il s’agit d’un indice basé sur des
observations et des critères qualitatifs. Nous avons donc tracé un portrait général
de chacun de ces indices, afin de bien comprendre ce qu’ils signifient. Ce portrait
a été établi en fonction des résultats obtenus sur les fiches d’indices, qui ont été
comptabilisées et analysées une à une. De plus, nous avons greffé des
recommandations
pour
chacun
des
indices,
qui
pourront
en
faciliter
l’interprétation et justifier les prises de décision.
INDICE 1 : Milieux humides classés « Faibles »
Description : Le milieu humide classé « 1 » est, généralement, un milieu ayant
une relativement faible valeur écologique. Il ne comprend aucune espèce à statut
particulier et la végétation y est très peu variée. Dans la plupart des cas, l’eau y
est présente de façon temporaire, au printemps ou lors de crues exceptionnelles,
mais ne permet pas l’établissement d’espèces floristiques ou fauniques variées.
Il s’agit souvent de très petits milieux humides, isolés et déjà altérés par des
activités d’ordre anthropique.
Recommandations : Les milieux humides classés dans cette catégorie sont
ceux qui pourraient éventuellement, si justifié et opportun, être parmi les
premiers sites « sacrifiés » à des fins de modifications, d’altération ou de
destruction dans une optique de développement durable du territoire. Les
autorités concernées devraient néanmoins s’assurer de prendre une décision
éclairée après avoir analysé une demande plus en profondeur.
42
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
INDICE 2 : Milieux humides classés « Moyens »
Description : Le milieu humide classé « 2 » est, généralement, un milieu humide
dont la valeur écologique est de meilleure qualité que celui des milieux humides
classés « 1 ». Dans la plupart des cas, la différence se situe dans la variété
végétale, qui y est plus hétérogène. Ces milieux sont souvent moins soumis aux
activités humaines. Souvent, l’eau y est présente sur une plus longue période, ce
qui permet l’établissement d’une faune plus spécifique (grenouilles, par exemple)
et leur apport à la nappe phréatique est possiblement plus important.
Recommandations : Bien que ces sites ne représentent pas des milieux
immensément riches, il est toutefois nécessaire de bien analyser l’impact
qu’aurait leur modification ou leur altération sur les milieux adjacents. Nous
recommandons ainsi aux gestionnaires de se rendre, en tout temps, sur les lieux
avant d’émettre un permis, afin d’être en mesure de vérifier le système
hydrologique qui si trouve. Cet aspect est important dans la mesure où la
connexion d’un milieu humide avec d’autres milieux humides est, en soit, un seul
et même écosystème et l’altération d’une partie de celui-ci pourrait avoir de
graves conséquences sur la « santé » des autres. Dans le cas d’un milieu isolé6,
il pourrait être envisageable de le « sacrifier » éventuellement, si jugé opportun
après analyse
INDICE 3 : Milieux humides classés « Élevés »
Description : Un milieu humide ainsi classé est un milieu très riche, où l’eau est
présente, souvent de manière permanente et libre, ce qui assure un bon
drainage et oxygénation du milieu. Les espèces végétales y sont également
relativement variées. Ces milieux sont souvent très peu altérés par les activités
humaines. Ils sont plus souvent de grandes superficies par rapport aux milieux
de niveau « 2 ». Il s’agit de milieux ayant une très grande valeur pour les
patrimoines écologique et social des Îles-de-la-Madeleine.
6
Isolé : Milieu qui n’est pas relié à un cours d’eau, à un autre milieu humide, à un lac ou à la mer.
43
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Recommandations : Nous
recommandons
aux
gestionnaires
et
aux
propriétaires de conserver ces milieux dans leur intégralité. Ces milieux devraient
être protégés et/ou soumis à des réglementations très strictes afin d’éviter en
autant que possible leur perturbation ou leur disparition.
INDICE 4 : Milieux humides classés « Supérieurs »
Description : Le milieu humide classé « 4 » est un milieu qui se retrouve
désormais plus rarement sur les terres privées de l’archipel madelinot. La plupart
de ces terres, aux Îles, bénéficient déjà d’un statut de conservation (Les Sillons
et le refuge faunique de la Pointe de l’Est en sont de bons exemples). Toutefois,
quelques uns des sites visités sur les terres privées ont été classés ainsi. Ces
sites ont reçu la plus haute classe par le fait qu’ils abritent une ou plusieurs
espèces, fauniques et/ou floristiques, à statut particulier. Ce sont des milieux très
riches, diversifiés, rares et exceptionnels. Ils sont évidement très importants pour
l’archipel, parce qu’ils contribuent largement et font partie intégrante de notre
richesse naturelle.
Recommandations : Ces milieux ne devraient, en aucun cas, être modifiés ou
altérés. Nous recommandons une interdiction formelle d’émettre un permis de
construction sur l’ensemble de ces sites.
12.0 Conclusion
L’expérience acquise au cours du projet nous permet aujourd’hui de mieux
concevoir l’importante superficie que couvrent les milieux humides sur le territoire
madelinot et de soulever l’aussi importante lacune en ce qui concerne les
moyens de compléter la précieuse cartographie réalisée dans le cadre de ce
projet. De plus, force est de constater que le territoire madelinot représente une
belle mosaïque de milieux humides très diversifiée. Ces milieux, encore mal
connus, font partie non seulement de la richesse naturelle des Îles-de-laMadeleine, mais tiennent également un rôle déterminant pour la survie de la
44
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
population sur l’archipel, entre autres de par leur contribution au maintien de la
nappe phréatique.
Notre objectif ultime était de mieux connaître les milieux humides de l’archipel
madelinot pour être en mesure de fournir des informations pertinentes ayant
comme
aboutissement
une
meilleure
gestion
du
territoire.
De
façon
concomitante, nous voulions effectuer une campagne de sensibilisation dont les
retombées engendreraient moins de résistance face aux mesures émises par les
instances décisionnelles en faveur de la sauvegarde de ces milieux. Jusqu’à
maintenant, trop de milieux humides ont été altérés ou détruits sur l’archipel et
cette situation est clairement attribuable au manque de connaissances générales
sur les composantes méconnues du territoire, tant de la part de la population que
des
gestionnaires..
Jadis
systématiquement
classés
comme
des
sites
indésirables, les milieux humides devront désormais même faire l’objet d’une
attention toute particulière.
Les véritables collaborations et l’intérêt de nos partenaires tout au long de notre
étude est la principale motivation qui nous permet d’affirmer que les milieux
humides des Îles feront désormais partie des préoccupations environnementales
prioritaires en ce qui concerne le développement du territoire madelinot. La
volonté d’agir en concertation avec nos partenaires, et les efforts menés à cette
fin, ont permis l’élaboration d’une méthodologie adaptée au milieu et l’intégration
d’un outil facile d’utilisation, basé principalement sur la législation du MDDEP.
Nous sommes, aujourd’hui, en mesure de faire mention de l’importance capitale
d’uniformiser le processus de gestion du territoire et proposons à cette fin
l’utilisation de notre outil qui représente, selon nous, une base à la fois
nécessaire pour un développement harmonieux et durable du territoire et un
moyens de standardiser les décisions locales dans la matière de milieux
humides.
45
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
De plus, le partage de l’information via les médias locaux et régionaux tout au
long du projet et les diverses activités de sensibilisation que nous avons menées,
nous auront permis de rejoindre un grand nombre de citoyens, tous concernés
de près ou de loin, par la gestion et la mise en valeur des milieux humides.
Les différents gains dont les madelinots bénéficieront par le fait d’être mieux
informés en ce qui concerne les milieux humides sont nombreux, mais jusqu’à ce
qu’une meilleure compréhension ne soit présente à l’esprit des citoyens au sujet
de l’importance sociale, environnementale et économique de ces milieux pour le
présent et pour le futur, il est possible que quelques uns s’opposent à
l’application d’une réglementation plus stricte. C’est, bien sûr, ce qui motive notre
suggestion de poursuivre les efforts de sensibilisation et de recherches
concernant les milieux humides aux Îles-de-la-Madeleine. Les actions concertées
devraient permettre un développement harmonieux du territoire madelinot, tout
en respectant son environnement et sa biodiversité, aujourd’hui et pour les
générations à venir.
46
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
13.0 Références bibliographiques
BOUFFARD, Vicky, POIRIER, Pascal, Plan de conservation des habitats
d’espèces en péril aux Îles-de-la-Madeleine, Rapport préparé par Attention
FragÎles, Îles-de-la-Madeleine, mars 2002, 105 pages.
FLEURBEC, Groupe, Plantes sauvages des villes et des champs, Éditions
Fleurbec, Québec, 1977, 273 pages.
FLEURBEC, Groupe, Plantes sauvages des villes, des champs et en bordure
des chemins, Éditions Fleurbec, Québec, 1983, 208 pages.
FLEURBEC, Groupe, Plantes sauvages du bord de la mer, Éditions Fleurbec,
Québec, 1985, 286 pages.
FLEURBEC, Groupe, Plantes sauvages des lacs, rivières et tourbières, Éditions
Fleurbec, Québec, 1987, 399 pages.
K. REID, George, La vie de l’étang, Éditions Marcel Broquet, Québec, 1967, 159
pages.
LACROIX, Gaston, Inventaire des milieux humides et des espèces menacées ou
vulnérables sur le territoire de la municipalité de Longueuil, Alliance
Environnement, rapport présenté à la ville de Longueuil, septembre 2004, 34
pages.
MINISTÈRE du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs,
Québec, Identification et délimitation des écosystèmes aquatiques, humides et
riverains, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, mise à jour en
novembre 2006. 10 p. + annexes
47
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
MINISTÈRE du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs,
Québec, Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables,
Note explicative sur la ligne naturelle des hautes eaux : la méthode botanique
experte, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008. 8 p. + annexes
MIQUELON, Guillaume, DERASPE, Véronique, Cartographie des milieux
humides des Îles-de-la-Madeleine, présenté à Interactions communautaires par
le Comité ZIP des Îles-de-la-Madeleine, novembre 2005, 77 pages.
Sites Internet :
Canard illimités Canada
http://www.ducks.ca/fr/index.html
Site officiel des Îles-de-la-Madeleine
http://www.ilesdelamadeleine.com/economie/htm/population.htm
Ministère du Développement Durable et des Parcs, 2008
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rives/milieuxhumides.htm
Société de conservation des milieux humides du Québec
http://www.scmhq.ca/
48
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
14.0 Annexes
Annexe 1 : Plantes obligées des milieux humides des Îles de la Madeleine
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 2 : Fiches d’inventaires
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 3 : Liste des espèces fauniques et floristiques à statut particulier
des Îles-de-la-Madeleine
OISEAUX À STATUT PARTICULIER :
-
Le Pluvier siffleur (Charadrius melodus)
-
La Sterne de Dougall (Sterna Dougallii)
-
Le Grèbe esclavon (Podiceps auritus)
-
Le Hibou des marais (Asio flammeus)
-
Le Bruant de Nelson (Ammodramus nelsoni)
PLANTES À STATUT PARTICULIER (EN PÉRIL OU VULNÉRABLE) :
-
L’Aster du Saint-Laurent (Aster laurentianus)
-
Le Corème de Conrad (Corema conradii)
-
Le Gaylussaquier nain variété de Bigelow (Gaylussacia dumosa var.
bigeloviana)
-
L’Hudsonie tomenteuse (Hudsonia tomentosa)
-
Le Troscart de la Gaspésie (Triglochin gaspense)
-
Le Bident différent (Bidens heterodoxa)
-
L’Halénie défléchie, sous espèce de Brenton (Halenia deflexa subsp.
Brentoniana)
-
La Dryoptère fougère-mâle (Dryopteris filix-mas)
-
L’Utriculaire à scapes géminés (Utricularia geminiscapa)
55
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 4 : Fiche indice de qualité
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 5 : Description des indices
Indice de qualité des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine
Facteurs
Pointage
Détermination du pointage
INDICES
1.
2.
3.
Superficie
Eau
Intégrité du
milieu adjacent
2 à 10
points
2 à 10
points
0 à 10
points
4.
Hétérogénéité
du milieu
5.
Présence
d’espèces
Menacées ou
vulnérables
0 à 40
points
Fragmentation
des
habitats
5 à 20
points
6.
2 à 10
points
Calculée à partir du logiciel ArcGIS (Taille des Polygones)
Présence d’un ruisseau ou d’un étang= présence
permanente d’eau libre
Présence d’un ruisseau ou étang asséché = présence
temporaire d’eau libre
Eau présente dans la végétation= présence permanente d’eau
non-libre
Pas d’eau: Présence temporaire d’eau non-libre
Déterminé à partir des observations sur le terrain
Attention:
Les milieux humide bordant une route, mais n’étant
pas adjacents à une résidence, commerce ou autre
installation d’origine anthropique ont été classés « naturels »
Déterminé à partir des observations sur le terrain, à partir des
types de strates indiquées sur la fiche d’indice
Supérieur
61 à 100 pts
Élevé
31 à 60 pts
Moyen
Déterminé à partir des observations sur le terrain et des
données d’Attention FragÎles (2002)
21 à 30 pts
Déterminé à partir des observations sur le terrain et par
photo-interprétation, à partir des orthophotographies de 2001
et le système hydrologique
Faible
Moins de
21 pts
Total: /100
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 6 : CD milieux humides
Contenu :
o Fiches d’inventaire informatisées,
o Fiches d’indices informatisées,
o Matériel médiatique : capsules radiophoniques (MP3), reportages radio,
présentation Point de presse
o Rapport final
o Matériel de sensibilisation (napperons et affiches)
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 7 : Résumés des rencontres avec les partenaires
Première rencontre : 3 juillet 2008
Lieu : Salle de conférence, local 211, Centre Jos Lebourdais
Personnes présentes : Serge Bourgeois, Municipalité des Îles-de-la-Madeleine,
Luc Longuépée, technicien projet Milieux humides, Severine Palluel, société de
conservation, Solange Renaud, MDDEP Hélène Tivemark, directrice-adjointe
ZIP, Isabelle Turbide, chargée de projet Milieux humides
Résumé : Présentation des personnes présentes, retour sur projet 2005,
identification des objectifs à atteindre pour le projet de 2008, identification de
quelques secteurs à prioriser, entente commune sur l’importance de se contacter
régulièrement en cours de projet. Fixation d’une rencontre de mi-projet.
Deuxième rencontre : 7 juillet 2008
Lieu : Salle de conférence, Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Personnes présentes : Benoît Boudreau, Municipalité des Îles-de-la-Madeleine,
Luc Longuépée, technicien projet Milieux humides, Isabelle Turbide, chargée de
projet Milieux humides
Résumé : Discussions et identification des sites à prioriser, selon les besoins
plus spécifiques de la municipalité, concernant les zones où le développement
domiciliaire est le plus important actuellement. Des informations numérisées
nous ont par la suite été fournis par la municipalité, afin de faciliter notre travail.
Troisième rencontre : 6 août 2008
Lieu : Salle de conférence, Municipalité des Îles-de-la-Madeleine
Personnes présentes : Serge Bourgeois, Municipalité des Iles, Benoît
Boudreau, Municipalité des Iles, Luc Longuépée, technicien projet Milieux
humides, Yves Martinet, directeur comité ZIP, Séverine Paluel, Société de
conservation des Iles, David Richard, Municipalité des Iles, Isabelle Turbide,
chargée de projet Milieux humides
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Résumé : Présentation des résultats préliminaires : accueil positif de tous les
partenaires, discussion pour orienter la suite et la fin du projet, entente avec la
municipalité pour l’identification de sites supplémentaires à visiter, l’importance
d’une éventuelle suite au projet, afin de localiser la totalité des milieux humides
de l’archipel a été abordé.
Quatrième rencontre : 28 août 2008
Lieu : Bureau du MDDEP
Personnes présentes : Solange Renaud, MDDEP et Isabelle Turbide, chargée
de projet Milieux humides
Résumé : Présentation des résultats préliminaires, discussion sur le projet en
général, approbation de l’indice, de la terminologie utilisée (conforme aux
définitions du MDDEP), recommandations concernant l’importance de bien
décrire les indices de qualité, l’importance d’une éventuelle suite au projet, afin
de localiser la totalité des milieux humides de l’archipel et les cours d’eau a été
abordé.
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Annexe 8 : Résumé du Point de presse
Résumé du Point de presse, le 25 septembre 2008, à 10h00, au 195 chemin
Boudreau, à Cap-aux-Meules (ancien local d’Ad Mare)
Voici un petit compte-rendu du Point de presse que nous avons tenue la semaine
dernière, en guise de conclusion de notre projet sur les milieux humides. Je vous
rappelle que le projet s’est déroulé sur quatorze (14) semaines, soit du début du
mois de juillet et se termine officiellement cette semaine (le 3 octobre). Les
principaux objectifs visés par ce projet étaient de poursuivre la caractérisation et
la cartographie des milieux humides de l’archipel (entamées lors d’une première
phase en 2005), de créer un outil permettant de faciliter la gestion de ces milieux
et, finalement, de sensibiliser la population aux rôles et aux bienfaits des milieux
humides sur l’archipel.
Le point de presse s’est déroulé de la façon suivante :
o Mot de bienvenue du directeur du Comité ZIP des Îles, monsieur Yves
Martinet
o Présentation du projet et des résultats par la chargée du projet, madame
Isabelle Turbide
o Commentaires de Monsieur Serge Bourgeois, urbaniste à la Municipalité
des Îles
o Période de question, discussion et commentaires avec les personnes
présentes
Une quinzaine de personnes étaient présentes lors de la rencontre, lesquelles
ont favorablement accueilli à la fois les résultats du projet et la nécessité de le
poursuivre afin de couvrir la totalité du territoire. Dans cette phase-ci, 156 milieux
humides ont pu être caractérisés, dont 22 sur l’Île d’Entrée, ce nombre s’ajoutant
aux 177 milieux déjà identifiés en 2005. Il a également été spécifié que la
contribution vitale de ces milieux à la vie quotidienne sur l’archipel (via leur
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
apport en eau potable, entre autres) ne signifie pas, cependant, qu’ils jouissent
d’une seule et même indication d’importance. Ce projet a notamment permis de
classifier les milieux selon un index de qualité, créant de la sorte un mécanisme
servant à la fois à la conservation des milieux estimés être d’une qualité
supérieure ou exceptionnelle et à la possibilité de ‘sacrifier’ certains d’entre eux
qui sont estimés être d’une qualité ou d’une valeur écologique et sociale
négligeable en faveur de la construction de maisons ou de routes. Représentant
ainsi un potentiel outil standardisé, bénéficiant à l’ensemble du milieu, le besoin
de le compléter ne se fait que plus pressant et le Comité ZIP espère obtenir du
financement pour ce faire dès 2009.
Les principaux partenaires, soit la municipalité des Îles, la Société de
conservation des Îles et le Ministère du développement durable, de
l’environnement et des Parcs, se sont dit très satisfaits de l’outil créé, qui se veut
objectif, adapté et facile d’application en fonction des différents intervenants
potentiels et standardisé aux terminologie couramment utilisés dans le domaine.
Le représentant de la municipalité a mentionnés que cette dernière utiliserait
désormais la méthodologie développée lors de ce projet afin de faciliter le travail
des inspecteurs et des décideurs locaux. Toutes les personnes présentes se
sont accordées pour dire que ce travail représente une excellente base pour
mieux connaître et reconnaître la valeur des milieux humides de l’archipel mais
qu’il faudrait terminer le reste du travail dès que possible.
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
15.0 Cartes des secteurs
Carte 1. Secteur Havre-Aubert
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Carte 2. Secteur Cap- aux-Meules
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Carte 3. Secteur Île d’Entrée
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Carte 4. Secteur Havre-aux -Maisons
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Carte 5. Secteur Pointe-aux-Loups
Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Carte 6. Secteur Grosse-Île
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Carte 7. Secteur Grande-Entrée
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Caractérisation, sensibilisation et mise en valeur des milieux humides des Îles-de-la-Madeleine, 2008
Carte 8. Types de milieux humides aux Îles-de-la-Madeleine
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