JIM.fr 14 avril 2016 Internes et étudiants en pharmacie plébiscitent le développement de la pharmacie clinique Paris, le jeudi 14 avril 2016 - L’erreur médicamenteuse peut être à l’origine d’un évènement indésirable pour le patient. Or 40% des événements indésirables graves survenant dans les établissements de santé sont liés au médicament, et 52% sont évitables. Dans ce but, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) et la Fédération nationale des syndicats d’internes en pharmacie et biologie médicale (FNSIP-BM) soulignent dans un communiqué commun du 6 avril l’importance de la conciliation médicamenteuse et réclament le déploiement de la pharmacie clinique dans les services hospitaliers. Une démarche internationale Les étudiants et internes en pharmacie se réjouissent du récent rapport d’expérimentation sur la mise en œuvre de la conciliation des traitements médicamenteux qui met en avant l’intérêt de cette démarche collaborative pour la sécurité du patient. « Avec ce rapport, un pas de plus est franchi dans la sécurisation de la prise en charge thérapeutique », témoignent-elles. Adopté par la Haute autorité de santé (HAS), ce document de septembre 2015 intitulé « Initiative des High 5s Medication Reconciliation : Rapport d’expérimentation sur la mise en œuvre de la conciliation des traitements médicamenteux par 9 établissements de santé français »*s’inscrit dans l’initiative des High 5s lancée par l’Alliance mondiale pour la sécurité du patient de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui vise à réduire de manière significative, soutenue et mesurable cinq problèmes prioritaires de sécurité pour le patient. Dans ce cadre, la précision de la prescription des médicaments aux points de transition du parcours de soins du patient est un des axes prioritaires retenu par la France et quatre autres pays (Allemagne, Australie, Etats-Unis et Pays-Bas). Dans notre pays, la HAS a coordonné ce projet pour la réalisation duquel il a été demandé à des établissements volontaires de mettre en œuvre et d’évaluer le protocole opérationnel standardisé intitulé Standard Operating Protocol Medication Reconciliation (SOP Med’Rec). L’expérimentation et ses résultats, rendus publics à l’occasion de la 5ème édition de la semaine de la sécurité des patients, ont été présentés sur JIM.fr fin novembre 2015. « Des pharmaciens hospitaliers dans les services cliniques » En plus d’apporter un cadrage supplémentaire, le rapport fournit une méthodologie de mise en place de la conciliation médicamenteuse, mais il soulève également des questions, commentent les associations Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC. étudiantes, notamment sur le futur « rôle du pharmacien dans l’amélioration de la transition hôpital-ville ». Pour l’ANEPF et la FNSIP-BM, « la multiplicité des responsabilités exigées du pharmacien hospitalier ainsi que les limites budgétaires imposées aux PUI freinent le déploiement de la pharmacie clinique dans les services, et avec elle, l’application d’une conciliation médicamenteuse dans les services sensibles (oncologie, gériatrie, chirurgie, etc...) ». Les deux organisations réclament « le développement à grande échelle de la pharmacie clinique […] avec un détachement des pharmaciens hospitaliers dans les services cliniques », ce qui constituerait « une avancée considérable dans la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse des patients ». Elles saluent à ce titre l’instruction N°DGOS/PF2/2016/49 du 19 février 2016 relative à l’appel à projet de mise en œuvre de la pharmacie clinique en établissement de santé**, qui est « un premier pas vers ce déploiement » et « vise également à développer la pluridisciplinarité, moteur de la pharmacie clinique ». Cette instruction, qui décrit les modalités de soumission des dossiers d’appel à projet visant la mise en œuvre d’activités de pharmacie clinique au sein d’établissements de santé, prévoit que les projets complets devront être envoyés avant le 16 mai 2016 à l’adresse [email protected] . La FNSIP-BM et l'ANEPF « invitent les directions des établissements de santé à favoriser le déploiement de la pharmacie clinique en orientant les postes de pharmaciens dans les services cliniques, dans l'intérêt du patient et de sa prise en charge ». Elles se tiennent d’autre part à disposition de la HAS pour rejoindre le groupe de travail multi-professionnel destiné à répliquer et déployer la procédure de conciliation élaborée suite aux résultats de l’expérimentation. * http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/201511/rapport_dexperimentation_sur_la_mise_en_oeuvre_conciliation_des_traitements_medicamenteux_par_9_es.pd f ** http://www.ars.iledefrance.sante.fr/fileadmin/ILE-DE-FRANCE/ARS/Appels-a-projets-Financements/Offre-desoins/Offre_de_soins_2016/pharma-clinique/Intruction_AAP_DGOS_Pharmacie_clinique-mars_2016.pdf Dominique Monnier Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC.