Laurent Begué MemAOM - Laurent Begué Osteopathe DO

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L’OSTÉOPATHIE POUR LE CHANTEUR
Par Laurent Begué
Mémoire déposé en vue de l’obtention du diplôme d’ostéopathie
Montréal, juin 2014
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
DIRECTION DU MÉMOIRE
Madame Katerine Deslauriers, AOM
AVEC LA COLLABORATION DE
Monsieur Cédric Thoor, DO
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
REMERCIEMENTS
Je voudrais commencer par remercier Jacques Bonnier D.O. qui m’a guidé et m’a transmis la
passion de l’art ostéopathique.
Merci à mes professeurs du COS et aux assistants (Dominique Laigneau D.O., Patrick Le
Pourhiet D.O., Thibaut Crozatier D.O., Malo Richeux D.O., Dominique Merlande D.O., Dr
Mohamed Zidane, Benoit Erieau D.O., Dr Olivier Lucas, Fabrice Bedin D.O.et les autres).
Merci à mes Professeurs de l’AOM (Claude Joubert D.O., Bernard Saint-Asz D.O., Mickaël
Solito D.O., Réjeanne Laroche D.O., Yannick Mullier D.O. et les autres).
Merci de vous être impliqué dans ma formation : Dr Le Gueut, Dr Canciani, Dr Colin, François
Cuven D.O., Jacques et merci à ma mère le Dr Anne-Marie Begué Simon et à mon père Philippe
Begué de m’avoir guidé jusqu’ici.
Merci pour les conseils et le concours de Cédric Thoor D.O. Marie-Josée Goyette très bientôt
D.O., Erica Feininger, Donna Klimoska, Marshall Everett Feininger, le CEO pour son ouverture
d’esprit, Marie-France Garon, les diplômés (ostéopathes ou non) cités dans cette revue de
littérature, les choristes de l’église Saint-Patrick pour leur chaleureux accueil.
Merci pour des moments d’échanges vrais et d’expériences ostéopathiques à tous mes
collègues de travail dans le désordre : Ronan Mathieu, Vincent Roméro, Sèverine Justino, Sonia
Le-Houerou, Stéphane Chevrel, Fernando Fernandez, Mariane Winterhalter, Jean Oubliplin…
Merci à Mr Still, Mr Sutherland, Mr Littlejohn, Mme Frymann, Mr Upledger, Mr Barral, Mr
Magoun, Mr Druelle, Mr Tricot, à tous les chercheurs ostéopathes et de médecines
« alternatives », d’apporter source de réflexions et d’inspirations pour comprendre l’Homme
dans son entier, me perdre, puis me guider dans mes traitements ostéopathiques.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
RÉSUMÉ
Ce mémoire vise une compréhension des troubles fréquents de la phonation pour envisager
ce que l’ostéopathe peut apporter au chanteur. La formidable architecture érigée par les
structures mobilisées et la grande complexité physiologique que nécessite le chant sont
abordées.
La littérature en ce qui concerne la voix est très riche. Celle qui concerne l’ostéopathie et la
voix est bien plus maigre, en tout cas moins accessible. Elle apporte toutefois la preuve des
bienfaits ostéopathiques pour l’artiste à travers des expérimentations sérieuses. De plus, les
témoignages de chanteurs, puis de professeurs de chant, lors de la réalisation de ce mémoire et
dans les mémoires cités - quand témoignage il y a - devraient consolider l’intérêt des
professionnels de la voix pour l’ostéopathie.
À travers quelques exemples choisis, la littérature tente d’alimenter la réflexion de
l’ostéopathe sur le traitement d’un chanteur. L’aspect médical de la dysphonie est avancé pour
permettre à l’ostéopathe de bien rester dans ses prérogatives. Une description anatomique,
quoique sommaire, vient ajouter une idée d’ensemble de la charpente de notre système
phonatoire et comment il fonctionne.
Il s’avère que si l’inventaire, bien que non exhaustif, des techniques ostéopathiques citées
peut prendre l’air d’un arsenal, il n’a de sens que si l’ostéopathe cerne la complexité des
mécanismes en jeux lors du chant de son patient en se fondant sur un bilan et des tests
appropriés. Il n’y a pas de recettes.
Néanmoins, la libération de la chaîne centrale par l’ostéopathe, protocole retrouvé chez
plusieurs auteurs, semble constituer un prérequis valable dans le traitement de bien des
chanteurs. Cela a du sens quand on réalise l’impact de cette chaîne centrale sur la posture
générale et de la nécessité d’une posture adéquate pour faire de notre corps un instrument à
vent. Toujours est-il que ce seul traitement global ne couvrira pas la singularité des chaînes
dysfonctionnelles trouvées chez chaque chanteur.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
ABSTRACT
This thesis will provide an understanding of common vocal disorders that an Osteopath may
see in their consultation and treatment of a Singer. The physical structures and physiological
complexities that exist in the human body to create singing are also discussed.
The literature regarding singing and the voice is extensive. Literature regarding osteopathy
and the voice is less available, and, unfortunately, less accessible. What is available has proven,
through scientific studies, that Osteopathic treatments benefit Singers. Included in these
studies and in this thesis, are the testimonials of Singers and Singing teachers who discuss their
impressions of Osteopathy on the voice.
The medical aspect of dysphonia is also clarified in order for the Osteopath to stay within
their treatment boundaries. An anatomical description adds an overview of the structure of our
vocal system and how it works. In choosing these examples, this research hopes to encourage
more discussions about the treatment of the Singer by Osteopaths.
The inventory of Osteopathic techniques in this thesis, although not exhaustive, is extensive.
The Osteopath needs to have a full understanding, based on tests and assesments, of the
complexities at work in the act of singing. There is, in fact, no recipe to the Osteopathic
treatment of a Singer.
What has been found throughout the literature is that working to release the central chain
of the Singer, by the Osteopath, seems to be a valid prerequisite for the treatment of many
singers. This makes sense when you realize the impact of this central chain on the general
posture of the human body, and how we need that proper posture in order to make our bodies
into a wind instrument. Finally, it is important to note that this global technique will not deal
with all singer’s difficulties.
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L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Table des matières
REMERCIEMENTS ............................................................................................................... 3
RÉSUMÉ.................................................................................................................................. 4
ABSTRACT ............................................................................................................................. 5
LISTE DES SCHÉMAS .......................................................................................................... 7
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... 8
INTRODUCTION .................................................................................................................. 9
CHAPITRE 1 : D’où vient la voix ?............................................................................... 10
A- L’image d’un instrument de musique ............................................................................. 10
La soufflerie de l’orgue ................................................................................................................. 10
Le sifflet (larynx, cordes vocales et VADS) .................................................................................... 15
La guimbarde, lieu d’articulation et de résonance (cavité buccale, langue, voile du palais, articulé
dentaire…) .................................................................................................................................... 23
La caisse de résonance (cavité nasale et sinus) ............................................................................ 30
Physiologie du chant ..................................................................................................................... 31
B- Les corollaires de la voix visibles jusque dans la posture ................................................ 38
L’influence de la posture .............................................................................................................. 38
L’oreille ......................................................................................................................................... 41
L’entrainement et la conscience des structures mobilisées ......................................................... 41
De l’assise et de la souplesse ........................................................................................................ 42
Conclusion ........................................................................................................................... 43
CHAPITRE 2 : Les pathologies et les troubles de la voix les plus fréquents 45
A- Ce qui est pathologique et ce qui relève de la dysfonction ostéopathique .................... 45
Les dysphonies .............................................................................................................................. 45
Prévalence et Incidence des dysphonies ...................................................................................... 51
Là où l’ostéopathe peut intervenir ............................................................................................... 52
B- Différents motifs de consultations .................................................................................. 53
Les difficultés à initier la note ....................................................................................................... 53
Les difficultés à accéder à une note ou un ensemble de notes .................................................... 53
Le timbre de la voix ...................................................................................................................... 54
Le manque de puissance .............................................................................................................. 54
La sensation de tensions qui gênent le chant ............................................................................... 54
Les difficultés à gérer des émotions ............................................................................................. 55
C- Outils d’enquête .............................................................................................................. 55
Anamnèse ..................................................................................................................................... 55
D- Examen clinique.............................................................................................................. 55
Examens complémentaires........................................................................................................... 57
Bilan ostéopathique...................................................................................................................... 57
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CHAPITRE 3 : Propositions de traitements ostéopathiques ............................ 59
A- Pour ces différents motifs de consultations évoqués ..................................................... 60
Les difficultés à initier la note ....................................................................................................... 60
Les difficultés à accéder à une note ou un ensemble de notes .................................................... 60
Le timbre de la voix ...................................................................................................................... 60
Le manque de puissance .............................................................................................................. 61
La sensation de tensions qui gênent le chant ............................................................................... 61
Les difficultés à gérer les émotions .............................................................................................. 62
B- Reprenons les structures et voyons des traitements ostéopathiques possibles ............. 62
La soufflerie de l'orgue (poumons et muscles corollaires à la respiration) .................................. 63
Le sifflet (larynx corde vocales, VADS) .......................................................................................... 69
La guimbarde (oro pharynx, ATM, articulé dentaire…) ................................................................ 72
La caisse de résonance (sinus crâne thorax)................................................................................. 78
La posture ..................................................................................................................................... 83
CONCLUSION ..................................................................................................................... 89
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 90
Annexe 1: Le fascia.......................................................................................................... 98
Annexe 2: Liste de remèdes naturels ..................................................................... 107
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Action des muscles laryngés .................................................................................................... 18
Figure 2: Anatomie du larynx ................................................................................................................. 19
Figure 3: Schéma de la mécanique laryngée ........................................................................................... 20
Figure 4 : Vue latérale du pharynx ......................................................................................................... 22
Figure 5 : Les muscles extrinsèques de la langue (vue de droite) ............................................................ 25
Figure 6 : Articulation orale et articulation nasale.................................................................................. 30
Figure 7 : Coupe sagittale schématique des organes de la parole ........................................................... 33
Figure 8 : Action des muscles laryngés ................................................................................................... 34
Figure 9 : Action des muscles aryténoïdiens ........................................................................................... 35
Figure 10 : Schéma représentant l’alignement des diaphragmes ........................................................... 40
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2014
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Muscles extrinsèques de la langue ........................................................................................ 24
Tableau 2 : La liste des diagnostics différentiels des dysphonies aigues et chroniques de l’adulte et de
l’enfant ............................................................................................................................... 47
Tableau 3 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la soufflerie de
l’orgue ................................................................................................................................. 63
Tableau 4 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec le sifflet et le cou
...................................................................................................................................................... 69
Tableau 5 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la guimbarde ... 72
Tableau 6 :-Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la caisse de
résonance et l’oreille........................................................................................................... 78
Tableau 7 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la posture et la
voix ..................................................................................................................................... 83
LISTE DES ABBRÉVIATIONS
- AOM : Académie d’Ostéopathie de Montréal
- C0 : Occiput
- C5 : Cinquième vertèbre cervicale
- CCO : Canadian College of Osteopathy (Toronto)
- CEO : Collège d’Étude Ostéopathique (Montréal)
- COQ : Collège d’Ostéopathie du Québec
- COS : Collège Osthéopathique Sutherland (France)
- CV4 : Technique de compression du 4ème ventricule
- D4 ou T4 : Quatrième vertèbre dorsale ou quatrième vertèbre thoracique
- K1, K3 : Première côte et troisième côte
- L3 : Troisième vertèbre lombaire
- M et mm : Muscle et muscles
- N et nn : Nerf et nerfs
- O-M : Suture occipito-mastoïdienne
- PCSM : Pivot condylo-squamo-mastoïdien
- PFP : Pivot fronto-pariétal
- POP : Pivot occipito-pariétal
- PSM : Pivot squamo-mastoïdien
- PSS : Pivot sphéno-squameux
- Sa : Sacrum
- SSB : Symphyse sphéno-basilaire
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L’ostéopathie pour le chanteur
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INTRODUCTION
« Seul est grand celui qui transforme la voix du vent en un
chant que son propre amour aura rendu plus doux. »
Khalil Gibran
De plus en plus de gens s’engouent au chant, source de plaisir, de bien-être, occasion de
partage et de reconnaissance au sein d’une communauté, ou pour ce qu’il permet de se
« réoxygéner ». Monique Zambon (2009), ajoute même que le chant permet de développer la
mémoire (mémoire auditive, de fixation et d’évocation) ou de restaurer les automatismes de la
parole ou de libérer une charge émotionnelle…
La voix est un instrument fascinant et complexe qui a nourri bien des études comme en
témoigne Émile Blanchard (1876). Tandis que les techniques d’imagerie et l’inventivité de nos
chercheurs nous permettent aujourd’hui d’être plus proches de la réalité en matière
anatomique, l’ostéopathe avisé jouit de ces avancées.
En l’absence de bilan établi, confronté à la complexité de ce qui est mis en jeu lors du chant,
ajouté à une littérature plus qu’abondante en ce qui concerne la voix, il peut être difficile pour
l’ostéopathe d’appréhender les difficultés rencontrées par le chanteur.
Aussi, le lecteur pourra mieux comprendre ce qu’implique l’élaboration du son, de la voix
puis du chant, après quoi, seront définies les limites des prérogatives de l’ostéopathe en matière
de dysphonie et comment les déceler à travers l’anamnèse et le bilan. Puis, des suggestions de
traitement de troubles fréquents rencontrés par des chanteurs seront émises à travers le travail
d’ostéopathes ayant rendu un mémoire sur un sujet concernant les troubles évoqués.
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CHAPITRE 1 : D’où vient la voix ?
« La partition est une chose, le chant en est une autre. Ce qu'il faut,
c'est avoir la musique en tête et la chanter avec le corps. »
Luciano Pavarotti
Extrait d’une entrevue, Le Figaro, 22 juillet 1997
La voix demande un souffle d’air sous pression comme la soufflerie d’un orgue d’un tuyau
amenant l’air à la pression désirée jusqu’à un système de double anche comme l’évoquent
certains auteurs pour qualifier les cordes vocales ; de là, l’articulation et la prononciation, jeu
subtil entre la langue, le voile du palais et les lèvres dans une bouche elle-même creuse et
cernée de cavités pour caisses de résonnance. L’ostéopathe ne saurait donc se contenter d’un
larynx pour organe de la voix et devra considérer l’ensemble de ces éléments et les structures
qui les soutiennent pour être à même de proposer des solutions dans la cohérence de l’unité du
corps.
Sans détailler les implications neuronales complexes qui précèdent l’opération de chanter.
Nous la résumerons à la production du son du chanteur qui dépend de la perception qu’il a du
son de sa voix alors continuellement ajustée.
A- L’image d’un instrument de musique
La soufflerie de l’orgue
Au début du XIXème siecle, Savart, le physicien qui s’est illustré par de brillants travaux sur
l’acoustique, crut tout expliquer par la comparaison de l’appareil vocal de l’homme avec un
tuyau d’orgue. Ce qui va amener de l’air sous pression c’est bien entendu l’expulsion d’air des
sacs pulmonaires, sous une pression contrôlée.
Les poumons
Nos deux poumons, gauche et droit, sont deux organes thoraciques, séparés l'un de l'autre,
au centre, par le médiastin. Ils sont posés sur le diaphragme et protégés par la cage
thoracique en avant, en dehors et en arrière, sauf au niveau de leur sommet, car ils dépassent
ventralement le bord supérieur de la première côte, et montent même jusqu'au-dessus de la
clavicule, à la base du cou, dans le creux supra-claviculaire. L’air riche en dioxygène entre par les
voies aériennes supérieures qui débouchent sur la trachée, par l’intermédiaire du pharynx et du
larynx, puis l’air chemine à l’intérieur des bronches souches et leurs bronchioles.
Les poumons sont asymétriques avec deux lobes à gauche et trois à droite et leur
remplissage dépend essentiellement de la contraction des muscles respiratoires qui provoque
un gradient de pression entraînant l'air à l'intérieur des poumons. L'inspiration est donc active,
la contraction du diaphragme, qui augmente le diamètre vertical de la cage thoracique, et
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L’ostéopathie pour le chanteur
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des muscles intercostaux externes, qui augmente le diamètre antéropostérieur, entraîne une
diminution de la pression à l'intérieur des poumons et donc une entrée d'air.
L'expiration naturelle est, quant à elle, un phénomène passif, résultant de forces de rappel
élastiques des muscles lors de leur relâchement qui font revenir la cage thoracique à son volume
initial de début d'inspiration chassant ainsi l’air des poumons. On peut néanmoins réaliser une
expiration forcée, qui est active. Elle fait intervenir les muscles abdominaux, les muscles
intercostaux internes et moyens ainsi que le muscle triangulaire du sternum.
Le muscle diaphragmatique et les muscles inspirateurs accessoires
Grand muscle squelettique qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale (ou
cavité abdomino-pelvienne), le diaphragme est un muscle digastrique à ventres opposés. Il est
constitué de deux hémi-coupoles, droite et gauche, à convexité supérieure. Le centre phrénique
les relie en une dépression fibreuse à concavité supérieure. Il est innervé par le nerf phrénique
qui naît des racines cervicales C3, C4 et C5.
Le rôle physiologique du diaphragme dans la ventilation pulmonaire est fondamental. Il est
le plus volumineux et le plus important des muscles inspiratoires : sa contraction, en créant une
dépression dans la cavité thoracique, permet l'entrée d'air dans les voies respiratoires.
Le diaphragme connait trois types d’insertions :
• Des insertions sternales : en des faisceaux très courts et grêles. Ils délimitent la fente de
Marfan, et sont bordés par les faisceaux costaux.
• Des insertions costales : sur la face endothoracique des côtes, du 7e au 9e cartilage
costal, sur la 10e côte, sur l'arcade costale de la 1re côte flottante, sur l'arcade du carré
des lombes (qui devient le ligament arqué latéral). Les insertions débordent sur l'arcade
du psoas : ligament arqué médial dans la nomenclature internationale.
• Des insertions vertébrales : en deux piliers musculo-fibreux qui se croisent en avant de la
face antérieure de T12, de telle sorte que le pilier musculaire droit se détache du pilier
tendineux gauche et le pilier musculaire gauche se détache du pilier tendineux droit.
Ces piliers tendineux s'insèrent sur les faces antérieures des vertèbres lombaires. Le pilier
droit est le plus puissant et le plus long, il s'insère sur les corps vertébraux de T12 à L3 par des
digitations tandis que le pilier gauche s'insère sur les corps vertébraux de T12 à L2. On note au
niveau de T12 que les deux ligaments se recourbent vers la ligne sagittale médiane et se
rejoignent, formant ainsi le ligament arqué médian. Les piliers fibreux droit et gauche sont reliés
par des fibres médio-vertébrales de Luschka.
Le diaphragme présente des hiatus spécifiques à noter :
 Le hiatus aortique : constitué par le décollement de la face circonférentielle de T12 des
piliers fibreux (formant ainsi le ligament arqué médian). Il permet de laisser passer
l'aorte, qui de thoracique devient abdominale et le canal thoracique (conduit
lymphatique). Canal thoracique qui prend naissance au niveau de la citerne de Pecquet
qui ramène la lymphe du système digestif à la circulation veineuse. Elle est une sorte de
bourse collectrice qui est située entre la veine cave et le pilier diaphragmatique droit.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
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•





Le hiatus œsophagien : constitué par les piliers charnus qui proviennent eux-mêmes des
piliers fibreux. Situé à hauteur de T10, il permet le passage de l'œsophage et des nerfs
vagues (le droit en arrière, le gauche en avant).
Le foramen quadrilatère. Il laisse passer la veine cave inférieure et le nerf phrénique
droit de l'abdomen au thorax, à au niveau de T9.
La fente de Larrey (ou hiatus costo-xiphoïdien ou trigonum sternocostalis ou trigone
sterno-costal) : située en avant du diaphragme, elle permet le passage de l'artère et de
la veine thoracique interne.
Entre les faisceaux intercostaux : passage des nerfs intercostaux.
Entre les piliers fibreux : passage du nerf grand splanchnique et de la racine de la veine
azygos.
Entre les piliers accessoires : passage du nerf petit splanchnique et de la chaîne latérovertébrale.
Outre ces points spécifiques de passage, divers accolements de fascia ou de ligaments
rendent les organes tout à fait solidaires du diaphragme, soit qu’ils sont posés dessus (le cœur
et les poumons), soit qu’ils y sont suspendus (l’estomac, le foie et le côlon transverse).
On retiendra l’appui nécessaire du diaphragme sur les organes abdominaux pour
l’abaissement du centre phrénique, les insertions sur les faces antérieures des lombaires,
l’innervation : nerf phrénique, le nerf vague et le tronc cérébral.
Il faut ajouter les muscles inspirateurs accessoires qui relient les côtes aux diverses
structures voisines et regroupent les muscles :
Intercostaux externes : de côte à côte
situés dans les espaces intercostaux, sur toute leur longueur,
leurs fibres sont obliques en bas et en avant,
ils font l’écartement des côtes entre elles et les solidarisent en mouvements globaux.
Surcostaux (élévateurs des côtes) : de côtes à vertèbres
situés en partie postérieure, de la transverse dorsale (thoracique) à la côte sous-jacente,
leurs fibres sont obliques en bas et en avant,
ils font l’élévation de la côte.
Petits dentelés postéro-supérieurs (dentelés postéro-supérieur) : de côtes à vertèbres
en partie postérieure du thorax,
allant des épineuses de C7 à D3 vers K1 à K5, oblique en bas et en dehors,
ils font l’élévation des côtes si les dorsales servent de point fixe.
Scalènes (antérieur, moyen et postérieur) : de côtes à vertèbres
situés en partie latérale du cou,
leurs fibres allant des transverses de C2 à C7 vers K1 et K2 :
Scalène antérieur : tubercule antérieur des processus transverses des vertèbres C3-C6.
Tubercule de Lisfranc sur K1
Scalène moyen : tubercule postérieur des processus transverses des vertèbres C4-C6.
Derrière l’artère subclavière sur K1.
Scalène postérieur : tubercule postérieur des processus transverses des vertèbres C2-C7.
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L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Sur la face externe de K2
Ils font l’élévation des deux premières côtes si les cervicales sont le point fixe.
Sterno-cleïdo-occipito-mastoïdien (SCOM) : de K1/sternum au crâne
situés dans la partie latérale du cou,
leurs fibres allant de la clavicule / sternum vers l’occiput / la mastoïde,
ils font l’élévation du sternum et de la clavicule si les cervicales et le crâne sont les points
fixes.
Grands et petits pectoraux ainsi que grands dentelés et grands dorsaux : de côtes à la ceinture
scapulaire
Ils peuvent également, prenant appui sur la ceinture scapulaire (ou sur l’humérus), avoir un
rôle d’ouverture des côtes.
Les inspirateurs accessoires sont donc tous élévateurs des côtes, avec un appui sur
l’ensemble des vertèbres thoraciques, des vertèbres cervicales / du crâne et de la ceinture
scapulaire, permettant ainsi l’inspiration amplifiée avec une ouverture du thorax « par le haut ».
La colonne vertébrale est un support mobile qui propose un appui modulable pour l’ensemble
des muscles de la respiration.
D’après Sevant-Laval, A. (2006) de la Faculté de médecine Pierre et Marie Curie
Les muscles expirateurs
Classés en deux catégories, selon leur localisation et leur rôle, les muscles expirateurs sont
rappelés ici dans leurs effets de mobilisation des différents éléments du tronc :
Les muscles thoraciques qui entraînent directement la fermeture des côtes et de l’ensemble du
thorax :
Triangulaire du sternum (transverse du thorax)
situé à l’intérieur du thorax, sur la face postérieure des côtes et du sternum,
ses fibres vont du sternum (partie inférieure)/xiphoïde vers les cartilages K2 à K6,
en faisceaux obliques en haut et en dehors,
il abaisse les côtes sur le sternum.
Intercostaux internes (intercostaux intimes) :
situés dans les espaces intercostaux, sur toute leur longueur,
leurs fibres sont obliques en bas et en arrière,
ils font le rapprochement des côtes entre elles et les solidarisent.
Petits dentelés postéro-inférieurs (dentelés postéro-inférieurs)
en partie postérieure du thorax,
allant des épineuses T11 à L2 vers K9 à K12, oblique en bas et en dedans,
ils font l’abaissement des côtes si les dorsales (thoraciques) sont le point fixe.
Grands et petits obliques, qui ont une action directe de fermeture des côtes basses, mais
appartiennent à la sangle abdominale décrite ci-dessous.
Les muscles de la ceinture abdominale auxquels sont associés les carrés des lombes (et dont les
actions sont décrites ici en considérant le thorax mobile sur le bassin supposé « fixe » :
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L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Les muscles abdominaux, formant la paroi abdominale, en trois plans du plus profond au plus
superficiel:
Transverse de l’abdomen, en profondeur :
ses fibres sont globalement horizontales, font le tour de l’abdomen;
s’insèrent sur K6 à K12, les transverses des 5 lombaires et la crête iliaque vers la « ligne
blanche antérieure » (aponévrose/jonction des deux muscles transverses droit et
gauche)
par son action, il réduit le diamètre de la taille. Par ailleurs, il s’associe aux actions des
autres muscles abdominaux pour la flexion entre le thorax et le bassin.
Carré des lombes, en plan profond et postérieur :
il ferme l’espace postérieur entre le thorax, le bassin et les lombaires,
formé de trois plans de fibres à orientations différentes :
 verticales, de la crête iliaque à K12;
 obliques en bas et dedans, de K12 aux transverses lombaires;
 obliques en bas et dehors, des transverses lombaires à la crête iliaque.
en action unilatérale, il fait l’inclinaison homolatérale du thorax sur le
bassin, en action bilatérale, il abaisse les côtes basses.
Obliques, en plan moyen : grands et petits (externe et interne), synergiques
(avec des trajets respectifs en continuité d’orientation avec leur homologue
controlatéral) :
 petits obliques (obliques internes)
allant de la crête iliaque vers K9 à K12 et l’aponévrose antérieure,
avec des fibres obliques en haut et dedans,
en action unilatérale, ils font l’inclinaison et la rotation homolatérales du
thorax sur le bassin,
en action bilatérale, ils font la flexion du tronc et la fermeture du bas du
thorax.
 Les grands obliques (obliques externes)
allant de K6 à K12 vers la crête iliaque et l’aponévrose antérieure,
avec des fibres obliques en bas et en dedans,
en action unilatérale, ils font l’inclinaison homolatérale et la rotation
controlatérale du thorax sur le bassin, en action bilatérale, ils font la flexion
du tronc et la fermeture des côtes basses.
Grands droits de l’abdomen (droits de l’abdomen), dans le plan superficiel :
à trajet vertical entre le thorax et le bassin, allant de K5 à K7, du sternum et de
l’appendice xiphoïde vers le pubis, ils font la flexion du tronc sur le bassin.
L’ensemble des abdominaux, travaillant en synergie sur la base de l’action du transverse,
permet un mouvement global de « fermeture abdominale » selon les paramètres de :
 abaissement des côtes (associé à la fermeture de l’angle de Charpy) pouvant aller
jusqu’à la flexion du thorax vers le bassin (participation de la colonne) ;
 resserrage du grand diamètre de l’abdomen, en horizontal, ainsi que de de sa partie
sous-ombilicale, en vertical.
Les abdominaux sont également en relation d’action avec le diaphragme, par leurs
influences respectives sur la mobilisation de la masse abdominale, ainsi qu’avec la musculature
du plancher pelvien.
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Aux muscles que l’on vient de décrire, il faut ajouter ceux de l’axe vertébral lui-même,
mobilisateurs de la colonne et indirectement du gril costal et ayant alors la possibilité d’orienter,
favoriser ou freiner la mobilité costale et donc la liberté respiratoire.
Source : Sevant-Laval, A. (2006)
Le sifflet (larynx, cordes vocales et VADS)
Le larynx
Le larynx est issu du grec « larunx » : gosier. Il est compris entre la trachée et le pharynx. Il
abrite les cordes vocales. Armature cartilagineuse solide, il est formé d’un empilement ostéocartilagineux. Cet empilement est maintenu par des muscles et des membranes qui se
renforcent sous forme de ligaments :
-
membrane thyro-hyoïdienne : tendue entre l'os hyoïde et le cartilage thyroïde
membrane crico-thyroïdienne : tendue entre le cartilage cricoïde et le cartilage thyroïde
membrane crico-trachéale : tendue entre le cartilage cricoïde et le premier anneau trachéal
ligament thyro-épiglottique : tendu entre l'épiglotte et le cartilage thyroïde
ligament ary-épiglottique : tendu entre chaque cartilage aryténoïde et l'épiglotte
L’ensemble de l’armature fibrocartilagineuse du larynx est tapissé en dedans par une
membrane fibro-élastique pouvant être comparée à 2 cônes tronqués superposés et opposés
par leur sommet. Le cône supérieur ou vestibulaire, encore appelé membrane quadrangulaire,
est formé par les replis ary-épiglottiques et est constitué à son bord inférieur par les bandes
ventriculaires.
Le cône inférieur ou cône élastique recouvre au niveau de son bord supérieur les plis ou
cordes vocales. Cette partie supérieure du cône élastique est épaissie et prend le nom de
ligament vocal. Entre les deux cônes s’ouvrent les ventricules de Morgani ou les ventricules
vestibulaires.
Nous allons y trouver les muscles :
 Muscle vocal (partie médiale du muscle thyro-aryténoïdien) qui est innervé par le nerf
vague via le nerf laryngé récurrent
 Muscles aryténoïdiens (muscles transverse et oblique) (constricteurs de la glotte)
 Muscle ary-épiglottique
 Muscles crico-thyroïdiens (muscles droit et oblique) tenseurs des cordes vocales par
étirement longitudinal du pli vocal
 Muscles crico-aryténoïdiens postérieurs (dilatateurs de la glotte) et latéraux
(constricteurs de la glotte)
 Muscles thyro-aryténoïdiens inférieurs (constricteurs de la glotte et raccourcissement
des cordes vocales) supérieurs (ne servent pas à la phonation, mais à la déglutition en
participant à l’occlusion laryngée)
 Muscles inter-aryténoïdiens (fermeture de la glotte)
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
Muscle thyro-hyoïdien
D’après Captier (2007) et Grégoire et Oberlin (2007),
Les cordes vocales
« Les cordes vocales se présentent sous la forme de
deux rubans insérés en avant dans l'angle rentrant du
cartilage thyroïde et en arrière sur “l’apophyse vocale” de
l'aryténoïde. Elles sont constituées par la juxtaposition du
muscle vocal et du ligament vocal proprement dit, qui est
recouvert en surface par un épithélium malpighien. Le
ligament a une structure interne complexe, appelée
“Lamina Propia”, qui comporte une couche superficielle
formée d’un tissu lâche avec quelques fibres élastiques,
une couche intermédiaire composée de fibres élastiques
et une couche profonde avec des fibres collagènes
pratiquement inextensibles. L’appellation “muqueuse de
la corde vocale” est réservée à l’ensemble formé par
l’épithélium et la couche superficielle. »
« En tant que vibrateur, la corde vocale peut être
considérée comme composée de deux parties :
• un “corps” constitué par le muscle vocal et la couche
profonde de la Lamina Propria qui sont étroitement
solidaires.
• une couverture très souple formée par la
juxtaposition de l'épithélium et des couches superficielle
et intermédiaire de la Lamina Propria. » (Cornut, 2005)
Le même auteur ajoute :
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« Les “bandes ventriculaires” ou fausses cordes
vocales sont deux bourrelets latéraux situés au-dessus et
en dehors des cordes vocales. »
« Le larynx est un organe mobile qui effectue
d’importants mouvements verticaux grâce à un système
musculaire suspenseur qui le relie en haut au crâne et au
maxillaire inférieur, en bas à la partie supérieure du
thorax. L’ensemble de ces muscles permet des
mouvements laryngés non seulement de haut en bas, mais
aussi d’avant en arrière. » (Cornut, 2005)
Aussi, il présente ainsi de bas en haut :
Le cartilage cricoïde
Cricoïde vient du grec « crucos » qui signifie anneau puisqu’il est en forme de chevalière. Il
est situé en amont de la trachée, elle-même constituée d’anneaux cartilagineux, et en aval du
cartilage thyroïde. En sa partie antérieure se présente le tubercule cricoïdien qui est palpable
sous le cartilage thyroïde. A l’arrière, une lame verticale médiane : « le chaton » qui fait
référence au chaton de la bague et accuse les insertions de part et d’autre des muscles cricoaryténoïdiens postérieurs.
Le cartilage cricoïde possède quatre facettes articulaires : deux facettes supérieures,
s'articulant avec les cartilages aryténoïdes et deux facettes latérales, s'articulant avec le
cartilage thyroïde. (Dictionnaire encyclopédique des Sciences Médicales, 1868)
Il est lié à l’os hyoïde et au cartilage thyroïde sus-jacent via le ligament crico-thyroïdien, le
cartilage épiglottique et le ligament thyro-épiglottique. Il s'articule également avec le cartilage
épiglottique en haut et est relié à lui par le ligament thyro-épiglottique. Cela signifie que sans
être en contact avec l'os hyoïde, il est relié à lui par la membrane et les ligaments thyrohyoïdiens.
Le muscle crico-thyroïdien, en se contractant, fait basculer le cartilage thyroïde vers l'avant,
ayant pour effet de tendre les cordes vocales :
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Figure 1: Action des muscles laryngés
Source : http://medecin.skyrock.com/2004989211-Les-muscles-du-larynx.html
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Figure 2: Anatomie du larynx
Source: education-portal.com (http://education-portal.com/academy/lesson/larynx-anatomy-lessonquiz.html#lesson)
Les cartilages aryténoïdiens
Le cartilage cricoïde est surmonté de petits « berlingots » tétraèdres : les cartilages
aryténoïdes, sur lesquels s'insèrent les cordes vocales.
Muscles à considérer :
• des muscles thyro-aryténoïdiens supérieur, interne et externe, dont l'action est de
détendre les cordes vocales ;
• des muscles crico-aryténoïdiens latéraux et postérieurs ;
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•
du muscle inter-aryténoïde (impair).
Figure 3: Schéma de la mécanique laryngée
Source : http://m.antoniotti.free.fr/condvoc.htm
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Le cartilage thyroïde
Placé au-dessus du cartilage cricoïde, le cartilage thyroïde est en forme d'étrave de bateau,
sa partie avant correspondant à la pomme d’Adam. Plus ouvert chez la femme que chez
l’homme, note l’ostéopathe Michaël Solito D.O., 2013 La partie arrière est plus massive. Il
présente deux cornes supérieures et inférieures. Les deux plaques sont jointes en avant et
présentent une dépression palpable qui va servir de zone d’insertion à des muscles permettant
de modifier la tension de l’appareil vocal.
Le pharynx (épiglottique)
Le pharynx intervient dans la phonation et l'audition (ainsi que la déglutition et
la respiration). En effet, carrefour aéro-digestif entre les voies aériennes (de la cavité nasale au
larynx) et les voies digestives (de la cavité buccale à l'œsophage), le pharynx présente également
l'ouverture de la trompe d'Eustache, qui le met en communication avec l'oreille moyenne au
niveau de la caisse du tympan.
Il est appliqué contre le rachis cervical. En forme d’entonnoir, il s'étend de la base du crâne
au bord inférieur de la 6e vertèbre cervicale (C6) (ou au bord supérieur de C7) puis se poursuit
par l'œsophage.
Il mesure :
 13 cm de longueur environ.
 5 cm de large en position nasale
 4 cm de large en position orale
 2 cm de large en position laryngée
Ce conduit musculo-membraneux est collabable et est richement innervé par des
contingents provenant des paires crâniennes V, IX, X et XII.
Le pharynx se structure de la lumière de ce conduit vers l’extérieur, de cette manière :
 La muqueuse
 Le fascia pharyngo-basilaire
 Les muscles constricteurs, au nombre de trois : supérieur, moyen, inférieur. Ils sont
plats, pairs et incurvés.
 Les muscles élévateurs du pharynx
 Le fascia bucco-pharyngien
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Figure 4 : Vue latérale du pharynx
Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pharynx
Divisé en trois par les anatomistes, le pharynx est constitué d’un nasopharynx ou
rhinopharynx, un oropharynx ou buccopharynx et un laryngopharynx ou un hypopharynx.
Le nasopharynx
En arrière de la cavité nasale, il est observable chez l'ORL avec une rhinoscopie postérieure,
c'est-à-dire en plaçant un miroir au fond de la gorge tourné vers le haut.
Il est constitué :
 D’une paroi supérieure au niveau de laquelle se trouve le fornix pharyngien
correspondant aux amygdales pharyngiennes ou tonsilles.
 Deux parois latérales qui débouchent en arrière sur les choanes. Sur chaque paroi se
trouve l'orifice de la trompe d'Eustache, avec en arrière de celui-ci un recessus
pharyngien : la fossette de Rosenmüller.
 D’une paroi postérieure au niveau de laquelle se trouve l'arc antérieur de l'atlas.
L’oropharynx
Limité latéralement par les loges amygdaliennes, l'oropharynx s'étend du palais mou à l'os
hyoïde et correspond à la partie antérieure du pharynx.
Il est adjacent à :
 en haut : le nasopharynx au niveau de l'isthme du pharynx, en regard du voile du palais,
 en avant : la bouche par l'isthme du gosier limité par les arcs palatoglosses. Il répond
donc à la base de la langue,
 en bas : le laryngopharynx.
Le laryngopharynx
L’hypopharynx se place en arrière du larynx et se rétrécit en bas pour se continuer par
l'œsophage. Il est limité en avant par l’épiglotte.
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Muscles du pharynx (oro- et laryngo-)








Muscle palato-pharyngien, innervé par le nerf vague
Muscles constricteurs du pharynx (muscles supérieur, moyen et inférieur), impairs
Muscles longitudinaux du pharynx
Muscle stylo-pharyngien
Muscle pétro-pharyngien
Muscle salpingo-pharyngien (trompe auditive)
Muscle crico-pharyngien (portion cricoïdienne du muscle constricteur inférieur du
pharynx)
Muscles œsophagiens (couche circulaire et longitudinale)
Source : Tortora et Derrickson, 2007
La guimbarde, lieu d’articulation et de résonance (cavité buccale, langue, voile du
palais, articulé dentaire…)
Dans son cours Gestes et sons de la parole, Pascal Roméas explique :
« En fait, une partie de l'air sort toujours par la
bouche : les voyelles sont orales ou oro-nasales. La langue est
la principale responsable de l’articulation, celle-ci permet
des changements de configuration de la cavité buccale
modifiant la production du son. » (Roméas, 1995)
Le voile (qui sera décrit en page 31) sert aussi d'articulateur par son contact avec la langue,
de même que les dents et les joues.
La langue
Elle est fonctionnellement divisée en trois : la racine, le dos (ou corps, une partie pré-dorsale
qui sert à humecter les timbres) et l'apex. Les trois dernières sont des articulateurs. L'apex a une
mobilité spécifique, qui est indépendante du reste de la langue.
On distingue deux grands types d'écoulement de l'air : central et latéral. La langue peut
bloquer le flux sur toute la largeur ou laisser le passage par les côtés. (Roméas, 1995)
La langue mesure en moyenne 10 cm. Sur le corps de la langue, on distingue le tiers
postérieur ou segment pharyngien et les deux tiers antérieurs ou segment buccal. Elle prend
naissance au niveau de l'os hyoïde. Son squelette est ostéo-fibreux : il comprend l'os hyoïde et
deux membranes fibreuses, le septum lingual (qui sépare la langue en deux moitiés) et
la membrane hyo-glossienne.
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Plusieurs muscles concourent à la formation de la langue. Ces muscles prennent origine sur
l'os hyoïde, la mandibule, l'apophyse styloïde du temporal et le palais. Ils sont dix-sept en tout et
sont présents en paire à l'exception d'un seul (le muscle longitudinal supérieur). Il y a donc huit
muscles pairs et un muscle impair).
Muscles extrinsèques de la langue
Les quatre paires de muscles extrinsèques servent à sa protrusion, sa rétraction, sa
dépression ou son élévation.
Tableau 1: Muscles extrinsèques de la langue
Muscle
Fixation
externe
Génioglosse
mandibule
hypoglosse
protrusion et dépression de sa partie centrale.
Hyoglosse
os hyoïde
hypoglosse
dépression de la langue.
Stylo-glosse
apophyse
styloïde
hypoglosse
élévation et rétraction de la langue.
Palato-glosse
aponévrose
palatine
branche pharyngée
du nerf vague
dépression du palais mou, déplacement des piliers
antérieurs vers la ligne médiane et élévation de
l'arrière de la langue.
Nerf
Fonction
Source : http://jacotte26.forumactif.com/t5972-la-langue
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Figure 5 : Les muscles extrinsèques de la langue (vue de droite)
Schéma de Bérichard http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Muscles_extrins%C3%A8ques_de_la_langue.png
Muscles intrinsèques de la langue




le muscle longitudinal supérieur (le seul à être impair) ;
les muscles longitudinaux inférieurs ;
les muscles verticaux ;
les muscles transverses.
Sur le plan nerveux
Nerfs moteurs :
Tous les muscles de la langue sont innervés par le nerf hypoglosse (XII), sauf le palatoglosse
qui est innervé par la partie vagale du plexus pharyngien (X).
Nerfs sensitifs :
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Le nerf laryngé supérieur (provient du nerf vague X) innerve l'extrémité postérieure de la
langue et l'épiglotte. La base de la langue (tiers postérieur) est innervée par le nerf glossopharyngien (nerf IX). C’est le nerf lingual, provenant du nerf mandibulaire V3, qui innerve les 2/3
antérieurs de la langue.
Les lèvres
Deux types de muscles : le muscle sphinctérien (annulaire) : le muscle orbiculaire de la
bouche qui a un rôle dans la fermeture et l'ouverture des lèvres. Les muscles situés à distance se
terminant sur ce muscle orbiculaire sont les muscles dilatateurs de la disposition radiaire (le
muscle releveur des lèvres, le releveur des commissures, le muscle redresseur des commissures
et le muscle abaisseur de la lèvre inférieure, abaisseur des commissures labiales : le muscle
Platisma). Ces derniers sont des muscles peauciers, c'est à dire qu'ils ont une insertion osseuse
fixe et une mobile (sur la peau ou sur un autre muscle). Ils ont un rôle important dans
l'expression du visage et sont innervés par le nerf facial VII, appelé le nerf de la mimique. Le VII
est moteur. Le nerf V2, nerf maxillaire, fait l’innervation sensitive de la lèvre supérieure et le V3,
nerf mandibulaire, fait l’innervation sensitive de la lèvre inférieure.
Leurs mouvements sont conditionnés par de grands muscles attachés assez loin et des
muscles intrinsèques. Les lèvres jouent un rôle important dans la phonétique articulatoire
(notamment les consonnes labiales) et l'expression faciale. (Roméas, 1995)
On doit également évoquer les joues, avec les muscles buccinateurs et les muscles de la
mimique, sous la dépendance des nerfs faciaux VII, pour clore la bouche, modifier la
conformation de la cavité buccale et conférer aux lèvres une importance majeure dans la
prononciation.
L’articulation temporo-mandibulaire (ATM)
L’ATM est une diarthrose qui unit la fosse mandibulaire de l'os temporal avec le condyle de
la mandibule par l'intermédiaire d'un ménisque ou disque fibro-cartilagineux biconcave et
fermée par une capsule articulaire dotée d’un frein antérieur et d’un frein postérieur plus
volumineux. Les ligaments latéraux externes sont les principaux, maintenant la coaptation et
limitant la propulsion et la rétropulsion de la mandibule. Il existe des ligaments latéraux internes
et des ligaments accessoires qui sont les ligaments sphéno-mandibulaire, stylo-mandibulaire et
ptérigo-mandibulaire.
Les mouvements de la mandibule par rapport au crâne nécessitent une bonne synergie des
deux ATM. Ce sont les muscles manducateurs qui mobilisent les articulation ménisco-temporale
et ménisco-mandibulaire aussi nommés muscles manducateurs ou muscles posturaux : tel le
muscle temporal, le muscle masséter ou les muscles ptérygoïdiens médiaux/interne et
latéraux/externe, et les muscles sus-hyoïdiens et sous-hyoïdiens, tous pairs. Ils déterminent des
mouvements :
 de propulsion ou rétropulsion de la mandibule, (menton en avant ou en arrière) ;
 d'abaissement ou d'élévation, (ouverture ou fermeture de la bouche) ;
 de diduction (mouvements de latéralité).
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Muscle temporal :
Il prend origine dans la fosse temporale de l’écaille de l’os temporal et déborde sur l’os
frontal, l’os pariétal, la grande aile du sphénoïde et l’os zygomatique. Il prend un trajet vers le
bas pour ses fibres antérieures et vers le bas et l’avant pour les fibres les plus postérieures. Le
muscle s’insère enfin sur le bord antérieur et l’apex du processus coronoïde de la mandibule et
le ménisque. Sous la commande des rameaux temporaux profonds du nerf mandibulaire V3, il
ferme la mâchoire en tirant la mandibule vers le haut et l’arrière, il vient par ailleurs ajuster la
position du disque articulaire lors des mouvements grâce à des insertions sur l’arrière de ce
dernier.
Muscle masséter :
Puissant et de forme quadrilatère, il est le muscle de la mastication. Selon le traité
d’anatomie de L. Testut (1899) il est formé de deux faisceaux :
Le faisceau superficiel, ou antéro-externe est le plus important des deux. Il s'insère en haut
sur le bord inférieur de l'arcade zygomatique dans ses deux tiers antérieur. Cette insertion
d'origine se fait à l'aide d'une aponévrose très épaisse et très résistante, qui s'étale sur la face
externe du muscle et s'y prolonge jusqu'à sa partie moyenne. Les fibres constitutives du faisceau
superficiel se dirigent obliquement de haut en bas et d'avant en arrière et viennent se terminer
sur l'angle de la mâchoire, ainsi que sur la partie inférieure de la face externe de la branche
montante.
Le faisceau profond est situé simplement en dedans du faisceau superficiel, il déborde un
peu en arrière. Les fibres qui le constituent s'insèrent à la fois sur le bord inférieur et sur la face
interne de l'arcade zygomatique. De là, elles se portent obliquement en bas et en avant et
disparaissent au-dessous des fibres du faisceau superficiel, qu'elles croisent sous un angle de 40
à 45°. Finalement, elles se fixent à la face externe de la branche montante du maxillaire depuis
la zone d'insertion du faisceau superficiel jusqu'à la base de l'apophyse coronoïde où s’insère le
muscle temporal.
Il est innervé par le rameau massétérique du nerf temporo-massétérique, lui-même branche
du nerf mandibulaire (V3).
Muscles ptérygoïdiens :
Interne/médial et externe/latéral. Ils sont pairs.
Le muscle ptérygoïdien médial est dans un plan parallèle au masséter, mais se situant plus
en dedans de la branche de la mandibule. Il prend origine sur le processus ptérygoïde du
sphénoïde (dans la fosse ptérygoïdienne), se dirige vers le bas, le dehors et l'arrière pour
s'insérer sur la face profonde de l'angle de la mandibule (en face médiale). Il est innervé par le
nerf V3 (nerf mandibulaire, branche du nerf trijumeau). Il est élévateur de la mandibule,
participe à la propulsion de la mandibule (en contraction bilatérale) et participe aussi au
mouvement de diduction controlatérale (contraction unilatérale).
Le muscle ptérygoïdien latéral est de forme triangulaire, en deux faisceaux. Le faisceau
sphénoïdal ou chef supérieur naît du tiers supérieur de la face latérale de la lame latérale du
processus ptérygoïde et du tubercule sphénoïdal et de la crête infra-temporale au niveau de la
grande aile du sphénoïde. Il se dirige horizontalement en arrière et en dehors pour se fixer sur le
tiers médial du bord antérieur du disque et sur le tiers supérieur de la fossette ptérygoïdienne.
Le faisceau ptérygoïdien ou chef inférieur naît au niveau des deux tiers inférieur de la face
latérale de la lame latérale du processus ptérygoïde, sur la face externe du processus pyramidal
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du palatin et sur la partie adjacente de la tubérosité du maxillaire. Les fibres supérieures suivent
un trajet analogue au faisceau précédent. Les fibres inférieures suivent un trajet oblique. Ces
fibres se terminent par de fortes fibres aponévrotiques sur les deux tiers inférieurs de la fossette
ptérygoïdienne. Il est innervé par le nerf ptérygoïdien latéral, une branche du nerf mandibulaire
V3. Sa contraction bilatérale provoque une propulsion mandibulaire. Sa contraction unilatérale
associée à la contraction controlatérale du ptérygoïdien médial provoque une diduction
controlatérale.
Muscles sus-hyoïdiens :
Muscle digastrique
Il est situé à la partie supérieure et latérale du cou, formé de deux ventres antérieur et
postérieur, réunis par un tendon intermédiaire. Il s'étend depuis le processus mastoïde (dans la
partie antéro-interne) jusqu'à la région mentonnière (la fossette digastrique de la mandibule) en
se reflétant au-dessus de la petite corne de l'os hyoïde entre le ligament et le muscle stylohyoïdien. Le ventre antérieur est innervé par une branche collatérale de nerf mandibulaire V3 :
le nerf mylo-hyoïdien (collatérale du nerf alvéolaire inférieur). Le ventre postérieur est innervé
par une branche collatérale du nerf facial. Il est élévateur de l'os hyoïde. Son ventre postérieur
tire en arrière l'os hyoïde et son ventre antérieur abaisse la mandibule.
Muscle stylo-hyoïdien
Il nait de la face postéro-latérale de l'apophyse styloïde de l'os temporal, descend presque
verticalement, oblique de dehors en dedans et de l'arrière vers l'avant pour s'insérer sur le corps
de l'os hyoïde. L'innervation est assurée par le nerf facial. Sa mise en tension a pour effet de
tirer l'os hyoïde vers le haut et l'arrière. Donc, c'est un muscle élévateur laryngé, qui fait partie
des muscles extrinsèques du larynx.
Muscle mylo-hyoïdien
Tendu transversalement de la face médiale du corps mandibulaire à l'os hyoïde et au raphé
médian, les deux muscles sont unis sur la ligne médiane par un raphé pour former le plancher
oral. Il s’insère sur toute la longueur de la ligne mylo-hyoïdienne. Les fibres se dirigent
obliquement en bas et en dedans sur le raphé médian pour les fibres antérieures tandis que les
fibres postérieures se terminent sur la face antérieure de l’os hyoïde tout près de son bord
inférieur. Il est sous le contrôle du nerf mylo-hyoïdien provenant du nerf alvéolaire inférieur,
une branche collatérale du nerf mandibulaire V3. Son action est d’abaisser la mandibule quand
le point fixe est hyoïdien et élever l’os hyoïde quand le point fixe est mandibulaire.
Muscle génio-hyoïdien
Situé immédiatement au-dessus du muscle mylo-hyoïdien. Il naît de l'épine mentonnière
inférieure et s'élargit progressivement d'avant en arrière et de haut en bas (légèrement). Il se
termine sur la face antérieure de l'os hyoïde. Les deux muscles droit et gauche sont unis sur la
ligne médiane par un mince septum conjonctif. Il est innervé par une branche du nerf
hypoglosse qui partage des fibres avec le nerf spinal C1, provenant du plexus cervical. Il abaisse
la mandibule quand l'os hyoïde est fixe et élève l'os hyoïde quand le point fixe est mandibulaire.
Muscles sous-hyoïdiens :
Muscle sterno-cleïdo-occipito-mastoïdien (SCOM)
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Il prend son origine sur le bord antérieur et la face latérale du processus mastoïde et le tiers
externe de la ligne nucale supérieure, en dehors du muscle trapèze. Il descend, oblique en bas et
en avant et en dedans, en formant deux faisceaux. Le faisceau profond s'insère sur le tiers
postéro-interne de la face supérieure de la clavicule, en arrière du faisceau superficiel qui
s’insère, pour son chef latéral, sur le tiers interne de la face supérieure de la clavicule et pour
son chef médial, sur la face ventrale du manubrium sternal dans sa partie supéro-externe. Son
innervation motrice provient de la 11e paire crânienne, le nerf spinal (ou accessoire). Son
innervation sensorielle est assurée par le plexus cervical. En contraction unilatérale, il permet
une flexion, une inclinaison homolatérale et une rotation controlatérale de la tête. En
contraction bilatérale, l'ensemble des muscles sterno-cléido-occipito-mastoïdiens provoque une
extension de la tête, augmente la lordose cervicale et fléchit la colonne cervicale sur le thorax.
Mais si la colonne a été préalablement délordosée par le travail synergique des muscles prévertébraux, ces muscles fléchissent la tête, la colonne vertébrale elle-même et fléchissent le
tout sur le thorax. Si leurs origines sont au niveau de la tête, leur contraction soulève la cage
thoracique et le sternum et donc, augmente légèrement la capacité thoracique d'où son rôle de
muscle inspiratoire accessoire.
Muscle omohyoïdien
Digastrique également, il s'insère sur la partie caudale et latérale du corps de l'os hyoïde,
ainsi que sur une partie des grandes cornes. Il descend d'abord presque à la verticale en arrière
et en dehors pour former une portion tendineuse intermédiaire en dessous du SCOM, au niveau
du bord latéral de la gaine jugulo-carotidienne. Puis, le muscle va donner un deuxième ventre
musculaire qui se dirige plus horizontalement vers l'arrière, s'achevant sur le bord supérieur de
la scapula, en dedans de l'échancrure scapulaire, voire sur le ligament transverse supérieur de la
scapula. L’innervation motrice est assurée par deux rameaux issus de la boucle de l'anse
cervicale, un rameau pour chaque chef musculaire. Il participe à la stabilisation et à la
mobilisation de l'os hyoïde (qu’il abaisse et porte en arrière) et ainsi à la stabilisation posturale
de la tête osseuse. Le muscle omohyoïdien a également un rôle phonatoire par l'abaissement de
l'os hyoïde, donc du larynx, et le raccourcissement des cordes vocales (production des basses
fréquences). (Bellier, Cavalié et Chaffanjon, 2013)
Muscle sterno-thyroïdien
Il prend origine sur une ligne oblique en haut et en arrière située sur la face latérale du
cartilage thyroïde. Il descend derrière le muscle sterno-hyoïdien pour terminer sur la face
postérieure du manubrium sternal et quelquefois sur le premier cartilage costal. Innervé par
l'anse cervicale, le muscle sterno-thyroïdien tire le larynx et l'appareil hyoïde en arrière.
Muscle sterno-hyoïdien
Il prend son origine sur le bord inférieur de l'os hyoïde, près de sa partie médiane. Il descend
en s'élargissant légèrement en avant et en dehors pour s'insérer finalement sur le bord
postérieur médial de la clavicule et sur la partie voisine du manubrium sternal. Innervé par un
rameau de l'anse cervicale. Sa mise en tension attire l'os hyoïde vers le bas.
(Source : Amor et Ghorbel, 2010-2011)
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La caisse de résonance (cavité nasale et sinus)
D’après (Page et Fontaine, 2010)
Il faut ajouter aux caisses de résonances des cavités nasales et sinusales, la bouche, déjà
citée dans les lieux d’articulation, le larynx, la trachée ainsi que tout le thorax qui avec l’air des
poumons résonne comme une guitare. En somme, tous les espaces creux vont amener une
résonance.
Le voile du palais
Le voile du palais vient cloisonner la cavité buccale des sinus. C'est le voile du palais qui
détermine deux configurations distinctes du flux d'air : le passage par le nez ou non. En fait, une
partie de l'air sort toujours par la bouche : les voyelles sont orales ou oro-nasales. Le voile sert
aussi d'articulateur par son contact avec la langue. (Roméas, 1995)
Figure 6 : Articulation orale et articulation nasale
Source : http://m.antoniotti.free.fr/condvoc.htm
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Les fosses nasales et les sinus
Anfractueuses, les cavités nasales (ou fosses nasales) sont deux cavités pneumatiques,
occupant la région centrale médiane du massif facial. Une mince cloison ostéo-cartilagineuse
sagittale vient séparer ces deux cavités : le septum nasal ou la cloison nasale. Elle est
théoriquement médiane, mais bien souvent déviée d’un côté dans la réalité.
Ces cavités nasales sont ainsi séparées par le palais dur de la cavité orale, en dedans des
orbites et au-dessous de l’étage antérieur de la base du crâne. Les cavités nasales osseuses sont
ouvertes en avant vers l’extérieur par le biais de l’orifice piriforme (apertura piriformis), au
niveau duquel vient s’articuler le squelette cartilagineux des narines, ce qui limite le vestibule
nasal. Le revêtement cutanéo-muqueux appliqué sur le squelette ostéocartilagneux ne laisse
persister que deux orifices réduits, les narines. Les deux cavités nasales sont également ouvertes
en arrière vers le rhinopharynx par l’intermédiaire des choanes.
De plus, aux cavités nasales proprement dites sont annexées différentes cavités
pneumatiques creusées dans les os de la face ou de la base du crâne : les sinus paranasaux.
• les sinus maxillaires (2), situés sous chacune des deux orbites dans les os maxillaires ;
• les sinus frontaux (2), au-dessus des yeux et du nez, dans l'os frontal ;
• les sinus ethmoïdaux (10 à 20), entre les cavités nasales et les orbites au sein de l'os
ethmoïde ;
• les sinus sphénoïdaux (2), au centre de la base crânienne dans l'os sphénoïde.
Ces sinus paranasaux communiquent avec les cavités nasales par des orifices de drainage,
les ostia.
Physiologie du chant
Sans étaler tous les mécanismes physiologiques inhérents au chant, nous considérons que
l’essentiel est avancé ici, à travers les lieux d’articulation du chant, le rôle des cartilages cricoïde,
thyroïde et aryténoïdes ainsi que les registres de voix.
Les lieux d'articulation du chant
On doit ce savoir à des siècles de recherches. Émile Blanchard (1876) rappelle quelques
expériences scientifiques menées :
« Le pharynx et la bouche, jouant le rôle de caisses de
résonance, produisent des sons aussitôt que l’air qu’elles
renferment est mis en vibration par le courant qui émane
soit des poumons, soit d’une autre source. On en tient la
preuve d’expériences décisives et fort curieuses. En
ouvrant la bouche et en ajustant les lèvres comme il
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convient pour prononcer une voyelle déterminée, mais
sans faire le moindre bruit, le diapason qui vibre étant
placé devant la bouche, la voyelle est rendue sonore. C’est
une démonstration imaginée par M. Helmholtz. Le même
résultat s’obtient si, devant la bouche ouverte, on amène
le courant d’air d’une soufflerie par un porte-vent dont la
fente terminale est étroite. C’est une invention de M.
Kœnig. » (Blanchard, 1876)
Aussi peut-on conclure que :
« Ainsi les divers sons qui s’appellent des voyelles
dépendent tout simplement de la configuration des
caisses de résonance : le pharynx et la bouche. Par la
seule action de ces cavités, la voix est aphone, — c’est le
chuchotement ; elle est sonore aussitôt que vibrent les
lèvres vocales. Longtemps, les physiologistes restèrent
persuadés que les voyelles même prononcées à voix basse
se forment dans la glotte ; la notion précise des
phénomènes date de l’époque actuelle. À cinq, six ou sept
on limite en général le nombre des voyelles ; ce sont des
types si naturels qu’on les retrouve à peu près dans tous
les idiomes. En outre, des intermédiaires, des
combinaisons éclosent, sans peine, tant la cavité buccale
possède la ressource de moduler les dispositions. »
(Blanchard, 1876)
Quant à la prononciation des consonnes,
« Les sons engendrés dans la cavité buccale se brisent
à la rencontre d’obstacles ; alors naissent les bruits qu’on
appelle les consonnes. Quand il s’agit de créer les
obstacles, la langue, les dents, les lèvres, le voile du palais
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interviennent pour une part plus ou moins importante.
Aussi, on distingue volontiers les consonnes labiales,
linguales, dentales, nasales. » (Blanchard, 1876)
Cette mobilité du conduit vocal est insuffisante pour produire les sons de la parole : ceux-ci
naissent de l'association des mouvements et de la circulation d'un flux d'air généré par une
activité thoracique ou sans faire appel aux poumons.
Figure 7 : Coupe sagittale schématique des organes de la parole
Source : http://m.antoniotti.free.fr/condvoc.htm
Rôle des cartilages cricoïde, thyroïde et aryténoïdes.
Ces quatre cartilages constituent une armature souple et mobile pour le larynx. Des
ligaments, longés par des muscles sur lesquels on peut agir, viennent articuler ces cartilages. Le
souffle d’air est au contact d’une muqueuse qui constitue la partie vibrante qui produit le son et
qui vient tapisser les éléments sus décrits. À l'avant, elles s'insèrent à l’intérieur du cartilage
thyroïde. À l'arrière, elles s'insèrent sur les cartilages aryténoïdes. Le pivotement des
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aryténoïdes permet de rapprocher ou éloigner les cordes vocales, d'ouvrir ou de fermer
« l’orifice glottique », pour reprendre les termes plus ajustés du Dr Mandl (1872).
On a coutume de désigner par « glotte » (terme qui désigne originellement plus une
« languette », l’orifice qu’il est en réalité. On a pris le nom des replis qui bordent l’ouverture
pour le nom de l’ouverture elle-même pendant si longtemps que l’erreur a été consacrée. C’est
pourquoi M. Mandl par souci de clarté spécifie « orifice glottique ». (Roméas, 1995)
Figure 8 : Action des muscles laryngés
Source : medecin.skyrock.com
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Figure 9 : Action des muscles aryténoïdiens
Source : http://www.institut-numerique.org/wp-content/uploads/2013/05/les-quatre-positions-des-plisvocaux.png
Abduction : les cordes vocales sont écartées.
Adduction : les cordes vocales sont rapprochées. On parle de fente glottique.
L'adduction est la position requise pour la vibration des cordes vocales (phonation).
Autres conditions de la phonation : la tension longitudinale des cordes vocales réalisée par
un mouvement de bascule de la thyroïde sur le cricoïde et la compression latérale des cordes. La
pression sous glottique doit être de 3 cm d'eau minimum.
Donc, quatre conditions doivent être réunies pendant la phonation, rappelle à juste titre
Pascal Roméas (1995).
- adduction (rapprochement) des cordes vocales
- tension longitudinale des cordes vocales
- compression latérale des cordes
- pression sous glottique
Les cordes vocales se comportent comme une valve bloquant le passage de l'air. À l'intérieur
du larynx, les cordes vocales peuvent être utilisées comme des articulateurs : on peut les accoler
ou les ouvrir. Le coup de glotte existe dans beaucoup de langues (en français : le « eh »
d'évidence).
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Les registres de voix
On compte deux registres principaux :
• Le registre dit de « poitrine » ou mécanisme lourd (ou encore mécanisme 1) est utilisé
pour les sons graves.
« Les cordes semblent courtes et relâchées. Il existe
une tension faible à la fois dans le muscle vocal et dans
ceux qui fixent les aryténoïdes. […] La muqueuse qui
recouvre la corde présente à la fermeture une ondulation
de grande amplitude qui remonte jusqu’à l’entrée du
ventricule. […] L’amplitude vibratoire est grande. La
contraction du muscle vocal, antagoniste du muscle cricothyroïdien s’oppose à l’allongement du ligament.
Simultanément, elle entraîne une augmentation de la
rigidité de la corde vocale, ce qui tend à élever la
tonalité. » (Cornut, 2005)
On note alors une faible tension dans le ligament vocal et une tension de plus en plus élevée
du grave à l’aigu dans le muscle vocal. À l’intérieur du registre, l’élévation de la tonalité se fait
sous l’action combinée de la tension du muscle vocal, de la compression médiane et du flux d’air
glottique.
Dans le bas de ce registre, le « corps » et la « couverture de la corde vocale sont relâchés et
vibrent avec une grande amplitude produisant une impulsion abrupte (Hirano, 1974). Quand la
tonalité s’accroît, le « corps » devient rigide du fait de la contraction du muscle vocal alors que
la « couverture » reste souple. Le signal électroglottographique (EGG) met en évidence une
grande profondeur d’accolement des cordes vocales. (Cornut, 2005)
La compression médiane (damping) est en fait le mouvement de rapprochement des deux
apophyses vocales des aryténoïdes sous l’action du muscle crico-aryténoïdien. Ce mouvement
« joue un rôle important dans les variations tonales. En effet, plus cette “compression médiane”
augmente, plus la portion vibrante de la corde se raccourcit. Donc, plus la tonalité s’élève. »
(Cornut, 2005)
Allant vers l’aigu, le muscle crico-thyroïdien provoque une bascule du cartilage thyroïde vers
le cartilage cricoïde et induit l’étirement du ligament vocal alors que le muscle vocal devient
passif, on arrive vers le deuxième mécanisme.
• Le registre dit de « tête » (plus communément appelé fausset chez l’homme) ou
mécanisme léger (ou encore mécanisme 2) est utilisé pour les sons aigus.
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On note alors une forte tension dans le ligament vocal sous l’action du muscle cricothyroïdien et une détente pratiquement totale du muscle vocal, son antagoniste. À l’intérieur du
registre, l’élévation de tonalité se fait sous l’action combinée de l’augmentation de la tension du
ligament vocal et de la compression médiane. Cette fois, le flux d’air glottique a peu de rôles.
« Le corps et la couverture de la corde vocale sont étirés et par conséquent, seule la muqueuse
reste relativement souple. L’amplitude vibratoire est faible. L’EGG confirme la faible profondeur
d’accolement des cordes vocales. » (Cornut, 2005)
Deux autres registres secondaires existent, plus rarement utilisés : le fry ou strohbass pour
l’extrême grave et le sifflet pour l’extrême aigu.
Les sons moyens (approximativement entre do3 et la3) peuvent être produits
indifféremment par l’un ou l’autre de ces mécanismes. Certains parlent de l’existence d’un
« registre mixte » qui combinerait les caractéristiques des registres de poitrine et de tête, mais
personne n’a encore pu le prouver scientifiquement.
Passage du mécanisme lourd au mécanisme léger
C’est souvent le moment du « décrochage ».
« Ce passage qui se fait entre grave et médium pour
les femmes, a lieu entre médium et aigu pour les hommes.
La voix mixte chez la femme correspond donc à une
utilisation prépondérante du ligament vocal depuis le
médium jusqu'à l'aigu, l'intervention du muscle vocal ne
se faisant que pour les sons graves. On ne cherche donc
pas à monter la voix de poitrine, mais plutôt à descendre
la voix de tête, afin de réaliser un équilibrage au niveau
de la musculature du larynx. Le but étant de masquer la
transition entre les registres. » (Savoyant, 2008-2009)
« Le changement de mécanisme est toujours visible
au niveau du signal EGG, même lorsque la modification
acoustique
est
peu
évidente.
Les
études
électromyographiques (Hirano) ont montré que le
passage du mécanisme 1 (lourd) au mécanisme 2 (léger)
correspond à une diminution de l’activité du muscle vocal
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et à une augmentation simultanée de la contraction du
muscle crico-thyroïdien. Ce nouvel ajustement entre ces
deux muscles antagonistes entraîne un amincissement
des cordes vocales qui explique la modification de l’EGG. Il
est intéressant de noter que la modification du signal EGG
est toujours brusque, ce qui, d’après Roubeau, remet en
question l’existence au niveau du larynx d’un « registre
mixte », avec ajustement progressif des contractions des
muscles antagonistes. Pour cet auteur, la « voix mixte »,
que les chanteurs décrivent comme un passage progressif
entre la voix de poitrine et la voix de tête ou de fausset,
est en relation, non pas avec un mécanisme laryngé
intermédiaire, mais avec des phénomènes acoustiques liés
aux cavités de résonance. Il propose donc l’expression
« registre résonantiel » pour définir cette modification du
timbre vocal.
Il est toutefois permis de penser que le passage d’un
mécanisme à l’autre, même s’il est brusque au niveau de
la configuration vibratoire décelée par l’EGG, se fait sans
doute plus harmonieusement s’il est préparé par un
ajustement progressif des muscles antagonistes
laryngés. » (Cornut, 2005)
B- Les corollaires de la voix visibles jusque dans la posture
Le chanteur sait lui-même qu’il a besoin de tout son corps pour chanter. La posture est
déterminante.
L’influence de la posture
Quant aux mouvements de la cage thoracique, après l’anatomie descriptive des muscles
inhérents à la respiration, cela met en évidence l’interdépendance des différentes zones
fonctionnelles (thorax, ceinture scapulaire, colonne, bassin…) dans la motricité générale; cette
même action musculaire sur l’ensemble du « contenant respiratoire » permet, d’autre part, de
faire varier les volumes thoracique et abdominal au service du mouvement respiratoire.
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Par ailleurs, les importantes variations de morphologie du thorax rencontrées d’une
personne à l’autre sont le résultat de l’attitude et des postures individuelles adoptées, des
organisations toniques personnelles ainsi que du mode respiratoire de chacune (avec sa
coloration psycho-affective particulière).
Des formes thoraciques dites en ouverture ou en fermeture, avec toutes sortes de variations
possibles entre ces deux typologies, résultent donc d’une certaine « utilisation » du thorax dans
le mouvement général et la posture, aussi bien que dans l’acte respiratoire lui-même. Mais elles
déterminent aussi, en retour, des « espaces respiratoires » spécifiques, caractérisés par des
zones où seront valorisées soit l’ouverture, soit la fermeture, et ne laissant souvent que
certaines, seulement des disponibilités physiologiques de la respiration… enseigne t’on à
l’Université Pierre et Marie Curie: (Sevant-Laval, 2006)
L’Association L.V.P. (Langue Voix Posture), (2014) commente le lien entre la langue et la
posture :
La langue au repos permet :
- l'équilibration de la tête,
- la détente de la mandibule,
- la souplesse des cervicales,
- la liberté de l’os hyoïde,
- la respiration nasale.
On constate que
- la respiration et le souffle confèrent à la voix son énergie
- le larynx se comporte comme un vibrateur,
- les résonateurs bucco-pharyngés et nasals sont des espaces qui modèlent le
timbre, couleur de la voix
La langue est le premier maillon d'une chaîne qui régule et équilibre notre posture et nos
mouvements. Des déséquilibres de la posture surviennent quand celle-ci est en dysfonction
affirment-ils.
Voix et posture :
Une bonne posture assure :
- l'ouverture des espaces respiratoires,
- la liberté de fonctionnement du diaphragme,
- la souplesse laryngée,
- l'ouverture des résonateurs.
Par ailleurs, l'os hyoïde sur lequel la langue s'insère est un centre névralgique connecté à
l'ensemble des chaînes musculaires du corps. La position de la langue influence directement le
tonus postural et la position du diaphragme. Une langue ptosée ou basse (déglutition infantile,
déglutition atypique) est responsable de l'avachissement de la posture et d'une respiration
buccale, ou claviculaire superficielle par blocage du diaphragme.
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Figure 10 : Schéma représentant l’alignement des diaphragmes
Schéma de Hugues Milne, Au cœur de l’écoute, Ed. Sully, 2010
Depuis la Clinique du Musicien à Paris l’ostéopathe D.O. Marc Papillon (2011), affirme, en
s’adressant aux musiciens qui pratiquent un instrument à vent :
« Un bassin "passif" propose à la colonne vertébrale
une tenue moins optimale, ainsi qu’à l’ensemble des deux
épaules, et la nuque en "prend un coup". La colonne d’air
est moins agréable et les lèvres compensent. Si ce tonus
"postural - ventilatoire" n’est plus optimal, les fatigues
labiales et le manque de maintien sont les premières
conséquences… » (Papillon, 2011)
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Une affirmation toute aussi valable pour le chanteur. Il souligne également l’importance
d’un bon tonus de la sangle abdominale qui travaille en synergie avec les lombaires. En effet, nul
besoin de se référer aux lois de Martindale ou de Lowett pour concevoir que par un bon tonus
de la sangle abdominale, les forces exercées sur les lombaires sont mieux réparties et les
cervicales bénéficient de cette stabilité.
Le système tonique postural est un système auto-asservi, multimodal (capacité à
fonctionner de multiples manières) et multiplexé (assemblant de multiples informations de
diverses sources). Sa seule stratégie est le maintien de la projection au sol du centre de gravité à
l'intérieur du polygone de sustentation, quelle que soit la tactique pour y parvenir, même si,
celle-ci s’avère déstabilisante, douloureuse voire déformante.
La précision du système tonique postural est extrême et son contrôle est dévolu aux centres
supérieurs, lesquels doivent être informés: des exo-entrées (situation dans l’espace, visuelle et
gravitaire), des endo-entrées (relation réciproque statique et cinétique de son anatomie) et des
résultats de ses actions correctives en fonction de son acquis cognitif et moteur. Orion, (recueilli
en 2014).
L’oreille
Nous ne détaillerons pas l’oreille mais la trompe d’Eustache qui y conduit. Il est toutefois
important de la citer puisque les sons émis sont continuellement ajustés grâce à notre propre
écoute.
Comme nous l’avons évoqué, l’ostium des trompes d’Eustache se trouvent dans le
nasopharynx. Elle assume plusieurs fonctions :
- une fonction mécanique : sa fermeture empêche l'introduction d'agents
pathogènes, de sécrétions nasales dans l'oreille moyenne, mais également
l'arrivée de sons vocaux directement dans cette cavité;
- une fonction de clairance muco-ciliaire, dans sa partie basse, au plus près du
rhino-pharynx, chargée d'évacuer les corps gênants de l'oreille moyenne;
- une fonction équipressive, chargée d'égaliser la pression des deux côtés du
tympan pour éviter sa rupture en cas de grande différence de pression entre le
milieu extérieur et l'oreille moyenne.
Normalement, la trompe, fermée au repos, s’ouvre pendant une fraction de seconde lors de
la déglutition ou d’un bâillement. À ce moment, l’air reste dans l’oreille moyenne et remplace
celui qui a été absorbé par la muqueuse ou corrige la pression qui a été modifiée par un
changement d’altitude. Tout ce qui peut perturber le fonctionnement de la trompe d’Eustache
occasionne des troubles de l’oreille moyenne avec retentissement sur l’audition, l’autophonie.
« On chante avec son oreille » affirme le Dr Tomatis (1987) spécialisé en phoniatrie et en neuro
physiologie auditive.
L’entrainement et la conscience des structures mobilisées
Le chant est un art qui comprend ses techniques. La plupart des professeurs de chant
commencent leur enseignement par une détente afin de favoriser une prise de conscience
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animale de la voix. Ils invitent leurs élèves à ressentir les structures mobilisées. Ce préalable leur
permettra des prouesses.
« Comme le remarque M. Mandl, des bruits presque
identiques se produisent avec différentes positions. Une
personne a perdu toutes les dents, elle modifie le jeu des
lèvres et de la langue et réussit encore à s’exprimer d’une
manière intelligible. Tel acteur imite la voix d’hommes
connus au point de faire l’illusion la plus complète. En
altérant le timbre, la voix paraît sortir d’une caverne ;
c’est l’art du ventriloque. On a vu des gens qu’un malheur
avait privés d’une bonne partie de la langue tenir la
conversation ; on n’affirme pas qu’il fût agréable de les
entendre. Des oiseaux n’éprouvent aucune impossibilité à
émettre les sons qui de notre part exigent l’usage des
lèvres. En un mot, rien n’est absolu dans les actes qui
engendrent la parole ; néanmoins en général les mêmes
organes n’agissent pas très différemment pour obtenir les
mêmes effets. » (Blanchard, 1876)
Ceci pour dire qu’il n’y a pas une façon de prononcer mais des façons. Comme on le sent,
comme on le peut, comme on s’est entraîné à le faire. La voix se présente alors comme un
muscle que l’on éduque et que l’on renforce s’accorde à dire Donna Klimoska (2014), chanteuse
depuis 50 ans et professeur de chant.
De l’assise et de la souplesse
Une bonne posture, un corps détendu, enraciné dans ses pieds, une respiration sans
entrave : le chant peut se faire entendre. En effet, tout muscle détendu lui conférant un pouvoir
de contractilité accru. Le chanteur ne force pas. Il chauffe progressivement la voix, ce qui lui
permet une véritable gymnastique acoustique par la suite.
Erica Feininger (2014), chanteuse de jazz depuis 20 ans, rappelle quelques clefs
déterminantes qui lui ont été enseignées. Les deux pieds à la même largeur que les épaules,
bien enracinés dans le sol (pas de talons en pratique, pieds nus ou en chaussettes c’est idéal),
les genoux ne sont pas verrouillés, mais un peu fléchis. Pour le bassin, il existe plusieurs écoles
de pensées. En jazz ou en blues, on place une main sur le pubis, l’autre sur le sacrum pour sentir
la respiration aller jusqu’au sexe. En chant classique, on met l’accent sur une ouverture dans un
plan frontal de la partie moyenne de la cage thoracique. On ne visualise évidemment ni les
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mêmes zones, ni les mêmes émotions. Les bras sont neutres le long du corps en chant classique.
On peut visualiser des pamplemousses sous les aisselles (toujours dans cette idée d’ouverture
de la cage thoracique). Les épaules basses, on agrandit le cou; on veut sentir tout son rachis
jusqu’au sommet du crâne, on veut laisser flotter la tête sur les cervicales, ajoute Donna
Klimoska (2014) en prenant l’image d’un bilboquet. « Let the neck be free, to allow the head go
forward and up, so that the back can lengthen and widen ». « Laisse ton cou libre pour laisser
aller la tête vers l’avant et le haut pour allonger puis élargir le dos », sourit Erica en se rappelant
du « leitmotiv » d’une éducation au chant classique imprégnée de techniques Alexander.
Conclusion
Pour conclure, Emile Blanchard explique toute la beauté de l’appareil vocal :
« Lorsque sous les grandes voûtes l’orgue se fait
entendre on en reçoit une impression profonde. Nulle
autre musique n’imitant au même degré la voix humaine,
on peut se croire entraîné dans une communion de
sentiments de l’âme Entre le bel instrument des églises et
l’appareil vocal de l’homme, la comparaison s’impose.
L’orgue a une soufflerie, nos poumons chassent l’air, —
un porte-vent, notre trachée-artère en remplit l’office, —
des lames vibrantes, nos lèvres glottiques ont une
fonction analogue, — des cavités de résonnance, notre
pharynx et notre bouche répondent au même besoin.
Néanmoins combien reste grande la supériorité de
l’instrument naturel sur l’instrument construit à l’aide
d’ingénieux artifices ! A l’orgue, pour produire la diversité
des sons, il faut une multitude de tuyaux ; il suffit d’un
seul pour engendrer la parole et le chant, mais c’est un
merveilleux tuyau,
susceptible
de
continuelles
modifications qui le rendent propre à satisfaire aux
exigences les plus variées. » (Blanchard, 1876)
Emile Blanchard précise plus loin
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« Il y a une double anche et un résonateur. L’anche,
c’est la glotte : le passage de l’air plus ou moins resserré,
les lèvres vocales plus ou moins tendues et vibrantes, les
sons se forment graves ou aigus. Le résonateur, c’est la
bouche : les dispositions de la cavité changent presqu’à
l’infini, et les sons sortent purs ou demeurent étouffés,
brisés, de façon à donner des effets d’une prodigieuse
diversité. » (Blanchard, 1876)
Ol’ga Veličkina-Kane (1997) explique que « Le corps humain est à la fois le premier
instrument de musique et le modèle d’organisation de la matière musicale par ses rythmes de
base (battements du cœur, respiration, marche). » Ce concept, tant philosophique
qu’anatomique, vient, en ce qui nous concerne, renforcer l’idée que le chant pour ce qu’il
mobilise et fait vibrer est pourvoyeur de santé. Grâce au chant et à la vibration, c'est toute cette
architecture qui est réveillée s’écrie Hugues Milne (2010). Ce potentiel ainsi réactivé, nous guide
vers le chemin de l'autonomie et de la liberté.
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CHAPITRE 2 : Les pathologies et les troubles de la voix les plus fréquents
« Chanter, c’est comme honorer l’oxygène. »
Björk
A- Ce qui est pathologique et ce qui relève de la dysfonction ostéopathique
L’ostéopathe s’intéresse aux troubles fonctionnels. Si l’on parle de lésion organique, on
parle d’une atteinte de l’intégrité des tissus et l’on sort du domaine de prérogative de
l’ostéopathe qui se doit alors de référer au médecin compétent. De plus l’objectif du projet est
de rester dans nos prérogatives.
Comme le souligne le mémoire de Aurore Mignaut et Louise Marcoux (2003), Savoir
reconnaître les signes précurseurs de pathologies pouvant conduire à une référence médicale
dans la pratique de l'ostéopathie, l’enseignement de la sémiologie a une importance capitale
pour des intervenants de première ligne tels que les ostéopathes.
Les dysphonies
De nombreuses pathologies intègrent des dysphonies. Les auteurs s’accordent à dire que la
dysphonie est la difficulté à parler ou émettre des sons au sens large. Il peut s’agir d’une
modification du timbre, de l’intensité ou de la fréquence (ou hauteur) de la voix. Après, les
classifications diffèrent.
Définition selon Bernard Teston :
« Les dysarthries des coordinations pneumophoniques
et de la musculature intrinsèque du larynx provoquent
des dégradations de la voix appelées dysphonies. Ces
dysfonctionnements vocaux peuvent également être la
conséquence de changements morphologiques de
l’anatomie du larynx, essentiellement au niveau de la
glotte, provoqués par des modifications de sa structure ;
la génération d’un excès de tissus biologiques, ou à
l’inverse, des manques anatomiques provoqués par des
gestes chirurgicaux. » (Teston, 2004)
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Bernard Teston (2004) fait état de deux grands types de dysphonies, elles même
subdivisées.
Les dysphonies d’origines neurologiques
Elles peuvent s’exprimer par une hypotonie de la musculature laryngée et respiratoire.
L’hypotonie a pour conséquence une faible intensité de la voix et un abaissement de la Fo
(Baker et al, 1998).
Elles peuvent s’exprimer par une hypertonie de la musculature laryngée et respiratoire. Elles
se manifestent par la difficulté à initialiser un acte volontaire du larynx, se traduit par des
hésitations au démarrage du voisement, des émissions vocales discontinues, une augmentation
de la Fo, un timbre sourd par manque d’harmonique, et voilé par suite d’un mauvais accolement
des cordes vocales (Stelzig et al, 1999).
Elles peuvent encore se manifester par des tremblements de fréquence variable en fonction
de leur origine, donnant la voix chevrotante (tremor), (Perez et al, 1996) et on peut leur associer
des instabilités de Fo en voix tenue (Gentil, 1990).
Il existe également les dysphonies spasmodiques (ou dystonies laryngées) : changements
brutaux de la hauteur de la voix qui peut même s’interrompre, repartir, glisser et chevroter
(tremor). Le timbre peut devenir désagréable, voire inintelligible.
Puis, on a les paralysies laryngées où la voix est monotone avec une perte de mélodie et de
nombreuses dé-sonorisations. Elle est soufflée et rauque avec une fuite d’air importante,
entraînant un essoufflement en fin de phrase et une voix projetée continue impossible.
Les dysphonies d’origines morphologiques
Cette catégorie de dysphonie se caractérise par des changements anatomiques de la glotte
provoqués par l’apparition de nodules, polypes et kystes. Ce sont des lésions bénignes des
cordes vocales provoquées généralement par un forçage vocal permanent ou brutal. Cela se
manifeste par une voix plus grave, rauque et soufflée. Son timbre est voilé, sourd et éraillé.
Des laryngites, souvent favorisées par un effort vocal, peuvent occasionner un changement
de structure de la glotte. Certaines infections engendrant l’inflammation des cordes vocales sont
à redouter des chanteurs, en effet, l’œdème de Reinke peut être permanent. La voix est alors
plus grave, avec des difficultés dans les aigus, rauque et peu timbrée. Elle peut même
disparaître totalement (extinction de voix) affirme Bernard Teston.
Enfin, les plus grands changements anatomiques de la région sont encore liés à des
traumatismes chirurgicaux, à la suite de l’ablation d’un cancer cordal, ajoute-t-il.
Le Vulgaris Medicalis (2014) quant à lui, distingue La dysarthrie d’origine centrale, liée à une
lésion anatomique du système nerveux et la dyslalie d’origine périphérique, caractérisée par la
difficulté à prononcer les mots, due à une malformation ou une atteinte de la langue, du larynx,
des lèvres ou des dents.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Les auteurs s’accordent sur des étiologies variées telles que le tabac, l’alcool, les tumeurs de
l’œsophage, un trauma entrainant une lésion du système nerveux central (surtout les IXème, Xème
et XIème paires crâniennes), les atteintes pulmonaires (infections, cancer…), les séquelles d’un
accident vasculaire cérébral, des infections entraînant une laryngite (inflammation du larynx, le
plus souvent d’origine virale), des allergies importantes, des tumeurs du pharynx, de la glande
thyroïde, le stress, l’anxiété, une fatigue intense, un surmenage général ou encore le surmenage
des cordes vocales.
Face à la grande variabilité des causes, la conduite à tenir est à prendre au cas par cas et ne
relève pas des mêmes professionnels de la santé que les origines de la dysphonie soit
néoplasiques, causée par le stress ou autre. Mais alors, une dysphonie c’est tout et n’importe
quoi ? Quand faut-il s’inquiéter ?
Tableau 2 : La liste des diagnostics différentiels des dysphonies aigues et chroniques de l’adulte et de l’enfant
Syndrôme
A
D
U
L
T
E
AIGUS
CHRONIQUES
La laryngite aiguë, la
forme virale est la plus fréquente
survient dans un contexte de
laryngotrachéobronchite. La
dysphonie dure quelques jours puis
disparaît. Le traitement est
médical : antibiothérapie et
aérosolthérapie.
Les laryngites d’origine bactérienne
(staphylocoque, pneumocoque,
streptocoque) donnent de fausses
membranes. Leur présence doit
faire rechercher une laryngite
diphtérique.
Le traumatisme Laryngé simple,
simple ou avec œdème ou
contusion laryngée, un hématome
laryngé, le traitement est médical
sous surveillance en milieu ORL. Plus
grave, une luxation-fracture du
larynx se traduisant par une
dyspnée laryngée qui réclame un
traitement chirurgical
d’urgence après un bilan
endoscopique soigneux des lésions
sous couvert d’une trachéotomie.
Une plaie endolaryngée provoquée
par une intubation est source de
granulomes ou d’ulcérations
séquellaires.
Les tumeurs malignes sont surtout les carcinomes de type
malpighien (ou épidermoïde). La dysphonie est longtemps
le premier et seul signe d’appel. Son diagnostic doit être
soupçonné si le sujet est fumeur. La laryngoscopie indirecte
complétée par la MLES (microlaryngoscopie en suspension)
précise l’aspect de la tumeur, son siège, son extension et
surtout la mobilité des cordes vocales, car c’est elle qui
conditionne le pronostic et les indications thérapeutiques. Le
bilan d’extension inclut une TDM laryngée et une
radiographie pulmonaire. Le traitement repose sur
l’association radio-chirurgie, la radiothérapie seule ou une
chirurgie partielle du larynx.
Les tumeurs bénignes sont surtout les papillomes (papillome
corné) dont la dégénérescence toujours possible impose le
recours à la MLES et des biopsies multiples. Le traitement est
le plus souvent chirurgical. D’autres tumeurs beaucoup plus
rares, d’origine nerveuse, vasculaire, glandulaire ou
cartilagineuse sont possibles.
Les laryngites chroniques La dysphonie est souvent le seul
signe clinique et les facteurs favorisants sont principalement
le tabac, les infections nasosinusiennes ou plus rarement
l’exposition à des vapeurs toxiques.
 La laryngite catarrhale rouge /hyperhémique
correspond microscopiquement à une hyperplasie
muqueuse sans kératinisation. Son traitement est
médical et commence par l’éviction des facteurs
favorisants.
 La laryngite pseudo myxomateuse est aussi
dénommée œdème de Reinke. A la face supérieure
des cordes vocales apparait l’œdème. Fréquente
chez le sujet fumeur, elle est souvent consécutive à
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L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Syndrôme
AIGUS
CHRONIQUES
un malmenage vocal. Le traitement est chirurgical
réalisé sous MLES, encadré par rééducation
orthophonique.
La laryngite chronique hypertrophique blanche
correspond microscopiquement à une hyperplasie
et une métaplasie muqueuse avec kératinisation
mais aussi parfois à une dysplasie, véritable état
précancéreux. Dans ce cas une MLES est nécessaire
pour enlever la lésion et confirmer la présence ou
non d’une dégénérescence. Une surveillance
régulière s’impose.

A
D
U
L
T
E
D’autres causes inflammatoires : laryngite postérieure due à
un reflux gastro-œsophagien, arthrite cricoaryténoïdienne
post-intubation, ou granulome spécifique de la tuberculose
ou de la syphilis ou non spécifique (sarcoïdose, maladie de
Wegener, polyarthrite rhumatoïde…)
Les paralysies laryngées :
 par atteinte du pneumogastrique/nerf vague qui
peut s’accompagner de lésions des nerfs mixtes (IX,
XI, XII) et leur association regroupée dans un
syndrome précis permet de localiser la lésion
responsable
 Les paralysies récurrentielles isolées donnant
classiquement une voix bitonale
La paralysie récurrentielle unilatérale essentiellement
causée par la section accidentelle du nerf récurrent lors
d’une chirurgie thyroïdienne, parathyroïdienne,
œsophagienne ou thoracique ou lors d’un traumatisme
cervical.
Les causes tumorales siégeant sur l’œsophage, la thyroïde,
les bronches ou la trachée (atteinte d’un récurrent) mais le
pneumogastrique peut aussi être atteint dans l’espace
rétrostylien (par une adénopathie métastatique par
exemple).
Les causes cardiaques représentées par une maladie
mitrale, une coarctation de l’aorte ou même consécutif à
une chirurgie cardiaque.
Les causes neurologiques centrales sont représentées par le
syndrome de Wallenberg (accident vasculaire du tronc
cérébral), la sclérose en plaques, la sclérose latérale
amyotrophique, le syndrome de Guillain Barré, la
poliomyélite, l’encéphalite, la syringomyélie, le syndrome
d’Arnold Chiari, etc…
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L’ostéopathie pour le chanteur
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Syndrôme
AIGUS
CHRONIQUES
Les causes idiopathiques : 10 à 30% des paralysies, la
dysphonie survient le plus souvent brutalement et son
évolution est spontanément résolutive. Nommée paralysie
laryngée a frigore, ce diagnostic ne peut être retenu
qu’après avoir fait un bilan étiologique complet.
Les causes endocriniennes peuvent être d’origine
gonadique (traitement hormonal virilisant chez la femme),
ou d’origine thyroïdienne (myxœdème) ou un trouble de la
régulation surrénalienne ou hypophysaire.
A
D
U
L
T
E
Les dysphonies fonctionnelles touchant essentiellement les
professionnels de la voix (enseignant), la plupart féminins,
elles sont des altérations de la voix pour laquelle on ne
retrouve aucune lésion anatomique des cordes vocales mais
relevant d’un dysfonctionnement laryngé. Une fatigabilité
vocale est notable et le malmenage vocal est constamment
retrouvé. Les nodules entrent dans ce cadre et une
rééducation vocale est indiquée. On pourrait en
rapprocher la dysphonie spasmodique qui est une dystonie
laryngée qui peut entrer dans le cadre d’un syndrome de
Miege.
Les altérations bénignes de la voix : Les causes sont
multiples: polypes, kystes muqueux des cordes vocales,
ulcères de contact aryténoïdiens entrent dans ce cadre et
nécessitent une MLES. (Attention la laryngocèle acquise ou
congénitale, l’éversion ventriculaire peuvent être associées
à un carcinome qu’il faut s’efforcer de mettre en évidence
en leur présence. Leur traitement est chirurgical.)
Les malformations laryngées d’une synéchie glottique
volontiers antérieure, à un sulcus glottidis, ou un kyste
épidermique ou un pont muqueux, leur traitement est
toujours chirurgical.
Dans le cadre des dysphonies séquellaires : Les granulomes
post-intubation, souvent dans la commissure postérieure
du larynx doivent être envisagés devant toute dysphonie au
décours d’une anesthésie générale avec intubation ou
d’une réanimation. Les sténoses du larynx post-intubation
ou post-chirurgicales posent plus le problème d’une
dyspnée laryngée que d’une dysphonie. Leur traitement est
chirurgical.
La dysphonie pithiatique, d’apparition brutale, elle se
caractérise par une aphonie secondaire à un choc émotif. Le
traitement est une psychothérapie.
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L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Syndrôme
AIGUS
CHRONIQUES
La dysphonie spasmodique y ressemble et se caractérise
par un bégaiement du larynx (syndrome dystonique) et une
fatigabilité de la voix.
E
N
F
A
N
T
La laryngite sous-glottique aiguë du
jeune enfant se distingue par une
toux rauque, une dyspnée laryngée
jusqu’à la détresse respiratoire. Une
amélioration rapide est constatée
lors de l’humidification des voies
aériennes et la corticothérapie.
Les angiomes sous-glottiques se
manifestent souvent sous l’aspect
de laryngites aigües récidivantes.
Les sténoses laryngées congénitales se manifestent surtout
par une dyspnée au premier plan chez un nourrisson, à ne
pas confondre avec le stridor laryngé congénital essentiel.
Le stridor laryngé essentiel ou laryngomalacie, lié à un
collapsus inspiratoire du larynx, disparaît spontanément vers
l’âge de 2 ans
Les kystes congénitaux et les laryngocèles.
Une paralysie récurrentielle congénitale, post-obstétricale,
liée à une malformation cardiaque ou enfin essentielle.
L’angiome sous-glottique se manifeste aussi par un stridor et
des épisodes récidivants de dyspnée dans les 2 premières
années de vie.
La papillomatose laryngée de l’enfant est volontiers
récidivante et très difficile à traiter dans sa forme extensive.
Les dysphonies fonctionnelles sont les causes les plus
fréquentes de dysphonie chez l’enfant et régressent souvent
vers la puberté.
Tableau réalisé d’après Diagnostic d’une dysphonie (337) Professeur Emile REYT
Février 2002 (Mis à jour en novembre 2003)
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/corpus/disciplines/orl/pharynglaryng/337/lecon337.htm#
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Par conséquent,
« Les dysphonies demandent une double évaluation.
La première est étiologique. Elle nécessite une démarche
médicale avec une exploration laryngée systématique à
fortiori si la dysphonie dure plus de 10 jours. La deuxième
est fonctionnelle. Elle repose sur un bilan vocal. Ce bilan
est un acte long, demandant une habileté clinique ayant
parfois des aspects très spécialisés. Il nécessite de la part
du praticien une formation complémentaire qui rentre
actuellement dans le cadre de la phoniatrie. Il est souvent
optimisé par un travail en collaboration entre l’otorhinolaryngologiste, le phoniatre et l’orthophoniste. »
Faculté de médecine de Toulouse, (recueilli en Février
2014)
Prévalence et Incidence des dysphonies
Selon une étude publiée en février 2012 par le Duke Voice Care Center, Division du
département Otolaryngology-Head and Neck Surgery, du Duke University Medical Center, en
Caroline du Nord, aux États-Unis, intitulée Prevalence and causes of dysphonia in a large
treatment-seeking population, les auteurs Cohen SM, Kim J, Roy N, Asche C, Courey M. ont
établi ceci :




Sur les près de 55 millions de personnes dans la base de données, 536 943 patients
(âgés de 0 à > 65 ans) ont reçu un diagnostic de dysphonie (taux de 0,98% de la
prévalence ponctuelle).
Le taux de prévalence est plus élevé chez les femmes par rapport aux hommes
(1,2% contre 0,7%) et chez les plus de 70 ans (2,5%).
Les diagnostics les plus fréquents ont été globalement laryngite aiguë, dysphonie
non spécifique, les lésions bénignes des cordes vocales, et la laryngite chronique.
Les thérapeutes de première ligne ont plus communément diagnostiqué une
laryngite aiguë, alors que les otolaryngologistes ont plus communément
diagnostiqué une dysphonie non spécifique et des pathologies du larynx. Le reflux
gastro-œsophagien est plus souvent diagnostiqué comme une comorbidité par les
otolaryngologistes que par les médecins généralistes.
La prévalence globale du cancer du larynx chez cette population en demande de
traitement était de 2,2% et était plus grande chez les hommes d’un âge supérieur à
70 ans.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
D’après cette analyse, établie sur une base de données des réclamations d'assurance et
représentatives au niveau national, représente la plus grande étude en son genre.
D'importantes différences dans la prévalence de la dysphonie liée à l'âge, le sexe, le diagnostic,
et le type de médecin ont été identifiées.
Les données épidémiologiques en France et à Strasbourg ne distinguent pas de
prédominance d’âge :
 Prédominance féminine (deux femmes pour un homme)
 Professionnels de la voix (2/1)
 Adultes (pas de prédominance d'âge) : ceci sous-entend que chez un enfant, une
dysphonie est le plus souvent en rapport avec une atteinte organique des cordes
vocales.
Source : PhoniatrieStrasbourg (recueilli en Février 2014)
À Toulouse, la faculté de Médecine ajoute que les dysphonies par atteinte des nerfs sont les
plus fréquentes avec :
 les traumatismes chirurgicaux et non chirurgicaux dans 22 à 38 % des cas (en
fonction des auteurs) : thyroïdectomie, pneumectomie, abords cervicaux…
 les tumeurs dans 17 à 36 % des cas : par compression ou s’infiltrant dans le nerf
vague, le nerf récurrent et/ou le nerf laryngé supérieur. Il s’agit des tumeurs de la
base du crâne, tumeur cervicale, tumeur thoracique (dominé par le poumon),
médiastinale…
 les formes idiopathiques dans 13 à 20 % des cas.
 les neuropathies inflammatoires ou infectieuses (tuberculose, sarcoïdose, diabète,
lupus, VIH…).
En ce qui concerne les paralysies laryngées, 90 % d’entre elles sont unilatérales. Elles sont
d’ailleurs plus fréquentes à gauche, probablement pour des raisons anatomiques (trajet plus
long de ce côté).
Faculté de médecine de Toulouse, (recueilli en Février 2014)
Là où l’ostéopathe peut intervenir
Les ostéopathes aborderont les dysphonies dysfonctionnelles exclusivement, c’est-à-dire
les difficultés vocales en rapport avec un trouble du geste vocal.
Pour reprendre la définition de l’Enseignement de Phoniatrie de Strasbourg (recueilli en
Février 2014), l’altération vocale est due à la dysfonction du geste vocal, et ce, sans que l’on
trouve d’atteinte organique sur les cordes vocales. Entendons par lésions organiques :
épaississement muqueux, nodules, polypes, lésions paranodulaires... « On ne peut parler de
dysphonie dysfonctionnelle uniquement si les cordes sont anatomiquement sans lésion. Mais, on
peut trouver des dilatations vasculaires, une couleur rosée de la muqueuse : il s’agit d’une
modification de l’aspect des cordes, mais pas d’une atteinte organique au sens où on l’entend
ici». Enseignement de Phoniatrie de Strasbourg (recueilli en Février 2014)
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Ainsi, l’altération vocale qu’est la dysphonie dysfonctionnelle est générée et entretenue par
une perturbation du geste vocal dans son ensemble (soufflerie, vibrateur et/ou résonateurs) y
conclue-t-on.
Les dysphonies relèvent de la phoniatrie et l’ostéopathe n’est pas un professeur de chant.
L’ostéopathe ne peut pas se substituer au phoniatre, le spécialiste de la phonation. Celui-ci a
une connaissance physiologique et sémio-pathologique précise, un examen clinique incluant des
outils spécifiques et indispensables que l’ostéopathe n’a pas (miroir, stroboscopie laryngée…).
Aussi, l’ostéopathe sera prudent afin de méthodiquement écarter à l’anamnèse et à l’examen
clinique tout diagnostic le sortant de son domaine de compétence.
Fort heureusement, les professionnels de la voix en consultation ostéopathique ont des
motifs de consultation dépassant la sphère laryngée. Les chanteurs sont bien conscients qu’ils
ont besoin de tout leur corps pour chanter. L’ostéopathe peut alors entrer en scène pour
proposer les ajustements adéquats.
B- Différents motifs de consultations
Ces motifs de consultations ont été élaborés à partir d’expériences de trois chanteuses
professionnelles : une entrevue avec Erica Feininger (20 ans de métier et professeur de chant
depuis 1 an), Dona Klimoska (50 ans de métier et professeur de chant depuis 30 ans) et à partir
du site Internet de Lesley Finlay, www.vocaltechnic.ca.
Les difficultés à initier la note
Il s’agit d’un défaut lors de l’attaque vocale, qui peut être aspirée, glottale ou
coordonnée/légère dans le jargon des professeurs de chant, d’après Lesley Finlay (2014). C’est
au professeur de chant qu’il appartient d’enseigner cela car il donnera les bonnes habitudes
pour ne pas abimer nos précieuses cordes vocales. En effet, l’attaque glottale doit être
apprivoisée car le claquement des cordes vocales engendré vient fatiguer sinon user la voix. De
plus, une bonne maîtrise de la respiration est essentielle pour assurer un support aux attaques
aspirées ou légères. La pression sous-glottique doit être maîtrisée et le chanteur ne pas souffrir
du manque d’air pour la suite.
Ces difficultés sont à aborder par le professeur de chant, il donnera des exercices adaptés
(comme ceux proposés par Miller en 1990) et est attentif aux difficultés spécifiques de son
élève. Cependant le recours à l’ostéopathie n’est pas exclu pour libérer les tensions suscitées
par de mauvaises pratiques répétées ou libérer une respiration entravée pour diverses raisons,
l’attaque n’en sera que facilitée. Ainsi, il n’est pas rare que des professeurs de chant
recommandent une consultation ostéopathique à des étudiants éprouvant certains soucis
techniques.
Les difficultés à accéder à une note ou un ensemble de notes
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Il peut s’agir d’un décrochage « the bridge in the voice » pour reprendre les termes de Erica
Feininger (2014), passant d’un mécanisme lourd à un mécanisme léger (se conférer à Les
registres de voix plus haut). C’est au professeur de chant qu’il incombe d’enseigner cela. Les
auteurs s’accordent à dire que la voix se muscle, par la pratique et des exercices répétés (tels
que ceux proposés par Miller (1990) le chanteur surmontera ses difficultés pour appréhender
« la voix mixte ». Encore une fois, entre la répétition des difficultés, les frustrations
éventuellement éprouvées, les mauvaises habitudes, il est commun de retrouver des tensions
qui viennent entraver le bon geste. Le chanteur se fatigue et stresse sa voix. Soyons clair qu’il
n’est pas question d’aller chercher des notes hors du registre du patient, la pratique avec un
professeur de chant amène progressivement à cela, pas un ostéopathe.
Le timbre de la voix
Il se peut que le motif de consultation concerne le timbre de la voix. Le timbre de la voix est
fonction de trois critères : les conditions d’accolement des cordes vocales, leur épaisseur et les
caractéristiques anatomiques des cavités de résonance. On ne peut pas espérer grand
changement sur le timbre de la voix, cependant ils ne sont pas nuls.
Il n’y a donc que sur ces cavités de résonnance que l’ostéopathe peut agir. Ainsi une
obstruction pourra éventuellement être levée dans le parcours de l’air qui produit le son. La
posture est déterminante également pour optimiser l’alignement sinus-cou-poitrine.
Aussi, le patient peut exprimer la sensation que le son est attrapé dans la gorge et la bouche
sans la possibilité de faire « vibrer » le nez, les os de la face, le crâne. Éventuellement, il ne
reconnait pas son propre son.
Le manque de puissance
Le chanteur exprime cette impression, traduit un manque de souffle… C’est souvent le
corolaire d’un manque de confiance en soi également. Il peut induire une attitude amenant au
forçage de la voix. L’ostéopathe est très concerné par ce sujet et seconde de manière idéale le
travail du professeur de chant.
La sensation de tensions qui gênent le chant
Deux motifs de consultation sont exposés dans cette rubrique à titre d’exemple. Le premier
pour sensibiliser l’ostéopathe à l’idée que le chanteur fait bien souvent aisément des liens dans
les suites dysfonctionnels qu’il se représente assez clairement, à l’image d’un grand sportif.
Ensuite, c’est un motif quelconque mais potentiellement fréquent qui met à l’épreuve les
connaissances sémiologiques, anatomiques et la finesse palpatoire de l’ostéopathe. De plus,
l’anamnèse et le bilan ostéopathique seront déterminants.
Le premier motif de consultation est le suivant :
« Je sens une tension dans ma gorge et je n'utilise pas la résonnance de la bouche du nez, de
la tête […] je focus sur ma gorge et je sais que je vais bientôt avoir mal à la mâchoire » signifie
une patiente en consultation en désignant son ATM droit.
Le deuxième motif de consultation est le suivant :
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
« Je sens un point de douleur là dans mon dos dès que je commence à chanter. »
Les difficultés à gérer des émotions
Selon l’orthophoniste I. Ammann (1999), « la voix se trouve au carrefour de l’expression du
corps, de la pensée et de l’émotion. » La voix est également sous le joug des émotions, ça n’est
pas nouveau, mais parfois de manière surprenante. « Une patiente arrive en consultation parce
qu'elle tombait aphone sans raison apparente, rien de traumatique. Dans cette situation, il y
avait eu par contre un stress émotif qui a pu être déclencheur » raconte Marie Josée Goyette,
ostéopathe et chanteuse depuis plus de 20 ans.
En outre, les chanteurs sont parfois victime du « trac » qui est une chose normale avant une
performance. Mais, éviter de perdre ses moyens à cause du stress peut s’avérer être tout un
défi. De multiples disciplines peuvent être concernées par ce motif de consultation et
l’ostéopathie en fait partie.
C- Outils d’enquête
Anamnèse
On recherchera, comme lors de toute anamnèse, à distinguer :





Le terrain : sexe, âge, profession (enseignants, professionnel de la voix, milieu très
bruyant, comportement de forçage vocal), intoxication alcoolo-tabagique.
Les antécédents : traumatisme laryngé interne (trachéotomie, intubation lors d’une
anesthésie générale, traumatisme cervical, chirurgie cervicale ou thoracique…) ou
externe, maladie respiratoire, neurologique, endocrinienne, reflux gastro-œsophagien.
L’ancienneté : le caractère permanent ou transitoire de la dysphonie.
L’évolution : les circonstances d’apparition, un horaire, une évolution favorable ou non
sont recherchés.
La recherche de signes associés tels dysphagie, dyspnée, odynophagie, toux, otalgie
réflexe, fausses routes alimentaires par inhalation, vertiges…
Source : Site des professionnels de l’ORL en France, (recueillis en Février 2014)
« Quel que soit le type d’altération vocale et le contexte d’apparition de la dysphonie, sa
persistance au-delà de trois semaines doit conduire à un examen laryngé par un otorhinolaryngologiste » dit-on à la Faculté de Médecine de Toulouse (recueilli en Février 2014). Nous
serons plus prudents et considérerons qu’une persistance de 8 jours des symptômes devra
conduire à un examen O.R.L. comme le recommande O.R.L. France (2014), à fortiori avec un
chanteur.
D- Examen clinique
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
D’abord, un point clef de l’examen clinique est l’examen des cordes vocales au miroir ou par
fibroscopie naso-pharyngo-laryngée devant toute dysphonie. Certes l’ostéopathe peut se munir
d’un miroir laryngien et d’une lampe de poche, apprendre à comprendre ce qu’il voit, les
techniques pour éviter le réflexe nauséeux et la buée… Cela ne fera jamais de lui un
otorhinolaryngologiste. Comprenons que des professionnels mieux avisés existent et tout doute
devrait faire prévaloir par principe de précaution que rien ne vaut une exploration laryngée par
un expert : l’otorhinolaryngologiste qui est absolument incontournable si la dysphonie dure plus
de 8 jours. En effet, toute dysphonie impose la recherche d’un cancer des cordes vocales et, en
cas de paralysie, d’un élément d’origine néoplasique sur le trajet du nerf vague ou du nerf
récurrent.
Cela étant dit, l’ostéopathe doit être capable de réaliser les bilans suivants pour établir un
diagnostic d’exclusion amenant éventuellement à référer en cas de signe de morbidité. Il doit
savoir informer le patient de la nécessité d’un examen complémentaire pour établir un
diagnostic qui sera posé par un médecin. Enfin une exploration laryngée au miroir demeure un
plus qu’un ostéopathe s’intéressant aux chanteurs peut adopter et peut réaliser ici au Canada.
L’usage commence par un examen des aires ganglionnaires cervicales, puis la palpation de la
glande thyroïde. Après, un examen des paires crâniennes VIII, IX, X, XI, XII permettra d’orienter
la localisation d’une lésion (en général le trou déchiré postérieur ou l’espace rétrostylien) et sa
nature morbide ou non (pouvant alors relever d’une dysfonction ostéopathique).
• Un examen des nerfs vestibulo-cochléaires. Pour se faire, on pratique un examen de
l’audition. Si l’acuité est réduite, on réalise deux tests : l’épreuve de Weber et puis les
conductions osseuses et aériennes (nécessité d’un diapason), des signes de vertiges sont
repérés dès l’anamnèse.
 Un examen des nerfs glosso-pharyngiens. On recherche un signe du rideau
(déplacement vers le haut et du côté sain du voile du palais), on demande au patient de
prononcer la lettre « A ». On recherche une diminution ou une abolition du réflexe
nauséeux et une perte du gout sur le tiers postérieur de la langue.
 Un examen des nerfs vagues par le constat d’une paralysie du voile du palais
(diminution ou abolition du réflexe), une déviation de la luette du côté sain, du liquide
régurgitant par le nez, dysphonie++.
 Un examen du nerf spinal/accessoire via une comparaison des muscles SCOM et
trapèzes à la recherche d’une atrophie unilatérale...
 Un examen des nerfs hypoglosses. On demande une protraction de la langue puis de la
déplacer d’un côté et de l’autre.
D’après (Michel, 2009) et (Parein, 2008)
La laryngoscopie indirecte
L’examen du larynx est effectué avec un bon éclairage (miroir de Clar) en laryngoscopie
indirecte au miroir laryngien. Celui-ci doit être préchauffé pour éviter qu’il ne soit embué
lorsqu’il est glissé dans la cavité buccopharyngée. L’examinateur doit également vérifier sa
bonne température pour éviter une sensation de brûlure pour la personne examinée. La bouche
est largement ouverte, la langue est tractée entre le pouce et le majeur, l’examinateur prend
appui avec l’index sur les incisives ou la lèvre supérieure. L’éclairage doit être focalisé sur le
miroir. Le miroir est glissé devant et sous le voile qui doit s’élever et reculer en faisant
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
prononcer le son « é ». Les cordes vocales en phonation sont fermées. Elles s’écartent à
l’inspiration (mobilité des cordes vocales). (Reyt, 2003)
On étudie la morphologie du larynx, la mobilité des cordes vocales et des aryténoïdes. Si la
laryngoscopie indirecte s’avère impossible, l’ORL aura alors recourt au nasofibroscope laryngé.
À ce stade, ou bien des signes de morbidité invitent à aller plus avant dans les explorations,
tout en orientant le patient vers le médecin compétent, ou bien, l’ostéopathe peut envisager un
plan d’intervention.(Michel,2009)
Examens complémentaires
En fonction de l’orientation étiologique, certains examens peuvent compléter le bilan tels
une étude de la voix parlée et chantée, une stroboscopie, un sonogramme, une endoscopie
pharyngo-œsophagienne, une scintigraphie thyroïdienne, certains examens radiologiques, une
tomodensitométrie injectée du larynx ou une radiographie pulmonaire. Tout dépend de ce que
l’on cherche. Souvent, en cas de lésion suspecte dépistée par la laryngoscopie indirecte, on
réalise une laryngoscopie directe en suspension au microscope sous anesthésie générale pour
biopsies ou biopsie-exérèse. L’analyse stroboscopique donne une appréciation de la vibration
des cordes vocales, un bilan phoniatrique (enregistrement et analyse de la voix) peut être
requis. Une électromyographie des cordes vocales est demandée en cas de difficulté
diagnostique entre paralysie laryngée et blocage mécanique des cordes. Une
tomodensitométrie (TDM) ou une image par résonance magnétique (IRM) du larynx se fait
uniquement dans le cadre du bilan d’une lésion.
Bilan ostéopathique
Un bilan ostéopathique global classique, incluant un bilan facial, un bilan ostéo-articulaire,
viscéral et crânien, sera mené. Cependant, l’ostéopathe nécessite de voir le patient à l’action et
il sera de bon ton de lui demander de venir la voix chauffée, après une leçon de chant ou une
répétition par exemple.
Aussi, après l’anamnèse, tant que la voix est chaude le patient devra pratiquer un exercice
qui lui est usuel pour chauffer la voix et chanter une chanson ou un extrait dans les conditions
qui lui sont les plus habituelles. On notera le registre et les mécanismes utilisés, s’il existe un
décrochage, un défaut dans la résonance, une posture mal adaptée avec des chaines
musculaires en tensions déjà visible, la respiration, la mobilité scapulaire autant que celle du
bassin ou un déplacement du centre de gravité. On portera une attention très précise sur la
position du menton (port de la tête, idée de déverrouillage du cou et de la tête), du regard : ses
aptitudes à développer une attitude de projection de la voix. À cette étape, le chanteur pourra
précisément expliquer sa gêne ou sa douleur.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Déroulement d’un bilan ostéopathique pour un chanteur
Cette proposition de bilan ostéopathique a été réalisée après consultation auprès
d’ostéopathes ayant eu à traiter des chanteurs comme Cédric Thoor D.O. et Marie-Josée
Goyette, ostéopathe et chanteuse depuis plus de 20 ans, et en cohérence avec mes notes de
cours en ostéopathie.
1. Le patient chante
2. Observation globale, à la recherche d’asymétrie dans tous les plans, on réalise une
inspection des appuis (répartition du poids, rotation, torsions, varus, valgus…). Une étude
posturale globale, avec les test de la Verticale de Barré, par exemple.
3. Tests actifs et mouvements globaux (test de flexion debout, test de flexion assis, balistique
des épaules (abduction des bras qui, rendus au plus haut, reviennent devant dans un plan
sagittal se remettre le long du corps dans la position neutre initiale) et du bassin (test de
Gilet), flexion, extension, inclinaisons et rotations actives de tout le rachis.
4. Tests médicaux pour établir les diagnostics d’exclusion.
5. Une écoute faciale des diaphragmes plantaires, du diaphragme pelvien, de l’orifice inférieur
du thorax (OIT) et de l’orifice supérieur du thorax (OST). Les fascias du cou seront tour à tour
appréciés. Les fascias seront utiles autant pour les soins à venir que pour cibler des zones
d’hypomobilité dont l’ostéopathe doit trouver l’origine. On attachera une attention
particulière à l’os hyoïde dont on testera la mobilité on appréciera les tensions et l’élasticité
des tissus adjacents, nous amenant éventuellement à approfondir nos investigations au
niveau du cou.
6. L’écoute viscérale est déjà orientée par l’écoute faciale, mais non moins importante.
7. Une écoute crânienne et les tests crâniens standards selon Caporossi et Peyralade (1992),
sans oublier les os de la face. Selon l’orientation on devra également investiguer en
intrabuccal pour écarter les dysfonctions maxilo-palatine gauche ou droite, intermaxillaires
ou interpalatines, maxillo-malaires, des tensions au niveau du vomer, les tensions des
muscles ptérygoïdiens des tensions perceptibles au niveau des ganglion sphéno-palatin.
8. Le praticien réalisera des tests musculaires puis testera la mobilité articulaire de tout le
rachis et du bassin, qu’il étendra éventuellement aux membres et approfondira selon le
motif de consultation et s’il en perçoit l’intérêt après l’anamnèse, ses observations et les
résultats des tests précédents.
Bilan établi, l’ostéopathe voit une cohérence dans les hypomobilités, les douleurs, les
compensations qu’il nomme afin d’envisager un plan d’action global et thérapeutique pour
restaurer l’équilibre dynamique des structures et la qualité des fonctions naturelles de
l’organisme. Si la localisation et l’étiologie du trouble sont acquis, par attachement à nos
principes holistiques, nous envisagerons chaque trouble dans chaque unité fonctionnelle pour
ensuite envisager leurs rapports.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
CHAPITRE 3 : Propositions de traitements ostéopathiques
« Si vous me demandez quel est le dernier mot des recherches
philosophiques, je vous répondrai que c'est le chant du pêcheur qui
aborde sur la rive. »
Wang Wei
Extrait de La Sagesse chinoise selon le Tao
Tout d’abord, envisageons les conseils prophylactiques. Une voix irritée appelle le silence. Le
chuchotement est comme une tempête pour les cordes vocales. Le silence est d’or et
communiquer par écrit semble être la meilleure option. Il faut éliminer l’alcool et le tabac qui
aggravent l’inflammation. Il faut veiller à son alimentation pour les mêmes raisons et protéger
son cou du froid. (Voir en annexe 2 une liste de remèdes naturels)
Par propositions de traitements ostéopathiques, il faut bien comprendre, d’une part, qu’il
n’existe pas de recette, car chaque trouble est particulier comme l’expliquent Catherine
Chapeau et Denise Rousseau dans leur mémoire intitulé L’influence des traitements
ostéopathiques sur la voix chantée (2001) et, d’autre part, que les abords pour un même trouble
sont multiples. En effet, si les ostéopathes se retrouvent dans les concepts et certaines
pratiques, il n’en demeure pas moins vrai que chaque ostéopathe pratique son art à sa façon.
« Même s’il est évident que la chaîne centrale est en
lien direct avec la voix, une recette de traitement pour
tous les chanteurs serait inadéquate. En effet, chaque
personne a sa physiologie propre et dans l’art vocal,
chaque tension et compensation ont leur raison d’être. Un
chanteur professionnel qui consulte pour un problème
semblant n’avoir aucun lien avec la voix doit être avisé
des possibles répercussions sur sa façon de chanter. »
(Chapeau et Rousseau, 2001)
De plus, la voix implique le souffle et le corps, le larynx étant l’organe de transformation de
l’air en vibration sonore. (Abitbol, 2005) et varie aussi selon la posture et la capacité respiratoire
(Sellars et al., 2002). Dès lors, il est facile de reconnaitre que nombreux sont les abords pour
envisager une correction de la posture. De manière analogue, pour une capacité respiratoire
bridée, le traitement pourra différer d’un individu à l’autre, simplement parce que les raisons à
ces hypomobilités diffèrent et idem pour des tensions situées au niveau du larynx.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
A- Pour ces différents motifs de consultations évoqués
Les difficultés à initier la note
Comme il a été dit précédemment, le professeur de chant est le mieux indiqué pour aborder
ce sujet. Il possède des outils efficaces tels que ceux de Miller, voire les techniques de Frederick
Matthias Alexander ou autre. Cependant, il arrive que celui-ci oriente son étudiant vers un
ostéopathe pour lever des tensions entravant la bonne progression des leçons.
En effet, certaines tensions peuvent rajouter une difficulté à maîtriser l’initiation de la note,
sans compter les mauvaises habitudes comme des attaques glottales récurrentes qui viennent
irriter les cordes vocales, des tensions localisées au cou ou un muscle diaphragmatique
hypertonique ou entravé par des tensions viscérales, ne permettant pas une respiration
optimale.
L’ostéopathe prêtera donc une attention particulière à l’ampliation thoracique aux muscles
respiratoires principaux et accessoires, à la bonne liberté articulaire rachidienne, aux muscles du
cou (sus et sous-hyoïdiens+++) et fascias du cou puis, en cohérence avec Catherine Chapeau et
Denise Rousseau, le tendon central.
Des approches ostéopathiques sur ces différents éléments seront suggérées dans la partie
suivante de ce chapitre.
Les difficultés à accéder à une note ou un ensemble de notes
Si le but recherché est d’étendre le registre vocal, seule une longue pratique permet
d’étendre un petit peu l’éventail de tessiture de la voix. La voix se muscle. C’est tout le travail du
professeur de chant. L’hypothèse de difficultés éprouvées par le chanteur à aborder la « voix
mixte » est à retenir. Voir et écouter le chanteur en action nous permettront de confirmer ou
d’infirmer celle-ci. L’ostéopathe écoutera les tissus autour de l’os hyoïde, suivra les tensions
qu’il lèvera pour, petit à petit et à distance, lever les tensions qui pourraient prédominer sur les
muscles crico-thyroïdiens et le muscle vocal. Par le jeu des fascias du cou et du thorax et en
rééquilibrant la posture, une base de traitement pourrait commencer.
Des approches ostéopathiques sur ces différents éléments seront suggérées dans la partie
suivante de ce chapitre.
Le timbre de la voix
Pour influencer le timbre de la voix, Il n’y a guère que sur les cavités de résonance que
l’ostéopathe peut agir. On ne doit pas s’attendre à une métamorphose de la voix. La posture est
déterminante et on doit optimiser l’alignement sinus-cou-poitrine. On abordera toutes les
cavités de résonance.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Des approches ostéopathiques sur ces différents éléments seront suggérées dans la partie
suivante de ce chapitre.
Le manque de puissance
La projection de la voix est une attitude! Le professeur de chant classique est très porté sur
la posture que le chant implique et saura mieux l’enseigner qu’un ostéopathe. Avec cette
pratique on peut se débarrasser du corolaire de ce manque de puissance qui est souvent le
manque de confiance en soi. Sur ce point, nombreux sont les abords pour augmenter la
confiance en soi. L’ostéopathe peut être un apport, à chacun de trouver l’aide qui lui correspond
le mieux. Et si le manque de puissance était simplement dû à un manque de souffle ?
L’ostéopathie va réintégrer le patient dans son corps, lui faire prendre conscience de la vie
de ses tissus (fascia) et lui restituer une proprioception comme le permettent les techniques de
TOG par exemple. Amener une prise de conscience plus animale de son corps peut contribuer à
restituer une confiance directe en ses capacités et en soi. Un travail sur la posture, le
diaphragme et tout ce qui peut entraver le souffle est nécessaire. La question psychoémotionnelle devrait également être envisagée dans la discussion avec le patient.
Des approches ostéopathiques sur ces différents éléments seront suggérées dans la partie
suivante de ce chapitre.
La sensation de tensions qui gênent le chant
Le premier motif de consultation
« Je sens une tension dans ma gorge et je n'utilise pas la résonnance de la bouche du nez, de
la tête... je focus sur ma gorge et je sais que je vais bientôt avoir mal à la mâchoire » (en
désignant l’ATM du doigt).
La réaction d’une chanteuse
« C’est signe que je n'ai pas assez chauffé ma voix, ma voix n'est pas bien placée, à l'opéra
les chanteurs visualisent leur note au plafond, au blues on se visualise les notes au niveau du
pelvis » répond E. Feininger en suggérant quelques exercices pour ouvrir les sinus :
« mimimamamimimamami… l’abeille (tout en suivant des yeux une abeille que l’on se
représente et suit des yeux, on imite son bzzzZZZZZZzzzz…). Elle propose un « autotraitement »
pour ouvrir les sinus : on tapote sur les sinus par la pulpe des doigts, puis on met sa main sur son
crâne et un doigt au milieu du front : on veut sentir la tête vibrer, lors d’un “mimimamami…” on
prend conscience de l’ouverture et de la vibration des sinus pour l’amplification du son ».
(Feininger, 2014)
Ces exercices montrent combien les chanteurs s’appuient sur leurs sensations puis s’aident
de représentation pour gérer leurs difficultés. Indéniablement, le professeur de chant donne
d’excellents outils qui garantissent la santé et la performance de ses étudiants. Toutefois, il
arrive que le chanteur soit excédé par des blocages, qui peuvent alors être levés avec l’aide d’un
ostéopathe. Ce dernier s’intéressera à la sphère crânienne, lèvera les tensions qui s’y trouvent
61
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
pour augmenter la résonnance, libèrera les os de la face et les sinus, testera et traitera l’ATM,
détectera les tensions au niveau des lames de Charpy puis tout le cou après un bilan normal tel
que décrit dans le chapitre précédent.
Des approches ostéopathiques sur ces différents éléments seront suggérées dans la partie
suivante de ce chapitre.
Le deuxième motif de consultation
« Je sens un point de douleur là dans mon dos dès que je commence à chanter. »
Une bonne anamnèse et un bon bilan sont déterminants. S’agit-il d’une dysfonction de
côte? Une dysfonction vertébrale? Un spasme des rhomboïdes? Une tension des élévateurs de
la scapula? Des omo-hyoïdiens? S’agit-il de la douleur référée d’une lésion viscérale? Encore une
fois, il n’y a pas de recettes, il faut investiguer, comprendre les jeux de tensions, déterminer les
dysfonctions primaires, les lever et laisser la nature faire, comme l’enseignait A.T. Still (2003).
Des approches ostéopathiques sur ces différents éléments seront suggérées dans la partie
suivante de ce chapitre.
Les difficultés à gérer les émotions
Le chant est chargé d’émotions et peut être un véritable outil thérapeutique amenant des
patients à se libérer et à exprimer ce qu’ils répriment d’ordinaire. C’est un outil incroyable pour
vaincre la timidité.
Pour le « trac » de la performance, de multiples disciplines (thérapies cognitives, yoga,
méditations…) peuvent être concerné par ce motif de consultation et l’ostéopathie en fait partie
comme l’illustre A. Manuel Theresa dans The effect of global osteopathic treatment on music
performance anxiety, publié en 2010. En effet, son travail démontre que « les traitements
ostéopathiques […] axés sur la sphère crânienne améliorent les résultats des échelles
psychométriques, pour les musiciens souffrant de l’anxiété de performance »
B- Reprenons les structures et voyons des traitements ostéopathiques possibles
À travers une revue de littérature rassemblée sous forme de tableau, un certain nombre de
mémoires en lien avec notre sujet est présenté dans cette partie. Sans procéder à une recette
pour traitement, des abords et des techniques listés ici pourront alimenter notre conception et
notre pratique pour enfin d’envisager le traitement adéquat.
Notons que pour les mémoires issus d’ostéopathes diplômés du CEO, le protocole de
traitement suit les normes de l’établissement et utilise des techniques correspondantes à des
résultats de tests précis. Ces techniques et ces évaluations sont d’ailleurs détaillées dans les
annexes de la plupart de ces mémoires.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
La soufflerie de l'orgue (poumons et muscles corollaires à la respiration)
Tableau 3 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la soufflerie de l’orgue
AUTEUR, DATE
ET ECOLE
Jocelyne Caya et
Sylvie Tremblay
1994
CEO Montréal
TITRE DU
MÉMOIRE
Objectivation de
l'influence de la
normalisation des
mouvements des
poumons et du
médiastin sur la
fonction
respiratoire chez
des sujets post
bronchites
Martine Brard et Effet des
Myriam Berleur traitements
1999
ostéopathiques
CEO Montréal
sur le débit
expiratoire et sur
la médication
d'une population
asthmatique
TECHNIQUES UTILISÉES (précédées de tests)
+Dégagement haut-bas selon Bob Rousse
+Dégagement de la trachée et de la bronche souche/hile pulmonaire
+Technique de la grande scissure, travail sur chaque lobe pulmonaire
+Technique de la petite scissure
+Technique des cylindres selon Bob Rousse
+Technique de dynamisation du parenchyme pulmonaire
+Technique d’équilibration du médiastin
+Technique du cœur énergétique selon Bob Rousse
+Lift du diaphragme
+Écoute du MRP puis techniques structurelle, fonctionnelle, d’induction
directe, de compaction, techniques des mouvements physiologiques
opposés, technique d’équilibration des membranes de tension réciproque
+Évaluation et traitement de la symphyse sphéno-basilaire (SSB)
+Évaluation et traitement de la pariéto-squameuse
+Évaluation et traitement de la suture coronale
+Évaluation et traitement sphénoïde/malaire
+Évaluation et traitement sphénoïde/maxillaires supérieurs
+Évaluation et traitement globaux des temporaux
+Évaluation et traitement de la rotation de l’écaille de l’occiput
+Évaluation et traitement de la suture occipito-mastoïdienne
+Évaluation et traitement de la pétro-basilaire
+Évaluation et traitement de la sphéno-pétreuse
+Évaluation et traitement globaux du frontal
+Technique de l’encoche ethmoïdale du frontal
+Évaluation et traitement frontal/malaire
+Évaluation et traitement malaire/apophyse zygomatique
+Évaluation et traitement frontal/malaire grandes ailes
+Évaluation et traitement maxillaire supérieur/malaire
+Évaluation et traitement frontal/petites ailes
+Évaluation et traitement frontal/branche montante du maxillaire supérieur
et de l’os nasal
+Évaluation et traitement pré-maxillaire/maxillaire supérieur
+Évaluation et traitement de la suture intermaxillaire et de la suture interpalatine
+Évaluation et traitement maxillaire/palatin
+Évaluation et traitement vomer/ethmoïde
+Évaluation et traitement vomer/sphénoïde
+Évaluation et traitement frontal/ethmoïde
+Évaluation et traitement sphénoïde/ethmoïde
+Technique de compression passive du IVe ventricule
63
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
+Technique de dégagement du sphéno-palatin
+Évaluation et traitement des compactions C0, C1 et C2
+Évaluation et traitement des cervicales par énergie musculaire ou par
techniques structurelle
+Évaluation et traitement des encastrements de côte
+Évaluation et traitement général du sternum
+Dégagement du manubrium (Schooley, D.O.)
Ann Saint-Pierre Efficacité du
1999
traitement des
CEO Montréal
organes sus et
sous
diaphragmatiques
sur la capacité
respiratoire des
sujets normaux
Cheryl Lee
The Effect of
2009
Osteopathic
CCO Toronto
Techniques on
Thoracic Cage
Excursion and
Lung Function
Gennady
Vaserbakh
2009
CCO Toronto
The Effect of
Osteopathic Dural
and Pulmonary
Visceral
Techniques
on
Lung
Function
and Lung Capacity
Shauna Ironside
2011
CCO Toronto
Balancing the
three
Diaphragms:
Effects on
Respiratory
function as
measured by
Spirometry
Influence du
Ingrid Komery et
+Technique de compaction C0-C1
+Technique de décompaction de la SSB
+Technique de dégagement de la grande scissure
+Technique de dégagement de la petite scissure
+Technique d’équilibration crânio-sacrée
+Traitement des Faux du cerveau, du cervelet, tente du cervelet
+Core-Link (traitement de l’axe cranio-sacré)
+Techniques de recoil pour les scissures oblique et horizontale droites
+Techniques globale de relâchement myofascial de la plèvre, droite et
gauche
+ Techniques de relâchement des ligaments du dôme pleural à droite et à
gauche
+Libération des parenchymes pulmonaires
+Technique sur la faux du cervelet
+Traitement des membranes de tensions réciproques
+Core-Link
+Normalisation de la scissure oblique
+Normalisation de la scissure horizontale
+Correction globale de la plèvre
+Traitement des ligaments du dôme pleural
+Traitement du parenchyme pulmonaire
+Évaluation et Normalisation de diaphragme thoracique
+Évaluation et Normalisation de diaphragme pelvien
+Évaluation et Normalisation de diaphragme crânien
+Harmonisation du diaphragme crânien/diaphragme thoracique
+Harmonisation du diaphragme thoracique/diaphragme pelvien
+Normalisation des trois diaphragmes à 4 mains après corrections de lésions
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L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Khoi Nguyen
1996
CEO Montréal
Clermont Simard
et Estelle Hallé
2008
CEO Montréal
traitement
ostéopathique
des trois
diaphragmes sur
la puissance
aérobie maximale
(VO2 MAX).
Effets du
traitement
ostéopathique
sur les systèmes
cardiopulmonaires et le
bien-être des
aînés actifs et
sédentaires
Julie Teasdale
2008
CEO Montréal
L'effet de la
normalisation des
culs-de-sac
pleuraux sur la
capacité
respiratoire
Marc Desjardins
2009
CEO Montréal
L'effet du
"counterstrain"
sur la capacité
respiratoire
L'effet du
traitement
ostéopathique
global sur
l'expansion
thoracique et les
volumes
respiratoires chez
les sujets atteints
de
spondylarthrite
ankylosante (SPA)
Abdo Feghali
2009
CEO Montréal
spécifiques et de nombreux tests
Les traitements ici font référence à des Fiches techniques du CEO intitulés
+Autorégulation
+Crânien/Sphéno-basilaire
+Cervicales
+Charnière Occiput-Atlas-Axis
+Cœur-Péricarde
+Dorsales et cage thoracique partie 2
+Os de la face
+Partie 1 Système respiratoire
+Poumon
Traitement suggéré en annexe visant une expansion des poumons
+Décompaction C0-C1-C2
+Expansion de base
+2è degrés dorsale
+Lésions positionnelles des cervicales
+Points pivots C5-D4-L3
+Intégrité côtes, vertèbres, cartilages, sternum
+Scissures
+Diaphragme lift
+Normalisation du plexus solaire
+Normalisation des culs de sac pleuraux
+Normalisation du cœur
+Péritoine
+strain-counterstrain,
Traitement global
+MRP ; sinus veineux
+C0-C1/C2 (techniques fonctionnelles, énergie musculaire, MET)
+L5-S1 (t. Fonctionnelles, Techniques d’Énergie Musculaire MET)
+Sacro-iliaque (t. Fonctionnelles, MET de V.frymann D.O.)
+Symphyse pelvienne (t. Fonctionnelles, énergie musculaire)
+Hanches (t. Fonctionnelles, MET)
+Psoas, pyriforme, fessiers (MET, TOG, énergie musculaire, pompage)
+Lombaires (t. Fonctionnelles, MET, Énergie musculaire)
+Dorsales et 2è degré (t. Fonctionnelles, énergie musculaire, MET, TOG)
+Thorax, côtes, clavicules (techniques fonctionnelles, MET)
+Sternum (t. Fonctionnelles, technique de Hoover)
+Cervicales (t. Fonctionnelles, MET, énergie musculaire, TOG)
65
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
+Fascia (MET, recoïl, induction)
+grand épiploon (MET, TOG)
+Mésentères (a. Mésentérique sup. 3 étapes selon P. Druelle D.O., MET)
+Diaphragme et coupoles (diaphragme lift, pompage, recoil)
+Dôme pleural (MET, inhibition des ligaments)
+Poumons/articulés (en 7 étapes)
+Occipito/Mastoïdienne (MET)
+Expansion de base, CV4 de W.G. Sutherland
+Synchronisation des trois diaphragmes
+Chaîne myofasciale centrale
+Intégration (TOG, core link50/50)
Pierre Gagnon
2009
CEO Montréal
Impact du
traitement
ostéopathique de
la mécanique
respiratoire sur la
performance du
cycliste au test
d'index
d'endurance
Clémence
Desputeau
et Antonio Vaz
2010
CEO Montréal
Mesure de
l'impact du
traitement
ostéopathique de
la plèvre et du
Plan de traitement en 4 séances
But de la 1ère séance : normaliser le core-link et augmenter la vitalité.
+++priorité à la normalisation des lésions les plus aphysiologiques incluant les
compactions du crâne (SSB, Ethmoïde, sutures occipito-mastoïdiennes,
pétro-basilaire, sphéno-pétreuse), Sacrum et Iliaques, charnières C0-C1-C2 et
L5-S1
+intégration par dégagement de l’axe central selon Robert Rousse
But de la 2è séance : compléter la 1è séance au besoin et aborder le
traitement spécifique
+Traiter mobilité respiratoire des sacro-iliaques Technique d’énergie
musculaire de Mitchell
++traiter lésions sans respect des axes du reste du rachis de C3 à L4, idem
pour les côtes
+Dégager le fascia endothoracique dans ses zones de tension
+Travail des piliers et coupoles diaphragmatiques hors gravité et avec
But de la 3è séance : normaliser zone du diaphragme thoracique supérieure
et médiastin
+Traiter lésions aphysiologiques de clavicule et de première côte
+Traiter lésions aphysiologiques du sternum
+Réduire les tensions ligamentaires de l’appareil suspenseur du dôme pleural
+Réduire les tensions ligamentaires médiastinales (ligaments péricardiques)
+Réduire les tensions du fascia cervical moyen
+Normaliser les cylindres thoraciques (Rousse)
4è consultation : réduire les tensions ligamentaires et pleurales des poumons
et des organes sous diaphragmatiques et favoriser la compliance thoracique
+Traiter les lésions aphysiologiques de D10 à L2
+Traiter les lésions pleurales : cul de sac et scissures
+Traiter restrictions ligamentaires et attaches du foie, de l’estomac et des
angles coliques
+Favoriser la compliance thoracique par un travail global du thorax et du
diaphragme
+Évaluation des lésions de tète de côte et disco-corporéale
+Évaluation et traitement de compaction de L5-S1, C0-C1 et de SSB
+Inhibition du fascia cervical supérieur
+Intégration par travail fascial et respiration
+Technique de dégagement des coupoles diaphragmatiques et décubitus
66
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Caroline Bazinet
2009
CEO Montréal
Yan Guillemette
2011
CEO Montréal
Geneviève
Lauzière
2011
CEO Montréal
diaphragme sur la
capacité
respiratoire
des sujets non
pathologiques
Influence de la
normalisation du
fascia
endothoracique
sur la mobilité du
thorax
et sur le débit
expiratoire de
pointe
Influence du
traitement
ostéopathique
des structures
faciales propres
aux poumons sur
la capacité vitale
forcée et
l'ampliation
thoracique
L'effet immédiat
de la technique
d'urgence
fonctionnelle du
diaphragme
thoracique sur la
mobilité lombaire
et la statique
globale
Audrey Limoges L'effet immédiat
2011
de la technique
CEO Montréal
d'urgence
fonctionnelle du
diaphragme
thoracique sur le
volume
expiratoire
dorsal
+Techniques de dégagement des scissures pulmonaires par rebond
inspiratoire
++normalisation du fascia endothoracique antérieur et postérieur,
++Correction des Fascia Endothoraciques Postérieur et Antérieur
+Équilibration des cervicales par mise en tension réciproque des ligaments du
dôme pleural (relâchement des ligaments vertebro-pleuraux)
+Test et technique globale de dégagement pleural (entre les 2 feuillets de la
p.)
+Dégagement des adhérences du cul de sac costo-diaphragmatique antérieur
et latéral
+Dégagement des adhérences du cul de sac costo-diaphragmatique
postérieur
+Dégagement des adhérences du cul de sac médiastino-costal antérieur (ou
rétro-sternal)
Test et traitement des adhérences de la petite scissure et de la grande
+Traitement des lésions primaires de la SSB et du Sacrum
Contenant :
+Evaluation et Traitement des lésions intra-osseuses du crâne et du sacrum
+Évaluation et Traitement des sutures crâniennes
+Évaluation et Traitement du Sacrum, des Iliaques et de la symphyse
pubienne
+Évaluation et Traitement des lésions non physiologiques des vertèbres
Contenu
+Évaluation et Traitement des membranes endocrâniennes
+Évaluation et Traitement de l’attache de la dure-mère à S2
+Évaluation et Traitement de la dure-mère au niveau des vertèbres
+Technique d’urgence fonctionnelle du dégagement des deux coupoles
diaphragmatique en décubitus dorsal selon Robert Rousse
+Core link
+Traitement des lésions primaires de la SSB et du Sacrum
Contenant :
+Evaluation et Traitement des lésions intra-osseuses du crâne et du sacrum
+Évaluation et Traitement des sutures crâniennes
+Évaluation et Traitement du Sacrum, des Iliaques et de la symphyse
pubienne
+Évaluation et Traitement des lésions non physiologiques des vertèbres
67
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
maximal à une
seconde et
l'excursion
thoracique
Jean-Claude
Milot
et Pierre Khoury
1996
CEO Montréal
Guillaume Genot
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Cédric Calmejane
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Katherine
Liberatore
2005
CCO Toronto
David Badaut
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Influence des
fixations des
scissures
pulmonaires sur
les restrictions de
mobilité du Vème
anneau
thoracique
Impact d'une
manipulation
structurelle
directe de la zone
dorsale moyenne
allant de D7 à D9
en état lésionnel,
sur la fonction
inspiratoire
diaphragmatique
Incidence d'une
manipulation
vertébrale de la
charnière dorsolombaire sur le
système
inspiratoire
The effects of
pulmonary
visceral
manipulation on
lung capacity and
lung
function
Effets d'une
manipulation
structurelle des
articulations
costo-vertébrales
hautes (K1 à K5)
sur le débit
expiratoire de
pointe
Contenu
+Évaluation et Traitement des membranes endocrâniennes
+Évaluation et Traitement de l’attache de la dure-mère à S2
+Évaluation et Traitement de la dure-mère au niveau des vertèbres
+Technique d’urgence fonctionnelle du dégagement des deux coupoles
diaphragmatique en décubitus dorsal selon Robert Rousse
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
68
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Kumagai Hideki The effect of
2006
pulmonary
CCO Toronto
visceral
manipulation on
active range of
motion
of the thoracic
spine as
measured by
digital
inclinometry
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Le sifflet (larynx corde vocales, VADS)
Des mémoires concernant la mobilité cervicale ont également été ajoutés à cette partie
partant du postulat de l’interrelation entre la structure cervicale et les fonctions viscérales
correspondantes, par voix neurologiques, artèrio-veineuses…
Tableau 4 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec le sifflet et le cou
AUTEUR, DATE
ET ECOLE
Michèle
Coulombe
2007
Académie
Sutherland
d’Ostéopathie
du Québec
TITRE DU
MÉMOIRE
L'os hyoïde, un
maillon clé dans
l'amorce du
processus de
normalisation
posturale
Guillerm
Rossignol
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Intérêt de
l'ostéopathie
structurelle dans
le traitement des
cas de déglutition
atypique et
objectivation par
le test fonctionnel
de dissociation
langue mandibule
Lésions de
sphéno-basilaire
et traitements
ostéopathiques
dans la
déglutition
Chantal Gaupin
1991
CEO Montréal
TECHNIQUES UTILISÉES (précédées de tests)
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Non détaillée
+Core link
+Normalisation des Lésion de la symphyse sphéno-basilaire, et impact sur
l’occlusion notamment en référence aux travaux de B. Daraillans D.O. et M.A.
Clauzade D.S.O. Concept ostéopathique de l’occlusion, S.E.O.O, Perpignan,
1989
69
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Janika Breton et
Paule Gilbert
1995
CEO Montréal
atypique.
Normalisation
ostéopathique de
la charnière
C0/C1/C2, des
temporaux, des
trompes
d'Eustache et de
la chaîne des
osselets chez des
gens avec
acouphènes.
1ère Séance
+Décompaction crânio-cervicaleC0/C1/C2
+Technique d’inhibition des fascias cervicaux supérieurs
+Expansion de base
+Travail des sinus veineux en 7 étapes de W.G. Sutherland + celui du sinus
ethmoïdal selon P. Druelle
+Décompaction ethmoïde puis du vomer par rapport au sphénoïde
+Décompaction de L5/S1 et des lésions intraosseuses sacrées
+Écoute et Équilibration aux différents diaphragmes
+Équilibration des membranes intracrâniennes à deux thérapeutes
+Décompaction de la SSB à deux thérapeutes
+compression du 4è ventricule CV4
+Équilibration de SSB et de C0
2ème Séance
+Travail des fascias temporalis et mise en tension
+Dégagement des pariéto-squameux
+Dégagement des astèrions et ptèrions
+Correction de la rotation de l’écaille occipitale ou harmonisation de l’écaille
et de C0
+Écoute et équilibration du sacrum/2 iliaques
+Travail des fascias du palais dur, mou et indirectement du fascia pharyngobasilaire
+Travail des muscles ptérygoïdiens internes et externes
+Dégagement de la trompe d’Eustache
3ème séance
+Travail intra-osseux entre la partie squameuse et la partie pétreuse du
temporale
+Travail intra-osseux entre l’anneau tympanique et le temporal
+Techniques des osselets du Schooley
+Normalisation de translation antérieure de C1
+Travail en manchons de la musculature antérieure cervicale par rapport à la
musculature postérieure
+Travail des muscles SCOM en mise en tension
+Équilibration des 3 diaphragmes à 4 mains
+Normalisation des pivots SS
+Normalisation des sphéno-pétreuses
+Normalisation des pivots CSM
+Normalisation des O.M.
+Normalisation des T.D.P.
+Normalisation des pétro-basilaires
+Normalisation des temporaux Dr Schooley D.O.
+Correction des lésions ostéo-articulaires au niveau de C0/C1/C2 via la
technique du volant ou celle de recentrage de l’odontoïde ou par la
correction de la charnière ou par la dé-translation de C1 ou bien encore la
technique de correction de C2/C3
+Points d’inhibition pour relancer la mobilité des temporaux
+Équilibrage des temporaux
70
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Danielle Bérubé
et Julie Poulin
2003
CEO Montréal
Isabelle Racine
et Jenny
Fournier
2005
CEO Montréal
Étude pilote sur
l'influence de la
normalisation
ostéopathique
des sinus veineux
sur la vitesse du
flux sanguin
jugulaire interne,
mesurée par effet
Doppler
L'influence de la
normalisation des
lésions intra et
interosseuses de
la base du crâne
et de C0/C1/C2
sur l'angle
postural de la tête
Michèle
Levasseur et
AmineKianouche
Khaledan
2004
CEO Montréal
Influence de la
normalisation des
tensions de la
langue et ses
attaches sur la
mobilité des
vertèbres
cervicales (C0-C7)
Lyane Bergeron
2006
CEO Montréal
L'influence du
traitement
ostéopathique sur
la mobilité
cervicale mesurée
avec le "cervical
range of motion
instrument"
+Équilibrage de C0/Sa et des 3 diaphragmes
+Technique des sinus veineux en huit étapes
+Décompaction de SSB
+Technique de décompaction intra-osseux de l’ethmoïde/pré-sphénoïde
+Normalisation d’une lésion intra-osseuse entre le post sphénoïde et l’unité
grande aile/ptérygoïde
+Normalisation directe bilatérale de lésions intra-osseuses des parties
condyliennes
+Technique de recoil des noyaux intra-osseux au niveau infra-occipital
+Technique d’induction des noyaux intra-osseux du pourtour du foramen
magnum
+Décompaction de C0/C1/C2
+Normalisation de la pétro-basilaire
+Normalisation d’une compaction de l’articulation sphéno-pétreuse
+Normalisation de la pétro-jugulaire
+Normalisation du pivot ss
+Normalisation de l’articulation occipito-mastoïdienne
+Normalisation du pivot csm
+Normalisation des lésions intra-osseuses du temporal (1 la pétrosquameuse, 2 la pétro-tympanique, 3 la tympano-squameuse)
+Technique de normalisation de la région sus-hyoïdienne (en 2 étapes)
+Technique d’équilibration réciproque du plancher de la langue (B.
Darraillans D.O.)
+Techniques directes de la langue
+Technique de stretch du tendon central de la langue
+Technique d’énergie musculaire de F. Mitchell (pour la langue)
+Technique de « contracté-relâché » de Jacobson (pour la langue)*
+2 Techniques utilisant la déglutition*
(*ces deux dernières techniques peuvent servir d’exercice à pratiquer
quotidiennement)
++++Traitements des compaction SSB, C0/C1, cervicales, L5/S1
++++Traitements des lésions crâniennes, cervicale, membres supérieurs,
thoracique, lombaire, pelvien, membres inférieurs de nature ostéoarticulaire, viscérale, fasciale, des adhérences duremèriennes.
+Traitement du diaphragme
71
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Andréanne
Breault et
Stéphane Losier
2006
CEO
Marie-Eve Lord
2008
CEO Montréal
Eric Joyal
2012
CEO Montréal
Véronique
Wathier
2012
CEO Montréal
(CROM)
Étude de l'impact
de la technique
de décompaction
CO/C1/C2/C3 sur
la mobilité
vertébrale
Impact d'un
traitement
ostéopathique
axé sur la
normalisation des
temporaux
de C0-C1-C2, des
poumons et des
reins sur les
acouphènes
subjectifs
L'effet du
relâchement
myofascial selon
l'approche straincounterstrain de
la région cervicodorsale sur la
mobilité cervicale
L'effet du travail
ostéopathique
myofascial des
muscles
masticateurs sur
la mobilité
cervicale
+ technique de décompaction CO/C1/C2/C3
+MRP et vitalité
Puis traitement au cas par cas du plus aphysiologique vers le moins
aphysiologique distingués par tests d’inhibition réciproques:
+Traitement des compactions et lésions intra-osseuses puis des adhérences
liées à des cicatrices : zones de fixité
+Traitement des lésions non physiologiques sans respect des axes puis celles
qui les respectent puis des autres lésions physiologiques et des restrictions
(dans l’ordre).
Le Traitement, étalé sur 5 consultations maximum, est axé sur la libération
des temporaux, de C0/C1/C2, des poumons et des reins. Chaque phase du
traitement commence par une préparation et s’achève par une phase
d’intégration.
+Technique de strain counterstrain et ses points tendres
Dans l’ordre et par technique de mise en tension réciproque pour les
muscles :
+ temporaux
+ masséters
++ ptérygoïdiens internes et externes (ou médiaux et latéraux)
+de la loge sus-hyoïdienne (muscles digastrique, stylo-hyoïdien, mylohyoïdien, géniohyoïdien)
La guimbarde (oro pharynx, ATM, articulé dentaire…)
Tableau 5 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la guimbarde
AUTEUR, DATE,
ECOLE
Jacques
Champagne et
Serge Lafond
1988
TITRE DU MÉMOIRE
Douleur à
L'articulation
temporomandibulaire.
On trouve plus
TECHNIQUES UTILISÉES (précédées de tests)
Un ensemble de test :
+Etude musculaire
+Observation de la mobilitéé fonctionnelle
+Palpation et Test des ATM, (condyles et conduits auditifs externes) CAE
72
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
CEO Montréal
souvent des crânes en
extension.
Danielle
Laferrière
et Louise
Lapierre 1989
CEO Montréal
Étude de l'impact de
la normalisation
crânio-mandibulaire
sur la modulation de
la balance podale
Vital Arsenault
et Marie
Paradis
1994
CEO Montréal
Profil ostéopathique
des enfants qui sucent
leur pouce
+Tests contre résistance (pour distinguer une dysfonction d’origine
cervicale ou d’ATM)
+Test de coaptation de l’ATM (de quel côté est la lésion et la position du
ménisque par rapport au condyle, antérieure ou postérieure)
+Test espace libre d’innoclusion
+index céphalique ((largeur du crâne / Longueur) x 100)
+Test de la SSB par la voute à 4 doigts
+Test temporaux
+Test malaires
+Test os hyoïde
+Test sacrum
+Test C0/C1/C2
+Test maxillaire supérieur
+Test palatins
+Évaluation des 3 premières côtes
+évaluations des lésions non physiologiques rachidiennes
+Technique d’inhibition des fascias cervicaux supérieurs
+Technique d’élévation du fascia cervical antérieur
+Technique indirecte d’équilibration du fascia cervico-péricardique
+Technique de conter strain de Jones pour Trapèze et SCOM
+Technique d’énergie musculaire de Mitchell pour Trapèze et SCOM
+Techniques myofasciales de Lawrence Jones, d’énergie musculaire de
Mitchell pour les lésions ostéopathique de l’ATM, (muscle temporal, les
muscles ptérygoïdiens et les sus-hyoïdiens, aponévroses de la région)
+Travail ligamentaire et capsulaire et des surfaces articulaires par des
techniques de pompages et normalisation de ligaments pour l’équilibre
occlusal de P. Druelle, techniques de normalisation des condyles
+Libération de SSB en restaurant les axes crâniens, éliminant les
compactions et les strains et Libération des temporaux (liberté des pivots
S.S et CSM) par l’Approche de la voûte à 4 doigts ou approche des sphères
antérieure puis postérieure et des techniques spécifiques de lésions
identifiées
+Équilibration des 2 temporaux, du temporal-mandibule et SSB
+Libération du core-link par un travail myofascial des zones d’attache de la
dure-mère, crânien, OAA, Sacrum (S2) via les techniques d’expansion de
base de V.Fryman, des techniques d’équilibration sacrée et de
décompaction au besoin.
+Synchronisation des 3 diaphragmes crânien, thoracique et pelvien
Un ensemble d’évaluations
+Évaluation posturale (face, dos) profil détaillée
+Évaluation des sphères
+Évaluation de chaine linguale de face et de profil avec évaluation de l’os
hyoïde
+Évaluation du dos, si l’on observe une post-flexion cervicale lors de
l’inspiration
+Évaluation du sacrum et compaction L5-S1
+Évaluation du crâne (grand œil à droite ou à gauche)
+Test OAA
73
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Nathalie Dubuc
2009
CEO Montréal
L'influence du
traitement
ostéopathique sur
l'occlusion dentaire
Heather Stone
2010
CEO Halifax
The effects of
osteopathic treatment
on the width of the
alveolar arch of the
mandible
Stéphane
Boudier
2007
CEO Montréal
Alvin Brown
2009
CCO Toronto
Lésions temporales et
orthodontie des
articulés dentaires
libéraux
The effect of
osteopathic treatment
of the central chain on
maximum range of
+Test voûte-base, test de mobilité des cadrans et de compaction de SSB
+Test des ventricules latéraux
+Palais creux ou non et test de compaction ethmoïde/sphénoïde
+Test de torsion maxillaire/sphénoïde
+Verticales de Barré
Les tests sont expliqués pas les traitements qui suivent « le protocole
enseigné au CEO » (sauf un)
+Technique d’équilibration assise du système C0-C1-C2 et de la dure-mère
par rapport à l’ATM de Bernard Daraillans D.O.
+Test des 5 sphères
+Verticale de Barré
+3 points de repère des iliaques
+Test d’inclinaison latérale du tronc
+Test de flexion antérieure debout TFD ou « test des pouces montants »
au CEO
+Test de mobilité passive des vertèbres dorsales, lombaires du sacrum et
du coccyx
+Test du rebond des Iliaques
+Écoute du sacrum
+Test de mobilité passive des vertèbres cervicales hautes avec tests ostéoarticulaires
+Évaluation et traitement de la mobilité crâniennes (d’après la
méthodologie de G.Drerup expliquée dans « Influence of Osteopathy on
the Alvolar Arch of the Maxilla » 2002, compactions, intra-osseuses et
lésions aphysiologiques sont levées à la première consultation pour libérer
le maxillaire en dernier. (occiput-atlas, torsion de SSB, strain, SBR,
sphénoïde-ethmoïde, ethmoïde-frontal, processus zygomatiques /la
grande aile du sphénoïde, de ces grandes ailes/au frontal, les maxillaires
entre eux, la suture intermaxillaire, maxillaire/sphénoïde, les sutures
maxillo-frontales, maxillaires/prémaxillaires, les sutures maxillo-palatines,
os palatins/sphénoïde, vomer, ganglion sphéno-palatin, C0/C1, C1/C2,
C2/C3)
+correction des lésions structurelles et de celles qui agissent sur la duremère avant tout travail fluidique (Mc Cutcheon 2003) puis travail de la
dure-mère à la deuxième séance (Test et travail sur la tente du cervelet et
la faux du cerveau, Fulcrum de Sutherland, compaction L5-S1,
Positionnement du Sacrum et des sacro-iliaques)
+La troisième séance est un ensemble de traitement liquidien (test et
harmonisation des ventricules latéraux)
Thèse présentée en France –
non consulté
- aucune copie – mémoire non consulté
74
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Michèle
Levasseur
et AmineKianouche
Khaledan
2004
CEO Montréal
Sandra Laberge
et Véronique
Bergeron
2007
CEO Montréal
mandibular opening
and pain
temporomandibular
joint dysfunction
Influence de la
normalisation des
tensions de la langue
et ses attaches sur la
mobilité des vertèbres
cervicales (C0-C7)
L'influence du
traitement
ostéopathique
spécifique de l'ATM
de la dure-mère sur la
restriction chronique
de l'ouverture
mandibulaire
+Évaluation posturale (compensation et décompensation de posture,
verticale de barré)
+Test de l’os hyoïde avec et sans déglutition
+Test C0-C1
+Test de C2 à C7 (et test de compaction)
+Évaluation MRP et des temporaux
+Examen de la langue au repos et en mouvement (Test de mobilité active
puis passive de la langue et du plancher de la langue
+Technique de normalisation de la région sus-hyoïdienne
+Technique d’équilibration réciproque du plancher de la langue de B.
Daraillans D.O.
+Techniques directes de la langue
+Technique de stretch du tendon central de la langue
+Technique d’énergie musculaire de F.Mitchell
+Technique de « contracté relâché » de Jacobson
+Techniques utilisant la déglutition (bouche ouverte, langue serrée…)
Région crânienne
+Technique de décompaction de SSB,
+Technique de décompaction crânio-cervicale
+Technique de normalisation sphéno-basilaire
+Technique de compression du 4ème ventricule CV4
+Roulement des temporaux (rocking)
+Normalisation des ventricules latéraux
+Normalisation du 3ème ventricule expansé
+Normalisation des hémisphères cérébraux
+Dégagement du foramen Magnum
+Technique de dérotation de l’écaille occipitale
+Normalisation des frontaux
+Frontal lift
+Normalisation des pariétaux
+Pariétal lift
+Normalisation de la suture métopique
+Normalisation des sutures fronto-sphénoïdales et fronto-nasales (Vspread)
+Normalisation de la suture fronto-malaire
+Normalisation de la suture coronale
+Normalisation de l’astérion puis de ptèrion
+Normalisation de la suture pariéto-squameuse
+Normalisation de la suture sphéno-squameuse
+Normalisation de la suture lambdoïdienne
+Normalisation du temporal
+Normalisation pétro-basilaire
+Normalisation de la sphéno-pétreuse
Région os de la face
75
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
+Normalisation du frontal et grandes ailes du sphénoïde
+Normalisation du frontal et petites ailes du sphénoïde
+Normalisation petites ailes/grandes ailes du sphénoïde
+Normalisation du sphénoïde/ethmoïde ou frontal/ethmoïde
+Normalisation du vomer/sphénoïde ou vomer/ethmoïde
+Normalisation du palatin et sphénoïde, palatin et ptérygoïde, palatin et
ethmoïde
+Normalisation sphénoïdale et maxillaire supérieur
+Équilibration des fascias du palais
+Normalisation des maxillaires supérieurs et des sutures intermaxillaires
et interpalatines
+Normalisation prémaxillaire/maxillaire supérieur
+Normalisation des os du nasion
+Normalisation branche montante maxillaire supérieur avec nasaux et
lacrymaux
+Normalisation lacrymaux et ethmoïde
+Normalisation des malaire, malaire lift
+Normalisation malaire/frontal et malaire/sphénoïde
+Normalisation malaire et apophyse zygomatique du temporal
+Normalisation malaire et maxillaire supérieur
+Normalisation orbite et globe oculaire par rapport au cadrant supérieur
opposé
+Normalisation du globe oculaire par rapport à l’orbite
Région cervicale
+Technique du volant pour un condyle occipital unilatéral antérieur ou
postérieur
+Dé-translation de l’atlas traumatique
+Normalisation d’un atlas antérieur selon P. Druelle D.O.
+Ajustement classique de C0/C1/C2
+Technique de recentrage de l’odontoïde de P. Druelle D.O.
+Ajustement ostéo-articulaire pour cervicales si R»S
+Ajustement ostéo-articulaire pour cervicales si R«S
Région ATM
+Normalisation du ligament sphéno-pétreux (de Gruber)
+Normalisation du ganglion sphéno-palatin
+Technique myofasciale pour le temporalis
+Technique myofasciale pour le masséter
+Technique myofasciale pour les ptérygoïdiens internes et externes
+Technique du ligament latéral externe
+Technique du ligament ptérygo-mandibulaire
+Technique du ligament sphéno-mandibulaire
+Technique du ligament stylo-mandibulaire
+Normalisation de lésion intra-osseuse du temporal puis de la mandibule
+Technique pour le condyle mandibulaire postérieur unilatéralement
+Technique méniscale puis techniques myofasciale globale de l’ATM
+Normalisation de l’os hyoïde puis technique os hyoïde/C3 puis technique
d’équilibration de l’os hyoïde/muscles infra-mandibulaires
Région lombaire et bassin
76
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Tracy EsteyWillick
2010
CEO Montréal
The effects of
osteopathic
treatment on the
width of the aveolar
arch of the maxilla
+Technique de décompaction sacrum/L5
+Technique de décompaction intra-osseuse du sacrum (Globale)
+Technique de décompaction intra-osseuse du sacrum (Spécifique)
+Technique sacro-coccygienne (normalisation externe de L. Hartman D.O.
+Normalisation de Lombaire, d’iliaque et de sacrum
+Normalisation de coccyx par voie interne
Région dorsale
+Technique de correction pour vertèbre dorsale
Région viscérale
+Correction de ptose viscérale
+Technique d’équilibration de la dure-mère (déjà relaté dans la région
crânienne)
+Technique des sinus veineux
+Technique du core-link pour une intégration du traitement
+technique d’équilibration des cervicales/ à la dure-mère si translation de
C1
+Normalisation de la dure-mère autour du nerf optique
+Normalisation des membranes endocrânienne
+Normalisation de la dure-mère (manchon supérieur et inférieur)
1er traitement
+ Tests et traitement de mobilité de la SSB
+Tests et traitement des lésions de la SSB
+Test et traitement des compactions C0-C1
+Test et traitement des compactions sphénoïde-ethmoïde
+Test et traitement des compactions ethmoïde-frontal
+Test et traitement des lésions intraosseuses de l’occiput, des temporaux,
des pariétaux, de frontal, du sphénoïde, de l’ethmoïde et du maxillaire
+Test et traitement des zygomatiques par rapport aux grandes ailes du
sphénoïde (bilatéral)
+Test et traitement des grandes ailes du sphénoïde/frontal (bilatéral)
+Test et traitement des deux maxillaires entre eux
+Test et traitement de la suture intermaxillaire
+Test et traitement du maxillaire/sphénoïde
+Test et traitement de la suture maxillo-frontale
+Test et traitement maxillaire/prémaxillaire
+Test et traitement maxillaire/palatins
+Test et traitement du palatin/sphénoïde
+Test et traitement du vomer
+Test et traitement des ganglions sphéno-palatins
2ème traitement
+Test et traitement de C0/C1
+Test et traitement de C1/C2
+Test et traitement de C2
+Test et traitement de la tente du cervelet
+Test et traitement de la faux du cerveau
+Test et traitement du Fulcrum de Sutherland
+Test et traitement des compactions L5-S1
+Test et traitement du sacrum
77
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Véronique
Wathier
2012
CEO Montréal
L'effet du travail
ostéopathique
myofascial des
muscles
masticateurs sur la
mobilité cervicale
Karen Garat
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Effets de l'ostéopathie
structurelle sur les
malocclusions chez
l'enfant de moins de 6
ans – Etude de cas
+Test et traitement des sacro-iliaques
+Test et protocole II (Drerup 2002)
3ème traitement
+Test, traitement et harmonisation des ventricules latéraux
Évaluation ostéopathique :
SSB, C0-C1-C2, C3 à C7, lésions intra-osseuses de la mandibule, de l’occiput
et de C0-C1-C2, compaction de SSB, d’occiput et d’ATM
+ Technique de mise en tension réciproque pour les muscles temporaux,
masséters, ptérygoïdiens internes et externes et les muscle de la loge sushyoïdienne
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
La caisse de résonance (sinus crâne thorax)
Certains traitements liés à des troubles de l’audition ont été ajoutés ici.
Tableau 6 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la caisse de résonance et
l’oreille
AUTEUR, DATE
ET ECOLE
Doris Hellstern et
Richard
Obermayer
2010
CCO Toronto
Jessica Poquet
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Timothy Bonack
2003
CCO Toronto
TITRE DU MÉMOIRE
The effects of global
osteopathic
treatment on quality
of life in chronic
sinusitis
Place de
l'ostéopathie dans la
prise en charge
médicale de l'otite
moyenne chronique
The effect of
osteopathic
treatment of
the fascial bones on
paraspinal muscle
tone and function at
c2-c3 using semg
TECHNIQUES UTILISÉES (précédées de tests)
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
Techniques viscérales
+Test et traitement pour recentrer le L’intestin grêle
+Test et traitement du petit intestin/pelvis
+Test et traitement des adhérences du petit intestin/utérus
+Test et traitement des adhérences du petit intestin avec les colons
ascendant et descendant
+Test et traitement des ptoses intestinales
+Test et traitement des racines du mésentère
+Test et traitement des reins
+Test et traitement de ptose du rein
78
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
+Test et traitement de ptose du rein avec adhérences
+Test et traitement de médialisation du rein
+Test et traitement d’un rein médialisé et des fascias pré-rénaux
+Test et traitement d’un rein en supériorité
+Test et traitement d’une compaction de rein
+Test et traitement de l’articulé rein droit-foie
+Test de compactions d’organes et techniques de dissociations
+Test et traitement du rein droit/duodénum
+Test et traitement du rein droit/tête du pancréas
+Test et traitement du rein droit/angle colique droit
+Test et traitement du rein droit/parois pariétale postérieure du péritoine
+Test et traitement du rein gauche/l’estomac
+Test et traitement du rein gauche/la queue du pancréas
+Test et traitement du rein gauche/ l’angle colique gauche
+Test et traitement du rein gauche/petit intestin
+Test et traitement du rein gauche/rate
+Test et traitement du foie
+Cisaillement latéral du foie
+Test et traitement de ptose du foie (+ une variante)
+Test et traitement de compaction du foie
Foie/lobe moyen du poumon droit
Foie/lobe inférieur du poumon droit
Foie/cœur
Foie/estomac
Foie/angle colique droit
Foie/duodénum
+Test et traitement de l’estomac
+Test et traitement de ptose de l’estomac
+Technique du grand omentum
+Test et traitement de compaction de l’estomac
Estomac/rein
Estomac/rate
Estomac/foie
+Test et traitement du cœur (dans ses axes oblique, transverse,
cisaillement supérieur droit sur l’axe transverse…)
+Test et traitement de compactions du cœur
Cœur/foie
Cœur/lobe supérieur du poumon droit
Cœur/lobe moyen du poumon droit
+Test et traitement de tout le rachis (techniques cervicales, dorsales,
lombaires, des charnières...+++)
+Test et traitement du Sacrum dans ses différents axes
+Écoute sacrée
+Test et traitement des intra-osseuses du sacrum
+Test et traitement de L5
+Test et traitement des cervicales supérieures ++
+Test et traitement crânien
SSB (cisaillement vertical supérieur/inférieur, cisaillement latéral,
79
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Normand Tardif
2001
CEO Montréal
Effet de l'expansion
palatine sur le
M.R.P., la mobilité
des os crâniens
et du sacrum
Danielle Bérubé
et Julie Poulin
2002
CEO Montréal
Étude pilote sur
l'influence de la
normalisation
ostéopathique des
sinus veineux sur la
vitesse du flux
sanguin jugulaire
interne, mesurée par
effet Doppler
Normalisation
ostéopathique de la
charnière C0/C1/C2,
des temporaux, des
trompes d'Eustache
et de la chaîne des
osselets chez des
gens avec
acouphènes
Janika Breton et
Paule Gilbert
1995
CEO Montréal
compaction…)
Frontal (frontal, /pariétal, /grandes ailes du sphénoïde
, /petites ailes du sphénoïde, éminences frontales, hémi-frontal,
Ethmoïde/sphénoïde (compacté ou non, en flexion ou extension, torsion),
ethmoïde/frontal (compaction décompaction)
Vomer/sphénoïde, Vomer/ethmoïde
Maxillaire/sphénoïde (+cisaillements latéraux ou antéro-postérieur ou en
torsion) maxillaire/ethmoïde
Suture intermaxillaire, maxillaire/palatin, maxillaire/frontal,
maxillaire/prémaxillaires, maxillaires/frontal, palatin/ptérygoïde,
palatin/ethmoïde, interpalatines, zygomatique/frontal,
zygomatiques/sphénoïde, zygomatique/temporal,
zygomatique/maxillaire, zygomatiques seuls, nasal/frontal,
nasal/maxillaire, internasale, lacrymal (/frontal, /maxillaire, /ethmoïde),
orbite, tente supérieure/ au frontal, sphénoïde et ethmoïde, tente
inférieure avec les zygomatiques-maxillaires
+Test mobilité et motilité de la SSB avec le sacrum
+Test de torsion, de strain latéral et vertical et de side bending sur la SSB
+Test du frontal en flexion droite ou gauche puis en extension droite ou
gauche
+Test des temporaux en flexion et en extension
+Test des pariétaux en flexion et en extension
+Test de l’occiput en flexion et en extension
+Test des maxillaires supérieurs en flexion et en extension
+Test des malaires en flexion et en extension
+Test de la mandibule en flexion et en extension
+Technique des sinus veineux en huit étapes
1ère Séance
+Décompaction crânio-cervicaleC0/C1/C2
+Technique d’inhibition des fascias cervicaux supérieurs
+Expansion de base
+Travail des sinus veineux en 7 étapes de W.G. Sutherland + celui du sinus
ethmoïdal selon P. Druelle
+Décompaction ethmoïde puis du vomer par rapport au sphénoïde
+Décompaction de L5/S1 et des lésions intraosseuses sacrées
+Écoute et Équilibration aux différents diaphragmes
+Équilibration des membranes intracrâniennes à deux thérapeutes
+Décompaction de la SSB à deux thérapeutes
+compression du 4è ventricule CV4
80
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Marie-Eve Sauvé
2011
CEO Montréal
L'impact du
traitement global
d'ostéopathie chez
les personnes
atteintes d'une
surdité
neurosensorielle de
type presbyacousie
+Équilibration de SSB et de C0
2ème Séance
+Travail des fascias temporalis et mise en tension
+Dégagement des pariéto-squameux
+Dégagement des astèrions et ptèrions
+Correction de la rotation de l’écaille occipitale ou harmonisation de
l’écaille et de C0
+Écoute et équilibration du sacrum/2 iliaques
+Travail des fascias du palais dur, mou et indirectement du fascia
pharyngo-basilaire
+Travail des muscles ptérygoïdiens internes et externes
+Dégagement de la trompe d’Eustache
3ème séance
+Travail intra-osseux entre la partie squameuse et la partie pétreuse du
temporale
+Travail intra-osseux entre l’anneau tympanique et le temporal
+Techniques des osselets du Schooley
+Normalisation de translation antérieure de C1
+Travail en manchons de la musculature antérieure cervicale par rapport
à la musculature postérieure
+Travail des muscles SCOM en mise en tension
+Équilibration des 3 diaphragmes à 4 mains
+Normalisation des pivots SS
+Normalisation des sphéno-pétreuses
+Normalisation des pivots CSM
+Normalisation des O.M.
+Normalisation des T.D.P.
+Normalisation des pétro-basilaires
+Normalisation des temporaux Dr Schooley D.O.
+Correction des lésions ostéo-articulaires au niveau de C0/C1/C2 via la
technique du volant ou celle de recentrage de l’odontoïde ou par la
correction de la charnière ou par la dé-translation de C1 ou bien encore la
technique de correction de C2/C3
+Points d’inhibition pour relancer la mobilité des temporaux
+Équilibrage des temporaux
+Équilibrage de C0/Sa et des 3 diaphragmes
Première séance : pour relancer la vitalité et redonner de la mobilité au
temporal
+Normalisation du sacrum, de la SSB et C0-C1-C2 (attaches
duremèriennes)
+Membranes de tensions réciproques (faux du cerveau, tente du cervelet,
faux du cervelet…, dure-mère rachidienne)
+Libération des intra-osseuses des temporaux et des compactions de
sutures crâniennes ou des points pivots crâniens
+Travail des Iliaques et veiller à la liberté du bassin
+Intégration du travail par une expansion de base
Deuxième séance : pour améliorer la vascularisation et amorcer un travail
sur l’innervation de l’oreille interne
81
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
David Dupuis
2012
CEO Montréal
Les effets d'un
traitement
ostéopathique global
sur les acouphènes
Revoir et reprendre les structures normalisées à la première séance au
besoin
+Test et traitement de la ligne centrale (référence à Busquet (2004) et
libération du rachis surtout les L3 et C5 qui sont des pivots.
+Libération des reins et du foie (but hémodynamique et détoxifiant)
+Normalisation des clavicules (but : faciliter la circulation lymphatique)
+Dégagement des ganglions cervicaux via un travail des vertèbres
cervicales
+Normalisation de la gaine viscérale du cou, de l’aponévrose cervicale
moyenne++ (relâchement carotide interne et jugulaire)
+Normalisation de la base crânienne (décompression de base de W.G
Sutherland)
+Optimisation circulation vasculaire du crâne via la technique de la fosse
postérieure et de l’artère basilaire
+Normalisation des sinus veineux
+Normalisation des ventricules latéraux puis CV4 compression du 4ème
ventricule
Troisième séance : finalisation du travail à visée vasculaire,
approfondissement de celui à visée nerveuse au profit de l’oreille interne
et harmonisation pour conclure
+Revoir et reprendre les structures normalisées aux premières séances au
besoin, liberté lombaire et du bassin, de la ligne centrale et des pivots
pour libérer par la suite le système cœur-poumon
+Travail du ganglion ptérygo-palatin
+Manœuvre du nerf vestibulocochléaire en traction écoute (Barral J.P. et
Croibier A. (2006) Manipulation des nerfs crâniens
+Manipulation bilatérale de la portion intra pétreuse du nerf facial (Barral
J.P. et Croibier A. (2006) Manipulation des nerfs crâniens
+Technique de libération de la trompe d’Eustache (Géhin A. (1981)
Techniques manipulatives des os du crâne et de la face
+Relâchements les lésions des temporaux et de os s’articulant avec eux
(pariétaux, SSB, malaires, ATM)
+Intégration des relâchements réalisés aux temporaux-oreille moyenne et
interne via la Technique de la correction de dysfonctions d’osselets
Caporossi R. et Peyralade F (1992) Traité pratique d’ostéopathie
crânienne
+Relâchement des ligaments, muscles et aponévroses tendues qui
subsistent
+Harmonisation des sphères antérieures et postérieures
+Harmonisation des 3 grandes sphères : crânienne, thoracique et
pelvienne par un travail de la structure et des membranes. (lésions
restantes aux temporaux et à la tente du cervelet ; vertèbres thoraciques
et diaphragme ; vertèbres lombaires et lésions restantes au bassin et au
plancher pelvien
(Le protocole de traitement suit les normes du CEO et utilise les
techniques correspondantes aux résultats de tests précis)
+Traitement du manque de vitalitéé
+Traitement des lésions de compaction et des cicatrices
82
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
subjectifs
+Traitement des lésions non physiologiques sans respect des axes
+Traitement des lésions physiologiques puis des restrictions
La posture
Sont intégrés à cette partie les mémoires concernant directement la voix.
Tableau 7 : Tableau récapitulant des mémoires et les techniques utilisées en lien avec la posture et la voix
AUTEUR, DATE
ET ECOLE
Julien Gatinier
Entre 2010 et
2013
IFSO Rennes
Stéphane
Ardouin
2011
CEO Montréal
Catherine
Chapeau et
Denise Rousseau
2001
CEO Montréal
TITRE DU MÉMOIRE
Place de
l'ostéopathie
structurelle dans les
dysphonies
dysfonctionnelle
Analyse et effet de la
normalisation
ostéopathique des
chaines myofasciales
pharyngoprévertébrales de
Mme Godelieve
Denys-Struyf sur la
posture et le centre
de gravité chaînes
myofasciales
Pharyngoprévertébrales PA
(Postéro-Antérieure)
et AP (AntéroPostérieure)
L'influence des
traitements
ostéopathiques sur
la voix chantée
TECHNIQUES UTILISÉES (précédées de tests)
Mémoire non communiqué
Traitement non connu
+Dégagement de l’axe central
+Test et traitement du dôme pleural et des ligaments suspenseurs
+Test et technique des ligaments vertébraux-péricardiques
+Correction de C0-C1 en énergie musculaire
+Correction de C1/C2 en RD
+Énergie musculaire pour une ARSg de C5/C6
+Correction de dysfonctions rachidienne […]
+Techniques d’iliaque antérieur, inflair,
+Technique des piliers du diaphragme par mise en tension réciproque
+Lift du diaphragme
+Inhibition des ligaments du dôme pleural (technique myofasciale)
+Équilibration des cervicales/dôme pleural
+Libération pneumatique des ligaments péricardiques
+Technique dite des «serpents vertébraux» (réintégration des courbures
en gravité, en position assise)
+Test différentiel de l’axe central et test d’urgence fonctionnel de Robert
Rousse (détermination des tensions des chaînes PA et AP sur l’axe central)
+Test d’identification des zones d’adhérences vertébrales entre le
système duremèrien et les chaines musculaires PA et AP
Traitement de la chaîne centrale par :
+libération des compactions par les techniques de décompression crâniocervicale et lombo-sacrée
+Libération du core-link par la technique de traction du manchon
duremèrien
+Technique de correction de lésions du 2ème degré
+Traitement des lésions physiologiques
+Décompaction crânio-cervicale
+Équilibration du diaphragme crânien
+Expansion de base
+Équilibration de l’os hyoïde
83
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Robin Breger
2009
CEO Montréal
The Immediate
Effects of
Osteopathic
Treatment on the
Singing Voice
Theresa Manuel
2010
CEO Montréal
The Effect of Global
Osteopathic
Treatment on Music
Performance Anxiety
Paulette Dubois
1991
CEO Montréal
Posturologie et
dysfonction de la
ceinture scapulaire
Danielle
Laferrière
Étude de l'impact de
la normalisation
+Strain-counterstrain de Lawrence Jones D.O. pour les cervicales
+Recentrage du plexus solaire
+Équilibration des deux coupoles diaphragmatiques
+Technique de la soucoupe sterno-médiastinale
+Diaphragme lift thoracique
+Recentrage de la racine du mésentère
+Normalisation du mouvement horaire - antihoraire du mésentère
+Recentrage du mésentère
+Décompaction lombo-sacrée
+Diaphragme lift selon W.G. Sutherland
+Équilibration des 3 diaphragmes
Amélioration des fonctions crânio-sacrées :
+++Traitement de la position et de la vitalité de la SSB et du Sacrum et
harmonisation
Amélioration de la mobilité et de la vitalité du diaphragme thoracique :
+++Traitement musculo-squelettique, articulaire et des structures
myofasciales du système crânio-sacré : le diaphragme thoracique, le pelvis
osseux, le crâne, tout le rachis, la dure-mère et les membranes
intracrâniennes
+Intégration et harmonisation par des techniques du diaphragme
thoracique et pour le core-link
Conforme aux standards du CEO
+Augmentation de la vitalité
+Traitement des lésions intra-osseuses
+Traitement des compactions
+Traitement des cicatrices
+Traitement des lésions sans respect des axes (2nd degré)
+Traitement des lésions non physiologiques
+Traitement des lésions physiologiques puis des lésions myofasciales
+Traitement des points pivots C0-C1, C5, D4, L3, L5-S1
+Traitement des structures centrales avant les structures périphériques
(Sacrum avant Iliaques)
+Traitement des vertèbres clefs en considération de la vascularisation et
de l’innervation (D2, D9)
+Traitement des structures impaires avant les structures paires (Sacrum
avant zygomatiques)
+Traitement des muscles squelettiques avant les viscères
+Traitement des vertèbres antériorisées avant celui des latéralisations
+Évaluation posturologique
+Évaluations des dysfonctions de la ceinture scapulaire : clavicules, têtes
humérales, omoplates et sternum.
+Évaluations des dysfonctions de : C0, D4, L3, Sacro-Iliaques, des points
pivots C5 et L5 puis D12
+Évaluations des coxo-fémorales et des ATM via le test de P. Guillaume
+Évaluations des dysfonctions de l’OAA, des temporaux et de la SSB
+Technique d’inhibition des fascias cervicaux supérieurs
+Technique d’élévation du fascia cervical antérieur
84
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
et Louise
Lapierre
1989
CEO Montréal
crânio-mandibulaire
sur la modulation de
la balance podale
Francine Ouimet
1996
CEO Montréal
Relation entre : Shift
latéral gauche du
thorax sur
l'abdomen et
foie/estomac et le
Shift latéral gauche
du tronc sur le bassin
et poumon/rein
La technique des
trois diaphragmes et
son influence sur
l'analyse
biomécanique de la
posture
L'influence du
traitement
ostéopathique
des membres
inférieurs sur le test
de la verticale de
Barré
Annick Vachon
2007
CEO Montréal
Yolaine Blanchet
2009
CEO Montréal
+Technique indirecte d’équilibration du fascia cervico-péricardique
+Technique de conter strain de Jones pour Trapèze et SCOM
+Technique d’énergie musculaire de Mitchell pour Trapèze et SCOM
+Techniques myofasciales de Lawrence Jones, d’énergie musculaire de
Mitchell pour les lésions ostéopathique de l’ATM, (muscle temporal, les
muscles ptérygoïdiens et les sus-hyoïdiens, aponévroses de la région)
+Travail ligamentaire et capsulaire et des surfaces articulaires par des
techniques de pompages et normalisation de ligaments pour l’équilibre
occlusal de P. Druelle, techniques de normalisation des condyles
+Libération de SSB en restaurant les axes crâniens, éliminant les
compactions et les strains et Libération des temporaux (liberté des pivots
S.S et CSM) par l’Approche de la voûte à 4 doigts ou approche des sphères
antérieure puis postérieure et des techniques spécifiques de lésions
identifiées
+Équilibration des 2 temporaux, du temporal-mandibule et SSB
+Libération du core-link par un travail myofascial des zones d’attache de
la dure-mère, crânien, OAA, Sacrum (S2) via les techniques d’expansion de
base de V. Fryman, des techniques d’équilibration sacrée et de
décompaction au besoin.
+Synchronisation des 3 diaphragmes crânien, thoracique et pelvien
+Relancement des parenchymes
+Dégagement des adhérences
+Normalisation des ptoses
+Normalisation d’organe(s) ou de viscère(s) au besoin : foie, estomac,
poumons, reins
+Technique des trois diaphragmes,
+Normalisation ostéo-articulaire d’un iliaque en supériorité, puis en
antériorité
+Normalisation en énergie musculaire d’iliaque en inflair, outflair
+Normalisation en énergie musculaire de lésion de branche pubienne en
infériorité ou en supériorité
+ Normalisation fonctionnelle d’un iliaque en supériorité
+ Normalisation d’un iliaque postérieur en position dite « boomerang »
+Technique de décompaction de la coxo-fémorale en trois position
+ Normalisation structurelle de lésion de tibia, de tibia glissé en médial ou
en latéral
+Normalisation par « snap » d’une lésion de tibia glissé en médial ou en
latéral ou en rotation
+ Normalisation structurelle d’une lésion péronière antérieure ou
85
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Linda Leblanc
2009
CEO Montréal
L'influence du
traitement
ostéopathique des
reins et de D10 à L2
sur la posture chez
les personnes
atteintes de
lombalgie chronique
postérieure
+Normalisation par « snap »d’une lésion d’astragale postérieure ou
antérieure
+Désencastrement de l’astragale dans la mortaise
+Décompaction tibio-tarsienne et sous-astragalienne
+Normalisation par « snap » d’une lésion sous-astragalienne
+Technique de Mennel
+Normalisation de la malléole péronière postérieure ou antérieure
+Normalisation par « snap » d’un cuboïde haut ou bas
+Normalisation par « snap » d’une lésion d’un scaphoïde haut
+Technique structurelle pour un scaphoïde en rotation externe
+Technique structurelle pour un cunéiforme bas
+Normalisation par « snap » d’un cunéiforme haut
+Normalisation par « snap » d’une tête de métatarse haute
Traitement pour D10 à L2
+Normalisation pour lésion disco-corporéale (2ème degré) de D10 à D12 et
pour L1 et L2
+Normalisation pour lésion ARS avec rotation primaire, ARS avec fixité
d’un côté, ASR ou PSR de D10 à L2
+Technique ostéo-articulaire pour lésion de PRS de L1-L2, normalisation
pour une lésion PRS en spirale
+Technique ostéo-articulaire pour une lésion de PRS au niveau de D10D12
+Technique d’énergie musculaire pour une FSR pour dorsales basses
+Technique d’énergie musculaire pour FSR de L1 à L5
+Diaphragme lift pour sujet hyperlordosé
+Traitement des coupoles diaphragmatiques
+Mise en tension des piliers du diaphragme
+Pompage des muscles psoas et carré des lombes
+Libération de l’omoplate
+Normalisation de la dure-mère (B. Daraillans) portions supérieure et
inférieure
Traitement pour les reins
+Normalisation d’une lésion non physiologique sans respect des axes en
induction directe
+Normalisation de ptose du rein
+Normalisation d’une adhérence rein-psoas
+Normalisation d’un rein médian en technique directe, avec le membre
inférieur ou avec le membre inférieur et la rotation du tronc
+Normalisation d’une lésion non physiologique avec respect des axes
(aisance) et normalisation d’une lésion physiologique du rein
+++Traitement des empreintes ru rein gauche : normalisation de
l’empreinte du pancréas, de l’estomac, de la rate, de l’angle colique
gauche, du côlon transverse partie gauche, des anses du grêle et
normalisation du glissement sigmoïde/côlon descendant et le rein gauche
(Fascia de Toldt)
+++Traitement des empreintes du rein droit : celle du duodénum, du
pancréas, de l’angle colique droit, du côlon transverse portion droite, du
86
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
Simon Brochu
2010
CEO Montréal
L'effet du
dégagement de l'axe
central sur la posture
et l'équilibre
ostéopathique
péritoine pariétal postérieur, du foie et normalisation du glissement entre
le caecum/côlon ascendant et le rein droit (fascia de Toldt)
+++Traitement du parenchyme rénal : normalisation d’un parenchyme
rénal expansé, mou et vide (gros mou anergique), normalisation d’un
parenchyme rénal expansé, dur et plein (gros dur congestionné),
normalisation d’un parenchyme rénal rétracté mou (petit rein compact)
par effet de succion et normalisation d’un parenchyme rénal rétracté dur
(petit rein dur)
+Normalisation du fascia inter-rénal
+Intégration par techniques du diaphragme lift avec inclinaison des
genoux ou technique de core-link
+dégagement de l'axe central au niveau du bassin, de la charnière dorsolombaire, de la charnière cervico-dorsale, de la charnière crânio-cervicale
et de la SSB
+Techniques d'urgence fonctionnelle du dégagement du système
périphérique sur l’axe central décrites dans le manuel de Robert
Rousse «Techniques ostéopathiques» d’Urgence fonctionnelle (2002) :
-Dégagement du sacrum
-Dégagement du bassin par torsion des 2 iliaques
-Dégagement de l’iliaque et de la sacro-iliaque
-Dégagement de la compression sacrum/L5
-Test de cisaillement antéro-postérieur puis latéral de L5/sacrum
-Dégagement de la « poutre lombaire »
-Dégagement d’une coupole diaphragmatique et de la partie basse du
cylindre thoracique en décubitus latéral
-Dégagement du péritoine pariétal postérieur
-Les cylindres thoraciques
-Technique des serpents vertébraux
L’énorme intérêt de l’ostéopathie dans les traitements
posturaux réside surtout dans la précision et la finesse de
ses diagnostics (ostéopathiques) ainsi que la douceur de
ses traitements, qui permettent un déparasitage
proprioceptif ciblé et non invasif,[…]. Déparasitage qui
s’avère très souvent nécessaire, et parfois indispensable à
la réhabilitation posturale. Ce déparasitage permet
notamment de faciliter l’action de reprogrammation sur
les exocapteurs en limitant les conflits sensoriels qui
risqueraient d’en modifier l’effet. […]
87
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
les traitements ostéopathiques n’ont pas simplement
une action mécanique locale : « remettre en place » des
articulations, « dénouer » des ficelles, enlever des «
scotchs » et autres « plombs », etc., mais aussi et surtout
une action neurosensorielle, et donc globale, de
déparasitage proprioceptif… (Foisy, 2011)
Finalement, après le bilan ad-hoc, l'ostéopathe va agir sur plusieurs niveaux lors de son
traitement:

Au niveau neurologique, par le travail : sur les arcs réflexes de la moelle épinière,
sur les centres corticaux par le travail sur les différentes entrées sensorielles nous
stabilisant dans l'espace (l'œil, l’occlusion dentaire, le vestibule, les pieds, le cou, la
peau,…).

Au niveau mécanique, par un travail de relâchement des fascias, ou de réveil des
fonctions musculaires ou viscérales peu utilisées.

Au niveau cognitif, par l'explication de l'intrication des systèmes, par les perceptions des
difficultés d'apprentissage (dyslexie) et la mise en lien avec le système corporel ou
encore, les difficultés émotionnelles et leurs répercussions somatique.
88
Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
2014
CONCLUSION
Cette revue de littérature nous amène à plusieurs constats. D’abord on s’aperçoit que peu
de travaux ont été menés jusqu’à présent en ce qui concerne l’apport de l’ostéopathie pour le
chanteur. Ce qui n’ôte rien en la pertinence de l’ostéopathie sur le sujet, il est seulement
nécessaire de le mettre en lumière par de superbes mémoires tels que ceux de Robin Breger, de
Catherine Chapeau et Denise Rousseau, de Theresa Manuel. Ou tout simplement la disponibilité
de l’information est peut-être en question. Les écoles qui laissent libre accès aux mémoires de
leurs anciens étudiants sont malheureusement minoritaires. Cela vient du même fait biaiser
notre étude du fait que la majorité des auteurs cités subit l’influence d’une scolarité commune.
Puis, il apparait clair que l’application d’un protocole de traitement à l’aveugle, identique
pour tous ne conviendrait pas. Cependant après lecture de tous ces mémoires on peut dire que
le traitement de la chaîne centrale améliore le chant, mais il doit être complété et le traitement
étalé sur plusieurs séances pour laisser aux nouvelles dynamiques le temps d’être intégrées.
Chaque personne compense de manière différente et en chant, chaque compensation a sa
raison d’être.
Ensuite, ce mémoire rappellera au lecteur quel arsenal incroyable et pourtant non exhaustif
de techniques nous avons en ostéopathie pour approcher les dérèglements du corps. La grande
technicité et l’élaboration singulière du traitement ostéopathique ne doivent pas éloigner pour
autant le praticien de la perspective qu’il soigne une personne entière.
Par ailleurs, le chant est un outil formidable pour développer la cage thoracique des enfants,
vaincre la timidité, fédérer un groupe, sortir des émotions, des douleurs, accéder à d’autres
états de conscience… La voix s’avère également être un outil dans certaines techniques
ostéopathiques comme en témoigne Gael Wurz-Minetti dans son mémoire L’Ostéopathie et la
voix. Encourageons les chanteurs de salle de bain et les patients à mettre de la musique dans
leur vie !
Enfin, des colloques tels que « La Journée Mondiale de la voix », qui existent depuis 1999,
sont autant d’occasions de mieux comprendre la voix, de partager des approches et des
expériences de manière pluridisciplinaire. Ce sont des opportunités pour enrichir notre pratique
d’ostéopathe et, peut-être aussi, d’en faire valoir l’intérêt dans le domaine de la voix.
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Laurent Begué | Académie d’ostéopathie de Montréal
L’ostéopathie pour le chanteur
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L’ostéopathie pour le chanteur
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Annexe 1: Le fascia
De tous les tissus de l’organisme, il en est un très important, le tissu conjonctif. Dans son
ouvrage, Philosophie de l’ostéopathie, publié en 1899, A.T. Still y attache déjà une importance
majeure, lui consacrant un chapitre entier. Il y aborde ses intuitions et visions sur ses rôles
d'approvisionnement, de soutien, de défense, de conducteur, de connecteur, de lubrificateur...
Les connaissances anatomiques allant, nous constatons que son intérêt pour le tissu conjonctif
est totalement justifié. Il s’agit d’une gigantesque toile d’araignée permettant d’assurer la
continuité tissulaire du corps en servant tout à la fois de support et d’élément à partir duquel les
autres tissus vont se constituer.
Origine embryologique
Schématisation d’un embryon et de ses différentes couches, P. Chauffour et E. Prat
Le tissu conjonctif provient de l’un des trois feuillets embryologiques appelé mésoderme.
Celui-ci donne naissance aux tissus sanguins, vasculaires, ostéo-articulaires, musculaires,
tendineux, aponévrotiques et interstitiels. Dépendamment de sa fonction et de sa localisation, il
s’épaissit ou se durcit. Les fascias prennent ainsi les noms de péritoine, de plèvre, d’aponévroses
musculaires, de ligaments, de capsule, de périnèvre, de périoste, épimysium, périmysium et
endomysium… Les Fascias assument ainsi diverses fonctions.
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L’ostéopathie pour le chanteur
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Fonctions
Structurelle :



Les fascias ont un rôle de trame structurelle de l’organisme ils en guident la
croissance.
Ils compartimentent des loges et stabilise la structure osseuse.
Les fascias ont un rôle de protection, par ces mêmes loges, en cas de trauma, ou
d’infection : les zones atteintes sont compartimentées.
Physiologique
 Ils servent de support, comme il sert de trame au réseau vasculaire, nerveux et
lymphatique. Il change sa propre constitution selon les nécessités des
dynamiques de l’organisme.
Mécanique



Ils potentialisent l’activité musculaire.
Ils assurent intégrité à l’organisme en répartissant les tensions mécaniques tout
en suivant les mouvements posturaux. Ils permettent une adaptabilité du corps
aux contraintes imposées.
Les fascias permettent une coordination du système myofascial global et des
chaînes myotensives.
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Anatomie
Fascia Superficialis
Directement sous-cutané et quasiment présent partout, son rôle est essentiellement
métabolique du fait de la forte présence de réseaux lymphatiques.
Fascia superficialis, P. Chauffour et E Prat
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Fascia superficiel
Enveloppant tout le corps, il coordonne le système musculaire avec le milieu extérieur. . Il
donne naissance à sa face interne aux cloisons intermusculaires et aux aponévroses, se
prolongeant pour le système musculaire par les différents fascias cloisonnant et entourant les
unités motrices musculaires (épimysium, périmysium et endomysium). Il coordonne ainsi le
système musculaire avec le milieu extérieur.
Fascia superficiel, P. Chauffour et E Prat
Au niveau de la tête et du cou
À la partie antérieure
- L’aponévrose temporale antérieure qui s’insère sur la ligne temporale supérieure (pariétal
et frontal), le bord supérieur de l’arcade zygomatique, le bord postérieur du malaire, la crête
latérale du frontal.
- L’aponévrose massétérine qui s’insère sur le bord supérieur de l’arcade zygomatique,
l’apophyse coronoïde et les bords postérieur et inférieur de la mandibule.
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- L’aponévrose cervicale superficielle antérieure qui relie l’aponévrose massétérine à
l’aponévrose temporale, se réfléchit sur l’os hyoïde, pour se jeter sur la fourchette sternale,
la face antérieure du manubrium et la face supérieure de la clavicule.
À la partie postérieure
- L’aponévrose temporale postérieure qui s’insère sur la ligne temporale supérieure
(pariétal), la crête mastoïdienne et le conduit auditif externe.
- L’aponévrose cervicale superficielle postérieure qui prend la même origine pour se
réfléchir sur la partie postérieure de la face externe de l’os hyoïde et se jeter sur l’acromion
et l’épine de l’omoplate. Des expansions s’attachent sur les processus épineux des vertèbres
cervicales et des quatre premières vertèbres thoraciques.
Au niveau du tronc : liant la ceinture scapulaire à la ceinture pelvienne
À la partie antérolatérale
- fascias thoraciques : constitués de l’aponévrose clavi-pectoro-axillaire, des aponévroses du
grand pectoral et du grand dentelé.
- fascias abdominaux : constitués des aponévroses des obliques de l’abdomen, formant un
lien croisé entre les deux ceintures. Un lien longitudinal est assuré par les aponévroses des
grands droits qui croisent aussi le lien transversal de l’aponévrose du transverse de
l’abdomen.
À la partie postérieure
- fascias thoraciques : constitués de l’aponévrose du trapèze entre l’épine de l’omoplate et
les processus épineux des vertèbres thoraciques.
- fascias lombaires : entre les processus épineux de T7 à S5 et le quart postérieur des crêtes
iliaques, et l’aponévrose du grand dorsal.
- fascias lombaires : entre les processus épineux de T7 à S5 et le quart postérieur des crêtes
iliaques, et l’aponévrose du grand dorsal.
Au niveau du périnée
Constitué de l’union des trois aponévroses superficielle, moyenne et pelvienne, y compris la
membrane obturatrice.
Au niveau du membre inférieur
Constitué des aponévroses fessière, fémorale, jambière et du pied :
- l’aponévrose fessière : entre la crête iliaque, le sacrum et le coccyx.
- l’aponévrose fémorale : prolonge la précédente. Elle s’insère en avant sur le ligament
inguinal, est liée au fémur par les cloisons intermusculaires. Elle se termine sur le bord
externe de la patella, sur le ligament patellaire, la tubérosité tibiale antérieure et la tête de
la fibula des expansions se dirigent sur le tendon du biceps fémoral, le semi-tendineux et le
sartorius. A la face externe il donne naissance au fascia lata.
- l’aponévrose jambière : adhérente à la face antérieure du tibia, reliée aux os de la jambe
par les cloisons intermusculaires, se termine sur les malléoles et le calcanéum.
On y adjoindra la membrane interosseuse tibio-fibulaire.
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Au niveau du pied
-
L’aponévrose dorsale : recouvrant les tendons des extenseurs des orteils, doublée de
l’aponévrose pédieuse.
L’aponévrose plantaire : tendue du calcanéum aux articulations métatarsophalangiennes, recouvrant les fléchisseurs des orteils, doublée de l’aponévrose tibial
postérieure.
Fascia profond
Véritable soutien du système viscéral et cardio-vasculaire. Il s’insère sur la base du crâne, les
ceintures scapulaire et pelvienne, sur le rachis (sauf entre T5 et T11) et sur les membres
inférieurs
Fascia profond, P. Chauffour et E Prat
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Au niveau de la tête et du cou
Le fascia profond est constitué de l’aponévrose du pharynx, prolongé en haut par la sphère
naso-buccale, jusqu’à l’os hyoïde, où il se prolonge par les aponévroses cervicales moyenne et
profonde, ainsi que par la gaine viscérale du cou.
Au niveau thoracique
Constitué de la plèvre, de la membrane broncho-diaphragmatique, le sac péricardique et
son ligament en étoile (ligaments vertébro-péricardique, sterno-péricardique supérieur et
inférieur, phrénico-péricardique), du fascia endothoracique et du système suspenseur du dôme
pleural.
Au niveau de l’abdomen
Après avoir pris relais au niveau du centre phrénique, le fascia profond est constitué par
l’aponévrose du psoas prolongeant l’aponévrose des piliers du diaphragme, le péritoine et les
mésos de l’abdomen intra péritonéaux, ici relayés par le fascia de Treitz, et pour finir, le fascia
iliaca. A ce niveau, le profond communique avec le superficiel du membre inférieur. Il y a donc
un lien mécanique entre le membre inférieur et le profond.
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La Dure-mère
Fascia dure-mèrien, P. Chauffour et E. Prat
Au niveau du crâne
Composée de deux feuillets accolés, ils se séparent au niveau des sinus veineux.
Le feuillet externe est adhérent à l’os de la voûte crânienne, il envoie des expansions au
travers des sutures osseuses. Le feuillet interne se duplique pour former la tente du cervelet, la
faux du cerveau et la faux du cervelet.
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• La tente du cervelet : séparant le cerveau du cervelet, en arrière du tronc cérébral. Ses
insertions sont en regard des insertions du superficiel. Celles-ci sont en communication par
les fibres de Sharpey.
• La faux du cerveau : séparant les deux hémisphères cérébraux. Ses insertions sont le long
de l’écaille occipitale, de la suture interpariétale, de la suture métopique, pour se terminer
sur la crista-gali, à la face endocrânienne.
• La faux du cervelet : séparant les deux hémisphères cérébelleux. Ses insertions sont le long
de l’écaille occipitale pour se terminer au foramen magnum
Au niveau rachidien
Le feuillet externe crânien est prolongé par le périoste vertébral, le feuillet interne se
prolonge, lui, par la dure-mère spinale. Celle-ci est le prolongement des membranes de tension
réciproque. Ses insertions se font sur le pourtour du foramen magnum, sur la face postérieure
des corps des 2ème et 3ème vertèbres cervicales, sur la partie antérieure de la 2ème vertèbre
sacrée (manchon duremèrien). De là, elle se prolonge par le filum terminal qui, passant par le
hiatus sacré, se perd dans le périoste coccygien. Au niveau des trous de conjugaison, la duremère envois des prolongements sur les racines nerveuses.
Le fascia dure-mèrien est en étroite relation avec le système nerveux, car il enveloppe le
système nerveux central, et car les nerfs périphériques sont entourés de gaines fasciales qui en
proviennent (épinèvre, endonèvre, périnèvre).
Source : Pétillot Pierre, XII/2009, Dysfonctions ostéopathiques du caecum et du côlon
sigmoïde : répercussion de leur traitement sur le complexe articulaire occiput-atlas,
http://www.petillot-osteopathe.fr/wp-content/uploads/2013/07/MEMOIRE-PIERREPETILLOT.pdf
À partir de :
-PAOLETTI S., 1998, Les Fascias. 1ère éd. Vannes, Sully
-CHAUFFOUR P., PRAT E., 2003, Le lien mécanique ostéopathique. 2e éd. Vannes, Sully.
- WEISCHENCK J., BEDIN F., cours ostéopathie viscérale du COS
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Annexe 2: Liste de remèdes naturels
Avant toute chose, une dysphonie qui dure plus de 8 jours nécessite l’expertise d’un
médecin ORL.
Idéalement, une bonne tisane bien chaude avec du thym, du miel et un peu de citron et
beaucoup de repos ont raison de la plupart des maux de gorge. Connus depuis l’antiquité, ce
serait surprenant d’apprendre cela à un chanteur, mais ça n’est pas inutile de le rappeler.
Le thym est bien connu pour ses vertus antiseptiques, mais Il est aussi stomachique,
expectorant et antispasmodique, c’est un stimulant physique et psychique, il stimule l’immunité,
régénère superbement le foie, active la circulation sanguine, il est également un antifongique...
Bien connu pour ses vertus réparatrices (Voies digestives et respiratoires), il s’utilise en infusion,
inhalation, en fumigation pour soigner les rhinites et sinusites ou en huile essentielle.
Le miel est un puissant antibactérien, il accélère la cicatrisation des tissus (Jull AB, Rodgers
A, Walker N, Honey as a topical treatment for wounds , Cochrane Database of Systematic
Reviews, 2008, Issue 4. Art. No.: CD005083. DOI: 10.1002/14651858.CD005083.pub2) et a bien
d’autres vertus encore. Fait notable : le miel de thym réunit les propriétés du thym et du miel.
Le citron a des propriétés antiseptiques, antioxydantes et est riche en vitamine C. Avec ses
propriétés diététiques : il dissout et élimine les graisses et facilite ainsi la digestion. Il est anti
cholestérol. Le citron contribue à améliorer la qualité et la circulation du sang dans l'organisme,
ce qui a pour effet de nourrir adéquatement les cellules de l'organisme, pour notre plus grand
bien et une meilleure santé.
Liste non exhaustive de remèdes naturels pour les dysphonies
Le silence, le repos, la chaleur…. (chuchoter est pire que de parler pour les cordes vocales)
Le gingembre est un aliment très recommandé pour soigner ses cordes vocales. On peut le
consommer frais, en infusion, déshydraté ou confit. On peut également appliquer dans le cou
quelques gouttes d’huile essentielle de gingembre (mélangée à un peu d’huile d’amande).
Sirop antibactérien d’oignon et sucre roux : Faire bouillir deux oignons dans ½ litre d’eau
pendant 20 minutes. Au liquide qui restera, on y ajoutera 2 ou 3 cuillères de sucre roux. Boire à
petites gorgées tout au long de la journée.
Infusion de thym : Le thym possède beaucoup de bienfaits et dans ce cas-là, il est très utile
si on le prépare en infusion, avec le jus d’un demi-citron et du miel. On peut également s’en
servir pour faire des gargarismes.
Propolis : Cet antibiotique naturel est à boire avec de l’eau bien chaude tout au long de la
journée.
Infusion de sauge et de plantain : Ces deux plantes sont riches en mucilages, une fibre
soluble avec une action émolliente (adoucissante) qui répare les muqueuses. On préparera une
infusion à boire ou pour faire des gargarismes.
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Mélange d’huile d’olive, de miel et de citron : Une cuillère d’huile d’olive, une cuillère de
jus de citron et deux de miel et on prendra ce mélange en 4 fois avec une cuillère pendant la
journée, jusqu’à noter une amélioration.
Aigremoine : Une plante excellente qui adoucit la voix et éclaircit la gorge. À prendre en
extrait ou bien en infusion (à boire ou en gargarismes).
Réglisse : Cette racine nous aide à expectorer et à désenfler les voies respiratoires. À
prendre en infusion (qui devra avoir bien bouillie si la racine est épaisse) ou bien en pastilles
naturelles pour la gorge que l’on peut trouver en pharmacie. Le réglisse n’est pas recommandé
pour les personnes souffrant d’hypertension artérielle.
Étirements des cordes vocales
Un exercice curieux et surprenant qui contribuera à désenfler les cordes vocales consiste à
attraper la langue (avec un tissu propre) et l’étirer doucement vers l’extérieur, en la faisant
bouger légèrement dans toutes les directions. À faire pendant quelques secondes et à répéter
deux à trois fois de suite. Bien que la sensation soit étrange pendant son exécution, une fois
l’exercice terminé, on pourra noter un bien-être remarquable !
L’homéopathie contre l’aphonie et la dysphonie
L’homéopathie est une alternative vraiment intéressante. Bien sûre un médecin
homéopathe sera mieux avisé que ce catalogue.
 Pour les personnes qui ont utilisé excessivement leur voix : Argentum
Metallicum ou Rhus Tox
 Pour celles qui ont perdu leur voix après avoir crié : Arnica
 Si en plus vous avez mal : Causticum
 Après un discours à l’air libre, avec des changements continus de ton en parlant : Arum
Triphillum
 Aphonie provoquée par le froid et l’humidité : Dulcamara
 Aphonie provoquée par un froid sans humidité : Causticum
 Aphonie d’origine nerveuse : Gelsemium
Une fois le remède choisi, faites fondre trois granules sous la langue trois fois par jour, en
éloignant la prise des repas, des boissons et des saveurs fortes ou mentholées.
Remèdes proposés par Jean Sommer sur son site Internet
Infusion 1
Dans un mazagran / une grande tasse / demi bol
Faire infuser :
Thym / ou thé vert / ou thé vert à la menthe
+ Un demi citron pressé
+ 3 cuillère café de miel
+ Une pincée de gros sel ou une grosse cuillère de beurre salé
+ ajouter quelques gouttes de propolis en huile essentielle
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Infusion 2
Faire infuser :
+ de l’erysimum (pour la voix)
+ du thym
+ un bâton de réglisse (pour ses vertus sur les affections respiratoires et…pour le goût!)
Passer le mélange et le verser dans un thermos
+ ajouter une cuillère à soupe de miel.
Emporter son thermos avec soi et boire tout au long de la journée.
Le gargarisme
Commandez chez votre pharmacien un mélange égal de ces 4 teintures mères :
Calendula officinalis ; Echinacea angustifolia ; Erysimum officinale ; Phytolacca decandra
Gargariser avec 50 gouttes du mélange dans un verre d’eau ou diluer 200 gouttes dans
une bouteille d’un litre et demi, à boire durant la journée. L’amélioration se fera
progressivement.
Sources :
http://www.bien-etre-du-monde.com/plantes-et-epices/89-le-thym
http://jean-sommer.fr/extinction-de-voix-prevention-et-remedes/
http://www.lepoint.fr/actualites-sciences-sante/2009-04-09/mon-medecin-est-uneabeille/919/0/333712
http://www.masantenaturelle.com/chroniques/sante/sante_citron.php
http://amelioretasante.com/remedes-contre-laphonie-et-dysphonie/
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