PIECE N°1 COLLOQUE INTERNATIONAL DE LA TECHNOPOLE A LA METROPOLE PROGRAMME DE RECHERCHE POPSU Financé par GRENOBLE ALPES METROPOLE MINISTERE DE L'ECOLOGIE DU DEVELOPPEMENT DURABLE, DE L'ENERGIE PLAN URBANISME CONSTRUCTION ET ARCHITECTURE PACTE-TERRITOIRES CITE DES TERRITOIRES INSTITUT D’URBANISME DE GRENOBLE INSTITUT DE GEOGRAPHIE ALPINE 14-15 novembre 2013 Cité des Territoires GRENOBLE PROGRAMME PROVISOIRE Comité d’organisation : Charles Ambrosino, Rachel Linossier, Sophie Louargant, Gilles Novarina, Bernard Pecqueur, Natacha Seigneuret, Magali Talandier. Problématique Ce colloque propose de questionner le processus de la fabrique métropolitaine grenobloise, en formulant l’hypothèse de la société de la connaissance et en s’appuyant sur la promotion d’innovations relatives au champ du développement durable. Il fait suite aux travaux d’un consortium de recherche pluridisciplinaire regroupant des chercheurs de l’UMR PACTE Territoires, réunis à l’occasion du programme POPSU 2, dont les travaux ont porté sur l’agglomération grenobloise. Les travaux sur l’innovation technologique ne cessent de pointer le rôle des interactions qui s’établissent entre universités, laboratoires de recherche et entreprises. Elles semblent parfois se réduire à l’analyse, « d’atmosphères industrielles » propices à la diffusion de savoir-faire et de technologies spécialisées propres à un champ productif. Nombre de recherches, portant sur les processus d’apprentissage, invitent néanmoins à dépasser ces analyses somme toute classiques des systèmes productifs locaux, pour mieux embrasser celles qu’offre le champ conceptuel de la ville créative et de la société de la connaissance. En effet, dans la foulée des travaux fondateurs de Mark Granovetter sur les réseaux sociaux, d’Arnaldo Bagnasco sur le capital social, les théories de l’innovation font valoir l’importance des liens tissés entre des communautés organisées et instituées pour expliquer l’occurrence des pratiques innovantes. L’argument central veut que la confrontation entre des individus aux valeurs et aux attitudes différentes favorise le choc des idées, permet la circulation des 1 connaissances et constitue le ferment d’une créativité métropolitaine plus diffuse. Dès lors, la performance territoriale, au sens d’une capacité collective à innover, résiderait en grande partie dans la capacité que développent individus et organisations à établir des relations variables et temporaires avec des partenaires multiples et hétérogènes voire à mobiliser un panel de ressources territoriales à disposition. Ce capital social, autrefois présent et sécrété au sein d’une famille ou d’une communauté (ici l’exemple des districts industriels est incontournable), il revient aujourd’hui aux collectivités locales d’en permettre l’organisation. De nouvelles formes d’action publique émergent (planification stratégique, démarches de projet, ateliers publics) qui cherchent à mobiliser non seulement les représentants du milieu scientifique, mais aussi l’ensemble des acteurs de la société civile locale, autour d’une vision partagée du développement futur, vision fondée notamment sur de nouveaux critère de durabilité environnementale et urbaine. A l’échelle de la société locale grenobloise, les problématiques qui se posent aux acteurs locaux (scientifiques, élus, associations, entrepreneurs…) sont de taille : - - Quelles sont aujourd’hui les interactions socio-économiques entre le système d’innovation technologique et la communauté locale dans son ensemble ? Comment favoriser ces interactions et construire une représentation partagée par la société civile de l’avenir de la métropole ? Comment élaborer, en concertation avec les populations, une démarche stratégique globale qui permette de valoriser les complémentarités (économiques, culturelles et sociales) qui se font jour entre innovation technologique et développement durable ? Comment mettre en œuvre cette stratégie à l’échelle de la métropole, à travers quelles politiques de développement économique et d’aménagement urbain ? Précisément, ce colloque propose quatre temps d’échange d’une demi-journée chacun autour de quatre entrées thématiques complémentaires : - celle des interactions socio-économiques entre l’économie de la connaissance et ses territoires ; - celle du rôle des acteurs économiques et des acteurs scientifiques dans la construction d’une société de la connaissance ; - celle de la la recomposition des démarches de planification et de projet autour des objectifs de développement urbain durable ; - celle des processus de régulation (gouvernance) à l’échelle métropolitaine. Innovation et territoires : quelles interactions socio-économiques ? L’objectif est de dépasser les approches sur la simple diffusion des innovations, pour penser les interactions entre « technologies innovantes, économie de la connaissance, tissu socioéconomique des villes et développement des territoires ». L’argument proposé n’est pas seulement social ou éthique, il est aussi d’ordre économique. Cette analyse des éventuelles synergies entre un type d’économie et ses territoires est proposée à deux échelles. 2 - L’analyse porte d’abord sur la seule sphère productive… il s’agit de penser les interactions entre les technologies innovantes et la ville à travers son tissu économique traditionnel de PME et TPE, mais également à travers son tissu social. L’un des principaux arguments avancé par certains modèles territoriaux de l’innovation (clusters, pôles de compétitivité, districts industriels, campus technologiques etc.) est leur capacité à impacter le tissu économique des villes. Dans cette optique, ces modèles cherchent notamment à favoriser la diffusion des innovations aux activités des filières dites traditionnelles (logistique, mécanique, chimie, textile, papeterie, optique…), comme en témoigne sur le projet GIANT, par exemple, le Bâtiment des Industries Intégratives (B2I), ou bien encore le programme PEPITE1. Ces modèles cherchent par ailleurs à stimuler la création de start-up technologiques, dans l’optique de générer des emplois sur le territoire. Il semble ici essentiel de s’interroger d’une part sur la capacité réelle de ces modèles à diffuser les innovations auprès d’un tissu de PME classiques, et d’autre part, sur leur capacité à garantir le maintien à moyen et long terme des start-up (la question du rachat des start-up technologiques par des grands groupes - américains la plupart du temps- se pose). - L’analyse porte en suite sur les interactions, les synergies productivo-résidentielle pour un territoire technopolitain comme l’aire urbaine Grenobloise ? Si l’on en croit les indicateurs classiques (brevets, cadres dans les fonctions métropolitaines, laboratoires, publications…) force est de constater que l’économie de la connaissance est bel et bien plus importante à Grenoble que dans d’autres métropoles de même taille en France. C’est incontestablement un atout et un moteur économique pour ce territoire… même si ce n’est pas la première source de richesse – loin s’en faut – de celui-ci. L’analyse classique en économie territoriale ou tout simplement en développement territorial consiste à considérer les activités productives et donc les territoires productifs comme les locomotives du développement des territoires résidentiels les environnant. La métropole entraîne dans son sillage ses périphéries… Si ce constat est énoncé comme une réalité, le lien inverse reste très largement sous-exploré. A savoir que le succès des territoires productifs dépend de l’attractivité et des atouts résidentiels, paysagers des territoires environnants. C’est cette lecture réciproque, synergique entre un cœur de chauffe et son hinterland que nous exposerons et soumettrons au débat dans cette seconde moitié de séquence. Cette lecture des systèmes territoriaux permet de dépasser les oppositions stériles entre économie de la connaissance et « une économie de la non connaissance », entre économie productive et « économie non productive », économie motrice et économie entrainée… pour tenter de raisonner en termes de systèmes métropolitains productivo-résidentiels. Economie de la connaissance et développement économique territorial : impacts et mesure Quelle territorialisation possible de l’économie de la connaissance : quelles sont les modalités d’ancrage des activités innovantes dans l’espace, à l’échelle d’un ensemble urbain comme celui de Grenoble, mais aussi à l’échelle d’un site/quartier dans la ville (Cf. exemple de la plateforme d’innovation Minatec/Giant) ? Afin de rendre compte des résultats quantitatifs et qualitatifs élaborées dans le cadre de l’axe 2 du thème Economie de la 1 PlateformE Pour l’Innovation Technonologique des Entreprises. 3 connaissance du programme POPSU Grenoble, cette problématique très large peut par exemple être abordée à travers le questionnement suivant : Quels sont les effets du développement de l’économie de la connaissance sur le développement local: observe-t-on une simple logique d’agglomération / accumulation des activités innovantes et des emplois associés sur le territoire, assurant au passage une place dominante ou privilégiée de la métropole grenobloise dans la compétition mondiale, avec comme effet notable la déconnexion entre cette économie de la connaissance et les autres composantes de la base économique locale ? Observe-t-on plutôt une logique de spécialisation économique autour des activités innovantes, avec des effets multiplicateurs ou d’entraînement notables de ces activités innovantes sur le reste de l’économie locale (activités de service, de maintenance, de logistique, etc. induites) ? Ou bien observe-t-on une logique de spécification économique, grâce à la mise en évidence de relations économiques spécifiques et de liens institutionnels durables entre les différentes composantes de l’économie locale, à savoir notamment entre la composante économie de la connaissance et les composantes industrie lourde et industrie manufacturière, services aux entreprises, services aux personnes, tourisme et loisirs, culture, etc. ? Cette première thématique permet d’interroger les impacts ou effets territoriaux de l’économie de la connaissance, en abordant ces impacts ou effets à l’échelle métropolitaine (aire urbaine, région urbaine) et à l’échelle plus locale du quartier (Minatec / Giant), ce qui peut d’ailleurs permettre d’apporter des nuances dans les logiques observées en fonction de l’échelle d’analyse (agglomération ou spécialisation à l’échelle de la métropole ; spécialisation ou spécification à l’échelle du quartier). Elle est en étroite articulation avec la suivante, qui porte sur les choix stratégiques des acteurs locaux pour orienter et mettre en œuvre les politiques publiques de développement territorial. Innovation, développement (économique) métropolitain et société de la connaissance Les politiques de développement métropolitaines tentent de combiner des objectifs d’excellence, tant en termes de développement économique, de qualité de vie urbaine et d’innovation, qui se retrouvent dans les contenus programmatiques des opérations d’aménagement ou dans les orientations de l’action économique. Elles s’appuient notamment sur l’hypothèse d’une société locale, construite à l’articulation entre monde économique et scientifique, sphère publique et société civile, capable de soutenir voire de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de telles politiques. A Grenoble, cette hypothèse trouve sa traduction dans le modèle de l’ « écosystème local d’innovation », qui est particulièrement porté par les représentants du monde scientifique et économique pour rendre de compte de la communauté de destin locale qui justifie les grands projets d’aménagement et de développement en cours dans l’agglomération. Pour autant, cette hypothèse se vérifie-t-elle dans les faits ? Il s’agit ainsi d’interroger le modèle de développement métropolitain de « l’écosystème local d’innovation » mis en avant à Grenoble, à travers deux axes d’analyse complémentaires : celui de la capacité d’action et du rôle joué par les promoteurs de ce modèle dans la définition et la réalisation des politiques urbaines et celui de la capacité de la société civile à organiser le débat sur l’innovation et la technologie et à prendre part voire à contribuer aux dynamiques d’innovation et de changement. 4 Ville de la connaissance et ville durable Il s’agit ici de discuter des relations entre Grenoble, ville de l’innovation et Grenoble, ville post-carbone Dans cette agglomération, le thème du développement urbain durable a progressivement obtenu l’assentiment sinon de l’ensemble du moins d’une majorité significative des acteurs de la société locale, sans qu’il soit possible d’identifier de manière précise qui en a été l’initiateur. L’idée d’une montée en puissance progressive qui se déroule parallèlement dans plusieurs champs de l’action publique, à l’échelon communal et intercommunal, rend assez bien compte d’un processus incrémental, qui voit une idée nouvelle faire peu à peu consensus dans les milieux professionnels et associatifs dans un premier temps, parmi les élites politiques et économiques locales dans un second temps. Plus récemment, le projet GIANT témoigne d’une volonté de mettre le potentiel scientifique et technique présent sur la presqu’île scientifique au service d’un ambitieux projet urbain dont le développement durable est l’objectif principal. Quelles sont les séries d’expériences et de projets au cours desquelles les habitants, les professionnels, les élus se sont-ils forgés une approche commune du développement urbain durable ? Quelle est la part prise par les particularités du contexte local dans cette construction ? Les recherches innovantes, pour la maîtrise des consommations énergétiques et l’utilisation d’énergies renouvelables des chercheurs et industriels locaux configurentelles de manière particulière les stratégies et projets de développement urbain durable ? Le système de gouvernance métropolitaine est-il en mesure de s’appuyer sur les projets urbains en cours d’élaboration pour construire une stratégie de planification territoriale à l’échelle métropolitaine qui pense autrement l’articulation urbanisme / transports, qui cherche à construire un efficient et système vert et bleu pour affirmer une nature en ville et qui fait de la gestion économe de l’énergie un vecteur privilégié de construction de la ville post-carbone ? Régulation, durabilité et société de la connaissance Les processus de régulation à l’œuvre dans le cadre des projets métropolitains tendent à banaliser des formes émergentes de coordination issues de la société de la connaissance. La démultiplication des projets de même ordre tend à complexifier les démarches de régulation, de concertation, de prospective, de participation, de développement durable. Les effets sur les territoires sont multiples notamment dans la reconfiguration des relations entre acteurs et dans le rapport à l’autre : élus, techniciens, citoyens. Les métropoles d’aujourd’hui « orchestre » les mouvements en cours : nouveaux débats, nouveaux lieux de décision, nouvelles configurations de réseaux sociaux, technologiques, écologiques, nouvelles aspirations, nouvelles valeurs, nouvelles relations, nouvelles pensée de l’anticipation. Il est donc question d’analyser : ce qui circule, ce qui est en « marche », ce qui peut se renouveler, ce qui énonce des nouvelles cultures présentes dans la conception des projets présents dans les métropoles. 5 PRE-PROGRAMME DU COLLOQUE DES 14 ET 15 NOVEMBRE 2013 Matin 1 9h-10h Introduction Marc Baïetto, président de Grenoble Alpes Métropole Gilles Novarina, responsable programme POPSU Grenoble Alain Bourdin, président du comité scientifique du programme POPSU 10h11h15 Dynamiques technologiques et développement local : où en est la technopole grenobloise ? Paroles de chercheurs : Magali Talandier : Le fonctionnement du système productivo-résidentiel et Rachel Linossier : Stratégie et projet de développement économique Discutant : Pierre Veltz, délégué ministériel pour la mise en œuvre du cluster de Saclay Echanges avec la salle Table ronde : où en est la technopole grenobloise ? Présidence et synthèse : Bernard Pecqueur, professeur à l’Institut de Géographie Alpine Participants : Distribution en cours 11h30 13h00 buffet Aprèsmidi 1 14h-15h 15h16h30 CONFE RENCE 17h00 19h00 SOIREE Dîner Développement urbain durable : entre projets et stratégies Paroles de chercheurs : Gilles Novarina : Pensées stratégiques de la métropole ; Natacha Seigneuret : Les figures et les projets urbains démonstrateurs. Discutant : Jérôme Dubois (professeur, Institut d’Urbanisme d’Aix Marseille), Echanges avec la salle Table ronde : Construire la ville post-carbone Présidence et synthèse : Marcus Zepf, professeur, directeur de l’Institut d’Urbanisme de Grenoble Participants : Distribution en cours La planification stratégique entre développement technologique et développement durable Ouverte aux étudiants et aux professionnels de l’agglomération Alessandro Balducci, professeur au Politecnico di Milano Pierre Welz, délégué ministériel pour la mise en œuvre du cluster de Saclay Equipe POPSU, Grenoble Alpes Métropole, Direction Pacte, représentant(s) PUCA, AURG, EPSCOT, chercheurs ad hoc, … Matin 2 9h- Du cluster technologique à la ville créative 6 10h30 10h3012h00 Buffet Aprèsmidi 2 13h3014h00 14h00 + 15h30 16h0017h00 Paroles de chercheurs : Charles Ambrosino, Luc Gwiazdzinski, Discutant : Brice Laurent (ingénieur de recherches Centre de Sociologie de l’Innovation) Echanges avec la salle. Table ronde : Du cluster technologique à la ville créative Présidence et synthèse : Guy Saez (chercheur PACTE Territoires) Participants : Distribution en cours Régulation territoriale Paroles de chercheurs : Sophie Louargant, Régulation territoriale et avenirs métropolitains : la fin des récits ? et Guillaume Gourgues : Participer à l’avenir métropolitain, mission impossible ? Discutant : Emmanuel Brunet-Jailly, Université de Victoria, British Columbia, Vancouver Echanges avec salle débat Table ronde : Régulation territoriale : l'anticipation en débat Présidence et synthèse : Romain Lajarge , Directeur adjoint UMR PACTE Territoires Participants : Distribution en cours Conclusion, valorisation(s) à venir Gilles Novarina et Alain Bourdin (professeur à l’Institut Français d’Urbanisme, président du comité scientifique du programme POPSU) 7