connaissance du programme POPSU Grenoble, cette problématique très large peut par
exemple être abordée à travers le questionnement suivant :
Quels sont les effets du développement de l’économie de la connaissance sur le
développement local: observe-t-on une simple logique d’agglomération / accumulation des
activités innovantes et des emplois associés sur le territoire, assurant au passage une place
dominante ou privilégiée de la métropole grenobloise dans la compétition mondiale, avec
comme effet notable la déconnexion entre cette économie de la connaissance et les autres
composantes de la base économique locale ? Observe-t-on plutôt une logique de
spécialisation économique autour des activités innovantes, avec des effets multiplicateurs
ou d’entraînement notables de ces activités innovantes sur le reste de l’économie locale
(activités de service, de maintenance, de logistique, etc. induites) ? Ou bien observe-t-on
une logique de spécification économique, grâce à la mise en évidence de relations
économiques spécifiques et de liens institutionnels durables entre les différentes
composantes de l’économie locale, à savoir notamment entre la composante économie de la
connaissance et les composantes industrie lourde et industrie manufacturière, services aux
entreprises, services aux personnes, tourisme et loisirs, culture, etc. ?
Cette première thématique permet d’interroger les impacts ou effets territoriaux de
l’économie de la connaissance, en abordant ces impacts ou effets à l’échelle métropolitaine
(aire urbaine, région urbaine) et à l’échelle plus locale du quartier (Minatec / Giant), ce qui
peut d’ailleurs permettre d’apporter des nuances dans les logiques observées en fonction de
l’échelle d’analyse (agglomération ou spécialisation à l’échelle de la métropole ;
spécialisation ou spécification à l’échelle du quartier). Elle est en étroite articulation avec la
suivante, qui porte sur les choix stratégiques des acteurs locaux pour orienter et mettre en
œuvre les politiques publiques de développement territorial.
Innovation, développement (économique) métropolitain et société de la connaissance
Les politiques de développement métropolitaines tentent de combiner des objectifs
d’excellence, tant en termes de développement économique, de qualité de vie urbaine et
d’innovation, qui se retrouvent dans les contenus programmatiques des opérations
d’aménagement ou dans les orientations de l’action économique. Elles s’appuient
notamment sur l’hypothèse d’une société locale, construite à l’articulation entre monde
économique et scientifique, sphère publique et société civile, capable de soutenir voire de
participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de telles politiques. A Grenoble, cette
hypothèse trouve sa traduction dans le modèle de l’ « écosystème local d’innovation », qui
est particulièrement porté par les représentants du monde scientifique et économique pour
rendre de compte de la communauté de destin locale qui justifie les grands projets
d’aménagement et de développement en cours dans l’agglomération.
Pour autant, cette hypothèse se vérifie-t-elle dans les faits ?
Il s’agit ainsi d’interroger le modèle de développement métropolitain de « l’écosystème local
d’innovation » mis en avant à Grenoble, à travers deux axes d’analyse complémentaires :
celui de la capacité d’action et du rôle joué par les promoteurs de ce modèle dans la
définition et la réalisation des politiques urbaines et celui de la capacité de la société civile à
organiser le débat sur l’innovation et la technologie et à prendre part voire à contribuer aux
dynamiques d’innovation et de changement.