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de six pour le fémur et de quatre pour le tibia. Les plus importants se trouvent au niveau du genou.
En effet lorsqu’on analyse les poussées on s’aperçoit que l’activité se déroule pour 65 % autour de
cette articulation. D’où cette prudence en cas de traumatisme du genou chez l’enfant où l’on
recommande classiquement le repos.
On sait bien qu’en forçant, on risque d’entraîner ou d’accentuer une inégalité. Certaines maladies
osseuses ou cartilagineuses produisent le même défaut de fabrication : achondroplasie, hypoplasie,
agénésie, etc…
Cependant, dans la grande majorité des cas d’ILMI*, on ne trouve rien de particulier. Tout se passe
comme si deux ordres différents avaient été donnés aux jambes dans leur directive de croissance.
Evidemment, ce léger décalage va ensuite progressivement modifier la déambulation. En course à
pied, par exemple, on voit clairement qu’à chaque foulée le bassin tombe sur le côté. Le temps de
l’appui sur la jambe courte est légèrement raccourci et la phase de propulsion légèrement abrégée,
comme le démontrent les travaux de M. G. Schmidt. Bref, le sportif court sur une patte. A la longue, il
risque des pathologies d’usure. Les tendons du muscle du mollet chargés de maintenir le pied en
extension -on dit en " position équine "- sont facilement le siège d’inflammations. Au niveau du
genou, on enregistre aussi des tendinites rotuliennes du côté de la jambe longue, obligée de se plier
légèrement, et une usure cartilagineuse anormale due à la position en légère rotation de la jambe la
plus courte. Pour le bassin, c’est encore plus clair. Il bascule vers le côté court et la hanche opposée
n’est plus recouverte comme elle devrait l’être. L’ILMI est une des causes les plus fréquentes
d’arthrose de la hanche, surtout chez le sportif. Enfin, il y a tous les maux de dos qui naissent du
placement de la colonne vertébrale en attitude scoliotique qui compense l’angulation du bassin. Pour
retenir cette tour de Pise, on doit alors contracter le psoas, un muscle très puissant qui tire sur la
colonne. En conséquence de quoi, les disques se fatiguent précocement et des pubalgies naissent de
la tension exagérée au niveau de l’insertion des adducteurs sur le pubis.
Une radiographie de bassin debout avec fil à plomb, permet déjà de visualiser et d'apprécier une
bascule du bassin, et une radiographie de la colonne avec fil à plomb permet de visualiser le
retentissement de ce déséquilibre sur la colonne vertébrale.
Que Faire ?
Face à ce tableau, il faut se résoudre à porter une semelle. Mais il faut être très prudent. Pas
question de s’adresser au cordonnier qui va fabriquer une talonnette en sifflet qui aura un effet
catastrophique. En cas de scoliose, par exemple, il faut être sûr que la déviation est bien une
conséquence de la bascule du bassin. Car si, par malheur, la déviation est une vraie scoliose qui se
tord du côté le plus long, une semelle compensatrice ne fera qu’aggraver le tableau .En corrigeant
trop brutalement le déséquilibre, tout le système adaptatif se cabre et on obtient des réactions
aberrantes. Il faut y aller mollo, mollo pour changer ce qui a mis des années à se construire.
En général, on essaie de corriger de tiers en tiers tous les deux mois. A chaque fois, on ajoute 2 à 3
millimètres. Jusqu’où peut-on aller ? Dans le sport, on veillera à ne pas dépasser 9 millimètres. Au-
delà, le pied sort de la chaussure et l’on perd la qualité des appuis. Pour les souliers de ville, c’est
*Inégalités de longueur des membres inférieurs