Haute École de la Ville de Liège
Catégorie pédagogique
Département secondaire
Histoire
Olivier Donneau
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Histoire
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es notes d’histoire « universelle » sont initialement destinées aux étudiants de
l’enseignement supérieur non-universitaire (Fédération Wallonie-Bruxelles,
Belgique). Elles tentent de combler une lacune dans la mesure il n’existe pas de
manuel d’histoire destiné à ce public. Elles ne sont, au départ, pas conçues comme une
somme d’éléments à maîtriser en fin de cycle, mais plutôt comme un horizon heuristique
que l’étudiant peut parcourir afin de résoudre des problèmes historiques ou afin de
construire sa vision synthétique de l’histoire humaine.
Olivier Donneau, juin 2013
C
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PRÉHISTOIRE
Les dates « lointaines » données ici sont calculées à partir de notre présent (ex : lorsqu’il est
dit que le Paléolithique moyen commence en 300 000, cela signifie 300 000 ans avant
2011). Les dates « récentes », celles qui concernent le Néolithique et les périodes suivantes,
sont à calculer à partir du début de notre ère (an 1). Elles sont accompagnées de la mention
ACN (Ante Christum natum : avant la naissance du Christ) ou de la mention PCN (Post
Christum natum : après la naissance du Christ).
LA TERRE, LESPÈCE HUMAINE ET LHOMME « CULTUREL »
Chronologie générale
Big Bang : 15 milliards d’années
Formation du système solaire : 4,4 milliards d’années
Premières traces de vie sur Terre (bactéries) : 3 milliards d’années
Éponges, méduses, algues : 600 000 millions d’années
Ère primaire : 570 millions d’années (vie aquatique, début de la vie hors de l’eau)
Végétaux et insectes hors de l’eau : 400 millions d’années
Vertébrés hors de l’eau : 350 millions d’années
Ère secondaire : 220 millions d’années (reptiles)
Dinosaures : 170 millions d’années
Oiseaux : 150 millions d’années
Mammifères : 100 millions d’années
Extinction des dinosaures : 70 millions d’années
Ère tertiaire : 60 millions d’années (mammifères)
Primates moderne : 30 millions d’années
Hommes : 3 millions d’années
Ère quaternaire : 2 millions d’années (homme)
Hommes moderne : 40 000 ans
!
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L’histoire de l’humanité est à replacer dans le contexte de l’histoire de l’Univers, de
la Terre et de la vie sur Terre. La division de l’histoire de la Terre en quatre Ères
géologiques (primaire, secondaire, tertiaire, quaternaire) est abandonnée aujourd’hui par
les chercheurs mais reste la façon la plus commode d’appréhender l’évolution de la
planète et de ses habitants. Pendant ces quatre périodes, les masses émergées (continents)
ne cessent de bouger, formant un bloc unique (Pangée) ou se séparant.
Les premiers primates sont les prosimiens (60-70 millions d’années), animaux de
petite taille munis d’une queue souvent préhensible habitant dans les forêts denses. On en
trouve encore aujourd’hui (lémuriens de Madagascar). Leurs descendants sont les simiens
(« singes »). Parmi eux, les hominidés ou grands singes (chimpanzé, gorille) sont établis en
Afrique. Le proconsul, un hominidé apparu vers 18 millions d’années, a de claires
tendances bipèdes. Vers cinq millions d’années apparaissent les australopithèques
(« singes du Sud », c'est-à-dire singes retrouvés en Afrique), hominidés bipèdes qui, parce
qu’ils ont les pattes antérieures libres, peuvent manipuler des objets. Dans la mesure où,
avec leurs mains, ils préparent la nourriture qu’ils ingèrent (découper en morceaux,
enlever les noyaux, les os, etc.), leurs mâchoires, qui n’ont plus besoin d’être aussi
puissantes, vont perdre du volume. Cette évolution va permettre au cerveau, de plus en
plus sollicité, de se développer. L’australopithèque ne vit plus en forêt mais en terrain
découvert. Il doit donc courir afin de fuir les prédateurs. Sa cage thoracique conique se
modifie et devient peu à peu cylindrique, lui permettant de respirer pendant un effort
prolongé.
L’australopithèque Lucy (Australopitecus Affarensis) a vécu il y a trois millions
d’années. Des fragments de son squelette furent découverts en 1974 en Éthiopie par une
équipe de chercheurs internationaux comprenant notamment le paléontologue français
Yves Coppens. Le surnom Lucy lui fut donen référence à la chanson des Beatles Lucy
in the sky with Diamonds.
Les empreintes de pas de Laetoli (Tanzanie) furent découvertes en 1976. Il
s’agit de traces de pas de trois hominidés bipèdes, probablement australopithèques,
préservées miraculeusement par des conditions géologiques favorables. La trajectoire des
pas semble suggérer que deux des hominidés marchaient côte à côte. Les reconstitutions
réalisées pour le grand public évoquent souvent un couple ou une mère accompagnée de
son petit. Rien ne peut confirmer ces hypothèses.
Entre trois et deux millions d’années apparaît le genre homo dont on ne sait s’il
descend de l’australopithèque ou s’il constitue une espèce indépendante. L’homo habilis
(« homme habile ») et l’homo ergaster (« homme artisan ») manipulent des outils, vivent
dans des espaces clairement délimités (naissance de l’habitat) et chassent (la viande des
animaux des plaines dégagées remplace peu à peu les végétaux de la forêt). Les outils
utilisés sont des choppers, c’est-à-dire de simples galets dont un bord a été transformé afin
de devenir tranchant. Il n’est pas toujours facile de savoir si l’outil utilisé était le galet ou
l’éclat séparé du galet.
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L’homo erectus (de +- deux millions d’années à 400 000 ans) s’installe également
en Asie et en Europe. En Europe, il est à l’origine de la souche de l’homme de Neandertal
(homo neanderthalensis). En Afrique, il est à l’origine de la souche de l’homme moderne
(homo sapiens) qui s’imposera sur tous les continents. Il connaît le feu et l’usage de la
parole. L’homo erectus (« homme debout ») a été découvert avant l’homo habilis
( « homme habile »). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que son nom fasse référence à une
aptitude (la bipédie) déjà acquise par ses prédécesseurs.
Les squelettes d’australopithèques et des différents représentants du genre homo
ont tous éretrouvés en Afrique orientale, à l’est du grand Rift, cette faille de 6 000 km
de long qui traverse l’Afrique du nord au sud (de la Mer Rouge au Zambèze). Selon une
théorie défendue notamment par Yves Coppens, la formation de Rift (dix millions
d’années) aurait provoqué une coupure climatique instaurant deux grandes zones à la
couverture végétale dissemblable. L’ouest reste humide et couvert de forêts. Les primates
y demeurent arboricoles. L’est, sec, est couvert de savanes. Les primates doivent y devenir
bipèdes afin de guetter les proies et les prédateurs. Cette théorie est remise en cause par la
découverte en 2001 d’un hominidé probablement bipède, Toumaï ( « espoir de vie » en
langue locale ; Sahelanthropus Tchadensis de son nom scientifique), à l’ouest du Rift (Tchad).
Toumaï aurait vécu il y a sept millions d’années et présente des caractéristiques qui le
rapprochent du genre homo.
L’étude de la Préhistoire soulève une série de questions philosophiques très
actuelles concernant la définition de l’homme, sa place dans l’univers et son rapport avec
la nature. Au fil des millénaires, la biologie animale se modifie afin de s’adapter à
l’environnement (« évolution des espèces » ; ex : apparition de fourrure lors d’une période
de refroidissement). Inversement, l’espèce humaine maîtrise et modifie l’environnement
pour le bien de sa propre biologie (« progrès » ; ex : éradiquer les espèces animales
nuisibles, transformer la forêt en champs cultivés, etc.). L’homme semble aujourd’hui
menacé par sa propre maîtrise de la nature. Ce qui différencie l’homme de l’animal est la
culture. Souvent, la culture humaine progresse selon des enchaînements. Une découverte
est utilisée dans un autre contexte et permet le développement de nouvelles découvertes.
Par exemple, la chasse fournit l’homme en viande mais aussi en peaux utilisables pour
confectionner des vêtements. La couture s’avère être la façon la plus pratique d’assembler
ces peaux. Bien plus tard, la technique de la couture servira à suturer des plaies. Ensuite,
elle sera utilisée afin de refermer des corps ouverts afin de pratiquer une intervention
chirurgicale. Chacune de ces innovations permet de soulager la biologie (ici, lutter contre
la faim, lutter contre le froid, lutter contre les blessures, lutter contre la maladie).
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