Se débarrasser des organismes et insectes nuisibles sans pesticides: c'est
possible!
L'exemple de la lutte intégrée dans les serres communales de la Ville de Namur
Juillet 2008
Descriptif
Le mécanisme de lutte intégrée mis en place au sein des serres communales consiste en
une démarche de planification et de gestion qui vise la réduction des populations
d'organismes nuisibles à des niveaux acceptables.
La lutte intégrée met donc l'accent sur la prévention de la prolifération d’organismes
nuisibles, sur l’emploi de produits à risque réduit et, en ultime recours, sur l’application
de pesticides.
Un programme de lutte intégrée a été mis en place en 2001 dans les serres communales à
Vedrin, afin d’éviter le recours aux pesticides dans le cadre de la lutte contre divers
ravageurs tels que les mouches blanches, pucerons, thrips, chenilles, cochenilles,
araignées rouges, mouches du terreau, … affectant régulièrement les cultures.
Dans le cadre de ce programme, différentes visites techniques doivent être assurées par
une société spécialisée qui, par ailleurs, doit fournir les prédateurs et les produits
nécessaires en fonction des attaques parasitaires intervenant en cours d’année.
Ce programme permet de réduire de manière drastique l’usage de pesticides dans les
cultures, sans engendrer de pertes au niveau des productions.
La poursuite des actions de lutte intégrée dans les serres communales, menées avec
succès depuis plusieurs années, a été reconduite pour l’année 2008 et confiée, après
appel d’offres, à une entreprise spécialisée en la matière. Le budget alloué en 2008
s’élève à environ 2.000 euros TVAC.
Mise en oeuvre
La lutte intégrée s’organise, d’une part, à partir d’un planning préventif et, d’autre part, à
partir des observations d’infestations.
le planning préventif a pour objectif de limiter la croissance de certains ravageurs. Des
auxiliaires sont introduits entre mars et mai suivant un planning établi;
En cas d’infestations détectées, des prédateurs sont introduits dans les cultures. Des
insecticides biologiques peuvent également être utilisés.
Les principaux ravageurs et leurs impacts sur les plantes
Les pucerons
Les pucerons prélèvent des quantités importantes de sève, ce qui prive les organes
attaqués, voire la plante entière, d’eau et d’éléments nutritifs et entraîne un
ralentissement de la croissance. Les jeunes plants sont chétifs et particulièrement
sensibles, ce qui peut conduire à leur dépérissement.
Leur action sur le végétal
L’effet irritant de la piqûre et l’effet toxique de la salive provoquent des malformations
variées. En culture ornementale, des déformations des feuilles apparaissent et les
bourgeons floraux sont abîmés.
Le miellat (il s’agit d’un liquide épais et visqueux, constitué par les excréments liquides
des pucerons) à la surface des végétaux est un produit dessicant. En cas de canicule, il
favorise l’effet "coup de soleil" sur le feuillage. Riche en sucre, il attire les fourmis. Il
constitue aussi un milieu favorable au développement de champignons. Les fonctions
vitales de la plante (la respiration et la photosynthèse) peuvent être altérées.
Les pucerons peuvent transmettre des virus provoquant la décoloration des feuilles et des
fleurs, des déformations et des nécroses. La transmission du virus est réalisée par les
insectes et quelques individus suffisent pour être à l’origine de la contamination d’une
parcelle.
Les aleurodes
Les larves comme les adultes sucent la sève de la plante pour se nourrir, ce qui entraîne
des troubles de la croissance des végétaux. Ils secrètent également du miellat et peuvent
aussi être transmetteurs de virus.
Les mouches de terreau
Les larves de sciarides peuvent causer de graves dommages qui engendrent très souvent
un ralentissement de la croissance de la plante, allant parfois jusqu'au dépérissement.
De plus, ces blessures sont autant de portes d’entrée aux maladies et bactéries.
Les larves de sciarides ne se nourrissent pas uniquement de matières organiques, mais
également de tissus végétaux comme les racines. Elles s'introduisent dans les racines ou
les boutures des jeunes plantes et induisent divers dégâts.
Les thrips
Les thrips causent des dégâts en suçant les cellules de l'épiderme. Les cellules sucées se
remplissent d'air et présentent de cette façon une apparence argentée, sur laquelle on voit
de petits points noirs (les excréments). La croissance des plantes est fortement ralentie,
les feuilles gravement atteintes tombent.
Sur les cultures ornementales, peu de thrips suffisent pour provoquer des dégâts
inacceptables sur les fleurs, comme des décolorations ou des déformations.
De plus, les thrips transmettent des maladies virales.
Le programme de lutte intégrée appliqué aux serres communales
I. Le planning préventif
La détection et l’évaluation des populations de ravageurs
Les plaquettes autocollantes
La pose de panneaux est indispensable pour la détection et le
La pose de panneaux est indispensable pour la détection et le
contrôle des insectes volants dans les cultures sous abri.
Ceux-ci peuvent même contribuer en partie à une lutte
effective.
Les plaquettes jaunes vont attirer les aleurodes, les mineuses,
les mouches de terreau et les pucerons.
Les plaquettes bleues vont attirer les thrips.
L’introduction d’auxiliaires
La lutte contre les pucerons
Aphidius colemani et ervi
La femelle d’aphidius pond ses œufs dans les pucerons.
La larve d’aphidius mange les parties non vitales du
puceron.
7 jours après le parasitisme, la larve tisse un cocon
autour du puceron, on parle de momie.
4 jours après la momification, l’adulte d’Aphidius
quitte la momie.
Aphidoletes aphidimyza
La larve d’aphidoletes attaque le puceron par
succion.
Elle laisse un puceron noirâtre vide sur la feuille
La lutte contre les mouches de terreau et les thrips
Hypoaspis miles
Cet acarien se nourrit d'insectes nuisibles, il peut
également s’avérer utile dans le contrôle des populations
de mille-pattes, des pucerons des racines ainsi que
d’autres organismes nuisibles du sol.
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