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Rev.
sci. tech. Off. int.
Epiz.,
17 (3)
Méthodes épidémiologiques
Définition des unités d'échantillonnage
Une
unité d'échantillonnage,
objet
d'étude
et de surveillance
des maladies, est définie comme étant un groupe d'animaux,
en contact suffisamment étroit les uns avec les autres, pour
que tous les sujets de ce groupe courent pratiquement le
même risque
d'être
en contact avec le virus si un animal
contagieux
se trouve dans le groupe. Il s'agit le plus souvent
d'un élevage géré comme un tout par un individu ou une
communauté, mais il
peut
également s'agir d'un autre
ensemble
épidémiologique approprié, dont les sujets sont
régulièrement en contact les uns avec les autres, comme c'est
le
cas des animaux appartenant aux habitants d'un même
village.
Dans les zones de nomadisme ou de transhumance,
l'unité d'échantillonnage
peut
être constituée de trous de
forage
permanents, de sources ou de points
d'eau.
Une unité
d'échantillonnage doit en principe comporter un nombre
d'animaux compris entre 50 et
1
000.
Critères de stratification des populations hôtes
Toute
mesure de surveillance
d'une
maladie doit porter sur
des populations stratifiées en fonction du système de gestion,
et
de la taille des troupeaux lorsque
celle-ci
est variable.
Chaque strate de troupeaux ou
d'autres
unités d'échan-
tillonnage doit faire l'objet
d'une
sélection aléatoire selon des
méthodes statistiques appropriées.
Techniques applicables sur le terrain et taille
des échantillons
Des
échantillons annuels sont suffisants pour obtenir une
probabilité de 95 % de déceler des signes de peste bovine
lorsque la prévalence est de
1
% des élevages (ou autres unités
d'échantillonnage) et de 5 % des animaux à l'intérieur des
élevages
(ou autres unités d'échantillonnage). L'examen de
300
troupeaux par strate et par an permet généralement
d'atteindre
cet
objectif,
mais il serait souhaitable que les
techniques d'échantillonnage soient conformes au
Guide pour
la
surveillance épidémiologique
de la
peste bovine (1),
ou bien à
une autre procédure assurant la même probabilité de
détection.
Lorsque
le cadre de l'échantillonnage est connu, la sélection
des élevages à examiner s'effectue en utilisant des tables de
nombres aléatoires. Dans le cas contraire, des échantillons
d'élevages peuvent être sélectionnés en retenant l'élevage le
plus proche
d'une
référence cartographique sélectionnée au
hasard, sous réserve que les élevages présentent une
distribution uniforme. Si tel n'est pas le cas, tous les troupeaux
se
trouvant dans un rayon donné de certaines références
cartographiques sélectionnées au hasard doivent faire l'objet
d'un échantillonnage. Tout élevage sélectionné doit
obligatoirement être examiné ou testé comme il convient.
La
surveillance clinique destinée à rechercher les signes de
peste bovine doit comporter la recherche par un vétérinaire
des signes de la maladie, notamment des lésions buccales,
chez
tous les animaux des élevages sélectionnés ou des unités
d'échantillonnage. Tout signe suspect doit faire l'objet
d'une
évaluation par des méthodes épidémiologiques et biologiques.
Lors
de la surveillance sérologique de la peste bovine, la taille
d'échantillon à l'intérieur de chaque élevage sélectionné doit
être suffisante pour assurer, avec une probabilité de 95 %, la
détection de la maladie présente chez 5 % des animaux
pouvant être soumis aux tests sérologiques, c'est-à-dire 5 %
de tous les animaux nés après l'arrêt des vaccinations et âgés
de plus d'un an. Tout résultat
positif
sera évalué à l'aide de
méthodes épidémiologiques et sérologiques pour confirmer
ou réfuter la suspicion d'activité du virus de la peste bovine.
Lorsque
des considérations matérielles l'exigent, le nombre
d'animaux à tester dans chaque élevage retenu dans
l'échantillonnage pourra être réduit. Il en résultera une
diminution de la probabilité de détection à l'intérieur de
chaque élevage, d'où la nécessité d'augmenter en contrepartie
le
nombre d'élevages retenus, afin de conserver la probabilité
de 95 % de déceler la maladie lorsque la prévalence est de
1
%
des
élevages.
Les procédures de calcul de tailles d'échantillons
«
intra-élevages » et « inter-élevages » équivalentes sont
décrites par A.D. James dans le Guide
pour
la
surveillance
épidémiologique
de la
peste bovine
publié dans ce même
numéro de la Revue (1).
Méthodes
de
diagnostic
et virus apparentés
Lorsqu'une surveillance vise à déceler des manifestations
cliniques
dans des populations théoriquement indemnes de
peste bovine, il est essentiel de disposer de toute une série
d'épreuves biologiques et de recourir à une ou plusieurs de
ces
techniques décrites dans le
Manual
of
standards
for
diagnostic tests
and
vaccines
de
l'OIE
(2).
Les
laboratoires nationaux doivent être capables d'effectuer
des tests permettant de déceler les antigènes et les anticorps
spécifiques
de la peste bovine, tels que :
-
le test d'immunodiffusion en gélose pour la détection des
antigènes et/ou l'épreuve immunoenzymatique
(enzyme-
linked
immunosorbent assay
:
ELISA)
d'immunocapture pour
la
détection des virus de la peste bovine/peste des petits
ruminants ;
-
la technique
ELISA
de compétition pour la surveillance
sérologique.
Si
un laboratoire national n'est pas en mesure d'isoler et
d'identifier les virus, les échantillons doivent dans tous les cas
être adressés aux Laboratoires de référence.