Dossier de presse - NEST

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Un projet de Tatjana Pessoa
Avant propos
Berlin, Septembre 2012
Je rencontre Ana Banha. Nous avons plusieurs points communs: nous partageons
les mêmes langues (le français, le portugais, l'anglais, l'allemand et l'espagnol), nous
connaissons les mêmes grandes villes européennes et nous aimons nous poser de
grandes questions. Dans notre conversation, les langues s'entremêlent et ce
mélange de langues me donne la possibilité de m'exprimer entièrement, avec tous
les morceaux qui me composent. J'ai l'intuition que ce mélange de langues que nous
créons pour nous raconter l'une à l'autre raconte quelque chose d'une nécessité
contemporaine européenne.
De cette rencontre naît la volonté de lancer le projet "whatsafterbabel" qui
rassemblerait sur un plateau de théâtre plusieurs artistes plurilingues.
Liège, Mars 2014
Le théâtre de Liège m’offre la possibilité d’une résidence de 5 jours. J’invite Ana,
devenue ma partenaire à la dramaturgie et à la création vidéo, et quatre acteurs
européens plurilingues à me rejoindre. J’organise une présentation devant un petit
public pour déterminer si le projet whatsafterbabel a le potentiel théâtral nécessaire.
La réaction est unanime, il y a "théâtre".
Luxembourg, Septembre 2014
Nous sommes sélectionnés pour participer à une résidence de deux semaines
financée par Total Théâtre (coopération de différents théâtres dans la grande région)
et y présentons une maquette de whatsafterbabel. A la suite de celle-ci, le Théâtre
de Liège, le NEST de Thionville et le Théâtre National du Luxembourg décident de
rejoindre le projet.
Thionville, Mai 2015
Le NEST de Thionville accueille l’ensemble de l’équipe de whatsafterbabel pour une
résidence de dix jours. Nous avons cette fois-ci la possibilité de faire les premiers
essais de création son et lumières et travaillons à développer la trame narrative du
spectacle.
C’est donc avec un grand plaisir que je vous propose ici le dossier relatif à la création
de whatsafterbabel pour la saison 2016-2017.
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NOTE D'INTENTION
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DRAMATURGIE
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La langue : un outil de création de soi
Le multilinguisme : un outil pour vivre côte à côte
Le plurilinguisme : un outil pour vivre ensemble
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ÉCRITURE
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MISE EN SCÈNE
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Le plateau de théâtre : Un lieu où je me présente à vous
L’aéroport : Un lieu où nous vivons côte à côte
L’espace mental : Un lieu où nous voulons nous connecter
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Note sur la traduction
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ESPACE SCÉNIQUE
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Note sur la vidéo
Note sur le son
Note sur la lumière
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ORIGINES DU PROJET
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ÉQUIPE
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LIEUX DE CRÉATION ET DIFFUSION
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ANNEXES ET SOURCES
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BUDGET
Note sur le budget
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NOTE D'INTENTION
Je suis un caméléon. J'ai à l'intérieur de moi plusieurs langues – qui cohabitent, se
mélangent et font de moi ce que je suis. C'est l'ensemble de ces langues qui forme
mon identité.
On appelle cet ensemble de langues le plurilinguisme et, pour l'instant, ce mot n'est
utilisé que pour décrire une réalité individuelle. Celle de ceux qui, comme moi, ont
plusieurs langues en eux qui cohabitent et se mélangent. A l'inverse, le
multilinguisme désigne une société où les langues cohabitent sans se mélanger.
Je me demande si mon besoin de m'exprimer avec tous mes morceaux ne
correspondrait pas à une nécessité plus large, celle de "notre" Europe.
Et c'est ce que je veux interroger sur un plateau de théâtre, en invitant une équipe
d'artistes plurilingues vivant en Europe pour mener ensemble une recherche qui aura
pour titre "whatsafterbabel".
Le titre whatsafterbabel est une création linguistique qui porte à la fois la question:
qu'est-ce qui s'est passé après Babel ? et la réponse à cette question. C'est ça que
je cherche à voir : ce qui est en train de se passer. Interroger le passé, anticiper
l'avenir. Devenir un visionnaire. Capturer ce temps du changement dans lequel le
passé et le futur se rejoignent.
Je traverse ces villes européennes et dans les aéroports je suis frappée par cet état
d'attente, où les gens s'ennuient et ne se rencontrent pas. Dans les journaux, je lis:
"L'Europe traverse une crise identitaire", "Nous vivons un changement de
paradigme", "L'entre-deux avant la chute".
Je refuse cette chute. Je refuse l'impuissance que ces mots provoquent en moi. Je
veux poser un regard lucide sur cette "Europe" dans laquelle "nous" nous trouvons.
Pour faire ça, je pars de nous qui sommes là, sur ce plateau. Ce que nous sommes.
Une certaine génération de migrants. C'est comme ça qu'on dit, non? Migrants. Sauf
que ce mot ne nous correspond plus.
Alors qu'est-ce que nous sommes? Des a-nationaux? Des transnationaux? Quel est
le mot juste pour notre identité, notre complexité?
Quelle langue pour enfin se rencontrer? Pour construire ce que nous allons devenir?
Avec whatsafterbabel je veux utiliser tous ces outils que sont les langues pour
construire un spectacle qui témoigne de notre complexité. Un spectacle qui défend
notre Europe, dans laquelle nous voulons trouver notre identité.
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"Il n'est point de mythologie connue de nous où la
fragmentation de quelque langue initiale unique en éclats, en
cacophonie et en incommunication n'ait pas été vécue comme une
catastrophe, un châtiment divin de quelque mouvement de
rebellion ou d'arrogance de l'homme déchu. Mais à un second
niveau, c'est la miraculeuse capacité des grammaires à
engendrer des propositions contre-factuelles, "et si", et
surtout des temps futurs qui a donné à notre espèce les moyens
d'espérer."
George Steiner, Après Babel
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DRAMATURGIE
La langue : un outil de création de soi
Ma langue me permet-elle de présenter le caméléon que je suis? Est-ce que je m'en
sers comme d'un outil? Puis-je l’utiliser pour entrevoir quelque chose que je ne suis
pas encore?
J'ai appris très jeune à quel point il était important de pouvoir dire : Je suis…
A quinze ans, j'ai déménagé de la Belgique pour aller vivre en Allemagne. Je ne
parlais pas un mot d'allemand. Je me souviens de ce que j'ai ressenti les premiers
mois. J'avais la sensation d'être tellement petite, tellement bête. C'était une
frustration de tous les jours. Sans langue, je ne pouvais pas dire qui j'étais, et donc je
n'étais plus rien. Ça m'a poussé à apprendre très vite, et avec chaque nouveau mot
que j'apprenais c'était comme si je me reconstituais.
C'est par la langue que nous créons notre identité. C'est cet outil, complexe et
inachevé qu'est la langue, qui nous permet de nous présenter aux autres et de dire :
Je suis…
Cette identité est une construction qui mélange tellement de choses: Mes origines,
donc ce que d'autres ont été avant moi. Ce que je suis en cet instant. Et ce que
j'espère devenir.
Je prends mon carnet et j'y écris: Pour moi, il est de plus en plus difficile de dire : Je
suis… Il est de plus en plus difficile de voir clair.
Voir clair… ça me fait penser à cette histoire que mon cousin, qui travaille à
l'urbanisme, m'a racontée. Depuis des années, les travaux qui doivent avoir lieu pour
transformer le rond-point de Schuman et donner ainsi une visibilité à l'Europe dans
la ville de Bruxelles n’avancent pas. Les plans sont prêts. On sait comment mettre en
route les travaux au niveau souterrain, mais c’est à la surface que ça bloque. On ne
sait pas quoi y mettre pour représenter l'Europe. Mon cousin a été chargé d’enquêter
et sa conclusion est : Il y a un problème de vision de la part des représentants
européens.
Alors je me dis qu'il y a un lien entre ma difficulté à voir clair et celle de ces
représentants européens. Je respire un bon coup et j'écris à nouveau dans mon
carnet : Il faudrait créer une langue-outil qui puisse rendre compte de la complexité
de mon identité, pour me présenter aux autres et…
Me permettre de dire qui je suis.
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Le multilinguisme : un outil pour vivre côte à côte
Mes langues me permettent-elles de me faire comprendre par les autres? Est-ce
qu’elles me donnent accès à un groupe? Est-ce qu’elles m’en excluent?
Je prends souvent l'avion et j'aime observer les gens dans l'aéroport. Pour moi,
l'aéroport est un microcosme de notre société. Toutes les nationalités y sont
représentées. Tout le monde est là, côte à côte. Tout le monde se comprend plus ou
moins, il y a toujours bien une langue commune. Et pourtant, personne ne se parle.
L'autre jour, à l'aéroport de Bologne, j'ai été frappée par une femme qui regardait
fixement devant elle. Elle avait l'air d'être complètement absente. Elle m'a semblée
apathique. Soudain, son téléphone a sonné et son visage s'est illuminé d'un coup.
C'est comme si elle avait eu besoin de communiquer pour exister.
Alors je me demande : Pourquoi dans cet espace commun qu'est l'aéroport, rempli
d'individus qui ont besoin de communiquer pour exister et qui ont les outils pour le
faire, personne ne se parle?
Pourquoi le multilinguisme ne serait-il pas l'outil pour vivre ensemble?
Ana me dit : "Le multilinguisme, c'est une réalisation qui a été extrêmement
importante dans la création de l'Europe. Sans le multilinguisme, on ne serait pas là
où on en est aujourd'hui. C'est ce qui a permis à l'Europe de se développer au
niveau économique, au niveau culturel et ça a aussi permis le développement d'un
esprit commun mais pour moi le multilinguisme appartient déjà au passé."
C'est vrai ce qu'elle dit, le multilinguisme ne suffit plus pour vivre ensemble. Il permet
de vivre côte à côte mais il ne crée pas d'espace commun pour les individus.
J'écris encore dans mon carnet : L'outil dont nous avons besoin pour vivre ensemble
est une langue qui nous permette de nous présenter les uns aux autres dans notre
complexité. Une langue qui crée un espace identitaire commun.
Une pluri-langue.
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Le plurilinguisme : un outil pour vivre ensemble
Aujourd'hui, pour un bien ou pour un mal, ma réalité est plurilingue.
Je switche constamment d'une langue vers l'autre. Je regarde des séries sur le net
en anglais. Ma mère me parle en portugais au téléphone et je lui réponds en
français. Je lis de la philosophie en allemand et je dirige des acteurs qui jouent en
Italien.
Ma réalité plurilingue amène avec elle deux mots-concepts importants : L'ambiguïté
et le relativisme.
Je vais essayer de traduire ces deux mots par une image que j'emprunte au célèbre
cardinal Italien Giuseppe Mezzofanti. Il était connu pour parler plus de vingt langues.
Il disait des langues qu'il utilisait qu'elles étaient comme des lunettes de couleur,
chaque langue correspond à une couleur. Et quand il en changeait, le monde tout
entier prenait la nouvelle couleur.
Ma réalité plurilingue se constitue de multiples couleurs. Elles font de moi le
caméléon que je suis. Elles m'enrichissent tout en me rendant la tâche de me
présenter aux autres de plus en plus difficile.
Car cette réalité existe pour moi, dans mon espace mental, mais elle ne correspond
pas à la réalité de la plupart des personnes que je rencontre. C'est pourquoi elle ne
permet pas de créer cet espace identitaire commun qui est nécessaire pour vivre
ensemble. C'est pourquoi moi non plus je ne parle à personne dans l'aéroport.
Aujourd'hui, il y a pour moi deux réalités parallèles en Europe : ceux qui regardent le
monde en noir et blanc et ceux qui le voient en couleurs.
Cette Europe en noir et blanc n'existe plus. Cette Europe en couleurs n'existe pas
encore – mais elle existe dans notre univers mental, à l'aide des lunettes que sont
nos langues.
Avec whatsafterbabel j'aimerais proposer un spectacle aux multiples couleurs parce
que j'ai la conviction que l'avenir de l'Europe ne pourra pas se construire en noir et
blanc et que je crois au théâtre comme à un outil qui a le pouvoir de donner corps à
une réalité mentale.
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ÉCRITURE
Encore plus que la langue orale, l’écriture est pour moi un outil de rencontre.
C’est par mon écriture que j’arrive le mieux à dire qui je suis. C’est également par
elle que j’arrive à me faire comprendre de mon équipe. Et c’est le processus
d’écriture du spectacle qui nous amène à nous rencontrer.
Dans whatsafterbabel, l’écriture se fait en aller-retour avec le plateau.
Il y a une volonté d’écrire avec et pour mon équipe. D’utiliser ce qu’ils sont, leurs
expériences, leur sensibilité, leurs aspirations pour me confronter à eux et dépasser
mon cadre personnel.
Dans le but d’élargir l’écriture le plus possible, j’ai proposé des figures à chacun des
acteurs. Lors des résidences de création, je leur ai demandé alors de s’impliquer non
seulement à travers ce qu’ils sont eux, mais également à travers le prisme de ces
archétypes que j’avais choisi pour eux. Ces figures sont : Adam, le visionnaire, la
scientifique, the monk et le caméléon.
Sur base des éléments que les acteurs m’ont fourni, en se confrontant à leurs
figures-archétypes, j’ai construit les personnages de whatsafterbabel.
J’ai voulu construire des personnages aux biographies différentes de celles des
interprètes pour permettre à un plus grand nombre de spectateurs de s’identifier à
eux. Mais aussi pour se laisser guider dans cette écriture morcelée mélangeant
histoire de personnages, parcours des acteurs et présentations de figures.
L’écriture de whatsafterbabel est une écriture qui se construit parallèlement à la
réflexion dramaturgique et au développement scénique de l’objet.
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"L’Europe est une mosaïque d’États, possédant chacun une
histoire migratoire singulière, et que le processus de la
construction européenne est loin d’avoir unifiés. L’éventail
des nationalités présentes dans les différents pays, les
conceptions
différentes
de
l’identité
nationale,
les
représentations de l’Autre dans les mentalités collectives,
ces éléments qui fondent les rapports entre l’État, la nation,
le citoyen et l’étranger, laissent entrevoir les obstacles à
l’élaboration d’une politique migratoire commune et à la
définition d’un vivre-ensemble."
Gildas Simon, Dictionnaire des migrations internationales
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MISE EN SCÈNE
Parce que je suis un caméléon
Parce qu'à côté de moi, il y a tous les autres
Parce que j’aimerais qu’on puisse construire un avenir ensemble
Je souhaite travailler à un spectacle "caméléon", qui confronte nos identités sur un
plateau de théâtre,
Un spectacle qui laisse observer des personnages, côte à côte se croisant dans un
aéroport,
Un spectacle qui nous embarque dans un espace mental où nous pourrons tenter
l'expérience du voyage. Sortir de nous pour toucher un nouvel endroit de la langue,
un nouvel endroit du "NOUS".
Je veux utiliser le théâtre( lieu où la parole se crée) et le jeu des acteurs pour
interroger de manière concrète ce que nous créons tous les jours de manière
abstraite avec l’outil- langue.
whatsafterbabel se jouera sur trois lieux symbolisés par trois niveaux de fiction et
trois niveaux de jeu.
C'est l'auteur elle-même, qui guidera le spectateur dans ce voyage sous la forme
d'une écriture-surtitre, qui se déploie devant nous à l'écran.
Le premier niveau de fiction utilisera le plateau de théâtre en tant que tel. Un lieu
concret qui permet d'observer les acteurs se démener avec leurs langues, leurs
identités et les clichés de leurs origines.
On y verra l’acteur européen qui a du mal à dire d’où il vient ; l'acteur Italien qui
préfèrerait jouer dans un spectacle où il peut montrer son côté sanguin ; l'actrice
suisse qui prend rarement position ; l'actrice suédoise dont personne ne comprend la
langue et l’acteur autrichien, nostalgique du temps où l’Autriche était encore un
empire.
Le deuxième niveau de fiction prendra place dans un aéroport, métaphore de notre
société européenne, où les personnages se croiseront sans se rencontrer
réellement.
L'acteur européen deviendra ce personnage sans nom qui observe tous les autres
personnages dans l'aéroport; l'acteur Italien deviendra Adam, un homme d'affaires
impassible ; l'actrice suédoise deviendra Loïsa, une linguiste qui a peur de ne plus
être comprise ; l'acteur autrichien deviendra Loïc, un jeune homme un peu décalé sur
son temps ; l'actrice suisse deviendra Tania, personnage énigmatique qui déambule,
appareil-photo à la main.
Le troisième niveau de fiction se construira comme un espace mental, un lieu du
devenir, où les figures viendront bouleverser le confort du spectateur et lui feront
vivre des expériences méta-linguistiques.
Le caméléon viendra nous perturber par ses multiples couleurs ; Adam nous fera
voyager jusqu'à l'origine de la langue ; the monk nous fera vivre l'utopie d'une
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communication directe et sensorielle; la scientifique viendra titiller les connexions
mentales de notre cerveau et le visionnaire dépassera le cadre temporel du présent
pour nous faire voir autre chose, un autre nous.
Mon travail de mise en scène et d’écriture sera de mélanger ces trois niveaux dans
une construction kaléidoscopique, dans le but de donner accès au spectateur à une
expérience plurilingue voire méta-linguistique. Le passage constant d’un niveau de
fiction à l’autre me permettra de garder le spectateur toujours en alerte, l’empêchant
de se reposer sur ce qu’il a vu, le forçant constamment à se déplacer, l'amenant ainsi
à faire l'expérience de l'entrechoc des langues et du déplacement de soi.
Le plateau de théâtre : Un lieu où je me présente à vous
Pour parler de "qui je suis", j'ai choisi d'utiliser le plateau de théâtre comme lieu
concret et les acteurs comme acteurs tout en projetant sur eux les clichés de leurs
origines.
L'acteur Italien: Quand je chante, je chante très FORT,
d’accord? J’aime. J’aime très très FORT. Qui suis-je?
L'actrice suisse : Je ne sais pas.
(Il va chercher une botte et la met.)
L'actrice suisse: Tu es une botte?
L'acteur Italien : Oui, c’est ça, je suis une botte. Mais pas
n’importe quelle botte. La plus belle des bottes et je suis aussi
une vieille ruine, mais pas n’importe quelle ruine, la plus belle
de toutes les ruines. Je suis qui?(…)
L'actrice suisse : ???
L'acteur Italien : J’ai été un jour le CENTRE du monde.
L'acteur autrichien : L’Autriche.
L'acteur Italien : Le CENTRE du monde!!!!! Tu vois toujours
pas!?
L'actrice suisse : Non.
L'acteur Italien : Je suis l’Italie.
L'actrice suisse : Ah, oui oui d’accord. Pas mal!
Mais "qui je suis" c'est plus que mes origines. C'est une question qui en amène une
autre. C'est pourquoi j'ai choisi d'introduire le spectacle dans le lieu concret du
plateau par la parole d'un auteur dont l'identité restera ambiguë tout au long du
spectacle. On l'identifiera d'abord au visionnaire puis à d'autres figures.
(Le visionnaire, dos au public, regarde le plateau. On voit
apparaître sur l’écran le texte de l'auteur qui s’écrit)
Auteur :
Bienvenue
whatsafterbabel.
à
la
présentation
de
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Si j’écris ici, au lieu de parler c’est parce
que c’est plus facile pour moi. Je n’aime pas
beaucoup parler.
(Le visionnaire se tourne vers le public, comme s’il allait parler
puis s’interrompt)
Pourtant c’est bien mon histoire que vous allez
entendre ici
"Qui je suis", c'est aussi tous les morceaux qui me composent.
Le caméléon, figure qui représente l'identité multiple, perturbera le spectateur en
mélangeant les trois niveaux de fiction. Dans la même scène, il sera parfois acteur,
personnage et figure, se servant de sa longue langue pour sauter d'un niveau à
l'autre. Il transporte ainsi la question identitaire tout le long du spectacle.
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L’aéroport : Un lieu où nous vivons côte à côte
L'aéroport est un lieu qui raconte à lui seul tout un état de notre société: Lieu de
passage, où on attend, seul au milieu d'autres, quittant un endroit et pensant déjà à
un autre.
A l'image du côté anonyme et universel des aéroports, ce lieu est indiqué
uniquement par le son, la lumière et les valises que transportent les acteurs.
Parce que cet état entre-deux dans lequel nous nous trouvons, est aussi un état
identitaire j'ai choisi d'enfermer le caméléon dans l'aéroport, le transformant en
spectateur des biographies des personnages qui évoluent devant lui:
Loïc, Loïsa, Tania et Adam y circulent, sans se rencontrer, utilisant leurs
smartphones au lieu de se parler.
Les scènes qui ont lieu à l'aéroport sont des scènes de non-rencontre comme ici,
entre Loïc et Loïsa. La langue utilisée pour cette scène est un anglais moyen, dit
"globish" à l'image du multilinguisme, qui ne suffit plus pour nous rencontrer.
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5. AÉROPORT1 avec focus sur Loïc/ Loïsa
Auteur : Un aéroport, quelque part en Europe. La nuit.
(Le caméléon est projeté dans l’aéroport. Entrent Adam, Loïsa,Loïc, puis Tania.
Le caméléon les observe, un à un. Puis focus sur Loïc– Loïsa.
Loïc bouscule Loïsa, qui fait tomber les feuilles qu’elle avait en main)
Loïc : Oh pardon je… j’ai rien
vu…je…j’étais…pardon.
Loïsa : Have you seen my folder? It
must be here somewhere. It is…it is
white.
Loïc : I don’t know. I am sorry. I have
to go.
Loïsa : Yes, of course. It is really not a
problem, I will find it. You can go. You
don’t have to…It is no problem. I will
find it myself.
Loïc : Here.
Loïsa : Oh, thank you. That is really
very sweet of you. Wawh you really
have put some effort in it, it looks even
better than before. I honestly don’t
remember the last time someone
organized my work for me like that.
Thank you. Thank you very much.
Loïc : … I have to go…are you from
Sweden?
Loïsa : Yes. Yes, I am. Why are you
asking?
Loïc : I just…I saw your boarding…and
I assumed that…so I thought…do you
know the bridge, the very tall one? I
was just wondering… because in
Austria there is also a bridge…near my
father…and the light…I mean the lack
of light…do you want some water?
Loïsa : Sure. (Elle boit)
Loïc : I am going to Austria.
Loïsa : Nice. Do you have family
there?
Loïc : I had…I mean…I used to… I
don’t live there anymore… do you
know that time…it is different when
you…it slows down when you…when
you move.
Loïc : Oh pardon je… j’ai rien
vu…je…j’étais…pardon.
Loïsa : Vous avez vu mon dossier? Il
doit être ici quelque part. Il est… il est
blanc.
Loïc : Je sais pas. Je suis désolé. Il
faut que j’y aille.
Loïsa : Oui, bien sûr. C’est vraiment
pas un problème, je vais le trouver.
Vous pouvez y aller. Vous n’avez pas
à… c’est pas un problème. Je le
trouverai moi-même.
Loïc : Ici.
Loïsa : Oh, merci. C’est vraiment gentil
de votre part. Waah, vous y avez
vraiment mis du vôtre, il est encore
mieux qu’avant. Honnêtement je me
souviens pas qu’on n’aie jamais
organisé mon travail comme ça.
Merci. Merci beaucoup.
Loïc : … Il faut que j’y aille… vous
venez de Suède?
Loïsa : Oui. Oui. Pourquoi vous
demandez?
Loïc : J’ai… j’ai vu votre carte
d’embarquement… et j’ai supposé
que…alors j’ai pensé… vous savez, le
pont, celui qui est très haut ? Je me
demandais… parce qu’en Autriche il y
a aussi un pont… près de chez mon
père… et la lumière… je veux dire
l’absence de lumière… vous voulez de
l’eau ?
Loïsa : Je veux bien. (Elle boit)
Loïc : Je vais en Autriche.
Loïsa : Chouette. Vous avez de la
famille là-bas?
Loïc : J’avais… je veux dire… avant,
je… j’y habite plus… vous savez que le
temps… il est différent… il ralentit
quand vous… quand vous bougez.
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Loïsa : Yes, you mean the Keating
experiment, right? “Time in a "moving"
reference frame is shown to run more
slowly than in a "stationary" one.
Moving objects therefore are said to
show a slower passage of time. This is
known as time dilation.”
Loïc : Yes.
Loïsa : I am sorry…I didn’t mean it to
sound…I didn’t mean to be arrogant. It
is just… Yes, I know it.
Loïc : So if time slows down when you
move… I was wondering… if we could
move so fast that time gets out of our
field of perception... You know like the
dots: you have a dot, and inside you
have a smaller dot, and then another
smaller dot and so on.
And in the end it is so small that you
don’t see the dot anymore. You forget
that it is there. It disappears.
What I am saying is : if we could do
that we could actually put us out of the
temporary context.
Loïsa : Wawh! I really wish we could
do that. (silence)
But you know it is impossible, right?
Loïc : Yes.
Loïsa : Yes, of course you know.
Loïc : I, I really have to go.
Loïsa : It was nice talking to you.
Really.
Loïc : Yes, me too. I am sorry. I have
to go.
Loïsa : Wait. Where are you going
exactly?
Loïc : …
Loïsa : You are not going to do
something stupid, are you? I am sorry I
just had this image and I was
wondering if you are actually ok. Are
you?
Loïc : Yes, I am. I am ok.
Loïsa : Oui, comme dans l’expérience
de Keating, c’est ça ? “Le temps est
plus lent dans un référentiel en
mouvement que dans un référentiel en
inertie. Les objets en mouvement
fonctionnent alors au ralenti. On
appelle ça la dilatation du temps.”
Loïc: Oui.
Loïsa : Je suis désolée… Je voulais
pas avoir l’air… Je voulais pas être
arrogante. C’est juste... oui, je connais.
Loïc : Alors, si le temps ralentit quand
on bouge… je me demandais… si on
pouvait bouger assez vite pour que le
temps échappe à notre champ de
perception... Vous savez, comme les
points : il y a un point, et à l’intérieur il
y a un plus petit point, et puis un plus
petit point et ainsi de suite.
Et finalement le point devient tellement
petit qu’on ne le voit plus. On oublie
qu’il est là. Il n’existe plus.
Ce que je veux dire c’est que… si on
pouvait faire ça on pourrait s’extraire
du temps.
Loïsa : Waah! J’aimerais vraiment
pouvoir faire ça. (silence)
Mais vous savez que c’est impossible,
pas vrai ?
Loïc : Oui.
Loïsa : Oui, évidemment que vous le
savez.
Loïc : Il, il faut vraiment que j’y aille.
Loïsa : C’était chouette de discuter
avec vous. Vraiment.
Loïc : Oui. Je suis désolé. Je dois y
aller.
Loïsa : Attendez. Vous allez où, ?
Loïc : …
Loïsa : Vous allez pas faire un truc
stupide, si ? Je suis désolée, j’ai eu
cette image… et je me demandais si
vous alliez bien, en fait. Vous allez
bien?
Loïc : Oui, ça va. Ça va.
(Le caméléon marche plus vite qu’avant. Son rythme cardiaque s’accélère)
Auteur : Les montres dans l’aéroport n’indiquent plus tout à
fait la même heure. Le temps s’accélère.
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Depuis ce lieu concret, j’opèrerai des glissements vers un lieu en devenir; espace
mental, comme ici en introduisant Adam, nu, à l’aéroport.
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L’espace mental : Un lieu où nous voulons nous connecter
Par l'espace mental que j'amène sur le plateau, je veux faire vivre au spectateur ce
qui n'a pas encore eu lieu mais qui pourrait advenir. L'amener à regarder les scènes
précédentes avec des lunettes d'une couleur différente.
Parce que pour arriver à voir autrement, il faut changer de position, le visionnaire se
déplace jusqu'à s'asseoir avec le public. Il nous interroge sur ce qui va se passer
devant nous sur ce plateau de théâtre et nous amène à voir un futur où tous les
acteurs sont rassemblés. Puis, il nous fait voir un autre futur, dans lequel il aperçoit
une tour qui s'écroule sous le poids des peuples qui la construisent.
Parce que cette réalité plurilingue, où nous sommes connectés est d'abord une
réalité mentale avant de pouvoir se propager et devenir réelle, c'est par son rêve
d'un cerveau ouvert, radieux, où toutes les connections sont actives que la
scientifique nous fait voyager avec elle dans un univers de neurones aux couleurs
rayonnantes.
C'est le lieu où la magie du théâtre intervient, dans lequel the monk fait se lever une
tempête dans l'aéroport et s'érige sur une tour de valises derrière laquelle
disparaissent tous les personnages de l'aéroport.
Le lieu dans lequel les avions décollent derrière le caméléon qui est rejoint par
Adam, the monk, la scientifique et le visionnaire, pour former un corps aux identités
finalement rassemblées.
C'est par cette image, construite avec tous les outils du plateau, communiquée à
travers de multiples langues que j'aimerais terminer le spectacle, amenant ainsi le
public à assister à mon rêve d'une pluri-langue.
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18. CHŒUR FINAL (Première étape d'écriture)
Le caméléon : Tout d’un coup devant mes yeux l’image se crée
Adam : Un choc
Le visionnaire : UN CHOC
Le caméléon : Un espace.
La scientifique : Un espace aérien.
Auteur : Mon espace mental est un espace aérien.
Adam : Un espace.
Le visionnaire : Un espace aérien.
La scientifique : Pas de frontières apparentes. Les limites sont invisibles dans cet
espace.
The monk + la scientifique + le visionnaire : Personne ne voit.
Le caméléon : Dans cet espace le flux est rapide.
La scientifique : Immédiat.
Le visionnaire : Organisé.
La scientifique : "Notre espace aérien est contrôlé par 36 instances,
Le visionnaire : chacune avec ses procédures,
La scientifique : ses techniques
Le caméléon : et ses langues."
The monk : Les signaux électriques fusent.
La scientifique : Les connections s’affichent,
Le visionnaire : pardon, les multiples connections s’affichent.
Adam : Les mots traversent –
La scientifique : On entend :
Le visionnaire : "Pull up! Pull up!"
Adam : "Pull up!"
The monk : "Pull up!"
Adam : Les mots traversent Le caméléon : "Ca veut dire quoi pull up?"
Le visionnaire : Et là, un choc.
The monk : Tout d’un coup un choc.
La scientifique : Un dernier choc.
Le visionnaire : La matière froide.
La scientifique : Grise.
Le visionnaire : L’acier.
Adam : Les mots traversent The monk : passent à travers l’air et
The monk + la scientifique + le visionnaire : choquent, s’entrechoquent. Adam : Créent un être.
Le caméléon : Créent de la matière vivante.
Adam : Organique.
Le visionnaire : A l’horizon une tour
22
23
7. DISCOURS DE LA SCIENTIFIQUE
Imagine you were born in a cage… you
know nothing about the outside world.
You ignore its existence. The cage, to
you, is all there is. Maybe, sometimes
you have the feeling that there must be
more to life than this. The cage is
language… There is no out there, out
there. There is nothing outside the text.
No I outside language.
Imaginez que vous êtes nés dans une
cage… vous ne connaissez rien du
monde extérieur. Vous ignorez son
existence. Pour vous, seule la cage
existe. Peut-être que parfois, vous
avez la sensation que la vie, ça doit
être plus que cela. La cage, c’est notre
langue… Il n’y a pas de "dehors"
dehors. Il n’y a rien en dehors du texte.
Pas de "Je" en dehors de la langue.
(On voit le caméléon, en arrière-plan, enfiler des lunettes de soleil de toutes les
couleurs les unes à la suite des autres.)
We have to be extremely responsible
when it comes to language. Think
about our children : How can they
imagine they can become something if
they have no word for it? Language is
a pair of glasses you cannot take off,
and it is the only tool we have to
describe
ourselves
and
our
environment. Depressing!? Yes!
But there is hope. We have to be
aware that language is not the truth. It
is only a tool. And don’t get me wrong
here, I dedicated my whole life to
language. A poor tool constructed by
human beings.
But here we also have the key : we
constructed more than one language,
and every language is rich. The more
knowledge we have about other
languages the broader our horizons,
more precise the tools and I could
even go so far to say, that in this also
lays freedom.
I have a dream.
Nous
devons
nous
montrer
extrêmement responsables quant à
notre langue. Pensez à nos enfants :
Comment peuvent-ils imaginer devenir
quoi que ce soit s’ils ne peuvent le
nommer? Notre langue est une paire
de lunettes que nous ne pouvons pas
enlever, et c’est le seul outil dont nous
disposons pour nous décrire nousmêmes ainsi que notre environnement.
Déprimant!? Oui!
Mais il y a de l’espoir. Nous devons
être conscients que notre langue n’est
pas la vérité. Ce n’est qu’un outil. Et
comprenez-moi bien, j’ai dédié toute
ma vie à la langue. Un pauvre outil
construit par des êtres humains.
Et c’est là que nous possédons aussi
la clé : nous avons construit plus d’une
langue, et chaque langue est riche. Au
plus nous avons de connaissances à
propos des autres langues, au plus
nos horizons s’élargissent, au plus nos
outils se précisent ; et je pourrais
même aller jusqu’à dire que dans cette
connaissance réside la liberté.
J’ai un rêve.
(Entrée vidéo cerveau)
24
It’s about the human brain. A brain
where all connections are active. An
open active beautiful beaming brain. A
brain without fear. Let’s leave aside our
fears towards language and focus on
the flow. Let’s be used by the
language, be surprised by it. Switch
from one language to the other tutta la
volta que vous voulez, even if we are
not understood. Let’s accept, just for a
short time, that we don’t understand
everything.
C’est à propos du cerveau humain. Un
cerveau dont toutes les connections
sont actives. Un beau cerveau, ouvert,
actif, rayonnant. Un cerveau sans
peur. Laissons de côté nos peurs
quant aux langues et concentronsnous sur le flux. Laissons la langue
nous
utiliser,
laissons-la
nous
surprendre. Passons d’une langue à
l’autre tutta la volta your heart desires,
quitte à ne pas être compris.
Acceptons, ne fût-ce que pour un court
instant, que nous ne comprenons pas
tout.
Note sur la traduction
Dans whatsafterbabel, plusieurs langues seront présentes au plateau et parfois de
manière simultanée. En fonction de ses connaissances linguistiques, le public aura
accès à certains fragments, ou à d’autres. Cela pose évidemment la question de la
compréhension de la langue, et donc de la traduction. Pour l’instant la traduction est
donnée par l’intermédiaire de surtitres sur l’écran, mais mon envie est d’explorer
différentes manières de traduire au théâtre.
J’ai été invitée par Frédéric Simon, le directeur du Théâtre Le Carreau, Scène
Nationale de Forbach, à participer en tant que metteur en scène au Festival Primeurs
(festival bilingue franco-allemand). J’espère pouvoir y tester différents moyens de
traduction scéniques et inclure le fruit de mes recherches dans whatsafterbabel.
26
ESPACE SCÉNIQUE
Pour whatsafterbabel j’ai choisi de travailler avec un plateau nu, à l’image du point de
départ de notre recherche.
Avec quelques éléments simples, l’espace peut être modifié pour répondre aux
besoins de la dramaturgie.
Tout ce qui se trouve au plateau est suspendu et mobile. Il y a un écran noir, des
micros et des néons.
Les acteurs déplacent eux-mêmes ces éléments, créant ainsi différents espaces.
L’écran permet également aux acteurs de disparaître et d’apparaître. Cet espace
derrière l’écran crée encore une autre réalité pour le spectateur.
Cet espace scénique me permet de passer de manière très fluide d’un niveau à
l’autre.
Les différents lieux seront donc principalement créés par la vidéo, le son et la
lumière.
27
Note sur la vidéo
Par la vidéo, j'ai d'abord cherché à donner une “voix" qui corresponde à l'auteur et
qui lui permette de rejoindre le plateau et emmener le spectateur avec lui dans son
espace mental.
En m'inspirant de cette phrase du texte de l'auteur, “Si j’écris ici au lieu de parler,
c’est parce que c’est plus facile pour moi.” j'ai opté pour une voix écrite sous la forme
d'un texte qui s'écrit en temps réel.
Cette écriture à la vidéo introduit à la fois différents moments sous la forme de
didascalies, ou se superpose aux scènes en rendant “visible” cet espace omni
conscient où tout se déroule.
Les autres propositions vidéo surviennent également de cette envie d'utiliser l'image
comme un outil de communication qui découle de l'écriture et avec lequel les acteurs
jouent directement.
La vidéo intervient donc comme un acteur supplémentaire dans les différents
niveaux de fiction: un écran bleu avec des silhouettes humaines qui nous raconte la
fiction dans la fiction; un crash d’avion à la suite de l’analyse d’un cauchemar; un
fragment de documentation linguistique qui nous montre en x-ray le crane d’un
homme en train de prononcer une phrase absurde.
Et au delà de cela, en symbiose avec le son et la lumière, la vidéo devient l’outil pour
plier l’espace mental de la création et donner place aux espaces propres à chaque
figure.
On pourrait dire que le langage visuel de whatsafterbabel est déjà bien défini, mais
c’est toujours avec un esprit expérimental que nous nous proposons de continuer à
le développer.
Ana Banha
28
Note sur le son
Dans whatsafterbabel, les situations et les espaces paraissent parfois simultanés, il
s'y déroule un ensemble de couches successives d'interactions, un ensemble
parcellaire au montage vertical.
J'ai naturellement opté pour une composition également verticale, et sans linéarité
dans laquelle cohabiteront quatre catégories/espèces de sons.
- Les climats : l'aéroport par exemple, est un climat. Un espace que l'on peut
rappeler à tout instant, une densité. Textures étirées, peu illustratives mais plutôt
évocatrices.
- Les sons du plateau : ils doivent vivre, restituer le mouvement, le "bruit" du jeu,
c'est le son du plateau, au plateau. J'y inclus les voix non amplifiées, audibles ou
non, des comédiens, mais aussi leurs déplacements, les sons des objets (valises,
chaises, téléphones portables). J'inclus également et de manière délibérée dans cet
ensemble le son des vidéos, car ils font partie du plateau.
- Les sons/ruptures : en collision avec le jeu, parfois allant contre, sans jamais
ponctuer. Ils peuvent intervenir une fois, sur des durées courtes, ils ne s'installent
pas. Peuvent constituer une forme de transition entre les espaces. Ils sont
improvisés, remis en jeu à chaque fois.
- Les gimmicks/rappels : jalonnent (sans ordonner) le récit, constituent peu à peu le
fil rouge. Par exemple le son qui évoque le personnage d'Audrey ne l'annonce pas,
mais le précède un peu comme un parfum et flotte encore un peu après on départ.
La cohabitation entre ces différentes catégories/ensembles de sons, qui peuvent être
amplifiés ou pas, pré-enregistrés ou générés en direct demande un dispositif de
multi-diffusion précis. L'idée est de fabriquer une écoute qui puisse être tour à tour
écoute d'ensemble ou focus scénique concret, puis silence. L'ensemble de la
composition repose sur les ruptures, l'idée étant d'éviter tout confort sonore, toute
illustration sonore.
Guillaume Le Boisselier
29
Note sur la lumière
Comme il n’y a pas de décor dans whatsafterbabel, le langage visuel tient une place
très importante.
La lumière servira ainsi à donner aux spectateurs certaines clés de lecture, par
rapport aux différents niveaux autour desquels le spectacle s’articule.
Le plateau de théâtre :
Pour ce niveau de lecture, je pressens des lumières plus ponctuelles mais assez
naturalistes, relativement dépouillées. L'interaction avec la vidéo sera d'autant plus
importante dans ce type de lumières.
L'aéroport :
L'éclairage sera ici contextuel. Il créera un espace ouvert et intemporel. Des Tls
seront aussi présent dans cet espace, mais plutôt en ligne au pied de l'écran, pour
évoquer une piste d'atterrissage ou les tapis roulants de l'aéroport, sans viser à
découper l'espace.
Au fur et à mesure de la pièce et du "récit", ces Tls seront déplacés par les
comédiens de manière aléatoire et progressive déconstruire cette première image du
lieu et en créer d'autres.
L'espace mental :
On entre dans un univers plus 'subconscient' et on peut envisager plus de
symbolisme, notamment avec les formes de Tls et les carrés de couleurs au sol, et
même des couleurs primaires en vidéo, pour créer un contrejour avec l'écran. Je
voudrais trouver dans la conduite une manière de passer du réel concret (par
exemple l'aéroport) vers des images à la fois subliminales mais plus radicales
visuellement, en faisant 'vibrer' certains projos de couleur par exemple. La vidéo est
de nouveau à prendre en compte pour composer les images.
Les Tls suspendus pourront apparaître lentement dans certaines scènes, comme
une présence qui s'impose. Ils pourront aussi crépiter pour évoquer un changement,
comme la tempête qui s'annonce avant la construction de la tour.
Antoine Vilain
30
ORIGINES DU PROJET
En revenant d’un parcours théâtral particulier, qui a démarré en Allemagne et m’a
mené jusqu’en Afrique, où j’ai travaillé avec Sidiki Bakaba, j’ai effectué mes études à
l’ESACT de Liège. J’y ai rencontré Françoise Bloch, à qui je dois le goût pour une
démarche documentaire/scientifique, Armel Roussel et Raven Ruëll, avec lesquels
j’ai pu expérimenter ce qu’était la création ; et c’est forte de ces expériences que j’ai
terminé ma formation à l’ESACT en 2008.
Au sortir de l’école, j’ai eu la chance de travailler avec des auteurs-metteurs en
scène – Franz Xaver Kroetz et Falk Richter. Avec F.X Kroetz, j’ai traduit pour la
première fois une pièce de théâtre – dans les meilleures conditions, puisque et
l’auteur et les acteurs étaient présents. Falk Richter m’a fait découvrir ce qu’était
l’écriture de plateau : le travail d’improvisations avec les acteurs pour arriver au
matériau texte, l’aller-retour entre l’écriture du texte et les acteurs au plateau, le
travail d’équipe avec tous les collaborateurs (scéno/lumières/costumes/vidéo/son) au
service de la dramaturgie de l’objet.
En même temps que j’ai accompagné ces auteurs, mon désir d’écrire a grandi.
En 2012, j’ai effectué un stage d’écriture au CIFAS avec Koffi Kwahulé, et pour
préparer ce stage j’ai écrit un texte - le caméléon – qui thématisait un personnage à
identités multiples, pour donner une réponse à un mot qu’on entend souvent –
identité morcelée. Il me semblait qu’il y avait d’autres mots à trouver, plus
complexes, et qui correspondaient plus à ma réalité.
J’ai maintenant la sensation, avec l’équipe de whatsafterbabel, et grâce à mon
parcours et aux rencontres que j’ai faites d’avoir les outils pour pouvoir proposer à
mon tour un objet que j’espère lucide, multiple et porteur d’imaginaire.
31
ÉQUIPE
TATJANA PESSOA
Née en 1981 à Bruxelles – Belgique
Formation
2004-2008
2002
ESACT Liège, Belgique. Master d’Art Dramatique.
"Actor Studio", Palais de la Culture d'Abidjan, Côte d’Ivoire (Direction :
Sidiki Bakaba)
Expériences professionnelles (Sélection)
2015 The blink experiment Collaboration dramaturgique et artistique, Teatro di Vita,
Bologna
2014 Lucien Mise en scène et écriture, Espace culturel Senghor et Festival de Huy
2013 La veille Mise en scène au NEST Thionville avec tournée au Théâtre National
du Luxembourg, au Staatstheater de Saarbrücken et au théâtre de Liège
2012 Le jour où nos animaux sont morts Mise en scène de la lecture au NEST
Thionville
Woizickine de Anne Tismer Traduction vers le français
2011 Société de services Assistanat à la mise en scène (Msc. Françoise bloch) au
Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles
Play Loud Assistanat à la mise en scène / interprète allemand-français (Msc.
et écriture Falk Richter) au Théâtre National, Bruxelles
Ajuste tes pensées petite sœur Regard extérieur, Création : Aline Mahaux et
Sarah Brahy, TON, Bruxelles
2010 Protect me Assistanat (Msc. et écriture Falk Richter) à la Schaubühne, Berlin
M.J/Léo Ferré Mise en scène au festival de théâtre francophone de Berlin
Avalanche Assistanat à la msc (Msc. Isabelle Gyselinx, écriture : Tuncer
Cücenoglu) au théâtre de la Place, Liège
2009 Trust Assistanat (Msc. et écriture Falk Richter) à la Schaubühne, Berlin
Comida Assistanat au Théâtre les Tanneurs, Bruxelles
Negerin Assistanat à la mise en scène, interprète allemand-français (Msc. et
écriture F.X. Kroetz) au Festival de Liège. Traduction du texte en français.
2008 Grow or go Assistanat à la mise en scène (Msc Françoise Bloch) d’après le
film de Marc Bauder au Théâtre National, Bruxelles
Jeunesse blessée Assistanat à la mise en scène / interprète allemand/français
(Mise en scène : Falk Richter) Théâtre National Bruxelles
Eh ben moi quand je serai grand je serai fou... Mise en scène et écriture à
L’ESACT de Liège et dans les vitrines du Théâtre de la Place
32
ANA BANHA
Née en 1973 à Lisbonne – Portugal
Formation
2009
2008
2007 – 2010
2000
1999 – 2000
1992 – 1999
1992 – 1998
Études Avancées de Photojournalisme – Institut Portugais de
Photographie et le périodique Público–LISBONNE
Études Avancées de Photographie de Théâtre – M.E.F. et Théâtre D.
Maria–LISBONNE
Études Professionnelles de Photographie – Institut Portugais de
Photographie–LISBONNE
Études d’Écriture Créative et Narrative
Études avancés de traduction – The British Council–LISBONNE
Diplôme Universitaire d’Études de Langues et Littératures Modernes,
spécialisation en Langues, Linguistiques, Littératures et Cultures
Française et Espagnole – Faculté de Lettres de l’Université de
Lisbonne – LISBONNE
Études avancées de langue anglaise – The British Council et University
of Cambridge.
Stages professionnels
2009
2005
Photojournalisme au périodique Público, LISBONNE
Traduction et sous-titrage pour Television – SIC – LISBONNE
Expériences professionnelles
2014
2008 – 2014
2008 – 2009
2005 – 2007
1995 – 2007
Event Manager - BERLIN
Photographe de Théâtre / Scène
Professeur d’anglais aux enfants de 1ere classe
Directeur de HR – Daymon – LISBONNE
Traductrice de anglais, espagnol et français vers le portugais
33
NICOLAS MARCHAND
Né en 1980 à Salzbourg – Autriche
Formation
1999 – 2003 École du Schauspielhaus Salzburg – Théâtre de
Salzbourg
Bourses littéraires
2009 – 2008 Bourse du Ministère fédéral autrichien de l’Enseignement, de l’Art et de
la Culture
2005
Bourse de la région de Salzbourg
2002
Bourse du Ministère fédéral autrichien de l’Enseignement, de l’Art et de
la Culture
Expériences professionnelles (Sélection parmi une quarantaine de spectacles en Autriche,
Allemagne, France, Suisse, Belgique et au Luxembourg)
2014
Night by night, Msc. Thomas Gourdy et Nicolas Marchand Cie tgnm,
CDN de Lorient, Le Carreau – Scène Nationale de Forbach
Tricksters, Msc. Thomas Gourdy Cie tgnm, Le Carreau – Scène
Nationale de Forbach
2013
La veille, Msc. Tatjana Pessoa, CDN de Thionville, Théâtre de Liège,
Théâtre National du Luxembourg, Théâtre National de Sarrebruck
Si bleu, si bleu, la mer, de Nis-MommeStockmann, Msc. Leyla-Claire
Rabih Festival Itinéraires Singuliers Bourgogne
2012
Le casse-noisette de Tchaïkovski, Msc. Christiane Lutz, Philharmonie
Luxembourg
2011
Les iroquois, Msc. Irène Bonnaud, CDN de Thionville, Théâtre de
Liège, Théâtre National du Luxembourg, Théâtre National de
Sarrebruck
2009 – 2010 Le magicien d'Oz de L. Frank Baum, Msc. Jörg Wesemüller Théâtre
National de Sarrebruck
2008 – 2009 Othello de Shakespeare, Msc. EricVigner, CDN de Lorient, Odéon –
Théâtre de l’Europe, Festival Automne en Normandie, …
2006 – 2007 Pluie d'été à Hiroshima de Duras, Msc. EricVigner, CDN de Lorient,
60ème Festival d’Avignon, Théâtre Nanterre-Amandiers, ...
2006
Prophète Pasolini d’après Pasolini, Msc. Barbara Nicolier
Schauspielhaus Salzburg – Théâtre de Salzbourg, Théâtre Phönix Linz
2005
La couleur 0 de F. Vanluchene, Msc. Karst Woudstra, Rampe Stuttgart
2004
Orange mécanique d’A. Burgess, Msc. Steffen Höld, Schauspielhaus
Salzburg – Théâtre de Salzbourg
Autres
Direction artistique du TRT – Le Théâtre des Rêves Têtus de 2002 à 2008 à
Salzbourg
Direction artistique de la Cie tgnm depuis 2011
34
GABRIEL DA COSTA
Né en 1985 à Chambéry – France
Formation
2004 – 2008 Formation Art Dramatique, Institut National Supérieur des Arts du
Spectacle, Bruxelles
Expériences professionnelles
2014 – 2015 Darling, Msc. Ricci-Forte, Romaeuropa Festival, Snaporazverein,
MC93 Bobigny, CSS Teatro stabile di innovazionedel FVG Udine,
Festival delle Colline Torinesi, Théâtre de Montreuil, Centre Dramatique
de Madrid
L'enfant colère, Msc. Sophie Maillard, Théâtre Océan-Nord, Bruxelles;
The Blink Experiment, Msc. Gabriel Da Costa et Luca Carboni,
WerkstaattGallerie Berlin, Teatri di Vita Bologne
2014
Even lovers get the blues, film réalisé par Laurent Micheli, rôle de
Graciano
Lucien, écriture et Msc. Tatjana Pessoa, Centre Culturel Etterbeek Le
Senghor, Festival de Huy, Épongerie Bruxelles
La Chambre, court-métrage réalisé par Sophie Maillard, rôle de
Romain
2013
Idiots Lab, écriture et Msc. Benedetto Sicca, Company Looking For
Michele, Festival international de Naples, ATIR Milan
2012
Wonderland, écriture collective, Msc. Matthew Lenton, Company
Vanishing Point, Festival International Edinbourgh, Napoli Teatro
Festival, Tramway Glasgow
Gouttes d'eau sur pierre brûlante, de R.W. Fassbinder, Msc. Caspar
Langhoff, Théâtre de Liège, Épongerie – Bruxelles
2011
Nouvelle École des Maîtres, cours international de perfectionnement
théâtral avec M. Lenton
Monkeys Project, projet vidéo, réalisé par Wim Vandekeybus,
Compagnie Ultima Vez
Performing Hamlet, performance, dirigé par Thomas Ostermeier,
Biennale de Venise, performeur
Saturday Night, écriture collective, Msc. Matthew Lenton
2010
Carmen, opéra de Bizet, Msc. Emma Dante, direction musicale Daniel
Barenboim (2009), Gustavo Dudamel (2011), Teatro Alla SCALA, Milan
– Italie
2009 – 2010 Comida, d’après Notes de cuisine de Rodrigo Garcia, Msc. Gabriel Da
Costa, Compagnie COMIDA, Théâtre Les Tanneurs, La Bellone
Etal Urbain, performance de Gabriel Da Costa, avec les jeunes de la
Maison de quartier Annessens, Festival BRXL BRAVO, Recyclart,
Brigittines, Les Tanneurs – Bruxelles
35
LUCA CARBONI
Né en 1977 à Bologne – Italie
Formation
Master interprétation: Margie Haber Studios Los Angeles
Stage dirigé par S. Schacht, directeur de l’Actor Studio dramaschool, New York
Scuoladel Piccolo Teatro di Milano, fondé par Giorgio Strehler et dirigé par Luca
Ronconi
Expériences professionnelles (Sélection)
2014
2013
2012
2011
2009 – 2010
2008 – 2009
2007 – 2006
2006 – 2005
2005 – 2004
2004 – 2003
2003 – 2002
2002 – 2001
2001 – 2000
2000 – 1999
Blink, Msc. Gabriel Da Costa et Luca Carboni, WerkstaattGallerie
Berlin
Idiots Lab, écriture et Msc. Benedetto Sicca, Company Looking For
Michele
Hamelin de Juan Mayorga, Msc. Simone Toni
Madagascar de MarijusIvaskevicius, mise en scene Stefano Moretti
Julius Caesar de W. Shakespeare, Msc. Arthur Nauzyciel
Le favole a Rovescio de Rodari, Musique C.Borsari, Msc. Simone
Toni
La Nouvelle Ecole des maitres, cours International itinérant de
perfectionnement théâtral
Fil – felicità interna lorda, de Benedetto Sicca, Msc. Simone Toni
A Doll’s House de H. Ibsen, Msc. Arthur Nauzyciel
1984 de G. Orwell, Msc. Simone Toni
Magdalen’s Song film réalisé par M. Campiotti
Le Nuvole de Aristofane, Msc. Simone Toni
E, u’ carestia? de Benedetto Sicca
Amleto de W. Shakespeare, Msc. G. Marini
La vita digitale de Vittorino Andreoli, Msc. Simone Toni
Vaccaria de Ângelo Beolco (Ruzante), Msc. Gianfranco De Bosio
Apnea film réalisé par R. Dordit
Sogno di unanotte di mezza estatedi W. Shakespeare, Msc. G.
Marini
Quando si è qualcuno de L. Pirandello, Msc. M. Castri
Kouros de L. Ripa di Meana, Msc. G. Marini
Agata e la tempesta film réalisé par S. Soldini
La morte di Danton de G. Buchner, Msc. di A. Popovski
Infinities de J.D. Barrow, Msc. L. Ronconi
Aida de G. Verdi, Msc. F. Zeffirelli
La vita è sogno de P. Calderon de la Barca, Msc. L. Ronconi
Tat’iana de A. cechov, musique A. Corghi, Msc. P. Stein
36
VANJA MARIA GODÉE
Née en 1980 à Bokenäs – Suède
Formation
2004 – 2008 ESACT Liège, Belgique. Master d’Art Dramatique.
Expériences professionnelles
2014
2013
2012
2011
2010
2009
Dire ce qu'on ne pense pas dans des langues qu'on ne parle pas,
de Bernardo Carvalho Msc. Antônio Araújo, Théâtre National (B),
Festival d'Avignon (F)
La Peur d’Armel Roussel, Théâtre National (B)
Nothing Hurts, de Falk Richter Msc. Armel Roussel, Vanves (F)
The Great Game, création collective pour Nuit Blanche, Bruxelles.
Privateview de ClaudeClosky, Playground festival, STUK (B)
4 Infirmières suédoises en déplacement de et avec Daï, Godée,
Szparagowska, Tillberg&Tillberg, Bâtard festival Beursschouwburg (B)
Nothing Hurts, de Falk Richter Msc. Armel Roussel, Théâtre les
Tanneurs, Bruxelles
Deze beweging wordt vaak niet meer gebruikt, concept et Msc.
EwoutD’Hoore, Festival Burning Man, Mesen (B)
Godelieve and Clique de Paul Pourveur Msc. Sylvie Landuyt, Le
manège Mons et 't ARSENAAL, Mechelen (B)
Ceci est mon Royaume !, projet de création sur le thème de la
maladie et la médicine, Collectif monstre monstration du work in
progress au Festival Les wallons c’est du caca ?, KC Nona, Mechelen
(B)
1000 zalen, texte et Msc. Bo Tarenskeen, Bellevue, Amsterdam (NL)
Walden III : A petit feu, création avec/de Ewout D’hoore, Mira Helmer
et Bas Devos, TASTE festival, STUK, Leuven (B)
Nothing Hurts de Falk Richter, Msc. d’Armel Roussel, Le Grütli,
Genève (CH)
Grow or go / d'après Marc Bauder, Msc. Françoise Bloch - ESQUISSE,
l’Ancre, Charleroi (B)
Vide, la pièce est grande je trouve, EenAkermanstudie. Création sur
l’œuvre de Chantal Akerman, avec Mira Helmer, Coaching Olivier
Provily RITS (Erasmus Hogeschool), Bruxelles (B)
Deze beweging wordt vaak niet meer gebruikt, concept et Msc.
Ewout D’Hoore, Festival De Hel Van HetNoorde, Groningen (NL)
37
AUDREY LUCIE RIESEN
Née en 1984 à Porrentruy – Suisse
Formation
2013 – 2014 Atelier de langue des signes (niveau 1), Maison des sourds
2004 – 2008 ESACT Liège, Belgique. Master d’Art Dramatique.
2000 – 2004 Baccalauréat Español / Théâtre – SUISSE
Stages professionnels
2015
2014
2013
2008
2008
Workshop "Cri et Baise" avec Yves-Noël Genod, Bruxelles
Site-Specific physical masterclass avec Kitt Johnson, Copenhagen
Workshop "Beneath the Roses" par Ricci/Forte, Bruxelles
Laboratoire de danse sur la dyslexie dirigé par Alice Martinache et
animé par Thierry Duirat, Bruxelles
Audition Worshop for the international research and theatre project
TABUROPA. Kobalt Works / Arco Renz, Bruxelles
Heiner Müller dirigé par Gabriel Alvarez, théâtre du Grütli, Suisse
Stage Jeu face caméra dirigé par Olivier Gourmet, Liège
Expériences professionnelles
2015
2012
2012 – 2010
2010 – 2011
SHELL SHOCK avec Guillaume Le Boisselier, Sign6, Bruxelles
Meta_Family Msc. Julia Bardsley, Festival Trouble#8, Bruxelles
SCHREBER création personnelle Dimanche Rouge#15, Paris
Aux Hommes de Bonne Volonté de J-F Caron Msc. Vincent Goethals
Production: Théâtre en Scène/Théâtre de Namur/Théâtre le Public
2010
SCHREBER création personnelle, Théâtre de l’Ancre, Charleroi
Visage de Feu de Marius von Mayenburg Msc. par Vincent Scalbert
Production: Compagnie Mimésis – SUISSE
2008 – 2009 S.A.M. création personnelle Festival Bâtard, Bruxelles + Festival
"TAKT#2" Centre Dommelhof, Neerpelt
2008
De Radicale Verliezers/Les Perdants Radicaux Msc. RavenRuell,
Koninklijke Vlaamse Schouwburg (KVS), Bruxelles
Pinok et Barbie de Grumberg, Msc. Baptiste Isaia Festival théâtre
jeune public de Huy
Cinéma
2015
2013
2012
C comme commun court métrage réalisé par Camille Picquot
How could you join me réalisé par Adrien Monfleur
Le jour attendra réalisé par Edgar Marie
38
ANTOINE VILAIN
Né en 1983 à Tournai – Belgique
Formation
EFPme (Infac) en section Régisseur/ Technicien de Spectacle
Licence en Langues Modernes à l’ULB (Anglais-Espagnol) + Agrégation
Parcours professionnel
Régie générale / Direction Technique
2013
Direction technique du Théâtre de la Valette et du Théâtre des Bosons
avec le Collectif Showup ! en collaboration avec MCB
Responsable technique au Beurschouwburg pour le
Kunstenfestivaldesarts
2011 – 2013 Tournée du spectacle L'Écume des Jours pour l'Atelier 210 en octobre,
novembre, décembre 2011 et novembre 2013
2011
Tournée du spectacle "Le Cercle de Craie Caucasien" pour l'Atelier 210
2010
Tournée des spectacles "Ayiti", "Carte d'identité" et "Ubu à l'Elysée"
pour La Charge du Rhinocéros
2008 – 2010 Théâtre Le Public (Bruxelles) de septembre 2008 à juillet 2010 (création
et accueil), création et régie pour "Faut pas payer" Msc. Carlo Boso,
"Dom Juan" Msc. M. Kacenelenbogen, "Cet Enfant" Msc. Th.Debroux,
"Ubu à l'Elsyée" Msc. L. Warin, "Mr Bates" Msc. V. Lemaître, "L'ombre"
Msc. J. Douieb,...
Éclairagiste
2014
2013
Mathilde de V. Olmi, Msc. Laure Tourneur, Centre Culturel Breughel
Trahisons de H. Pinter, Msc. Bruno Emsens
Pablo Neruda : Le printemps du monde, Marvin Mariano, XL Théâtre
L'Oiseau bleu de M. Maeterlynck, Msc. M. Clairembourg, Tourinnes-laGrosse
2012 – 2014 Brussels Tango Festival
2012
Création lumière pour Balimurphy au Cirque Royal, pour la sortie de
l’album « La Déroute »
Quand je serai figurant, création collective de la Compagnie des
Transfigurants, Festival d'Avignon
Merlin et la Table Ronde, Msc. de J-M Delhausse et M. Clairembourg,
Tourinnes-la-Grosse
2011
Ajuste tes pensées petite sœur de et par S. Brahy et A. Mahaux,au
Théâtre Océan Nord
2010
L’incendie de la ville de Florence » de O. Coyette, à la Balsamine,
Msc. Hervé Guerrisi
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GUILLAUME LE BOISSELIER
Né en 1974 à Mont Saint Aignan – France
Formation
Autodidacte hormis une formation au CEFPF : écriture et
réalisation de fiction courte
Expériences professionnelles
2012 – 2015 Festival Bruitisme#3, concert performance
Non_Jazz (Paris), concert
BLASTÈME! Duo cordes / électronique avec Laurent Di Biase
LA FUREUR (En cours) Théâtre, pièce écrite et Msc. Émilie Maréchal
Shell shock performance mouvement/son avec Audrey Lucie Riesen
NOTCH, de Oriane Varak, De Werf, Budda, La Raffinerie, WP Zimmer
LINK HUMAN ROBOT Performance Msc. Emmanuelle Grangier
Hippy Death Suite, concerts solo ou groupe : Recyclart, compilo, Café
Central, Chaff (Bruxelles), Loophole(Berlin), Panic Room Zica, Club
Fest (Belgrade), L'oreille qui traine, la Société des Curiosités (France),
La Zone (Liège), Festival Trace...
L’homme du Second, lecture/video concert adapté de Ray Bradbury,
avec Frédérique Bruyas
The Flower Of The Five Wounds, concerts/performances en duo avec
Chris Farmer.
Le Scratch de la méthode, captation performance/spectacle vivant de
Sylvie Mélis et Margarida Guia
2009 – 2011 Brooklyn Voodoo film expérimental
Intérieure(s) Nuit(s) – Le passeur, CM fiction
Vox Libris, captation d’une performance du collectif Vox Libris Format
Volume Volumes Documentaire de création basé sur un atelier donné
par le plasticien Vincent Brédif
Wawa, vidéo-danse, Réalisation O.Varak.
Et un...et deux..., documentaire de Marie Maffre
Les Bois de l’Ombre, vidéo-danse avec Maxence Rey
La ménagerie documentaire d’Anne Lise Michoud
Atelier de réalisation de l’ACERMA interventions ateliers montage
This world is not conclusion Live Frédérique Bruyas et Vincent Brédif
Manger Bouger Documentaire de Marie Maffre
Des millions de morts se battent entre eux M.Guya et Serge Teyssot
Gay (édité chez Caedere)
Mantras DVD avec le poète Franck André
2006 – 2008 Fin de règne CM de fiction
Noces de cire CM de fiction
Météo des Ulys documentaire/installation de Marie Maffre
Le Témoin, performance de F.Dupuy, Maison Folie de Wazemmes
Datasphère, installation vidéo, Festival Extramundi
Ogre Captation du spectacle pour DVD promotionnel, Compagnie Éolie
Songe
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LIEUX DE CRÉATION ET DIFFUSION
whatsafterbabel est un spectacle qui s’adresse à un public large, autant de par le
nombre de langues utilisées et sa thématique transfrontalière que par les thèmes
contemporains qu’il aborde.
Dès le début du projet, la diffusion de celui-ci y a joué un rôle important. Nous avons
consacré des moyens pour pouvoir lui donner une visibilité tant directe par la
présentation d’étapes qu’indirecte par l’intermédiaire de supports photos et vidéo.
D’ores et déjà, le projet a été suivi par TOTAL THEATRE et ses partenaires
respectifs, à savoir le théâtre de Liège, le Théâtre National du Luxembourg et le
NEST de Thionville.
Nous visons à multiplier les partenaires tant dans le réseau national que dans le
réseau international.
Sur le plan national, la Chaufferie a montré son intérêt à suivre le projet, intéressé
par le caractère expérimental du projet et le cadre de production hors norme. Nous
cherchons activement un partenaire sur Bruxelles, persuadés que la thématique
multilingue européenne y trouverait toute sa place.
Sur le plan international parmi d’autres, le Carreau, Scène Nationale de Forbach
s’est montré enthousiaste.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’avancement des démarches
entreprises.
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ANNEXES ET SOURCES
Essais
Babel no more de Michael Erard
La recherche de la langue parfaite de Umberto Eco
Après Babel de George Steiner
Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur de Edgar Morin
Notre Europe de Edgar Morin et Mauro Cerutti
Nouveaux horizons dans l’étude du langage et de l’esprit de Noam Chomsky
Raymond Roussel de Michel Foucault
Le travail sans qualités de Richard Sennett
Entre-Deux de Daniel Sibony
Dictionnaire des migrations internationales de Gildas Simon
Une brève histoire du futur de Michio Kaku
Sociologie des migrations de Sylvie Mazzella
Anthropologie de la communication de Yves Winkin
The moral imagination de John Paul Lederach
La réalité de la réalité de Paul Watazlawick
Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner
sanftes Monster Europa Europa de Hans Magnus Enzensberger
Livres
Comment dire poème de Samuel Beckett
Les désorientés de Amin Maalouf
Do you love me de Ronald Laing
Le cri de la mouette de Emmanuel Laborit
Thèses
Acquisition d’une nouvelle langue dans un contexte d’immersion linguistique et
scolaire précoce : Conditions et Conséquences sur le plan du développement cognitif
thèse de Anne-Catherine Nicolay, Université de Liège, département neuropsychologie
La langue comme outil de puissance : l’exemple de l’esperanto dans les jeux de
pouvoir linguistiques européens thèse de Lionel Cordier, Université de Lyon,
département Relations internationales
Behind and beyond the brain 8 symposium de la fondation Bial
Théâtre
Nothing Hurts de Falk Richter
Cinéma
Only lovers left alive de Jim Jarmush
Waking life de Richard Linklater
Her de Spike Jonze
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