LES CONFÉRENCES
La biodiversité tropicale
dans un tube à essai
Nous sommes très loin de connaître toutes les
espèces de notre planète et depuis quelques
années des approches issues de la biologie mo-
léculaire viennent à la rescousse. De courts frag-
ments d’ADN, supposés caractéristiques d’une
espèce (les «codes-barre ADN»), offrent l’espoir
d’accélérer le rythme des découvertes et la fia-
bilité des identifications taxinomiques. Mais les
nouvelles révolutions dans ce domaine sont en-
core à venir : l’ADN persiste durant longtemps
dans l’environnement sous forme de courts
brins, et les techniques de séquençage à haut
débit devraient permettre de caractériser la
biodiversité d’un écosystème entier à partir
d’échantillons de la taille d’un tube Eppendorf.
Cela permettrait de cartographier la biodiver-
sité avec une précision spatiale et taxinomique
jusqu’à présent inimaginables.
Jérôme Chave est direc-
teur de recherche au CNRS.
Il est associé au Laboratoi-
re Evolution et Diversité
Biologique à Toulouse,
il dirige une équipe de 22
permanents. En Guyane
française, il est directeur scientifique de la Sta-
tion des Nouragues et coordonnateur du labo-
ratoire d’excellence CEBA (Centre d’étude sur
la biodiversité amazonienne). Il s’intéresse aux
processus qui expliquent l’émergence et le
maintien de la biodiversité sous les tropiques
ainsi qu’aux cycles biogéochimiques dans les
forêts tropicales.
Unité Évolution et Diversité Biologique
(EDB), Bâtiment 4R3 escalier b2, Université
Paul Sabatier, 118, route de Narbonne - 31062
Toulouse cedex 9, France - chave@cict.fr
Biodiversité tropicale, réservoirs
d’animaux et émergence de pathologies
infectieuses
Le milieu tropical favorise la transmission
de multiples pathogènes infectieux, particuliè-
rement ceux transmis par des vecteurs arthro-
podes. La plupart des maladies infectieuses
émergentes qui touchent l’homme prennent
naissance à partir d’un réservoir animal (zoono-
ses) qui, le plus souvent, appartient à la faune
sauvage. La recherche dans les milieux tropi-
caux, surtout dans les régions ou la faune ani-
male est caractérisée par un fort endémisme,
est à cet égard prometteuse. Quelques exem-
ples d’émergence seront présentés s’appuyant
sur l’expérience dans le sud-ouest de l’Océan
Indien du Centre de recherche et de veille sur
les maladies émergentes dans l’Océan Indien
(CRVOI), qui est implanté à l’Ile de La Réunion.
Diplômé de la Faculté de
médecine Saint-Antoine à
Paris, ancien interne des
Hôpitaux de Paris, immu-
nologiste et spécialiste
des maladies du sang,
Koussay Dellagi est pro-
fesseur de médecine depuis 1992. Il a été di-
recteur de l’Institut Pasteur de Tunis de 1988
à 2005, institution il a conduit la plus gran-
de partie de sa recherche sur l’immunologie
et l’épidémiologie des maladies infectieuses.
Il est depuis 2007 à l’IRD, directeur du Grou-
pement d’interêt scientifique (GIS) Centre de
recherche et de veille sur les maladies émer-
gentes dans l’Océan Indien (CRVOI) implanté à
l’île de La Réunion.
Centre de recherche et de veille sur les
maladies émergentes dans l’Océan Indien
(CRVOI), Plateforme de recherche, 2, rue
Maxime Rivière, 97490 Sainte Clotilde,
île de La Réunion, koussay[email protected].
dépasser les frontières INVITATION
Colloque de clôture
de l’Année des outre-mer
dépasser les frontières PROGRAMME
La biodiversité des récifs coralliens face
au changement global : statut actuel
et enjeux pour le futur
Alors qu’ils ne couvrent que 0,02% de la su-
perficie des océans, les récifs coralliens rassem-
blent 25% de la biodiversité des mers et sont
porteurs de nombreux biens et services pour les
populations humaines. Un tel socio-écosystème
devrait être une priorité à l’échelle de la planète
alors qu’il ne cesse de régresser. Les récentes
estimations indiquent que 20% des récifs ont
définitivement disparus, que 25% sont en grand
danger et que 25% supplémentaires seront me-
nacés d’ici à 2050. L’amélioration de leur ges-
tion durable est urgente et repose avant tout
sur l’intégration accrue des connaissances dans
leur gouvernance. Le LABEX CORAIL apporte
cette expertise pour la France et ses collectivités
ultramarines. Il est facteur décisif de meilleures
stratégies de gestion, d’intégration des connais-
sances scientifiques et d’interactions entre
scientifiques et décideurs politiques.
Joachim Claudet est char-
de recherche au CNRS,
basé au Centre de recher-
ches insulaires et observa-
toire de l’environnement
(CRIOBE). Écologue de
formation, il travaille à l’in-
terface des sciences économiques, sociales et
juridiques. Il est spécialiste de la conservation,
de l’évaluation des impacts environnementaux
et de l’exploitation ainsi que de la gestion -
tières. Expert en aires marines protégées pour
le World Wildlife Fund (WWF), il est conseiller
scientifique pour le Partnership for Interdiscipli-
nary Studies of Coastal Areas (PISCO) et mem-
bre du conseil scientifique de divers organismes
œuvrant pour la conservation du milieu marin.
Joachim Claudet est par ailleurs éditeur d’un
ouvrage sur les aires marines protégées chez
Cambridge University Press et membre de Fa-
culty of 1000.
Centre de recherches insulaires et observatoire
de lenvironnement (CRIOBE), Ecole pratique
des hautes études (EPHE), BP 1013, Papetoai,
Polynésie, [email protected]
Éruptions volcaniques et séismes
en outre-mer : origines, risques
et prévention
Les départements d’outre-mer sont les plus
exposés aux catastrophes naturelles, parmi les-
quelles les éruptions volcaniques et les tremble-
ments de terre qui ont marqué l’histoire de ces
régions parfois de façon tragique : la Montagne
Pelée en 1902 qui fit 29.000 victimes à Saint-
Pierre (Martinique), le séisme d’Antigua en 1843
qui détruisit la ville de Pointe-à-Pitre (Guade-
loupe) ou encore le Piton de la Fournaise, avec
près de deux éruptions par an en moyenne, qui
a déversé près de 1000 millions de mètres cube
de lave au cours du dernier siècle dont plus de
10% lors de la seule éruption de 2007. Pour vi-
vre avec ces phénomènes et mieux les prévenir,
il faut d’abord apprendre à les connaître : c’est
le rôle de la recherche fondamentale en géos-
ciences et des observatoires de surveillance
implantés dans les trois départements depuis
plusieurs décennies.
François Beauducel est
enseignant-chercheur en
géophysique, physicien à
l’Institut de physique du
globe de Paris. Spécialiste
de l’étude des déforma-
tions du sol (mesures ins-
trumentales et modélisation numérique) sur
les volcans actifs, il a travaillé à l’Observatoire
Royal de Belgique (1989-1991), au Volcanologi-
cal Survey of Indonesia de Bandung (1992-1994),
à l’Osservatorio Vesuviano de Naples (1998-1999)
et a été directeur de l’Observatoire volcanolo-
gique et sismologique de Guadeloupe de 2001
à 2007, notamment lors du séisme des Saintes
de 2004 (magnitude 6,3).
Institut de physique du globe de Paris,
1 rue Jussieu, 75238 PARIS CEDEX 05,
Un pont entre la Guyane française et le
Brésil : l’Observatoire Hommes-Milieux
Oyapock
Le 28 mai 2011 se sont rejointes les deux extré-
mités du tablier du nouveau pont lancé entre
les deux rives du fleuve Oyapock. Depuis juin
2008, l’Institut écologie et environnement du
CNRS a mis en place un Observatoire Hommes-
Milieux afin que des chercheurs et étudiants de
différentes disciplines puissent étudier les chan-
gements que ce facteur anthropique majeur va
apporter à cette zone géographique bien parti-
culière. Après avoir présenté le concept d’Ob-
servatoire Hommes-Milieux (OHM) créé par
l’InEE, nous présenterons la zone d’étude, ainsi
que les enjeux et les travaux menés depuis trois
ans. Nous montrerons que les OHM constituent
des outils efficaces pour mieux appréhender les
interactions Hommes-Milieux dans un contexte
de fortes perturbations anthropiques.
Damien Davy est ethnolo-
gue. Ingénieur de recher-
che au CNRS, il travaille
depuis dix ans en Guyane
française. Ses travaux por-
tent essentiellement sur
les connaissances et les
représentations de la nature chez les différen-
tes cultures amérindiennes. Il participe à diffé-
rents programmes de recherches pluridiscipli-
naires portant sur les changements sociaux,
l’appropriation territoriale et la gouvernance
chez les Amérindiens de l’Oyapock ainsi que
sur la connaissance, la valorisation et la ges-
tion de la biodiversité cultivée dans le sud de
la Guyane. Il vient de publier un ouvrage grand
public sur les représentations animales chez les
Amérindiens de l’Oyapock.
OHM Oyapock, CNRS-Guyane, 2 avenue
Gustave Charlery, 97300 Cayenne, damien.
L’Institut polaire français Paul-Emile
Victor, une agence de moyens
et de compétences au service de la
recherche dans l’outre-mer antarctique
et subantarctique français
L’Institut polaire français Paul Emile Victor (IPEV)
est un Groupement d’Intérêt Public basé à Brest,
réunissant les principaux acteurs de la recher-
che scientifique française qui œuvrent dans les
milieux polaires des deux hémisphères. Il a en
particulier pour mission de soutenir et de met-
tre en œuvre les programmes scientifiques sur
les territoires français d’outre-mer situés dans
les hautes latitudes sud, les îles subantarcti-
ques Crozet, Kerguelen et Amsterdam, dans le
sud de l’océan Indien, et en Terre Adélie, sur
le continent antarctique. Grâce à ses moyens
logistiques et technologiques, et en partenariat
avec les Terres Australes et Antarctiques Fran-
çaises (TAAF), l’IPEV soutient ainsi près d’une
cinquantaine de programmes scientifiques par
an dans ces régions, ce qui permet de placer la
France aux premiers rangs des nations actives
en antarctique et dans le subantarctique.
Yves Frenot est directeur
de recherche au CNRS et
directeur de l’Institut Po-
laire Français Paul-Emi-
le Victor (IPEV), localisé
à Brest. Il a effectué plus
de 15 missions en une
vingtaine d’années dans les îles subantarcti-
ques françaises, Crozet, Kerguelen, Amsterdam,
dont un hivernage de 14 mois aux Iles Crozet.
Sa connaissance de ces écosystèmes et des pro-
cessus d’invasions biologiques en fait l’un des
spécialistes mondiaux des questions d’environ-
nement dans les régions polaires et subpolaires.
Il est membre de la délégation française aux
réunions consultatives du Traité sur l’Antarcti-
que depuis 2003 et il préside actuellement le
Comité pour la Protection de l’Environnement
mis en place par le protocole de Madrid.
IPEV - Technopôle Brest-Iroise, BP 75, 29280
Plouzané, yves.frenot@ipev.fr
Les récifs coralliens des îles Eparses :
archives des variations du niveau marin
et des changements environnementaux et
climatiques depuis la dernière glaciation
Les changements climatiques et l’élévation du
niveau de la mer sont aujourd’hui un enjeu
sociétal majeur. L’amélioration des projections
concernant le prochain siècle nécessite l’ob-
tention d’enregistrements de variations pas-
sées du niveau marin associées à des épisodes
de réchauffement climatique à des échelles de
temps comparables à celles concernées par les
changements actuels, permettant ainsi de com-
pléter les mesures réalisées par voie instrumen-
tale depuis à peine plus d’un siècle. Les récifs
coralliens constituent d’excellents enregistreurs
des variations du niveau marin et des paramè-
tres environnementaux au cours du Quaternai-
re. Le canal du Mozambique, et plus particuliè-
rement les îles Eparses, constitue un site unique
pour de telles reconstitutions et offre des sites
d’étude répartis sur une large ceinture latitudi-
nale, situation unique en domaine intertropical.
Les recherches entreprises sur ces îles visent
à reconstituer les variations du niveau marin et
les changements environnementaux et climati-
ques depuis le dernier âge glaciaire à partir de
l’étude de forages à travers les récifs, de carot-
tages de sédiments lagonaires et de carottages
de colonies coralliennes actuelles.
Gilbert Camoin est direc-
teur de recherche au CNRS
au Centre européen de
recherche et d’enseigne-
ment de géosciences de
l’environnement (CEREGE)
à Aix-en-Provence. Spé-
cialisé en sédimentologie des carbonates et en
géologie récifale, il consacre ses recherches à
la reconstitution des variations du niveau de la
mer et des changements environnementaux et
climatiques à partir de l’étude des récifs coral-
liens. Ses travaux se sont focalisés sur les récifs
coralliens actuels et quaternaires des océans
Pacifique et Indien. Il a dirigé en 2005 dans le
cadre du programme I.O.D.P. (Integrated Ocean
Drilling Program) la plus grande expédition ja-
mais réalisée sur les récifs coralliens, l’Expédi-
tion 310 « Tahiti Sea Level », qui a permis de
reconstituer les variations du niveau de la mer
et les changements climatiques depuis le der-
nier âge glaciaire.
Centre européen de recherche et d’ensei-
gnement de géosciences de l’environnement
(CEREGE), Europôle Méditerranéen de l’Ar-
bois, BP 80 F-13545 Aix-en-Provence cedex 4,
Les Iles Eparses, observatoire de la
biodiversité dans l’océan Indien tropical
Les îles Tromelin, Europa, Juan de Nova, Glo-
rieuses, Bassas da India sont des îlots coralliens
situés dans le Canal du Mozambique et au nord
de La Réunion. Ces «Iles Eparses» ne sont ha-
bitées que par un contingent militaire et des
scientifiques qui viennent y étudier leurs éco-
systèmes terrestres et marins. Cet expoaura
pour objectif, à travers la présentation de trois
programmes en cours, de montrer comment
les Iles Eparses constituent de véritables obser-
vatoires des changements globaux et de leurs
conséquences sur la biodiversitropicale. Les
exemples développés concernent les oiseaux
marins comme indicateurs des hotspots de pro-
ductivités océaniques, les invasions biologiques
et leurs effets sur la biodiversité terrestre insu-
laire et le rôle de l’avifaune migratrice dans le
transfert d’ectoparasites et de pathogènes.
Matthieu Le Corre est pro-
fesseur à l’Université de La
Réunion et Directeur du
laboratoire ECOMAR (Eco-
logie Marine). Il est égale-
ment directeur de l’École
Doctorale « Sciences Tech-
nologies Santé » de l’université de La Réunion.
Matthieu Le Corre réalise ses travaux de recher-
che sur l’écologie et la conservation des oiseaux
marins tropicaux dans l’Océan Indien, notam-
ment dans les Iles Eparses mais également à
La Réunion, et en collaboration avec différents
partenaires locaux, à Madagascar, aux Seychel-
les, à Mayotte et à l’île Maurice
Laboratoire ECOMAR, Université de
La Réunion, 97715 Saint Denis messag cedex
La révolution dans nos connaissances
grâce à l’essor des nouvelles
technologies dans l’étude des animaux
antarctiques et subantarctiques.
Pendant longtemps, nos connaissances sur les
animaux des hautes latitudes se sont essen-
tiellement sumées au cycle reproducteur des
espèces venant à terre ou sur la glace de mer
pour se reproduire. Le développement de la mi-
croélectronique, de la microinformatique et des
technologies spatiales a tout changé. En effet, en
équipant les animaux de systèmes d’acquisition
de données miniaturisés (que l’on appelle des
« loggers ») ou d’émetteurs (cf balises Argos),
on peut aujourd’hui connaître dans les moindres
détails ils vont et comment ils s’alimentent.
De même, l’identification électronique par ra-
diofréquence (RFID) permet d’éviter les biais
éventuels inhérents aux méthodes de marquage
classique. De ces nouvelles approches sulte
un prodigieux essor dans nos connaissances,
notamment pour ce qui concerne la compréhen-
sion des mécanismes par lesquels les animaux
des hautes latitudes font face aux contraintes
environnementales. En retour, ces animaux peu-
vent nous apporter de précieuses informations,
par exemple comme « indicateurs » de l’impact
du climat sur les ressources marines ou comme
« auxiliaires» en permettant d’acquérir des infor-
mations sur le milieu dans lequel ils évoluent.
Yvon Le Maho est écophy-
siologiste, directeur de re-
cherche au CNRS, membre
de l’Académie des Scien-
ces, Président de la sec-
tion de biologie évolutive
de l’Academia Europaea et
chercheur à l’Institut Pluridisciplinaire Hubert
Curien (IPHC) de Strasbourg. Responsable de
l’un des programmes de l’Institut Polaire Paul-
Emile Victor (IPEV), il préside le comité natio-
nal français des recherches arctiques et antarc-
tiques et le conseil scientifique du patrimoine
naturel et de la biodiversité. Il est également
membre du comité des programmes du Centre
national d’études spatiales (CNES).
Département d’écologie, physiologie et étho-
logie, IPHC, 23, rue Becquerel 67087 Stras-
bourg cedex - [email protected]
Le programme inter-organismes
« Îles Eparses »
Le programme inter-organismes « Iles Eparses »,
coordonné par l’InEE, a été initié en 2009.
Il soutient une vingtaine de projets de recher-
che qui ont pu bénéficier d’une première rota-
tion sur ces îles effectuée par le navire Marion
Dufresne (Terres australes et antarctiques fran-
çaises - Taaf) en avril 2011. De par leur localisa-
tion dans la partie sud-ouest de l’Océan Indien,
les îles Éparses constituent de véritables senti-
nelles des changements environnementaux et
de leurs conséquences sur le vivant. Faiblement
anthropisées, voire exemptes de présence hu-
maine, elles offrent une palette rare et précieu-
se de sujets d’études pluridisciplinaires.
Marc Troussellier est direc-
teur de recherche au CNRS
et dirige l’unité « Écologie
des systèmes marins -
tiers ». Ses thématiques de
recherche concernent la
diversité et la dynamique
des populations bactériennes, leurs interactions
avec les autres micro et macro-organismes et
leurs rôles dans le fonctionnement et les usages
des systèmes aquatiques. Il a assuré la prési-
dence du comité scientifique du programme na-
tional environnement côtier (PNEC, 2006-2007)
ainsi que celle du programme national écosphè-
re continentale et côtière (EC2CO, 2007-2008).
En tant que conseiller scientifique à l’InEE, il est
notamment responsable de l’animation du pro-
gramme inter-organismes « Iles Eparses ».
Unité écologie des systèmes marins côtiers
(Ecosym), CC 093, Université Montpellier
2, Place Eugène Bataillon 34095 Cedex 05,
Legs colonial et question indigène
dans l’outre-mer contemporain
Depuis une dizaine d’années, la question du
« legs colonial » suscite d’âpres débats en Fran-
ce. Si acteurs politiques, chercheurs et intel-
lectuels originaires de la Réunion, des Antilles
et de la Guyane ont pris une part active à ces
débats en interrogeant la place de l’esclavage
dans l’histoire et la mémoire nationale, les an-
ciens « sujets indigènes » ou « protégés » de
l’actuel outre-mer français en ont été largement
exclus. Pour les Kanak de Nouvelle-Calédonie,
les Amérindiens de Guyane, les Mahorais de
Mayotte et les insulaires de Wallis-et-Futuna et
de la Polynésie Française, l’enjeu postcolonial
s’avère pourtant crucial : il invite à se demander
dans quelle mesure les rapports sociaux stabili-
sés pendant la période coloniale se sont trans-
formés et/ou maintenus depuis la suppression
du statut officiel de colonie, au lendemain de la
Seconde Guerre Mondiale. En d’autres termes,
les sociétés ultramarines françaises sont-elles
aujourd’hui encore, du point de vue des « indi-
gènes » concernés, des sociétés coloniales ?
Benoît Trépied est chargé
de recherche au CNRS, rat-
taché au Centre de recher-
che et de documentation
sur l’Océanie (CREDO).
Il est aussi membre du
groupement de recherche
« Nouvelle-Calédonie : enjeux sociaux contem-
porains » et du programme européen SOGIP
Scales of Governance an Indigenous Peo-
ples »). Spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, il
travaille à la fois sur l’histoire coloniale de l’ar-
chipel et le processus actuel de décolonisation.
Il a publié récemment son premier ouvrage, in-
titulé Une mairie dans la France coloniale. Koné,
Nouvelle-Calédonie (Karthala, coll. Recherches
Internationales, Paris, 2010).
Centre de recherche et de documentation sur
l’Océanie (CREDO), Université Provence Aix-
Marseille 1, Maison Asie Pacifique, 3 place
Victor Hugo, 13331 Marseille cedex 03,
De l’outre-mer aux outre-mer :
l’évolution des rapports entre la France
et ses territoires ultramarins
Cette communication propose d’analyser l’évo-
lution des relations entre la France et les collec-
tivités situées outre-mer. Au-delà de l’examen
des différents modes de gestion faisant de ces
territoires de remarquables espaces d’ingé-
nierie institutionnelle, l’accent portera sur les
politiques publiques, désormais imprégnées
du paradigme de la diversité, mises en œuvre
localement ainsi que sur les transformations
des sociétés et des représentations, tant outre-
mer que dans l’Hexagone, qui y sont associées.
Justin Daniel est pro-
fesseur de sciences poli-
tiques à l’Université des
Antilles et de la Guyane,
Faculté de droit et d’éco-
nomie de la Martinique
et directeur du Centre de
recherche sur les pouvoirs locaux dans la Ca-
raïbe (CRPLC). Il est aussi vice-président du
conseil scientifique de l’Université des Antilles
et de la Guyane. Ses travaux ont donné lieu à la
publication de nombreux articles spécialisés et
chapitres d’ouvrages collectifs sur le fonction-
nement périphérique de l’Etat aux Antilles et
dans la Caraïbe ainsi que sur les processus de
construction de l’ordre politique dans ces ter-
ritoires. Ses recherches actuelles portent plus
particulièrement sur les phénomènes d’affir-
mation identitaire et leur influence sur le fonc-
tionnement des espaces politiques dans la Ca-
raïbe et dans les territoires périphériques de la
République française.
Centre de recherche sur les pouvoirs locaux
dans la Caraïbe (CRPLC), Faculté de droit et
d’économie de la Martinique, BP 7209, 97275
Schœlcher Cedex, d.justin@orange.fr.
Recherches CNRS en outre-mer
Les recherches conduites par le CNRS en outre-mer concernent
des disciplines aussi diverses que l’écologie, les sciences de la vie,
les sciences de la Terre, la physique, les mathématiques ou les
sciences humaines et sociales.
Ces recherches se veulent transversales et interdisciplinaires, el-
les mobilisent une communauté importante de chercheurs, en-
seignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens. Les territoires
d’outre-mer sont, de par leur localisation, des lieux privilégiés pour
les études sur l’environnement, notamment en ce qui concerne les
modifications induites par les changements climatiques.
Ces recherches sont fondamentales, mais aussi appliquées. Quel-
ques domaines clés de l’implication du CNRS en outre-mer : la
forêt tropicale en Guyane, la biodiversité végétale et animale ainsi
que l’étude de l’écosystème des récifs coralliens dans la plupart
des régions d’outre-mer, la climatologie, la volcanologie sur l’île de
La Réunion, la sismologie aux Antilles ou encore la santé, notam-
ment l’étude des maladies infectieuses émergentes dans l’ensem-
ble des territoires d’outre-mer français.
L’Institut écologie et environnement (InEE) du CNRS
L’InEE a pour mission de soutenir le développement de recher-
ches en écologie et de les valoriser en tant que champ discipli-
naire intégré. L’écologie et le fonctionnement des écosystèmes, la
biodiversité et les mécanismes de l’évolution, l’étude des relations
hommes-milieux et l’écologie de la santé constituent le cœur dis-
ciplinaire de l’InEE. Instance de pilotage de recherche fondamen-
tale, l’InEE cherche également à répondre aux demandes sociéta-
les en matière de diagnostic, d’ingénierie écologique, d’expertise
et d’aide à la décision.
En savoir plus : www.cnrs.fr/inee/
Contact : colloque-inee@cnrs-dir.fr
8h30-9h00
Accueil des participants
9h00-9h15
Ouverture du colloque
Par Françoise Gaill, Directrice de l’Institut éco-
logie et environnement du CNRS
9h15-9h45
1ère conférence
« La biodiversité tropicale dans un tube à
essai »
Par Jérôme Chave, Directeur de recherche au
CNRS, Guyane française
9h45-10h15
2e conférence
« Biodiversité tropicale, réservoirs d’animaux
et émergence de pathologies infectieuses ».
Par Koussay Dellagi, Directeur du Centre de re-
cherche et de veille sur les maladies émergen-
tes dans l’Océan Indien (CRVOI), La Réunion
10h15-10h45
Pause
10h45-11h15
3e conférence
« La biodiversité des récifs coralliens face au
changement global : statut actuel et enjeux
pour le futur »
Par Joachim Claudet, Chargé de recherche au
CNRS, Centre de recherches insulaires et ob-
servatoire de l’environnement (CRIOBE), Poly-
nésie française
11h15-11h45
4e conférence
« Éruptions volcaniques et séismes en outre-
mer : origines, risques et prévention »
Par François Beauducel, Physicien, Institut de
physique du globe de Paris
11h45-12h15
5e conférence
« Interactions Hommes-Milieux : l’Observa-
toire Hommes-Milieux - OHM Oyapock, en
Guyane »
Par Damien Davy, Ingénieur de recherche au
CNRS, Guyane française
12h30-14h00
Pause déjeuner
MATIN APRÈS-MIDI
PROGRAMME
RECHERCHES CNRS EN OUTRE-MER
Colloque de clôture de l’Année des outre-mer
14h00-14h15
L’Institut Polaire Français Paul-Emile Victor,
une agence de moyens et de compétences au
service de la recherche dans l’outre-mer an-
tarctique et subantarctique français »
Par Yves Frenot, Directeur de recherche au
CNRS, directeur de l’IPEV
14h15-14h45
6e conférence
« La révolution dans nos connaissances grâ-
ce à l’essor des nouvelles technologies dans
l’étude des animaux antarctiques et suban-
tarctiques »
Par Yvon Le Maho, Directeur de recherche au
CNRS et membre de l’Académie des sciences, Ins-
titut Pluridisciplinaire Hubert Curien à Strasbourg
14h45-15h00
Présentation du programme Îles Eparses
Par Marc Troussellier, Directeur de recherche au
CNRS, Conseiller scientifique à l’InEE en charge
du programme Îles Eparses
15h00-15h30
7e conférence
« Les récifs coralliens des Îles Eparses : ar-
chives des variations du niveau marin et des
changements environnementaux et climati-
ques depuis la dernière glaciation »
Par Gilbert Camoin, Directeur de recherche au
CNRS, Centre de recherche et d’enseignement
en géosciences de l’environnement (CEREGE) à
Aix-en-Provence
15h30-16h00
8e conférence
« Iles Eparses, réservoir de biodiversité ».
Par Matthieu Le Corre, Professeur à l’Université
de La Réunion et Directeur du laboratoire ECO-
MAR (écologie marine), Îles Eparses
16h00-16h30
Pause
16h30-17h00
9e conférence
« Legs colonial et question indigène dans
l’outre-mer contemporain »
Par Benoît Trépied, Chargé de recherche au
CNRS, rattaché au Centre de recherche et de
documentation sur l’Océanie
17h00-17h30
10e conférence
« De l’outre-mer aux outre-mer : l’évolution
des rapports entre la France et ses territoires
ultramarins »
Par Justin Daniel, Professeur des universités,
université des Antilles et de la Guyane, Cen-
tre de recherche sur les pouvoirs locaux dans
la Caraïbe (CRPLC)
17h30-18h00
Clôture par René Bally, Directeur de recher-
che au CNRS, Directeur des programmes et de
la formation au Sud à l’Agence inter-établis-
sements de recherche pour le développement
(AIRD)
18h00-18h30
Exposition itinérante « L’outre-mer, un labo-
ratoire pour la recherche ». Visite guidée dans
la galerie de la Délégation Paris Michel-Ange
Par Bruno David, Directeur adjoint scientifique
à l’INEE et René Bally, Directeur de recherche au
CNRS, directeurs scientifiques de l’exposition
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