Colonel (cr) H.Dutailly 02/12/2009 4/17
Quand le 4 novembre 1944, le Garde des Sceaux demande de dresser la liste des crimes
de guerre, il stipule : “Il n’y a pas lieu de mentionner les morts et les destructions
consécutives à un engagement entre forces opposées.” De toute évidence dans l’Oise, les
massacres d’officiers et de Sénégalais ont été considérés comme consécutifs à un
engagement de forces opposées; de ce fait, ils n’ont pas été recherchés comme crimes de
guerre.
Les archives municipales de Cressonsacq (Oise) conservent les actes de décès (qui, faute
de témoins des faits, datent les décès du 9 juin 1940, jour du combat dans le village), des
correspondances avec plusieurs familles et la copie de documents et de publications
d’origines diverses
Cinq des neuf officiers présents dans le bois d’Eraine le 10 juin 1940 étaient des Saint-
Cyriens. Les promotions de trois d’entre eux sont éteintes et leurs archives sont déposées
dans les bureaux de la Saint-Cyrienne (6, avenue Sully-Prudhomme 75007 Paris). Les
promotions de la Croix du Drapeau (chef de bataillon Bouquet) et du Chevalier Bayard
(capitaine Ris) n’ont conservé aucun souvenir particulier de ces deux officiers.
Les archives de la promotion du Rif (capitaine Speckel) contiennent le texte de
l’allocution prononcée par le Colonel Darcy à l’occasion du cinquantenaire de cette
promotion : elle fait mourir le capitaine Speckel et quatre officiers avec leurs tirailleurs.
Cette version du massacre se réfère au témoignage d’un inconnu. Elle est contredite par
les autres témoins (CHETOM, 15 H 144) à l‘exception de l‘adjudant-chef Mamadou Aliou;
Elle l’est également par le fait que deux tombes de tirailleurs seulement ont été retrouvées
dans le bois d’Eraine. Les archives, pourtant fort bien tenues de la Promotion Mangin
(Capitaine Méchet, Lieutenant Erminy) n’apportent aucune information nouvelle sur les
circonstances de la mort de ces deux officiers.
La recherche d’archives privées s’est révélée décevante :
Le Général de Bazelaire de Ruppière, commandant de la 4e DIC et le Général de
Broissia qui a commandé le 16 ème RTS jusqu’au 9 juin n’en ont pas laissées;
Le Lieutenant-Colonel Priou qui a succédé au Colonel de Broissia à la tête du
16ème RTS en avait; celles qu’un de ses neveux a conservées ne concernent que lui;
Le fils du Chef de Bataillon Thomas, Chef d’Etat-Major de la 4ème DIC détient
quelques pièces d’archives, notamment un manifold tenu par son père; aucune
d’entre elles ne concerne les massacres des tirailleurs et de leurs officiers;
Le fils du Lieutenant Erminy conserve un dossier relatif à la recherche et à la
découverte des corps des officiers massacrés dans le bois d’Eraine. Il comporte
un exemplaire manuscrit du témoignage de l’Adjudant-Chef Mamadou Aliou du
24 ème RTS et celui du Sergent Cassan du 16 ème RTS reproduits pour l’essentiel
dans le carton 15 H 144;