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Le long de la Méditerranée, la Syrie, le Liban, Israël présentent des chaînes montagneuses
également. Une faille nord-sud forme la vallée du Jourdain.
Le mont Ararat accueillit sur son sommet l’arche de Noé. En décembre 1872, George Smith
présente à la Société d’Archéologie de Londres, en présence de Gladstone, le premier
ministre, la traduction d’une tablette relatant un récit sumérien similaire au déluge
hébraïque, même dans les détails. Cependant, la cause diffère.
Pour les Sumériens, le monde se présente comme une voûte céleste reposant sur la terre.
Cette terre est un disque plat flottant sur une mer qui l’entoure. Sous la terre, une sombre et
mystérieuse réplique de la voûte céleste, les enfers. Le tout forme une sphère posée dans une
mer immense, la mer primordiale, Nammu, dont le nom signifie « la mère qui donne
naissance au ciel et à la terre » An et Ki. Au départ, An et Ki ne font qu’un, une sorte
d’immense montagne dont le sommet est le ciel et la base la terre. De cette union naît Enlil, le
dieu de l’atmosphère et du vent. Il sépare An de Ki. An emporte le ciel et Ki garde la terre.
Enlil et Ki vont organiser le monde et créer d’autres dieux : Enki, le dieu de l’intelligence, les
Anunnaki, dieux supérieurs du soleil, de la lune, des étoiles, etc… et les Igigi, des sous-dieux,
leurs serviteurs pour les taches terrestres.
Harassés de travail, un jour les sous-dieux cassent leurs outils et se mettent en grève. Pour les
remplacer, Enki, crée des humains à partir d’argile humectée par le sang d’un sous-dieu
sacrifié donnant ainsi une parcelle de divinité à ces créatures. Les humains forment alors une
véritable ruche dont le bourdonnement indispose Enlil. Afin de mettre fin à cette nuisance, il
décide de déclencher le déluge les faisant de la sorte retourner à leur argile. Pour préserver
les acquis de la civilisation, Enki en sauve un avec sa famille, tout comme Dieu dans le récit
biblique de Noé.
La tablette traduite par Georges Smith fait partie de l’Epopée de Gilgamesh qui relate la
quête d’immortalité du célèbre roi sumérien. C’est le chef d’œuvre littéraire le plus ancien.
Ainsi, une mémoire d’argile toute en fragilité libère les écrits bibliques du carcan théologique
de la vérité révélée. Une émotion affleure au souvenir des intelligences mutilées, des progrès
scientifiques freinés, sans compter les terrifiants bûchers. Une remontée du temps, au fil des
millénaires, permet de découvrir que la pensée hébraïque s’enracine dans celle des divers
peuples composant la civilisation mésopotamienne.
Sumer
Après la lente évolution appelée révolution néolithique, les communautés créées,
s’assemblent, se forment en villages, se répandent vers les plaines mésopotamiennes,
réfléchissent face aux aléas du climat et inventent l’irrigation. Au VIIe millénaire, les premiers
récipients de pierre apparaissent, puis ceux de terre cuite permettant, par leur facture,