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L’Évolution : une course aux armements (Exercices)
www.evolution-of-life.com
Roman Asshoff (corresponding author)
Image N°1: Les fourmis légionnaire Leptogenys
distinguenda, ont capturé un scorpion.
© Volker Witte, 2010
L’Évolution : une course aux armements
Généralement, les fourmilières n’hébergent pas seulement les fourmis ; elles offrent en effet
suffisamment de place et sont assez riche en nourriture pour tenter des intrus de diverses
espèces animales ou végétales. Les fourmis sont ainsi impliquées dans de nombreuses
relations interspécifiques (entre deux espèces), mutualistes (prédateur-proie, et hôte-parasite)
ou commensales. En s’adaptant à la vie d’une colonie de fourmis, commensalistes et parasites
bénéficient d’un habitat protégé.
Les colonies de la fourmi légionnaire du Sud-Ouest de l’Asie, Leptogenys distinguenda,
hébergent jusqu’à 50 000 fourmis mais aussi de nombreuses espèces telles que des insectes,
des araignées (arthropodes), des crustacés et des
mollusques. On suppose que ces espèces se sont
adaptées au train de vie de la fourmi légionnaire à
travers plusieurs processus coévolutifs. On les décrit
comme parasites des fourmis légionnaires parce
qu’elles se servent des ressources de nourriture et
attaquent même parfois leur hôte. Les corrélations
entre les fourmis légionnaires et leurs nombreux
parasites représentent un système complexe et
fascinant.
Volker Witte et ses collègues ont étudié les différentes stratégies des parasites et ont
découvert qu’elles sont fondées sur une adaptation à la fois chimique et éthologique. Ils ont
également mis à jour diverses stratégies de défense de Leptogenys distinguenda contre les
différents parasites. Le défi pour les parasites consiste à ne pas être identifiés en tant que tels
durant leur séjour dans la fourmilière et à retrouver la colonie après qu’elle ait changé
d’habitat, voire de déménager directement avec la colonie. En tenant compte de la mobilité de
la fourmi hôte – elle change de nid en moyenne tous les un jour et demi et parcourt à chaque
fois entre 5 et 58 mètres –, ce double défi d’adaptation présente une grande difficulté.
Pour mieux comprendre le comportement des fourmis et des parasites, les scientifiques les
observent dans une fourmilière artificielle. Il s’est avéré que les parasites changent
constamment de lieu de séjour dans la fourmilière. Les mites se trouvent surtout parmi les
pupes des fourmis, tandis que certains scarabées séjournent surtout parmi les larves, et
rarement parmi les pupes des fourmis. D’autres parasites, comme les araignées lépismes