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compléments verbaux dans les constructions dites à restructuration sont de ce type.
– La catégorie sémantique ÉVÉNEMENT, dont la réalisation canonique est I — que l'on pourrait
traduire par T, si l'on admet une multiplicité de catégories fonctionnelles —, correspond à une
Action dont la réalisation est indépendante de l'événement décrit par le verbe principal. Il s'agit
d'une description définie d'une action ou d'un état de fait qui n'a pas de valeur de vérité
propre. Le complément phrastique correspondant est un IP à l'infinitif ou un C' au subjonctif.
– La catégorie sémantique PROPOSITION, dont la réalisation canonique est C, correspond à un
Événement dont la valeur de vérité peut être affirmée ou niée indépendamment de celle de la
principale. Le complément phrastique correspondant est un CP à l'indicatif.
– La catégorie sémantique OBJET a comme réalisation canonique un N.
Dans les sections suivantes, les propriétés sémantiques et syntaxiques des constructions
(1a-d) sont étudiées en fonction de ces hypothèses. Les difficultés seront notées au fur et à
mesure qu'elles se présentent.
1. Complément à temps conjugué vs complément à l'infinitif
Presque tous les chercheurs ayant travaillé sur les verbes de perception ont mentionné
que le complément à temps conjugué a des caractéristiques sémantiques distinctes de celles du
complément à l'infinitif. Ces différences sont rappelées ici, ainsi que des faits moins connus.
1.1. Perception indirecte
Si une phrase de type X a vu [ NP VPinf] implique généralement la perception directe
de φ, le type X a vu [ que P] n'implique pas qu'il y a eu perception directe de φ et suggère
plutôt au contraire qu'il n'y a pas eu de perception directe (p. ex. Schwarze 1974, Akmajian
1977, Gee 1977, Schepping 1985, Burzio 1986, Guasti 1992b : 236).
(2) a J'ai vu à son air que Marie s'est disputée avec son fils.