LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS CHAPITRE 1 : LE CAMEROUN PRECOLONIAL (1472-1884) - Définir : peuple, troc, échanges transfrontaliers, commerce transsaharien, période précoloniale ; Circonscrire le « Cameroun » précolonial dans l’espace et dans le temps ; Montrer que le Cameroun entretenait déjà des relations avec l’extérieur INTRODUCTION Quand on parle de "Cameroun précolonial", il s’agit de l’histoire de l’espace qui deviendra Cameroun bien avant la colonisation européenne (allemande) qui date du 19e siècle (1884). Or, si l’on fait débuter les relations internationales aux traités de Westphalie (1648), au moment où le système d'États au sens moderne du terme s'est affirmé1, il serait insensé de parler du « Cameroun » puisqu’il n’existe en tant qu’Etat qu’à partir de 1960. Cependant, l’espace qui portera plus tard le nom « Cameroun » existait bel et bien et accueillait2 ici et là des peuplades3 qui nouèrent des contacts avec d’autres populations. En effet, la zone couvrant le sud-ouest de l'actuel Cameroun et le sud-est du Nigeria ont été le berceau des peuples bantous4 au Ier millénaire avant notre ère. Difficiles donc de parler de peuples5 à cette époque. Cela dit, depuis l’Antiquité6, le Cameroun est en contact avec le monde méditerranéen grâce aux pistes du Sahara : c’est le commerce transsaharien. A partir du Xe siècle, il connait un peuplement de la part des Sao, des Soudanais et Bantous (XVe siècle), Peul (XVIIIe siècle) et des attaques des KANEMBOA du Bornou voisin (XIVe, XVe siècles) et des Peuls (XIXe siècle). Ses relations avec l’Europe se nouèrent à partir du XVe siècle. 1 Les traités de Westphalie ont poussé à la constitution d'États-Nations indépendants ou souverains. Les traités de Westphalie établirent les bases des relations internationales modernes, à savoir : La souveraineté des Etats sur leur territoire et le principe de l’intégrité territoriale Le principe de l’égalité légale entre Etats Le principe de la non-intervention d’un Etat dans les affaires d’un autre 2 Depuis les temps immémoriaux, depuis la préhistoire (terme désignant une période de l’histoire de l’humanité qui va de l’apparition de l’homme jusqu’à l’avènement de l’écriture (v. 3300 av. J.-C. en Mésopotamie. En effet, la plus ancienne écriture connue date d'un peu avant 3000 av. J.-C. et elle est attribuée aux Sumériens de Mésopotamie. Cette très ancienne écriture est logographique, c'est pourquoi elle ne peut qu'être lue en termes vagues.), le Cameroun était habité, comme en attestent de nombreux objets en pierre taillée et polie retrouvés dans presque tout le territoire. En effet, sur le Mont Makabai, petit village situé près de Maroua, se trouve l’un des sites préhistoriques les plus importants du monde ; on y rencontre des objets en pierre, mélangés à d’énormes grottes qui forment une couche d’environ un mètre d’épaisseur. 3 Groupe humain, généralement composé d'un petit nombre d'individus au mode de vie traditionnel 4 Les premiers habitants du Cameroun furent probablement les Baka , également appelés pygmées. 5 1. ensemble de personnes constituant une nation Exemple : le peuple français 2. politique ensemble de personnes soumises au même système politique et au même gouvernement [Remarque d'usage: souvent au singulier] Exemple : les élus du peuple 6 Période de l'histoire occidentale qui commence avec la naissance du monde grec vers 2000 avant Jésus-Christ, pendant l'âge du bronze, et s'achève à la fin de l'Empire romain d'Occident en 476 après Jésus-Christ Page 1 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS I- UNE probable7 PARTICIPATION AU COMMERCE TRANSSAHARIEN On nomme commerce transsaharien le transport des marchandises par voie désertique et les relations et pratiques commerciales entre les territoires africains séparés par le Sahara 8. Ce commerce s’est étalé du Néolithique jusqu’au XVIe siècle9. Or, Depuis les temps immémoriaux, depuis la préhistoire, le Cameroun était habité, comme en attestent de nombreux objets en pierre taillée et polie retrouvés dans presque tout le territoire. Grâce aux vestiges, des chercheurs ont précisé la période de peuplement ancien camerounais, remontant à 30 000 ans avant notre ère. Ils ont identifié plusieurs phases d’occupation, rattachées à l’âge de la Pierre récent, au stade néolithique, à l’âge du Fer et à la période précoloniale. Ainsi, de 1000 avant J.-C. à 1400 après J.-C. s'épanouit, dans la région périphérique du Lac Tchad, la civilisation des Sao. D'après une théorie récente mieux fondée les Sao étaient des immigrants partis du Proche-Orient lors de l'effondrement de l'Empire assyrien à la fin du VIIe siècle av. J.-C.2. Carte du commerce transsaharien du VIIIe au XVIe siècle Le IXe siècle av. J.-C. voit l'émergence d'un premier commerce transsaharien, activés par les comptoirs phéniciens sur la rive sud de la Méditerranée10. Cet établissement suscite une demande nouvelle en produits africains tels que peaux d’animaux, parfums (ambre marin), ivoire et œufs d’autruche : ces derniers sont utilisés par les Phéniciens et les Carthaginois pour 7 Susceptible de se confirmer avec des chances sérieuses Synonyme: vraisemblable Exemple : il est probable qu'il vienne 8 Le commerce transsaharien désigne le commerce à travers le Sahara entre les pays méditerranéens et l'Afrique subsaharienne. 9 Fasciné par les récits des anciens chroniqueurs sur la richesse du Soudan, le sultan du Maroc el-Mansour lance une expédition à travers le Sahara en 1591. Mais les envahisseurs se désolent de ne pas trouver les merveilles escomptées lorsqu’ils s’emparent du palais du sultan de Tombouctou. L’installation de comptoirs commerciaux par les Européens depuis la fin du XVe siècle a effectivement porté ombrage au commerce transsaharien, lequel subsiste néanmoins jusqu’au XIXe siècle. 10 Océan Atlantique jusqu’au sud du Maroc, mer Rouge et océan Indien Page 2 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS les rituels funéraires car l’œuf, une fois décoré à l’ocre, est considéré comme un symbole de vie. Grecs, Phéniciens puis Carthaginois avec l'Afrique centrale pour les obtenir. Puis, lorsque les Romains s’établissent en Afrique du Nord à la toute fin du Ier siècle av. J.-C., ils construisent de grands ports dont certains, comme Leptis Magna (Libye), reçoivent de la part des populations du désert des produits du Sud : peaux d’animaux, plumes et œufs d’autruches, esclaves. Après avoir soumis le Fezzan (19 av. J.-C.), les Romains lancent quelques expéditions commerciales vers le sud, comme celles de Suellius Flacus et de Julius Maternus. Même s’ils préfèrent s’en remettre à leurs nouveaux alliés pour se procurer les marchandises désirées, les Romains apportent un élément essentiel au commerce transsaharien, à savoir l’introduction du chameau qui remplace désormais la caravane de bovins. Il faut attendre la constitution d’une vaste zone de commerce musulman, à partir du VIIIe siècle, pour qu’un commerce régulier se mette en place. Une première route est aménagée à l’ouest du Sahara par la construction de puits et de palmeraies, destinés à accueillir les caravanes ; elle relie la cité de Sidjilmassa, au sud du Maroc, à Aoudaghost, au sud de la Mauritanie. La ville mauritanienne est, en fait, un comptoir aménagé par les commerçants musulmans pour faire du troc avec la capitale de l’empire du Ghana dont la richesse repose sur les riches gisements d’or des sources du Sénégal et du Niger. Ainsi, au VIIIe siècle, les Arabes échangent l'or du Ghana contre du sel produit dans le Sahara central. Le commerce entraîne la prospérité des transporteurs nomades mais aussi des États du Sud du Sahara : ce que l'historien Bernard Lugan appelle « l'âge d'or du Sahel ». Le premier à émerger est le Ghana à l'issue de la route transsaharienne la plus à l'Ouest. Le commerce transsaharien le pousse à la conquête d'Aoudaghost en 990. Le Mali au XIIIe siècle et l'empire de Gao au XVe siècle lui succèdent. La priorité de ces États est la « défense des carrefours sahariens et le maintien du monopole des transactions entre l'Afrique du Nord et le Sahel ». En effet, après les prises d’Aoudaghost (1054) et de Ghana (1076) par les Almoravides musulmans, Tombouctou devient une métropole commerciale et religieuse musulmane réputée. Car le commerce transsaharien est dorénavant interdépendant de la foi islamique. La traite transsaharienne a commencé dès l'antiquité. L'Islam la développe car la religion interdit de réduire les musulmans en esclaves, contrairement aux Africains « infidèles » qui vivent au sud du Sahara. Les marchandises du Nord (poteries vernissées, vêtements de laine, verrerie, objets en métal, blé et orge) sont troquées contre de l’ivoire, des plumes d’autruches, de l’ambre gris pour faire des colliers, de l’or et des esclaves11. Parallèlement se développe un commerce plus important entre le sel des dépressions du centre du désert, destiné aux populations du Sahel, et le mil constituant la nourriture des habitants des oasis et des nomades. Au XVIe siècle, face à la concurrence des navigateurs européens sur la côte atlantique puis à l'abolition de l'esclavage et de la traite, l'activité décline à l'Ouest entraînant un appauvrissement des caravansérails, oasis et cités caravanières auparavant « brillantes et 11 Du VIIe siècle au XIXe siècle av. J.-C., entre 7 et 8 millions d'esclaves auraient ainsi été vendus Page 3 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS prospères ». Le trafic caravanier s'oriente alors vers l'Est de la Méditerranée, la mer Rouge et l'océan Indien par Zanzibar, le commerce est encore actif au XIXe siècle et particulièrement florissant dans les années 1860 et 1870 Au demeurant12, cette traite suit un axe sud-nord mais aussi ouest-est, depuis la région des Grands Lacs, du bassin du Congo et de la vallée du Zambèze jusqu'au Caire et à Bagdad, plus tard vers Zanzibar. Le royaume du Kanem-Bornou prospère grâce à ce trafic jusqu'au XVIIIe siècle. Il est donc fort probable que le Cameroun ait pris part à cette activité. Le Cameroun exportait de l’ivoire, des peaux de panthère, des plumes d’autruche, du natron, et importait des perles, des objets en bronze, du sel et des tissus. Les bœufs, les chevaux et les ânes aidaient à traverser le Sahara, alors humide et verdoyant. A ces relations commerciales vont succéder dès le XIVe siècle des agressions extérieures. II- LES Agressions Étrangères CONTRE LE CAMEROUN Il faut distinguer d’une part les agressions contre les Sao et d’autre part les agressions peules. A- LES AGRESSIONS CONTRE LES SAO Entre les VIIe et VIIIe siècles, des nomades blancs, les Toubou, un peuple berbère, s’établirent à l'est du lac Tchad13 et formèrent un état doté d'une structure assez lâche. Ce nouveau peuple de nomades fut gouverné par les mais ou rois de la dynastie des Sefawas (ou Sefuwa) qui supplantèrent la dynastie des Zaghaouas. Ils installèrent leur capitale à N’Jimi (Ndjimi). La prospérité de ce royaume était fondée sur le commerce transsaharien ; très tôt, il fut marqué par l'influence de l'islam qui devint la principale religion. En effet, les nouveaux dirigeants se convertirent à l'islam vers le XIe siècle. Les cités-états Sao sont envahies par le Kanem au XIe siècle. La population est métissée entre les nomades blancs et les populations noires. Puis, afin de former ce qui sera le Grand Kanem, les Kanembu décident de coloniser l’ouest du lac et de maîtriser les Sao de cette région. Mais les Sefuwa exercent toujours une répression féroce sur les Sao qui se réfugient à l’intérieur du lac. . Les conquêtes entreprises au cours des deux siècles suivants permirent d'étendre l'empire, à l'ouest jusqu'au fleuve Niger et à l'est jusqu'au royaume Ouaddaï ; au nord, l'empire étendit sa puissance jusqu'au Fezzan. 12 Pour le reste ou d'un autre point de vue Synonyme: par ailleurs Synonyme: au reste Exemple : il est très discret; au demeurant il est charmant 13 Fondé vers 820, par Maï de Tibesti (petit frère de Derdo Molitafor) Page 4 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS Au XIVe siècle, des guerres contre le peuple boulala au sud forcèrent le mai à se diriger vers l'ouest, jusqu'à Bornou, où les mais suivants restaurèrent l'empire, et sous Ali Ghaji, Ngazargamu fut choisie comme nouvelle capitale. Les attaques et exterminations connaissent leur apogée au XIVe siècle (sous le règne du Kanem Idrīs Alaoma) : destruction des camps fortifiés et des habitations Sao, destruction des champs et des récoltes, abattage des arbres, interdictions de sortir des camps et villes fortifiées. Les Sao furent vaincus par la famine. Les Sao qui ne périrent pas dans ces guerres trouvèrent probablement refuge dans les massifs montagneux du Nord Cameroun où on retrouve progressivement leurs traces vers Maroua, Mora, Bibemi, et Pitoa. Au XVe siècle, il y eut la migration des Soudanais. De l’Abyssinie et de l’Est du Soudan, ils partirent de l’Est à l’Ouest en traversant le Nord Cameroun. Si la plupart des Soudanais continuèrent au Nigeria et en Afrique de l’Ouest, certains d’entre eux (les Massa, les Moundang, et les Toupouri) s’arrêtèrent au Cameroun et se mélangèrent aux populations locales. Au XVIe siècle, l'empire s'étendit et vit sa puissance s'accroître, en particulier sous le règne d'Idris III Alaoma (v. 1571-1603), qui fit l'acquisition d'armes à feu fournies par les Turcs ottomans d'Afrique du Nord. À son apogée, le Kanem-Bornou contrôlait les routes du Sahara oriental, mettant l'Afrique centrale en liaison avec l'Égypte et la Libye; il amorça un long déclin à partir du XVIIe siècle. L'empire déclina une fois de plus au XVIIIe siècle, en raison, notamment, d'une infiltration des Peul par l'ouest. Il résista péniblement à un assaut d'Osman Dan Fodio entre 1808 et 1809. L'empire fut finalement absorbé par les Ouaddaï en 1846. B- Le Djihad des Peuls A la fin du XVIIe siècle, les Peuls ou Foulbés arrivèrent au Nord Cameroun, dont ils constituent environ le tiers de la population et où ils pratiquent essentiellement l’élevage, après une longue migration qui les conduisit de l’Egypte (ou Abyssinie) au Mali, au Sénégal, au Nigéria et au Nord Cameroun. Acceptés par les populations des territoires qu’ils ont traversés, subdivisés en clans, troquant avec les populations locales les produits de leurs troupeaux, les Peuls menèrent une vie paisible. Fils d'un chef religieux musulman peul, Ousman dan Fodio, dont le nom signifie « le fils du lettré », naquit dans le royaume haoussa de Gobir, dans le nord-ouest de l'actuel Nigeria. Il commença vers l'âge de 20 ans à voyager, enseignant et prêchant l'islam. Ousman dan Fodio se révolta contre les pratiques religieuses du sultan, qui, bien que musulman, mêlait la tradition animiste à l'islam. Exilé, il regroupa des disciples parmi les nomades peuls et les agriculteurs haoussa, qui le nommèrent, en 1804, commandeur des croyants. Il fonda alors la Page 5 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS cité de Sokoto, à partir de laquelle il lança un jihad, (« guerre sainte ») contre les royaumes haoussa. La capitale du Gobir tomba en 1808 et le sultan fut tué. Ousman conduisit ensuite son armée vers l'est, en direction de l'empire de Kanem-Bornou, mais, vers 1812, sa progression fut arrêtée. Ousman abandonna le pouvoir politique et militaire pour se consacrer à la religion et à l'écriture. Sous la conduite de ses successeurs14, l'empire de Sokoto s'étendit jusqu'au Niger et au Cameroun. En effet, les chefs peuls du Nord Cameroun se soulevèrent à leur tour contre les animistes et leur imposèrent leur autorité. Ils refoulèrent les Kirdis et les Massas de la plaine du Diamaré, entre Logone et Bénoué. Adama, chef des Peuls du sud, prit le titre de cheikh et les plateaux du Sud islamisés prirent le nom d'Adamaoua. Leur capitale, Yola, se trouvait sur la Bénoué. Le lamido Adama mourut en 1847. Il est stoppé par le royaume Bamoun qui est islamisé sous l'impulsion du roi Njoya. Ainsi fut créé un royaume peul avec le « lamido » comme souverain. Jusqu’ici, le Cameroun n’avait établi des contacts qu’avec des peuples d’Afrique et ces relations s’étaient nouées dans la partie septentrionale du pays. Pourtant, dès le XVe siècle la côte du futur Cameroun sera investie par des occidentaux. III- LES RELATIONS AVEC L’OCCIDENT : JALONS15 DE LA COLONISATION A- Etablissement des populations sur la côte camerounaise Venus de la région du Haut Nil, les Bantous se sont répandus en Afrique centrale et australe. Avant -2000, les Bantous viennent probablement des migrations africaines de l'est (Vallée du Nil, Koush, Punt) principalement en direction de l'ouest. Vers l'an 1000, a lieu une deuxième phase d'expansion plus rapide vers l'est et enfin une troisième phase vers le sud de l'Afrique (sud-est, sud-ouest, centre)16. Ces avancées leur ont permis de coloniser leurs territoires sur une période d'environ quatre mille ans. Les Bantous se mêlent alors aux groupes autochtones et constituent de nouvelles sociétés. 14 Son fils Mohammed Bello lui succéda en 1817, mais, en 1859, les forces centrifuges et les velléités autonomistes des gouverneurs eurent raison de l'empire du Sokoto. Les universités musulmanes de Kano et de Sokoto sont parmi les plus fréquentées d'Afrique, et la guerre sainte a durablement marqué le nord du Nigeria ; périodiquement, les communautés non musulmanes de la région sont victimes de l'intégrisme fondamentaliste. 15 Étape marquante Exemple : un premier jalon dans le processus de paix 16 Des vestiges bantous, au bord du lac Upemba, à Sanga, donnent beaucoup d'informations sur ces migrations. Page 6 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS Carte des migrations bantoues en Afrique Les différents peuples bantous (en brun) Les premiers immigrés arrivèrent au Cameroun vers le XVe siècle et s’installèrent dans la plaine du Centre et le long de la Sanaga. Les Bamilékés, les Banen et les Bassa faisaient partie de ce premier groupe d’immigrés. Les Bamilékés sont descendants baladis partis de l'Égypte au IXe siècle de notre ère. Ils arriveront en région Tikar17 vers le milieu du XIIe siècle avant de se diviser vers 1360 à la 17 Il est difficile de remonter dans le temps au-delà des Tikar dont sont issus les Bamilékés. Certains historiens tracent l'histoire des Bamilékés à partir du moment du déclin de la Nubie où des envahisseurs arabes attaquèrent la Nubie et amenèrent des populations en esclavage dans le nord entre 1171 et 1250. Lubos Kropacek note qu'au cours de cette période, la Nubie connaît la menace permanente des groupes de pillards du désert, qui brûlent les villages, détruisent les Norias, et amènent les populations en esclavage dans le Nord. D'autres pensent que les Bamiléké seraient venus d'Égypte ou de la Haute Égypte et auraient quitté cette contrée qui leur était hostile pour se diriger vers l'Afrique Centrale. D'autres sources moins convaincantes comme celles de L'Abbé Thomas Ketchoua imaginent qu'il serait un peuple sorti du peuple d'Israël, de la tribu de Judas et qui serait rentré en Égypte et qui par un chemin détourné, arriva en Éthiopie. Cette thèse se fonde sur Jérémie 44 :8 et 14 :13. Enfin une autre thèse encore plus mythique soutenue par Rundé, raconte que lorsque Mahomet est apparu pour prêcher l'Islam, les Mboum (ancêtres des Bamiléké) se sont opposés à cette nouvelle religion. Une guerre s'engagea entre les deux communautés. Les trois fétiches Mboum qui étaient dans la Kaaba se seraient envolés vers une destination que les Mboum suivirent. C'est ce mouvement qui amena les Mboum jusqu'au plateau de l’Adamaoua. Selon Justin Mouafo, le mot Bamiléké serait le dérivé de Pue melekeu qui veut dire : 'les habitants des montagnes et des ravins ou des Page 7 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS mort de leur dernier souverain unique: le roi Ndéh. Yendé, premier prince, refusa le trône et alla traverser le Noun pour fonder Bafoussam. Sa sœur ira vers la région de Banso (il existe près d'une trentaine de villages bamilékés dans le Nord-Ouest anglophone). Deux décennies plus tard, Ncharé, le cadet, descendra dans la plaine du Noun pour fonder le pays bamoun. De Bafoussam naîtront quasiment tous les autres groupements bamilékés entre le XVe siècle et le XXe siècle (Bansoa est né en 1910 à la suite de l'exil forcé de Fo Taghe de Bafoussam). Le deuxième groupe d’immigrés bantous arriva au Cameroun au XIVe s en provenance du Sud ; les Douala en faisaient partie. C’est ce dernier groupe de populations qui va nouer les premiers contacts avec les Européens, contacts qui n’étaient rien d’autre que les jalons de la colonisation européenne. La ville de Douala, sur la rive gauche du fleuve wouri était divisé en deux quartiers : Belltown (la ville de Bell) et Akwa-town (la ville d’Akwa) ; il y avait aussi des villages de Deïdo et de Long Tom. Sur la rive droite du fleuve, le village Hiccory (l’actuel Bonabéri) avait pour chef un certain Preese Belle (Priso Bell). En bref, vers 1472, les Portugais qui résident à Malabo aperçoivent le Mont Cameroun. Voulant l’atteindre, ils pénètrent dans l’estuaire du Wouri où ils trouvent beaucoup de crevettes. Ils appellent le Wouri « RIO DOS CAMAROES » ce qui signifie « rivière des crevettes ». Le Cameroun passant sous la dépendance espagnole, et Rio dos Camaroes devient « RIO DOS CAMARONES ». Cameroun vient donc de Camarones mais, ce nom fut d’abord donné à la ville de Douala avant de désigner tout le pays à partir du 1er janvier 1901. Les douala sont un groupe de la grande famille Bantou qui peuple l’Afrique centrale. A l’origine, ils habitaient Pitti, sur la Dibamba. Ils seraient venus s’installer sur les bords du Wouri en 1706. Ils formaient un clan descendant d’un ancêtre appelé Mbédi ; ils n’avaient alors qu’un seul chef. Mais par la suite, le clan se divisa en deux familles : la famille Akwa et la famille Bell ; ce sont eux qui signeront les traités avec les européens. Sur le plan religieux, les douala sont superstitieux. Ils s’adonnent au culte des « Miengu » ou génie du fleuve ; mais ils croient en l’existence d’un Dieu créateur appelé « Nyambe ». Sur la rive droite, deux tribus ont joué un rôle analogue à celui des douala : les Bakweri et les Isubu. Selon certains, les Bakweris seraient les descendants de Mbongo, qui est aussi l’ancêtre lointain des douala ; ils se seraient établis dans la région côtière du mont Cameroun aux environ de 1750. rochers'. Cette découverte est en accord avec celle de l'Abbé Ketchoua qui nous apprend que les gens de Fontem nommèrent les Bamiléké Mbuo-me le ku. Page 8 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS Quant aux Isubu, ils descendent d’Isuwula-Monanga ; c’est à un de leurs chefs, Mbimbi-AMbela, qu’on doit le nom de la localité de Bimbia. B- Relations inhumaines entre le « Cameroun » ET L’EuROpE : la traite atlantique En 1472, à la recherche de la Route des Indes, un navigateur portugais, Fernando Poo, arriva à l’Ile qui porte aujourd’hui son nom (Fernando Poo, en espagnol) 18. Ses caravelles accostèrent sur le fleuve Wouri. Le nombre élevé de crevettes trouvées dans le Wouri émerveilla les navigateurs qui donnèrent au fleuve le nom de Rio dos Camaroes. Par la suite, les Espagnols traduisirent Camaroes par Camerones. ; Les Allemands par Kamerun et les Français par Cameroun, pour désigner d’abord la ville de Douala, puis, le territoire dans son ensemble. Les Portugais établirent des liens commerciaux avec les chefs douala. En effet, ces Portugais apportaient du sel, des tissus, des récipients, du cuivre, de l’alcool, et recevaient en retour du poivre blanc, du poisson, l’or (dans les mines d’El Mina ou du Monomotapa), de l’ivoire. Les européens n'y fonderont cependant pas d´établissements permanents comme Luanda ou SaintLouis à cause des côtes marécageuses, difficiles d'accès et infestées de malaria. A la fin du XVe siècle, pour mettre en valeur les îles de Madère et de São Tomé, les Portugais inaugurèrent la déportation massive d’Africains. Percevant les Africains qu’ils rencontrent comme une main-d’œuvre gratuite pour leurs plantations de sucre des îles Canaries (des îles situées au large du Portugal, dans l’océan Atlantique), les Portugais commencent à les enlever pour en faire leurs esclaves. A la faveur du traité de Tordesillas19, signé le 7 juin 1494, cette déportation se généralise rapidement pour fournir en main-d'œuvre servile les Antilles, puis toute l'Amérique (Brésil) nouvellement découvertes. Cette fourniture d’esclaves revenait au Portugal en vertu du traité de Tordesillas. En effet, lorsque le Portugal, l’Espagne, l’Angleterre et la France fondent des colonies dans le Nouveau Monde qu’ils viennent de découvrir (le continent américain), ils y installent de grandes plantations de sucre, café, riz, tabac et coton. Pour planter, cultiver et récolter, les colons européens décident d’embarquer 18 L’île de Fernando-Poo, au large de la côte camerounaise fut découverte en 1472 par un navigateur portugais du nom de Fernâo Do Poo. Des colons portugais venus de San Thomé l’occupèrent au début du XVIIIème siècle avant de l’abandonner aux espagnols en 1777. 19 Le 7 juin 1494 est signé le Traité de Tordesillas. Il s’agit d’un accord redéfinissant le partage de l’océan Atlantique et la délimitation des frontières africaines entre les couronnes d’Espagne et du Portugal. Le traité de Tordesillas décale la ligne imaginaire de marcation et l’établit 370 lieues à l’ouest des îles du CapVert (méridien 46° 35’) : toute découverte à l’est de ladite ligne est portugaise et tout territoire situé à l’ouest appartient à la couronne espagnole. En cas de rencontre avec « quelque île ou terre ferme », un délai maximum de dix mois est accordé pour établir la frontière avec clarté. En 1500, la découverte du Brésil par le Portugais Pedro Álvares Cabral démontre la contradiction existante entre la bulle Inter caetera toujours en vigueur (elle donne la terre aux Castillans) et le traité de Tordesillas, qui établit son appartenance au Portugal. Le nouveau roi Manuel Ier s’adresse alors au pape Jules II pour réclamer la ratification du traité de Tordesillas, ratification accordée en 1506 par la bulle Ea quae pro bono pacis. Page 9 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS des milliers d’Africains vers les Amériques pour en faire une main-d’œuvre gratuite, des esclaves. Traité de Tordesillas Le 7 juin 1494, les couronnes de Castille et d'Aragon et du Portugal, puissances maritimes et colonialistes, s'accordent sur le partage du Nouveau Monde encore inexploré. Par le traité de Tordesillas, la Castille et l'Aragon obtiennent la propriété de toute terre située à plus de 370 lieues à l'ouest des îles du Cap-Vert. Grâce à cet accord, le Portugal a donc pu jouir de sa découverte du Brésil en 1500. Les besoins de main-d’œuvre ne cessant d’augmenter dans les colonies d’Amérique, le commerce des esclaves africains prit de l’envergure au cours des XVIe et XVIIe siècles et finit par enrichir considérablement le Portugal et l’Espagne. Cette richesse suscita des convoitises : de nouvelles puissances apparurent en Europe. C’est ainsi que tour à tour Hollandais (1578), Anglais et Français (1650) et Allemands (1868)20 prirent part au commerce en implantant des comptoirs en Afrique. Des navires appelés négriers en provenance de l’Europe venaient transporter les esclaves achetés ou troqués sur les côtes africaines avec des choses de peu de valeur à l’exemple du sel, du cuivre, du vin etc. pour les transporter en Amérique, avant de revenir en Europe ; c’est ce qu’on a appelé le commerce triangulaire. Au Cameroun, la traite a eu lieu dans les villages de la côte actuelle de victoria, les villages de l’estuaire du Wouri, Douala et Bonabéri mais, s’est beaucoup pratiquée autour de l’estuaire du Wouri. Le prix d’achat d’un esclave n’était pas fixe ; pour 8 ou 10 bracelets de cuivre, on 20 Installation de négociants allemands Page 10 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS pouvait avoir un esclave ; on retrouve encore des spécimens de ces bracelets appelés « manilhas » au musée camerounais de Douala. . A la fin du XVIIIe siècle, on utilisait plus comme monnaie d’échange, les étoffes, le sel, l’alcool, les armes. En général, les esclaves de la rive camerounaise étaient achetés à bas prix parce qu’ils préféraient se donner eux même la mort au lieu d’accepter la servitude. Il est difficile de se faire une idée précise du nombre d’esclaves vendus sur les côtes camerounaises néanmoins, au XVIe siècle, on pense que les portugais prenaient environ 500 esclaves par an. Tout laisse croire que notre cher pays a souffert terriblement de ce trafic honteux qui a ravagé toute l’Afrique. Jusqu’au XIXe siècle, les côtes camerounaises furent soumises à cette pratique inhumaine. La traite négrière prit fin au XIXe siècle, pour être remplacée par la colonisation du Cameroun dont les jalons s’étaient déjà posés. c- Le Cameroun : une cible de la colonisation européenne à venir Au XIXe siècle, l’Europe est en pleine Révolution industrielle. Elle n’a donc plus besoin d’esclaves. De plus, les puissances industrielles européennes se livrent à une concurrence acharnée pour le contrôle du marché européen qui s’avère déjà étroit. Il naît donc en Europe des doctrines impérialistes. Dès lors, les puissances industrielles européennes (la GrandeBretagne en tête) vont d’abord s’activer à éradiquer l’esclavage et la traite des noirs sur les côtes africaines; ensuite dépêcher des agents de pénétration en Afrique qui vont préparer le terrain pour les futures conquêtes coloniales. Page 11 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS 1- L’abolition de l’esclavage sur les côtes africaines et camerounaises : un prélude21 à l’impérialisme Même si ce trafic honteux n’échappait pas au contrôle des chefs camerounais, aucun document explicite ne nous montre leur implication personnelle en rapport avec les européens. Puisque ce commerce était pour ces derniers une source importante de revenus, cela n’a pas été facile de parler d’abolition ; il leur a fallu la promesse d’une indemnité pour qu’ils acceptent de l’interdire. C’est surtout l’Angleterre qui a organisé la lutte contre la traite des esclaves sur le Golfe de Guinée et en particulier sur la côte du Cameroun. En 1827, les anglais s’installent à Fernando-Poo où ils fondent une colonie sous la conduite du capitaine Owens ; pour lutter efficacement contre la traite, ils vont imposer sa suppression aux chefs de la côte du Cameroun en signant avec eux des traités à savoir : le traité du 10 Juin 1840 ce traité stipule que les rois Akwa et Bell acceptent ne plus consentir ou permettre à leur peuple de faire la traite des esclaves ; et même s’ils voient un bateau négrier arriver dans le fleuve, ils en informeront un des croiseurs du gouvernement anglais se trouvant dans le voisinage à condition que ce gouvernement leur donne annuellement le « dash » ; le dash était constitué de 60 fusils, 100 pièces de toile, 2 barils de poudre, 2 tonneaux de rhum, 1 uniforme écarlate avec épaulette, 1 sabre. Ce traité fut signé par king Akwa, king Bell et les témoins anglais. le traité du 7 Mai 1841 Ce second traité est signé dans le même but entre William Simpson Blount qui commandait le vaisseau anglais « pluto » et le roi Bell de Bell’s Town ; malgré ces deux traités, la traite des esclaves continue clandestinement. Le traité du 29 Avril 1852 Ce traité reste le plus important de tous puisqu’il aborde plusieurs questions à la fois : abolition de la traite, interdiction des sacrifices humains, liberté religieuse, protection des missionnaires, création d’un cimetière chrétien ; ce traité est signé entre le consul anglais John Beecroft représentant du gouvernement britannique. Peu à peu, la traite des esclaves cesse mais non l’esclavage ; en effet, l’esclavage existait avant la traite des esclaves puisqu’on distinguait les hommes libres, les serviteurs au service des hommes libres, les esclaves qui n’avaient aucun droit ; malheureusement, la femme avait une condition inférieure, on la 21 3. introduction (à quelque chose) (soutenu) Synonyme: commencement Synonyme: préambule Synonyme: préliminaires Exemple : une pantomime qui sert de prélude à un spectacle 4. fait annonciateur (de quelque chose d'important) (soutenu) Synonyme: prémices Synonyme: annonce des révélations qui sont le prélude d'un scandale Page 12 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS considérait comme un objet d’échange, une source ou un signe de richesse ; c’est sous la colonisation allemande et française, que des mesures ont été prises pour supprimer l’esclavage de l’homme et améliorer la condition de la femme. 2- Les anglais impriment leur marque sur la côte camerounaise (Douala) : évangélisation et organisation du commerce Dans cette période, les anglais ont beaucoup œuvré sur les côtes camerounaises. En 1849, le consul John Beecroft règle un problème entre les populations et les commerçants anglais. En 1850, il préside une importante conférence qui aboutit au traité du 17 Décembre 1850 ; ce traité est une véritable charte qui organise le commerce, le trafic du port, le péage, la police de la ville. Il achèvera son œuvre avec le traité de 1852. On peut ainsi résumer l’œuvre anglaise sur la côte camerounaise : abolition de la traite des esclaves par les traités et la lutte contre les bateaux négriers; abolition des coutumes barbares, notamment l’exécution des prisonniers de guerre; développement du commerce; intervention anglaise dans la politique locale ; c’est le consul John Beecroft qui préside l’élection du nouveau chef d’Akwa en 1852 ; le 14 Janvier1856, est créée la cour d’équité de Douala qui est un tribunal de commerce réglementant tous les cas possibles de conflits entre les navires anglais et la population de Douala. l’œuvre grandiose des missionnaires. En janvier 1841, les premiers missionnaires protestants de la Mission Baptiste de Londres, Joseph Merrick et Alfred Saker arrivèrent à Fernando Poo. Plus tard, en 1845, ils s'installèrent à Douala, qui entra de fait dans la zone d'influence de la Grande-Bretagne. Alfred Saker est à Douala depuis le 10 juin 1947 et en 1958, il fonde Victoria. De 1840 à 1860, les représentants et les consuls du gouvernement Anglais ont signés de multiples traités avec les Chefs Douala, l’influence Anglaise était grande sur les côtes Camerounaises où les missionnaires et les Commerçants jouaient auprès de Chefs locaux, le rôle d’arbitre et des conseillers, mais il n’avait jamais entamé une colonisation direct malgré le fait que les chefs locaux réclamaient la tutelle Anglaise. En 1864, le Roi Bell écrit à la reine Victoria. En 1879 le Roi Akwa avec tous ces sous chefs en fond de même ; le 06 Novembre 1881, les deux Rois, Akwa et Bell se mettent ensemble pour écrire une lettre commune au premier Ministre Britannique, mais la réponse leur parviendra le 1er mars 1882 ou le Gouvernement Anglais refuse d’assurer le protectorat du Cameroun. 3- La convoitise et la pénétration de la côte camerounaise par les Français et les Allemands En dehors des Anglais, deux puissances européennes se battent au Cameroun : les Français et les allemands. Page 13 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS Les Français eux, ne sont pas très actifs au Cameroun. Ils signent quelques traités avec certains Chefs, mais c’est n’est rien par rapport à l’espace qui reste à annexer au Cameroun. Les Allemands arrivent au Cameroun en 1860 ; en 1861 un botaniste allemand nommé Mann fait l’ascension du mont Cameroun et étudie la flore. Ce sont les Allemands qui ouvrirent la période coloniale au Cameroun. Celle-ci commence par les explorateurs : les allemands ont ouvert la voie dans la pénétration européenne au Nord-Cameroun par leurs explorateurs notamment Bath et Nachtigal. Henri Barth : Il est né à Hambourg en 1821 et part avec Overweg pour la grande aventure qui devait aboutir en 1851 à la découverte du Lac Tchad. Le 07 mai 1851, il part pour L’Adamaoua en passant par UBA, Mubi, Sorao, Demsa. Le 18 Juin, il est sur la Bénoué et il atteint Yola le 20 juin. Soupçonné par l’Emir Lawal de Yola de faire l’espionnage, il est expulsé du Pays. Il voyage alors dans le Kansem, le Baghirmi Sokoto. En 1885, il passe par Tombouctou et atteint Tripoli. En 1868, Adolph Woermann, un marchand de Hambourg, fonde une maison de commerce à Douala. Gustave Nachtigal : Il est né à Eichs tedt en 1834, Médecin Militaire de Profession, il est venu en 1862 en Afrique du Nord. Après de grands voyages, il arrive le 20 Juin 1870 aux bords du Lac Tchad ; le 06 Juillet 1870, il entre dans la capitale du Bornou (Kukwa) ; C’est le 12 Juillet 1884 qu’il arrive à Douala et sa mission est accomplie ; il meurt en mer au cours de son voyage retour. On doit noter qu’ils n’étaient pas les seuls explorateurs au Cameroun, on pourrait compter les anglais à savoir Livingstone, Stanley, les Français Mizon et Maistre et autres qui ont bien exploré notre pays au profit de leurs pays. Page 14 sur 15 LE CAMEROUN DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES LE CAMEROUN PRECOLONIAL Par SANGO MATHIAS Après avoir échoué dans leurs tentatives de demande de protectorat Anglais, les chefs Douala se retournent vers les Allemands ; un traité germano-Douala fut signé le 12 Juillet 1884. De ce jour Nachtigal, au nom de l’empereur d’Allemagne venait prendre possession de la terre Camerounaise le 14 Juillet 1884. Le Docteur Gustave hissa le drapeau Allemand sur la ville de Douala lors de la cérémonie Officielle. Le drapeau allemand flottait à "Cameroon Towns" devenu "Kamerun" pour les allemands et plus tard Douala, et ce territoire devint la colonie allemande du "Kamerun". Le 19 Juillet 1884, les anglais se réveillent et le consul Hewett arrive à Victoria pour négocier avec les Chefs locaux mais c’est trop tard, d’où son nom "Too late consul" car le pays avait déjà été annexé depuis une semaine ; finalement, les anglais et les Français reconnaissent les droits de l’Allemagne au Cameroun. CONCLUSION Durant l’ère précoloniale, le Cameroun a plus subi les relations avec les peuple étrangers qu’il ne les a orientées. Cette situation ne changera pas durant l’ère coloniale. BIBLIOGRAPHIE Histoire précoloniale du coloniale_du_Cameroun Cameroun, http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_pr%C3%A9- Histoire du Cameroun, http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Cameroun Histoire du Cameroun, http://www.spm.gov.cm/en/cameroon/history.html Histoire coloniale du http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_coloniale_du_Cameroun Cameroun, Histoire du Cameroun : aux origines..., http://www.camfaith.org/origines_cameroun.php Le commerce transsaharien, http://fr.wikipedia.org/wiki/Commerce_transsaharien Page 15 sur 15