I. Classification • Classification classique • Classification

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I. Classification
• Classification classique
• Classification phylogénétique
Règne : Plantae
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheonbionta
Clade : Angiospermes
Division : Magnoliophyta
Clade : Dicotylédones vraies
Classe : Magnoliopsida
Clade : Rosidae
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Myrtales
Ordre : Myrtales
Famille : Onagraceae
Famille : Onagraceae
Genre : Oenothera
Genre : Oenothera
Espèce : biennis
Espèce : biennis
• Etymologie du nom latin
Le nom latin Oenothera se rapporte à une plante de l’Antiquité grecque, dont la racine a une
saveur vineuse, ou bien dont la racine infusée dans du vin servait à apprivoiser les bêtes sauvages.
Le nom de genre Oenothera vient du grec oînos qui signifie « vin » et thera qui signifie « bêtes
sauvages ». Pour cela, les racines séchées de l’onagre bisannuelle possédaient certainement une
odeur vineuse.
Le nom latin biennis souligne le caractère bisannuel de l’onagre.
• Généralités sur la famille des Onagraceae
La famille des Onagraceae comprend 25 genres et de 650 espèces. Elle regroupe des plantes
angiospermes dicotylédones dialypétales appartenant à l’ordre des Myrtales. On y trouve des
plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces, souvent herbacées, terrestres et parfois aquatiques, mais
également des arbres. Cette famille est présente un peu partout dans le monde, sauf dans les régions
arides de l’Australie et de l’Afrique.
Les feuilles des Onagraceae, le plus souvent caduques, sont généralement simples, pétiolées ou
sessiles, alternes ou opposées, parfois verticillées, parfois stipulées.
Les fleurs sont généralement hermaphrodites, actinomorphes. Elles sont axillaires ou terminales,
soit solitaires, soit regroupées en panicules ou en grappes.
Le plus souvent les fleurs sont composées de 4 sépales, 4 pétales et de 4 à 8 étamines en 1 ou 2
verticilles. L’ovaire est souvent infère et comporte de 2 à 6 loges. La couleur dominante des pétales
est le jaune, le rose et le violet.
La pollinisation des Onagraceae est généralement entomophile ou anémophile.
Le fruit est soit une capsule, soit une baie.
pétale
stigmate (organe femelle) reçoit
le pollen lors de la
pollinisation : transfert de pollen
des anthères aux stigmates
anthère (organe mâle) contient
les cellules reproductives
mâles : le pollen
style (organe femelle)
filament
ovaire (organe femelle)
contient les ovules qui
deviendront graines
pétale
ovule (cellule reproductrice
femelle qui une fois
fertilisée par le pollen
deviendra la graine)
sépale
tige
Schéma de l’anatomie de la fleur
II. Description
L’appareil végétatif
Généralement bisannuelle, mais parfois annuelle, l’onagre est une plante médicinale
comestible à long épi floral. Cette plante se caractérise par une tige anguleuse et robuste richement
pourvue de feuilles. Cette tige rigide se dresse de 1 mètre à 1,50 mètre de hauteur mais peut parfois
aller jusqu’à 2 mètres.
La première année, la plante forme une rosette : on parle alors de la rosette basale. Les
feuilles sont denticulées, elliptiques et s’étendent au sol. Elles possèdent des nervures centrales
blanches qui changent graduellement au rouge avec l’âge.
La deuxième année, une tige généralement poilue et tachetée de rouge émerge et porte des
feuilles oblongues, lancéolées rougissant à la fin de la saison.
Tige très velue
La racine fusiforme est épaisse, charnue, fibreuse, pivotante, comestible et pénètre le sol en
profondeur. Elle est de couleur blanche à l’intérieur et à l’extérieur sauf pour le collet qui lui est de
couleur rouge.
pousse des feuilles basales la
première année
racine pivotante
L’appareil reproducteur
L’onagre est une plante bisannuelle qui se reproduit seulement par les graines.
Les fleurs larges de 2 à 5 cm sont d’un jaune éclatant qui devient doré avec l’âge. Ces
attirantes fleurs jaune-soufre composent de longs épis feuillés.
Les fleurs sont produites tout le long de la tige sur des branches et au bout de la tige. Cette dernière
s’allonge constamment et la plante produit de nouvelles fleurs jusqu’à l’automne.
Leur calice à tube allongé est constitué de 4 sépales plus longs que les pétales.
Leur corolle à 4 pétales d’environ 5 cm de longueur entoure 8 étamines en forme de T et un
pistil couronné par un stigmate quadrifide. L’étamine est courbée.
Le calice et la corolle de l’onagre présentent une nette symétrie rayonnée, contrairement aux
8 étamines en T et au style à 4 stigmates. En position d’attente, ces pièces mâles et femelles sont
inclinées dans deux directions opposées. La fleur a donc une symétrie bilatérale, discrète mais bien
réelle.
Après la floraison de la fleur vient ensuite le fruit qui mesure environ 2 à 3 cm. Le fruit de
l’onagre est une capsule velue, dressée, presque appliquée contre la tige qui la porte. Ces capsules
velues s’ouvrent en quatre parties.
Les graines sont petites, brunes avec 5 à 6 faces plates.
Sommité fleurie, fleur et fruit
Mode de dissémination
L’onagre bisannuelle est une plante qui se ressème spontanément.
Mode de pollinisation
L’onagre bisannuelle a opté pour l’autofécondation : on dit pour cela que c’est une plante
autogame.
A pleine maturité, les étamines et le style se redressent et entrent en contact grâce à leurs
longueurs à peu près égales. Les anthères et les stigmates sont momentanément soudés par une
sécrétion visqueuse. Les grains de pollen ont le temps de germer.
Un mouvement inverse du style et des étamines met fin à l’étreinte. On distingue alors des fils de
mucus, tendus mais pas encore rompus. Seuls des grains de pollen englués, alignés comme les
perles d’un collier, nous en révèlent l’existence. Par la suite, on aura une fleur en état de séparation
postnuptiale, dont les pièces sont saupoudrées de pollen.
Phénologie
La floraison s’étale de juillet à septembre. C’est une plante qui fleurit en soirée et se referme
le matin, d’où son nom anglais d’evening primrose (« Primevère du soir »). En effet, la fleur ne
s’ouvre qu’en fin de journée après 18h, en quelques minutes, et se referme 24h après son ouverture.
Les fleurs ont une odeur douce qui attire les papillons de nuit et les autres insectes nocturnes,
particulièrement en début de floraison.
Habitat
Parfois considérée comme une mauvaise herbe, l’onagre bisannuelle se rencontre en
plusieurs lieux, particulièrement où le sol a été bouleversé. On la retrouve ainsi sur les terrains
abandonnés, les rivages de lacs, les platières de rivière, les dunes, les rochers, les bords de route et
parfois dans les champs de blé et de seigle d’hiver. La plante préfère donc les sols secs, gravelleux,
sablonneux, et les endroits ensoleillés. Un bon drainage est essentiel. L’onagre est une plante qui ne
pousse pas au-dessus de 700 mètres d’altitude.
Aire de répartition, pays d’origine
L’onagre s’est différenciée en Europe à partir d’une souche nord-américaine (introduite dans
un jardin de Padoue au début du XVIIème siècle). Elle s’est depuis dispersée en maintes contrées
tempérées, dans des terrains vagues, sur des bords de routes ou de canaux, dans le ballast de voies
ferrées. Elle est aujourd’hui largement naturalisée dans toutes les régions du monde : Europe,
Australie, Hongrie, Pays-Bas …
III. Usages en pharmacopée
Usages traditionnels
Les Indiens d’Amérique du Nord utilisaient les feuilles d’onagre en cataplasmes résolutifs sur
les abcès et appliquaient leur décoction sur les dartres. Vers la fin du XIXème siècle, les Américains
Davis et Sullivan attirèrent l’attention du monde médical sur l’efficacité de l’extrait fluide d’onagre
dans diverses affections inflammatoires du tube digestif. Ils le considéraient comme un sédatif doux
de la sensibilité nerveuse, particulièrement indiqué dans la coqueluche, l’asthme et certains troubles
de l’estomac. Quant à Leclerc, il se servait de l’onagre comme antiphlogistique dans les maladies
inflammatoires de l’intestin, du foie et des voies urinaires. Il employait également les fleurs en
infusion contre les affections catharrales aiguës des voies respiratoires.
Propriétés thérapeutiques
Les graines de l’onagre renferment une huile très précieuse. Elle contient jusqu’à 14%
d’acide gamma-linolénique, un acide lipidique ainsi que du tryptophane.
Par une série de transformations à l’intérieur du corps, l’acide linoléique se transforme en
acide gamma-linolénique, qui va donner de l’acide dihomo-gamma-linolénique, puis de l’acide
arachidonique. Dans les années 1960, on a démontré que ces deux derniers acides sont
respectivement les précurseurs des prostaglandines E1 (PGE1) et des prostaglandines E2 (PGE2).
Ces composés, découverts en 1935 par Ulf von Euler dans le liquide séminal, sont doués d’actions
pharmacologiques importantes et variées : la PGE1 est par exemple une substance importante pour
le système immunitaire.
La PGE1, vasodilatatrice, abaisse la pression artérielle. Elle s’oppose à l’agrégation des
plaquettes, et un déséquilibre du rapport PGE1/PGE2 est à l’origine de troubles de la coagulation,
exposant à des risques de thrombose. De plus, les prostaglandines interviennent dans de nombreux
problèmes dermatologiques. Elles sont synthétisées par l’organisme au moment même de leur
action et ne sont jamais stockées.
Il arrive que, du fait de l’âge, d’un jeûne prolongé ou de la nécessité de répondre à une
augmentation des besoins, le processus de transformation partant de l’acide linoléique pour aboutir
aux prostaglandines ne se fasse pas correctement.
L’étape de régulation primordiale, la plus critique, est la toute première, c’est-à-dire le passage de
l’acide linoléique à l’acide gamma-linolénique.
Dans le cas où le passage critique de l’acide linoléique en acide gamma-linolénique ne
s’effectue pas ou mal, l’apport d’huile d’onagre peut donc se montrer très intéressant.
Depuis son introduction dans l’arsenal médical, on a obtenu avec cette huile, prise en petites
quantités régulières, de bons résultats dans des troubles aussi divers que l’athérosclérose, le diabète
(complications de type athéroscléreux), les problèmes hépatiques (freinant la synthèse des dérivés
de l’acide gamma-linoléique), l’arthrite (la PGE1 serait inflammatoire) et la schizophrénie (que l’on
pense être due à un excès de dopamine, dont la PGE1 inhiberait les effets). L’un des grands espoirs
de l’huile d’onagre est dans le traitement de la sclérose en plaques, cette terrible maladie provenant
de la destruction de la myéline entourant les fibres nerveuses, où les acides gras essentiels, et en
particulier l’acide gamma-linolénique, semblent pouvoir jouer un rôle favorable. Elle serait
également utile dans la sénescence qui correspond, entre autres, à une chute du taux de l’acide
arachidonique au niveau de la substance grise. Elle semble présenter aussi un grand intérêt dans le
traitement des prématurés, en particulier pour le développement optimal du cerveau. Enfin, certains
la considèrent comme le premier médicament prometteur pour soigner l’alcoolisme !
En dermatologie, l’huile d’onagre est utilisée dans le traitement de l’eczéma. Son
application locale permettrait d’améliorer l’aspect sec et rugueux de la peau et de favoriser la
cicatrisation.
Les différents composés chimiques
Le tryptophane est un acide aminé constituant les protéines. Il s’agit d’un acide aminé
essentiel pour l’homme, c’est-à-dire qu’il doit être apporté par l’alimentation. Il est aromatique,
apolaire et hydrophobe.
La structure chimique du L-tryptophane est la suivante :
L’acide linoléique (C18H32O2) est un acide gras polyinsaturé oméga-6. Sa structure chimique
est la suivante :
L’acide linoléique ne peut pas être synthétisé par l’organisme et doit donc être apporté par
l’alimentation : on dit pour cela que c’est un acide gras essentiel.
Il s’agit d’un acide gras qui intervient dans la fabrication de la membrane cellulaire. Pour pouvoir
être utilisé par le corps, cet acide gras doit être converti en acide gamma-linolénique par une
réaction enzymatique.
L’acide gamma-linolénique (C18H30O2) est un acide gras polyinsaturé qui fait partie du
groupe des oméga-6. Sa structure chimique est la suivante :
L’acide dihomo-gamma-linolénique est un acide gras non essentiel de la famille des oméga6 car il peut être synthétisé par l’organisme à partir de l’acide gamma-linolénique : l’acide dihomogamma-linolénique est donc un dérivé de l’acide gamma-linolénique. La seule source directe
connue pour cet acide gras est le lait maternel.
L’acide arachidonique est un acide gras essentiel à longue chaîne de la famille des oméga-6.
Il est fabriqué dans notre organisme à partir de l’acide linoléique. Il joue un rôle structural
notamment dans le développement du cerveau, et un rôle fonctionnel dans la synthèse d’agents qui
favorisent la contraction et la relaxation des vaisseaux, l’activité des plaquettes, la réponse
inflammatoire et la réaction allergique.
Les prostaglandines sont des métabolites de l’acide arachidonique, obtenu à partir de
phospholipides membranaires par action de phospholipases qui font parties de la classe des
prostanoïdes. Ce sont également des molécules liposolubles destinées à la sécrétion dans le milieu
extracellulaire qui jouent des rôles importants dans les organismes vivants.
Structure chimique de la PGE1
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