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1.2. Gestion normale de patrimoine privé
1.2.1. Principes
3. La notion de « gestion d’un patrimoine privé » a déjà été définie dans les travaux préparatoires
de la loi du 20 novembre 1962 comme « les actes qu’un bon père de famille accomplit, non seulement pour
la gestion courante, mais aussi pour la mise à fruit, la réalisation et le remploi d’éléments d’un patrimoine, c’est à
dire des biens qu’il a acquis par succession, donation ou par épargne personnelle, ou encore en remploi de biens
aliénés »5
Il s’agit donc d’une appréciation de pur fait.
Le « bon père de famille » est « le type de l’homme normalement prudent, soigneux et diligent » chez lequel on
suppose « la vertu moyenne d’une gestion patrimoniale avisée »6.
Le bon père de famille est un homme prudent qui ne se lance pas dans la spéculation.
Le magistrat appréciera en comparant l’opération incriminée au comportement d’un bon père de
famille placé dans la même situation.
1.2.2. Biens bénéficiant de l’exemption en cas de gestion normale de patrimoine privé
4. Seules, les plus values sur des biens immobiliers, des valeurs de portefeuille et des objets
mobiliers peuvent échapper à l’impôt en cas de gestion normale de patrimoine privé.
Les plus values sur les autres biens, même en l’absence d’intention spéculative, resteront
imposables.
Une opération (vente, apport, …) portant sur des valeurs ou biens incorporels, tels que la
connaissance technique, les relations commerciales et la clientèle acquises par l’exercice d’un
quelconque délassement ou hobby, par exemple lors de l’exercice de la photographie, 7 les
brevets d’invention, les procédés techniques,…8 9, les droits d’auteur et droits de reproduction 10
ne permet pas l’immunisation de la plus value.
La cession d’un droit personnel d’exercer une activité faisant partie d’un patrimoine personnel
sera également imposable comme revenus divers sans possibilité d’exemption11, tout comme les
plus values réalisées lors de la cession d’éléments incorporels (know how, brevet,…) par des
salariés ou dirigeants d’entreprises, 12 ou par un médecin hospitalier salarié. 13
5 Commission des Finances du Sénat, doc.366, session 1961-1962, p.147 ; Comm.I.R 90/5
6 G. Cornu, Vocabulaire juridique, 7 éd., 1998, v° Bon père de famille cité par Kirkpatrick J., JDF 2004, p.195
7 Cassation, 24 octobre 1975, Bull. Contr. 552, p.1267
8 Bruxelles, 25 avril 2002, inédit
9 Comm.I.R.90/7, 5° ; Liège, 29 juin 1988, F.J.F. 1989, p.62
10 Comm.I.R. 90/7, 7°
11 Gand, 11 mars 1977, Bull. Contr. 574, p.844 ; Anvers, 28 avril 1998, Courr. Fisc. 1998, p.433
12 Quest. Parl. n° 104 du 14.2.1990, Sénateur de CLIPPELE, Bull. Contr. 698, p.2724 ; Anvers, 15 septembre 1998, T.F.R.,
1999, p.195, obs. Marck
13 Liège 14 janvier 2000, F.J.F.2000, p.376