Athènes au Ve siècle avant J-C.
Cela devait avoir une double conséquence : d'une part, le salut de la cité repose désormais sur la flotte dont les
rameurs étaient recrutés parmi les citoyens les plus pauvres, ceux qui n'avaient pas les moyens de se procurer
l'armement de l'hoplite. D'autre part, c'est cette flotte qui allait assurer la défense du monde égéen face à la menace
toujours réelle de l'empire perse. Les spartiates, en effet, avaient d'abord contribué à la libération des cités grecques
d'Asie au lendemain de Platées. Mais très vite ils s'étaient retirés devant le danger que cette politique favorisant des
ambitions personnelles pouvait représenter pour l'équilibre de leur propre cité. C'est donc vers Athènes que s'étaient
tournés les grecs des îles et des cités grecques d'Asie. En 478, Aristide, l'un de ceux qui avaient contribué au
développement de la puissance navale d'Athènes, avait pris l'initiative de constituer une alliance militaire, une
symmachia. Les cités insulaires qui pouvaient participer à la défense commune par leurs propres contingents de
navires (Chios, Samos, les cités de l'île de Lesbos) n'étaient pas astreintes au paiement du tribu (phoros), à la
différence des autres alliés. Les sommes recueillies auprès des alliés seraient déposées dans le sanctuaire
d'Apollon, dans l'île de Délos, sous le contrôle de trésoriers, les hellenotamiai. Cette alliance est désignée sous le
nom de Ligue de Délos.
3)L'impérialisme athénien.
La période qui commence en 478 voit se multiplier les interventions d'Athènes en mer Egée et singulièrement vers
les détroits. Le but était d'assurer le passage des navires vers les ports de la mer Noire où les athéniens se
ravitaillés en grains, la production athénienne étant insuffisante pour nourrir une population qu'avait accrue le
développement de l'artisanat. Des colonies plus ou moins durables furent établies sur le littoral Thrace. Athènes
étendit aussi son contrôle sur les îles de l'Egée, non sans se heurter à la résistance de certaines d'entre elles,
comme Thasos qui avait tenté de sortir de l'alliance et fut contrainte de livrer sa flotte et de détruire ses murs, ou
Naxos dont la révolte fut également écrasée.
La fin des années 460 amorce un tournant dans la politique athénienne, marquée essentiellement par la rupture avec
Sparte et une série de campagnes sur le continent plus ou moins incertaines, qui aboutirent cependant à la
conclusion d'une paix, la paix de 30 ans, qui reconnaissait le partage de l'hégémonie dans le monde grec, Sparte
dominant le continent et Athènes la mer et les îles. Depuis Platées, et en dépit des difficultés qu'avait connues
l'empire perse depuis l'assassinat de Xerxès en 465, les opérations n'avaient jamais vraiment cessé. Tablant sur la
faiblesse de l'empire, les athéniens avaient même répondu favorablement à la demande de secours formulée par
l'égyptien Inaros en révolte contre l'autorité du roi. Ce fut un désastre. Le trésor de la Ligue de Délos fut rapporté à
Athènes. Il serait désormais administré par les magistrats de la cité. Quelques années plus tard, une expédition
menée contre Chypre s'acheva par une victoire écrasante de la flotte athénienne sur les Perses et permit l'ouverture
des négociations qui aboutirent à la paix de Callias en 449.
Une période d'hégémonie athénienne en mer Egée allait se manifester de façon beaucoup plus ouverte, non pas tant
par une extension de la Ligue que par des interventions de plus en plus affirmées dans la vie intérieure des cités
alliées, comme en témoigne l'affaire de Samos. Le prétexte de l'intervention athénienne fut une guerre qui avait
éclaté entre cette cité et Milet. Les Milésiens demandèrent l'arbitrage des athéniens qui, devant le refus des Samiens
d'y souscrire, s'emparèrent de l'île. Les samiens vaincus durent livrer leur flotte, détruire leurs murailles et s'acquitter
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