HGT - SCB - enseignement Catholique

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HGT - SCB
Chimie
UAA1 et UAA2
AUTEURS : Philippe Capelle, Caroline Destrée, Pascale Sartiaux
14 décembre 2014
Clarification conceptuelle à l’usage du professeur
Difficulté spécifique aux apprentissages en chimie
La chimie est la science de la matière et de ses transformations. Le monde de la chimie englobe donc
tous les matériaux qui nous entourent – les cailloux que nous foulons, la nourriture que nous mangeons,
la chair dont nous sommes faits et le silicium que nous introduisons dans les ordinateurs.
L’établissement de connexions entre les phénomènes que nous observons autour de nous et les
explications qu’en donne le chimiste en termes d’atomes, de molécules et d’énergie est l’une des
difficultés rencontrées lors des apprentissages. La difficulté est donc de développer l’aptitude à relier ce
que nous voyons à ce que nous pouvons imaginer sur la façon dont les choses se passent au niveau
microscopique.
Lors d’un exposé présenté au Congrès des sciences, en 2012, Jeremy Dehon et Philippe Snauwaert
(UNamur) ont clairement montré l’existence, en chimie, de 3 niveaux de savoirs entre lesquels on
demande à l’élève de naviguer de façon explicite mais souvent également de façon implicite (et il ne
sait pas alors à quel niveau on se situe ...).
Le schéma ci-dessous montre ces 3 niveaux de savoirs. Il s’inspire librement du schéma proposé lors
du Congrès des sciences de 2012.
Il serait pertinent, pour chaque situation d’apprentissage, d’expliciter, pour les élèves, le niveau dans
lequel on se situe.
Niveau macroscopique
Monde perceptible
Domaine concret des
expériences
Phénomène chimique,
transformation chimique
Mode de représentation : image,
film, tableau, description ...
Monde construit
Domaine abstrait de la modélisation
Niveau microscopique
Niveau symbolique
Réaction chimique faisant
intervenir molécules, atomes, ions
…
Equation chimique pondérée
faisant intervenir des formules
chimiques
Mode de représentation : écriture
nominative de la réaction
chimique, icones …
Mode de représentation : symboles
(chimiques et mathématiques)
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1
Phénomène chimique et phénomène physique
L’habitude existe de débuter un cours de chimie par la distinction entre ces deux types de phénomènes.
Et pourtant, ce n’est pas si simple : dire que, lors d’un phénomène chimique, les substances impliquées
voient leurs propriétés modifiées ne suffit pas pour le distinguer d’un phénomène physique puisque cela
peut également avoir lieu lors d’un phénomène physique (la glace formée à partir de l’eau liquide, par
exemple, n’a pas les mêmes propriétés que l’eau liquide).
Pour les scientifiques, la distinction se fait au niveau microscopique, par l’ordre de grandeur des
énergies mises en jeu. Ainsi, le domaine propre de la chimie concerne l’ordre de grandeur des énergies
de formation et de rupture des liaisons entre atomes alors que la physique est concernée par l’ordre de
grandeur des énergies mises en œuvre :

dans des phénomènes intermoléculaires, comme les changements d’état,

au sein même des atomes (physique nucléaire)1.
Dans le cadre de ce cours, ce qu’il faut savoir, c’est qu’un phénomène (ou une transformation2) chimique
est un phénomène au cours duquel les substances qui entrent en jeu « disparaissent » et donnent
naissance à de nouvelles substances. Cette « disparition » est souvent accompagnée de signes
perceptibles révélant qu’il « se passe quelque chose » :

une production ou une absorption d’énergie,

un changement de couleur,

une émission d’odeur,

…
Par exemple, quand on mélange de la poudre de fer et une solution de
sulfate de cuivre II, une transformation chimique a lieu : la solution
devient vert pâle (couleur des ions Fe2+) et du métal cuivre rouge
apparaît.
Lors d’une transformation chimique, il y a réaction entre certaines
espèces chimiques : celles-ci sont les réactifs. D’autres espèces se
forment : ce sont les produits.
Réactifs (p = 1 bar et
t = 25 °C)
Produits (p = 1 bar
et t = 25 °C)
Métal fer gris
Solution incolore
d’ions sulfate
Solution incolore
d’ions sulfate
Métal cuivre rouge
Solution bleue d’ions
cuivre
Solution d’ions fer II
verts
Métal fer gris restant
Lors d’un phénomène physique, par contre, les substances qui entrent en jeu restent identiques, même
si elles peuvent changer de propriétés, d’aspect … C’est bien sûr le cas des changements d’état qui
seront envisagés lors de cette UAA : quand de l’eau liquide bout et se transforme en vapeur d’eau, la
substance reste bien la même (c’est de l’eau) mais l’aspect et les propriétés sont bien différents.
Note concernant la terminologie utilisée en chimie
Un phénomène (une transformation) chimique se situe au niveau de ce que l’observateur peut voir (c’est
le niveau macroscopique). On le représentera à l’aide d’une phrase qui décrit ce que l’on voit, par
Les scientifiques expriment ces ordres de grandeur en électron-volt (eV) : 1 eV correspond à l’énergie acquise par un électron
soumis à une tension de 1 V. La chimie est concernée par des énergies comprise entre 1 et 10 eV alors que la physique étudie
les phénomènes dont l’énergie est de l’ordre de 10-1 eV (changements d’état) ou de l’ordre de 108 eV (physique nucléaire).
1
2
Les deux mots sont ici considérés comme synonymes.
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2
exemple : après une mise à feu, le charbon de bois réagit avec l’air pour former des cendres, de la
fumée et libérer de la chaleur et de la lumière.
Une réaction chimique concerne les événements qui ont lieu au niveau des espèces chimiques 3 qui
entrent en jeu lors de la transformation chimique (c’est le niveau microscopique). On la représentera à
l’aide d’une phrase qui décrit ce qui se passe à ce niveau (écriture nominative), par exemple : le carbone
et le dioxygène de l’air réagissent pour former du gaz carbonique en dégageant de l’énergie.
Objets macroscopiques
Corps purs et mélanges
Toute matière est formée d’espèces microscopiques (atomes, molécules, ions).
Un corps pur est une matière formée d’espèces identiques, un mélange est une matière formée de deux
ou plusieurs espèces distinctes.
Un corps pur simple est un corps pur dont les espèces constituantes sont composées d’un seul type
d’atome. Il existe des corps purs métalliques (symbolisés par M) et des corps purs non métalliques
(symbolisés par X).
Un corps pur composé est un corps pur dont les espèces constituantes sont composées de deux ou
plusieurs types d’atome. Généralement, on classe le corps purs composés en corps minéraux (eau,
acides, bases ou hydroxydes, oxydes et sels) et en corps organiques.
Corps pur
Corps pur simple
Corps pur
simple
métallique (M)
Corps pur
simple non
métallique (X)
Corps pur composé
Corps pur
composé
minéral
Corps pur
composé
organique
Un mélange est un ensemble formé de deux ou plusieurs corps purs, chacun des constituants
conservant ses propriétés de départ.
Scientifiquement, un mélange est dit homogène s’il possède les mêmes propriétés en tout point. A ce
niveau, on considèrera un mélange comme homogène si ses constituants ne sont pas visibles à l’œil
nu.
Scientifiquement, un mélange est dit hétérogène s’il ne possède pas les mêmes propriétés en tout point.
A ce niveau, on considèrera un mélange comme hétérogène si ses constituants sont visibles à l’œil nu.
Solution, soluté, solvant
Une solution est le mélange homogène obtenu par dissolution d’une substance 4, appelée soluté dans
une autre, appelée solvant. Généralement, le solvant utilisé est l’eau : on parle alors de solution
aqueuse.
Le soluté est la substance qui se dissout.
Le solvant est la substance qui dissout.
3
Les chimistes désignent par « espèce chimique » toute entité microscopique (atome, ion molécule, électron, proton) susceptible
d’intervenir dans une réaction chimique.
4
On peut considérer les termes « corps pur » et « substance » comme synonymes.
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3
Concentration massique
La concentration massique d’une solution est la masse m de soluté dissoute dans un volume V de
solution. Cette grandeur physique, notée γ, est une grandeur caractéristique d’une solution donnée : si
l’on verse un peu de cette solution dans deux récipients différents, la concentration massique de la
solution n’aura pas varié.
Formule de la concentration massique : γ = m/V (Unité SI : kg/m3, unité généralement utilisée en chimie :
g/L)
Pour faire varier la concentration massique d’une solution, il y a deux possibilités :

augmenter la masse de soluté (on considère généralement que, dans ce cas, le volume de la
solution ne varie pas) et la concentration massique de la solution augmente (dans ce cas, on a : V=
cte = m / ρ = m’ / ρ’);

augmenter le volume de solvant (d’eau) et la concentration massique de la solution diminue (dans
ce cas, on a : m = cte = ρ . V = ρ’ . V’).
Remarque
La notion de concentration est difficile à comprendre pour les élèves, par exemple pour les raisons
suivantes :

la valeur d'une concentration est le résultat d'un quotient de 2 nombres, l'un exprimant la valeur de
la masse, l'autre la valeur du volume ;

la concentration d’une solution reste identique même après qu’on en ait prélevé une partie.
Notion d’élément
La notion d’élément renvoie au niveau macroscopique et au niveau microscopique.
C’est une substance chimique pure composée d’atomes ayant le même nombre de protons dans le
noyau atomique. Dans ce sens, l’élément est une entité macroscopique, il a la même signification
que corps pur simple.
C’est une sorte d’atome : tous les atomes qui ont le même nombre de protons au sein du noyau
atomique sont le même élément. Dans ce sens, l’élément est une entité microscopique : on parlera ainsi
du tableau périodique des éléments.
Objets microscopiques
Une molécule est l’espèce chimique que l’on obtient à la limite de partage d’une substance. Une
molécule a des propriétés propres (par exemple liées à sa forme ou à sa composition) mais elle n’a,
en tous cas pas, les propriétés de la substance dont elle est une composante : si la substance est
colorée, inodore et conductrice de l’électricité, ce n’est pas le cas d’une molécule composant cette
substance.
Une molécule a généralement une dimension ultra petite, de l’ordre de 10-9 m : il faut toujours se rappeler
que, dans 18 g d’eau, il y a environ 6.1023 molécules d’eau !
Un atome est l’espèce chimique composant la molécule. Bien entendu, un atome est encore plus petit
qu’une molécule : sa dimension est de l’ordre de l’Å (angström), soit 10-10 m.
Depuis très longtemps, l’être humain se pose la question: de quoi est constituée la matière ? et
finalement, de quoi est constitué un atome ? Les scientifiques ont alors élaboré des modèles5 de l’atome
qui ont beaucoup évolué en fonction du contexte historique et des développements technologiques (voir
annexe 1).
Un ion est un atome qui a gagné ou perdu un ou des électron(s). Dans le cas d’un gain d’électrons, l’ion
est négatif, c’est un anion. Dans le cas d’une perte d’électrons, l’ion est positif, c’est un cation.
Un modèle est une représentation simplifiée d’un objet, d’un phénomène ou d’un processus. En fonction de l’objectif poursuivi,
le scientifique décide quelles caractéristiques il va négliger pour construire son modèle. Un modèle peut être descriptif, explicatif
ou prédictif.
5
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4
Caractéristiques de l’atome
Chaque atome est caractérisé par :

un nombre atomique, noté Z, qui correspond au nombre de protons de son noyau et au nombre
d’électrons (c’est aussi le numéro d’ordre de l’atome dans le tableau périodique) ;

une masse atomique relative, notée Ar, qui est le rapport entre la masse de cet atome et la masse
de l’atome d’hydrogène, choisie comme référence6. C’est le rapport de deux grandeurs (deux
masses) de même unité : c’est un nombre ;

une valence, qui correspond au nombre d’atomes d’hydrogène auquel cet atome peut se lier (on
désigne la valence par un chiffre romain);

une électronégativité, notée ε, qui correspond à la capacité de cet atome d’attirer des électrons.
L’électronégativité est un nombre compris entre 0 et 4, pour l’atome le plus électronégatif, le fluor.
Ecriture symbolique des atomes et des molécules
Les atomes sont désignés par une lettre majuscule (C pour le carbone, par exemple) ou par une lettre
majuscule suivie d’une minuscule (Ca, pour le calcium par exemple).
Les molécules, étant constituées d’atomes, sont désignées par la suite des symboles des atomes dont
elles sont constituées. Les atomes sont toujours placés dans l’ordre des électronégativités croissantes.
Quand une molécule contient plusieurs atomes identiques, le nombre de ces atomes est désigné par
un indice : par exemple, la molécule de CaCl2 contient 1 atome de calcium et 2 atomes de chlore.
Quand une molécule contient plusieurs fois un groupement d’atomes identiques, ce groupement est
placé entre parenthèses auxquelles on ajoute un indice pour désigner le nombre de groupements : par
exemple, la molécule Ca3(PO4)2 contient 3 atomes de calcium et 2 groupements PO4 (phosphate).
Quand on souhaite mentionner plusieurs molécules, leur nombre est désigné par un coefficient, placé
devant le symbole de la molécule : par exemple 2 KOH désigne 2 molécules de KOH.
Les ions sont porteurs d’une charge électrique. Celle-ci est désignée par un exposant placé en haut à
droite du symbole de l’atome dont est issu l’ion : par exemple, l’ion Mg2+ est l’ion magnésium porteur
d’une double charge électrique positive7.
Remarque
Il peut arriver que l’on souhaite indiquer, pour un atome déterminé, son nombre atomique Z et son
nombre de masse A. Ceux-ci seront placés avant le symbole de l’atome, respectivement en exposant
et en indice : par exemple 612C désigne l’atome de carbone de nombre atomique égal à 6 et de nombre
de masse égal à 12.
La réaction de combustion
Pour les chimistes, une réaction de combustion est une réaction exothermique d'oxydoréduction.

Réaction exothermique, c’est-à-dire une réaction au cours de laquelle il y a dégagement de chaleur.

Réaction d’oxydoréduction, c’est-à-dire une réaction au cours de
laquelle les espèces chimiques impliquées échangent des électrons.
L’espèce chimique qui gagne des électrons (et devient donc
généralement négative) est appelée oxydant (dans ce cas, c’est le
comburant, généralement l’oxygène). L’espèce chimique qui perd des
électrons (et devient donc généralement positive) est le réducteur
(dans ce cas, c’est le combustible).
Dans le cadre de ce cours, ce qu’il faut savoir, c’est qu’une réaction de
combustion est à l’origine des feux et des incendies. Cette réaction ne peut
se produire que si trois éléments sont réunis en quantités suffisantes : un
A ce niveau, la masse atomique relative est souvent arrondie à l’unité : on désigne alors cette grandeur comme étant le nombre
de masse A, qui est en fait la somme du nombre de protons et de neutrons du noyau.
6
7
A noter cette notation particulière : + ou – pour une charge électrique simple, 2+ ou 3- pour une charge électrique multiple.
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5
combustible, un comburant et une énergie d’activation 8. Une manière symbolique de représenter cette
association est le triangle du feu.
Le combustible est toute substance susceptible de brûler. Cela peut être :

un solide formant des braises (charbon, bois, papier, carton, tissu, PVC, …) ;

un liquide ou un solide liquéfiable (essence, gasoil, fuel, huile, kérosène, ...) ;

un gaz (gaz naturel, butane, propane, méthane, dihydrogène, ...) ;

un métal (fer, aluminium, sodium, magnésium, ...).
Note : un carburant est un combustible qui alimente un moteur à combustion interne, comme le moteur
de la voiture.
Le comburant est l’autre réactif de la réaction chimique de combustion : c’est la substance qui provoque
et entretient la combustion du combustible. La plupart du temps, il s’agit du dioxygène de l’air ambiant.
Dans certains cas très particuliers, le comburant et le combustible sont un seul et même corps par
exemple, la célèbre nitroglycérine, dont la molécule comporte une partie oxydante greffée sur une partie
réductrice.
L’énergie d’activation (généralement de la chaleur ou une flamme) déclenche la réaction. Par
exemple, ce sera l'échauffement par frottement pour une allumette, le câble électrique parcouru par un
courant trop élevé qui chauffe l'isolant, l'étincelle de l'allume-gaz, une autre flamme lorsque le feu se
propage. Il existe d’autres façons de fournir l’énergie d’activation : arc électrique, élévation de la
température par compression de l'air, par exemple dans un moteur Diesel.
Dans le cas d’un combustible riche en carbone, les produits de la réaction de combustion sont
principalement l’eau et le dioxyde de carbone.
Bibliographie
Académie en ligne, Séquence 5 – Les dangers des combustions, http://www.academie-enligne.fr/Ressources/4/SP41/AL4SP41TEWB0111-Sequence-05.pdf, page consultée le 22 octobre
2014.
Académie
de
Besançon,
Histoire
de
l’atome,
http://artic.acbesancon.fr/sciences_physiques/physique_chimie/college/b2i/histoire_atome/dossier_eleve/Texte_his
torique.htm, page consultée le12 novembre 2014.
Allô Prof, La photosynthèse et la respiration cellulaire, http://bv.alloprof.qc.ca/science-ettechnologie/l'univers-vivant/le-maintien-de-la-vie/le-vivant/la-photosynthese-et-la-respirationcellulaire.aspx, page consultée le 22 octobre 2014.
Commission Universitaire de Sécurité et Santé au Travail Romande, Danger Incendie,
http://www.cusstr.ch/repository/24.pdf, page consultée le 22 octobre 2014.
INRS, Classification et étiquetage des produits chimiques,
http://www.inrs.fr/accueil/risques/chimiques/classification-produits.html, page consultée le 22 octobre
2014.
IUPAC, Compendium of Chemical Terminology, http://old.iupac.org/publications/compendium/, page
consultée le 12 novembre 2014.
Mendeleiev Cyberschol, Réaction de combustion,
http://mendeleiev.cyberscol.qc.ca/chimisterie/chimie534/comb.htm, page consultée le 22 octobre
2014.
Primagaz, Butane commercial – Fiche de données de sécurité,
http://www.primagaz.fr/primagaz/16/doc/Primagaz/FDS_butane.pdf, page consultée le 22 octobre
2014.
SEGEC, Substances dangereuses : nouvel étiquetage, http://admin.segec.be/documents/5512.pdf,
page consultée le 22 octobre 2014.
Wikipedia, Combustion, http://fr.wikipedia.org/wiki/Combustion, page consultée le 22 octobre 2014.
8
L’énergie d’activation est l’énergie minimum dont il faut disposer au départ de la réaction pour que cette réaction démarre.
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6
Wikipedia, Lavoisier, http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Lavoisier, page consultée le 22 octobre 2014.
ARNAUD, P., Si la chimie m’était contée, Belin, 2002.
McQUARRIE, C., et al., Chimie générale, DeBoeck Université, 1992.
PIRSON, P., et al., Chimie 3e/4e, DE BOECK, 2009.
RAVET, I., et al., Module chimie, FUNDP, 2008.
Physique Chimie 2de, Collection Hélios, Hachette éducation, 2000.
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Annexe 1. Les modèles de l’atome
Au VIe siècle avant J.-C., des philosophes grecs (Thalès et Empédocle) proposent un premier modèle
pour la constitution de la matière sur base d’une observation simple : quand un morceau de bois
brûle, il y a production de fumée, de vapeur d'eau et de cendre. C’est donc que le morceau de bois
contient tous ces éléments. Pour eux, donc, toute matière est constituée de quatre éléments: la terre
(ici, les cendres), l'eau, le feu et l'air (ici, la fumée).
Un peu plus tard, au Ve siècle avant notre ère, Démocrite, un savant philosophe
grec, propose un modèle original : pour lui, la matière est constituée de particules
infiniment petites et indivisibles qu’il appelle « atomos », entre lesquelles existe
un espace vide. En grec ancien le mot « atomos » signifie indivisible. Il est assez
remarquable que ce modèle qui date de plus de 2500 ans conserve encore des
traces aujourd’hui.
Le modèle de Démocrite correspond à une matière discontinue, faite d’entités
indépendantes.
Cependant, le modèle qui eut le plus de succès dans l’Antiquité (et jusqu’au XVIII e siècle, pendant
plus de 2000 ans donc) est le modèle d’Aristote, qui a vécu au IVe siècle avant J.-C.
Pour Aristote, la matière ne peut être que continue. Toute matière est
formée d’une proportion déterminée des 4 éléments de Thalès et ce sont
les changements dans ces proportions qui engendrent les différentes
matières que nous voyons.
Le Moyen Age voit se développer l’alchimie, axée principalement sur la découverte d'une substance
(la pierre philosophale) qui transformerait les métaux les plus communs en or ou en argent, et sur la
découverte de moyens permettant de prolonger la vie des hommes.
Dès le IVe siècle après J.-C., les alchimistes arabes travaillent avec l'or et le mercure, l'arsenic et
le soufre, les sels et les acides. Ils se familiarisent avec une large gamme de ce que l'on appelle
maintenant les réactifs chimiques. Ils pensent que les métaux sont des corps composés, constitués de
mercure et de soufre en différentes proportions. Ils pensent que la transmutation (le fait de pouvoir
transformer en or d’autres métaux comme l’argent) est possible ; leurs méthodes ressemblent à des
tâtonnements à l'aveuglette. Cependant, ils trouvent de cette façon de nombreuses substances
nouvelles et inventent de nombreux procédés utiles. Ils sont, sous bien des aspects, les précurseurs de
la science moderne, en particulier de la chimie.
En provenance du monde musulman, l'alchimie se propage à travers l'Espagne et l'Europe. Les
premiers travaux authentiques de l'alchimie européenne sont ceux du moine anglais Roger Bacon et
du philosophe allemand Albert le Grand. Tous deux croient en la possibilité de transmuter les métaux
en or. Cette idée excite l'imagination - et plus tard l'avarice - d'un grand nombre de personnes au
Moyen Âge. Ces dernières croient que l'or est le métal parfait et que les autres métaux sont
imparfaits. Ils cherchent également à fabriquer ou à découvrir une substance, appelée la pierre
philosophale, beaucoup plus parfaite que l'or, qui peut être utilisée pour amener les métaux de base
jusqu'à la perfection de l'or et qui peut également leur assurer le non vieillissement !
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Vers le XVe siècle, des savants commencent à progresser dans la connaissance de la matière et à
remettre en doute les concepts aristotéliciens du monde et de la matière, par la mise en œuvre de
premières démarches expérimentales. Citons ci-dessous quelques exemples de ces scientifiques
préoccupés par la composition de la matière.
Robert Boyle (chimiste anglais du XVIIe siècle) propose
que la matière soit faite de quelques substances simples
appelées éléments.
Dans les années 1780, Antoine-Laurent
Lavoisier réussit à décomposer l'oxyde de
mercure et énonce la loi de la conservation de
la masse.
Louis Joseph Proust, (1754-1826), chimiste français, montre la
constance de la composition de l'eau, quelle que fût sa
provenance. Il est amené à énoncer la loi des proportions définies,
parfois appelée loi de Proust. Cette loi stipule que les éléments
d'un composé sont tous présents dans des proportions massiques
fixées, indépendamment de la manière dont le composé a été
préparé. Pour Proust la matière est constituée d'éléments simples
qui pouvaient se combiner en éléments composés. Sa loi est
cependant mal acceptée, jusqu'à ce que Jöns Jacob Berzelius, un
chimiste suédois, lui apporte son soutien, en 1811. Proust réussit
également à isoler un sucre du raisin, qui était en fait du glucose.
Avec ces scientifiques commence un nouvel âge pour la science, plus axée sur la recherche et
l'expérimentation ET sur une confrontation des modèles avec la réalité.
John Dalton (1766-1844), chimiste et physicien britannique,
développe la théorie atomique sur laquelle est fondée la
science physique moderne.
Dalton naît le 6 septembre 1766 à Eaglesfield, dans le Cumberland (aujourd'hui Cumbria, au NordOuest de l’Angleterre). Son père est tisserand. Il est d'abord instruit par son père puis à l'école de sa
ville natale, où il commence à enseigner à l'âge de douze ans ! En 1781, il se rend à Kendal (ville de
la Cumbria), où il dirige une école avec son cousin et son frère aîné. Il s'installe à Manchester en 1793
et y passe le reste de sa vie comme professeur, d'abord au nouveau collège puis plus tard comme
précepteur.
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Dalton commence en 1787 une série d'observations météorologiques qu'il poursuit pendant
cinquante-sept ans, accumulant quelque deux cent mille observations et mesures du temps dans la
région de Manchester. L'intérêt de Dalton pour la météorologie le conduit à étudier différents
phénomènes ainsi que les instruments utilisés pour les mesurer. Il est le premier à prouver la validité
de l'idée selon laquelle la pluie est provoquée par une baisse de température, non par un changement
de la pression atmosphérique.
Le premier travail de Dalton, « Observations et essais météorologiques », en 1793, ne suscite que
peu d'intérêt. L'année suivante, il présente un article sur la maladie appelée aujourd’hui daltonisme,
maladie dont Dalton souffre lui-même, devant la société philosophique et littéraire de Manchester. Cet
article est la toute première description de ce phénomène.
La plus importante contribution de Dalton à la science est sa théorie selon laquelle la matière est
composée d'atomes indivisibles de différentes masses et que ces atomes se combinent en respectant
des proportions massiques simples. Cette théorie, que Dalton propose pour la première fois en 1803,
est la pierre d'angle de la science physique moderne. En 1808, est publiée l'œuvre de Dalton intitulée
« Un nouveau système de philosophie chimique ». Dans ce livre, il dresse la liste des masses
atomiques d'un certain nombre d'éléments connus par rapport à la masse de l'hydrogène. Ses
masses ne sont pas entièrement correctes mais elles forment la base de la table périodique moderne
des éléments. Dalton arrive à sa théorie atomique par une étude des propriétés physiques de l'air
atmosphérique et des autres gaz.
En 1804 et en 1809, Dalton est invité à enseigner à Londres. Il devient membre de la Royal Society en
1822. Il est récompensé par la médaille d'or de la société en 1826. En 1830, Dalton devient l'un des huit
associés étrangers de l'Académie française des sciences. Il meurt à Manchester le 27 juillet 1844.
Voici les axiomes importants de la théorie de Dalton.

La matière est composée de particules invisibles, indivisibles, massiques appelées atomes.

Les atomes d'un élément donné sont identiques.

Les atomes d'éléments simples se combinent dans des proportions bien définies pour former des
atomes composés (les composés).
Mickaël Faraday (1791-1867), chimiste et physicien
britannique né à Newington (quartier de Londres). Il fait
d'importants travaux dans le domaine de l'électricité et du
magnétisme. En 1832, il réalise une électrolyse. Il fait passer
un courant électrique dans une cuve remplie d'eau, et
constate que du dihydrogène se dégage à l'électrode
négative, et du dioxygène à l'électrode positive. En mesurant
la quantité de gaz produits, il se rend compte qu'elle dépend
directement de la quantité d'électricité qui a circulé dans la
cuve; le courant électrique coupe apparemment l'eau en ses 2
éléments chimiques de base (cela s'appelle une électrolyse).
Faraday ne voit qu'une explication au phénomène: l'électricité
doit être, d'une manière ou d'une autre, la force qui lie les
atomes entre eux.
Sir William Crookes (1832-1919), chimiste et physicien
britannique né à Londres. Il invente le tube électronique à
cathode froide appelé aujourd'hui tube de Crookes.
Ses recherches les plus importantes portent sur la conductivité
électrique des gaz. Il est le premier à produire des rayons
cathodiques. Il invente également le radiomètre et le
spinthariscope, un détecteur de particules. Il mène des
recherches dans de nombreux domaines et il découvre
le thallium.
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Le tube
de
Crooke
s
Sir Joseph John Thomson (1856-1940), physicien de nationalité anglaise,
lauréat du prix Nobel. Thomson reçoit en 1906 le prix Nobel de physique
pour son travail sur la conduction de l'électricité par les gaz.
Grâce à la découverte de Crookes, Thomson est à l'origine de la
découverte de l'électron par ses expérimentations sur les flux de particules
(électrons) créés par des rayons cathodiques. Théoricien et
expérimentateur, Thomson avance en 1898 la théorie du «pain aux
raisins» sur la structure atomique, dans laquelle les électrons sont
considérés comme des «raisins» négatifs enfoncés dans un «pain» de
matière positive. On appelle souvent le modèle de Thomson, modèle du
pain aux raisins (ou encore modèle du plum pudding, dessert traditionnel
servi à Noël en Angleterre).
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Henri Becquerel (1852-1908), physicien français lauréat du prix Nobel. Il
découvre la radioactivité de l'uranium.
En 1896, il découvre accidentellement le phénomène de la radioactivité
au cours de ses recherches sur la fluorescence. Après avoir placé des
sels d'uranium sur une plaque photographique dans un lieu sombre,
Becquerel s'aperçoit que la plaque avait noirci. Ce fait prouvait que
l'uranium dégage de l'énergie, phénomène connu par la suite sous le
nom de radioactivité. En 1903, Becquerel partage le prix Nobel de
physique avec les physiciens français Pierre et Marie Curie pour leur
travail sur la radioactivité.
Marie Curie (1867-1934), physicienne française d'origine polonaise, à
l'origine de la découverte des éléments chimiques radium et polonium, prix
Nobel en 1903. Elle obtient également le prix Nobel de chimie en 1911.
L'étude des éléments radioactifs par le couple Curie contribue à la
compréhension des processus atomiques, fondement de la physique
nucléaire moderne.
Lord Ernest Rutherford (1871-1937), physicien britannique, lauréat
du prix Nobel pour ses travaux en physique nucléaire et pour sa théorie
relative à la structure de l'atome.
Rutherford naît en août 1871 à Nelson, en Nouvelle-Zélande, et fait ses études à l'université de
Nouvelle-Zélande, puis à celle de Cambridge. Il enseigne la physique à l'université McGill de
Montréal, au Québec, de 1898 à 1907. C'est en 1908 qu'il reçoit le prix Nobel de chimie pour ses
découvertes sur la structure de l'atome.
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Rutherford est l'un des premiers et des plus importants chercheurs dans
le domaine de la physique nucléaire. Peu de temps après la découverte
de la radioactivité, en 1896, par le physicien français Henri Becquerel,
Rutherford identifie les trois composants principaux du rayonnement,
qu'il baptise respectivement rayonnements alpha, bêta et gamma. Il
montre également que les particules alpha sont en fait des noyaux
d'hélium. Son étude du rayonnement le conduit à élaborer une théorie
de la structure atomique. Il est ainsi le premier à décrire l'atome comme
un noyau dense autour duquel gravitent des électrons.
En 1919, Rutherford fait une expérience importante en physique nucléaire : en bombardant de
l'azote gazeux avec des rayons alpha du radium, il obtient la formation de noyaux d’atomes
d’hydrogène (les protons) et d'atomes d'un isotope de l'oxygène. Cette transformation de l'azote en
oxygène est la première transmutation artificielle. Ce résultat suscite le démarrage de recherches
intensives sur d'autres transformations nucléaires et sur la nature et les propriétés du rayonnement.
Rutherford et le physicien anglais Frederick Soddy proposent une explication de la radioactivité
toujours en vigueur aujourd'hui.
Bohr, Niels Henrik David (1885-1962),
physicien danois, prix Nobel en 1922,
pour sa contribution à la physique
nucléaire et à la compréhension de la
structure atomique.
La théorie de Bohr sur la structure atomique, pour laquelle il reçoit le
prix Nobel de physique, est publiée entre 1913 et 1915. Son travail
s'inspire du modèle nucléaire de l'atome de Rutherford, dans lequel
l'atome est considéré comme un noyau compact entouré d'un
essaim d'électrons. Le modèle propose que les électrons qui
gravitent autour du noyau sont situés sur des niveaux d'énergie.
Bohr a identifié sept niveaux d'énergie autour du noyau. De plus
chaque niveau d'énergie ne peut contenir qu'un nombre maximum
d'électrons. Ce modèle contribua énormément aux développements
ultérieurs de la physique atomique théorique. C'est ce modèle qui
est encore en vigueur.
En 1939, Bohr réalise l'importance des expériences de fission menées par les savants allemands Otto
Hahn et Fritz Strassmann. Aux États-Unis, lors d'une conférence scientifique, Bohr convaint les
physiciens de l'importance de ces expériences. Il démontre plus tard que l'uranium-235 est l'isotope
de l'uranium qui subit la fission nucléaire. Bohr retourne alors au Danemark, où il est forcé de rester
après l'occupation allemande du pays en 1940. Il finit cependant par s'enfuir aux États-Unis, où il
participe à la fabrication de la première bombe atomique, à Los Alamos, au Nouveau-Mexique. Il
s'oppose cependant au caractère secret de ce projet et redouta les conséquences de ce
développement inquiétant.
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Sir James Chadwick, (1891-1974), physicien de
nationalité anglaise, lauréat du prix Nobel, surtout
connu pour sa découverte, en 1932, de l'une des
particules fondamentales de la matière, le neutron.
Cette découverte mena directement à la fission
nucléaire et à la bombe atomique. En 1909, il
commence à travailler pour le physicien Ernest
Rutherford.
Chadwick est l'un des premiers Britanniques à
souligner la possibilité du développement d'une bombe
atomique et le principal scientifique à être associé à
l'effort anglais pour le développement de cette
technologie. Entre 1943 et 1945, il passe le plus clair
de son temps aux États-Unis, principalement au
laboratoire scientifique de Los Alamos, au NouveauMexique en recherche sur le développement de la
bombe atomique.
Le modèle de Bohr est le dernier modèle obéissant à
la physique classique, c'est-à-dire la physique qui
explique les mouvements et les phénomènes existant à
notre échelle humaine. Ces modèles d'atomes sont donc
faciles à comprendre et à se représenter.
Mais ce modèle est remis en question car à l'échelle
atomique, de nouvelles lois s'appliquent ! Ces lois
appartiennent à une étrange physique très éloignée de
nos concepts courants: la physique quantique.
Sur base de cette histoire du modèle de l’atome, comment décrire les différents modèles de
l’atome ?
Le modèle atomique de Dalton (1803) : les atomes sont des particules invisibles, indivisibles et
massiques qui composent la matière.
Le modèle atomique de Thomson (1898) : chaque atome est comparable à un «pain» de matière
positive dans laquelle les électrons sont enfoncés comme des «raisins» négatifs (c’est le modèle du
pain aux raisins ou encore le modèle du plum pudding). L’atome est neutre : la charge positive du
« pain » compense la charge négative des « raisins ».
Le modèle atomique de Rutherford (1911) : l'atome est un noyau dense chargé positivement autour
duquel gravitent « dans le vide » des particules négatives, les électrons, comme des planètes autour
du Soleil (c’est le modèle planétaire de l’atome). L’atome est neutre.
Plus tard (en 1919), Rutherford découvre que le noyau contient lui aussi des particules, les protons,
chargées positivement. L’électron est considéré comme la particule atomique de charge électrique
unitaire négative et le proton comme la particule atomique de charge électrique unitaire positive.
L’atome étant neutre, il y a autant de protons dans le noyau que d’électrons en orbite autour du noyau.
Le nombre de protons est caractéristique de l’élément.
Le modèle atomique de Rutherford-Chadwick (1932) : à la suite de la découverte par Chadwick d’une
nouvelle particule (le neutron) dans le noyau, le modèle atomique devient celui de Rutherford-Chadwick.
Tout atome, électriquement neutre est composé :

d’un noyau comprenant les nucléons (un ou plusieurs protons, zéro, un ou plusieurs neutrons),

d’électrons qui évoluent dans le vide autour du noyau, en nombre égal au nombre de protons.
Le modèle atomique de Bohr (après 1932) : ce modèle intègre toutes les découvertes faites à cette
époque, y compris celle de Bohr (en 1913) concernant la répartition des électrons autour du noyau.
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Ce modèle est donc identique à celui de Rutherford-Chadwick mais il précise que les électrons se situent
sur des couches différentes K, L, M, N … correspondant à différents niveaux d’énergie. D’après ce
modèle :

chaque couche est occupée par un ou plusieurs électrons,

les électrons étant négatifs, se repoussent quand ils sont sur une même couche ; leur nombre est
donc limité (il est égal à 2n2, où n est le numéro de la couche).
A noter que cette règle de répartition des électrons sur les couches ne s’applique que pour les éléments
des 3 premières périodes.
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Annexe 2. Compléments concernant les combustions
Moyens de lutter contre un incendie
La connaissance du triangle du feu et de ses composants est utile pour identifier les moyens de ralentir
une vitesse de combustion ou pour l’arrêter complètement. Il « suffit » en effet d’éloigner ou d’ôter
complètement un des trois éléments essentiels dans le triangle du feu.
Par exemple, on utilise :

de l’eau qui va agir du côté de l’énergie d’activation en abaissant la température en dessous du
point d'inflammation9 ;

de la mousse qui va agir du côté du comburant et du côté du combustible en créant une barrière
entre les deux. La mousse opère par étouffement ;

du dioxyde de carbone qui va agir du côté du comburant, l'oxygène. Il opère aussi par
étouffement ;

de la poudre (de potassium ou de sodium) qui empêche le déroulement de la réaction chimique
propre à la combustion. Le potassium ou le sodium s'immisce dans la réaction et inactive les
réactifs.
Combustion complète et combustion incomplète
On ne considère, dans ce paragraphe, que les combustibles riches en carbone.
Combustion complète
De façon générale, si la réaction de combustion entre le combustible (par exemple, le gaz d’un briquet)
et le dioxygène est conduite en présence de suffisamment de dioxygène, la réaction de combustion est
complète car tous les atomes de carbone du combustible forment du dioxyde de carbone CO 2.
Combustion incomplète
Les combustions sont très utiles, notamment pour chauffer les maisons, les aliments, ... Mais elles
peuvent aussi présenter des dangers. L’un de ces dangers est le risque de combustion incomplète.
Lors de l’expérience avec une flamme jaune éclairante, la combustion du gaz de laboratoire produit,
outre CO2 et H2O, un dépôt noir sur le creuset : ce dépôt est du carbone C solide (de la suie) contenant
souvent des nanoparticules néfastes pour la santé humaine.
Mais outre ce dépôt de carbone solide, il peut aussi se former du monoxyde de carbone CO, un gaz
toxique (incolore et inodore). Un défaut de dioxygène est responsable de ces phénomènes et ces
réactions de combustion sont appelées incomplètes.
Remarques
1. Lorsque les voitures roulent sur autoroute à la vitesse autorisée de 120 km/h, le phénomène de
combustion est incomplet : il y a donc production de suie et de nanoparticules. Les autorités
décident alors de limiter la vitesse à 90 km/h car à cette vitesse-là, le phénomène de combustion
se rapproche beaucoup plus d’une combustion complète.
2. Le dioxyde de carbone est un gaz plus dense que l’air ; le monoxyde de carbone, un gaz moins
dense que l’air. Dans les salles de bain équipées d’un boiler à gaz, les mesures de sécurité
exigent qu’il y ait deux ouvertures vers l’extérieur : une ouverture « basse » permettant au
dioxyde de carbone de s’évacuer et une ouverture « haute » pour l’évacuation du monoxyde de
carbone.
La respiration
Pour les scientifiques, la respiration est clairement distinguée de la ventilation.
La ventilation (souvent désignée comme étant la respiration dans la vie quotidienne) est le phénomène
par lequel l’air contenu dans les poumons se renouvelle par inspiration (entrée de l’air dans les
poumons) et par expiration (sortie d’air des poumons vers l’extérieur).
La respiration est un phénomène qui se passe dans la cellule, au niveau des mitochondries (cf. UAA 3).
C’est une réaction chimique qui transforme le glucose (nutriment issu de la digestion) en eau et en
9
Le point d’inflammation est la température minimale à partir de laquelle un combustible peut s’enflammer.
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dioxyde de carbone en présence de dioxygène. C’est également une réaction exothermique (il y a
production d’énergie).
Globalement, la respiration est donc une réaction chimique semblable à la combustion d’un combustible
riche en carbone.
Sécurité et prévention
Les combustions, nous l’avons vu, comportent certains risques et dangers. Il faut donc adopter un
comportement adéquat dans la manipulation, lors du stockage et bien sûr lorsque l’on effectue une
combustion.
L’étiquetage est la première information, essentielle et concise, fournie à l’utilisateur sur les dangers
des substances et sur les précautions à prendre lors de leur stockage et lors de leur utilisation.
Parmi les informations reprises sur l’étiquette, il y a les pictogrammes de danger.
Les combustibles sont directement concernés par 4 pictogrammes de danger :
Code
SGH01
Pictogramme
Mention
Substance explosive
Une telle substance peut exploser :
SGH02

au contact d’une flamme, d’une étincelle, d’électricité
statique

sous l’effet de la chaleur, de chocs, de frottements …
Substance inflammable
Une telle substance peut s’enflammer, suivant le cas :
SGH03

au contact d’une flamme, d’une étincelle, d’électricité
statique

sous l’effet de la chaleur, de chocs, de frottements …

au contact de l’air

au contact de l’eau si elle dégage un gaz inflammable
Substance comburante
Une telle substance peut :
SGH04

provoquer un incendie

aggraver un incendie

provoquer une explosion si elle est en présence de
produits inflammables
Substance gazeuse sous pression contenue
dans un récipient
Une telle substance peut exploser sous l’effet de la chaleur :
c’est le cas des gaz comprimés, des gaz liquéfiés et des
gaz dissous.
Les gaz liquéfiés réfrigérés peuvent, quant à eux, être
responsables de brûlures ou de blessures liées au froid,
appelées
brûlures
cryogéniques
ou
blessures
cryogéniques.
En outre, les étiquettes comportent également des mentions d’avertissement, des mentions de danger
et des conseils de prudence.
Les mentions d’avertissement indiquent le degré relatif de danger. Il y a deux degrés relatifs de
danger :

DANGER, pour les catégories les plus sévères
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
ATTENTION, pour les autres
Les mentions de danger sont énoncées à l’aide d’une phrase qui décrit la nature du danger que
constitue la substance et, lorsqu’il y a lieu, le degré de ce danger. Un code alphanumérique constitué
de la lettre « H » et de 3 chiffres est affecté à chaque mention de danger.
Les conseils de prudence sont énoncés à l’aide d’une phrase qui décrit les mesures de prévention à
prendre lors du stockage ou de l’utilisation de la substance. Un code alphanumérique constitué de la
lettre « P » et de 3 chiffres est affecté à chaque conseil de prudence.
En conclusion
La lecture attentive d’une étiquette est extrêmement utile pour adopter les mesures adéquates au
stockage et à l’utilisation des substances.
Ainsi, dans le cas du butane, l’étiquette comporte les pictogrammes et phrases suivants :
Mention d’avertissement :
DANGER
Pictogramme :
SGH 02
Phrase H :
H220
Gaz extrêmement inflammable
Phrases P :
P210
Tenir à l’écart de la chaleur, des étincelles, des
flammes nues et des surfaces chaudes. Ne pas
fumer.
P377
Fuite de gaz enflammée : ne pas éteindre si la fuite
ne peut être arrêtée sans danger
P102
Tenir hors de portée des enfants
P403
Stocker dans un endroit bien ventilé
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