QUELQUES CONTRAINTES DANS LA TRADUCTION DU DISCOURS DIRECT... 127
La position finale ou imbriqu´
ee du DCnt est qualifi´
ee par Danon-Boi-
leau (1982 : 64) comme descriptive : l’´
enonc´
e citant ne fait que qualifier le
DCit´
e et il n’est pas assert´
e (il d´
epend du DCit´
e). Postpos´
e, le verbe dire
ne sert plus `
a construire une occurrence de parole, il identifie seulement
la source ´
enonciative rapport´
ee. Par contre, les verbes s´
emantiquement
riches contribuent au sens du DCit´
e et ils explicitent l’attitude du locu-
teur cit´
e.
Nous avons constat´
e (voir aussi Dutka-Mańkowska 2010) qu’en TA
dominent les verbes qui qualifient les relations entre les ´
enonciateurs et
l’´
evaluation de l’´
enonciateur citant de l’´
echange en cours, p. ex. odeprzeć,
odpowiedzieć,odrzec (r´
epondre, r´
epliquer), spytać (interroger), zwrócić się,
zagadnąć (s’adresser), odezwać się (prendre la parole), et de la mani`
ere
de dire (verbes suprasegmentaux), p. ex. krzyczeć (crier), jęknąć (g´
emir),
mruknąć (grommeler), pisnąć (piailler, crisser), zawołać (appeler, hurler),
wypalić (dire brusquement).
Les verbes d’action sont peu nombreux (ils d´
ecrivent les gestes,
l’expression du visage qui accompagnent les mots) : skrzywić się (faire
une grimace), wzdrygnąć się (sursauter).
Certains auteurs soulignent l’impact pragmatique des verbes s´
eman-
tiquement plus riches dans le TA. P. ex. les verbes directifs, servent
`
a m´
enager la force illocutoire des actes de langage. J. Bourne (2002) se
r´
ef`
ere aux r`
egles de politesse dans les deux langues, ou plutˆ
ot `
a l’id´
ee
que le traducteur se fait des attentes du lecteur. Il explique la vari´
et´
e des
verbes de dire par la volont´
e du traducteur de s’exprimer d’une mani`
ere
pr´
ecise, vari´
ee, mais aussi d’aboutir `
a un effet pragmatique : il s’agit
d’interpr´
eter l’interaction. Mais dans le dialogue romanesque, c’est la dy-
namique narrative qui compte et non pas le principe social de politesse
(Durrer 1994 : 109), donc il faut ˆ
etre attentif `
a la relation entre les pa-
roles des personnages et le r´
ecit (point 1.2 ci-dessous). L’incise non seule-
ment explicite le sens (reprise, r´
eplique, r´
eponse, question), mais aussi la
mani`
ere de parler (r´
ep´
etition, g´
emissement, cri).
On a une mise en sc`
ene des propos rapport´
es. Il faut souligner que
l’interpr´
etation et la reconstruction dans le TA repose sur la mani`
ere
dont le traducteur conceptualise le lecteur virtuel ou bien des principes
esth´
etiques de l’´
ecrivain. Ainsi la premi`
ere traduction de Madame Bovary
en polonais donne beaucoup de verbes de base (mówić/powiedzieć/rzec),
alors que la seconde poss`
ede beaucoup de verbes s´
emantiquement riches.
La mise en sc`
ene du discours dans le deuxi`
eme cas est bien plus vari´
ee,