Le principal registre de la panse fait le tour complet du vase. Cette frise illustre le cortège
des noces de Thétis et Pélée. La prophétie disait que le fils de Thétis (fille des divinités
marines Nérée et Doris) serait plus puissant que son père si elle s’unissait à un dieu. De ce
fait, la main de Thétis est octroyée à Pélée, un simple mortel, qui l’obtint aidé par le centaure
Chiron (qui éduquera plus tard leur fils Achille). Sur le vase François, on entrevoit Thétis
assise dans sa demeure de style dorique, pour accueillir le cortège des dieux qui vient la
féliciter, avec Pélée. Ce dernier debout devant la demeure serre la main du centaure Chiron,
son complice, au-dessus d’un autel domestique sur lequel nous apercevons un canthare. Iris,
messagère des dieux, ouvre la marche avec Chiron. Derrière eux nous trouvons : Déméter,
Hestia et Chariclo, côte à côte. Puis Dionysos, qui porte sur l’épaule une grande amphore. Il
est suivi des trois Horai (les Saisons). Commence alors le cortège de sept chars, mené par des
dieux tel que Zeus et Héra en premier, Poséidon et Amphitrite, Arès et Aphrodite, Athéna
accompagnée d’une déesse sur un char et de Nérée et Doris, Hermès et Maia sa mère, puis
Okéanos et Héphaistos sur son mulet, ces deux derniers fermant le cortège. Plusieurs divinités
féminines secondaires assistent ce cortège : les Muses (divinités qui président à l’art), peut-
être les Grâces (divinités de la grâce et de la beauté), et les Moires (déesses du destin).
Sous ce cortège, une autre frise présente une scène d’embuscade : Achille et Troïlos à la
fontaine. À gauche, on trouve une fontaine qui se distingue par une architrave et une frise
dorique, et à droite la porte de la cité de Troie. Plusieurs divinités assistent à la scène :
Apollon, Thétis, Hermès et Athéna. C’est l’épisode où Achille en colère se lance à la
poursuite de Troïlos parce qu’il est sorti de la cité pour abreuver ses chevaux. La sœur de
Troïlos prise de panique, court et fait tomber son hydrie ; Anténor prévient le roi Priam assis
devant les remparts ; le frère de Troïlos (Hector) et Politès, armés, lui viennent en renfort
sortant de la porte ouverte de la cité.
Le dernier registre de la panse n’évoque aucune scène mythologique particulière, mais
des éléments dans un style orientalisant. Nous observons deux sphinx de part et d’autre d’un
motif floral. Le reste de la frise montre le combat d’animaux sauvages.
Avant de passer à la deuxième face, il convient de décrire les anses, également décorées
et dont l’une des scènes clôt le cycle d’Achille. Chaque anse est divisée en trois panneaux
illustrant trois scènes différentes. Le décor est identique des deux côtés à l’exception d’un
seul détail résidant dans la scène intermédiaire : au centre de cette scène, nous trouvons une
Artémis chasseresse accompagnée d’un lion de chaque côté sur l’une des anses alors que, sur
la seconde, les lions sont remplacés par un cerf et une panthère. Les deux autres scènes sont
identiques sur les deux anses : le panneau situé vers l’intérieur de la vasque découvre deux
gorgones ; sur le dernier panneau, Achille, mort, est porté par Ajax. Le génie de Clitias
s’illustre dans la manière dont il exhibe la beauté héroïque d’Achille : il est nu, cheveux
défaits, dépourvu d’armes et serein.
Face B
L’autre face du vase est plus variée que la première, nous assistons aux exploits de
Thésée sur les frises du col et au retour d’Héphaïstos dans l’Olympe sur l’un des registres de
la panse.
Sur la frise supérieure du col, figure un navire et son équipage. À droite, sept jeunes
hommes et sept jeunes femmes en alternance se tiennent par la main en une longue farandole.
Ce sont les jeunes Athéniens délivrés par Thésée du Minotaure, monstre mythique à tête
de taureau et au corps d’homme. Le roi de Crète, Minos, lui offrait en guise de sacrifice, tous
les ans, sept jeunes hommes et sept jeunes filles d’Athènes. Thésée est parvenu à tuer le
Minotaure aidé par Ariane fille de Minos. Les jeunes Athéniens représentés sur le vase