San
www.beobachter.ch
30 octobre 2009
Attention Virus!
Comment se protéger des infections
En collaboration avec
Plan de vaccination
Tous les vaccins importants
en un coup d’oeil page 20
Épidemies globales
Quel danger représentent les
nouvelles maladies? page 8
Hotline 031 322 21 00
Grippe:
faites le test
vaccination!
www.pandemia.ch
S’il est vrai que chez la plupart des gens, une grippe disparaît sans
complications, certains groupes sont cependant plus sensibles à la
contagion ou aux complications. Chez ces groupes à risque, il est
important de réduire considérablement le danger de la maladie et
de ses complications par la vaccination. Le test vaccination grippe
sur www.pandemia.ch vous aide à évaluer votre risque personnel.
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22 | 2009
CONTENU
4 Magazine
Toute l’actualité du monde
des virus et des bactéries.
6
Test
Savez-vous éviter les virus au jour
le jour? Testez-vous sur l’hygiène.
8
Épidémie globalisée
La globalisation favorise la
propagation des virus.
Comment s’en protéger.
POINT FORT
16
Vaccin: pour ou contre?
Les arguments des détracteurs
contre ceux des «pro-vaccin».
20
Plan de vaccination
Une vue densemble des vaccins
conseillés par la Confédération.
22
Comment ça marche?
Quels sont les différents types de
vaccin? Comment ils fonctionnent?
26
Vaccination des enfants
Ce que les parents doivent savoir,
y compris les arguments pour et
contre la vaccination des petits.
30
Combat contre le cancer
Un vaccin existe enfin contre
le cancer du col de l’utérus.
32
Maladies tropicales
Quels vaccins sont nécesssaires
avant un voyage à l’étranger?
36
Des tiques qui infectent
L’hiver est le bon moment pour se
prémunir contre l’encéphalite à
tiques: pour être prêt au printemps.
38
Informations supplémen-
taires et impressum.
Ça toussote, ça éternue et ça renifle
dans les trams et les bus. La grippe
est de retour! «Se faire vacciner ou
pas?» La question se pose de façon encore
plus urgente que les années précédentes.
En ces temps de peur de la pandémie de
grippe porcine, L’Organisation Mondiale
de la Santé, ainsi que nos autorités natio-
nales, conseillent même de se faire vacci-
ner contre la grippe saisonnière et la grip-
pe porcine. Une mesure que les critiques
des vaccins trouvent exagérée. Ils crient à
un «alarmisme» et dénonce le vaccin de la
H1N1: pas assez testé! Les défenseurs des
vaccins en appellent à notre responsabili-
té. Qui attrape la grippe, met aussi en dan-
ger son entourage: le voisin à la retraite, la
femme enceinte assise dans le train et le
collègue de bureau malade du cœur.
Alors, que faire? Ce Beobachter Extra ne
peut prendre la décision pour vous. Mais
nous aimerions vous fournir les informa-
tions nécessaires: Quel danger représente
la grippe? Qui devrait se faire vacciner?
Quels sont les arguments pro- et anti-vac-
cins? Mais dans ce magazine, il n’est pas
question que de la grippe. On se concen-
tre sur les risques et les eets secondaires
de tous les vaccins. Et on vous montre à
quoi les parents doivent faire attention
lorsqu’ils vaccinent leurs enfants, quels
vaccins il faut faire pour partir en voyage
ou ce qu’il en est du virus papillome
humain, dans quelle mesure il est res-
ponsable du cancer du col de l’utérus et
comment beaucoup de jeunes femmes se
font vacciner contre.
Une mise en garde pour finir: ne vous lais-
sez pas impressionner lorsqu’autour de
vous ça tousse, éternue et crache! La plu-
part du temps, il ne s’agit pas d’une grippe
mais d’une «infection grippale», un refroi-
dissement. Les «fausses grippes» nous
rendent la vie difficile environ cinq fois par
an. C’est loin dêtre un drame: elle vient en
trois jours, elle reste trois jours, et trois
jours après, elle est passée!
Remo Leupin
Risques et effets secondaires
Les images dans ce
numéro
L’illustratrice Corinna Staffe, 44 ans,
trouve que la France est une bonne
base pour travailler. Elle déniche le
matériau qu’elle utilise pour ses
collages avant tout d’anciennes
photos noir-blanc dans les petits
magasins, sur les marchés aux pu-
ces, dans de vieux livres ou dans les
bibliothèques.
«Le collage est une forme d’art très
libre tout est permis», s’enthou-
siasme la Zurichoise, qui vit depuis
deux ans à Lyon avec sa famille. Elle
ne se rendra pas à sa première ex-
position, en janvier 2010 dans une
galerie japonaise à Osaka. Mais elle y
enverra ses dessins. «J’estime qu’ils
sont beaucoup plus important que
moi», ajoute-t-elle.
3
Santé
22 | 2009 5
VACCINATION
Armez-vous contre la grippe!
La journée nationale de la grippe, le 6
novembre prochain, est la parfaite occasion
pour se faire vacciner. Ce jour-là, grand nomb-
re de médecins généralistes vous inoculeront
le vaccin sans rendez-vous et surtout à prix ré-
duit. Pour les personnes à risque, comme les
personnes âgées de plus de 65 ans, ainsi que
les victimes de maladies chroniques, les
coûts du vaccin sont couverts par
l’assurance de base; dans le cas
où la franchise est déjà atteinte.
Les ténors de la médecine vi-
rale rappellent tout de même
qu’il ne faut pas oublier la
grippe normale, même en
ces temps où la grippe H1N1
est le centre d’intérêt de tous.
La grippe commune reste une
maladie imprévisible et elle n’est
pas sans danger, ni pour le 3ème
âge, ni pour les constitutions maladives les
plus faibles. Pour ces groupes à risque, la grip-
pe peut toujours mener à de sérieuses compli-
cations de santé, ou même au décès. Le fait est
que chaque année, même en temps normaux,
plusieurs centaines de personnes meurent de
la grippe saisonnière toute simple. Selon
l’Office fédéral de la santé publique, la
grippe saisonnière circulera sans
doute cet hiver en parrallèle à la
pandémie de H1N1, la redou-
tée grippe dite porcine. C’est
pourquoi, il est conseillé aux
personnes à risque, et sur-
tout à leur entourage, de se
faire vacciner de façon pro-
phylactique contre la grippe
normale, toute bête, qu’on
nomme la grippe saisonnière.
www.grippe.ch, www.kollegium.ch
SYSTEME IMMUNITAIRE
L’alcool affaiblit
votre protection
HYGIENE
Mieux vaut sembrasser
que de se serrer les mains!
Les infections sont la plupart
du temps transmises par les
mains, les poignées de mains
et le contact que tout un cha-
cun a avec les objets usuels,
comme les poignées de portes.
Une équipe de chercheurs
américano-anglais a mis en
évidence la façon dont les
microbes se propagent dans le
ménage et les lieux publics.
Les scientifiques anglo-saxons
ont découvert que le contact
des mains joue un rôle très
important, encore plus grand
que les baisers et les embras-
sades. Se laver règulièrement
les mains, et donc les avoir
toujours propres, reste donc la
meilleure protection contre les
microbes de refroidissments,
de grippes et autres maladies
très communes, comme les
gastro-entérites.
Si vous buvez, vous ne risquez
pas seulement une gueule de
bois, mais vous avez aussi de
bonnes chances d’attraper une
maladie infectieuse. Les effets
de la bière, du vin et autres
spiritueux continuent, même
une fois que la fête est finie.
L’alcool bloque pendant pas
loin de 24 heures les com-
posants essentiels de votre
système immunitaire. Le corps
ne peut alors plus se défendre.
BACTERIES
Nous habitons
votre peau
Le nombre de bactéries vivant
sur la peau humaine est beau-
coup plus important que tout
ce les chercheurs avaient pu
imaginer jusquà présent. Des
scientifiques américains,
y ont dénombré environ
112 000 bactéries, appartenant
à plus de 1000 types différents.
Ce chiffre est dix fois plus
grand que celui auquel sat-
tendaient les chercheurs des
National Institutes of Health,
dépendants des autorités
américaines de la santé.
Le plus grand nombre de
bactéries a été découvert sur
les parties du corps humides
et poilues, comme les aisselles
par exemple. Mais étonna-
ment, ils ont également dé-
couvert la plus grande variété
de micro organismes sur les
parties sèches et glabres du
corps, comme les avant-bras.
TELEPHONE MOBILE
Lavez votre
portable!
Une équipe de scientifiques de
l’Université turque d’Ondokuz
Mayıs ont analysé les mains et
les téléphones portables de
200 infirmières et médecins de
l’hôpital à la recherche de bac-
téries dangereuses. Le résultat
est très alarmant: sur 95% des
portables analysés, ils ont
trouvé différent genres de
bactéries infectieuses, dont
certaines résistantes aux anti-
biotiques. Le bilan de l’étude
conclue que les téléphones
portables des médecins et des
infirmières devraient être sou-
vent désinfectés, autant que
leurs mains. Cette règle devrait
en outre s’appliquer à tous les
téléphones mobiles: il faudrait
les purifier régulièrement avec
un désinfectant efficace.
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MICRO ORGANISMES
Les champignons ne
sont pas un problème
MALADIES TROPICALES
Du sirop contre la
toux et la malaria
Notre système immunitaire ne
réagit en général pas aux
milliers de spores de
champignons que nous
absorbons chaque jour.
Nos défenses ne réagis-
sent qu’au moment où
les spores germent.
C’est une straté-
gie de défense
particulièrement
économique.
Lors d’une expérience sur
les souris, une équipe de
chercheurs portugais a pu
entraver les terribles suites
d’une infection avec le virus
de la malaria. Le produit
qu’ils ont employé est sou-
vent utilisé dans les sirops
contre la toux. Reste à rendre
cette étonnante méthode
aussi efficace pour les
hommes que pour les souris.
San
THEME
Dit en passant
«Autrefois, il n’y
aurait jamais eu de
panique planétaire à
cause d’un virus de
grippe, soit-elle
porcine.»
Beda Stadler,
Professeur
d’immunologie
Où se cachent tous les microbes?
Comment se laver les mains, les poignées de main interdites, les méthodes de désinfection,
c’est la haute conjoncture pour les bons conseils question hygiène. Mais savez-vous déjà
tout sur les microbes et les bactéries? Testez vos connaissances de base.
Susanne Wagner
1. trouvent-on le plus souvent des
bactéries?
a) Dans les toilettes et sur la lunette
des WC.
b) Dans le frigo et sur le clavier de
l’ordinateur.
c) Sur les poignées de porte et le sol
de la cuisine.
2. Quelle température doit règner dans
le frigo pour éviter que les microbes
sy développent?
a) La température doit rester en-
dessous de 7 degrès.
b) la température doit se situer entre
7 et 9 degrés.
c) La température du frigo ne joue
aucun rôle.
3. Laquelle des affirmations suivantes est
juste?
a) Les virus survivent très bien tous
seuls.
b) Les virus sont dépendants et ont
besoin d’un hôte pour les porter.
c) Les virus attaquent les animaux
et les hommes, mais pas les
plantes.
4. Quelle doit être la puissance de gros-
sissement d’un microscope pour qu’on
puisse y observer un virus à l’œil nu?
a) 3000 fois.
b) 30 000 fois.
c) 300 000 fois.
5. Dans le bus vous devez tout d’un coup
éternuer. Comment éviter au mieux de
contaminer vos concitoyens?
a) Jéternue ou tousse dans un coin
du bus où personne n’est assis.
b) Je mets la main devant la bouche,
comme une personne bien élevée.
c) Je tousse et éternue dans un
mouchoir en papier. Au pire des
cas, dans le creux de mon bras.
6. Quelles mesures vous protègent le plus
efficacement contre les infections et
contre la maladie?
a) Se laver régulièrement. Éviter les
salutations avec des personnes
suceptibles d’avoir la grippe.
b) Aller chez le médecin chaque
quatre semaines.
c) Prendre de la vitamine C et se
promener au grand air, même en
hiver.
7. Combien de temps une personne grip-
e (H1N1) reste-elle contagieuse?
a) Un jour avant, et de 3 à 7 jours
après la déclaration de la maladie.
b) Tant qu’elle se sent malade.
c) Après un jour: plus de danger!
8. Comment propage-t-on le plus souvent
un virus?
a) Avec un baiser.
b) Avec un poignée de main.
c) Avec une bise.
9. Avec quelle fréquence faut-il se laver
les mains pour se prémunir contre les
microbes?
a) Systématiquement, avant et après
chaque repas.
b) Après l’utilisation des toilettes,
des transports publics, avant la
préparation des repas et après
avoir éternué.
c) Après chaque visite à des malades,
à la maison ou à l’hôpital.
10. Avec quel produit le lavage des mains
est-il le plus hygiénique?
a) Avec un simple morceau de savon.
b) Sans savon, car ce dernier ne
protège pas des virus.
c) Avec du savon liquide.
11. De quelle manière se lave-t-on les
mains le plus hygiéniquement possible?
a) Je les savonne 20 secondes sous
l’eau chaude, rince le savon et les
sèche à fond.
b) Au lieu de savon, jemploie un gel
désinfectant.
c) Je me tiens les mains dix secondes
sous l’eau courante, chaude.
12. Quelle sont les fons les plus hygiéni-
ques de se sécher les mains?
a) Avec une serviette de papier
jetable ou un linge en tissu.
b) Sur la jambe de son pantalon.
c) À l’air libre.
TEST
622 | 2009 7
San
Les microbes se sentent bien partout.
À
la maison, au travail, dans les bâtiments et
les transports publics. Et c’est là où on les
soupçonnerait le plus aux WC qu’il y en
a le moins. D’après une étude de
l’Université de l’Arizona, on trouverait
1000 fois plus de microbes dans le frigo
qu’aux toilettes. Mais là où on rencontre le
plus de bactéries est le clavier de
l’ordinateur. Partout où les gens utilisent le
même ordinateur, dans les écoles ou les
cafés internet, les claviers peuvent théo-
riquement transmettre des maladies.
Mais les microbes ne provoquent pas sys-
tématiquement des problèmes de santé.
Le corps humain se débat chaque jour
avec d’innombrables virus, bactéries, pa-
rasites et autres moisissures, sans pour au-
tant tomber malade, entraînant ainsi son
système de défense. Cela ne devient grave,
que lorsqu’un élément pathogène appa-
raît dans la masse des autres microbes.
Mais en suivant les règles d’hygiène les
plus importantes on peut réduire les ris-
ques d’infection de manière significative.
Déjà, en se lavant les mains les plus souve-
nt et le plus méticuleusement possible, on
peut briser la longue la chaîne de contagi-
on que forment les microbes, responsab-
les des maladies qui nous touchent. n
13. À partir de quelle température les
microbes sont-ils détruits dans une
machine à laver?
a) Déjà, à partir de 30°C, la lessive
ressort de la machine totalement
sans microbe.
b) Une température de 60°C sut
déjà pour tuer la plupart des
microbes.
c) Ce n’est qu’à partir de 95°C que la
lessive est totalement libre de
microbe.
14. Quelle quantité de bactéries et de
moisissures trouve-t-on dans un mètre
cube dair pur?
a) De 10 à 100 bactéries et autres
champignons.
b) De 100 à 1000 bactéries et autres
champignons.
c) De 1000 à 10 000 bactéries et
autres champignons.
15. Vous essayez de nouvelles chaussures
à pieds nus, sans chaussettes. Que
peut-il se passer?
a) D’autres y ont peut-être déposé
des champignons. Il faut toujours
les essayer avec des chaussettes.
b) Rien, les microbes ne survivent
que quelques secondes à la surface
des objets.
c) Les chaussures pourraient
déteindre avec la transpiration et
marquer vos pieds.
16. De quelle manière faut-il utiliser les
produits désinfectants du ménage?
a) Seule une utilisation régulière des
produits garantit une hygiène
parfaite.
b) Un produit de nettoyage normal
sut pour un nettoyage hygiéni-
que.
c) Cela ne sert à rien. Les désinfec-
tants orent même un environne-
ment fertile pour les microbes.
17. Pourquoi les panosses et les éponges
sont-elles de véritables «pièges à
microbes»?
a) Car beaucoup de gens les utilisent
à la fois pour le bain et pour la
cuisine.
b) Car les microbes se développent
mieux dans un environnement
chaud et humide.
c) Car les microbes aiment bien être
à la cuisine et que les éponges sont
souvent à la cuisine.
18. Combien de temps, et à quelle tempé-
rature, doit-on cuire la viande, les œufs
et la volaille pour tuer tous les micro-
bes qui se cachent dans ces aliments?
a) Il faut les cuire au moins 15
minutes à 6°C.
b) Il faut les cuire au moins 5
minutes à 80°C.
c) Il faut les cuire au moins 10
minutes à 75°C .
19. Combien de temps peut-on conserver
une mayonnaise ou des plats aux œufs
frais, comme par exemple un Tiramisu?
a) Au moins trois jours au frigo.
b) Il faut les consommer au plus vite.
c) Si on les conserve au frigo, ils
doivent être consommer en
l’espace d’un ou de deux jours.
20. En faisant la cuisine, combien de fois
faut-il se laver les mains?
a) Une fois, à fond, avant de com-
mencer, cela sut.
b) Cela dépend: Qui prépare de la
viande crue, de la volaille ou des
mets à base d’œufs doit se laver les
mains après chaque étape.
c) Pas du tout. À quoi servirait-il alors
de porter un tablier de cuisine?
21. À quoi faut-il prêter attention quand
on utilise une planche àcouper?
a) Qu’elle soit en bois.
b) Que l’on passe une éponge humide
dessus après chaque utilisation.
c) Qu’on y trouve le moins de traces
de coupure et de trous possibles.
Car c’est dans ces anfractuosités
que se cachent les microbes.
Résultats:
1b, 2a, 3b, 4c, 5c, 6a, 7a, 8b, 9b, 10c, 11a, 12a, 12c, 13b,
14b, 15a, 16b, 17b, 18c, 19c, 20b, 21c
Le tour du monde des microbes
PANDEMIES Dans un monde globalisé, le danger de pandémie augmente
– surtout en ces
temps de grippe H1N1. Pourquoi y a-t-il toujours de nouvelles maladies, de nouvelles épidé-
mies, et comment nous cherchons à contenir ces éaux sans cesse renouvellés.
Ruth Jahn
Notre monde globalisé,
traversé de ré-
seaux, facilite la tâche des agents pathogè-
nes. Le traffic aérien intense et ses 2 mil-
liards de passagers par an, les mégapoles
qui concentrent des millions d’êtres hu-
mains dans un tout petit espace, l’agricul-
ture globalisée et le transport d’animaux et
de viande au-delà des frontières et des
continents rendent cela possible. Même le
changement clima tique aide les virus et
les bactéries à se propager: le chauffe-
ment de notre atmosphère ouvre les zones
tempérées aux germes subtropicaux.
À cela sajoute que nous, les humains, nous
explorons jusqu’aux derniers recoins des
forêts primaires et entrons ainsi en
contact avec des agents pathogènes d’un
autre genre. Des microbes que ne connaît
pas notre système immunitaire et contre
lesquels nous sommes, dans un premier
temps, impuissants à nous défendre.
L’Organisation Mondiale de la Santé
(l’OMS) enregistre chaque année depuis
les années soixante une à deux nouvelles
maladies transmissibles. À côté des nou-
veaux types de grippe, les agents patho-
gènes de l’influenza, de nouveaux genres
d’agents pathogènes qui nous rendent
malades font leur apparition (voir encadré
page 10). Ils portent des noms exotiques
comme le virus Nipah, le virus de l’ouest
du Nil, le virus Ebola ou Lassa.
Selon les experts, c’est une nouveauté dans
l’Histoire et ils mettent l’accent sur le
danger d’un tel développement. Bien
qu’aucun microbe n’ait réussi jusqu’ici à
éliminer l’humanité. D’autant plus que la
plupart des micro organismes nous sont
extrêmement utiles – comme les gentils
habitants de l’intestin ou de la peau, dont
on ne porte pas moins de deux kilos sur
nous! Il est également rassurant que
l’homme se tire de la plupart des infec-
tions sans dommage, les pandémies de
grippe mises à part. Car les agents patho-
gènes n’ont aucun intérêt à tuer l’hôte qui
les héberge.
Le microbe s’étend au maximum,
d’au-
tant plus, qu’il laisse vivre son porteur le
plus longtemps possible et qu’il est en con-
tact avec ses semblables. Ainsi, la propaga-
tion du microbe est assurée. Ceci est vrai
pour l’hôte principal de la maladie. Ce qui
est le cas de la grippe. En ce qui concerne
la grippe dite porcine ou aviaire, nous ne
sommes que les hôtes accessoires. La sur-
vie du porteur n’est pas une garantie de sa
propre survie. Et ne protège pas dans ce
cas-ci.
Les premières épidémies de grippe con-
nues, mais aussi les pandémies de grippe
que l’on distingue parce qu’elles font le
tour de la planète – remontent au dix-hui-
tième siècle. Ce qui ne prouve en rien
qu’elles n’aient pas existées avant.
L’OMS a calculé qu’une nouvelle pandé-
mie menaçait l’humanité chaque 30 ans
environ. La plus terrible des pandémies
jusquà présent fut la grippe espagnole de
1918. Lélément pathogène était comme
la grippe porcine une variante du virus
de grippe H1N1; mais il descendait sans
doute d’une grippe aviaire. La pandémie
qui contamina notamment l’Espagne, tua
en quelques mois entre 20 et 75 millions
de personnes. En Europe seulement, on
déplora 20 millions de morts. Mais l’épi-
démie fit également rage en Amérique, au
Japon et en Inde. En tout, 500 millions de
personnes furent infectées, ce qui repré-
L’insaisissable virus de grippe aux mille visages
Les virus sont de petites boules de protéines
serties de pointes d’à peine un dix millième de
millimètre d’envergure. Ce qui les rend dange-
reux, c’est leur capacité à se transformer. Ils
changent sans cesse leur habit à pointe. Notre
système immunitaire qui est censé nous pro-
téger des attaques extérieures, est ainsi trom-
pé, car il ne reconnaît plus le virus dans son
nouvel habit. La première étape de ce change-
ment d’aspect est continuelle. Pour la simple
grippe saisonnière, on est obligé de créer de
nouveaux vaccins chaque saison, adaptés à la
version de la grippe en circulation.
La deuxième variation de la grippe arrive par
surprise – lorsque différentes versions de la
grippe s’échangent leurs formes. Cela mène
souvent à de nouvelles formes des piquants de
la grippe. De temps en temps, une des 16 vari-
antes de l’Hammaglutinine (H), ou une des 9
variantes de la Neuraminidase (N), se retrouve
nouvellement ordonnée sur la «robe» du virus.
Les virus peuvent ainsi théoriquement faire
plus de dégâts, devenir plus contagieux ou
même infecter d’autres porteurs. Comme par
exemple, passer des canards sur les cochons
ou encore mieux, des animaux sur les humains.
22 | 2009 9
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