l`astrologie, modèle québécois

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MONTRÉAL MARDI 5 DÉCEMBRE 2006
NICOLAS LANGELIER
NOUVEL AMOUR ET CONVOITISE PAGE 3
MARIE-CLAUDE
LORTIE
CHRONIQUE
À chacun
son dada
D
a n s le s uper do s sier de
Ma rie- Ch ristine Bla is et
Jean-Christophe Laurence
sur l’astrologie publié dans
Actuel aujourd’hui, vous apprendrez
que 25 % des gens croient à l’astrologie en Amérique du Nord. Trois
personnes sur quatre en France.
Je n’en fais pas partie.
Je trouve l’astrologie d’une platitude difficilement descriptible tellement elle est immense. Rares sont les
choses qui m’ennuient autant.
Le seul moment de divertissement
rattaché à l’astrologie dont je peux me
rappeler remonte à bien des années,
alors que j’étais en reportage. C’était
une entrevue avec JoJo Savard, astrologue célèbre de l’époque, une sorte
de bombe blonde Baby Duck – à cause
du pétillement et du mal de tête – qui
m’avait qualifiée d’amazone au cœur
pur et inondée de prédictions politiques
plus colorées les unes que les autres.
C’était n’importe quoi. Mais drôle
au moins. Vous pensez que je vais
maintenant faire une grande sortie
pour dire comment l’astrologie est
une taxe à la bêtise et gnagnagna. Pas
du tout. Qui peut se permettre de lancer la première pierre ? Pas moi.
L’astrologie répond à un besoin de
niaiserie que nous avons tous. Si ce
n’est pas ça, c’est autre chose.
N’avons-nous pas tous, cachée dans
notre emploi du temps, une activité
bénigne dont nous ne sommes pas
particulièrement fiers, mais qui nous
apporte une sorte d’amusement et
d’apaisement cérébral ?
Par exemple, j’ai appris que deux
collègues hyper pro et sérieuses et tout
et tout étaient passionnées de potins
sur la royauté. Une autre m’a déjà
avoué avoir été happée par une série
particulièrement nulle de téléréalité.
Du côté des gars, on constatera chez
certains un intérêt marqué pour des
statistiques sportives obscures ou
alors carrément une dépendance à
la connaissance du pointage de tout
match présenté à la télé, quels que
soient le sport et les équipes.
Pour d’autres, ce sont les mots croisés ou les sudokus, mais ceux-ci ont
l’avantage de proposer au moins une
réelle gymnastique mentale.
Personnellement, j’ai deux activités
particulièrement poches : la lecture de
sites américains à potins et les jeux
vidéo. Ne laissez pas traîner un Game
Boy, car me voilà disparue et le souper
brûlé.
Cas ra re ? L a Entertain ment
Software Association dit que les femmes de plus de 18 ans forment un
sous-groupe plus important, au sein
de la population des adeptes du jeu
vidéo, que les garçons de 6 à 17 ans.
Je me sens moins seule. Mais pas
plus fière.
COURRIEL
Pour joindre notre chroniqueuse :
[email protected]
À Noël
Saturne et l’étoile 79 Ceti de la constellation de Cetus.
ILLUSTRATION FOURNIE PAR LA NASA, ARCHIVES LA PRESSE
L’ASTROLOGIE,
MODÈLE QUÉBÉCOIS
SI ON EN JUGE PAR LES COMMENTAIRES, À PEU PRÈS PERSONNE NE CROIT À
L’ASTROLOGIE. MAIS ABSOLUMENT TOUT LE MONDE, SANS EXCEPTION AUCUNE,
CONNAÎT SON SIGNE ASTROLOGIQUE. MIEUX : GÉNÉRALEMENT, LES PLUS ALLERGIQUES
À L’HOROSCOPE CONNAISSENT ÉGALEMENT LES CARACTÉRISTIQUES DE LEUR
SIGNE ET LEURS SIGNES COMPATIBLES ! AUX CÔTÉS DE LA MÉTÉO ET DES PLUS
POPULAIRES ÉMISSIONS DE TÉLÉ QUÉBÉCOISE, L’ASTROLOGIE A DES ALLURES DE SUJET
RASSEMBLEUR. ET TOUT COMME LA MÉTÉO ET LA TÉLÉ, L’ASTROLOGIE QUI SE PRATIQUE
ICI EST TRÈS « SOCIÉTÉ DISTINCTE », TRÈS « MODÈLE QUÉBÉCOIS » —ELLE COMPTE MÊME
SON PROPRE STAR-SYSTÈME ! STAR, ÉTOILE OU ASTRE, PAS BESOIN D’UNE CARTE DU CIEL
POUR SAVOIR QUE C’EST AUSSI UN TRÈS GROS MARCHÉ, QUI CONNAÎT SON APOGÉE CES
TEMPS-CI, COMME C’EST LE CAS TOUS LES MOIS DE DÉCEMBRE, NOUVEL AN AIDANT.
NOTRE DOSSIER EN PAGES 2 ET 3.
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