
Chapitre 2.5.10. — Artérite virale équine
994 Manuel terrestre de l’OIE 2008
L’identification de tout virus isolé doit être confirmée par séroneutralisation, par immunofluorescence (16) ou
par une épreuve à l’avidine-biotine-peroxydase en utilisant un sérum monospécifique anti-virus de l’AVE ou
des AcM dirigés contre les protéines structurales, N ou GP5 du virus (2, 18, 36, 37), ou encore par RT-PCR
classique ou en temps (5, 38, 64).
Pour l’épreuve de séroneutralisation directe des dilutions décimales de l’isolat viral sont mises en présence
d’un AcM neutralisant ou d’un antisérum monospécifique préparé contre la souche de référence de l’AVE
Bucyrus (ATCC VR 796) et d’un sérum témoin dépourvu d’anticorps neutralisants vis-à-vis du virus. Des
titrages en parallèle de la souche de référence Bucyrus avec les mêmes sérums de référence sont réalisés
comme témoins. Le test s’effectue soit sur des façons de culture de 25 cm² de surface soit en microplaques
Des quantités appropriées des solutions d’anticorps positives et négatives de référence sont inactivées
pendant 30 min au bain-marie à 56 °C et diluées au ¼ dans du tampon phosphate pH 7,2 ; puis 0,3 ml
d’anticorps dilué sont déposés dans 5 tubes pour chaque isolat de virus à identifier. Des dilutions décimales
(10–1 à 10–5) de chaque virus sont réalisées dans du milieu essentiel de Eagle contenant 10 % de sérum de
veau fœtal des antibiotiques et 10 % de complément de cobaye fraîchement dilué. 0,3 ml de chaque dilution
virale sont ensuite ajoutés aux tubes contenant les solutions d’anticorps de référence positifs et négatifs
dilués. Les tubes sont ensuite agités et les mélanges virus anticorps mis à incuber pendant 1 h à 37 °C.
Les mélanges virus anticorps sont ensuite inoculés à des cultures monocellulaires confluentes de cellules
RK-13 de 3 à 5 jours soit en flacons de 25 cm2 de surface soit dans des microplaques de culture cellulaire à
raison de deux puits ou deux flacons par dilution de virus. Chaque flacon ou chaque puits est inoculé avec
0,25 ml de mélange virus-anticorps ; lors d’inoculation à des puits en microplaque la taille de l’inoculum est
adaptée au support. Les plaques ou les flacons inoculés sont mis à incuber 2 h à 37 °C et agitées
doucement au bout de 1 h, pour disperser l’inoculum sur la couche cellulaire. Sans rejeter l’inoculum ni laver
le tapis cellulaire recouvrir celui-ci d’un milieu de culture contenant 0,75 % de carboxy-méthyle cellulose et
incuber 4 à 5 jours à 37 °C soit en caisson anaérobie soit en étuve dans une atmosphère humide à 5 % de
CO2. Après avoir rejeté le milieu, le tapis cellulaire est coloré par une solution tamponnée de cristal violet et
de formol à 0,1 %. Les plaques de lyse sont comptées et le titre infectieux est calculé en présence et en
absence d’anticorps anti AVE par la méthode de Searman-Karber (34). La confirmation de l’identification
d’une souche de virus repose sur la comparaison des réductions de plages (au moins 102 log) en présence
d’anticorps positif dirigés contre la souche de référence Bucyrus d’AVE
La grande majorité des souches d’AVE isolées à partir des étalons porteurs le sont lors du premier passage
en culture cellulaire selon le protocole du test décrit ci-dessus (59, 60). Le risque d’une cytotoxicité non due
au virus ou provenant d’une contamination bactérienne des échantillons n’est pas considérée comme
significatif lors des essais d’isolement de virus à partir du sperme des étalons. La cytotoxicité lorsqu’elle est
observée, n’affecte habituellement que les tapis cellulaires inoculés avec des dilutions à 10-1 de plasma
séminal et plus rarement avec des dilutions à 10–2. Le traitement du plasma séminal par le polyéthylène
glycol (PM 6000) avant inoculation a été utilisé avec quelque succès pour surmonter ce problème (25). La
méthode décrite consiste à ajouter du polyéthylène glycol afin d’obtenir une concentration de 10 % de
polyéthylène glycol à chaque dilution de plasma séminal de 10–1 à 10–3. Les mélanges sont maintenus une
nuit à 4 °C en agitation douce, puis ils sont centrifugés à 2 000 g pendant 30 min et le surnageant rejeté.
Les précipités sont remis en suspension dans du milieu de culture, ajusté au 1/10 du volume initial et
homogénéisé. Ces nouveaux mélanges sont centrifugés de nouveau à 2 000 g pendant 30 min, le
surnageant de chaque mélange est alors prélevé et utilisé pour inoculation. Il ne semble pas que ce
pré-traitement des plasmas séminaux nuise à la sensibilité de l’isolement du virus (25). Quand la
contamination bactérienne pose problème, il est préférable de demander une nouvelle collecte de sperme
de l’étalon. Lorsque cette nouvelle collecte n’est pas possible, il peut être possible d’essayer de contrôler la
contamination bactérienne par incubation de l’échantillon une nuit à 4 °C dans un milieu de transport
contenant des antibiotiques, suivie d’une centrifugation et remise en suspension du culot avant dilution et
inoculation de l’échantillon sur cultures cellulaires.
La présence d’anticorps anti-VAE dans le plasma séminal de certains étalons ne semble pas empêcher leur
détection comme animaux porteurs.
b) Méthodes d’identification de l’acide nucléique
Les techniques de RT-PCR classique en deux temps, étape de RT-PCR puis une RT-PCR en temps réel
(rRT-PCR) sont de plus en plus utilisées comme alternatives à l’isolement du virus en culture cellulaire pour
la détection du virus de l’AVE dans les prélèvements. Les épreuves de RT-PCR permettent l’identification de
l’ARN spécifique du virus dans les prélèvements, à savoir les écouvillons naso-pharyngés, la fraction
leucocytaire (buffy coat), le sperme total ou dilué, l’urine et les tissus collectés à l’autopsie (5, 6, 27, 55, 56,
64). Des techniques de RT-PCR simple ou en deux temps, de RT-PCR nichée (RT-nPCR) et de RT-PCR
TaqMan® ont été développées et testées pour la mise en évidence du virus dans du milieu de culture
cellulaire, dans le sperme et les secrétions nasales (5, 6, 12, 27, 38, 50, 51, 53, 55, 56, 64, 66). Ces
épreuves ciblent 6 cadres de lecture différents (ORFs) dans le génome du virus de l’AVE (ORFs 1b, 3-7).