Un peu de vocabulaire Un cycle de vie intimement lié au milieu

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Floriane Karas – Gretia
Les libellules et autres demoiselles constituent l’ordre des odonates (littéralement, les « mâchoires dentées »),
terme choisi par Fabricius, en 1792, qui réservait alors l’appellation de libellules aux seuls insectes de la famille
des Libellulidae, une des dix familles qui existent dans nos régions.
Les espèces d’odonates se divisent en deux groupes distincts, les anisoptères (libellules) et les zygoptères
(demoiselles). Les premiers ont un corps robuste, un vol souvent puissant et se posent les ailes à plat. Leurs ailes
antérieures et postérieures ont des formes différentes. Les seconds ont un abdomen très fin, un vol lent et se posent
les ailes repliées verticalement. Leurs quatre ailes ont un contour très semblable.
Les anisoptères se divisent en plusieurs familles : les gomphes, les æschnes, les cordulégastres, les cordulies
et les libellules « vraies ». Les zygoptères sont représentés par les caloptéryx, les lestes et les agrions.
Franck Herbrecht – Gretia
Un peu de vocabulaire
Patrick Trécul Franck Herbrecht – Gretia
Franck Herbrecht – Gretia
Franck Herbrecht – Gretia
Libellules et demoiselles : sachez les distinguer
Les demoiselles, colonne de gauche (de haut en bas) : la Petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) ;
l’Agrion mignon (Coenagrion scitulum).
Les libellules, colonne de droite : la Cordulie bronzée (Cordulia aenea) ; la Libellule écarlate (Crocothemis erythraea).
Franck Herbrecht – Gretia
Franck Herbrecht – Gretia
Patrick Trécul Franck Herbrecht – Gretia
Un cycle de vie intimement lié au milieu aquatique
Les demoiselles, colonne de gauche (de haut en bas) : le Caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens) ; le Leste verdoyant (Lestes virens) ;
l’Agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes).
Les libellules, colonne de droite : le Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) ; l’Æschne isocèle (Æshna isoceles) ;
le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii).
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Invertébrés et milieux remarquables des Pays de la Loire – Promenade naturaliste
Tous les odonates, sans exception, se développent dans l’eau. Chez de nombreuses espèces, les femelles
insèrent leurs œufs à l’intérieur de tissus végétaux. C’est le cas pour la presque totalité des zygoptères et pour les
æschnes. D’autres larguent leur ponte à la surface de l’eau ou la déposent délicatement sur des sables ou des vases.
Il en est ainsi chez tous les anisoptères de notre région, à l’exclusion des æschnes.
Chez les lestes, les sympétrums et l’Æschne mixte, l’œuf est le stade hivernant et donc l’éclosion des larves
est différée au printemps. Chez les autres odonates, soit la majorité des espèces, le développement embryonnaire
est immédiat, ce qui conduit à une éclosion avant la mauvaise saison que les toutes jeunes larves devront subir.
Les larves sont strictement aquatiques : elles vivent dans l’eau en permanence, se développant par mues
successives. Leur respiration peut se faire de deux manières, grâce à des branchies ou, surtout chez les petites
espèces, de façon cutanée.
La phase larvaire, au cours de laquelle plusieurs mues se succèdent, est généralement la plus longue période
dans la vie d’une libellule, mais elle est très variable : de six à dix semaines chez le Leste dryade et le Sympétrum
noir, jusqu’à trois, quatre, voire cinq ans dans les rivières les plus froides, pour certains gomphes ou le Cordulégastre annelé. Plus remarquable encore, les odonates font preuve d’une exceptionnelle plasticité à ce sujet. Au
sein d’une même espèce, selon les conditions de température et d’alimentation, cette durée de vie larvaire peut
varier considérablement. Ainsi notre Anax empereur, un exemple parmi d’autres, pourra aussi bien boucler son
cycle en quelques mois au cours d’une même saison ou l’étaler sur une période de deux ans ! Par ailleurs, les larves
de certains anisoptères, tels que la Libellule déprimée, le Cordulégastre annelé et l’Æschne bleue peuvent faire
preuve d’une très forte résistance à la sécheresse. Face à des assèchements estivaux, elles s’enfouissent dans la vase
ou l’argile, se terrent dans des abris sous berges restées humides, pour patienter parfois pendant plusieurs mois
jusqu’à la fin de l’étiage.
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