climatique peut mettre des secteurs économiques en difficulté et il est nécessaire que les travail-
leurs et travailleuses qui perdront leur emploi soient soutenus par des mesures de formation ou de
reconversion professionnelle.
Le second pilier veut des syndicats plus forts pour la défense des valeurs démocratiques et de la
démocratie au travail. Il s’agit ici de renforcer les systèmes de négociation collective qui ont été af-
faiblis par la crise. La CES refuse toute ingérence des autorités publiques dans le dialogue social. Il
faut aussi respecter le droit de grève, introduire un salaire minimum légal là où les syndicats le ré-
clament, fixé en concertation avec les partenaires sociaux.
Le troisième pilier veut un socle de normes sociales ambitieuses. L’élément principal de ce pilier est
la demande d’adoption d’un protocole de progrès social européen, à joindre aux traités de l’UE, pour
combattre le dumping social et réaffirmer que les droits fondamentaux prévalent sur les libertés éco-
nomiques. La directive sur le détachement des travailleurs doit être révisée pour garantir le principe
de l’égalité de traitement, c’est-à-dire un salaire égal au même lieu de travail. Concernant la libre cir-
culation des personnes, la CES la soutient au nom de l’égalité mais elle précise bien qu’elle ne doit
pas être utilisée par les employeurs comme moyen de réduire les normes nationales et d’augmenter
les emplois précaires.
La CES doit devenir plus proactive et plus offensive
Les quatre années qui ont passé depuis 2011 ont vu une CES plutôt sur la défensive et réactive
qu’offensive et proactive. C’est que le contexte économique très difficile avec l’austérité en première
ligne ne laissait que peu de marge de manœuvre. Le document sur le rôle de la CES pour le pro-
chain mandat 2015-2019, qui sera aussi discuté au Congrès de Paris, contient des orientations pour
une CES plus proactive, plus capable d’influencer l’agenda européen. Si la reprise se confirme en
Europe, la CES pourra évoluer dans un contexte plus favorable. Mais il est aussi important que les
syndicats nationaux stoppent l’érosion de leurs membres car dans beaucoup de pays on constate
une baisse du taux de syndicalisation. Une CES forte ne peut l’être que si les confédérations syndi-
cales et les fédérations syndicales nationales qui la composent le sont aussi.
Avec Hollande et Juncker
Lors de l’ouverture du congrès, les interventions de François Hollande, Président de la République
française, Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne et Martin Schulz, Prési-
dent du Parlement européen, sont prévues Ce « beau monde » au plus haut niveau européen
montre l’importance accordée à la CES dans le processus de construction européenne. Puissent
ces interventions donner à la CES un surcroît de force pour mener à bien son mandat pour une Eu-
rope plus sociale, plus juste et plus favorable aux intérêts des travailleurs et travailleuses de toute
l’Europe.