ALMA POSVANDZIC DEVELOPPEMENT D'UN VECTEUR LENTIVIRAL SPÉCIFIQUE AUX MACROPHAGES CÉRÉBRAUX ACTIVÉS POUR LA THÉRAPIE GÉNIQUE APPLIQUÉE À DES MALADIES DU SYSTÈME NERVEUX Mémoire présenté à Ja Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en physiologie-endocrinologie pour l'obtention du grade de Maître es Sciences (M.Se.) FACULTE DE MEDECINE UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC DECEMBRE 2007 © Aima Posvandzic, 2007 Résumé Le but général de ce projet de recherche était de valider la faisabilité de la méthode qui consiste en l'introduction d'un gène extrinsèque dans les macrophages cérébraux à l'aide d'un lentivirus, placé sous contrôle d'un promoteur connu pour être actif préférentiellement dans ces cellules. Plus spécifiquement, nous avons : 1) identifié le gène de la galectine-3 comme étant exprimé de façon préférentielle dans les macrophages cérébraux activés dans différentes conditions pathologiques du cerveau ; 2) caractérisé son promoteur ; 3) utilisé ce promoteur pour la conception d'un vecteur lentiviral ; et 4) vérifié la possibilité d'utiliser des cellules microgliales transduites comme vecteurs pour la thérapie génique. Nous avons obtenu des résultats prometteurs quant à une utilisation potentielle des cellules microgliales en thérapie génique ex vivo. Toutefois, pour confirmer que le vecteur lentiviral assure une expression spécifique et durable du transgène dans un contexte inflammatoire, il faudrait entreprendre d'autres analyses. Avant-Propos J'aimerais tout d'abord remercier mon directeur de recherche, le Dr Luc Vallières, pour ses encouragements, ses précieux conseils, sa constante implication, sa grande disponibilité, son enthousiasme contagieux, sa bonne humeur et bien plus encore. Vous avez ma plus grande admiration et toute ma reconnaissance. Je tiens aussi à remercier Pierrot Tremblay, notre précieux assistant de recherche, qui m'a tout appris, ou presque, et m'a accordé tout au long de ma maîtrise une aide inestimable. Un gros merci pour ta compétence, ta disponibilité et ton inépuisable sens de l'humour. Je remercie chaleureusement tous mes coéquipiers, Hugo, Jérôme, Julie A., Caroline, Julie P., Andréanne, Marie-Josée et Naika avec qui travailler était une pure joie, ainsi que mes nombreux collègues de laboratoire que j'ai eu le bonheur de côtoyer quotidiennement. Merci pour votre aide, vos sourires, vos fous rires et, surtout, votre amitié. Merci à tous mes amis, d'ici et de loin, pour votre patience, support, encouragements, amour et amitié qui m'ont aidé à aller au bout de ce projet. Je vous en serai toujours très reconnaissante. Finalement, et avant tout, je tiens à remercier mes parents et mon frère, pour leur soutien et leur amour inconditionnel. Marna, tata i Alêne, volim vas najvise na svijetu ! À ma grand-mère Paula Table des matières Résumé i Avant-Propos ii Table des matières iv Liste des abréviations vi Liste des figures ix Liste des tableaux x Chapitre 1 : Introduction 1 1.1 Thérapie génique 2 1.1.1 Historique 2 1.1.2 Thérapie génique et système nerveux central : problèmes et solutions 3 1.1.3 Transfert de gènes in vivo et ex vivo 4 1.1.4 Vecteurs de transfert en thérapie génique 5 1.1.4.1 Vecteurs non-viraux 6 1.1.4.2 Vecteurs viraux 7 1.1.4.2.1 Virus de l'herpès simplex de type 1 (HSV-1) 7 1.1.4.2.2 Adénovirus 8 1.1.4.2.3 Virus adéno-associé (AAV) 9 1.1.4.2.4 Rétrovirus 10 1.1.4.2.5 Lentivirus 12 1.1.4.2.5.1 Génome lentiviral 12 1.1.4.2.5.2 Avantages et limitations des vecteurs lentiviraux 14 1.1.4.2.5.3 Production de vecteurs lentiviraux 15 1.1.4.2.5.4 Pseudotypage des lentivirus 17 1.2 Macrophages cérébraux 17 1.2.1 Origine et caractéristiques des macrophages cérébraux 18 1.2.2 Rôle des macrophages cérébraux dans des maladies du système nerveux 19 1.2.2.1 Macrophages et tumeurs cérébrales 21 1.2.3 Thérapie cellulaire des maladies du système nerveux 22 1.2.3.1 Macrophages cérébraux comme véhicules cellulaires dans la thérapie génique des maladies du système nerveux 23 1.3 Utilisation d'un promoteur spécifique aux macrophages cérébraux pour la thérapie génique 24 1.3.1 Galectine-3 24 1.3.2 Fonctions biologiques de la galectine-3 25 1.3.2.1 Galectine-3 et inflammation 26 1.3.3 Galectine-3 dans le cerveau 27 1.4 Objectifs du projet 28 Chapitre 2 : Matériel et méthodes 29 2.1 Étude de l'expression de la galectine-3 29 2.1.1 Hybridation in situ 29 2.1.2 Immunofluorescence 29 2.1.3 RT-PCR 30 v 2.2 Analyse du promoteur de la galectine-3 30 2.2.1 Purification de l'ADN génomique 30 2.2.2 Construction des vecteurs Gal3-pCAT 30 2.2.3 Culture cellulaire 31 2.2.4 Transfection 31 2.2.5 Essai CAT 32 2.2.6 Dosage de la hGH 32 2.2.7 Dosage des protéines 33 2.3 Conception du vecteur lentiviral et validation de son efficacité 33 2.3.1 Construction du vecteur lentiviral pHR-Gal3-EGFP 33 2.3.2 Production de lentivirus 33 2.3.3 Culture primaire de cellules microgliales 34 2.3.4 Transduction in vitro 34 2.3.5 Immunocytofluorescence 35 2.3.6 Cytométrie en flux 35 2.3.7 Transplantation de cellules microgliales transduites ex vivo avec ou sans cellules tumorales 36 2.3.8 Préparation de tissus 36 Chapitre 3 : Résultats 37 3.1 Étude de l'expression de la galectine-3 37 3.1.1 Expression de la galectine-3 est induite dans les macrophages cérébraux activés..37 3.1.2 Galectine-3 est exprimée par des cellules microgliales in vitro 37 3.2 Analyses de délétion du promoteur du gène de la galectine-3 38 3.2.1 Choix du promoteur minimal le plus robuste et spécifique : -2157Gal3 38 3.3 Conception du vecteur lentiviral et validation de son efficacité 39 3.3.1 Expression de la protéine EGFP sous le contrôle du promoteur du gène de la galectine-3 dans des cellules microgliales transduites par le vecteur lentiviral in vitro...39 3.4 Transplantation de cellules microgliales transduites ex vivo avec ou sans cellules tumorales 40 Chapitre 4 : Discussion 48 Chapitre 5 : Conclusion 51 Bibliographie 53 Liste des abréviations 4-PB AAV ADN ADNc ARN ARNm BH1 CAT CMH CMV CNTF cpm cPPT CTS DAPI db DMEM DNA DPBS DPX EAE EDTA EGFP EIAV FACS FIV FV g Gal-3 GCV GFP GM-CSF h hGH HIV HSV-1 IFN IL IRMA ITR JNK kb KC1 4-butyrate de phényle Virus adéno-associé Acide désoxyribonucleique Acide désoxyribonucleique complémentaire Acide ribonucléique Acide ribonucléique messager Domaine d'homologie avec Bcl-2 Chloramphénicol-acétyltransférase Complexe majeur d'histocompatibilité Cytomégalovirus Facteur ciliaire neurotrophique Coup par minute Central polypurine tract Séquence de terminaison centrale Diamidinophénylindole Double brin Milieu de culture Eagle de type Dulbecco Acide désoxyribonucleique Tampon phosphate salin de type Dulbecco Bromure di/7-xylène-bis-pyridinium Encéphalomyélite allergique expérimentale Acide ethylène-diaminetetraacétique Protéine verte fluorescente améliorée Virus de l'anémie infectieuse équine Cytométrie en flux Virus de l'immunodéficience féline Virus spumeux Gramme Galectine-3 Gancyclovir Protéine verte fluorescente Facteur de stimulation de colonies de granulocytes et de macrophages Heure Hormone de croissance humaine Virus de l'immunodéficience acquise humaine Virus de l'herpès simplex de type 1 Interféron Interleukine Dosage radioimmunologique Séquence terminale inversée Kinase c-jun amino-terminale Kilo paire de bases Chlorure de potassium kDa KPBS LAMP LAP LCMV LPS LTR Luc M MAG MAPK MBP MFI mg ml mm MOI MuLV NaCl N-CAM NF-KB NGF NK nm PBS PCR PE PGK PMSF PPT rAAV rpm RRE RSV RT-PCR sb SD sec SIN SIV TAM TAR Tat Th2 Tk TU VIH Kilodalton Solution saline tamponnée au phosphate de potassium Protéine membranaire lysosomale Promoteur associé à la latence Virus de la chorioméningite lymphocytaire Lipopol ysaccharide Longue séquence terminale répétée Luciférase Molaire Glycoprotéine associée à la myéline Protéine kinase activée par un mitogène Protéine basique de la myéline Intensité de fluorescence moyenne Milligramme Millilitre Millimètre Multiplicité d'infection Virus leucémogène murin Chlorure de sodium Molécule d'adhésion neurale Facteur nucléaire KB Facteur de croissance neuronale Cellule tueuse naturelle Nanomètre Site de liaison des amorces Réaction de polymérisation en chaîne Phycoérythrine Phosphoglycérate kinase Phénylméthanesulphonylfluoride Polypurine tract Virus recombinant adéno-associé Rotation par minute Élément de réponse à la protéine Rev Virus du sarcome de Rous Polymérisation en chaîne par transcriptase inverse Simple brin Site donneur d'épissage Seconde Auto-inactivant Virus de l'immunodeficience simienne Macrophage associé aux tumeurs Élément de réponse de transactivation Protéine transactivatrice de la transcription Lymphocyte T auxiliaire de type 2 Thymidine kinase Unité de transduction Virus de l'immunodeficience acquise humaine vin VSV-G WPRE X-SCID fiCi Hg Hl Protéine G du virus de la stomatite vésiculaire Élément régulateur post-transcriptionnel du virus de l'hépatite de la marmotte Déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X Microcurie Microgramme Microlitre Liste des figures INTRODUCTION Figure 1. Essais cliniques de thérapie génique au niveau mondial depuis 1989 : indications. Figure 2. Utilisation clinique des vecteurs de transfert. Figure 3. Schéma de l'ADN proviral des rétrovirus. Figure 4. a) Schéma général du génome lentiviral; b) Schéma du vecteur lentiviral LentiGaBEGFP. Figure 5. Production de lentivirus. Figure 6. Cycle viral abortif d'une particule virale contenant un virus défectif véhiculant un gène d'intérêt. Figure 7. L'activité des macrophages dans les tumeurs : anti- ou pro-tumorale ? RÉSULTATS Figure 8. Galectine-3 est exprimée dans les macrophages activés dans des conditions pathologiques du système nerveux central. Figure 9. Expression de l'ARNm du gène de la galectine-3 dans différentes lignées cellulaires in vitro. Figure 10. Analyse de délétion du promoteur du gène de la galectine-3. Figure 11. Analyse de transduction in vitro des vecteurs LentiGaBEGFP et LentiCMVEGFP. Figure 12. Transplantation de cellules microgliales transduites ex vivo. Figure 13. Expression de la protéine EGFP dans des cellules microgliales transduites avec le vecteur lentiviral CMVEGFP et co-injectées avec des cellules tumorales GL261. Liste des tableaux INTRODUCTION Tableau 1. Vecteurs de transfert utilisés en thérapie génique et leurs principales caractéristiques. Tableau 2. Différents éléments régulateurs de l'expression et de la réplication du lentivirus. Tableau 3. Principales cytokines produites par les macrophages et leurs effets biologiques dans l'inflammation et l'hématopo'tèse. Tableau 4. Rôle de la galectine-3 dans l'inflammation. Chapitre 1 : Introduction Les macrophages sont des cellules multifonctionnelles impliquées dans différents mécanismes de défenses immunitaires. Ils exercent leur rôle indispensable essentiellement par leur propriété de phagocytose, par la capacité de dégrader les microorganismes ingérés et de présenter des antigènes aux cellules T. De plus, ils sécrètent une centaine de substances différentes, comprenant des cytokines impliquées dans la régulation des réponses immunitaire et inflammatoire [1]. Toutefois, les macrophages détiendraient également un potentiel pernicieux en contribuant à l'établissement et/ou à la progression de plusieurs neuropathologies dont la sclérose en plaques [2-4] et la sclérose latérale amyotrophique [5-8]. Issus des cellules souches hématopoïétiques, les progéniteurs des macrophages, les monocytes, passent de la moelle osseuse vers le sang périphérique, puis pénètrent dans les différents tissus où ils se différencient en macrophages. Dans le système nerveux central, les monocytes peuvent se transformer en deux principaux types de macrophages : les cellules microgliales et les macrophages périvasculaires. Il a été proposé que ce trafic cellulaire pourrait être exploité afin d'introduire des gènes thérapeutiques à l'intérieur du tissu nerveux affecté par une blessure ou une maladie [9-13]. Une des stratégies envisagées serait d'introduire un gène dans ces cellules à l'aide d'un virus et de placer ce gène sous le contrôle d'un promoteur connu pour être actif uniquement dans les macrophages cérébraux. L'expression du transgène serait ainsi limitée à cette population cellulaire. Cependant, l'une des difficultés majeures rencontrées dans le développement de cette stratégie est la méconnaissance d'un gène spécifique aux macrophages cérébraux. 2 1.1 Thérapie génique Le terme thérapie génique désigne un traitement qui consiste à introduire un gène dans des cellules dans le but de restaurer une fonction ou d'en incorporer une nouvelle. L'intérêt que suscite la thérapie génique pour le traitement des maladies neurodégénératives est soutenu par de nombreux travaux expérimentaux qui ont démontré que cette reprogrammation génétique peut protéger le système nerveux contre la mort cellulaire naturelle et celle qui résulte d'un processus pathologique [14-17]. 1.1.1 Historique Depuis la première étude clinique de thérapie génique effectuée chez l'humain en 1989, dans laquelle un retrovirus portant le gène de résistance à la néomycine fut utilisé pour marquer les lymphocytes infiltrant les tumeurs chez des patients atteint d'un mélanome [18], plus de mille autres études ont été entreprises [19]. Si de nombreuses recherches en laboratoire ont été fructueuses, l'application clinique de la thérapie génique a eu un succès mitigé. En 1999, un patient atteint d'une déficience en ornithine transcarbamylase (enzyme impliquée dans le cycle de l'urée) est mort après avoir reçu une injection intrahépatique d'un vecteur adénoviral [14, 18]. La réponse inflammatoire systémique qui s'en est suivie était due au grand nombre de particules virales injectées. C'était la première victime connue de cette technologie. En 2002, des bébés bulles, enfants souffrant d'un déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X (X-SCID), caractérisé par une absence de lymphocytes T matures et de cellules NK, ont été traités avec un retrovirus. Il fut démontré que la surexpression du transgène facilite le processus de transformation conduisant à la leucémie [20]. Plusieurs essais ont été interrompus, d'autres ont pu être repris en limitant la participation aux patients pour lesquels il n'existait pas d'autres traitements. Malgré ces débuts difficiles, la thérapie génique n'a pas cessé de faire preuve de son efficacité et de son innocuité dans des modèles animaux ainsi que chez l'homme. Les traitements de nombreuses maladies considérées incurables ont ainsi pu être améliorés, la grande majorité d'entre elles d'origine cancéreuse, tel qu'indiqué à la Figure 1. 3 ■ Cancer 67% (n=842) ■ Maladies vasculaires 9% (n=113) □ Maladies monogéniques 8.4% (n=106) □ Maladies infectieuses 6.4% (n=81) ■ Marquage génétique 4% (n=50) ■ Autres maladies 3.7% (n=47) ■ Volontaires sains 1.7% (n=21 ) Figure 1. Essais cliniques de thérapie génique au niveau mondial depuis 1989 : indications (adaptée de The Journal ofGene Médecine Clinical Trial site [19]). 1.1.2 Thérapie génique et système nerveux central : problèmes et solutions L'application de la thérapie génique pour le traitement des maladies neurologiques est néanmoins restée plutôt restreinte. Jusqu'en janvier 2007, seulement 29 études cliniques sur 1260 (2,3 %) portaient sur les glioblastomes (25), la sclérose en plaques (2) et la maladie d'Alzheimer (2) [14, 19]. Plusieurs limites s'imposent toujours devant l'utilisation de ce genre de traitement : la sécurité, l'inefficacité du transfert génique, la spécificité, l'efficacité et la durée de l'expression du transgène. En revanche, l'évolution des vecteurs utilisés en thérapie génique permet d'espérer l'atteinte d'une expression ciblée, contrôlée et stable des transgènes. Ainsi, un vecteur idéal : • serait facile à produire (pur et à un titre élevé); • permettrait l'insertion d'un gène thérapeutique de grande taille; • permettrait la transduction de cellules cibles de manière spécifique et efficace; • serait en mesure d'infecter des cellules en division et des cellules quiescentes; I • exprimerait le transgène en quantité suffisante pour produire un effet thérapeutique durable et sans effet secondaire; • s'intégrerait dans des loci cellulaires connus et sécuritaires; • permettrait la régulation du transgène selon les besoins [21-23]. 1.1.3 Transfert de gènes in vivo et ex vivo La difficulté d'accès des outils thérapeutiques au cerveau demeure un obstacle majeur. L'existence de la barrière hémato-encéphalique, qui joue un rôle protecteur dans des conditions normales, empêche le transfert de substances pharmacologiques à partir du sang périphérique vers le cerveau [24]. Seulement certaines molécules (telles que l'oxygène, le glucose, les stéroïdes, les nucléotides), certaines cellules immunitaires activées de façon appropriée, sont capables de traverser cette barrière semi-perméable [25, 26]. Des agents pharmacologiques, tels la bradykinine, un puissant vasodilatateur, ou le mannitol hypertonique, ont été employés pour aider les vecteurs à pénétrer dans le cerveau en y causant une rupture temporaire [27-29]. Cependant, un bris de la barrière hématoencéphalique peut avoir de graves conséquences, incluant la formation d'œdème et l'introduction de pathogènes dans le cerveau [30]. Il est possible de transférer l'ADN thérapeutique dans le cerveau par l'injection directe du vecteur (transfection in vivo) ou par le transfert indirect basé sur la transduction de cellules ex vivo et leur réimplantation chez le patient. Une administration intracérébrale directe, mis à part la diffusion limitée et la toxicité inhérente du vecteur, comporte des risques de dommage mécanique pouvant entraîner la mort neuronale, l'inflammation, l'hémorragie, l'infection et la gliose [14, 31]. D'autre part, la transduction ex vivo est limitée par le nombre de cellules modifiées génétiquement qu'on peut réinjecter au patient [32]. De plus, le problème de la cellule implantable est toujours irrésolu. Une solution pourrait venir de la transplantation de cellules monocytaires ou de leurs précurseurs modifiés ex vivo, qui migreraient dans le cerveau où ils se différencieraient et y délivreraient des gènes thérapeutiques. 5 1.1.4 Vecteurs de transfert en thérapie génique Pour transporter les gènes thérapeutiques et faciliter leur intégration dans la cellule, on peut avoir recours à des vecteurs de transfert d'origine virale ou non-virale. Les vecteurs le plus fréquemment utilisés dans les études cliniques sont montrés dans la Figure 2. ■ Adénovirus 26% (n=322) ■ Rétrovirus 23% (n=293) P ADN nu 18%(n=230) D Lipofection 7.9% (n=99) ■ Virus de la vaccine 7% (n=88) ■ Poxvirus6.8%(n=85) ■ Virus adéno-associé 3.7% (n=46) □ HSV-1 3.4%(n=43) ■ Transfert d'ARN 1.3% (n=16) ■ Autres vecteurs 2.4% (n=31) □ Vecteurs inconnus 2.9% (n=36) Figure 2. Utilisation clinique des vecteurs de transfert (adaptée de The Journal ofGene Médecine Clinical Trial site [19]). Les principales caractéristiques des plus importants vecteurs ont été répertoriées dans le Tableau 1 et seront abordées plus en profondeur dans les pages qui suivent. 6 Tableau 1. Vecteurs de transfert utilisés en thérapie génique et leurs principales caractéristiques [15, 16, 23, 33, 34]. Vecteur Capacité d'empaquetage Tropisme Intégration Durée Risque de d'expression réponse Désavantages inflammatoire ADN nu Illimitée Large Episomal Courte Faible Inefficacité du transfert génique HSV-1 ADNdb Jusqu'à 150 kb Surtout Épisomal neurotropique Courte sauf dans les neurones Élevé Risque de recombinaison Risque de lysc de la cellule hôte Faibles titres Adénovirus Jusqu'à 36 kb ADNdb Large Episomal Courte Élevé Risque de recombinaison AAV ADNsb 5kb Variable selon l'enveloppe utilisée Épisomal>90% Longue Intégré<10% Faible Faible capacité d'empaquetage Rétrovirus ARN 8kb Cellules en division seulement Intégré Faible Mutagenèse insertionnelle Longue Faibles litres Lentivirus ARN 9kb Variable selon l'enveloppe ulilisée Intégré Longue Faible Mutagenèse insertionnelle Abréviations : sb, simple brin; clb, double brin. 1.1.4.1 Vecteurs non-viraux Le fonctionnement des vecteurs non-viraux repose sur l'utilisation de l'ADN nu injecté directement ou transporté par des liposomes, des nanoparticules ou d'autres moyens [22]. Leur plus grand avantage se situe au niveau de la sécurité (n'induisent pas de réponse inflammatoire) ainsi que du coût et de la facilité d'utilisation. Le problème qu'ils présentent concerne la cytotoxicité, le transfert génique inefficace et l'expression transitoire du 7 transgène, étant donné que l'ADN n'est pas intégré dans le génome de la cellule [22, 35, 36]. Les liposomes sont des molécules chargées positivement qui, lorsque mélangées avec de l'ADN, se lient à ses groupements phosphates négatifs et forment le complexe liposome/ADN. Ce complexe passe à travers la membrane cellulaire par un mécanisme d'endocytose non-spécifique [23, 37]. Pour que le gène thérapeutique soit exprimé, l'ADN doit évidemment être transporté dans le noyau de la cellule où la transcription a lieu. L'obstacle principal de cette méthode est que ce transport nucléaire n'est observé que dans un petit pourcentage de la population cellulaire ciblée. Dans le but d'améliorer l'efficacité et la spécificité du transport ainsi que la longévité du transgène, l'emploi de polymères synthétiques seuls [38-40] ou combinés aux différents peptides ou protéines a été tenté. Les molécules qui ont démontré le plus de succès sont des ligands spécifiques aux récepteurs cellulaires ayant la capacité de traverser la membrane cellulaire et migrer dans le noyau, tels la protéine VP22 du virus HSV-1 [41] et le facteur de transcription Tat du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) [42, 43]. 1.1.4.2 Vecteurs viraux 1.1.4.2.1 Virus de l'herpès simplex de type 1 (HSV-1) Le virus de l'herpès simplex de type 1 (HSV-1) est constitué d'une molécule d'ADN double brin linéaire d'une taille d'environ 150 kb. Deux types de vecteurs HSV-1 existent : des vecteurs recombinants et des amplicons. Les amplicons sont dérivés d'un plasmide bactérien auquel sont intégrés des éléments du virus HSV-1 (séquences responsables de la multiplication du virus et de la synthèse de l'enveloppe virale) [44]. Les amplicons contiennent jusqu'à 15 copies du transgène, sont défectifs pour la réplication et non pathogènes pour l'hôte [45]. Ils sont néanmoins produits à faibles titres ce qui limite leur utilisation à des applications ex vivo [46]. Les virus recombinants contiennent deux ou plusieurs segments d'acide nucléique provenant de virus différents (génome segmenté). s Dépendant de la position où le gène thérapeutique est inséré, un vecteur recombinant est muté dans un ou plusieurs gènes viraux ce qui réduit sa toxicité [44]. Les principaux avantages que présente le HSV-1 sont sa grande capacité d'empaquetage et le pouvoir d'infecter des cellules quiescentes. Ces vecteurs possèdent une affinité particulière pour les neurones (neurotropiques) à l'intérieur desquels ils persistent dans un état latent. L'inactivité du virus, cependant, entraîne l'inhibition du gène thérapeutique. Un promoteur viral actif dans l'état latent comme LAP (latency-associated promoter) a déjà été utilisé pour assurer une expression stable du transgène [22, 45, 47]. Le virus HSV-1 transduit efficacement des neurones et des cellules gliales [47]. Il est également capable de délivrer au cerveau des facteurs neurotrophiques (NGF [48]) et neuroprotecteurs (protéine anti-apoptotique Bcl-2 [49]). Il a été utilisé pour la thérapie génique dans différents modèles expérimentaux de maladies neurologiques, dont le glioblastome [50]. Sa nature épisomale lui permet d'éviter les problèmes d'activation ou d'inactivation de gènes cellulaires, ce qui est le cas avec des vecteurs intégrants comme les rétrovirus. Il faut noter, néanmoins, qu'environ 80% de la population est porteur du virus sauvage, ce qui peut être problématique en raison de la possibilité de recombinaison des deux virus alors présents dans l'organisme [47] et de la diminution du transfert génique provoquée par l'immunité développée contre le virus déjà présent [51]. Enfin, la lyse de la cellule hôte lorsque le virus est dans sa phase lytique est un autre désavantage qui limite l'utilisation du HSV-1 en thérapie génique. 1.1.4.2.2 Adénovirus L'adénovirus est un virus non enveloppé à ADN double brin d'environ 36 kb. Plus d'une cinquantaine de sérotypes existent dont les plus connus sont les sérotypes 2 et 5 [22, 52]. Il est particulièrement approprié pour la thérapie génique en raison de sa stabilité, de la possibilité de production à haut titre, de la facilité de manipulation et de son habileté de transduire un grand nombre de types cellulaires, quiescents ou en division, incluant les neurones [46, 53, 54]. Ce sont, d'ailleurs, les vecteurs les plus utilisés en clinique [19]. À 9 l'instar du virus HSV-1, l'adénovirus peut transporter une molécule d'ADN de grande taille et n'est pas intégré dans le génome de la cellule [22]. L'avantage que cela représente est l'absence du risque de mutagenèse insertionnelle. Le mauvais côté est que l'expression transitoire du transgène rend l'adénovirus inapproprié pour le traitement de maladies chroniques. En outre, une forte réponse pro-inflammatoire suite à la réadministration de l'adénovirus a été notée [25, 53, 54]. La mort de la première victime de la thérapie génique est, comme déjà mentionné, liée à l'administration d'un adénovirus. Le contrôle de la réponse inflammatoire en modifiant le génome adénoviral pour en diminuer l'immunogénicité (le virus délété, « gutless » ou « high-capacity » adénovirus, est dépourvu de tous les gènes viraux) ou en administrant des immunosuppresseurs ou des cytokines a été rapporté [25, 52, 55, 56]. Dans d'autres études, afin de diminuer l'inflammation, les macrophages étaient supprimés [57] ou des sérotypes différents d'adénovirus étaient injectés [58]. 1.1.4.2.3 Virus adéno-associé (AAV) Le virus adéno-associé est un virus à ADN linéaire simple brin, non pathogène pour l'homme [59, 60]. Les huit sérotypes connus infectent un grand nombre de cellules qu'elles soient en cours de division ou quiescentes [34]. Ils nécessitent toutefois la présence d'un virus auxiliaire (adénovirus ou virus de l'herpès) pour leur réplication [59]. Le virus sauvage contient deux gènes codant pour des protéines de régulation et de réplication (rep) et des protéines structurales (cap) entourés de régions ITR (inverted terminal repeat) [61]. Le virus recombinant (rAAV) n'encode pas pour les séquences rep et cap. Elles sont plutôt portées par des vecteurs auxiliaires, ce qui résulte en une abolition de la réponse inflammatoire, mais également en une perte de la capacité d'intégration [62]. Selon certains, cette perte serait seulement réduite, n'étant due qu'au fait que des vecteurs rep' s'intègrent ailleurs que dans le locus spécifique au virus adéno-associé de type sauvage [61]. De toute manière, le rAAV assure une expression du transgène permanente même en forme épisomale [63, 64]. On a démontré l'efficacité du transfert génique in vitro et in vivo sous contrôle d'une variété de promoteurs dans les neurones, les cellules microgliales et les 10 astrocytes [59, 63, 65-67], ainsi que l'utilité des AAV dans l'étude de pathologies du système nerveux central dans des modèles animaux [62]. La capacité d'empaquetage de l'AAV d'environ 5 kb est sa principale limitation. Son habileté de former des concatémères après la transduction in vivo a été utilisée pour circonscrire ce problème (recombinaison tête à queue des ITR). La transduction de cellules par deux vecteurs rAAV, l'un codant pour la première partie de la protéine et l'autre pour la deuxième, résulte ainsi en la reconstitution du gène fonctionnel [22, 23, 34]. L'expression du transgène pourrait néanmoins en être réduite [68]. Le fait que le transgène ne soit exprimé que plusieurs jours après l'injection du virus est un autre inconvénient. Un retard de conversion de l'ADN simple brin en l'ADN double brin en serait la cause. Elle se ferait donc plus lentement dans des cellules quiescentes et l'effet thérapeutique serait plus long à obtenir. Le fait que jusqu'à 90% d'individus soient porteurs d'anticorps contre l'AAV qui pourraient inhiber la transduction est un autre inconvénient lié à l'application de ce type de vecteur [22, 60]. 1.1.4.2.4 Rétro virus Les rétrovirus sont des virus à ARN simple brin pouvant être classifiés selon leur pathogénicité en : • oncorétrovirus - induisent des tumeurs, des anémies et des syndromes neurologiques; ex. MuLV (murine leukemia virus) et RSV (Rous sarcoma virus); • lentivirus - provoquent des maladies immunitaires et dégénératives à évolution lente, d'où leur nom; ex. HIV (human immunodeficiency virus); • virus spumeux (spumavirus ou « foamy virus », FV) - ne démontrent pas de symptômes particuliers [69]. Ils sont parmi les virus les plus fréquemment utilisés en clinique (voir Figure 2). MLV proviral DNA (8.8 Kb) V mlii iâ (iAC POI. HNV l i l.'IR I.TR HIV-I proviral DNA (9.6 Kb) NI:I- RRl: V m VPR l vpu„. x D lAL-Q □ FV proviral DNA (12.3 Kb) BITRm GAG rot RI!V ENV □ fea Bell BcO U3 IIS l.'IR DHZZD Ilcl2 Figure 3. Schéma de l'ADN proviral des rétrovirus (Kootstra and Verma, 2003 [33]). Le génome rétroviral contient 3 gènes indispensables à la multiplication du virus (Fig. 3) : gag qui code pour les protéines structurales; pol codant pour une protéase (l'aspartylprotéase), une transcriptase inverse et une integrase; et env qui encode la glycoprotéine formant l'enveloppe virale et qui permet l'entrée du virus dans la cellule en reconnaissant des récepteurs spécifiques à sa surface [33, 69]. Les rétrovirus comportent des séquences non codantes appelées LTR (long terminal repeat) situées aux extrémités du génome viral qui sont essentielles pour l'encapsidation, la transcription inverse et l'intégration du virus dans le génome de la cellule hôte [33, 68]. Un des avantages que procure l'utilisation des rétrovirus est leur intégration stable qui permet le transfert génique aux cellules-filles et une expression du transgène de longue durée. Néanmoins, cette intégration se fait plutôt au hasard et comporte un risque de mutagenèse insertionnelle. En effet, l'inactivation d'un gène suppresseur de tumeur et/ou l'activation d'un oncogène pourraient conduire à la formation d'une tumeur [23]. À part le lentivirus, les rétrovirus n'infectent que les cellules en division, ce qui les rend plus sécuritaires pour les cellules non tumorales d'un côté, mais, d'un autre côté, cela empêche leur application pour la transduction de cellules comme les neurones, les cellules souches hématopoïétiques et les macrophages. De plus, leur utilisation est plutôt limitée à la transduction de cellules ex vivo étant donné que les rétrovirus injectés par la voie 12 systémique sont rapidement inactivés par le complément [70]. Il est proposé que la réponse inflammatoire qu'ils provoquent pourrait être due aux éléments spécifiques dans la préparation virale plutôt qu'au vecteur lui-même [71]. L'optimisation de toutes les étapes de la production est donc indispensable pour des études expérimentales dans les animaux et surtout pour des études cliniques. Les titres des préparations rétrovirales obtenus sont assez bas. Toutefois, en changeant d'enveloppe virale, ils peuvent être nettement augmentés [72, 73]. Enfin, les rétrovirus sont capables de recombinaison à très haute fréquence et le risque de formation de virus compétents pour la réplication est plutôt élevé. 1.1.4.2.5 Lentivirus 1.1.4.2.5.1 Génome lentiviral La famille des Lentiviridae, virus à ARN simple brin, regroupe plusieurs types de virus infectant l'homme (H1V-1 et 2), le singe (simian immunodeficiency virus, SIV), le chat (féline immunodeficiency virus, FIV), le cheval (equine infectious anémia virus, E1AV) et d'autres espèces [74]. Ceux qui ont été développés pour une utilisation en thérapie génique dérivent pour la plupart du virus HIV. Outre les trois principaux gènes gag, pol et env, décrits dans la section précédente, qui définissent la structure du virus, les lentivirus contiennent six autres gènes (tat, rev, vif, vpr, vpu et nef) qui codent pour des protéines de régulation (Fig. 4a) : • Tat, une activatrice de la transcription; • Rev, qui régule le transport de l'ARN non-épissé hors du noyau; • Vif, qui est importante lors de l'assemblage de la particule virale; • Vpr, qui joue un rôle dans l'import nucléaire du génome viral; • Vpu et Nef qui régulent l'expression du récepteur CD4. 13 a) TAR 4m PBS • SD 41/E-DLS 0—D7 Éléments c/s-actlls cPPT \ Leader 5'LTR RRE PPT l 1 / gag m pol ver Tal ■ vpu vil tôt fL, 3'LTR rai- Gènes b) Psi 5'-LTR cPPT RRE WPRE promoteur mGa 1-3 . il l Figure 4. a) Schéma général du génome lentiviral (Mangeot and Darlix, 2001 [74]); b) Schéma du vecteur lentiviral LentiGal3EGFP. Durant la replication, la région U3 (U pour unique) est recopiée en 5' et en 3' du provirus et contrôle ainsi à la fois l'initiation, la terminaison de la transcription, et l'intégration [69]. En association avec une région de U5, elle détermine le site d'intégration du provirus dans l'ADN cellulaire [69]. Elle est aussi liée à la pathogénicité du virus [75]. La courte région R (redundant) permet la formation des LTR. Dans la séquence LTR du génome lentiviral se trouve aussi la région « leader » (L) qui remplit plusieurs fonctions. Les fonctions de différents éléments de régulation de l'expression et de la replication du lentivirus sont résumées dans le Tableau 2. 14 Tableau 2. Différents éléments régulateurs de l'expression et de la replication du lentivirus [69, 75-79]. Nom et abréviation Fonction TAR (Iransaclivation response élément) Fixe la protéine Tal SD (splice donor site) Participe à l'épissage de l'ARNm viral \|/, Psi (signal d'encapsidation) Requis pour l'encapsidation des particules virales PBS (primer binding site) et PPT (polypurine tract) Détiennent un rôle dans la synthèse de l'ADN proviral cPPT (central polypurine tract) Améliore le transport nucléaire de l'ADN proviral CTS (central termination séquence) Forme avec le cPPT un segment d'ADN triple brin (trip) RRE (rev responsive élément) Assure l'exportation de l'ARNm viral auquel est liée la protéine Rev vers le cytoplasme WPRE (woodehuck posltranscriptional regulatory clément) Séquence exogène ajoutée au vecteur lentiviral pour augmenter l'expression du transgène porté par le vecteur et le litre de la production 1.1.4.2.5.2 Avantages et limitations des vecteurs lentiviraux Grâce à leur capacité d'accéder au noyau de la cellule-hôte sans qu'il y ait bris de la membrane nucléaire qui est rompue lors de la mitose, les lentivirus sont capables d'infecter des cellules quiescentes, d'où le grand intérêt de ces virus pour la thérapie génique [69]. D a été noté qu'ils peuvent s'intégrer dans le génome cellulaire en plusieurs copies [80]. Ceci améliore l'efficacité de la transduction et de l'expression du transgène, mais augmente, toutefois, le risque d'oncogenèse insertionnelle. Pour augmenter la biosécurité des lentivirus et leur efficacité, une réorganisation de leur génome en supprimant des éléments reliés à leur pathogénicité ou en ajoutant des éléments de régulation optimisés (ex. WPRE) a été essentielle (Fig. 4b). Les gènes nef, vif, vpr, vpu, associés à la replication du virus et à sa pathogénicité, sont ainsi éliminés des vecteurs de deuxième génération [75, 77]. La production de virus de troisième génération (virus auto-inactivants, S1N) qui consiste en la délétion de quelques nucléotides dans la région U3 du 3'LTR minimise le risque 15 d'apparition de recombinants capables de se répliquer. L'absence du gène tat, un puissant activateur de la transcription essentiel à la réplication du virus, est remédiée par l'ajout d'une séquence promotrice en amont du transcrit [75]. La possibilité de remplacer le promoteur viral par un promoteur tissu ou cellule spécifique ajoute à l'attrait de ces vecteurs. 1.1.4.2.5.3 Production de vecteurs lentiviraux A. (onctions auxiliaires : gag, pot, gènes régulateurs HHH ( c j j ^ T W W'.w.'.vaÊw.^ worféif™ vif \ VPU rev SD AE/DLS tat , rev B. fonctions auxiliaires : env (pseudotype) (CMV^ poïyÀ Gène d'enveloppe VSVG Enveloppe Amphotroplque C. vecteur lentiviral il »0 Leader RRE [CM Ï'W 5'LTR/|\ ^ 3'LTR / ! \ Gène rapporteur : / I \ GFP PBS SD E/DLS lacZ mcd2 Vecteur porteur du transgène Figure 5. Production de lentivirus (Mangeot and Darlix, 2001 [74]). Tel qu'illustré à la Figure 5, la production de lentivirus se base sur la cotransfection de 3 plasmides dans une lignée cellulaire, telles que les cellules de tumeur de rein embryonnaire humain 293T ou les cellules fibroblastiques humaines NIH 3T3 [81]. L'un des plasmides, appelé le vecteur de transfert (C), code pour le transgène d'intérêt qui, dans des études 16 expérimentales, est fréquemment un gène rapporteur comme le GFP (green fluorescent protein), le gène lacZ ou la luciférase {lue) sous le contrôle d'un promoteur d'intérêt [8284]. La présence des LTR assure l'intégration du transgène dans le génome de la cellule hôte. Un deuxième plasmide, dit d'empaquetage ou auxiliaire (A), fournit les éléments essentiels à la production du virus, excepté le gène de l'enveloppe. Les gènes portés par cette construction ne sont pas encapsidés. Le troisième plasmide (B) code pour le gène de l'enveloppe [74]. Cela permet de faire varier l'enveloppe selon les besoins (pseudotypage). Le vecteur est encapsidé sous forme d'ARN dans un virion infectieux non propageable. Une fois intégré dans la cellule hôte, seul le transgène est exprimé (Fig. 6). Liaison récepteur cellulaire et glycoprotéine S U ^ t Z ; Gène dïntfl rêt B** a CELLULE CIBLE Gène d'intérêt Provirus défectif contenant la séquence d'encapsidation et le gène d'intérêt =ï^™=3 N, / ARN génomique viral Protéines de Nucléocapside Il Transcriptase inverse et intégrase JP Protéines d'enveloppes SU et TM Figure 6. Cycle viral abortif d'une particule virale contenant un virus défectif véhiculant un gène d'intérêt (Masset et al., 2001 [69]). 17 1.1.4.2.5.4 Pseudotypage des lentivirus Le pseudotypage des lentivirus avec différentes enveloppes peut augmenter leur stabilité ainsi que leur tropisme, c'est-à-dire l'affinité du virus pour un type cellulaire, un tissu ou un organe donné [16]. Ceci permet également d'améliorer le transfert génique et de minimiser la toxicité [85]. Parmi les enveloppes les plus utilisées et les plus efficaces, on retrouve celles des virus suivants : VSV (vesicular stomatitis virus) [71, 84, 86, 87], virus de la rage [87], Mokola [84, 87], Ebola [84], LCMV (lymphocytic choriomeningitis virus) [84, 87, 88] et MuLV [84]. Le large tropisme de l'enveloppe du virus VSV (VSV-G), c'est-à-dire sa capacité d'infecter un grand nombre de types cellulaires, est dû essentiellement à son habileté de reconnaître des phospholipides membranaires comme récepteurs minimaux [89, 90]. Les virus pseudotypés avec VSV-G sont également plus résistants à la désactivation par le complément [73]. Ils peuvent être concentrés à hauts titres par ultracentrifugation et subir des cycles gel/dégel sans que leur activité en soit affectée [72]. Les vecteurs lentiviraux pseudotypés avec différentes enveloppes transduisent efficacement de nombreux types cellulaires : des neurones du cerveau de rats [75, 83, 87, 91-93], de souris [31] et de singes, des neurones en culture [94], des cellules souches hématopoïétiques [80], des macrophages primaires humains [91, 95, 96], des astrocytes [31, 97] et des cellules dendritiques [78]. Malgré des résultats fort prometteurs dans des études de maladies neurologiques utilisant des modèles animaux, les lentivirus ont été très peu appliqués dans des études cliniques (8 études seulement) [19], en raison du danger que représente la mutagenèse insertionnelle. 1.2 Macrophages cérébraux Les macrophages cérébraux sont des cibles potentielles pour la thérapie génique, car ils ont un rôle dans l'établissement et la progression de certaines conditions pathologiques du système nerveux central, telles que la sclérose en plaques et la sclérose latérale !<S amyotrophique [2-8]. Dans d'autres maladies, telles que la maladie d'Alzheimer et les tumeurs cérébrales, leur rôle reste sujet à controverse [97-106]. Les macrophages pourraient également être utilisés comme véhicules afin d'introduire des gènes thérapeutiques à l'intérieur du tissu nerveux affecté par une blessure ou une maladie. Ceci est possible grâce à la capacité unique des monocytes sanguins de traverser la barrière hémato-encéphalique et se différencier en macrophages qui migreront ensuite vers la région lésée. 1.2.1 Origine et caractéristiques des macrophages cérébraux Les cellules souches sont des cellules qui donnent naissance à une multitude de types cellulaires et qui sont nanties d'une capacité d'autorenouvellement. La moelle osseuse en contient au moins deux populations : les cellules souches hématopoïétiques à l'origine de toutes les cellules sanguines (les leucocytes, les érythrocytes et les plaquettes) et les cellules mésenchymateuses dont dérivent les ostéocytes, les chondrocytes, les adipocytes et les cellules musculaires lisses [98]. Originaires des cellules souches hématopoïétiques, les progéniteurs des macrophages, les monocytes, quittent la moelle osseuse et entrent dans la circulation sanguine. Ils traversent l'endothélium et pénètrent dans les différents tissus où ils se différencient. En fonction de leur microenvironnement, les macrophages acquièrent des caractéristiques morphologiques et physiologiques distinctes. Ainsi, différents types de macrophages existent : les cellules microgliales et périvasculaires (cerveau), les cellules de Kiipffer (foie), les cellules dendritiques (ganglions lymphatiques), les macrophages alvéolaires (poumons) et bien d'autres [1]. Les macrophages périvasculaires sont des cellules d'une forme amiboïde ou allongée situées entre la membrane basale qui entoure les vaisseaux sanguins et la glia limitans qui délimite le parenchyme [99]. Les cellules microgliales se distinguent par leur morphologie étoilée et leur localisation dans le parenchyme. La distinction phénotypique des deux types cellulaires qui les discriminera des autres cellules monocytaires de l'organisme demeure un 19 problème majeur. Seulement la combinaison de plusieurs marqueurs membranaires et/ou biochimiques permet de les caractériser avec plus de certitude. De plus, aucun gène exprimé exclusivement dans les microglies ou les cellules périvasculaires n'est encore identifié pour les distinguer les unes des autres. Quelques études ont cependant permis de déterminer le profil phénotypique de la microglie. Ainsi, elles seraient CD45 + CD1 lb , alors que les macrophages périvasculaires sont CD45 dcvc e et [100-102]. On a aussi noté que ces dernières expriment la protéine Ibal à des niveaux moins élevés par rapport aux microglies [10]. 1.2.2 Rôle des macrophages cérébraux dans des maladies du système nerveux Les macrophages cérébraux, qui représentent environ 10% de la population gliale totale du cerveau [103, 104], jouent un rôle critique dans les défenses immunitaires contre les infections, L'activation l'inflammation, des les traumatismes et les maladies macrophages est provoquée par tout neurodégénératives. changement dans leur microenvironnement et dans l'intégrité structurale du cerveau. Dans le cas des cellules microgliales, des canaux potassiques, les récepteurs de l'ATP, de l'acétylcholine et de la noradrénaline pourraient y être impliqués [103, 105, 106]. Celles-ci réagissent en effectuant des changements dans leur milieu ionique extracellulaire et en activant différentes voies de transcription (ex. NF-KB, CREB) [105]. Suite à leur activation, les macrophages migrent vers le site de la lésion, leur morphologie devient plus arrondie, leur capacité phagocytique augmente et certaines propriétés phénotypiques changent (ex. induction et/ou augmentation de l'expression de plusieurs récepteurs membranaires dont le CMH de classe I et II, le CD4 et les différentes molécules d'adhésion) [103]. Les macrophages activés sécrètent de nombreux médiateurs cytotoxiques et/ou inflammatoires, tels que les cytokines et les chimiokines. Les cytokines sont des petites protéines solubles qui permettent aux macrophages d'induire des modifications chez d'autres cellules, tandis que les chimiokines induisent le recrutement cellulaire. Les effets biologiques dans l'inflammation et l'hématopoïèse des principales cytokines sécrétées par des macrophages sont présentés dans le Tableau 3. 20 Tableau 3. Principales cytokines produites par les macrophages et leurs effets biologiques dans l'inflammation et l'hématopoïèse (adapté de Caron and Dornand, 2002 [107]). Cytokine Effets biologiques dans l'inflammation et l'hématopoïèse IL-I (a/|3) Induction de la sécrétion de PGE2 par effet autocrine, prolifération des astrocyles et des cellules endothéliales, induction de molécules d'adhérence sur les cellules endothéliales et les neutrophiles, augmentation de l'hématopoïèse induite par CSF, induction de la sécrétion de cytokines par les lymphocytes T et les monocytes. IL-IRA Antagonisme des effets de l'IL-1 (o/p). IL-6 Augmentation de l'hématopoïèse et de la maturation des mégacaryocytes, prolifération des lymphocytes, différenciation des lymphocytes B en cellules productrices d'IgG, et des T en lymphocytes T cytotoxiques, activation des astrocytes et des cellules microgliales. Chimiokines (IL-8, MIP-l(a/p), MIP-2, IP-10, MCP-l,2et3, RANTES) Chimiotactismc des lymphocytes, ncutrophiles, monocytes, basophiles et activation des neutrophiles, monocytes, lymphocytes. IL-10 Inhibition de la production de cytokines par les lymphocytes T et les monocytes, inhibition de la capacité des monocytes à présenter l'antigène, désactivation des macrophages, stimulation de la prolifération des mastocytes dépendante de l'IL-3 et de l'IL-4 et de la différenciation des cellules B. IL-12 Induction de la production d'IFNy par les cellules T et NK, activation de la différenciation des lymphocytes T cytotoxiques et des cellules NK. IL-13 Induction de la production de cytokines inflammatoires. Réduction de la production du TNFa et duMIP-la. IL-15 Différenciation et activation des lymphocytes T et des cellules NK. IL-18 Induction faible de la production d'IFNy par les cellules NK et les lymphocytes T. Amplification des fonctions de l'IL-12 (activité synergique de l'IL-12 et IL-18). IFNa/p Inhibition de la prolifération cellulaire, activation de la cytotoxicité des monocytes et de leur capacité à produire des cytokines et a présenter l'antigène. TNFa Stimulation de la production de cytokines par les monocytes et les lymphocytes T, activation des polynucléaires, des macrophages, stimulation de la prolifération des lymphocytes T et B, stimulation de la capacité des monocytes et des cellules dendritiques à présenter l'antigène, inhibition de la granulopoïèse et de l'érythropoïèse, stimulation de la cytotoxicité lymphocytaire T et cytotoxicité vis-à-vis de cellules tumorales. TGFP Inhibition de la prolifération des lymphocytes T et B et des cellules endothéliales, désactivation des monocytes et des macrophages, stimulation de la synthèse de la matrice extraccllulairc. M-CSF Prolifération et différenciation des précurseurs monocytaircs, induction de la production de cytokines par les monocytes. G-CSF Prolifération et différenciation des précurseurs granulocytaires, induction de la production de cytokines par les granulocytes. GM-CSF Prolifération des précurseurs granulocytaires et monocytaires, activation des polynucléaires, des monocytes, des éosinophiles, des basophiles et des cellules dendritiques. 21 Les macrophages activés sécrètent non seulement différents facteurs protecteurs et trophiques comme le BDNF (brain-derived neurotrophic factor) [103, 108], mais aussi des molécules toxiques, telles que le monoxyde d'azote, les radicaux libres de l'oxygène et les enzymes lysosomales [105]. L'effet des macrophages cérébraux peut ainsi être contradictoire, bénéfique ou nocif, selon la pathologie en question et selon son stade d'avancement. 1.2.2.1 Macrophages et tumeurs cérébrales Les gliomes sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes et les plus agressives. Malgré les traitements qui consistent en une chirurgie, une radiothérapie et une chimiothérapie, l'espérance de vie des patients qui en sont atteints n'est que d'environ I an [109]. La thérapie génique pourrait constituer une solution intéressante pour le traitement de ce type de tumeurs. Des résultats très prometteurs ont été obtenus chez l'animal, mais les bénéfices de ces nouveaux traitements chez l'humain, en termes de qualité de vie et de survie, demeurent modestes. Il a été établi qu'une place importante dans la composition des tumeurs malignes, dont les glioblastomes, est détenue par des macrophages. Ces macrophages, aussi appelés les TAM (tumor-associated macrophages), sont pour la plupart dérivés des monocytes du sang [110, 111]. Certains d'entre eux proviennent de la prolifération de macrophages résidents [112]. Les macrophages phagocytent les cellules tumorales apoptotiques et présentent des antigènes tumoraux aux cellules T stimulant ainsi la réponse immunitaire [113, 114]. Il a été démontré que le volume de la tumeur est réduit suite à l'expression d'une cytokine proinflammatoire sécrétée par les macrophages, le facteur TNF, grâce à laquelle les macrophages promouvoient leur propre recrutement et favorisent la formation de microcavités [111]. Toutefois, les cellules tumorales sont capables de profiter de certaines des molécules sécrétées par les macrophages pour promouvoir leur propre survie et leur croissance. Parmi ces molécules pro-tumorales, on retrouve celles qui favorisent l'infiltration, l'immunosuppression, l'angiogenèse, la prolifération et les métastases. Un exemple de molécules sécrétées par les TAM est donné dans la Figure 7. 22 Pro-angiogenic cyiokina and enzymes Cylokiiies (cg. iiuimmo.stimulatory) Réactive Oxygcn and Nilmgcn Specics Cliciimkincs(ci;. lui lymphocytes) Cytokincs (mitogens and immunosuppressiv fuctnrs) Tumourcell lysis Tissuc Facloi/uPA Mclalloproleascs (wide range) KL-iiLiive Oxygen ami Nilrogen Spct ICS Mclalloproteascs (MMP7.9and 12) ANTITUMOUR PROTtMOUR Figure 7. L'activité des macrophages dans les tumeurs : anti- ou pro-tumorale ? (Bingle et al., 2002 [110]) Les macrophages sont déjà présents dans les tumeurs, alors pourquoi ne pas exploiter cette présence plutôt que d'y introduire d'autres types de cellules qui, normalement, ne s'y retrouvent pas? Le développement de nouveaux outils moléculaires, comme celui présenté dans cette étude, pourrait renforcer l'intérêt de cette stratégie de thérapie génique et permettre d'améliorer les traitements actuels. 1.2.3 Thérapie cellulaire des maladies du système nerveux L'utilisation de véhicules cellulaires en thérapie génique et leur application clinique sont à l'étude depuis plusieurs années. Les myoblastes, par exemple, ne se sont pas montrés optimaux en terme de survie et d'expression du transgène [115], tandis que l'utilisation de cellules souches embryonnaires soulève de sérieux questionnements éthiques. Une autre méthode thérapeutique proposée contre les maladies du système nerveux est celle de la macroencapsulation par membrane semi-perméable qui permet d'implanter dans le cerveau des cellules de tout type sans risque de réponse immunitaire ou de formation de tumeur [32]. L'efficacité de cette technique a été démontrée chez des patients atteints de la sclérose 23 latérale amyotrophique auxquels on a transplanté des cellules sécrétant le CNTF (ciliary neurotrophic factor) [116, I 17]. Les fibroblastes ont été utilisés pour délivrer le facteur neurotrophique NGF dans le cerveau de patients Alzheimer avec un succès qui reste à être confirmé [118]. Plusieurs études rapportent également un potentiel intéressant des cellules souches neurales pour le remplacement des neurones [119-121], mais aussi des cellules de type glial, tels les oligodendrocytes [122, 123]. Leur possible utilisation pour le traitement des tumeurs cérébrales a aussi été démontrée [124-126]. Parmi les autres types de cellules utilisées, mentionnons aussi les cellules souches mésenchymateuses qui présentent la même difficulté de contrôle de différenciation et de migration aux sites spécifiques que les cellules souches neurales [127]. 1.2.3.1 Macrophages cérébraux comme véhicules cellulaires dans la thérapie génique des maladies du système nerveux Le transfert indirect basé sur la transduction ex vivo de cellules monocytaires ou de leurs précurseurs, qui migreraient dans le cerveau où ils se différencieraient et y délivreraient des gènes thérapeutiques, représente une alternative prometteuse dans le traitement des maladies du système nerveux. La reconstitution du système hématopoïétique soumis à un traitement myéloablatif (ex. radiation létale), suite à la transplantation des cellules de la moelle osseuse et la migration des cellules différenciées dans le cerveau, a confirmé l'efficacité de ce type de transport cellulaire. En effet, l'analyse de la différenciation de cellules de la moelle osseuse provenant des souris transgéniques exprimant la protéine fluorescente GFP et transplantées dans des souris dont le système hématopoïétique a été supprimé par irradiation, a démontré la capacité de ces cellules d'infiltrer le système nerveux central et se transformer en cellules microgliales et perivasculaires [98, 128-130]. De plus, le nombre de cellules microgliales nouvellement formées à partir de monocytes se voit augmenter considérablement dans différentes conditions neuropathologiques [9-13]. Bien que la plupart des macrophages cérébraux dérivent des monocytes sanguins, un certain nombre d'entre eux sont également formés après la division de macrophages préexistants [131, 132]. L'avantage principal des monocytes par rapport à d'autres types de véhicules cellulaires repose donc sur leur capacité de transporter et d'exprimer des gènes 24 thérapeutiques à l'endroit exact où le tissu nerveux est affecté par une blessure ou par une maladie. Cependant, l'absence de moyen efficace pour limiter l'expression du transgène dans l'une ou l'autre des populations de macrophages cérébraux qui populent la région affectée constitue un obstacle majeur à l'utilisation clinique de cette approche. 1.3 Utilisation d'un promoteur spécifique aux macrophages cérébraux pour la thérapie génique Afin d'exprimer ou d'inhiber des gènes d'intérêt exclusivement dans les macrophages cérébraux, le contrôle de leur expression par un promoteur génique spécifique à cette population est crucial. Cependant, un tel promoteur n'a pas encore été identifié. Comme alternative, on pourrait se servir d'un promoteur d'un gène qui serait actif préférentiellement dans les macrophages cérébraux activés dans différentes conditions pathologiques du cerveau, comme c'est le cas avec le gène de la galectine-3. 1.3.1 Galectine-3 Les galectines sont des protéines appartenant à la grande famille de lectines animales avec lesquelles elles partagent un domaine de liaison aux carbohydrates [133]. Leurs fonctions ne sont connues que partiellement, mais l'affinité de liaison aux P-galactosides est commune aux 15 galectines identifiées jusqu'à aujourd'hui [134]. La galectine-3 est l'une des galectines les plus étudiées, à cause de son implication dans une multitude de processus physiologiques et pathologiques. La galectine-3, aussi appelée Mac-2, est une protéine d'environ 30 kDa encodée par un gène composé de 6 exons et 5 introns qui s'étendent sur une longueur de 17 kb [135-139]. Elle contient un domaine N-terminal riche en proline et en glycine, et un domaine COOHterminal dans lequel on retrouve le domaine de liaison aux hydrates de carbone. Décrite pour la première fois par Ho et Springer en 1982 [140] comme une protéine exprimée à la surface des macrophages, sa présence a ensuite été décelée aux niveaux intracellulaire 25 (cytoplasme et noyau) et extracellulaire (membrane plasmique et espace extracellulaire) dans plusieurs autres lignées. Parmi les cellules qui peuvent exprimer la galectine-3, on retrouve les monocytes et les différents macrophages : les cellules microgliales, les cellules de Kupffer, les cellules dendritiques, les cellules alvéolaires, ainsi que les cellules de Schwann, les fibroblastes, les cellules épitheliales de l'intestin et du rein [136, 141-146]. La protéine sécrétée ne contient pas de séquence signal; elle est donc exportée par un mécanisme de sécrétion alternatif [147]. La protéine ne possède pas de domaine transmembranaire non plus et nécessite la présence d'un ligand pour s'attacher à une cellule. La diversité d'effets qu'elle exerce sur différents types cellulaires révèle la grande variété de récepteurs spécifiques à la galectine-3. Quelques glycoprotéines liant la galectine-3 sont connues, dont : • lalaminine; • la fibronectine; • les glycoprotéines de la matrice : la tenascine-C et R; • les molécules d'adhésion neurale : Ll, N-CAM et MAG (myelin associated glycoprotein) [148]; • CD32 (FcyRII) sur les éosinophiles [ 149] ; • CD29 (intégrine p 1 ) et CD7 sur les cellules T [ 150] ; • CD66 sur les neutrophiles [151] • Mac-1 (CDllb/CD18), LAMP-1 et 2 (lysosomal membrane glycoproteins), CD98 et Mac-3 sur les macrophages [152]. 1.3.2 Fonctions biologiques de la galectine-3 Les niveaux d'expression et la fonction de la galectine-3 sont en relation avec sa localisation, ainsi qu'avec le type, l'état de prolifération et le microenvironnement de la cellule qui l'exprime. La forme extracellulaire agit au niveau de l'activation des cellules, de l'interaction cellule-cellule et cellule-matrice extracellulaire, de l'induction de la migration de monocytes, de macrophages et de cellules endothéliales [153-156]. La forme 26 intracellulaire joue plutôt un roie rôle uaus dans il'épissage epissage cde l'ARN messager, la régulation du cycle cellulaire, l'apoptose et la phagocytose [157-159]. 1.3.2.1 Galectine-3 et inflammation L'induction de la migration des monocytes et des macrophages par la galectine-3 suggère une participation importante de cette dernière dans l'inflammation [156]. La réponse inflammatoire est atténuée suite à une mutation du gène de la galectine-3 [160] et à son inactivation [161]. Ce sont les facteurs de transcription NF-KB et Jun qui seraient impliqués dans la régulation de son expression [162]. Il a également été démontré que la galectine-3 supprimerait l'expression de l'interleukine-5, en suggérant qu'elle aurait aussi un effet antiinflammatoire [163]. Des effets multiples, anti- ou pro-inflammatoires, de la galectine-3 sur différents types de cellules immunitaires sont résumés dans le Tableau 4. Tableau 4. Rôle de la galectine-3 dans l'inflammation (adapté de Rubinstein et al., 2004 [164]). Type de cellule immunitaire Effet de la galectine-3 Macrophages îChcmotaxic t Phagocytose f Production de l'IL-1 induite par la LPS | Apoptose Cellules T l Apoptose (galectine-3 intracellulaire) t Apoptose (galectine-3 extracellulaire) f Prolifération î Interaction entre les lymphocytes T naïfs et les cellules dendritiques l Adhésion des thymocyles Neutrophiles f Activation t Adhésion à la laminine î Extravasation en réponse à une infection î Activité NADPH oxydase Cellules B Régulation de la survie des cellules B de mémoire induite par l'IL-4 Basophiles et mastocytes î Activation Éosinophiles | Production de l'IL-5 27 Le rôle de la galectine-3 dans la réponse inflammatoire a aussi été étudié à l'extérieur du système nerveux central. Une lésion du système nerveux périphérique suivie d'une dégénération Wallérienne, par exemple, induit l'expression de la galectine-3 par des macrophages recrutés au site de la lésion et par des cellules de Schwann et, par conséquent, la phagocytose de la myéline par ces deux types cellulaires [143, 145]. Il faut noter toutefois que le rôle des cellules de Schwann dans la phagocytose est sujet à controverse. La capacité phagocytaire et la rapidité de la dégénération Wallérienne seraient ainsi dépendantes du niveau d'expression de la galectine-3 [143]. 1.3.3 Galectine-3 dans le cerveau La galectine-3 est fréquemment utilisée comme marqueur de l'activation et de la différenciation des monocytes, des macrophages et de la microglie [138]. Ce qui a attiré notre attention est effectivement le fait que la galectine-3 soit absente de la microglie résidente du cerveau normal. Par contre, une forte expression de celle-ci dans les macrophages activés a été rapportée dans de nombreuses études in vivo, surtout suite à une lésion ou à une maladie du système nerveux central. La galectine-3 est également exprimée par les cellules microgliales in vitro [165-167]. Les niveaux d'activation des cellules qui influent sur les niveaux d'expression de la galectine-3 sont dépendants du type de lésion du système nerveux. Ainsi, dans le cas de l'axotomie du nerf facial, où il y a l'absence du bris de la barrière hémato-encéphalique et l'absence de la réponse inflammatoire, la galectine-3 n'est pas exprimée. Dans le cas de l'ischémie cérébrale, où on observe le bris de la barrière hémato-encéphalique et une forte inflammation, son expression se voit fortement augmentée autant dans la microglie résidente que dans les macrophages recrutés du sang [167]. Dans le cas de la dégénération du nerf optique, son expression est plutôt sporadique, ce qui s'explique par une activation déficiente de la microglie [165]. Dans un modèle expérimental de la sclérose en plaques, l'EAE (expérimental allergie encephalomyelitis), la galectine-3 est aussi présente [168]. 28 1.4 Objectifs du projet Le but général de ce projet de recherche était de valider la faisabilité de la méthode qui consiste en l'introduction d'un gène extrinsèque dans les macrophages cérébraux à l'aide d'un lentivirus, placé sous contrôle d'un promoteur connu pour être actif préférentiellement dans ces cellules. Pour ce faire, nous avons établi 4 objectifs spécifiques: 1) identifier un gène exprimé de façon préférentielle dans les macrophages cérébraux activés dans différentes conditions pathologiques du cerveau en utilisant l'hybridation in situ et l'immunofluorescence ; 2) caractériser le promoteur de ce gène par des analyses de délétion en transfection transitoire afin de déterminer la longueur minimale du promoteur capable d'assurer une expression robuste et durable du transgène, pour ne pas limiter inutilement la capacité d'empaquetage du virus ; 3) utiliser ce promoteur pour la conception d'un vecteur lentiviral dont l'efficacité sera testée dans une série d'expériences in vitro; et 4) explorer la possibilité d'utilisation des cellules microgliales transduites comme vecteurs pour la thérapie génique en les transplantant dans un cerveau sain ou dans une tumeur. Chapitre 2 : Matériel et méthodes 2.1 Etude de l'expression de la galectine-3 2.1.1 Hybridation in situ La détection des ARNm codants pour la galectine-3 sur des coupes de cerveau a été réalisée selon le protocole déjà décrit [111]. Les modifications suivantes y ont été apportées : la sonde antisense d'ARNm a été transcrite à partir d'un ADNc de la galectine-3 de 1159 paires de bases et appliquée sur les lames à une concentration de 2 x 106 cpm/ml. L'hybridation a été effectuée pendant 16 h à 60°C. Après la post-hybridation, les lames ont été exposées sur un film pendant 20 h. Suite à l'autoradiographie, les lames ont été dégraissées, trempées dans de l'émulsion photographique, exposées à 4°C pendant 17 jours, développées, fixées, contre-colorées, déshydratées et montées avec du milieu DPX. 2.1.2 Immunofluorescence Les tranches de cerveau ont été incubées dans du KPBS (potassium phosphate-buffered saline; 0.45 g KH 2 P0 4 , 3.8 g K 2 HP0 4 , 8.1 g NaCl dans l 1 d'eau) contenant 5% de sérum de chèvre et 0.4% de Triton X-100 pendant 30 minutes, avant d'être placées à 4°C pendant toute la nuit dans la même solution contenant cette fois-ci les anticorps anti-Gal3 de rat (1 : 500, American Type Culture Collection) et anti-GFP de lapin (1 : 1000, Molecular Probes) ou la combinaison d'anticorps anti-Gal-3 de rat, anti-Ibal de lapin (1 : 2000, Waco Chemicals) et anti-NeuN de souris (1 : 5000, Molecular Probes). Le lendemain, les coupes ont été incubées durant 2 h à la température ambiante avec les anticorps secondaires de chèvre anti-rat Rhodamine Red-X (1 : 500, Jackson ImmunoResearch) et anti-lapin Alexa Fluor 488 (1 : 500, Molecular Probes), seuls ou combinés avec l'anticorps anti-souris Alexa Fluor 633 (1 : 500, Molecular Probes). Chacune de ces étapes a été suivie de quatre rinçages de 5 minutes dans du KPBS. Les coupes ont ensuite été montées sur des lames gélatinées, contre-colorées avec 2 ^g/ml de diamidinophénylindole (DAPI, Molecular Probes) pendant 1 minute, rincées à l'eau et montées avec du milieu PVA Dabco. 30 2.1.3 RT-PCR L'ARN total a été extrait avec le TRIzol (Invitrogen) à partir des cellules BV2 (microglies), Heplclclc7 (hepatocytes), F20 (fibroblastes), C2C12 (myoblastes), N2A (neuroblastes) et GL261 (cellules de gliome). L'intégrité des échantillons d'ARN a été confirmée par électrophorèse sur gel d'agarose. Les échantillons d'ARN ont été analysés en utilisant le kit « one-step RT-PCR » (BD Pharmingen) avec les amorces suivantes: Gal-3, 5'-CTTAACGATGCCTTAGCTGGCTCTGGA-3' et 5'-CAGATCCTCCTGAGACAGGT CAGGTCC-3'; p-actine, 5'-GTGGGCCGCTCTAGGCACCAA-3' et 5'-CTCTTTGATGT CACGCACGATTTC-3'. Les produits de PCR (Gal-3, 1 159 pb ; p-actine, 540 pb) ont été séparés par électrophorèse sur gel d'agarose 1% et visualisés à l'aide de bromure d'éthidium. 2.2 Analyse du promoteur de la galectine-3 2.2.1 Purification de l'ADN génomique Des bouts de queues de souris C57BL/6 ont été coupés en petits morceaux et placés dans un eppendorf contenant 100 ul de tampon de lyse pH 8.3 (0.121 g Tris, 0.186 g EDTA, 2.46 g sodium acétate, 1 ml Triton X-100 dans 100 ml d'eau) et 2.5 ul de protéinase K (20 mg/ml). Les échantillons ont été incubés à 55°C pendant la nuit, centrifugés 1 minute à 3000 rpm, dilués vingt fois dans de l'eau et chauffés 5 minutes à 95°C pour détruire la protéinase K. 2.2.2 Construction des vecteurs Gal3-pCAT L'amplification du promoteur de la galectine-3 pleine longueur (2624 pb) à partir de l'ADN génomique a été effectuée à l'aide de la polymérase Platinum Pfx (Invitrogen) et des amorces sens 5'-CCGATGGGCAGTGAAGACCTAAGTTCG-3' et antisens 5'-TGAGCC ACAACCTACGGAGATCCACCT-3'. À partir de l'amplicon obtenu, les différents segments du promoteur Gal-3 ont ensuite été amplifiés en utilisant l'amorce antisens 5'-CCAAGAAAGGGCTGGGCTCCC-3' et les amorces sens : -589Gal-3, 5'-GCCCCTTG 31 CCCGTGCTGTA AC-3 ' ; -1011 Gal-3, 5 ' -GGG ATTG ACCGGG A AGC AGGT-3 ' ; -1594Gal-3, 5'-CATCCCTGGTGGCCTCAAATCG-3'; -2157Gal-3, 5'-TGGCAACCAT TTCAGCTGTCCA-3'. Les conditions de PCR ont été identiques pour tous les échantillons : une étape de dénaturation initiale à 94°C de 2 minutes, suivie de 35 cycles à 94°C pendant 15 sec, 55°C pendant 30 sec et 68°C pendant 3 minutes. Une étape d'élongation finale a été effectuée à 68°C pendant 2 minutes. Leur identité a été confirmée par séquençage automatique (Plateforme de séquençage et de génotypage du Centre de recherche du CHUL). Les promoteurs ont été digérés avec les enzymes Sali et Xbal (New England Biolabs) et sous-clonés dans le vecteur pCAT-Basic (Promega) préalablement digéré avec les mêmes enzymes et déphosphorylé avec la phosphatase alcaline (Roche). La ligation a été effectuée avec la T4 DNA ligase (New England Biolabs) et la transformation avec des bactéries compétentes DH5a. 2.2.3 Culture cellulaire Des cellules microgliales BV2, des fibroblastes F20, des neuroblastes N2A et des cellules tumorales GL261, ont été cultivées à 37°C, sous 5% de C0 2 , dans le milieu de culture DMEM (Dulbecco's modified Eagle's médium, Wisent) contenant 10% de sérum bovin fœtal inactivé à la chaleur, 100 U/ml de pénicilline et 100 \ig/m\ de streptomycine. Avant l'utilisation, les cellules ont été incubées à 37°C avec de la trypsinc 0.25% (Invitrogen), rincées et resuspendues dans du tampon DPBS (Dulbecco's phosphate-buffered saline, Invitrogen). 2.2.4 Transfection Des cellules ont été cultivées pendant 24 h dans des plaques à 6 puits à une densité de 1 x 106/puit pour les cellules microgliales BV2 ou 3 x 107puit pour les fibroblastes F20 et les neuroblastes N2A. Elles ont ensuite été transfectées en utilisant la Lipofectamine (Invitrogen) selon le protocole du manufacturier. Brièvement, 1.5 u.g de l'un des vecteurs Gal3-pCAT et 0.5 u.g du plasmide contrôle pXGH5 ont été ajoutés par puit. L'ADN plasmidique avait été préalablement enrobé de 6 \i\ de réactif Plus suivi de 6 u.1 de M Lipofectamine. Ce complexe lipidique a été ajouté à chacun des puits contenant 800 fil de milieu DMEM sans sérum nouvellement changé. Après 3 h d'incubation, 1 ml de DMEM contenant 20% de sérum bovin fœtal a été rajouté. Le milieu a été changé 8 h après le début de la transfection et les cellules ont été analysées pour l'expression génique transitoire par essai CAT après 48 h. Un plasmide CAT sans promoteur et un plasmide contenant le promoteur RSV ont servi de contrôles négatif et positif, respectivement. Toutes les analyses ont été effectuées en triplicata. 2.2.5 Essai CAT Les niveaux d'activité de CAT ont été déterminés selon le protocole déjà publié [169]. Brièvement, les cellules ont été récoltées dans un tampon contenant 15 mM de Tris pH 8.0, 60 mM de KC1, 15 mM de NaCl, 2 mM de EDTA, 0.15 mM de spermine, I mM de dithiothréitol et 0.4 mM de PMSF, puis lysées par trois cycles d'incubation de 5 minutes sur glace sèche et à 37°C. Les débris cellulaires ont été enlevés après deux centrifugations à 14 000 rpm pendant 5 minutes, la première étant suivie d'une incubation de 10 minutes à 70°C. 0.2 fiCi de chloramphénicol dilué vingt fois avec du 0.25 M Tris pH 8.0 et extrait deux fois avec deux volumes de xylène, et 5 \i\ de bulyryl-CoA ont été ajoutés par essai. Après une incubation de 18 h à 37°C, une extraction au xylène et deux dilutions des échantillons avec 0.25 M de Tris pH 8.0, ont précédé le compte de la radioactivité dans un compteur-(3. Les niveaux d'activité de CAT pour toutes les cellules transfectées ont été normalisés par rapport à la quantité de hGH sécrétée dans le milieu de culture (encodée par le plasmide cotransfecté pXGH5). 2.2.6 Dosage de la hGH Le niveau de hGH a été mesuré avec une trousse radioimmunologique (hGH IRMA Solid Phase, Medicorp) en suivant le protocole fourni par le manufacturier. 33 2.2.7 Dosage des protéines La quantité de protéines contenues dans les échantillons provenant des cellules transfectées a été dosée par la méthode de Bradford [170]. Un mélange d'extrait cellulaire et de réactif de Bradford a été incubé 10 minutes à la température de la pièce avant d'en avoir mesuré la densité optique à une longueur d'onde de 595 nm. Les valeurs comprises entre 0.1 et 0.35 ont été retenues. 2.3 Conception du vecteur lentiviral et validation de son efficacité 2.3.1 Construction du vecteur lentiviral pHR-Gal3-EGFP Après avoir déterminé la longueur optimale du promoteur, celui-ci a été extrait du vecteur -2157Gal3-pCAT en utilisant les enzymes Spel et Sali (New England Biolabs) et ligué dans le vecteur pCR-BluntlI-TOPO. Le gène EGFP (729 pb) a été amplifié par PCR à partir du vecteur lentiviral pHX-CMV-EGFP [84] à l'aide des amorces sens 5'-ATCATCGTCGACGCCATGGTGAGCAAGGGCGAG-3' et antisens 5'-CGGCATGG ACGAGCTGTACAAGTAAGGATCCAAT-3'. Le PCR incluait une étape de dénaturation initiale à 94°C pendant 2 minutes, suivie de 35 cycles à 94°C pendant 15 sec, 55°C pendant 30 sec et 68°C pendant 1 minute. L'étape d'élongation finale a été effectuée à 68°C pendant 10 minutes. L'amplicon a été digéré avec les enzymes BamHl et Sali et ligué dans le plasmide pCR-BluntII-TOPO-Gal3. Le fragment Gal3EGFP a ensuite été extrait en utilisant les enzymes Spel et BamHI et introduit dans le vecteur lentiviral pHR-cPPTWPRE. 2.3.2 Production de lentivirus La production de lentivirus a été exécutée selon le protocole publié antérieurement [171]. Les cellules 293T ont été transfectées par la méthode phosphate de calcium. Pour la transfection, on a utilisé le vecteur d'empaquetage pCMV-AR8.2, le vecteur encodant l'enveloppe VSV-G, pMDG, et le vecteur de transfert pHR-Gal3-EGFP. Pour la production du virus contrôle positif, on a utilisé le vecteur de transfert pHR-CMV-EGFP. Après 16 h, VI les cellules ont été lavées deux fois avec du milieu DMEM. Les particules virales ont été récoltées du surnageant 48 h après le début de la transfection et passées à travers un filtre de 0.45 u.m. Les virus ont été concentrés par ultracentrifugation, resuspendus dans du milieu DMEM complet et entreposés à -80°C. Le titre des deux virus a été déterminé par des dilutions en série dans des cellules 293T. 2.3.3 Culture primaire de cellules microgliales Des cerveaux de souris âgées de 1 à 5 jours ont été rincés dans du DPBS, émincés avec des lames de rasoir et passés dans une seringue de 10 ml munie d'une aiguille de calibre 20. Le culot centrifugé à 1500 rpm a été resuspendu dans un mélange de trypsine à 0.25% et de Dnasel à 0.05%, et incubé à 37°C pendant 15 minutes. La digestion a été arrêtée avec le milieu DMEM contenant 10% de sérum bovin fœtal et l'échantillon centrifugé. Les cellules ont été resuspendues dans le milieu DMEM complet et ensemencées dans des flacons T-75 à une densité minimale de 100 000 cellules/cm2. Le milieu a été changé tous les 2-3 jours. Les cellules microgliales ont été purifiées à partir des cultures mixtes après une période d'incubation d'au moins 10 jours. Brièvement, les flacons ont été agités sur un agitateur à 37°C à 200 rpm pendant une période de 4 h pour faire décoller les cellules microgliales et le surnageant a été récolté. Après 15-20 minutes d'incubation dans un nouveau flacon, le surnageant a été enlevé pour éliminer les cellules non microgliales contaminantes et remplacé par du milieu frais. 2.3.4 Transduction in vitro La transduction in vitro des cellules microgliales, des fibroblastes et des neuroblastes a été réalisée en utilisant les virus LentiGalEGFP et LentiCMVEGFP à des MOI (multiplicity of infection) de 1, 10 et 100. 50 000 cellules par puit dans une plaque à 6 puits ont été incubées pendant 2 h dans un volume minimal de 600 [il de préparation virale et de milieu DMEM complet. Le volume a ensuite été complété à 2 ml. Le milieu a été changé après 24 h et les cellules ont été analysées pour l'expression de la protéine EGFP par cytométrie en flux aux temps 2, 4 et 8 jours. 35 La transduction de cultures primaires de cellules microgliales a été exécutée en utilisant des virus LentiGaBEGFP et LentiCMVEGFP à un MOI de 100. Les cellules purifiées ont été incubées dans des flacons T-25 avec la quantité appropriée du virus dans un volume minimal de 2 ml de milieu DMEM complet pendant 2 h. Le volume du milieu a ensuite été complété à 4 ml et changé après 24 h. Les cellules ont été analysées par cytométrie en flux après 48 h. 2.3.5 Immunocytofluorescence Une lamelle poly-L-lysinée a été déposée au fond de chaque puit d'une plaque à 6 puits. 50 000 cellules par lamelle ont été laissées dans 250 [i\ de milieu DMEM complet pendant 30 minutes. Le volume a ensuite été complété à 1 ml. Après 24 h, les cellules ont été rincées deux fois avec du DPBS, fixées avec de la paraformaldehyde 4% pH 7.4 pendant 30 minutes et rincées trois autres fois. L'incubation des cellules dans le KPBS contenant 5% de sérum de chèvre et 0.2% de Triton X-100 pendant 15 minutes a été suivie de l'incubation durant 1 h dans la même solution contenant les anticorps primaires anti-CDl lb de rat (1 : 1000, Molecular Probes) et anti-GFP de lapin (1 : 1000, Molecular Probes). Quatre rinçages au KPBS avant et après l'ajout des anticorps secondaires fluorescents de chèvre, anti-rat Rhodamine Red-X (1 : 500, Jackson ImmunoResearch) et anti-lapin Alexa Fluor 488 (1 : 500, Molecular Probes), ont été effectués. Les lamelles ont été montées sur des lames gélatinées, contre-colorées avec 2 [ig/ml de diamidinophénylindole (DAPI, Molecular Probes) pendant 1 minute, rincées trois fois dans de l'eau et montées avec du milieu PVA DABCO. 2.3.6 Cytométrie en flux Avant d'être transplantées, les cellules microgliales transduites ont été marquées en immunofluorescence et analysées par cytométrie en flux. Environ 1 u.g de l'anticorps de blocage anti-souris FcylII/II de rat (BD Pharmingen) pendant 5 minutes et 0.25 u.g de l'anticorps anti-souris CD1 lb couplé à la phycoérythrine (R-PE, BD Pharmingen) pendant 36 30 minutes ont été ajoutées pour 1 x 106 de cellules. Seulement les cellules doublement marquées PE+GFP+ ont été utilisées pour la transplantation. 2.3.7 Transplantation de cellules microgliales transduites ex vivo avec ou sans cellules tumorales Des souris mâles C57BL/6 (Charles River) ont été anesthésiées et immobilisées dans un appareil stéréotaxique. Une incision faite sur le cuir chevelu a été suivie d'une craniotomie au-dessus de l'hémisphère droit, 1.7 mm latéral et 1.5 mm rostral à partir du bregma. Après avoir enlevé la dure-mère, une seringue de 5 \xl munie d'une aiguille de calibre 27 a été introduite dans le caudoputamen à une profondeur de 3.5 mm. Deux u.1 d'une suspension contenant 5 x 104 de cellules microgliales transduites avec le vecteur LentiGaBEGFP ou LentiCMVEGFP, avec ou sans 5 x 104 de cellules GL261, ont été injectés pendant 2 minutes à l'aide d'une micropompe. La seringue a été laissée en place 2 minutes après l'injection et ensuite lentement retirée. La plaie a été cousue et enduite d'iode. Les souris ont été sacrifiées 1, 7 ou 21 jours après la chirurgie. 2.3.8 Préparation de tissus Toutes les souris sacrifiées dans ces expériences ont été anesthésiées et perfusées avec 10 ml de saline, suivi d'une perfusion d'une durée de 10 minutes avec une solution de paraformaldéhyde 4%, pH 7.4. Les cerveaux ont été enlevés, postfixés durant 5 h à 4°C et laissés dans une solution de KPBS contenant 20% de sucrose durant la nuit. Des tranches de cerveaux de 30 u.m d'épaisseur ont été coupées avec un microtome, récoltées dans une solution cryoprotectrice et entreposées à -20°C jusqu'à l'analyse histologique. Chapitre 3 : Résultats 3.1 Etude de l'expression de la galectine-3 3.1.1 Expression de la galectine-3 est induite dans les macrophages cérébraux activés Pour confirmer notre hypothèse que le gène de la galectine-3 est spécifique aux macrophages activés, nous avons analysé son expression dans certaines conditions anormales du système nerveux central, telles que le glioblastome et la démyélinisation. Pour examiner la présence de l'ARN messager du gène de la galectine-3 dans le cerveau, nous avons utilisé la technique d'hybridation in situ. Dans des cerveaux de souris injectés avec des cellules tumorales GL261, les résultats indiquent que l'expression de l'ARNm du gène de la galectine-3 était restreinte à la tumeur (Fig. 8a). Dans le modèle de démyélinisation induite par la cuprizone, on a observé un signal très fort dans le corps calleux et autres régions de matière blanche (Fig. 8c). L'absence totale du transcrit du gène de la galectine-3 a été confirmée chez des souris contrôles (Fig. 8b). Pour confirmer la production de la protéine galectine-3, nous avons utilisé l'immunofluorescence. Les macrophages activés, doublement positifs pour le marqueur de macrophages Iba-1 et pour la galectine-3, ont été trouvés principalement dans la substance blanche des souris traitées avec la cuprizone (Fig. 811), comme observé précédemment. Ces résultats indiquent que l'expression de la galectine-3 est induite dans les macrophages cérébraux activés. 3.1.2 Galectine-3 est exprimée par des cellules microgliales in vitro L'expression du gène de la galectine-3 a été analysée par RT-PCR en utilisant de l'ARN extrait de différentes lignées cellulaires. Les résultats ont indiqué que le gène de la galectine-3 est exprimé de base dans des cultures de cellules microgliales BV2 et de cellules tumorales GL261, mais pas dans des neuroblastes N2A (Fig. 9). Des niveaux faibles ont été détectés dans des lignées de fibroblastes (F20), de myoblastes (C2C12) et d'hépatocytes (Heplclc7). 38 3.2 Analyses de délétion du promoteur du gène de la galectine-3 3.2.1 Choix du promoteur minimal le plus robuste et spécifique : -2157Gal3 Pour caractériser le promoteur du gène de la galectine-3 et déterminer la longueur minimale requise pour son efficacité et sa spécificité, une série de promoteurs de différentes longueurs (-589, -1011, -1594, -2157 paires de bases en amont du site de l'initiation de la transcription) ont été sous-clonés dans un vecteur portant le gène rapporteur chloramphénicol-acétyltransférase (CAT) (Fig. 10a). Ces constructions ont été cotransfectées avec le plasmide contrôle pXGH5, exprimant l'hormone de croissance humaine (hGH), dans des lignées permissives (cellules microgliales BV2), sémipermissives (fibroblastes F20) et non-permissives (neuroblastes N2A). Après 48 heures, l'activité des promoteurs a été analysée en mesurant les niveaux de la CAT dans des lysats de cellules et en normalisant ces résultats par rapport à la quantité d'hormone de croissance humaine sécrétée dans le milieu. Le pourcentage d'activité de la CAT a été déterminé par rapport au plasmide servant de contrôle positif RSV-pCAT (100% d'activité). Le vecteur sans promoteur pCAT a été employé comme contrôle négatif. Les données présentées dans la Figure 10b correspondent aux valeurs de trois expériences de transfection exécutées en triplicata. Le promoteur du gène de la galectine-3 n'a pas eu un effet significatif dans les cellules N2A comme indiqué par les niveaux bas de l'activité de la CAT obtenus pour chacun des quatre fragments du promoteur (4%, 3%, 4%, 8%). Dans les fibroblastes F20, le fragment le plus court du promoteur contenait tous les éléments nécessaires pour une expression basale (19%). Prolonger l'extrémité 5' au-delà de la position -589 (-101 lGal3-pCAT) a eu comme conséquence une légère diminution de l'expression de la CAT (15%), tandis que les 1005 nucléotides plus en 5' (-1594Gal3-pCAT) n'ont provoqué aucun changement significatif (21%). La séquence la plus longue a induit une augmentation de 1.7 fois (35%) par rapport à la séquence la plus courte, ce qui représente un tiers de l'expression de la CAT sous contrôle du promoteur RSV dans les fibroblastes, suggérant une présence d'un élément de régulation positive de la transcription dans cette région. La transfection de cellules microgliales BV2 a indiqué que le fragment -589 pb du promoteur de la galectine-3 assure 39 une expression de base du gène CAT (8%). L'addition de séquences subséquentes de 422 (-101 lGal3-pCAT) et 1005 nucléotides (-1594Gal3-pCAT) a eu comme conséquence une diminution de 2 fois de l'expression de la CAT (4% et 2%, respectivement). La séquence -2157Gal3 a démontré une activité de la CAT fortement augmentée (96%), qui égalise pratiquement l'expression de la CAT régulée par le promoteur RSV. Le dernier résultat confirme clairement la présence d'un élément activateur dans la région située entre les paires de bases -1594 et -2157. 3.3 Conception du vecteur lentiviral et validation de son efficacité 3.3.1 Expression de la protéine EGFP sous le contrôle du promoteur du gène de la galectine-3 dans des cellules microgliales transduites par le vecteur lentiviral in vitro Le promoteur minimal du gène de la galectine-3 déterminé comme le plus robuste et le plus spécifique, -2157Gal3, a été inséré dans un vecteur lentiviral qui exprime la protéine EGFP. Pour examiner l'efficacité de ce lentivirus, nous l'avons comparé au virus exprimant la protéine EGFP sous le contrôle du promoteur ubiquitaire CMV dans des cellules microgliales et des fibroblastes en tant que cellules permissives et sémi-permissives, respectivement, ainsi que dans des neuroblastes en tant que cellules non-permissives. Les résultats de la transduction des cellules à des MOI de 1 et 10 n'ont pas été retenus en raison du faible pourcentage obtenu de cellules transduites, sensiblement inférieur à celui obtenu à un MOI de 100. Ainsi, seulement les résultats obtenus à un MOI de 100 seront présentés ici. L'activité des promoteurs a été évaluée par cytométrie en flux 2, 4 et 8 jours après la transduction des cellules. La transduction des microglies par le vecteur lentiviral GaBEGFP à un MOI de 100 a eu comme conséquence une expression stable du transgène dans plus de 64% des cellules. Le ratio des MFI obtenu avec le vecteur LentiGal3EGFP était nettement plus élevé que celui obtenu avec le vecteur LentiCMVEGFP (147%, 156%, 181%). Par ailleurs, l'intensité moyenne de fluorescence (MFI) des fibroblastes (2.0) et des neuroblastes (2.4) transduits avec le vecteur GaBEGFP était plus basse que celle des cellules microgliales transduites 40 avec le même vecteur (6.9). De plus, le ratio des MFI des fibroblastes et des neuroblastes transduits avec le vecteur LentiCMVEGFP était sensiblement plus haut que le ratio des MFI de ces mêmes cellules transduites avec le vecteur LentiGaBEGFP (Fig. 11b). Ces résultats nous ont permis de conclure que le vecteur LentiGaBEGFP permettait d'obtenir une expression robuste et durable dans les cellules microgliales in vitro, mais qui ne leur est pas tout à fait spécifique. 3.4 Transplantation de cellules microgliales transduites ex vivo avec ou sans cellules tumorales Nous avons vérifié la possibilité d'utiliser des cellules microgliales comme vecteurs pour la thérapie génique afin d'introduire des gènes thérapeutiques à l'intérieur du tissu nerveux affecté par une blessure ou une maladie. Pour ce faire, nous avons transduit des cultures primaires de cellules microgliales provenant de souris nouveau-nées et les avons triées à l'aide d'un cytomètre en flux avant de les transplanter dans un cerveau sain et dans une tumeur. Dû à un nombre restreint de cellules obtenues pour la transplantation, nous avons été contraints de limiter le nombre d'animaux pour cette étude. Dans un premier temps, 5 x 104 cellules microgliales dans un volume total de 2 fil ont été injectées par voie intracérébrale. Des souris ont été sacrifiées 1 et 21 jours après l'injection. Les cerveaux ont été marqués par immunofluorescence et analysés en microscopie confocale. Le patron d'expression de la protéine EGFP dans le cas des cellules transduites à l'aide des virus LentiGaBEGFP et LentiCMVEGFP était semblable (Fig. 12). Au jour 1, nous avons noté un grand nombre de cellules doublement marquées pour la galectine-3 et la GFP. En effet, toutes les cellules GFP+ étaient aussi positives pour la galectine-3. À travers le temps, toutefois, le nombre de ces cellules diminuait pour manifestement disparaître après 21 jours, où nous avons noté qu'une ou deux cellules GFP+ par tranche de cerveau. L'expression de la galectine-3 persistait après 21 jours. Elle semblait être liée à la réponse des macrophages à la blessure mécanique provoquée par l'injection. La morphologie de ces cellules suggère qu'il s'agit bel et bien de macrophages activés, résidents ou recrutés au site 41 de la blessure. Cependant, des analyses plus approfondies sur un plus grand nombre d'animaux seront nécessaires pour confirmer les observations de cette étude préliminaire. Dans un deuxième temps, nous avons étudié la possibilité d'utiliser les cellules microgliales transduites par un vecteur lentiviral en thérapie génique dans un contexte inflammatoire, en l'occurrence une tumeur cérébrale. Cinq x 104 cellules microgliales transduites avec le vecteur LentiCMVEGFP ont été cotransplantées avec 5 x 104 cellules tumorales GL261 dans un volume total de 2 [il. Les souris ont été sacrifiées 7 jours après l'injection. Les cerveaux ont été marqués par immunofluorescence et analysés en microscopie confocale. Une présence persistante d'un grand nombre de cellules transduites 7 jours après la chirurgie, ainsi que leur distribution exclusive à la tumeur, ont pu être observées (Fig. 13). Ceci valide notre hypothèse quant à une utilisation possible des cellules microgliales en thérapie génique. Toutefois, pour admettre que le vecteur lentiviral assure une expression spécifique et durable du transgène dans un contexte inflammatoire, il faudrait entreprendre d'autres analyses. !! Il Figure 8. Galectine-3 est exprimée dans les macrophages activés dans des conditions pathologiques du système nerveux central. I, Production de l'ARNm du gène de la galectine-3 est induite dans un modèle expérimental de glioblastome (a) et de démyélinisation induite par la cuprizone (c et d). L'absence totale du tran­ scrit du gène de la galectine-3 est noté dans le cerveau des souris contrôles (b). II, Images de microscopie confocale démontrant la présence de macrophages activés marqués avec les anticorps lba-1 et Gal-3 (flèches) et de quelques cellules faiblement marquées ou nonmarquées avec Gal-3 (têtes de flèche). Abréviations : AC, commissure antérieure ; Hypo, hypothalamus ; 3V; 3e ventricule. # / 4? § # d? — Gal-3(1159pb) — (J-actine (540 pb) Figure 9. Expression de l'ARNm du gène de la galectine-3 dans différentes lignées cellulaires in vitro. Analyse sur le gel d'agarose des échantillons de l'ARN extrait des hépatocytes Hep1c1c7, fibroblastes F20, myoblastes C2C12, neuroblastes N2A, cellules tumorales GL261 et cellules microgliales BV2,et amplifiés par RT-PCR. -2157 +1 -124 B3y Gal-3 -1594 2157Gal-3-pCAT ■ 1 1 | >s H +1 +124 JQJw Gal-3 -1011 +1 +124 I ± Gal-3 P5y -589 +1+124 Gal-3 B3y 1594Gal-3-pCAT i— 4 | BV2 (microglies) i 1011Gal-3-pCAT D «y F20 (fibroblastes) ^C | N2A (neuroblastes) <<? ^ <? rfP M : -589Gal-3-pCAT H ■W 0 10 20 1 1 30 40 1 1 50 60 1 1 70 80 1 1 1 1 90 100 110 120 % de l'activité RSV-pCAT Figure 10. Analyse de délétion du promoteur du gène de la galectine-3. a, Une série de promoteurs mGal-3 de différentes longueurs ont été sous-clonés dans un vecteur portant le gène rapporteur CAT. b, Ces constructions ont été analysées par transfection transitoire dans des cellules permissives (cellules microgliales BV2), sémi-permissives (fibroblastes F20) et non-permissives (neuroblastes N2A). Les résultats ont été normalisés par rapport au plasmide servant de contrôle positif RSV-pCAT (100% d'activité; mean±SE). L'effet de la construction -2157Gal-3-pCAT par rapport aux autres constructions a été statistiquement significatif dans les cellules microgliales et les fibroblastes (Tukey HSD test, ***p<0,0001, **p<0,0002). c, Position présumée des éléments de régulation de la transcription. BV2 microglies F20 fibroblastes N2A neuroblastes Figure 11. Analyse de transduction in vitro des vecteurs LentiGaBEGFP et LentiCMVEGFP. a,Cellules microgliales BV2 transduites à l'aide du lentivirus exprimant la protéine EGFP sous le contrôle du promoteur du gène de la galectine-3. b, L'intensité moyenne de fluorescence (MFI) dans les cellules microglia­ les transduites avec le vecteur LentiGal3EGFP a été sensiblement plus élevée que celle des cellules transduites par le vecteur contenant le promoteur CMV. Sa valeur a été statistiquement significative par rapport aux autres types cellulaires (Tukey HSD test, p<0,0001). Les cellules ont été analysées par cytométrie en flux 2,4 et 8 jours après la transduction. L'expérience a été effectuée en triplicata. LentiGal3EGFP LentiCMVEGFP Jour 1 Jour 21 Figure 12. Transplantation de cellules microgliales transduites ex vivo. Le patron d'expression de la protéine EGFP dans le cas des cellules transduites par les virus LentiGal3EGFP et LentiCMVEGFP est semblable. Le jour 1,on retrouve un grand nombre de cellules doublement positives pour Gal-3 (en rouge) et EGFP (en vert). À travers le temps, leur nombre diminue pour presque disparaître au bout de 21 jours. Figure 13. Expression de la protéine EGFP dans des cellules microgliales transduites avec le vecteur LentiCMVEGFP et co-injectées avec des cellules tumorales GL261. Un nombre important de cellules microgliales transduites a été retrouvé à l'intérieur de la tumeur 7 jours après l'injection. La morphologie amiboïde des cellules suggère un état activé. Chapitre 4 : Discussion La principale raison de l'activité non-spécifique du promoteur de la galectine-3 dans les fibroblastes, la lignée semi-permissive, comme observé dans les analyses de délétion, ainsi que la non sélectivité du vecteur LentiGal3EGFP, observée dans les transductions in vitro, serait le fait que certains éléments de régulation transcriptionnelle pourraient être manquants dans notre promoteur. En effet, la plupart des éléments d.v-actifs sont localisés en 5' du site de l'initiation de la transcription, mais certains peuvent être situés en 3' de la séquence codante, voire dans un intron. Ces séquences régulatrices peuvent exercer une influence sur des distances de plusieurs milliers de paires de bases en aval du site de l'initiation de la transcription. Notre promoteur contenait effectivement une séquence de 128 pb en amont du site de l'initiation de la transcription, mais elle semble insuffisante, c'est-à-dire que les éléments responsables de la spécificité de l'expression du gène de la galectine-3 se trouvent à l'extérieur de cette région. Le manque de spécificité du vecteur lentiviral LentiGal3EGFP pourrait aussi être expliqué par l'interférence des séquences promotrices contenues dans le LTR avec le promoteur de la galectine-3 (aclivation transcriptionnelle ou levée d'inhibition) [172]. Toutefois, les LTR d'un vecteur lentiviral sans la présence du facteur de transactivation tut, comme dans le cas du vecteur LentiGaBEGFP, sont en théorie inactifs. Il a été noté que le problème d'interférence associée aux régions LTR ainsi que le risque d'apparition de virus recombinants pourraient être minimisés en utilisant des vecteurs de troisième génération (vecteurs auto-inactivants) [75]. Cependant, malgré des délétions dans les régions LTR, une étude a rapporté que ce type de vecteur était tout de même capable de promouvoir la transcription grâce à l'activité de la région « leader » [173J. Finalement, le problème de spécificité du vecteur lentiviral pourrait en partie découler du fait que celui-ci peut s'intégrer dans le génome de la cellule hôte en plusieurs copies, surtout dans le cas des transductions à des hauts MOI [174]. Ceci influencerait en même temps les niveaux de l'intensité de fluorescence [175]. Pour compléter ces expériences, il 49 serait donc important de déterminer le nombre de copies virales à l'intérieur de la population cellulaire donnée, et d'établir un lien entre ces résultats et les niveaux de MFI obtenus. Il faut rappeler que nos expériences in vitro étaient effectuées sur des cellules immortalisées et qu'idéalement, les études du promoteur devraient être effectuées avec des cultures primaires. En outre, les résultats obtenus par transfection transitoire pourraient grandement différer de ceux obtenus par transduction, c'est-à-dire dans le cas d'une expression stable du transgène, étant donné la différence entre les deux contrôles d'expression génique. Il faut mentionner également que malgré le fait que les études in vitro soient un excellent moyen d'évaluation d'efficacité des vecteurs lentiviraux, la différence entre celles-ci et les études in vivo met en évidence l'importance d'effectuer des études quantitatives in vivo. Nous avons vérifié la possibilité d'utiliser des cellules microgliales transduites avec le vecteur lentiviral en thérapie génique ex vivo en les transplantant dans un cerveau sain. Toutes les cellules GFP+ étaient aussi Gal-3+, mais l'expression de la galectine-3 persistait dans le temps, tandis que la presque totalité des cellules GFP+ était disparue. L'éventuelle variation de l'expression de la galectine-3, c'est-à-dire son augmentation ou sa diminution, ni la destinée exacte des cellules GFP+ à travers le temps n'ont pas pu être étudiées plus en profondeur. Ce qui semble le plus probable est que les cellules transplantées avaient migrées vers les ganglions lymphatiques cervicaux pour exercer leur fonction de présentation d'antigène, ou qu'elles avaient été carrément éliminées. Toutefois, une autre hypothèse, qui veut que la plupart des intégrants proviraux ont été méthylés et sont ainsi demeurés silencieux à l'intérieur des cellules transplantées, ne peut être complètement écartée [176-178]. En ce qui concerne le comportement adopté par les cellules transplantées dans un contexte pathologique, une présence persistante d'un grand nombre de cellules transduites avec le vecteur LentiCMVEGFP 7 jours après l'injection, ainsi que leur distribution exclusive à la tumeur, ont pu être observées. Ceci valide notre hypothèse quant à une utilisation possible 50 des cellules microgliales en tant que véhicule cellulaire en thérapie génique. D'autres analyses plus approfondies sur un plus grand nombre d'animaux seront toutefois nécessaires pour confirmer les observations de cette étude préliminaire et pour admettre que le vecteur lentiviral assure une expression spécifique et durable du transgène dans un contexte inflammatoire. Ces résultats pourraient ainsi s'ajouter aux résultats prometteurs obtenus dans d'autres études de thérapie génique où les macrophages étaient transplantés dans différents tissus atteints d'une tumeur [179-182]. Dans une étude clinique, des monocytes prélevés du sang et différenciés en macrophages cytotoxiques par stimulation ex vivo avec de la LPS ou de l'IFNy ont été réinjectés aux patients [183]. Malgré le fait qu'une activité anti-tumorale évidente n'a pas été observée, la perspective de manipulation des macrophages présente une bonne base pour la conception de nouveaux traitements immunothérapeutiques. Chapitre 5 : Conclusion Le traitement des maladies neurologiques demeure un des importants défis de la recherche médicale d'aujourd'hui. Malgré l'énorme progrès dans le domaine de la thérapie génique, le transfert efficace et sécuritaire de gènes thérapeutiques au cerveau demeure un obstacle majeur. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés plus particulièrement à la stratégie de transfert génique qui consiste en l'introduction d'un gène extrinsèque dans les macrophages cérébraux à l'aide d'un lentivirus, placé sous le contrôle d'un promoteur génique connu pour être actif préférentiellement dans ces cellules. Pour valider la faisabilité de cette méthode, nous avons identifié le gène de la galectine-3 comme étant exprimé de façon préférentielle dans les macrophages cérébraux activés et examiné la possibilité d'utiliser son promoteur pour limiter l'expression d'un transgène à ce type de cellules. De plus, nous avons exploré la possibilité d'utiliser des cellules microgliales modifiées génétiquement pour la thérapie génique. Nous avons obtenu des résultats prometteurs quant à une utilisation potentielle des cellules microgliales en thérapie génique. Toutefois, pour confirmer que le vecteur lentiviral assure une expression spécifique et durable du transgène dans ces cellules, il faudrait entreprendre d'autres analyses. On est en mesure d'affirmer avec plus de certitude que la méthodologie empruntée, modifiée en fonction des recommandations émises, pourrait bien être réutilisée lorsqu'un gène spécifique à l'une ou à l'autre des populations de macrophages cérébraux aura été identifié. De récentes études, par exemple, proposent l'utilisation de nouveaux marqueurs sensibles pour distinguer la population de macrophages activés : GPR84 et TREM-2 [184-186]. Les aspects fonctionnels et sécuritaires du vecteur lentiviral doivent également être améliorés. Pour augmenter la biosécurité du vecteur, le système gène suicide/prodrogue constitué du gène de la thymidine kinase du virus Herpès simplex de type 1 (HSVl-f/c) et du ganciclovir, qui a déjà fait ses preuves dans la thérapie antitumorale, serait recommandé [187-194]. 52 Les possibilités que représente le transfert génique dirigé qui consiste en la transplantation de cellules monocytaires ou de leurs précurseurs modifiés ex vivo, qui ont la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique et se différencier en macrophages qui migreront ensuite vers les régions lésées, sont très prometteuses. Le fait que certains macrophages trouvés dans les tumeurs cérébrales proviennent de ces cellules renforce l'hypothèse d'une utilisation réussie de ce type de cellules pour la thérapie génique anti-tumorale. Toutefois, les effets du nombre de cellules injectées, ainsi que les différents moyens et les voies d'administration doivent être étudiés plus en profondeur. Il faut également définir avec plus de précision les modifications génétiques des cellules souches et de leurs précurseurs (ex. les effets de différents stades de différenciation et d'activation). Le développement de nouveaux outils moléculaires, comme celui présenté dans cette étude, devrait renforcer l'intérêt de la thérapie génique pour le traitement des maladies du système nerveux. Bibliographie 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. I I. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. Ross, J.A. and M.J. Auger, The biology of the macrophage, in The macrophage, B. Burke and C E . Lewis, Editors. 2002, Oxford University Press: Oxford, p. 647. 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