HOMÉLIE DU 4 JANVIER 2004 ÊTRE UNE ÉTOILE (1)

HOMÉLIE DU 4 JANVIER 2004
ÊTRE UNE ÉTOILE (1)
Récemment, en revenant le soir au presbytère, je me suis arrêté pour admirer les étoiles dans le
ciel. Je trouvais cela très beau et je me suis pris à souhaiter que tous ceux et celles qui se disent
les disciples de Jésus soient comme des étoiles que les gens trouvent belles parce qu'elles sont
significatives.
De tout temps, les humains se sont servis de la voûte céleste pour se guider. En effet, les étoiles
se rendent bien visibles dans les ténèbres de la nuit; elles le font sans s'imposer, sans faire de
bruit. Elles permettent de s'orienter sans s'imposer.
Notre vocabulaire emploie aussi le mot «étoile» pour présenter quelqu'un comme une référence.
Pensons aux domaines sportif et artistique!
Je souhaite que les gens trouvent en nous des «références» pour leur permettre de se guider, des
étoiles qui leur seront très visibles, qui ne s'imposeront pas mais qui seront là. Tout simplement!
Comment être de ces étoiles? Les textes de la Parole de ce dimanche nous offrent quelques pistes.
Être une étoile en mettant des gens en lien avec Jésus, lui qui peut tellement pacifier les cœurs!
Accomplir cette mission en présentant son message avec profondeur par la qualité de nos
interventions!
Être une étoile en faisant nôtre ce qu'on dit dans le psaume de ce jour: délivrer le pauvre qui
appelle et le malheureux sans recours, avoir souci du faible et du pauvre qu'on aide à vivre avec
qualité. Répondre à cet appel en étant des «personnes à rencontrer» pour les gens qui traversent le
doute, la solitude, le découragement, l'instabilité et l'insécurité dans «leur aujourd'hui»; en étant
des gens dignes de confiance pour les gens qui cherchent à se libérer d'une dépendance ou de
quelque forme d'esclavage que ce soit; en étant des supports solides pour ceux et celles qui ont à
traverser des désastres dans leur vie personnelle, familiale ou de travail.
Être une étoile en s'assurant d'avoir le plus souvent possible dans le coffre de notre cœur de
l'encens, de l'or et de la myrrhe. L'encens pour démontrer le respect que nous avons pour toute
personne; l'or pour que nos paroles et nos silences soient de grande qualité; la myrrhe, à savoir
posséder tous les «onguents» nécessaires (la bonté, la miséricorde, la compréhension, le pardon,
la tolérance, etc.) pour panser les blessures, quelles qu'elles soient.

Toutefois, un danger nous guette comme humains: que notre étoile pâlisse! Alors pour ne pas
devenir une étoile qui pâlit, deux conditions m'apparaissent essentielles: d'abord, demeurer nous-
mêmes des chercheurs de Dieu! Pour ce faire, puissions-nous vérifier régulièrement comment
nous pouvons lui donner plus de place dans notre façon de gérer notre «au fil des jours» car nous
avons nos ornières qui peuvent nous faire perdre un certain contrôle de notre vie et nous plaçons
parfois, par nos réactions, des obstacles à la croissance de la vie autour de nous. Évitons d'être
des «gens de Jérusalem» dans ce qu'il y a de pire: ils avaient les réponses et ils n'ont pas bougé!
Nous en connaissons un grand nombre pour mieux vivre l'Évangile; faisons attention à ne pas
être statique!
Pour que notre étoile ne pâlisse pas trop, il importe de redire, jour après jour, dans notre cœur
quand nous sentirons le «poids du jour»: «Debout» comme Isaïe qui interpellait les habitants de
Jérusalem revenant d'exil dans le but de reconstruire la ville et qui constataient que les promesses
ne correspondaient pas à la difficile réalité du retour. Oui, être des gens «debout», «ressuscités»,
«vivants» et non pas «existants» comme dans la triste expression: «Je ne vis plus, j'existe! »
Louons le Seigneur pour les personnes qui sont pour nous des étoiles: qu'elles le soient de mieux
en mieux et, surtout, que leur étoile ne pâlisse pas. Remercions-le aussi de nous avoir choisis
pour être des étoiles, des références qui font sens pour plus de vie; prions afin d'être de plus en
plus des étoiles attirantes, des étoiles inspirantes. Des étoiles belles à regarder, des étoiles bonnes
à connaître!
(1) Cette homélie s'inspire des textes suivants: le feuillet biblique no.1952 ainsi que les
réflexions proposées pour ce dimanche par les revues «Prêtre et Pasteur», «Vie Liturgique»,
«Signes d'aujourd'hui» et «Rassembler. »
Serge Charbonneau, ptre
Dimanche de l'Épiphanie